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Actes du Colloque International Biogéographie
de Madagascar
Sociétéde Biogéographie - Muséum - ORSTOM
Paris (France), du 26 au 28 septembre 1995
BIOGeOGRAPHIE DE MADAGASCAR
BZOGEOGRAPHY OF MmAGASCAR
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Publié parl Edited by
Wilson R.LOURENÇO
ORSTOM Éditions
INSTITUT FRANçAIS DE RECHERCHE SCIENTIFIQUE POUR LE DÉVELOPPEMENT EN COOPÉRATION
Collection COLLOQUES et SÉMINAIRES
PARIS 1996
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La loi du 7 1 mars 1957 n'autorisant, aux termes des alinéas 2 et 3 del'article 41, d'une part, que les (( copies ou
reproductions strictement réservees 8 l'usage privé du copiste et non destinées A une utilisation collective )) et,
d'autre part, que lesanalyses et les courtes citationsdans un but d'exemple et d'illustration,
(( toute représentation
ou reproduction intégrale, ou partielle, faite sans le consentement de l'auteur ou de ses ayants droit ou ayants
cause, est illicite )) (alinealer de l'article 40).
Cette représentation ou reproduction,par quelque procédé que ce soit, constituerait donc une contrefaçon sanctionnée par les articles 425 et suivants du Code p h a l .
ISSN : 0767-2896
ISBN : 2-7099-1 324-0
O ORSTOM éditions
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COLLOQUE INTERNATIONAL
BIOGÉOGRAPHIE DE MADAGASCAR
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INTERNATIONAL SYMPOSIUM
BIOGEOGRAPHY OF MADAGASCAR
PRÉSIDENT D’HONNEUR 1 PRESIDENT OF HONOR
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Théodore MONOD, Professeur Honoraire
au Muséum
COMITE DE PARRAINAGE 1 FOUNDATION COMMITTEE
René BATTISTINI, Professeur Honoraire
à l’université d’Orléans
Patrick BLANDIN, Professeur au Muséum
Edouard BRYGOO, Professeur Honoraire au Muséum
Yves COINEAU,
Professeur au Muséum
Jean-Francois LEROY, Professeur Honoraire au Muséum
Philippe MORAT, Professeur au Muséum
Renaud PAULIAN, Ancien Recteur
de l’Académie de Bordeaux
Césaire RABENORO, Président de l’Académie des Sciences Malgache
Werner RAUH,
Professeur à la Ruprecht-Karls-Universitat,Heidelberg
Jean-Martin RAZAFINTSALAMA, Professeur Honoraire
du CNRP, Madagascar
Pierre VIETIE, Professeur Honoraire au Muséum
COMITÉ SCIENTIFIQUE 1 SCIENTIFIC COMMZTTEE
Lucile ALLORGE
Jean-Marie BETSCH
Charles P. BLANC
Jean-Louis GUILLAUMET
Jean-Noël LABAT
Wilson R. LOURENÇO
France RAKOTONDRAINIBE
Claude SASTRE
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COMITÉ D’ORGANISATION 1 ORGANIZING COMMITTEE
Lucille ALLORGE, Jean-Marie BETSCH, Charles
P. BLANC,
Jean-Louis GUILLAUMET, Wilson
R. LouRENÇO,
France RAKOTONDRAINIBE, Lala RAKOTOVAO,
Claude
SASTRE
IV
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FINANCEMENT
FINANCIAL SUPPORTS
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L‘ORGANISATION DU P&SENT COLLOQUE
N’AURAIT PUAVOIR LIEU
S A N S LA PARTICIPATION FINANCIÈFE
DES ORGANISMESSUIVANTS :
Grande Galerie de 1’Évolution du Muséum National d’Histoire Naturelle
Institut français de recherche scientifique
pour le développement en coopération (ORSTOM)
Agence de Coopération Culturelle et Technique (ACCT)
Ministère de la Coopération
WWF International / Madagascar
Fondation Yves Rocher
CANON France
Microsoft France
CARREFOUR France
Galeries Lafayette
Agence CORTEZ, USA
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L’Editeur tient8 exprimer ses vifs remerciements
à Jean-Louis GUILLAUMET,
Sabine JOURDAN, Annick LE THOMAS et Pete LOWRY
pour leur active participation
à la mise en forme de plusieurs textes,
résumés et abstracts.
The Editor wishes to Say thanks to Jean-Louis GUIUUMET,
Sabine JOURDAN,
Annick LETHOMAS and Pete LOWRY
for their active participationin the correctionof several texts,
abstracts and résumb ”.
“
V
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AVANT-PROPOS
FOREWORLI
En 1953, la Société de Biogéographie réunissait, dans un mémoire intitulé
<<Contibutionà l’étude du
peuplement de Madagascam, une série d’articles publiés
àpartir de1948 dans les <<Mémoires
de l’Institut
scientifique de Madagascam Ces vingt-neuf textes réunis par le professeur Max VACHON,
secrétaire
général de la Société de 1945 à 1949, se répartissaient entre botanique (onze), zoologie (huit),
géologieet
paléontologie (cinq), pédologieet climatologie (trois), ethnographie (un)
et paléobotanique (un).
Les auteurs insistaient sur la multiplicité des faciès de la Grande Île, susceptible d’en expliquer la
richesse. Tous s’accordaient à reconnaître l’originalité du peuplement malgache, son niveau d’endémisme élevé, ses affinités africaines, orientales, voire américaines, mais aussi ses lacunes et les divergences, évidentes dans certains groupes, avec celui des
îles voisines de l’océan Indien. C’étaitl’époque
oij s’affrontaientpartisans et adversaires de la théorie de WEGENER
- la tectonique des plaques n’avait
pas encore vu le jour -,comme le rappelait récemment l’actuel président de la Société, le professeur
Claude SAsm (Biogeographica1995,70 (4) : 204).
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Pour MaxVACHON,
ce volume devait marquerK..le départ de tout un ensemblede recherches sur la
biogéographiede Madagascar>>.
Il fut, pour les chercheurs préoccupésde la mise en placedes faunes et
flores malgaches, une base d’inspiration et de réflexion. Plus de quarante ans après,
la Société de
Biogéographie se devait d’appeler la communauté scientifiqueà faire le point.
En quatre décennies, la connaissance desêtres vivants s’est considérablement accrue;les inventaires
de flore et de faune, bases essentiellesà toute recherche biogéographique,se sont accumulés. La dérive
des continents est maintenant unfait acquis, même s’il reste quelques divergences
sur l’individualisation
des massescontinentaleset sur sa chronologie. De nouveaux outils, des radio-isotopes
à la biologie moléculaire, permettent une approche momentanément plus précise
des relations entre organismes ;d’autres,
plus techniques, facilitent le traitement et la comparaison des indispensables données de base. Tous
permettent de développer de nouvelles orientationsde recherches.
Les cinquante-cinq communications présentées dans
ce volume de la série <<Colloques
et séminaires
de ORSTO TOM - dont on sait la somme de connaissance accumulée depuis
la fondation, en1948, de ce qui
était alors l’Institut scientifique de Madagascar- se partagent de fason très inégale entre la géographie
(une), la géodynamique (une),la paléontologie (une), la botanique (dix-neuf),
la zoologie (trente-deux)et
l’approcheméthodologique (une).
Elles montrent à l’évidence l’intérêt des scientifiques pour une approche, la distribution des êtres
vivants, qui, loin d’être désuète comme certains le prétendent, aborde les grands problèmes actuels de
biodiversité, de protection et d’environnement.
Madagascar reste, en ces domaines, une terre d‘excellence qui attirera toujours les scientifiques du
monde entier. Plus
importantà nos yeuxest l’intérêt montré par
les chercheurs malgaches eux-mêmes aux
études naturalistes, tout particulièrement biogéographiques
:l’émergence decette communauté nationale
ouvre des voies nouvelles
de développement.
Jean-Louis Guillaumet
Botaniste à O ORS TOM
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VI
SOMMAIRE / CONTENTS
R. BATTISTINL- Paleogéographie
et variété des milieux naturels
à Madagascar et dans les îles
voisines : quelques donnéesde base pour l’étude biogéographique dela << région malgache>>
........
1
F. FROHLICH.La position de Madagascar dans
le cadre de l’évdlution géodynamique
et de l’environnement de l’océan indien ............................................................................................
19
J.-C. RAGE.- Le peuplement animal de Madagascar : une composante venue de Laurasie
est-elle envisageable ...........................................................................................................................
27
Histoire de la végétationde Madagascar oriental dans les derniers 100 millénaires
....... 37
H .STRAKA.D.A. BURNEY.- Climate and fire ecology as factors in the Quaterrlary biogeography
of Madagascar
...... 49
J.-F. LEROY.- Biogéographie
: quelques grands faits relatifsàla flore Angiospemienne malgache ........ 59
................................
A .LE THOMAS & J.A. DOYLE.- Geographic relationships of Malagasy Annonaceae
...........................
G.E. SCHATZ.-Malagasyflndo-Australo-Malesian phytogeographic connections
73
85
J.-N. LABAT.Biogéographie, endémisme etorigine des Leguminosae-Papilionoideae
de Madagascar
....................................................................................................................................
F. RAKOTONDRAINIBE,
. BADRE
F & S. STEFANOVIC.Etude floristiqueet phytogéographique
des Pteridophytes des îles du sud-ouestde l’océan indien ..............................................................
95
109
zyxw
L. GAUTIER,. CHATELAIN
C
& R . SPICHIGER.- Transition entre les domaines du centre et du Sambirano
:
Proposition d’étude par l’analyse de
la flore de la réserve spéciale de Manongarivo
........................
P.B. PHILLIPSON.- Endemism and non-endemism
thein
flora of south-west Madagascar
..................
L . ALLORGE-BOITIZAU.Madagascar centre de spéciation et d’origine du genreKulunchoe
(Crassulaceae) ..................................................................................................................................
121
125
137
J. BRULFERT,. RAVELOMANANA,
D
H . GEHRIG
& M. KLUGE.- Signification biogéographique
des processus d’adaptation photosynthétique. 1: l’exemple desKulunchoe malgaches ................ 147
M. KLUGE, J. BRULFERT
& B. VINSON.- Signification biogéographique des processus d’adaptation
photosynthétique .II : l’exemple des Orchidées malgaches ............................................................
157
.................................
S.J. RAZANAKA.- Répartition des espèces xérophiles dansle sud-ouest de Madagascar ....................
RAMAVOVOLOLONA.-
Biogéographie des Senecio (Asteraceae) de Madagascar
165
171
E.A. RAKOTOBE.- Le genre endémique malgache
Dicoryphe Du Petit-Thouars (Hamamelidacées):
Répartition et phytogéographie ........................................................................................................
177
L.H. RAKOTOVAO,
. RAJERIARISON
C
& RAMAVOVOLONA.- Les Didiereaceae : origine,
affinités systématiques et répartition à Madagascar ........................................................................
183
L.H. RAKOTOVAO
& E. RANDRIANJOHANY.- Origine et répartition bioécologiquedes plantes
aromatiques de Madagascar .............................................................................................................
187
la flore malgache
C.RAJERIArusoN.-Aperp bibliographique sur l’origine et les affinités de
........... 195
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VII
D.J. DUPUY& J. MOAT.-A refined classification
of the primary vegetationof Madagascar
based on the underlying geology: using GIS to map its distribution and to assess
its conservation status ......................................................................................................................
205
...........................................................
R. PAULIAN.- Réflexions sur la zoogéographie de Madagascar
219
....................
..........................
A.D. YODER.-The use of phylogeny for reconstructing Lemuriform biogeography
231
C.P. BLANC
& R. PAULIAN.- Originalité biogéographique
la faune
de du sud malgache
245
& R.H. CROMETON.- Lazy
leapers :energetics, phylogenetic inertia
R.D. WARREN
and the locomotor differentiation
of the Malagasy primates
..........................................................
259
M. LEIPOLDT,
A . SCHLITZ, J.U. GANZHORN
& J . TOMIUK.- Genetic analysis
of Lepilernur
nzustelinus ruficaudatus population using RAPD markers .............................................................
267
N . RAKOTOARISON,
. ZIMMERMANN
H
& E. ZIMMERMANN.- Hairy-eared dwarf lemur
(Allocebustrichufis)discovered in a highland rain forestof eastern Madagascar .........................
275
S. GOODMAN
& D .RAKOTONDRAVONY.- The Holocene distribution
of Hypogeomys
(Rodentia : Muridae : Nesomyinae) on Madagascar
.......................................................................
S. SOMMER.- Ecology
and social structureof Hypogeornys arztinzena,an endemic rodent
of the dry deciduous forest
in western Madagascar
........................................................................
de Madagascar
D. RAKOTONDRAVONY.- Biogéographie des Rongeurs
...............................................
283
295
303
P.A. RACEY& P.J. STEPHENSON.Reproductive and energetic differentiation of the Tenrecidae
of Madagascar
..................................................................................................................................
................................................
& A.T.C. FEISTNER.Conservation of western indian ocean bats ..................................
J.B. CARROL
..................................
M.LOUETTE.-Biogéographie, origine et évolution des Oiseaux aux Comores
L. WILMÉ.-Composition and characteristicsof bird communities in Madagascar.............................
J.L. EGER& L. MITCHELL.- Biogeography of the batsof Madagascar
307
321
329
337
349
H.G. YOUNG.The distribution and originsof wildfowl (Anatidae) of western indian ocean
islands ...............................................................................................................................................
363
& R.A. NUSSBAUM.- Patterns
of endemism for terrestrial vertebrates
C.J. RAXWORTHY
in eastern Madagascar ......................................................................................................................
369
................................................................
385
On the origin of the MalagasyMantella
H. ZIMMERMANN.-
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Seasonal variationof the amphibian communities in itwo
rainforests
F. ANDREONJLof Madagascar ..................................................................................................................................
397
P.M. NARINS
& E.R. LEWIS.Exeended cal1 repertoire ofa Madagascan frog ....................................
403
L. BELTAN.Quelle est l’origine et en quel lieu se produit
la parturition du Coelacanthe actuel:
Latirneria clzalum.tzae Smith, 1940 (Pisces, Sarcopterygii)
? ..........................................................
411
P.H. DE RHAM.- Poissons des eaox intérieures de Madagascar............................................................
423
W.R. LOURENÇO.Origins and affhities of the scorpion faunaof Madagascar
441
B.L. FISHER.Origins and affinitiesof the ant faunaof Madagascar
..................................
..................................................
457
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D. LACHAISE, M. HARRY & M. SOLIGNAC.Affinités biogéographiques des Drosophilidae
de Madagascar et des îles de l’océan indien ....................................................................................
467
of Madagascan
D.C. LEES.-The Périnet effect? Diversity gradientsin an adaptative :radiation
butterllie (Satyrinae :Mycalesina) contrasted with other species-rich rainforest taxa
.................. 479
G. BERNARDLBiogéographie et spéciation des Lépidoptères Papilionidae, Pieridae, Danaidae
et Acraeidae de Madagascaret des îles voisines ..............................................................................
491
F.-M. GIBON& J.-M. ELOUAM.Etude préliminaire de la distribution des Insectes lotiques
à Madagascar (exemples des Trichoptères Philopotamidae
et Diptères Simuliidae) .....................
507
Z. RALALAHARISOA-RAMAMONJISOA,
H. RALIMANANA & D.LOBREAU-~ALLEN.Comportement
de butinage d’Apis melZifera var. unicolor (Hymenoptère, Apidae) dans divers biotopes............. 517
O.B. RALISOA.- Biogéographiedu complexeAnopheles gambiae de Madagascar, vecteur
du paludisme ....................................................................................................................................
523
J.-M. BETSCH
& P. CASSAGNAU.- Origine, différenciation localeet endémismede quelques groupes
de microarthropodes du solet de la litière à Madagascar ...............................................................
535
B. UBERISOA,
J.-M. ELOUARD
& E, RAMANANKASINA.- Biogéographie des écrevisses malgaches
(Decapoda :Parastacidae) ................................................................................................................
559
K.C. EMBERTON
& M.F. RAKOTOM&ALA.- Madagascar’s biogeographically most informative
land-snail taxa .;.............................................................................
:..................................................
563
J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHAIUNORO.- La banque de données de l’environnement
à Madagascar : un outil de base pourla recherche en biogéographie
.............................................
575
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PARTICIPANTS
AU COLLOQUE INTERNATIONAL
BIOGÉOGRAPHIE DE MADAGASCAR
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ALBIGNAC,
R., France
ALLORGE,
L., France
ANDREONE,
F., Italie
ANDRIAMIHARINOSY,
S ., France
BADRE,F., France
BAMEL,F., France
R., France
BATTISTINI,
BELTAN,
L. ,France
BERNARDI,
G., France
BETSCH,
J,-M., France
BLANC,
%.P., France
BLANDI~,
P., France
BOURGEOIS,
C., France
BRULFERT, France
J.,
BRYGOO,
E., France
B~HRMAN
,
N.,N Allemagne
BURNEY,D.A., U.S.A.
CHATELAIN,~., Suisse
CHOUTEAU,
P., France
CIVEYREL, L.,
Grande-Bretagne
CLEVENGER,
A.P., France
COINEAU,
Y., France
Du PUY,D., Grande-Bretagne
EGER,J.L., Canada
EMBERTON,
K.C., U.S.A.
EMOND,
J., France
EMOND,
M., France
FARAMALALA
M.H., Madagascar
FEISTNER, A.T.C., Grande-Bretagne
FICHER,
B., U.S.A.
FORTUNE-HOPKINS, France
H.,
FROHLICH,
F., France
GANZHORN,
J., Allemagne
GAUTIER,
L., Suisse
GIBON,F.M., Madagascar
GLAW,F., Allemagne
GOODMAN,
S.M., U.S.A.
GRUNDMANN,
E., France
GUILLAUMET, J.-L.,
France
HALAMSKI
JR., A., France
HEURTAULT,France
J.,
HOEBLICH,
J.-M., France
HOLLOWAY, Grande-Bretagne
L.,
JESU,R., Italie
JOURDAN,
S., France
KIRSCH,R., France
KLACKENBERG, J., Suede
KLUGE,
M., Germany
LABAT, J.-N.,France
LANGRAND,
O., Madagascar
LACHAISE,
D., France
LE THOMAS, A., France
LEES,D.C., Grande-Bretagne
LEIPOLDT, M.,
Allemagne
LEROY,
J.-F., France
LOUETTE,M., Belgique
LOURENÇO,
J., France
W.R., France
LOURENÇO,
LOWRY
II, P.P., U.S.A.
LUCKOW,
M., U.S.A.
MARCOU,
M., France
MATILE,
L., France
MAURIES,
J.-P., France
MINET,J., France
X
MITCHELL,
L., Canada
MONOD,
T., France
MORAT,
P., France
NARINS,
P., U.S.A.
PAULIAN,
R., France
C.J., U.S.A.
RAZAFINTSALAMA, J.-M.,
Madagascar
RAZANAKA,
S., Madagascar
RHAM,P. DE, Suisse
SALOMON, M.,
France
SARTORI,M., Suisse
SASTRE,C., France
SCHATZ,G.E., U.S.A.
SCHIMMENT~~G.,
Italie
SCHMID,
J., Allemagne
SOARESCOSTA,S., France
SOMMER,
S,, Allemagne
STEFANOVIC,
S., France
STERLING,
fi., Madagascar
STRAKA, H., Allemagne
TAITI,S., Italie
THOUVENIN,
C., France
VALLAN,
D., Suisse
VANBERGEN,
M.A., Pays-Bas
VANCAIVIPO,
E., France
VAUCOULON,
M.B., France
VAUCOULON,
P., France
VENCES,
M., Allemagne
VETIE, P., France
VILLEMANT, France
C.,
WARREN,
R.D., Grande-Bretagne
WESTERFIAUS, A., U.S.A.
WILME,L., Madagascar
WOHLHAUSER,
S., Suisse
YODER,
A.D., U.S.A.
YOUNG,
H.G., Grande-Bretagne
E., Allemagne
ZLMMEMANN,
ZIMMERMANN,
H., Allemagne
RAXWORTHY,
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PETIT, ,France
J.-J., France
P., Afrique Du Sud
PHILLIPSON,
PETIER,
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PIERRE,
J., France
RABENORO,
C., Madagascar
RABETAFIKA,
L., France
RACEY,P.A., Grande-Bretagne
RAGE, J.-C., France
RAJERIARISON,
C., Madagascar
RAKOTOBE,
E.A., Madagascar
RAKOTONDRAINIBE,
F., France
RAKOTONDRAVONY, D., Madagascar
L., Madagascar
RAKOTOVAO,
RALISOA,
O.B., Madagascar
RAMAMONJISOA,
R., Madagascar
RAMANANKASINA,
E., Madagascar
RAMANITRA,
N.A., Madagascar
RAMAVOVOLONA, Madagascar
RAMDRIAMBOLOLONA, M., Madagascar
RANDRIANARIVO,
C., Madagascar
RANDRIANASOLO,Madagascar
R.,
RANDRIANASOLO,
V., Madagascar
RANDRIANJOHANY,
E., Madagascar
RASOANAIVO,
P., Madagascar
RASOLOFOHARINORO,
Madagascar
RATSIMBAZAF,
R., France
RAUH,W., Allemagne
RAVAOARINOROMANGA, Madagascar
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Biogtograplzie de Madagascar, 1996 :1-17
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PALEOGEOGRAPHIE ET VARIETE DES MILIEUX NATURELS
A
MADAGASCAR ET DANS LESTLES VOISINES : QUELQUES DONNEES DE
BASE POUR L'ETUDE BIOGEOGRAPHIQUE DE LA
<< REGION
MALGACEUZ B
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René BATTISTINI
86, rue Gustave Flaubert 451O0 Qrltans, FRANCE
ABSTRACT.- Separated from Gondwana since the Mesozoic, Madagascar has the characteristics of a
true continent,withcomplicatedgeologyandvariedmorphologyatlowandhighelevations.The
extreme diversity ofthe largely endemicfauna and flora has developedin part because of a great variety
in the natural environment. Diversity in the geomorphology and climate (ranging from per-humid to
semi-arid) is examinedsuccessively.TheMascareignes,ComoroandSeychellesarchipelagosand
various smaller islands each form a biogeographical entity distinct from Madagascar. Landscapes and
fauna have changed dramaticallyin the Malagasy area followingthe recent arrival of humans.
KEY-W0RDS.- Madagascar, Paleogeography, Geomorphology, Climatology, Natural environments
RESUME.- Détaché du Gondwana au Mésozoïque, Madagascar a les caractères d'un véritable petit
continent, avec une histoire géologique complexe et un relief varié comprenant des régions de basse
altitude et des hautes terres. L'extrême diversité d'une flore et d'une faune largement endémiques a été
favorisée par la grande variété des milieux naturels. La variété géomorphologique et climatique (allant
duper-humideausemi-aride)sontsuccessivementétudiées.LesarchipelsdesMascareignes,des
Comores, les Seychelles et divers îlois isolés, constituent autant d'entités distinctes de la Grande Ile sur
le plan biogéographique. L'arrivée recente de l'homme dans la région malgache a entraîné un véritable
bouleversement dans les paysageset dans la faune.
MOTS CLES.- Madagascar, Paléogéographie, Géomorphologie, Climatologie, milieux naturels
INTRODUCTION
Bien que 300 km séparent la côte du Cap St André, à Madagascar, de la côte du
Mozambique,
Madagascar
n'est
pas
une
dépendance
de l'Mique sur
le
plan
biogéographique. Madagascarest un véritable petit continent dont laflore et la faune ont
évolué depuis très longtemps de manière autonome, même si la proximité du continent
africain a permis, au cours de ce long isolement, des apports disparates dus au hasard,
qui se sont ajoutés au fond ancien, et ont continué à évoluer en vase clos. L'originalitéde
la flore et de lafaune, font de laGrandeIle un terrain d'étude privilégié pour les
naturalistes. Le but de cet article est de présenter la grande variété des milieux naturels
quiapermisl'extrêmediversification
de cette floreet de cette faune largement
endémiques. Certains problèmes particuliers, importants pourl'étude biogéographique de
la << région malgache B, seront aussi examinés, comme les variations plio-quaternaires du
In: W.R. LOURENçO (Cd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
2
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. R. BATTISTINI
climat, les courants marins et l'intervention récente de l'hommequiabouleverséles
données naturelles et complètement transformé les paysages. Dans cette étude il faut
distinguer d'une part laGrandeIle de Madagascar et lesîlesprochessituées
sur le
plateau continental, d'autre part les nombreuses îles et groupes dTlots plus éloignés, qui
constituent ce qu'on a appelé la<(région malgacheD.
I - MADAGASCAR :UN MORCEAU DU GONDWANA
zyx
L'individualisation de Madagascar date de l'éclatement au Mésozoïque moyen du
supercontinent de Gondwana (qui regroupait aussi l'Afrique, le continent des Seychelles,
le Dekkan, l'Australie, l'Antarctique,et une partie de l'Amérique du Sud). On a beaucoup
discuté de la place exacte de Madagascar dans cet ensemble. D'après RASINOWITZ et al.
(1982) Madagascar se serait détaché des côtes somalienne, kenyane, et tanzanienne,. et
auraitcommencé à dériver vers lesudauJurassiquemoyen
(vers 165Md'années),
entraînant dans son sillage les Seychelles et le Dekkan. L'existence d'un pré-Canal de
Mozambique dès cette époque, contemporaine du début de l'ouverture de l'Atlantique,
est attestée par l'affleurement d'un Bajocien-Bathonien marin bien développé dans la série
sédimentaire de l'Ouest malgache. La situation à 135 M d'années montre un Canal de
Mozambique déjà bien formé, avec l'Antarctique
encore toute proche. La migration vers
le sud se serait arrêtée il y a environ 125 M d'années(Crétacé infiérieur). A ce moment le
Canal de Mozambique a une largeur voisine de sa largeur actuelle. Le bloc seychellois
reste proche, mais l'Inde s'est largement éloignée vers le nord-est. En d'autres termes, si
l'isolement de Madagascar est tout à fait caractérisé au début du Crétacé, la séparation
était déjà bienamorcée dès le Jurassique moyen.
II - UN PETIT CONTINENT AVECUNE HISTOIRE
GEOLOGIQUE ET
UN RELIEF
COMPLEXES
Si le facteur temps doit être invoqué enpriorité pour expliquer lagrande originalité
dela flore et de lafaunemalgaches,un
autre facteur afavorisél'évolution
et la
différenciation des espèces : la variété des milieux naturels. Troisième île du monde par
sa superficie(587 O00 k m 2 ) après la Nouvelle Guinéeet Bornéo, Madagascar possède la
diversité géographique d'un véritable petit continent, avec presque toute la gamme des
milieux naturels et desnichesécologiques
que l'onpeutinventorierdans
le monde
tropical. C'est cette diversité géographique qui a permisà la faune et à la flore d'acquérir
son originalité,et, dans certains groupes,de se diversifier de manière si spectaculaire.
Madagascar est constitué par un vieux socle précambrien, varié au point de vue
pétrographique, qui affleure sur les deuxtiers de la surface de l'île, et disparaît à l'Ouest
sous les terrains sédimentaires des deux bassins de Morondava et de Majunga. Ce vieux
socle a été cassé dès la fin du Crétacé par des fractures subméridiennes qui ont donné à
l'île une dissymétrie fondamentale sur le plan orographique : la descente est brutale du
.côté de l'OcéanIndien,plusprogressive
vers le Canal. de Mozambique. Decette
dissymétrie orographique résulte une dissymétrie de l'hydrographie : les fleuves les plus
longs sont tous tributaires du Canal de Mozambique, tandis que le versant oriental est
drainé par des cours d'eau très nombreux, mais courts. A cela s'ajoute une dissymétrie
climatique : le versantoriental, exposé à l'alizédusud-est,reqoitlesplus
fortes
zyxwvuts
zyxwvuts
PALEOGEOGRAPHIE
DE
MADAGASCAR
3
précipitations (2 à 4 m.paran),lapluviositédiminuant
vers l'ouest et le sud-ouest,
jusqu'à la semi-aridité de larégion de Tuléar (350 mm.) et de l'Extrême-Sud.
Contrairement à l'&quevoisine,Madagascarne
possède pas detrès hautes
montagnes,mais on y trouve des Hautes Terresavec un climat tropical d'altitude,
typiquement montagnard, excluant toutefois le domaine de la prairie alpine. Les plus
hauts sommets n'atteignent pas 3000 mètres (2876 m.au Tsaratanana dans le nord de
l'île, 2658 m. dans l'hdringitra dans le centre sud, 2643 m. dans 1'Ankaratra au sud de
Tananarive).
II.1. Le relief du socle
zyxw
Le vieux socle cristallin et métamorphique de Madagascar, d'âge précambrien, est
héritéduGondwana. Sa structure estcomplexe.On y distingue trois grandes séries
métamorphiquesprécambriennes,quiprésententunedispositionstratifiée
et plusou
moins violemment plissée.Des granitisations se sont produites9 diverses époques (2500
Ma, 1100 Ma, 550 Ma) donnant soit des granites recoupants en batholites-ou en filons,
soit des granites << stratoïdes )) par granitisation des couches des séries précambriennes.
Ces granites jouent un rôle important dans le relief ; ce sont des roches résistantes qui
donnentsouvent
les points hauts durelief,dômesconvexes,ou
longues arêtes
dissymétriques dans les granites stratoïdes, par exemple dans le centre et le sud du pays
betsileo où se trouve le second sommet de Madagascar, dans le massif granitique de
l'hdringitra (PETIT1970). Les vieilles séries métamorphiques comportent par ailleurs
une grande variété pétrographique, avec différents types de gneiss, de micaschistes, des
quartzites (qui se comportent aussi en ro'chesrcisistantes),descipolins, des leptinites,
etc.. .
Cevieux socle a été affecté par:deuxdirections de fracturation : NNW-SSE
(direction dite. Bongo-lava), et NNE-SSW (dite Côte Est). Cesdeuxdirectionsde
fracturation apparaissent comme constantes et fondamentales dans
la genèse du reliefde
Madagascar, déterminantjusqu'à la forme même de la Grande Ile.A la directionCôte Est
nous devons la formation du Grand Escarpement oriental, la dépression
tectonique du lac
Alaotra, le bassin d'Antsirabe. La direction Bongo-lava est fondamentale dans le nord de
l'île, où elle commande la formation de la baie d'htongil, et l'orientation de la côte au
nord duCap Masoala. Cette tectonique cassante remonte pour l'essentiel à lafin du
Cretacé et on lui doit dès cette époque le soulèvement des Hautes Terres malgaches et la
dissymétrie de l'île. Elle a été accompagnée par un volcanisme fissura1 basaltique, qui a
recouvert presque toute Me, et dont on retrouve les témoins interstratifiés dans la série
sédimentaire de l'Ouest, sur la Côte Est, et dans le massif volcanique de 1'Androy dans
l'Extrême Sud. Des venuesvolcaniquesvariées,microgranites,syénites,trachytes-,
rhyolites,gabbros, sous laforme de filonsoud'intrusionsmassives,
que l'on peut
considérer comme les racines d'anciens volcans, datent
de la même époque. Certaines
fractures continuent à être actives, donnant lieu à des séismes par exemple dans l'Itasy,
ou dans la région du lac Alaotra, où l'on observe des escarpements de faille très frais,
quaternaires.
Un autre aspectimportantdureliefdusocleestlié
à plusieurs
phases
d'aplanissement,
séparées
par des
reprises
d'érosion
durant
lesquelles
I'érosion
différentiellearemis
en saillielesaffleurementsdesrocheslesplusrésistantes.
L'aplanissement le plus général et le plus complet s'est produit au début du Tertiaire. On
4
zyxwvu
zyxwvut
zyx
zyxw
R. BATTISTINI
en retrouve les traces conservées en positionsommitale sous la forme de plateaux
résiduels, qui nivellent à la fois le socle et les coulées duCrétacé : les tampoketsa. Après
unereprised'érosion,
par endroitsdeplusieurscentainesdemètres,unnouvel
aplanissement dit a meso-tertiaire >) s'est développéen contrebas, respectant cette fois les
roches les plusrésistantes.Enfin,emboîtédans
cette surfaceméso-tertiaire,s'est
développé sur les bordures de ce socleetdans les cuvettes intérieures, 9 lafindu
Tertiaire,undernieraplanissementlimité
aux affleurementsdesrocheslesmoins
résistantes, gneiss et micaschistes.
Héritage de cette longuehistoiregéologique et géomorphologique, le reliefdu
socle malgache est complexe et varié. Dans le domaine oriental on passe des montagnes
du grand escarpement à l'étroite plaine côtière par une zone de collines d'altitude subégaledanschaquerégion.
Sur les Hautes! Terres, le relief est cloisonnéenmultiples
dépressions allongées et cuvettes séparées par des chaînons granitiques.
Un relief de
collines,résultant de ladissectiondessurfacesd'aplanissementmes0
et fin-tertiaires,
domine des dépressions marécageuses aujourd'hui aménagées en rizières dansle Betsileo
ou dans la plaine de Tananarive, ou encore largement inexploitées dans le pays tsimihety.
Dans le MoyenOuest le paysage est plus ouvert, ofFrant souvent de grandes étendues de
petitescollines résultant de ladissection de lasurfacefin-tertiaire,dominées par des
reliefsplus vigoureux dansdesgranitesoudes
quartzites quiprennentdesallures
d'inselbergs, et dans le nord-ouest par les tampoketsa (d'Analamaitso, de Beveromay,du
Kamoro, d'Ankazobe, de Fenoarivo, de Famoizankova).
11.2. Le relief de la couverture sédimentaire
Les deux bassins sédimentaires de Morondava, dans le sud-ouest et l'ouest, et de
Majunga dans le nord-ouest, sont séparés par la réapparition du socle en boutonnière
dans la région du Cap St André. La disposition des couches sédimentaires en ensembles
successivement durs et tendres, avec un pendage généralement faible vers le Canal de
Mozambique,détermineunrelief
de cuestas,avec fronts tournés vers lesocle, et
plateauxplusoumoinsétendusderevers.
Dans le nord-ouest, une largedépression
périphérique, évidée dans les grès tendres de 1'Isalo(Karroo supérieur) sépare le socle de
la première cuesta, qui est soit dans les
grès de la base du Crétacé (de Port-Bergé à
Ambato-Boeni), soit dans les calcaires du Jurassique moyen (dépression de Kandreho).
Dans le nord du bassinde Morondava, la même dispositionse poursuit, avec la puissante
cuesta calcaire du Bemaraha qui domine une dépression périphérique évidée dans
grèsles
de 1'Isalo.La dépression périphérique n'a plus qu'une largeurd'une dizaine de kilomètres
dans la région de Miandrivazo. Au sud de la percée de la Tsiribihina, ce sont les grès de
1'Isalo 1, ici très résistants, qui donnent un imposant front de cuesta, haut par endroits de
400 mètres, alors que la dépression périphérique elle-même, dans la région de Ranohira,
est évidée dans les schistesde la Sakamena (Karroo moyen).
Une transversale dans la partie centrale du bassin
de Majunga fait traverser en
allant vers la mer une imposante cuesta dans
les basaltes de la fin Cretacé (cuesta de
l'Ankarafantsika), une nouvelle cuesta dans desgrès fin-crétacés, enfin la petitecuesta de
la région côtière dans les calcaires éocènes. Les dépressions subséquentes sont évidées
dans les couchesles moins résistantesà I'érosion, grès-argileux, argiles ou marnes.
Selon une transversale entre Onilahy et Mangoky,danslesud
dubassinde
Morondava, après le large revers dans les grès de l'Isalo, et une petite cuesta dans les
zyxwvu
zyxw
PALEOGEOGRAPHIEDE MADAGASCAR
5
calcairesduJurassiquemoyen,les
grès et basaltes de lafindu Crétacé donnent une
puissante cuesta, avant la cuesta des calcaires éocènes dont les plateaux karstifiés de
revers se terminent par un escarpement de faille au-dessus de la plaine côtière de Tuléar.
Dansl'ExtrêmeSud,seulsdemeurentlescalcaireséocènessubhorizontaux,reposant
directementsurlesocle,
donc une seulecuestadontlereversest
le large plateau
karstique du Mahafaly.
Le sédimentaire de l'Extrême Nord de Madagascar, bien que rattaché au bassin de
Majunga, en est pratiquement séparé à la hauteur de la péninsule d'hpasindava. Une
étroite dépression périphérique dans les schistes et grès du Permo-Trias sépare le socle
cristallin du massif du Tsaratanana (où se trouve le point culminant de Madagascar :
2876 m.), d'une spectaculaire cuesta (Galoka-Andavakoera) dans les grès de 1'Isalo très
redressés et faillés. Le front de cuesta atteint localement 500 mètres de hauteur. Une
seconde cuesta (Andrafiamena-Analamera) est dans les calcaires du Bajocien-Bathonien
(Jurassiquemoyen), le reversformantdesplateauxkarstiques,dontleplateaude
1'Ankarana où se trouve l'un des plus beaux kegelkarsts de Madagascar. Enfin des grés
continentaux crétacés donnentuntroisièmeescarpement,moins
important, et les
calcaires éocènes les tables karstiques qui dominent la rade
d'htsirana.
Le relief de la couverture sédimentaire s'ordonne donc enune série de dépressions
allongées évidées dans les strates les plus tendres, dominées par les reliefs plus ou moins
élevés des fronts de cuestas. Les grands fleuves traversent ce système par des gorges
parfoisimpressionnantesdanslesplateaux
de revers,parexemplecellesdela
Manambolo et de la Tsiribihina dans l'Ouest.
Les régions à relief karstique de Madagascarcorrespondent à certains de ces
plateaux de revers dans les calcaires du Jurassique moyen d'une part, dans les calcaires
marins maestrichiens et tertiaires d'autre part. Dans les calcaires du Jurassique moyen, le
karst de l'Ankarana dans l'Extrême Nord de Madagascar, celui de Namoroka au sud de
Majunga, et lekarstduBemarahadansl'ouest,sont
de magnifiqueskegelkarsts à
couloirs et à tsingy (lames acérées de calcaire). Le karst de I'Ankarana est traversé de
part en part par la rivière Mananjeba, et on y a exploré un grand développement de
grottes. Les vastes plateaux du Kelifelyet de l'Ankara, dans le sud du bassinde Majunga,
sont truffés de dolines. Dans les calcaires marins tertiaires les plus beaux
karsts sont dans
le sud-ouest : entre le Mangoky et l'onilahy, et au sud de l'onilahy (karst mahafaly). Le
plateaucalcairemahafalyest
truffé de dolinesetd'avensen
chaudron (cenotes).
L'ennoiement du réseau karstique empêche son exploration. Dans la région côtière entre
Majunga et labaie de Narinda, il existepar contre de belles grottes (Andranoboka,
Anjohibe)danslescalcairesmarins
de lafinduSecondaire
et dudébutduTertiaire
(Eocène).
Les grès de 1'Isalo donnent un autre type de relief parfois spectaculaire, dans le
Makay et le massif de I'Isalo, dans le sud du bassin de Morondava : profonds canyons
étroits suivant le réseau de fracturation, et reliefs ruiniformes dominant, sur les revers, de
vastes épandages sableux.
zyxwvu
II.3. Les volcans tertiaires
Sur les Hautes Terres centrales,ausud
de Tananarive,1'Ankaratra(troisième
sommet de Madagascar : 2643 m.) est un grand strato-volcan pliocène d'une centaine de
kilomètres de diamètre, superposé ausocle.L'activitévolcaniques'estpoursuivieau
6
zyxwvutsrqpo
zy
zyxwvuts
R. BATTISTINI
Quaternaire, donnant les nombreux cônes stromboliens de la région d'htsirabe. A 120
km à l'Ouest de Tananarive, le massif de 1'Itasy est un alignementde cônes stromboliens
quaternaires et de dômes trachytiques péléens, comparable à la chaîne des puys dans le
Massif Central français. Le lac Itasy est un lac de barrage dû à la dbsorganisation du
reseauhydrographique
par laconstructionvolcanique.Dansl'Extrême
Nord, la
montagne d'Ambre (1475 m.) est un grand cône volcanique pliocène surtout basaltique,
construit sur le sédimentaire ;il est flanqué au sudde cônes stromboliens quaternaires.
II.4. Les régions littorales
Tous les grands
types
de milieux littoraux tropicaux sont
représentés
à
Madagascar: côtes élevées, côtes sableuses
basses
à lagunes,
mangroves,
récifs
coralliens, etc..
Sur 800 km entre Fort-Dauphin et Foulpointe,la côte estestune côte basse
rectiligne,avecun
cordon sableuxrécent protégeant de lagrandehouled'alizédes
centaines de lagunes. Les cours d'eau les moins importants aboutissent en général dans
ces lagunes ; ils hésitent ensuite longtemps avantde trouver un exutoire vers la mer.Ces
lagunes ont été reliées entre elles artificiellement pour former une voie d'eau (intracostal
watenvay), le Canal des Pangalanes, dont l'utilisation est aujourd'hui ab,andonnée.
Plus au
nord, la côte devient élevée et rocheuse dans la baie d'htongil et la péninsule du Cap
Masoala. La plaine côtière à cordonssableuxréapparaîtensuiteentre
htalaha et
Vohemar.
Lacôte nord-ouest est très découpée, avec des grandes baies(Bombetoka,
milieu
estuarien
se
Mahajamba, Narinda) et de nombreuses
rias
(Loza) où en
développent de vastes mangroves (LEBIGRE,1990). Au nord, les deltas du Sambirano et
de la Mahavavy du nord sont aussi frangés de mangroves. La côte est précédée par de
nombreuses îles : Nosy Be, Nosy Komba,les îles Mitsio, les Radama.
La côte sud et sud-ouest, à partir du delta du Mangoky, est caractérisée
par le
grand développement des dunes littorales, sur une largeur qui peut atteindre 30 km. Les
vieillesdunesquaternairesgrésifiéessont
attaquées enfalaises,hautes
de quelques
mètres, mais pouvant atteindre 150 m. au Cap Ste Marie. Il existe aussile long du littoral
mikea (au nord de Tuléar) et de la plaine côtière mahafaly, de grands secteurs de côte
basse sableuse, frangée de récifs coralliens, point de départ de vastes champs de dunes
vives.
On trouve à Madagascar presque tous les grands types de récifs coralliens. Les
récifs frangeants sont bien développés dans le nord-ouest, sur la côte, et sur les îles (les
quatre îles Radama, Nosy-Be, les Mitsio, etc..). La côte sud-ouest dans le Mahafaly et
jusqu'au delta du Mangoky est aussibordée de récifs frangeants. Ces récifs disparaissent
à partir du delta du Mangoky, à cause de la turbidité des eaux côtières qui favorisent au
contraire les mangroves. Ils sont remplacés par de nombreux récifs à caye au large, en
face de Morondava, Maintirano, et jusqu'auCapStAndré,suruneplate-forme
continentale large ici d'une centaine de kilomètres. Dans le sud-ouest le Grand Récif de
Tuléar, et le récif d'Ifato, sont des récifs barrière.Il faut signaler aussi la barrière ennoyée
du nord-ouest de Madagascar, qui se développe sur 500 km. entre le Cap St André et le
Cap St Sébastien, séparée de la côte par des profondeurs d'une trentaine
de mètres.
PALEOGEOGRAPHlEDE MADAGASCAR
zyx
zyxw
7
11.5. Les milieux d'eau douce:fleuves, rivières etlacs
Les fleuves et rivières malgaches se répartissent en trois groupes. Les cours d'eau
de la côte .est sont courts (sil'on excepte le Mangoro quidraine la dépression de
l'Alaotra), et bien alimentés toute l'année. Leur parcours est coupé de rapides dans les
montagnes et les hautes collines du Grand Escarpement. Les longs fleuves de l'Ouest,
Mahajamba,Betsiboka,Tsiribihina,Mangoky,Onilahy,prennentleur
source sur les
Hautes Terres, et ont un régime contrasté, avec des crues parfois violentes de saison
chaude et des étiages hivernaux . En saison sèche, l'étiage permet la pratique de cultures
de décrue (baiboho) sur de vastes surfaces alluvionnaires dont la fertilité est renouvelée
chaque année par la submersion lors des hautes eaux. Enfin la Linta, la Menarandra, la
Manambovo et le Mandrare, dans l'Extrême-Sud, sont pratiquementà sec durant la plus
grande partie de l'année.
Au chapitre des milieux d'eau douce, ilfaut signaler l'existence de nombreux lacset
marécages, tant en milieu d'altitude que sur la côte. Les plus grands lacs sont le lac
Alaotra et le lac Itasy, bordés de marécages, et dans les régions côtières le lac Kinkony
près de Majunga, ainsi que dansle sud-ouest le lac Ihotry et le lac Tsimanampetsotsa. De
vastes marécages, accompagnés de nombreux lacs existent en pays tsimihety, dans le
nord des Hautes Terres malgaches.
III
- LAVARIETE DES CLIMATS
Madagascar est une véritable mosaïquesur le plan climatique, avecune variété qui
vaduperhumidesubéquatorialausemi-aridesub-méditerranéen,enpassant
par le
tropical montagnard. La Grande Ile s'étend entre 12"5 et 25" de latitude sud, pour la plus
grande part donc dans la zone intertropicale, le tropique du Capricorne traversant l'ile à
la hauteur de Tuléar. Lesgrands centres d'actionmétéorologique de cette partie de
l'océan Indien sont l'anticyclone des Mascareignes, à l'est, générateur de l'alizé du sudest ;les basses pressions équatoriales généralement situéesau nord de Madagascar ; des
basses pressions fiéquentes sur le Canal de Mozambique ; enfin le sud de l'île est fi-ôlé
par la circulation d'ouest en est d'anticyclones et dépressions mobiles du
front polaire.
Trois grandes massesd'airintéressentlaGrandeIle.L'airmaritime
tropical indien,
générateur de l'alizé,concerne toute l'annéeMadagascar : on lui doit les fortes
précipitations du versant oriental de l'île. L'air équatorial, chaud et très humide (75 à
87% d'humidité relative) engendre la mousson du nord-ouest qui atteintMadagascar par
intermittenceensaisonchaude.Enfinl'air
tropical maritimeatlantiquealimenteles
dépressions et anticyclones mobiles qui peuvent atteindre le sud
de Madagascar en saison
fkaîche. Le contact entre l'airtropicalmaritimeindien et l'airéquatorial, ou zone de
convergence intertropicale (C.I.T.) prend en écharpe la Grande Ile en saison chaude,
créant un temps instable et pluvieux. C'est le long de la C.I.T. et sur'l'Océan Indien que
prennent
naissance
les
cyclones
; ils se déplacent
d'.est
en
ouest,
et viennent
périodiquement ravager les Mascareignes ; certains tournent vers le sud avant d'avoir
atteint Madagascar, frôlant seulement la côte est, mais d'autres traversent de part en part
la Grande Ile, et peuvent se régénérer sur le Canal de Mozambique. Les Comores sont
exposées aux cyclones,mais pas les Seychelles situéestrop au nord. Plus que par la force
du vent, les cyclones jouent un rôle important par les précipitations parfois énormes qui
les accompagnent, génératrices d'inondations.
8
zyxwvutsrqp
R. BATTISTINI
zyx
zy
La géographie des températures dépend de lalatitude, de l'altitude, et de la
continentalité.Lagrande
extension en latitude de Madagascar se traduit par des
températures moyennes annuelles allant de 27" dans le nord littoral, à 24" dans le sud.
L'éloignement de 1'Equateurentraîne une augmentationverslesud
des amplitudes
thermiques annuelles et diurnes.Madagascar a une forme suffisamment massive(600 km
de plus grande largeur) pour que se manifeste un effet de continentalité,marqué surtout
par une augmentation vers l'intérieur des terres des amplitudes thermiques annuelles et
diurnes. Mais c'est à la présence desHautes Terres que l'on doit les principaux
contrastes
de température. A Antsirabe, située à 1500 mètres d'altitude, la température moyenne
annuelle n'est que de 16'5, avec 12'6 pour le mois le plus fi-oid (juillet) et 19'8 pour le
mois le plus chaud (janvier). Ce climat tropical d'altitude n'exclutpas le gel, en moyenne
dix fois par an à Antsirabe, mais la neige est extrêmement rare, mêmesur les plus hauts
sommets de l'île, cela parce que les mois les plus froids correspondentà la saison sèche.
Ce rapide tableau de la géographie des températures doit être complété par une
dissymétrie entre la côte est , moins chaude, et la côte ouest. A latitude égale, on observe
une différence de 1,5 à 2' dans lestempératures moyennes annuelles.
La dissymétrie orographique de Madagascar joue un rôle essentieldansla
répartition de la pluviométrie. Le versant oriental exposé à l'alizé reçoit partout plus de
1600 mm. et localement plusde 4 m. sur la côte et sur les reliefs. Le Nord-Ouest, exposé
à la mousson, reçoit aussi plus de 1600 mm. La plus grande partie des Hautes Terres et
de l'Ouest se situent entre les isohyètes de 1600 mm et 800 mm. La pluviosité diminue
progressivement vers le sud-ouest, jusqu'à une frange semi-aride recevant moins de 500
mm qui va de Morombe au Cap Ste Marie. L'extrémité des chaînes anosyennes, entre
Amboasary et Fort-Dauphin, crée une véritable (( faille D pluviométrique ; en moins de 20
km on passe de la forêt de Didiereacées de 1'Androy semi-aride,à la rain-forest de la côte
est.
Il est important de considérer aussi la répartition annuelle de cette pluviosité. Le
régime pluviométrique généralest de type tropical avec une saisonsèche hivernale. Mais
une différenceexiste entre le domaineoriental, où lesmoislesplus
secs (juillet à
novembre) reçoivent encore entre 80 et 300 mm, et les Hautes Terres et l'Ouest où la
saison sèche est extrêmement marquée. Ainsi le mois le plus sec à Tamatave, octobre,
regoit encore 87 mm. A Tananarive, sur les Hautes Terres centrales, mai, juin, juillet,
août et septembre ne reçoivent ensembleque 79 mm. A Majunga, sur la côte nord-ouest,
ces cinq mois ne totalisent plus que 15 mm. A Tananarive et Majunga, les six moisde la
saison sèche, avrilà octobre inclus, totalisent respectivement seulement 11%et 6% de la
pluviositéannuelle totale. DansleSud-Ouestetl'Extrême-Sud,
ce régime tropical
typique est modifié par l'apparition d'un second maximum pluviométrique
de mai-juin,
correspondant à despluieshivernalesdu front polaire : si le total pluviométrique est
faible (342 mm à Tuléar) les pluiesse trouvent ainsi mieux réparties dans l'année.
Il faut dire un mot d'un phénomène qui tempère aussi la sécheresse du semi-désert
côtier du sud malgache entre Morombe et le Cap Ste Marie : les précipitations occultes
de la rosée, non prises en compte dans les statistiques pluviométriques. Ce phénomène
est bien connu dans la plupart des déserts côtiers, comme le Namib ou le désert chilopéruvien ; il est dû à la présence d'eaux froides littorales, liéesà un courant froid et (ou )
à des upwellings.L'absence de plateaucontinentalen face de ce secteur de la côte
malgache rend possible de telles remontées d'eaux froides. Ces précipitations occultes
n'intéressent qu'une étroite frange littorale, maiselles
permettent de comprendre
l'existence le long de la côte d'une végétation assez dense (spécialement de Didiereacées
zyxw
zyxwvu
zyxwvu
PAL,EOGEOGRAPHIE DE MADAGASCAR
9
et d'Euphorbiacées), y compris dans certainssecteurs comme le nord de la plaine côtière
mahafaly où la pluviositéest inférieure à 300 mm.
Globalement, la combinaison des données de la pluviométrie et de la température
permettent de distinguer à Madagascar cinq grandes régions climatiques :
- Le domaine orientalexposé à l'alizé du sud-est, perhumide,avec une saison sèche
atténuée.
- L'Ouest, moins arrosé, avec une saison sèche très marquée ; au point de vue des
températures, on peut distinguer une nuance maritime etune nuance continentale, où les
écarts thermiques sont plus importants,
- La région du Bas-Sambirano, dans l'extrême nord-ouest, abritée de l'alizé par le
massif du Tsaratanana, et exposée à la mousson. La pluviosité est importante, avec une
saison sèche moinsmarquée que dans l'Ouest. La température est plus élevée que dans le
reste de l'île, avec des écarts thermiques faibles. Le climat est subéquatorial, avec deux
maxima de température.
- L'Extrême-Sud et l'Extrême Sud-Ouest,caractérisés par une faible pluviosité(à la
limite de I'aride le long du littoral), mais mieux répartie dans l'année. Les moyennes de
température sont moins élevées que dans le reste de l'île, avec une amplitude thermique
annuelle plusforte.
- Les Hautes Terres, qui ont un climat tropical de montagne, avecdes températures
plusfaibles que dans le reste de l'île,et de forts écarts thermiques. Les totaux
pluviométriques sont généralement inférieurs à 2 m., mais avec de grandes variations en
fonction du relief et de l'exposition. La saison sèche est bien marquée, mais moins que
dans l'Ouest.
zyxwvut
-
N D'IMPORTANTES VARIATIONS DU CLIMAT AU
PLI0 QUATERNAIRE :PLUVIAUX ET
DISPLUVIAUX
Bien qu'il ne soit pas possible actuellement d'établir une véritable chronologie des
variationsclimatiques à Madagascar au cours duQuaternaire,et
encore moinsau
Néogène, on sait, par l'étude de certains paléosols (sols rubéfiés, stone-lines, etc...), par
les analyses polliniqueset par l'existence de formes héritées dans la morphologie, que le
climatn'a cessé de se modifierauPlio-Quaternaire. La situation actuelle correspond
seulement à unmomentdans une longuehistoire géologique. Commedansl'Afrique
voisine, se sont succédées des périodes plus humides, qualifiéesde pluviaux, séparées par
des périodes plus sèches ou displuviaux, cela en fonction de changements de la position
moyenne des grands centres d'action météorologiques.
Dans l'Extrême Sudsemi-aride (BATTISTINI,1964, 1984), lafinduNeogène
correspond à une période de forte pluviosité, à saisons alternées. Au cours de
I'Aepyornien (corrrespondant plus ou moinsau Quaternaire) se sont succédées des
périodes de mise en place de dunes littorales,et des périodesde fixation et de rubéfaction
parfois intense de ces ensembles dunaires. La Grande Dune (Aepyornien ancien) a été
profondément altérée et rubéfiée à l'hbovombien, terme qui recouvre soitunseul
pluvial long ettrès accentué, soitplusieurspluviauxsuccessifs.
La Petite Dune
(Aepyornien moyen) aété elle-même rubéfiée et encroûtée, au cours d'un dernier pluvial
(Lavanonien),en partie synchroneduWürm.
L'Holocène a vu leclimats'assécher
10
zyxwvutsrq
R. BATTISTINI
zyxw
progressivement, la pluviosité diminuant au moins de moitié,'jusqu'à la situation
de semiaridité actuelle.
BOURGEAT(1972) metenévidencesurles
Hautes Terres l'existencede trois
périodes pluviales au Pleistocène. Après un Neogène à dominante sèche (contrairementà
l'Extrême Sud), survient un premier pluvial (pré-moramangien) que l'on peut mettre en
parallèle avec la période humide qui a précédé dans l'Extrême Sud la miseen place de la
Grande Dune.Le second pluvial, pour lequel BOURGEAT
garde le terme d'hbovombien,
correspond à une reprise de la pédogenèse avec formation de goethite et de gibbsite,
ainsi qu'un recreusement des vallées.Le displuvial qui suit (Sambainien) commence avant
35 O00 ans et se termine probablement vers 10 O00 ans ; il correspond aux dépôts de la
terrasse moyenne. Enfin le troisième et dernierpluvial,dénommépost-Sambainien,se
place après 10 O00 B.P. Il se caractérise par des recouvrements fins sur les épandages
grossiers (Stone-lines) de la période précédente, par une reprise
de la pédogénèse, un
recreusement des vallées,et la formationd'une basse terrasse argileuse.
Ainsi qu'on le voit, pluviaux et displuviaux ne seraient pastoujours en concordance
selonlesrégions.Celanepeutétonner,étantdonnéel'extensionenlatitude
de
Madagascar.Une remontée vers le norddusystèmedesdépressions
et anticyclones
mobilesdu front polaire, lors de ladernièrepériodeglaciaire,apuentraînerun
doublement de la pluviosité dans l'Extrême Sud (Lavanonien), sans pour autant affecter
les Hautes Terres centrales. Le déplacement de la position moyenne des autres centres
d'actionmétéorologiquea
fort bien
pu,
durant
la
même
période,
entraîner
un
assèchement dans certaines parties de la Grande Ile. Cette mobilité (( géologique )) des
climats, encore insuffisamment connue et étudiée à Madagascar, demeure cependant une
donnée majeure pour l'étude biogéographique.
V - LESILES DE LA REGION MALGACHE
De nombreuses îles et groupes d'îlots séparés les uns des autres, ainsi que de la
Grande Ile, par de grandes profondeurs, entourent Madagascar au nord, à l'ouest et à
l'est. Sur le plan biogéographique, ils constituent autant d'isolats.On connaît maintenant
assez bien l'âge de certaines de cesîles,grgceaudéveloppementdesméthodes
radiométriques de datation (potassium-argon, Th/Ur, C14). Ces âges sont utiles pour le
biogéographe, quipeut se faire ainsi une idée de la durée
dont a disposé leur peuplement.
Les îlessituées sur le plateaucontinentalmalgache
(Ste Marie, Nosy Be, Mitsio,
Radama) sont exclues de ce chapitre : ellesont été reliées à Madagascar lorsdes
régressionsquaternaires (jusqu'à moins 120 mètres lors de laplus récente de ces
régressions entre -25 O00 ans et -14 O00 ans au Würm III) et font donc partie sur le plan
biogéographique de Madagascar.
V.l. Les îles hautes volcaniques ou granitiques
zy
Par leurs dimensions, leur relief et leur géologie souvent complexes, les îles hautes
offrent à lacolonisation par lafaune et lafloreunevariété
importante de milieux
naturels, et une certaine diversité géographique. Les plus élevées, comme La Réunion
(3069 m.), ou la Grande Comore (2361 m.) ont une dissymétrie climatique nette, avecun
zyxwvu
PALEOGEOGRAPHIEDE MADAGASCAR
versantauvent
végétation.
et unversant
sous le ventainsiqu'unezonationaltitudinale
11
de la
zyxwvut
zyxwvutsrq
V.l.l. Les Mascareignes
Cet archipel, situé à l'est de Madagascar, est constitué par trois îles volcaniques
émergeant de profondeurs supérieurs à 4000 mètres : La Réunion,Maurice
et
Rodriguez.
La Réunion est une terre extrêmement montagneuse, de forme elliptique (75 km
sur 55 km). L'île se divise en une partie.ancienne ou vieux massif du Piton des Neiges,
qui culmine à 3069 m., et représente les trois quarts de la surface de l'île, et.une partie
récente qui s'appuie au sud-est de la précédente, le Massif de la Fournaise, siege du
volcanismeactif. La partieanciennea
été défoncéeen trois grandscirques,Cilaos,
Salazie, et Mafatte, dominés par des parois raides de plus de 1000 m. L'île présente une
forte dissymétrie pluviométrique, avec plusde 4 m. de précipitations annuelles ducôté au
vent (9 m. à la station de Takamaka, et exceptionnellement plus de 14 m. en 1952), et
moins de 1 m.du côté sous le vent (700. mm. à StPaul). Par dessus les océanites
anciennesmisesenplace
sous le niveau de la mer(pillow-lavas),lesplusanciennes
coulées basaltiques subaériennes qui
ont été datées donnent un âge de 2,l M d'années.
Maurice, située à 185 km. au nord-est de La Réunion, mesure 60 sur 45 km. C'est,
comme La Réunion, une île entièrement volcanique, constituée surtout de coulées et de
brèches basaltiques, maisle relief est beaucoup plus aéré, avec de grandes étendues peu
accidentéesplantées surtout encanne à sucre,dominées par desmornesabrupts. La
pluviométrie s'ordonne ici en fonction de l'altitude, 1 m. sur les régions côtières, 4 m. au
centre de l'île. En ce qui concerne l'âge de l'île, la série bréchiquede base (océanites), très
altérée, n'a pu être datée que de manière approximative de 10 à 8 M d'annees. La série
anciennequiluisuccède,
correspondant à la construction d'un grand volcan bouclier
basaltiqueaujourd'huidémantelé, et dontlespansconservésconstituentlesmornes
actuels, commence à7,5 Ma et se termine à 5,2 Ma. La série intermédiaire(3,s Ma à 1,7
Ma) et la série récente sont constituées surtout par des basaltestrès fluides, qui donnent
les vastes étendues moins accidentées d'où émergent les mornes.
zyxwvuts
zy
zyxwvu
V.1.2. Les Comores
Situées dans le nord du Canal de Mozambique, Mayotte, Anjouan, Moheli et la
Grande Comore sont des îles surtout basaltiques émergeantde profondeurs supérieures 9
3 500 mètres. EMERICK
et DUN" (1982) considèrent les Comores comme le stade le
plus récent de l'activité
d'un
point
chaud,
qui
aurait
induit
successivement
le
soubassement des Amirantes et de Farqhar dans les Seychelles, des Glorieuses, du banc
duGeyser,puis Mayotte, Anjouan,Moheli,enfinlaGrande
Comore où se trouve le
volc%i-actif Kartala.
Mayotte (Maore), laplusanciennedes
quatre Comores,auraitcommencé
à
émerger lors de la phase ancienne dite Choungi 1, entre 15 et 8 Ma. Alors que pour les
phases suivantes dites ChoungiII (8 à 4 Ma : ankaramites et nephelinites) et Choungi III
(3,5 à 3,4 Ma : phonolites) on possède de bonnes datations radiométriques, les vieux
basaltes de Choungi 1 ne sont datés que de manière approximative.Mayotte serait donc
12
zyxwvut
zy
zyx
R. BATTISTINI
mio-pliocène, avec un volcanisme qui s'est poursuivi au Quaternaire par les petits cônes
et les cratères d'explosion de l'îlot de Pamandzi, incorporé au récif-barrière. Longue de
35 km., Mayotte est une terre aux hautes collinesémoussées, portant des sols
ferrallitiques rouges d'altération des basaltes,dominéesparquelquesreliefsplus
vigoureux qui sont généralement d'anciennes cheminées déchaussées par I'érosion dans
des phonolites(leBenara,
660 m.,pointculminantdans
le sud de l'île). La plus
anciennement apparue des Comores, elle a subi une subsidence
importante à l'origine
d'une double barrière corallienne, quienserre un large lagon profondde 30 à 70 m.
Anjouan (Ndzuani) estune terre montagneuse de forme triangulaire,la seconde de
l'archipel par sa superficie (424 km2). Le point culminant, au Ntringi(1595 m.) n'est qu'à
7 km. de la mer. Le grand cirque de la Bambao, avec ses parois raides, défonce la partie
centrale de l'île. L'âge obtenu sur les plus vieilles coulées basaltiques est5,OdeMa.
Moheli (Mwali) est une longue arête escarpée quis'allonge sur 50 km d'esten
ouest, avec 20 km de plus grande largeur. La partie occidentale et centrale de l'île, qui
culmine à 790 m., résulte de la dissection profonde d'un vieux volcan basaltique. La
partie orientale, plusétroite et moins élevée, présente un relief plus mou: c'est le plateau
de Djandro, entaillé par trois grands cratères d'explosion quaternaires. La plusvieille
datation obtenue pour Moheli est 3,9 Ma. Moheli, comme Anjouan, seraient donc d'âge
pliocène.
La Grande Comore(Ngazidja)est
la plus étendue (1024 km2)des quatre
Comores. L'île s'allonge sur 68 km du nord au sud, et se divise en trois parties : une
partie centrale renfléecorrespond au volcanactif Kartala, avecsa vaste caldeira
sommitale qui culmine à 2361 m. ; au nord s'allonge le massif de la Grille, appendice
massif long de 30 km. entièrement constitué par des cônes stromboliens récents et leurs
coulées ; enfin la partie sud-est est un .appendice plus petit, la péninsule de Mbadjini,
constituée par desbasaltesplusanciens(phaseintermédiaire
de SAINT-OURS,1958),
recouverts par des cônes et coulées subactuels.A l'exception de la péninsule de Mbadjini
où l'on trouve localement des sols ferrallitiques épais d'altération des plus vieuxbasaltes
(fin Pliocène ou Quaternaire ancien ?), la Grande Comore est uneîle jeune, où de
grandes superficies sont occupées par des coulées noires subactuelles qui descendent de
tous côtés vers la mer. La pluviosité est maximale à mi-pente du Kartala, du côté ouest
exposé à la mousson (5888 mm. à Nyumbadju, à 500 m. d'altitude), moins forte sur la
côte est abritée de la mousson (1398 mm. à Fumboni) et à l'extrémité de la péninsule de
laGrille (1884 mm. à Mitsamihuli). L'eau de pluies'infiltredanslesbasaltes
récents
poreux, ce quiexclutpratiquement tout écoulementsuperficielsauf
lors des pluies
exceptionnelles.
zyxw
V.1.3. Les Seychelles granitiques
Situées dans le nord-est de l'archipel des Seychelles, ellessont la partie visible d'un
morceau du vieux socle gondwanien, séparé de l'Afriqueaumêmemoment
que
Madagascar. Sur une quarantaine d'îles et îlots, seuls trois ont une certaine étendue :
Mahé,Praslinet la Digue. L'îleprincipale,Mahé,a
une vingtaine de kilomètresde
longueur, et culmine à 906 m.au Morne Seychellois. Les granites gris de Mahé sont
datés de 536 Ma,maisils'agit
là de l'âge du matériel, et non de l'âge des îles ellesmêmes, que l'on ignore.
zyxwvu
PALEOGEOGRAPHIE DE MADAGASCAR
V.2. Les îles et îlots coralliens
13
zyx
A la différence des précédentes, il s'agit d'îles basses peu étendues, généralement
plussèchescarellesnefixentpaslesnuages.
Le plusgrandnombre (une centaine)
appartiennent aux Seychelles où elles se répartissent en plusieurs groupes : au nord le
groupe des Amirantes (une vingtaine îlots), Alphonse,Plate et Coétivy ; au sud le groupe
de Farqhar (atoll de Farqhar, St Pierre, Providence)et le groupe d'Aldabra (atoll soulevé
d'Aldabra,Astove,Assumption, et atollsoulevé de Cosmoledo). D'autres îlesbasses
coralliennes isolées existent dans le Canal de Mozambique (Glorieuses, Juan de Nova,
Europa, Bassas da India), et à l'est de Madagascar dansl'océan Indien (Tromelin).
Ces petites îlescorallienbesnesontquelapartievisible
de constructions
coralliennesplusimportantes,quicoiffentdesreliefsvolcaniquesimmergés.Elles
n'offrent à la colonisation par la faune et la
flore qu'unnombrelimité de biotopes :
cordons littoraux de sable ou de graviers coralliens, dunes, microkarsts dans des calcaires
coralliens ou des beach-rocks émergés de quelques mètres, mares, etc... Les calcaires
coralliens qui affleurent dans les îleset sur leurs platures correspondentà des périodes de
haut niveau marin. On peut classer ces îles coralliennesen trois catégories en fonctionde
l'âge des plus vieux calcaires coralliens venant en affleurement
:
- Quaternaire ancien : l'atoll émergé d'Aldabra a fourni des âges supérieurs à 350
O00 ans (limite de la méthode Th/Ur), bien que l'essentiel de la construction de l'atoll
date de l'Inter Riss Würm. St Pierre, exploité pourson guano, entre dans cette catégorie.
- Inter Riss-Würm(dernierinterglaciaire) : desâgesautour de 120.000 B.P. et
100.000 ans B.P. ont été obtenus aux Glorieuses (îledu Lys), à Aldabra et à Cosmoledo.
Europa aurait le même âge.
- Holocène : le plus grand nombre d'îles et îlots datent de la fin de la transgression
flandrienne, lorsque la mer a retrouvé un niveau proche de l'actuel entre -6000 et -5600
ans B.P. Une centaine d'îlots dans les Seychelles ne sont que de simples cayes sableuses
très récentes fiangées de beach-rock. Juan de Nova et Tromelin entrent aussi dans cette
catégorie.
Il faut remarquerqu'ungrandensembled'îlots,commeparexempleceluides
Amirantes dans le nord-ouest des Seychelles, était entièrement émergé lors
de la dernière
grande régression marine (25 O00 - 14 O00 ans B.P.), sous la forme d'un vaste plateau
sablo-coralliend'unecentaine de kilomètres de longueur.Al'échelle de 15 O00 ans,
Desnoeufs, Marie-Louise, Poivre, St Joseph, Remire ... sont donc à considérer comme
une unitébiogéographiqueunique.Quelquesregroupementsdumême
genre peuvent
aisément être effectués à l'aide de la carte bathymétrique. A l'opposé, dans le groupe
d'Aldabra,Cosmoledo,Astove,Assumption,
et l'atolld'Aldabra,constituentautant
d'entitésindépendantessurleplanbiogéographique,chacuneperchée
sur son grand
volcan sous-marin.
zyxwvu
VI - LESCOURANTS OCEANIQTJES
Le courant sud équatorial, venant de l'est, contourne Madagascar par le nord et par
le sud. La brancheseptentrionale contourne leCapd'Ambre,passe
à travers les
Comores, et remonte vers le nord. La branche sud s'unit pour l'essentiel au courant du
Mozambique pour former le courant desAiguilles,mais
une partie,aprèsavoir
14
zyxwvuts
zyxwv
R.BATTISTINI
zyx
contourné Madagascar par le sud, remonte vers le norddansl'estducanalde
Mozambique, sans doute jusqu'au delà du Cap St André,
sous le nom de courant de
Madagascar. Dans l'ouest du canal de Mozambique, le courant de Mozambique longe la
côte africaine en partant vers le sud. Cette dispositiongénérale est à premièrevue
défavorable à des apports en provenance de la côte africaine. Toutefois dans le détail la
circulation dans le Canal de Mozambique est très complexe. Durant l'été austral, le
couraht côtier de Somalie,qui porte ausuden cette saison,vient heurter le courant
côtier nord dû à l'alizb du sud-est aux environs de Mombasa ; il en résulte un contrecourant vers l'est (aidé par la mousson du nord-ouest) et un mouvement tourbillonnaire
autour des Comores, avec possibilitépar mousson forte de porter jusqu'aux côtes nordouest de Madagascar. Au sud de 18 degrés sud,danslazonemédianeducanal
de
Mozambique, existe un autre tourbillon important, et des courants portant souvent au
nord sous l'action des vents dominants du sud. Les instructions nautiques signalent pres
de l'ile Europa, de juillet à novembre, un fort courant portant au nord-est (donc vers
Madagascar), mais de manière très intermittente. Dans la situation actuelle, le transport
par les courants de radeaux depuis la côte africaine jusqu'à Madagascar est possible mais
aléatoire. Toutefois on ignore tout des conditions qui ont pu exister à certains moments
du Tertiaire et du Quaternaire,peut-être plus favorables.
VII - L'ARRIVEE
DE L'HOMME :UN BOULEVERSEMENT DANS LES PAYSAGES ETDANS
LA FAUNE
Contrairement à l'Afrique orientale voisine, Madagascar et les îles de la (<région >>
malgachenepossèdentpas
de préhistoire.Lespremiersétablissementshumains
importants connus sur le littoral de la Grande Ile ont été datés au Cl4 de la seconde
moitié du premier millénaire (Sarodrano dans le sud-ouest 1460 +-90 B.P. ; Irodo, dans
l'extrême-qord-est 1090+-90 B.P.). On peut supposer une solution de continuitéavec les
Comores, où la plusvieillecultureconnue,
la culture Dembeni, date du Vmè siècle
( V E ~ 1990).
,
Peut-être y a -t-il eu dès cette époque pénétration de l'intérieur de 1"ile
par des écobueurs-chasseurs, ainsi quele suggèrent certaines analyses polliniques.Dès le
XIè siècle (période Fiekena) les premières communautés agricoles s'installent près des
marais sur les Hautes Terres, cultivant le riz et le taro, et pratiquant l'agriculture sur
brûlis. Cette époque marque le début d'un immense gaspillage écologique. Ces
protomalgachesavaient
trouvé uneîle
encore vierge, couverte probablement par une
végétation forestière quasi-continue.Quelquessièclesplus
tard, seuls'demeurent
quelques lambeaux forestiers relictuels, sur le rebord du tampoketsa d'Ankazobe,ou dans
l'Ouest sédimentaire sur les revers de certaines cuestas calcaires ou gréseuses, comme la
forêt de 1'Ankaraf'antsika ausud-est de Majunga. Prairie et steppe 9 Aristida sur les
Hautes Terres, à Hyparhenia rufa et Heteropogon dans l'Ouest, s'étendent maintenant à
perte de vue.
Bien que moinsfragilequela forêt tropophile caducifoliée de l'Ouest,la forêt
denseombrophile ou rain-forest du domaineper-humideorientaladepuislongtemps
disparu des plaines et basses collines de la zone côtière, remplacée par des formations
herbacées. Elle ne demeure qu'entaches relictuelles dans les parties les plus inaccessibles
desmontagnesdugrandescarpement.Ailleurslavég6tationsecondaire
-de savoka,
soumise à la rotation des tavy (brûlis pour la culture du riz de montagne et du mais),
couvre collines et montagnes.
zyxw
zyxwvuts
MADAGASCAR
PALEOGEOGRAPHIE
DE
15
Sur les Hautes Terres, où se trouventactuellementlesplus
fortes densités de
populationdans l'hnerina, lepaysTsimihety, le Betsileo, le paysageestentièrement
humanisé . Rizières de bas-fond ou en terrasses alternent avec des collines dénudées en
parties reboisées d'eucalyptus.Les vastes étendues moins peuplées du Moyen-Ouest sont
vouées à l'élevage bovin extensif, pour lequel les pasteurs pratiquent l'incendie périodique
des formations herbacées qui ont remplacé la forêt, accentuantencore l'appauvrissement
biologique. Privés de leur couvert forestier, les sols ferrallitiquesrouges ou jaunes épais
formés à l'origine sous forêt sont exposés au ruissellement.Un peu partout sur les Hautes
Terres et dans le Moyen Ouest apparaissent des champs de lavaka, entailles profondes
d'érosionaccélérée,quiruinent
tout espoir de miseenvaleurultérieure
de régions
entières de collines, et par leursépandagessableuxentraventlariziculturedansles
dépressions voisines.
Dans le sudsemi-aride,ildemeureencored'assez
vastes étendues dubush
xérophile, sur les sables roux et surtout sur les vastes plateaux karstiques des calcaires
tertiaires dans le Mahafaly et entre Onilahy et Mangoky. Mais même ici l'extension des
brûlis pour l'agriculture, et les coupes pour le charbon de bois près de Tuléar, mettent
cette végétation arborée en péril.
C'est donc essentiellement par une destruction systématique du
couvert forestier
que l'homme a transformé les paysages, et modifié le milieu naturel. L'érosion accélérée
des sols par les lavaka n'est qu'une conséquence de la déforestation. La forêt jouait le
rôle d'éPonge, lors des précipitations exceptionnelles cycloniques. Avec
sa disparition, les
eauxne sont plus retenues parla forêt, et unefractionplusimportantes'écoule
rapidement jusqu'aux troncs hydrographiques
principaux,
accentuant
les crues.
Corrélativement,lesétiagessontaussiplusaccentués.
Ce caractère de plusenplus
contrasté des régimes hydrographiques, en relation avec la déforestation, est illustré par
le cas du Fiherena, fleuve du sud-ouest qui se jette à Tuléar (SALOMON,1987)). Autre
conséquence : l'augmentation de lachargesolide. La Betsiboka,quiinclutdansson
bassin de nombreux espaces lavakisés, en donne un
bon exemple, avec pour conséquence
l'accélération de l'envasement du port de Majunga.
La disparition des << subfossiles )) illustre l'action de la présence humaine sur la
faune. Cette faune <( subfossile D, qui comprenaitde grands Ratites (Aepyornis maximus,
nzedius, hildebrandti), deux Hippopotames (lemerlei et amphibius Standini), une tortue
terrestre géante (Testudo grandidieri), et une douzaine de Lemuridés, dont des espèces
de grande taille comme les Palaeopropithèques, a disparu il y a moins de 2000 ans, ainsi
que le montrent les datations par la méthode du Cl4 effectuées dans plusieurs sites dont
Amparihingidro (à 7 km à l'est de Majunga), Amposa, dansle centre ouest, et dans le sud
et le sud-ouest Anavoha, Behavoha, Lamboharana,et Taoiambiby. II ne fait aucun doute
que, lorsque l'homme est arrivé à 'Madagascar, il ya trouvé cette faune de grands
animaux encore vivante. La contemporaineté de l'homme et de cette faunedisparue
ressort de la simple confrontation des âges des sites archéologiques les plus anciens, et
des âges obtenus danslapartiesupérieure.d'uncertainnombre
de gisements de
subfossiles : 980+-200 B.P. sur un os d'hippopotame à Itampolo dans l'Extrême Sud,
1150+-90 B.P. sur des débris
d'oeufs
d'Aepyornis
à Irodo, 1050+-150 B.P. à
Taolambiby. Il existe par ailleurs de nombreux sites << mixtes >>, où des traces d'industries
humaines coexistent avec des ossements de subfossiles (par exemple à Ampasambazimba
dans l'Itasy, à Taloambiby, à Beloha-sur-mer). Des ossements de bovidés sont parfois
mélangés à ceux des subfossiles, comme à Ankaivo et à Lamboharana (BATTISTINI&
VERIN, 1973).
zyxwvu
zyxwvutsr
16
zyxw
zyxw
Certains auteurs, comme MAHE et SOURDAT
(1972) ont proposé comme l'une des
raisons possibles de la disparition des subfossiles malgaches, le gigantisme, qui aurait
rendu certaines grandes espèces incapables de s'adapter même à de faibles variations du
milieu. Pour ces auteurs, l'extinctionaurait été causéeparunassèchement récent du
climat, qui plaGa ces grands animaux dansdes conditions difficiles. Cette hypothèse avait
déjà été émise, pour l'Extrême Sud, par DECARY(1930). A notre avis, il est impossible
de comprendre, sans invoquerune raison plus générale,la disparition aussisoudaine de la
totalité de ces grands animaux,quivivaientdansdes
biotopes différents, et dansles
régions les plus variées
de Madagascar (on connaît une soixantaine de sites de subfossiles
répartis dans toute 1Yle). A Ampasambazimba,dansl'Itasy,lapluviositéavoisine
actuellement 2 m., et on voit mal comment invoquer dans cecas l'aridification du climat.
Mêmedanslesudsemi-arideiln'existe'aucuneprésomptionen
faveur d'unbrutal
assèchement du climat depuis 2000 ans ; si certaines lagunes côtières ont pu disparaitre,
c'est par le jeu normal de l'évolutionmorphologique,,d'autres lagunes apparaissant
ailleurs.Lacoïncidence de la disparition de lafaune de subfossilesavecl'arrivée de
l'homme à Madagascar nous fait considérer que la seule cause de cette disparition est
l'actionhumaine, directe (par la chasseouleramassage
des oeufs dyepyovnzs) ou
indirecte (la déforestation).
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Madagascar : hypsométrie
zyxwvuts
zyxwvuts
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zyx
zyxwvutsrq
zyx
zyxwvut
Biogéographie de Madagascar, 1996 :19-26
LA POSITIONDE MADAGASCAR DANSLE CADREDE L’EVOLUTION
GEODYNAMIQUE ETDE L’ENVIRONNEMENT DE L’OCEAN INDIEN
François FROHLICH
Laboratoirede
FRAN“
Géologie, hfuséum Nationald’HistoireNaturelle
43, rue de Buffon 75005 Paris,
ABSTRACT.-The main events of the expansion in the Indian Ocean are now well known fiom the
analysis of complete sequences of magnetic anomalies of the oceanic basement. Thus, on the basis of
mesozoicanomaliesdiscovered
in the MozambiqueandSomalibasins,
the initial position of
Madagascar has been reconstructed: it was located between Kenya, India and the Antarctic continent,
andseparated fiom eastern f i c a during the end of theJurassic.Madagascarslid (Ca. 140 M.a.)
southward along the Davie Ridge transform fault by the action of a new oceanic expansion centre, a
process that was completed by the lower Cretaceous (Ca. 110 M.a.). The breakup between Madagascar,
India and the Australo-Antarctic continental bloc occured
at the beginning of the Upper Cretaceous(Ca.
83 M.a.). During the Eocene (Ca. 50 M.a.), major geodynamic events took place: collision of
the Indian
and Eurasian continents;
and the separation of Antarctica from Australia, which moved southwardanto
isolated, polar position.This new distribution of the continental fiagments derivedfiom Gondwanaland
induced the reorganization of atmospheric and hydrologic systems, and as a consequence, that of the
entire biosphere. Pelagic sediments from the Madagascar basin provide a mineralogical record of the
resulting evolutionof the environment.
KEY-W0RDS.- Madagascar,Paleopositions,IndianOcean,Oceanicexpansion,Environmental
evolution
RESUME.- Les grandes lignes de l’expansion de l’océan Indien àsont
l’heure actuelle mieux comprises
grâce à la mise en évidence des séquences complètes d’anomalies magnétiques du plancher océanique.
On connaît ainsi la position initiale de Madagascar, placée entre Kenya, Inde et Antarctique, et son
décollement du continent africain avec glissement versle sud suivant la structure de la ride de Davie,
dès la fin du Jurassique (environ-140M.a.). La séparation d’avec l’Inde d‘une
part et le bloc AustraloAntarctique d‘autrepart remonte au Crétacé supérieur(-83 M.a.).,Enfin, à 1’Eocène (environ -50 M.a.),
des événements géodynamiques majeurs survinrent: collision Inde-Eurasie, isolement de l’Antarctique
enpositionpolaire,quiont
induit uneréorganisationtotaledessystèmesatmosphériqueset
hydrologiques, avec comme conséquence, celle de la Biosphère. Les sédiments pélagiques accumulés
dans le bassinocéaniquedeMadagascarlivrentl’enregistrementminéralogiquedel’évotutionde
l’environnement quien a découlé.
zyxwvuts
MOTSCLES.- Madagascar,
Paléopositions,
Océan
Indien,
Expansion
océanique,
Evolution
environnement
In: W.R. LOURENçO (Cd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
20
zyxwv
zyxwvutsrqp
F. FROHLICH
INTRODUCTION
L'océanIndien trouve sonoriginedansladispersiondesdifférentesmasses
continentalesissuesdusuper-continentGondwanaau
cours du Mésozoïque et du
Cénozoïque. Madagascar est l'un de ces fragments de Gondwana. La connaissance du
déplacement des différentes pièces du Gondwana, de leur position à l'origine et au cours
desdifférentes époques géologiquesdépend
de lareconstitutiondel'histoire
de
l'expansion de l'océan Indien. Cette histoire peut être connue grâce à l'enregistrement du
magnétisme terrestre par le basalte issu de l'action des dorsales océaniques, et constituant
les couches supérieures de la croûte océanique. Chaque anomalie magnétique (inversion
du champmagnétique par rapport à l'époqueactuelle)étant
bien datée,l'histoire
complexe de l'expansion de l'océanIndien ressort de la lecture desséquences de
linéationsmagnétiquescartographiées.
La reconstitutiond'unocéan
à une époque
donnée consiste donc à calculer la position des dorsales actives, des fractures qui les
segmentent et desmasses continentales qui bornent les bassins océaniques créés depuis
le
début du fonctionnementde ces dorsales.
A l'heure actuelle, la cartographie magnétique de l'océan Indien est suffisamment
précise pour permettre des reconsitutions globalement satisfaisantes. L'objectifest ici de
faire ressortir les déplacements de Madagascar à partir de ce qui est connu de l'histoire
del'océanIndien, en replaçantcesmouvementsdansle
contexte plus général' de la
géodynamique de cet océan. En effet, la dernièreétape de la fragmentation du Gondwana
a eu des conséquences majeures sur l'environnement global, qu'une fois encore l'océan
Indien a enregistré dans les séries sédimentaires qui s'y déposent.
POSITION INITIALE ET DEPLACEMENTS
DE MADAGASCAR
Onpeutconsidérerque
laphase exploratoire desrecherchesgéophysiques et
géologiquesdansl'océanIndiens'estachevéedans
les années 1980. Jusqu'à cette
période, l'origine de Madagascar et ses mouvements restaient incertains en raison de
l'absence de données magnétiquespour le bassinduMozambiqueet
le bassindes
Somalies. La miseenévidenced'uneséquencecomplèted'anomaliesmagnétiques
mésozoïques(Fig.1)danslebassinduMozambique
(SEGOUFIN,1978; SEGOUFIN&
RECQ, 1980) et dans le bassindesSomalies
(SEGOUFIN& PATRIAT, 1981)leva
l'incertitude. Allantde l'anomalie M22 (environ -1 50M.a) à l'anomalie MO (environ -110
M.a.), le plancherocéaniqueconstituant le bassinduMozambique
et le bassindes
Somalies se classe alors parmi les plus anciensde l'océan Indien. Le système de dorsales
dont il est issu a ainsi fonctionné dès le Jurassique supérieur (Fig. 2), dans les premiers
moments de la fracturation du Gondwana, à un taux d'expansion moyen de 1,5 cm.an-1
(SEWUFIN, 1978): Grâce à ces séquences d'anomalies magnétiques,
la position initiale,de
Madagascar a pu être reconstituée, confirmant l'hypothèse préalablement retenue la
grande île est un fragment de Gondwana (Fig. 5 ) , situé à l'origine entre la côte actuelle
du Kenyaet l'Inde.(SEWUFIN & PATRIAT, 198
1).
Les reconstitutions (Fig. 3) montrent qu'entre les époques des anomalies M22 et
MO, l'expansion océanique s'est effectuée en séparant l'Afrique d'un bloc encore solidaire
comprenant Madagascar, l'Inde, l'Antarctiqueet l'Australie (VEEVERS
et al.; SEWUFIN &
PATRIAT,1981; S c o E s E et al., 1988). En fait, poussée par le centre d'expansiondu
bassin des Somalies, Madagascar a coulissé le long d'un important système de failles
zyxwvu
zyxw
zyx
I:
zyxwvuts
zyxwvutsrq
zyxwvu
zyxwvutsrq
zyxwvuts
EVOLUTION GEODYNAMIQUE
21
transformantes actuellement matérialisé par les hauts fonds constituant la ride de Davie
(Figs 1 à 3). Ce coulissement aurait donc fonctionné entre -145 M.a. et environ -110
M.a. Entre lesanomalies MO et 34(-83 M.a.), durantlalonguepériode
de silence
magnétique, le systèmed'expansionindienaévolué,
et la fracturation du reste du
Gondwana s'est poursuivie : la dorsale alimentant la formation du bassin des Somalies a
cessé de fonctionner, cependant qu'un nouveau segment de dorsale s'installait plus au
sud,détachant le blocindo-malgachedublocaustralo-antarctique(Fig.
4). c'est
également vers l'époque de l'anomalie 34 que Madagascar s'individualisa définitivement
en se détachant du bloc indien, dès lors poussé
vers le nord par l'action d'une dorsale
rapide.
La reconstitution des
positions
relatives
de l'Inde, de Madagascar et de
l'Antarctique entre les époques des anomaliesMO et 34 pose encore quelques problèmes,
4). Suivant; lesdifférentsschémasproposés,
nonencoretotalementrésolus(Fig.
Madagascar aurait été initialement située contre le nord de l'Inde (et n'aurait jamais alors
été proche de l'Antarctique), ou bien au sud du continent indien, donc exactement à la
jointure Inde-Antarctique-Afrique.Ce dernier schéma paraîtle plus probable.
A partir de l'anomalie 34, l'activité de la nouvelle dorsale indienne aurait maintenu
Madagascar dans sa position actuelle par rapport à I'Afi-ique, tout en comprimant les
structures.tectoniques de la ride de Davie, provoquant l'activité volcanique qui lui est
associée (LECLAIRE et al., 1989). Une connexion a-t-elle existé entre Madagascar et le
continent afiicain au cours du Crétacé supérieur, ainsi que le propose TAQUET(1982) à
partir de l'étude des faunes de reptiles? Cette connexion éventuelle auraitpu être réalisée
par les hauts fonds associés à la ride de Davie. Mais rien ne permet à l'heure actuelle
d'envisager l'émersion partiellede la ride de Davie avant le Paléocène, comme l'indiquent
lesaltérationsaériennes de matérielvolcanique,ou encore lakarstificationlocale du
socle de la ride à cette époque (LECLAIRE et al., 1989).
C'est vers l'époque de l'anomalie 27 (-60 M.a.) que le fragment de croûte
continentale que constituent les Seychelles s'est détaché du continent indien, quelque 10
millions d'années avant la collision Inde-Eurasie.Ce dernier événement est probablement
le plus important de l'histoire géodynamique de l'océan Indien, avec sauts de dorsales,
changement de la vitesse et de la direction de l'expansion, fragmentation du dernier bloc
issuduGondwana(séparationAntarctique-Australie)
par l'activitéd'unenouvelle
dorsale: l'actuelle dorsale sud-est indienne, responsable également de la fi-acturation du
plateau de Kerguelen, de son émersion et de l'intense volcanisme associé (FROHLICHet
a2., 1994).
LESENREGISTREMENTS SEDIMENTAIRESDE LA REVOLUTION CLIMATIQUE NEOGENE
L'analyseminéralogiquedessédimentsquisedéposentaufonddesbassins
océaniques permet de mettre en évidence des signaux minéralogiques stratigraphiques,
représentatifs de l'évolutiondesenvironnements.
L'étude dessériessédimentaires
pélagiques du bassin de Madagascar est de ce point de vue très significative. On a ainsi
représenté sur la figure 6 la distribution des principaux silicates en fonctionde l'âge des
sédimentsqui les contiennent.Onobserveun
contraste entre lesséries du Néogène
(postérieures à -25 M.a.), riches en minéraux d'origine détritiques (minéraux hérités
de
l'érosion des cuirasses latéritiques de Madagascar) et celles du Paléogène (antérieures à 25 M.a.), qui n'en contiennent pas. Mais l'opposition entre les deux période est encore
22
zyxwvutsrq
zyxwvu
F. FROHLICH
plus marquée en ce qui concerne les silicates de néoformation, qui se sont développés à
l'interface eauhédiment au moment de la sédimentation, et qui sont donc représentatifs
de lacompositionchimique des eauxquileurontdonnénaissance.
Les associations
minéralogiques du Paléogène sont caractérisées par l'abondancede la silice libre (opaleCT,calcédoine : niveauxsilicifiés,cherts),dessilicateshypersiliceux(clinoptilolite)
et
des argiles magnésiennes (palygorskite); celles du Néogène sont à l'opposé ctu-actérisées
par l'absence totale de silice libre, par la néoformationde silicates pauvres en silice,et de
silicates ferrifères.
Ces signaux minéralogiques traduisent directement deux
faits majeurs.
-1) Le socle cristallin de Madagascara été soumis depuis au moinsle Crétacé à une
pédogenèseferralitique sous couvertforestier tropical donnantlieu à uneintense
altération des silicates avec fixation dans les profils latéritiques du quartz résiduel et de
minéraux néoformés (kaolinite, gibbsite, hydroxydes de fer...) et évacuation en solution
de la silice excédentaire ainsique des cations (Ca*, Mg*
entre autres). Dans le bassin
océanique de Madagascar, ces substances ont pu alimenter la croissance cristalline de
minéraux magnésienset de silice libre.
-2) A partir de l'Oligocène, les solslatéritiquesontcommencé
d'être livrés à
l'érosion,par suite del'évolution du couvert forestier : d'où le début de ladécharge
détritique à partir de Madagascar, ainsi que celui de la formation de silicates ferrifères
sur
les fonds océaniques, de même que l'arrêt des silicifications, suite à la diminution des
surfaces soumises à l'hydrolyse des roches silicatées (FROHLICH, 1981). C'est également
à
partir du Miocène que l'on constate la formation des premiers nodules Fe& dans le
bassin de Madagascar. Cette évolution chimique tient à l'évolution de la pédogenèse,
exportant alors essentiellementdu fer; et retenant la silice.
Sicesphénomènes
sont particulièrementbienmarquésdans
le bassinde
Madagascar,il faut préciserqu'ilsontun
caractère général,notammentencequi
concerne l'arrêt des silicifications au Néogène (LECLAIRE,1974; FROHLICH,1981). On
sait que les climats chauds et humides prévalaient au Crétacé supérieur et au Paléogène
sur l'ensemble du Globe (voir Fig.3), et jusqu'aux hautes latitudes (LECLAIRE,
1979). Le
changementclimatique constaté à partirdel'Oligocène,
et la réponse sédimentaire
associée sont directement corrélés avec les événement géodynamiques de l'océan Indien
décrits plus haut (FROHLICH, 1981) : l'isolementde l'htarcique en position polaire a
entraînédedémarragedu
courant circum-Antarctiqueaveccommeconséquence
le
confinementde ce systèmehydrologique,sonrefkoidissement
et l'englacementde
l'ensemble du continent antarctique puis, au cours du Miocène, le début de la formation
de glacedemer. Le fort gradientthermique entre pôle sud et équateur auraitalors
entraîné une réorganisation de l'ensemble de la circulation atmosphérique, et donc une
évolutionclimatiquegénérale (LECLAIRE,
1979),avecenparticulier
la régression des
climats tropicaux humides vers l'équateur, et l'évolution subordonnée ducouvert végétal.
Cette évolution de l'environnement
durant
1Bocène
supérieur-Oligocène
est
particulièrement bien marquée dans la productivité planctonique
de cette époque dans
l'océan Indien, comme on peut le constater dans la sédimentation,avec l'interruption des
dépôts d'oyigine planctonique (à coccolithes et foraminifières), et la généralisation des
dépôts azoïques rouges (FROHLICH, 1982).
GEODYNAMIQUE
EVOLUTION
zyx
zyxwv
23
Figure 1 :Carte des linéations magnétiques
dans
la région de Madagascar. Reconstituée d'après
SEGOUPIN
(1978), SEGOUPIN
et RBCQ (1980),
SCHLICH
(1982). Les anomalies magnétiques
mésozoïques sont notées MO (environ 110 M.a.)
à MZ2 (environ 150M.a.), les anomalies du Crétacé supérieur et deCénozoïques sont notéespar
des numéros simples, depuis
la plus ancienne(34,
-83 M.a.). Les fractures décalantleslinéations sont
indiquées en pointillé.
zyxwvutsr
zyxw
zyxwvutsrq
zyxwvuts
Figure 2 : Reconstitution de l'expansion
zyxwvutsrqp
zyxwvuts
océaniquedans la zonemalgache àl'époque
de
l'anomalieM2 (environ -115M.a.).La dorsale
active à cette époque est figuréeen traits gras,
segmentés et décalés par des
failles figurées en
traits plus fins. La portion de croûteocéanique
ckée entre les epoques des anomaliesM22 (environ -150 M.a.) et M Z est figuréeen gris. La
grande faille transfomante de la
ride de Davie
est figuréepar un trait épaissi.
ANTARCTIQUE
Figure 3 :Reconstitution des d6placements du bloc Antarctiquemadagascarkde par rapport à l'Afrique,
schématiquement représentée &Obile. L'Inden'a pas été figurée en raison de l'incertitude sur sa position
exacte (vraisemblablemententre Madagascar et Antarctique).
24
zyxwvutsrqp
zyxw
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F. FROHLICH
-
-
F
-
- i
\
O
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zyxw
ANTARCTIQUE
-
Figure 4 : Deux solutions pourla reconstruction des paléopsitions respectives de Madagascar, de l'Inde et du bloc
australo-antarctique vers- 85 M.a., avant l'époque de l'anomalie
34. A droite, d'aprèsS C ~ T E
et~al.
E (1980), Madagaset PATRIAT
(1981) Madagascar aurait
car aurait été initialement située vers
le nord de l'Inde.A gauche, d'aprèsSEGOUPIN
été solidaire de la partie sud de l'Inde. C'est cettededere solution qui paraît la plus probable.
-
l
-
\
zyxwvutsrq
L
Figure 5 :Reconstitution de larépartition de la croûte continentale au Jurassique moyen, vers
-160 M.a.. Le bloc continental
quasi-unique barrait le Globe du pôle sud au pôle nord. Cette disposition, dirigeant les circulations odaniques de l'équateur
LECIAIRE,
1979.
vers les hautes latitudes, rend compte
de le prévalence mondiale des climats tropicaux au Mésozoïque. D'ap&s
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zyx
zyxwvu
EVOLUTION GEODYNAMIQUE
G K Q
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50-1
zyxwvu
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zyxwvuts
Figure 6 : Distribution en fonctionde l'âge des sédiments
qui les portent, des principaux silicates des séries pélagiques du bassin de Madagascar. En blanc sont figurés les
minéraux issus dedcuirasses latéritiques;en gris, les minéraux néofornés au moment de la sédimentation.De gauche à droite : G = gibbsite (hydroxyde d'Al);K = kaolinite
(argile); Q = quartz; Fe = silicates ferriferes (argiles Fe
et
silicates Fe amorphes); 2 = zéolites pauvres en silice
(phillipsite);Mg = argiles magnésiennes(palygorskite);Zh
= zéolites hypersiliceuses(clinoptilolite);S1= silice libre
(calcédoine, opale-CT et silicifications).
CONCLUSION
Au problème posé par la position originellede Madagascar et ses déplacements, les
donnéesgéophysiques apportent desréponsesglobalementsatisfaisantes. La miseen
évidence d'un plancher océanique d'âge jurassique dans les bassins des Somalies
et du
Mozambique ne peut laisser planer aucun doute : la Grande Ile s'est détachée de la côte
est du Kenya à la fin du Jurassique, solidairement avec l'Inde et l'Antarctique, dans les
premierstemps de l'ouverture de l'océanIndien. Son individualisationremonteau
Crétacé supérieur, vers -83 millionsd'années,par sa séparation d'avec l'Inde. Le trait
caractéristique du mouvementde Madagascar vers le sud, entre la fin du Jurassique et le
Crétacé basal, est son coulissement le long d'unegrande fracture transformante qui est à
l'heure actuelle matérialiséepar une série de hauts fonds figurant la ride
de Davie.
La nouvelle répartition des masses
continentales
conditionné
a
l'évolution
climatique du Globe. La lecture minéralogique des enregistrements sédimentaires dans le
bassin de Madagascar fait ressortir l'évolution profonde de son environnement dès le
Néogène,
avec
en particulier
la
consolidation
des
profils
d'altération
tropicaux
zyx
26
zyxwvutsrq
F. FROHLICH
zyx
(latéritisation) et leurérosion,'événementsoulignantunchangementdesprincipaux
paramètres conditionnant l'altération des roches du socle cristallin malgache : climat et
couvert végétal. L'absence de dépôt biogènes à la fin du Paléogène, et donc la grande
perturbation apportée à la productivité dans lesocéans n'est pas sansposer de questions :
la répartition des masses continentales est-elle, dès la fin de I'Eocène, seule responsable
delacrisebiologiquedesocéans?L'hypothèsed'unévénementzmétéoritiqued'une
ampleur comparable à celui envisagé pour la limite Crétacé-Tertiaireest à présent prise
en considération,et constitue une nouvelle voie de recherche.
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the
zyxwvut
zyxwvuts
zyxwvut
zyxw
zyxwvut
zyxwvut
zyxwvu
Biogéographie de Madagascar, 1996 :27-35
LE PEUPLEMENT ANIMALDE MADAGASCAR:UNE COMPOSANTE
VENUE DE LAURASIE EST-ELLE ENVISAGEABLE?
Jean-Claude RAGE
Laboratoire de paléontologie des vertébrés (zrR4 1761 du CNRS), Université Paris 6,4 place Jussieu,
75252 Paris cedex 05, FRANCE
ABSTRACT.-It is generally acceptedthat most taxa living todayin Madagascar came from Africa. But
new paleogeographic results suggest another geographic origin for some
of the Malagasy fauna.By the
end of the Cretaceous, India was connected to Asia by a land route, although it was still in a southern
position at that time.Moreover,India was stillclosetoMadagascar,
and the SeychellesPlateau
intervened between these two plates, enabling exchange between them. Such a connection could have
permittedcertaingroupssuch
as a Iguanidae )) (Lacertilia)andBoinae(Serpentes)tomigrateto
Madagascar from Laurasia. These groups, which are present today in Madagascar but are lacking in
Laurasia and Africa, had reached the former by the end of the Cretaceous and the early Tertiary.
Assuming that the absence of fossils of thesegroups in Africadoesnotrepresentagap
in the
paleontological record, it is hypothesized that iguanids and boines reached Madagascar from Laurasia
via an Indian route. Other groups(perhapsincludinglemurs,
the closestrelatives of whichwere
Laurasian) may have reached Madagascarin a similar manner.This hypothesis is not incompatible with
the existenceof exchanges between Madagascar and
Afkica.
KEY-W0RDS.- Boinae, Iguanidae, India, Laurasia, Madagascar
RESUME.- La proXiAté géographique entre Madagascar et l'Afrique a souvent conduit
à rechercher la
sourcedupeuplementmalgache
en Afrique.Denouvellesdonnéespaléogéographiquespermettent
d'envisager une autre origine pour une partie de
la faune de Madagascar. A la fin du Crétacé, une
communication terrestre s'est établie entre l'Asie et l'Inde qui occupait alors une position encore
très
méridionale. L'Inde étaitalors encore très proche de Madagascar.
Le plateau des Seychelles s'intercalait
entre ces deux plaques et a pu fonctionner comme une communication entre elles.
On peut supposer, à
titre d'hypothèse, qu'une telle connexion a pu permettre
le passage, depuis la Laurasie, de certains
groupescomme, par exempleles Iguanidb (lézards)etlesBoïnés(serpents).
Ces deuxgroupes,
aujourd'hui absents de Laurasie
et d'Afrique, avaient atteintla Laurasie à la fin du Crétacé etau début du
Tertiaire. En supposant que l'absence de ces deux groupes
à l'état fossile en Afrique n'est pas une lacune
de nos connaissances, cette hypothèse d'une voie Laurasie-Inde permet d'expliquer
leur présence (et celle
d'autresgroupes:Lémuriens ?) à Madagascar.Cecin'estpasincompatibleavecdeséchangesavec
l'Afrique.
MOTS-CLES.- Boinae, Iguanidae, Inde, Laurasie, Madagascar
INTRODUCTION
Le problème du peuplement animal de Madagascar a souvent été posé et se pose
toujours (pour une revue récente, voir PAULIAN, 1975). L'une des caractéristiques de la
In: W.R. LOURENÇO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
28
zyxwvu
zyxwvu
J.-Cl. RAGE
faune de Madagascar, d'après MILLOT (1952)est son hétérogénéité. BLANC(1972)
souligne ce même aspect, à propos de la faune reptilienne. Cette hétérogénéité suggère
des origines, desapports différents.
La proximité géographique de Madagascar etde 1'Afi-ique a généralement conduità
rechercherl'originedesformesmalgachessur
ce derniercontinent. Les relations
Madagascar-Mique sont évidentes,maisdesrégion
autres que I'Afi-ique ontdû
contribuer au peuplement de l'île. Il ne faut pas oublier que si le continent le plus proche
de Madagascar est l'Afrique, Madagascar est resté plus longtemps en
contact avec l'Inde
qu'avec l'&que. De plus, par l'intermédiaire de l'Inde, Madagascar était en contact avec
l'Antarctique,l'AmériqueduSud
et l'Australie,alors que l'île était déjàséparéede
I'Afi-ique. En effet, la séparation entre le bloc Madagascar-Indeet l'Afrique s'est amorcée
il yenviron
a
140 millionsd'années(Jurassiqueterminal),
alors quel'ensemble
Madagascar-Indes'est détaché dublocAntarctique-Australieplus
tard, aucours du
Crétacé infiérieur (les premiers signesde cette séparation se sont manifestés vers 123 Ma,
maislaséparationeffectiveasans
doute été plus tardive). Enfin,laséparationentre
Madagascar et l'Inde (plusles Seychelles) s'est produiteà une date peu précise; le contact
subsistait à 83 Ma mais l'ouverture aurait été définitive à 65 Ma @ESSE & COURTILLOT,
1988). D'autre part, une nouvelle hypothèse concernant l'histoire paléobiogéographique
de l'Indea été avancée ces dernièresannées(voirci-dessous);elleconduit
à une
reconsidération des relations paléobiogéographiques et de l'histoiredupeuplementde
Madagascar.
Des relations étroites ont été relevées depuis longtemps entre des formes actuelles
malgaches
et
sud-américaines.
Le cas
est
bien
connu
pour certains
vertébrés:
Podocnemididae (Chéloniens), Iguanidae (Lézards), Boinae (Serpents).PAULIAN
(1975)
citeaussidesaffinitéssud-américaines
pour diversinvertébrésmalgaches(plusieurs
groupes d'Insectes et de Myriapodes). Je n'examinerai pas, ici, lecas des invertébrés.
Pour expliquer unetelle distribution, Madagascaret Amérique du Sud, l'explication
la plus simple et la plus fréquemment avancée est que lesgroupes concernés ont d'abord
été distribuésenAmériqueduSud,en
Afi-ique et à Madagascar. Ils auraientensuite
disparud'Afrique,laissant
une répartitiondisjointe.Ceci
est démontré pourles
Podocnemididae, encore que l'histoire de ce groupe soit un peu plus complexe (BROJN,
1988). Cette famille était présente enAmériqueduSud et en &que dès le Crétacé
inférieur; elle a disparu d'Mique au cours du Tertiaire. Ne restent actuellement que les
formes d'Amérique du Sud (Podocnemidinae) et
de Madagascar (Erymnochelyinae); la
familleaatteintl'îlea
une date indéterminée.Toutefois, le schémaestrenduplus
complexe par laprésence de Podocnemididae enEurope et en Inde au Crétacé supérieur
et au Tertiaire. Le rôle de l'Afrique a aussi été implicitement évoqué pour les Iguanidae
par ESTES(1982) et pour les Boinae par UNDERWOOD
(1976). Mais dans le cas de ces
deux taxons, à la différence des Podocnemididae, nous ne connaissons pasde fossiles en
Afrique. Il fautdonc examiner le problème de ce continent.
LA QUESTION DES LACUNES AFRICAZNES
Le rôle de 1'Atkique a souvent été évoqué lors de discussions paléogéographiques.
Des auteurs ont généralement voulu accorder à ce continent un rôle (berceau, voie de
passage) qui ne peut pas être démontré car les groupes discutés n'ont pas de fossiles
africains.L'explication alors avancéeestque1'Afliquea
été peu étudiée et quela
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zyxwv
zyxwv
zy
MADAGASCAR ET LAURASIE
29
paléontologieafricaineestdoncpeusignificative:implicitement,
si lesfossilesen
questiony sont absentsc'estqu'onnelesya
pas encoredécouverts (par exemple,
STORCH,1993; THEWISSEN,1990). Pourtant l'Afrique a été étudiée et on peut penser
& RAGE, 1990).
que les absencessont significatives (JAEGER
La liste des taxons manquants en Afrique ne peutpasrésulteruniquement
de
l'absence de découvertes. Parmilesplusremarquables,citonslesHadrosauridae,
dinosaures de grande tailledu Crétacé supérieur à large distributiongéographique
(Amérique du Nord, Amérique du Sud, Europe, Asie). Les Phareodontinae (Poissons,
Osteoglossidae d'eau douce) connus depuis le Crétacé supérieur en Amérique du Sud,
sont présents au Paléogène en Amérique du Nord, Amérique du Sud, Asie et Australie,
mais n'ont pas été trouvés en Afrique (GAYETet al., 1992). Un groupe d'espèces de
Dipneustes dulGaquicoles fossiles(<<
groupe de Ptychoceratodus madaguscariensisD)est
connudans le Crétacé de Madagascar,d'AmériqueduSud,d'Amériquedu
Nord et
(MARTIN, 1982).Chezlesvégétaux,
le hêtre
d'Australie,maisilmanqueenAfrique
austral Nothofagus a été trouvé, fossile, dans tous les domaines gondwaniens (y compris
en Antarctique) et même, par sondage, sur des fonds marins (TANAI, 1986), mais il n'a
jamais été trouvé en Afrique. Enfin, la paléodistribution d'un autre groupe de végétaux,
les Lauracea, connu depuis le Crétacé comprenait l'Amérique du Nord, l'Amérique du
Sud, l'Europe et l'AsieauPaléogène,maispasl'Afrique
(TAYLOR,1988). La lacune
africainedansla
répartition desAngiospermestropicalesactuelles
(<<
disjonction
africaine D; AUBREVILLE,1976) tend à confirmercesobservations.
Il paraîtdifficile
d'admettre que toutes ces absences ne sont dues qu'au faitque l'on n'a pas encore trouvé
de fossiles africains.
L'histoirepaléogéographique de l'Afrique est compatibleaveccesabsences.
Définitivement privée de contacts directs avec les autres continents à partir de 1'Albien
(environ 100 Ma),ellen'a retrouvé un tel contact qu'audébutduMiocèneavecla
collision Eurasie/plaque arabo-afr-icaine. Cette collision a permis des échanges terrestres
à partir de 20/18 Ma. Dansl'intervallel'Afriquen'a
été reliée à d'autres continents
(AmériqueduSud, Eurasie) quepardesvoiesquiont
joué commedesfiltres très
sélectifs (RAGE, 1988, 1995). Ainsi, pendant environ 80 Ma, l'Afrique a été pratiquement
isolée et l'absence de divers taxons surce continent n'est donc pas, a priori, surprenante.
En admettant que l'absence d'Iguanidae et de Boinae, sur ce continent, ne sont pas
des lacunes de notre documentation paléontologique, il faut trouver une voie autre que
l'Afrique pour expliquer leur présenceà Madagascar.
UNE VOIE AUTRE QUE L'AFRIQUE?
Si le rôle de l'Afrique ne peut pas être retenu, une autre voie terrestre doit avoir
joué un rôle. Or, il a été montré que, dès la fin duCretacé, l'Inde s'est trouvée reliée à la
Laurasie (en fait l'Asie) par une connexionterrestre (pour une revue de la question, voir
PRASAD et al., 1995 et RAGE & JAEGER,1995). Cette hypothèse, fondée sur des données
paléontologiques, a été confirmée par des résultats paléomagnétiques(KL,OOTWJK et al.,
1992) et stratigraphiques @ECKet al., 1995).
Donc, à partir de la fin du Crétacé, l'Inde était reliéeà l'Asie par une voieterrestre,
probablement temporairement discontinue.De plus, vers la fin du Crétacé et le début du
Tertiaire, l'Inde restait proche de Madagascar, le plateau des Seychelles formant encore
une connexion pratiquement continue entre ces deux domaines (PATRIAT & SEGOUFIN,
30
J.-CI. RAGE
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zy
1988). Il semble donc possible que Madagascar ait pu être rejoint par voie terrestre, à
partir de l'Asie, à la fin duCrétacé et/ou au débutdu Tertiaire.
DEUXREPARTITIONS GEOGRAPHIQTJES PROBLEMATIQUES: LES IGUANIDAE
(LACERTILIA)
ET LES BOINEA(SERPENTES)
Le cas des Iguanidae
zy
Les Iguanidae,ausensclassique,neformentprobablementpas
un groupe
monophylétique. Toutefois, leur paraphylie ne peut pas être démontrée et ESTESet al.
(1988) regardentlafamillecommeunmétataxon(métataxon:
groupe dont ilest
impossible de prouver la monophylieou la paraphylie). FROSTet ETHEFUDGE
(1989) ont
reconnu huit ensembles monophylétiques à l'intérieur des Iguanidae classiques et les ont
tous élevésau grade de famille,faisant édater lestraditionnels Iguanidae. Si cette
solution règle certains problèmes,toutes ces familles étant monophylétiques, la question
de fondsubsiste:les Iguanidae ausenstraditionnelsont-ilsmonophylétiques?
Il ne
semble pas nécessaire de multiplier les taxons et je retiens, ici, les Iguanidae au sens
classique. Quoi qu'il en soit, que le groupe soit mono-ou paraphylétique,il conserve une
signification paléobiogéographique(RAGE & JAEGER,1995).
Actuellement,les Iguanidae sont essentiellementaméricains:AmériqueduNord
depuis le sud du Canada, Amérique Centrale, Caraïbes, Amérique du Sud jusqu'au nord
de la Terre de Feu. Onles retrouve dans des îles du Pacifique proches
des Amérique. Les
Iguanidae sont aussi présentS.dans des îles du Pacifique beaucoup plus isolées,
les Fidji et
lesTonga. Les iguanes de toutes cesîlesduPacifiqueappartiennent
à desgroupes
présents dans les domaines américains (FROST
& ETHERIDGE,1989). A partir de l'un des
continents américains, ils ont probablement atteint ces îles par radeaux flottants (BLANC,
1982). Enfin, les Iguanidae occupent Madagascar (et Grande Comore) (Fig. 1). Mais les
formes malgaches constituent un groupe propre, que l'on peut nommer
les Oplurinae
(Opluridaepour FROST & ETHERIDGE, 1989),quin'est
pas représenté hors de
Madagascar et Grande Comore.
La position phylétique des iguanes malgaches a été très discutée (CROIZAT, 1958;
RENOUS, 1979).D'aprèsles
travaux récents,lesiguanesmalgaches
sont étroitement
apparentés aux iguanesaméricains. Plus précisément,FROST et ETHERIDGE
(1989)
envisagent des relations entre les Oplurinae d'une part, et les << scéloporinés D, ou les
(( tropidurinés >> voire les << moles D d'autre part, c'est-à-dire entre les iguanes malgaches
et des iguanes strictement américains (non représentés dans les îles du Pacifique). Les
Oplurinae
forment
un
groupe monophylétique
(BLANC et al., 1983;
FROST &
ETHERIDGE,1989). Une telle structure, le groupe dérivant d'un unique ancêtre et n'ayant
pas donné de descendant pouvant être classé hors du groupe, est compatible avec une
arrivée sur l'île (dispersion) suivie d'un confinement sur
ce territoire.
Si on exclut la présence d'Iguanidae en Afrique, à quelque période que ce soit,
l'hypothèse paléobiogéographique la plus convaincante avancéejusqu'à présent est celle
de BLANC(1982). En effet, considérant que les Iguafidae n'ont jamais occupé l'Afrique,
et tenantcomptedufait
que l'Antarctique et l'AmériqueduSud
se sont séparées
tardivement(75 Ma pour BLANC),ilaconcluquelesIguanidaeontpuatteindre
zy
zyxwvu
zyxwvut
MADAGASCAR ET LAURASIE
31
l'Antarctique,commel'ontfaitd'autrestaxons.
A partir de l'Antarctique,lesiguanes
auraient pu arriverà Madagascar par radeau. Cependant, nous savons maintenant que les
Iguanidae étaient présents sur les continents laurasiatiques au Crétacé supérieur et au
Paléogène. Plus précisément,ilsétaientprésentsdans
le Crétacé et le Paléogène
d'Amérique du Nord (GAO& HOU, 1995), enEurope très probablement dans le Crétacé
supérieur (RAGE, en cours) et de façon certaine à 1'Eocène (RAGE & AUGE, 1993) et, en
Asie, dans le Crétacé supérieur (BORSUK-BIALYNICKA
& .ALFANov, 1991); la famille a
aussi été citée avec doute dans l'Oligocène asiatique (CKHIKVADZE et al., 1983). Si les
Iguanidae étaient présents en Eurasieà la fin du Crétacé et au début du Tertiaire, ils ont
pu emprunter la voie indienne
et ainsi atteindre Madagascar par l'intermédiaire du plateau
des Seychelles. Cette possibilité semble moins aléatoire que celle que
BLANC
a avancée.
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Fig. 1. Répartitions: des Iguanidae et des Boinae. 1: actuels, 2: Crétacé supérieur, 3: Paléocène, 4:
Eocène. Pour les Boinae fossiles, voir texte.
32
zyxwvu
zyxwvutsrqp
J.-Cl. RAGE
Le cas des Boinae
Les Boidae sont traditionnellement subdivisésen trois groupes: Boinae, Pythoninae
et Erycinae. La position et la structure phylétiques des Boinae n'ont fait l'objet que de
deux analyses (UNDERWOOD, 1976; KLUGE, 1991). Dans les deux cas, les Boinae sont
considérés comme monophylétiques. Mais je pense que ces phylogénies ne doivent pas
être acceptées comme définitives; le groupe pourrait être paraphylétique (? souche des
Erycinae). Quoi qu'il en soit, les Boinae ne sont pas polyphylétiques, le groupe présente
donc un intérêt paléogéographique.
Aujourd'hui,les
Boinae occupentl'AmériqueCentrale,
les îlesCaraïbeset
l'Amérique du Sud, mais aussi Madagascaret plusieurs îles du Pacifique (de Célèbes aux
îles de la Société). Cette répartition rappelle donc celle des Iguanidae de fagon frappante
(Fig. 1).
Les Boinaemalgachescomprennentdeuxgenres,
Sanzinia et Acrantophis,
regroupés dans les Sanziniîni par HOFFSTETTER
et RAGE (1972). Leurs affinités avec les
Boinae américains (et non avec ceux du Pacifique) ont été reconnues depuis longtemps.
BOULENGER(1893) plagait Acrantophis et Sanzinia en synonymie avec respectivement,
Boa et Corahs, deux genres sud-américains. UNDERWOOD (1976) ET KLUGE (1991)
ont, eux aussi, reconnu de telles relations. KLUGE considère d'ailleurs que les deux genres
malgachestombentensynonymieaveclesud-américain
Boa. Malheureusement, il
évoque simplement une vicariance (ce qui est évident) sans essayer d'expliquer comment
elle a pu se produire. De toute fagon, il écrit lui-même (1991 : 48) que les Boinae de
Madagascarontdivergé
à partird'unancêtresud-américain,
ce qui suppose une
dispersion.
CommelesIguanidae, les Boinaesontconnusdansle
Paléogène laurasiatique.
Toutefois, ici se pose un problème. La famille (les Boidae) étaitprésente en Laurasie dès
le Crétacé terminal (RAGE,1987); elle y a connu unetrès forte radiation et y est devenue
le groupe dominantpendant le Palèogene. Malheureusement, il est très difficilede
reconnaîtrelessous-familles,
à l'exceptiondesErycinae,
et l'immensemajoritédes
fossiles reste indéterminée au-dessous du niveau familial. Cependant, dans quelques rares
cas, des os permettent de déterminer la sous-famille et ainsi nous savonsque les Boinae
ont pénétré en Laurasie. Nous pouvons donc envisager, pour eux, la même histoire que
pour les Iguanidae, c'est-à-dire un passage Asie-Inde-Madagascar.
zyxwv
CONCLUSIONS
zy
Alafindu
Crétacé et audébutduTertiaire,une
route terrestre possible
s'intercalait entre l'Asie et Madagascar; par l'Inde et le plateau des Seychelles (Fig. 2).
Comme les Iguanidae et les Boinae étaient présents en Laurasie au Crétacé supérieur
et/ou au début du Tertiaire, ils ont peut-être atteint Madagascar par cette voie. Si cette
hypothèse est exacte, elle pourrait expliquer la présence d'autres taxons à Madagascar,
par exemple les Lémuriens dont les groupes qui leur sont le plus étroitement apparentés
(Adapiformes ou Omomyiformes)étaient tous laurasiatiques. Cette route n'estpas
incompatible avec des échangesentre Afkique et Madagascar.
Cette hypothèse repose essentiellement sur leproblèmedeslacunesafi-icaines.
D'autre part,l'Inde
pourra peut-être apporter desdonnéesplus
directes maisla
ETMADAGASCAR
zyxw
LAURASE
33
paléontologie du Crétacé et du Tertiaire ancien y est à ses .débuts. Quant à Madagascar,
le Crétacé y fournira sans doute de petits vertébrés, mais il n'y a pas de Tertiaire. En
raison de ces incertitudes, la proposition avancée ici ne doit être considérée que comme
une hypothèse de travail.
zyxw
zyxw
zyxwvuts
Fig . 2. La possible voie Asie-Madagascar à la fin du Crétacé (d'après JAEGERet al., 1989,
modifié d'après PATRIAT & SEGOUFIN, 1988). A: Australie, IN: Indochine, M:
Madagascar, S: plateau des Seychelles, SC: bloc de la Chine du sud, TN: Tibet nord, TS:
Tibet sud.
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HliSTOIRE DE LA VEGETATION DE MADAGASCAR ORIENTAL DANS LES
DERNIERS 100 MILLENAIRES
Herbert STRAKA
Botanisehes Institut der Universitut Kiel, Forshveg 47, D 24105 Kiel, ALLEMAGNE
ABSTRACT.- The climate ofthe eastern regionof Madagascar during the period from about 100,000 to
9,500 BP was clearly cooler than today, such that the limit between virgin forest and ericoid bush was
800 to 1,000 m lower than today. The settlement (landnam)of Madagascar by the Malagasy proceeded
in two waves, fromthe 2nd century B.C. until1,000 A.D., and fromthe 15th century onwards.
KEY-W0RDS.- Madagascar, Palynology, Vegetation history, Landnam
RESUME.- Dans la région orientale de Madagascar régnait depuis environ 100.000
à environ 9500 BP
un climat plus frais que l'actuel, de sorte que la limite supérieure entre
la forêt vierge et la brousse
éricoïdeétaitplusbaissede
800 à 1000mquecelled'aujourd'hui.Lacolonisation(landnam)de
Madagascar par les Malgaches s'est faite par deux vagues, du 2ème siècle av. J.C. à 1000 ap. J.C. et à
partir du 15 siècle.
MOTS-CLES.- Madagascar, Palynologie, Histoire dela végétation, Colonisation
INTRODUCTION
Madagascar peut être divisé en trois régions phytogéographiques (et climatiques):
L'Est humide avec la région orientale couverte par la forêt vierge ombrophile (tout au
moins dans le passé), l'Ouest et surtout le Sud-ouest où le climat est aride et où des
forêts claires à plantes xérophiles dominent et la région desHautes Montagnes au-dessus
de 1800 à 2000 m d'altitude, composée d'une brousse éricoïde avec des Ericacées à
feuilles éricoïdes.
J'ai trouvé en 1957, année de ma mission à Madagascar et aux Mascareignes, des
tourbières et des marécages uniquement dans la région orientale et j'essayé de sonder
dans160pointsenviron.Vingtneufsondagesontdonnédesprofils,dont
23 étaient
assez
riches
en pollen et spores
permettant
l'établissement
des
diagrammes
palynologiques. Je présente ici 4 des plus essentiels,le restant étant en concordance avec
les résultatsde ceux-ci.
Il a fallu 30 ans de travail pour aboutir à une connaissance de la morphologie des
pollens de Madagascar et desMascareignes.J'ai été trop pris par l'enseignementet
l'administrationainsi que par d'autres travaux (cf Mexique).J'aipusynthétisermes
résultats sur la morphologie des plantes de Madagascar et des Mascareignes dans deux
volumes assez importants (voir la liste dans S m , 1991). Suite au comptage de 88
échantillons de surface.
zyxwvu
zyxwvutsrqpo
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
38
zyxwv
zyxw
zyxw
zyxwvu
H. STRAKA
RESULTATS
La forêt vierge (et aussi la végétation secondaire,<< la savoka D)se manifeste dans
les spectres palynologiques soit par des valeurs élevées
de spores de Filicinae isosporeae
(39 à 87 %) et beaucoup de types divers de pollen et de spores de plantes terrestres (10 à
33 fois), soit pardes valeurs très élevées de Filicinae isosporeae (73,5 à 98,5 %), mais un
nombre moindre de divers types de plantes terrestres (2 à lO), ou encore par la présence
de beaucoup de types de plantes terrestres (10 à 40 types), maisdes faibles pourcentages
de Filicinae isosporeae (4,5 à 34 %). La brousse éricoïde des hautes montagnes est
caractérisée par des valeurs élevées d'Ericac6eslVacciniacées (45,5 à 98%) ou par des
combinaison de celles-ci avec desComposéestypeAster(chacuneavec
30 %). Des
valeurs très élevées de Graminées (50 à 90 %) sont caractéristiques des savanes, des
paysages de rizières ou cultures de canne à sucre.
Pour comptabiliser les profils j'ai mis quatre ans (avec quelques interruptions). Les
résultats des échantillons de surface nous donnent une bonne base pour l'interprétation
des diagrammes palynologiques.
Fig. 1. Le premierdiagrammeestcelui
de Mwanakely, ce quisignifie << petit
marais )) en malgache. U. est situé au bord de la Montagne d'Ambre dans l'extrême Nord
de l'île, à 900 m d'altitude environ dans un petit cratère volcanique. Le sondage de la
tourbe est arrivé à 820 cm sur la roche de base, mais entre 630 et 800 cm il n'y avait que
descendresvolcaniques. Une datationCl4descouches
de 240 à 260 cm adonné
seulement le résultat d'un âge de plus de 41.400 BP. Il faut donc présumer unâge de plus
de 100.000 ans BP pour les couches de la base. Ce diagramme est assez uniforme: des
valeurs très élevées de Filicinae isosporeae combinées avecun nombre très souvent élevé
de types divers. Il faut donc présumer que cette partie dans le nord de la région de l'Est
était peuplée par la forêt vierge ombrophile de l'Est pendant les derniers100.000 ans. Le
cratère avoisinne une grande forêt vierge de la Montagne d'Ambre, protégée parun
<< fady )) (= tabou) de la population.de la région ce qui a empêchéles essartages.
Fig. 2. Le diagramme B 26 provientduMarais de Torotorofotsy dans la forêt
vierge ombrophile orientale (intacte) au nord du Périnet (aujourd'hui' Andasibe). Il est à
956 m d'altitude. Il n'y a qu'une date Cl4: 35.000 +2500 -1900 BP pour les couches de
200 à 220 cm. Le profil serait donc très vieux, bien qu'il ne compte que 380 cm, avec les
dates extrapolées à 63.000 ans BP. Cela peut s'expliquer par le fait que je n'ai pas pu
accéder au centre de cemarais assez étendu etj'ai dû sonder dans les parties situées dans
une baie prèsde la marge. On peut distinguer 8 zones:
Zone 1: 380 cm, env. 63.000 BP (toutes les dates sont extrapolées sur la base de
l'uniquedatation Cl4). Valeurs très élevées de diverstypes. Malgré lesvaleurs très
élevées des EricacéesNacciniacées: forêt vierge dans les environs du marais.
Zone II: 370 à 310 cm, 63.000 à 50.000 BP. Epoque de la brousse éricoïde avec
des valeurs élevéesdes EricacéeslVacciniacées.
Zone III: 310 à 190 cm, 50.000 à 32.000 BP. Diminutiondesvaleursdes
EricacéeslVacciniacées avec augmentation des fougères et d'autres plantes; à présumer
donc uneépoque de la forêt vierge jusque vers 1200 ou peut-être 1300 m d'altitude.
Zone IV: 180 cm, vers 3 1.000 BP. Retour de la brousse éricoïde pendant une
courte période.
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VEGETATION
LA
DEHISTOIRE
39
Zone V: 170 cm, vers 29.000 BP. Retour de la forêt vierge pendant une courte
période.
Zone VI: 160 à 120
cm,
28.000 à 18.000 BP. Valeurs
élevées
des
Ericacées/Vacciniacées. Brousse éricoïde.
Zone VII: 120 à 60 cm, 18.000 à 9500 BP. Les Filicinaehsosporeae augmentant,
tandis que les EricacéeslVacciniacées diminuent sensiblement. Forêt vierge, mais avec
présence d'une brousse éricoïde dansune distance pastrop éloignée, peut-être à 1200 ou
1300 m d'altitude.
Zone VIII: 50 à O cm, depuis9500 BP à aujourd'hui. Filicinaehsosporeae
dominantes, guère d'EricacéesNacciniacCes. Zone de la forêt vierge.
Interprétation du diagramme: A l'époque des zonesII, IV et VI, la végétation de la
brousse éricoïde s'étendait jusqu'à 1000m ou peut-être 900md'altitudeenviron.
A
l'époque des zones 1, III, V et VII, la végétation de la brousse éricoïde se retirait vers
1200 ou 1300 m (cette altitude est suggeréepar le diagramme suivant).Les zones 1à VI1
de la période comprise entre 63 .O00 et 9500 BP, correspondentà une époque fraîche (en
parallèle avec notre époque glaciaire). La limite supérieurede la forêt vierge ombrophile
a été abaissée de 800 à 1000 m environ. La dernière zone VI1 correspond plus au moins
à notre époque postglaciaire. C'est celle de la forêt vierge ombrophile jusqu'à 1800 à
2000 m d'altitude d'aujourd'hui.
Fig. 3. Le LacItasy à environ 45 km à l'ouest de la capitale est un lac de barrage,
barré par une coulée de lave. Le marais s'est formé dans une petite baie au bord de la
route à l'est de Soavinandriana. L'altitude estde 1230 m. Le sondage est le plus profond
que j'ai pu réaliser à Madagascar et aux Mascareignes, 1060cm, mais pas le plus ancien.
D'après une datation Cl4 (calibrée) les 900 à 930 cm datent de 9315 f 90 BP, donc la
base du profil est d'environ 11.500 BP. Il y a une deuxième datation Cl4: la couche de
400 à 420 cm a éte datée de 420 à 170 av. J. C.(tenzps calibré).
La zone 1, 1060 à 920cm, datée de 11.500 à 9500 BP. C'estlazonedes
EricacéesNacciniacées, de labrousseéricoïde.Ellecorrespond
à la zone VII de
Torotorofotsy avec une limite de la forêt vierge et de la brousse éricoïde à 1200 m
d'altitude environ.
9500 BP est lafin de lapériodefraîche. Dès lors s'installela forêt vierge en
altitude, nous le verrons dans le prochain diagramme de Vinaninony, jusqu'à 1800 à 2000
m environ.
Les zones II à V représententla forêt vierge,soitparlavaleurélevée
de
Filicinae/Isosporeae: zone IV; soit par des nombres élevés de types de pollen: zones II,
III et V. Dans la zone V se font voir les Graminées, qui n'atteignent
guère les 40%, donc
pas d'indicationde l'activité humaine.
Le pollen des Graminées dépasse les 50 % dans les zones VI à VI11 et indique des
essartages (avec la présence de charbon dans les échantillons), l'installation des savanes
et desrizières. C'est l'époque entre 100 av.J.C. et 1000ap. J.C. environ,etelle
correspond à la première colonisation par les Malgaches.
La zone IX représentele retour de la forêt vierge,valeurs très élevéesdes
Filicinae/Isosporeae.
La zone X avec des valeurs très élevées de Graminées est celle de la deuxième
colonisation des Malgaches. Elle commence
à environ 1500 après J.C.
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40
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H. STRAKA
Fig. 4.Le marais de Vinaninony est situé dans la Montagnede 1'Ankaratra à 40 km
au sud de la capitale, à une altitude d'environ 1875 m, donc à la limite contemporaine
entre la forêt vierge et la brousse éricoïde. Le profilcomprend 720 cm. Deux
déterminations Cl4 ont été effectuées, l'une à 200/220 cm adonné un âge d'environ
12.000 BP (calibré), l'autre de 600 à 620 cm 37000 BP environ. Pour labase du profil, il
faut compter environ 44.000 BP.
On peut distinguer 3 zones dans le diagramme. La zone 1de la base à environ 170
cm est dominée par les Ericacées/Vacciniacées. Elle se termine
à 9500 BP environ.
Suit la zone II de 160 à 10 cm qui est toujours encore caractérisée par des valeurs
assezélevées d'Ericacées/Vacciniacées, maislesFilicinaehsosporeaeaugmentent,les
c autres >> aussi et le nombre des types est aussi élevé. Il faut supposer
que la forêt vierge
s'est approchée des 1800 à 1850 m d'altitude.
Reste la zone III, l'échantillon O cm, donc la surface récente. Il est caractérisé par
une valeurtrès élevée de Graminées; influence humaine sur végétation.
la
J'ai préparé, résumés en
fiançais et anglais les tableaux suivants:
Tab. 1 et II.Le tableau pour la région de l'Est de Madagascar montresur l'abcisse
le temps en années BP, sur l'ordonnée l'altitude.
La période des températures basses dure jusqu'à 9500 BP. Cette date est confirmée
jusqu'à présent un peu partout danslespaystropicaux:Mexique,Amérique
duSud,
Afrique orientale, Asie méridionale.Cette période dans laquelle la limiteforestière a été
abaissée sur 1000 m d'altitude environ été
a entrecoupée par despériodes moins fraîches,
dans lesquelles la limite se trouvait vers 1200 m environ. C'était le cas avant 63.000,
entre 50.000 et 32.000 BP, vers 29.000 et de 18.000 et 9500 BP. A 9500 BP on voit la
montée rapide de la limite de la forêt vierge vers 2000 m d'altitude, vers notre période
contemporaine destempératures élevées.
Tab. III et IV. Cetableau traite de lacolonisation de Madagascar par les
Malgaches. L'ile était inhabitée jusqu'aux époques historiques. Elle n'a pas été colonisée
par des Africains, mais par des Malais qui sont venus avec leurs pirogues à balancier de
Malaisie en navigant le long des côtes d'Asie méridionale et de 1'Afiique orientale. On
croit depuis longtemps que les Malgaches sont venus par deux vagues, mais leurs dates
posaientdesénigmes. Le Lac Itasy se trouve dansunerégionvolcaniqueauxsols
fertiles. On peut donc supposer avec une probabilité presque certaine que les premiers
Malgaches (venant d'une région volcanique à sols fertiles) se sont d'abord installés dans
une telle région fertile quereprésente la région du Lac Itasy. Les dates du diagramme du
Lac Itasy, basées sur une date Cl4 des couches sousjacentes seraientdonc les dates de la
première et de la deuxième installation des Malgaches
à Madagascar.
La première période commence environ 100 av. J.C., ou peut-être déjà au 2ème
siècle av. J.C. On voit dans le diagramme une montée de la courbe des Graminées. Mais
celles-cidisparaissentvers
1000 ap. J.C., la forêt vierge(lesFilicinae/Isosporeae)
appardt de nouveau. Il y a une pause de 400 à 500 ans caractériséepar l'apparition de la
forêt vierge. Sur la causede la disparition des Malgaches, on peut seulement spéculer sur
ou sur leurretraite de 1Tle.
leur extermination par une épidémie
La deuxièmepériodecommenceau
15e siècle;lacourbe des Graminées monte
définitivement une nouvelle fois, et on trouve à nouveau beaucoup de charbon dans les
échantillons (essartages par le feu). Installation et augmentation des savanes
et rizières.
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zyxwvu
HISTOIRE
VEGETATION
41 DE LA
Dans les régions non-volcaniquessur les solsoligotrophes la destruction de la forêt
vierge ne commence que vers 1500 ap. J.C. ou même plus tard, et la forêt est remplacée
par des savanes ou des rizières.
zyxw
zyx
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
STRAKA, H., 1991. Palynologia Madagassica et Mascarenica. 2ème partie
- Teil 2. Echantillons de
surface - Oberflachenproben.TropischeundsubtropischeManzenwelt
78. Akademieder
Wissenschaften und der Literatur Mainz. (Ici une liste des travaux de
la permière partie:
Morphologie des spores et du pollen des plantes de Madagascar et des Mascareignes.)
STRAKA, H. (en préparation).PalynologiaMadagassicaetMascarenica.3èmepartie
- Teil 3. Sur
l'histoire de la végétationde
l'Est deMadagascaretdesMascareignes.
- Überdie
VegetationsgescluchtedesostlichenMadagaskarsundderMaskarenen.Tropischeund
subtropische Pflanzenwelt. Akademie der Wissenschaften und der Literatur Mainz.
42
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H. STRAKA
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HISTOIRE DE LA VEGETATION
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Tableau I En même temps résuméfrançais.
Madagascar:
région
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Tableau IL At the same time english summary.
Madagascar:eastern region
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HISTOIRE DE LA VEGETATION
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47
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Tableau m. En même tempsrésumé français.
Colonisation de Madagascar parles Malgaches
Région volcanique(Lac Itasy): sols eutrophes
prémière période environ100 av. J.C.: montée
de la courbe des Graminées
savanes et culture du riz.
Gramineae disparaissent, apparition
de la forêt vierge
environ 1000 après J.C.
deuxième période environ1400 à 1500 aprèsJ.C.
de nouveau une montéede la courbe des Graminées:
savanes et/ou culture du riz
régions non-volcaniques: sols oligotrophes
destruction de la forêt vierge vers 1500après J.C., et plustard
savanes et/ou culture du riz
Tableau IV. At the same time english summary.
Settlement of Madagascar
by Madagascans
Volcanic area (Lake Itasy):eutrophic soils
1st period around 100 B.C.: Increase in Gramineae
savannas and rice cultivation
disappearance of Gramineae, expansion
of virgin forests
around 1000 A.D.
2nd period around 1400 to 1500 A.D.
renewed spreadingof Gramineae:
savannas and rice cultivation
non-volcanic areas: oligotrophic soils
destruction of virginforests around 1500 A.D. followed by
savannas and/or rice cultivation
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Biogéographie de Madagascar, 1996:49-58
CLIMATE CELANGE AND FIRE ECOLQGYAS FACTORS IN THE
QUATERNARY BIQGEOGRAPHY OF MADAGASCAR
David A. BURNEY
Department of Biological Sciences, Fordham University, Bronx,NY IO458 U.S.A.
ABSTRACT.- PalynologicalstudiesthroughoutMadagascarhavedemonstrated
the importance of
Quaternary climate variation and fire ecology in determining the character of prehwan vegetation in
Madagascar. Although rain forest may have persisted dong the eastern escarpment throughout the
Cenozoic, dynamic shifts have occurred in other areas, forcing the biota of dry woodland, grassland,
montane,andsemi-desertregions
to accommodatechanges
in temperature,precipitation,and
seasonality. Some highland and western regions were influenced by drought and fire long before any
known human inputs, and this is reflected in plant and animal adaptations and ranges. The probable
effect of burning by humans has been to increase fire frequency andto spread pyrogenic communities
into areas previously too wet or too
dry to ordinarily support a natural
fire regime. The emerging
synthesis regarding presettlement vegetation and subsequent human-caused changes helps
cl- some
of the formerly puzzling aspects
of species distributions.
KEY-W0RDS.- Paleobiogeography, Palynology, Paleoecology, Climate change, Fire
RESUME.- Les recherches palynologiques à Madagascar ont montré l’importance de la variation du
climatauQuaternaireetdel’écologiedesfeuxpourdéterminer
le caractèrede la végétation
préhistorique de la Grande Île. Bien que la forêt dense humide ait pu persister le long de la côte est
pendant toutle Cénozoique, les changements dynamiques survenus dans d’autres régions,
ont amené les
milieuxdeforêtsèche,savanicole,montagnardetdesrégionssemi-désertiques
à s’adapteraux
changements de température, de précipitation et de saisonalité. Quelques aires des hauts plateaux et des
régions de l’ouest ont été soumises à l’influence de la sécheresse et des feux bien avant l’influence de
l’homme ce qui se traduit dans les adaptations et
la distribution des plantes et des animaux. L’effet
probable des feux humains a été d’accroître
la fréquence du feu et de les étendreà des aires auparavant
trophumides ou tropsèchespoursupporternormalement
un régimedefeunaturel.
La synthèse
concernant la végétation avant l’arrivée de l’homme et les changements qu’il a entrainés,
aide à clarifier
certaines distributions d’espèces restées énigmatiques.
MOTS-CLES.- Paléobiogéographie, Palynologie, Paléoécologie, Changements de climat,
Feu
INTRODUCTION
zyxwvut
Therehasbeen
an understandabletendency for biogeographers working in
Madagascar to focus on historical factors operating on two quite different timescales.
The island’s isolation represents a profound influence on a scale of millions of years.
Today, however, one sees everywhere in Madagascar the consequences of factors that
have operated in a rnuch more recent time fiame -- that of human interaction with the
biota in the last two millennia.
In: W.R. LOURENçO (6d.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
50
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D.A. BURNEY
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What of thoseevents influencing the biogeographyof Madagascar that fbnction on
intermediate temporal scales? Specifically, what roles have Quaternary climate change
and other prehuman ecological variation played
in Madagascar?
Studies throughout the worldhavedemonstrated
the importanceofglacialinterglacial climate cycles on scales of thousands
to hundreds of thousands of years.
Other forms of ecological change, manifesting themselves on a wide range of temporal
and spatial scalescould also be considered, and this paper will
address one of these - fire,
a topic with obvious relevanceto Madagascar.
Biogeographers have not talkedmuch about these factors in the context of
Madagascar because so little is known about their role there. Paleoecological research
(reviewed in BURNEY, in press,a) has in recent years dispelled some mysteries regarding
Madagascar's past, only to reveal others. Thinking about Madagascaras a dynamic biotic
phenomenon that may always be changing on several temporal scales can have profound
impact on how we interpret the island's paleobiogeography. Let us consider first, what
sorts of empirical evidence there mightbein the biostratigraphic record of the late
Quaternary for significantenvironmentalchangesevenbeforecolonization
byHomo
sapiens, and second, what significance any observed trends of change might have for
understanding the biogeographic patterns we observe
today.
SITES AND METHODS
There are now about two dozensites
throughout Madagascar for which
radiometrically-dated paleoecological information has been published or is in preparation. The majorityof these studies have been in the central highlands, but information is
also available fi-om the SW, N W , N and E. We still have no results fiom the extreme S
and SE, or theNE Coast.
m a t kinds of relevant data have been collected? Dated stratigraphies have been
produced for fossilpollenandspores,microscopiccharcoalparticles,anddiatom
frustules.
Coupled
with many
of
these microfossil
studies
have
been
parallel
investigations of subfossil
faunal
remains,
plant
macrofossils,
sedimentological
parameters, and humanartifacts. More recently, high-resolution information has begun
to
accumulate fi-om laminated sediments of deep Crater lakes as well as fiom speleothems,
and fromtree rings.
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RESULTS AND DISCUSSION
THE EVIDENCE FOR PREHUMAN ENVIRONMEIYTAL CHANGE
1 wish to point out somekey trends in these data that pertain to Quaternary
paleobiogeography. The first of these relates to the mode, timing, and extent of climate
and vegetation changes associated with Milankovich rhythms, the global sequence of
glacial-interglacialcycles.Globalclimate records fromdeep-seacores,icecores,and
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CLIMATE
CHANGE
AND FIRE ECOLOGY
51
terrestrial microfossil stratigraphy have made it clear that, when ice has covered higher
latitudes of the Northern Hemisphere every Ca. 100,000 years, there have been a large
array of consequences at al1 latitudes (IMBRTE & Mm, 1986).Scientists are now
realizing the profound impact of Pleistocene glaciations for the tropics: paleoecological
data fi-om East Afkica (HAMILTON, 1982), Ghana (MALEY & LIVINGSTONE,1983),
Guatemala (LEDEN et al., 1993),Panama (BUSH & COLINVAUX,1992),Colombia
(VAN DER H A " E N , 1974),Hawaii (PORTER, 1979),NewGuinea
(WALKER &
FLENLEY, 1979) and other tropical areas have led to estimates of depression ofthe mean
annual temperature at the localities of 3-6" C or more during the Last Glacial Maximum
(LGM). These and other authors have concluded that tropical montane vegetation belts
must have been vertically displaced 900-1500 m at LGM. Unless lapse rates showed a
radically diEerent relationshipto elevation duringthe late Pleistocene, which isnot likely
and for whichnomechanismisknown
& PETEET,1985), thismeans that present
snow lines,timberlines,andmontanevegetationzoneswouldhaveextendeddown
tropical mountains roughly a kilometer or more below present levels. If Madagascar
corresponded to this apparentlypan-tropical trend, the biogeographicconsequences
would be profound.
Evidence for such late Pleistocenedownwarddisplacementsofcold-adapted
vegetation zones in Madagascar (BURNEY, 1987a; STRAKA,1993; GASSEet al., 1994)
suggest that the ericoid,
graminoid,
and
composite-dominated
vegetation of
Madagascar's highestmountainrangesmayhaveflourishedattimesduring
the
Pleistocene down to elevations of Ca. 1000 m ASL(Fig. 1). Such a cold-driven
displacement of vegetation zones would haveconfhed the island's humid forest zones to
the relatively small land areas along the east Coast, with only isolated patches elsewhere
(e.g., rivervalleysin the Sambiranoregion ofthe N W , Nosy-Be,andsimilarlowelevationhumidrefbgia).Much
ofthe extensivecentralhighlandsmighthavebeen
unsuitable for many rain forest species at this time.
The Pleistocene glacial climates would have posed another limitation
on forest
vegetation, as well. Evidence fi-om pollen, sedimentology, paleo-lake levels, and diatom
stratigraphy suggest that these cooler climates were also at times very dry. A 30,000-yr
diatom record fi-om a core fiom the depths of Lake Alaotra (REYES, 1993), suggests that
Madagascar's largest lake, located today on the western edge of the eastern rain forest
zone, was completely dry for several millennia around the LGM. Sediment cores fi-om
areas of the central highlands and N dating back 30kyr or more (BURNEY, 1987b) show
that the cold-adapted ericoid heathlands and grasslandsof the interior were also subject
to periodic desiccation and fires.
The pollen records indicate that early Holocene warmingled to the gradua1
replacement of ericoid vegetation inthe mid-elevations, withforests developing inwetter
locations along the eastern escarpment (RAKoTONDRAZMY, 1992; S m , 1993), and
a rise in the level of Lake Alaotra (REYES, 1993). The drier interior and W show a
different but parallel trend. As in southern African arid-to-mesic sitesat similar latitudes
andelevations ( e g . SCOTT, 1989; BURNEY et al., 1994)Madagascar'sclimates were
relatively arid inthe early Holocene. Many shallow lakes and marsheswere probably dry
at this time (BURNEY, 1993; MATSUMOTO & BURNEY,1994). A highland site yielding a
complete record of the Holocene (BURNEY,1987a) shows a transition fi-om montane
shrubland to a woodland-grassland mosaic that was essentially complete by Ca. 7-8 kyr
BP. In the mid-Holocene, this dry trend is reversed: sites in the highlands, N, W, and
even the dry SW show that the period fiom Ca. 5-3 kyr BP was the wettest time so far
identified in the late Quaternary of Madagascar (BURNEY, 1987a, 1993; MATSUMOTO &
zyxw
52
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D.A. BURNEY
BURNEY,1994; BURNEY, inpress,a). Beginning about 3 kyr BP, and peaking between 12 kyr BP, very dry conditionsreturn, with dry forests and woodlands giving wayin some
areas to grasslands, bushlands, and semi-desert.
Let us turn Our attention for a moment to an ecological factor that oRen correlates
in complex ways with climate change: fire. Evidence for fire in prehuman Madagascar is
sufficient to dismiss any notions that fire was not a factor on the island before human
arrival. This observation accords withthe paleoecological evidence for prehuman fire on
other tropical landmasses (e.g., CLARK,1983; BURNEY et al., 1995). The proper focus
for discussion of prehuman fire belongs with the details: when, how much,inwhich
regions and with what consequences? The prevalence of fires in the prehuman central
highlands and West, and the scarcity of fires in the eastern, northern, and southwestern
sites leads to two general observations (BURNEY, in press,b). First, litter conditions for
fire are most favorable in areas of strong wet-dry seasonality (center and W) and least
favorable in areas that are very wet (E) or very dry (S and SW) throughout the year.
Second,ignition sources wouldhavebeenmostabundant
in the centralhighlands,
especially inthe Itasy massif and Antsirabe region, where volcanic activity
was prevalent
in the late Pleistocene through mid-Holocene (BURNEY, 1987a,b). Both the highlands
and the western region are also subject to dry-season andearly wet-season lightning
from powefil convectioncells,asecondmajorcauseofnaturalfires
(WRIGHT &
BAILEY, 1982; PIANKA, 1992)
It thus follows, both from the paleoecological record and comparisonwith similar
areas elsewhere in the world, that the primary and quite considerable effect of human
activity on the island's fire ecology would take two forms: 1) fires in the human period
are likely to have occurred with higher frequency, although individual natural fires may
have often burned over larger areas (in the absence of roads and croplands to interrupt
them) and with considerable intensity (owing to the longer time for litter to accumulate
and the generallyverydryconditions
under whichnaturalfiresignite);and,
2) the
persistent, deliberate use of fire by humans to clear woody vegetation and ta11 grass,
coupled with the introduction of exotic fire-prone species, probably has promoted the
spread of pyrogenic communities and conditions to wetter and dryer areas where they
would have beenrare before.
zyxwvut
BIOGEOGRAPHIC
CONSEQUENCES OF ENVIRONMENTAL CHANGEIN MADAGASCAR
It is usefùl to ask whether the new information fkom paleoecological research has
any explanatory power in the area of biogeography. Much remains to be worked out in
the emerging regional syntheses concerning Madagascar's paleoenvironments, but it is
already possible to make some testable predictions regarding the consequences of late
Quaternary climate change and fire ecology for the island's biogeographic patterns. Let
us first consider the potential impact of fùll-glacial cooling and consequent lowering of
the elevational extent of the kinds of vegetation characteristicof
the highest
mountaintops today. This vegetation, in its most exposure-adapted form (generally fkom
Ca. 2000 m to the summits, the highestbeingTsaratananaat2876
m), isakind of
montane heathland dominated by shrubs, bushes and small trees in the Ericaceae (many
species of Philippia, also Erica and Agauria). Also important are shrubby Compositae
(Asteraceae) of such genera as Psiadia,Helichrysurn,Stoebe,
and Stenocline, the
dwarfedgymnosperm
Podocarpus, andseveralothergenera
of stunted woody
vegetation, as well as distinctive grasses, including native bamboos
(KOECHLIN
et al.,
zyxwvut
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CLLMATE CHANGE AND FIRE ECOLOGY
53
zyxwvu
zyxwvuts
zyxwvuts
1974).Thegeneralbiogeographicpattern
is one of highlylocalizedspecies-level
endemism, representing variationson genera oRen found inal1 the high mountain areas of
Madagascarand also on the mountains of East AtkicaandRéunion (GUILLAUMET,
1984). In more sheltered areas at somewhat lower elevations (Ca. 1800-2000 m), low
woody formations often described as (< lichen woodland)) and << moss forest )) are typical
where theyhave not been destroyedby human encroachment.Patterns of local endemism
are similar, with the tree Symphonia being a case in point. It has one species in Afi-ica
andSouthAtnerica (S. gZobuZgera) andamultitudeofspecies
in the mountainsof
Madagascar. As with the Ericaceae and other high mountain forms,there are also species
in the genus on the eastern escarpment at lower elevations (KOECHLIN et al., 1974;
GUILLAUMET,
1984).
Modern pollen spectra from the high mountains show a dominance of Ericaceae,
Compositae, Gramineae, and Poducaps pollen (BURNEY, 1988). Eastern rain forest
spectra, however, are dramatically different from this, because
these genera, although
present, share the environment with a multitudeof other plant families that contribute to
the pollen spectra there. It thus follows thatthe late Pleistocene and very early Holocene
pollen spectra fiom sites in the 1000-2000 m range, showing essentially identical spectra
to those collected from higherelevationstoday,indicate
thatthe globally-observed
cooling effectswere also occurring in Madagascar
at that time.
If that is the case, we could predict fromthe vast area of land encompassed by the
1000 m elevational contour (Fig. l), that this spectacular high-mountain vegetation of
Madagascar represents the last remnants of a kind of vegetation that may have been
widespread in the highlands during cooler timesof the Pleistocene. Even if the montane
heaths generally reached only the 1500 m contour, this would still greatly expand the
area itcoveredin the highlands.Suchapatternshouldmanifestsomecharacteristic
patterns that might be used to formulate a testable hypothesis: those high peaks and
massifs of Madagascar that are linked by intervening areas of moderately high elevation
(Le., > ca. 1000 m) should show more similarity in their native
flora and poorly dispersed
faunalelements than more isolatedpeaks.This is asubjectWorthinvestigation,and
vicariance data for reptiles andamphibiansalreadybears
this out remarkablywell.
Raxworthy (pers. c o r n . ) suggests that the evidence for vicariance in these taxa between
the Andringitra and Ankaratra Massifs, but lack of herp vicariance between Ankaratra
and Tsaratanana, suggests that heathlandmayindeedhaveextended
down 500 m or
more below its present level at some time, allowing dispersa1 between the former two,
but not the latter two, which are separated by lowland areas (see Fig. 1).
If montane vegetation hasbeen much morewidespread in Madagascar in the
Pleistocene, this would explainthe apparent high incidence of generic and even specieslevelplantdisjunctionsbetween
the high
mountains
and
eastern escarpment of
Madagascar, which are linked along a broadfi-ont at 1000 m contours and above. It
would also suggest an explanation for the wider array of montane disjunctions in the
western Indian Ocean region as well. Such formerly extensive vegetation in the cool
Pleistocene highlands of Madagascar and East Afi-ica (HAMILTON, 1982) would have
formed a large << target )) for migrants and accidental dispersers moving between East
M i c a and Madagascar and, by extension, from Madagascar to Réunion. Thus we could
think of the high peaks of Madagascar, East Africa,andRéunion
as << interglacial
refigia, )> supporting many cold-adapted, formerly widespread taxa through the warm
Holocene.
This
idea deserves testing in Madagascar with other taxa,
such
as
invertebrates and lichens.
54
z
zyxwvutsrqpo
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D.A. BURNEY
a
.... .....
.......
........
.... ..........
zyxw
Fig. 1. Map of Madagascar showing the present distribution
of montane ericoid vegetation (solid
black) and the contiguous area above
Ca. 1000 m (dark outline) that is the postulated lower
extent of this type of vegetation during the Last Glacial Maximum. There are also several
non-contiguous qeas reaching elevations > 1000 m in the southem, western, and extreme
northern parts of the island.
The arid and semi-arid regions of Madagascar also show striking endemism and
peculiardisjunctions. Perhaps the paleoclimatic.evidence for alternate wet anddry
episodes,such as those documentedabove for the late PleistoceneandHolocene,
CLIMATE
CHANGE
AND FIRE ECOLOGY
zyx
zyxw
55
couldhelp dispel some mysteries and generate testable hypotheses. G m L A W T (1984),
among others has remarked that it seems peculiar that the baobabs (Adansonia), for
instance, are represented by one species in Africa, one or two in Australia, and at least
eight in Madagascar, seven of them endemics. Some of these have very small ranges,
others grow sympatrically in areasof the far N and SW. Similar striking diversity,narrow
endemism,andpeculiardisjunctionsandsympatries
are typical of other diversedryadapted groups, such as the Euphorbiaceae, which are well-represented in eastern and
southern Africa but also reach remarkable diversity inwestern and southern Madagascar.
It stands to reason that, if Madagascar has experienced manyphases of dry climate
interspersed by occasional wetter periods,severalbiogeographic
trends couldbe
predicted: arid-zone taxa would be diverse,andshowawidearray
of patterns of
endemicity and sympatry, owingto the frequent opportunities to disperse during extreme
dry phases across areas othenvise too wet, and to occasional periods of severe local
isolationenforcedby
wetter conditions.Likewise, one couldpredict that endemic
wetland taxa might be rather rare and not particularly diverse inthe western and southern
regions today, but that many other species may have colonized these areas during wet
phases only to becorne rare or locally extirpated later on as surface water dried up. Just
such a pattern has been recently documentedfor aquatic birds in southwestern subfossil
sites by GOODMAN and RAKOTOZAFY (in press). This pattern would also help explain
why, among nativefreshwater fishes, endemism seemsto be largely restricted inthe W to
deep Crater lakes and cave ichthyofaunas, the only persistent aquatic habitats likely to
retain permanent fiesh water through the severe dry phasesof the late Quaternary (Paul
LOISELLE,
pers. comm.).
Finally, let us ask whether the paleoecological information presented concerning
prehuman fire ecology might tell us anything about biogeographic patterns. While it is
true that there are many endemic plants in Madagascar tliat appear to have little or no
resistance to fire, it is perhaps equally perplexing that there are a number of widespread
endemic species that actually fare rather wel! in spite of burning activities. Amongthese
are such familiar species as the satra palm (Medemia [Bismarckia]nobilis), the traveller's
tree (Ravenala madbgascariensis), the tapia (Uapaca bojeri)and various savanna shrubs
andgrasses. It is no longer so mysterious that these endemicscouldhaveevolved
strategies for resisting fire, if we allow that fires might have been present to select for
these features before the recent arrival of humans.
The paleoecologicalrecordshowsthatopenvegetationtypes
were presentin
prehuman central and western Madagascar and at times expanded their aerial extent in
response to the fiequent dry periods.If weallow for this possibility, it also could explain
how manyAfricanspecies of grassesand other savannaplantscouldhavereached
Madagascar on their own well before human arrival. A number of grassland bird species,
including two species of quail, the Madagascar Pratincole, and the Broad-billed Roller,
for instance, migrate seasonally between the island and the &can coast (LANGRAND,
1990). The opportunity for transfer of well-dispersedplantseeds
(e.g. grasses and
savanna trees and shrubs) in the gut of birds and on their feathers is sufficientto explain
the presence of many of the samesavannaspecies on both landmasses.CARLQUIST
(1974) has observed that bird dispersal as a mechanism of plant propagation has been
quite effective for colonizing even the most remote islands such as Hawaii, an order of
magnitudemorespatiallyisolatedthanMadagascar.
It mightbepredicted
that the
preponderance of savanna species corntnon to Africa and Madagascar (and not known
with certaintyto have been deliberately introducedby humans) may in fact be those types
capable'of dispersal by birds (e.g., small-seeded monocots, woody plants with edible
zyx
D.A. BURNEY
56
fruits and small seeds, and plants with clinging devices on their seeds). Such possibilities
become entirely plausible ifwe allow for the existence of suitable open
habitats for these
colonizations overthe last several million years.
Regarding the generallyuniformanddepauperate
character of many interior
grasslands today, we must also allow for the likelihood that their diversity has been
reduced since human arriva1 by the postulated increase in fire fiequency. Experimental
and observational studiesin other areas of the world show that quite different pyrogenic
communities may be generated under differerent fire return intervals. Typically, diversity
is lowest when fire fiequency is highest (WRIGHT & BAILEY,1982), as al1 but the most
fire-resistant species are eliminated. One might also expect that, as humans spread fire
into areas ordinarily too wet or too dry to burnnaturally, the resultingcommunities
would be quite species-poor, since few of the local native species are likely to have fire
adaptations.
1would not be surprised to find some disagreement with someof the ideas related
in this paper. 1 havemerelyattempted to suggestthat,now that we haveabundant
empiricalevidence fiom paleoecologyshowing the dynamism of the climatesand
prehuman ecosystemsof Madagascar over various time-scales, new explanations may be
proposed for some of Madagascar's biogeographic mysteries. As always, new evidence
may dispel some questions, and raise many
others. 1 will have succeeded in my task
today if 1 have prodded biogeographers working in Madagascar to generate and test
some new hypotheses, and to reconsider some old beliefs about the island that may be
less compelling nowthat we have some applicable paleoecologicaldata.
zyxwv
zyxw
ACKNOWLEDGEMENTS
Work by the author and his students and collaborators described in thispaper was
supported primarily by the National Science Foundation (USA), N O M Global Change
Program, the NationalGeographicSociety,and
the Smithsonian Institution. This
contribution was prepared with the support of NOAA Human Dimensions of Global
Change grant #NA46GPO465.
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zyxw
BIOGEOGRAPHIE : QUELQUES GRANDS FAITS RELATIF’S A LA FLORE
ANGIOSPERMIENNE MALGACHE
zyxwvuts
zyxwvut
Jean-François LEROY
Laboratoire de Phanérogamie, Muséum National d’Histoire Naturelle, 16, rue de Buffon, 75005 Paris,
FRANCE
ABSTRACT.-Threegenera of exceptionalscientifïcinterestwereselected
to exempla the
biogeographical importanceof Madagascar: Takhtajania (Winteraceae),Ascarina (Chloranthaceae) and
Coffea (Rubiaceae). The first two are the sole known survivors of phyletic lines that are known to have
existed in the Afiica-Madagascar area as early as the Aptian (Early Cretaceous). The modern isolation
of these linesin Madagascar supports the hypothesis
that they were subjected to severeextinction during
the Tertiary. The third genus,whichcontainsnumerousMalagasyspecies,al1endemic,hasbeen
represented there since the Early Tertiaryby two subgenera (Coffea and Baracoffea), both of which are
native to EastAfiica (Kenya S. 1.).
KEY-W0RDS.- Winteraceae, Chloranthaceae, Rubiaceae, Angiosperms, Biogeography, Madagascar
RESUME.- Troisgenres,quiprésentent
un intérêtscientifiqueexceptionnel,ontétéretenuspour
témoignerdel’importancebiogéographiquedeMadagascar:
Taktajania (Winteraceae), Ascarina
(Chloranthaceae) et Coffea (Rubiaceae).Lesdeuxpremierssontlesuniquessurvivantsconnusde
lignées phylétiques dont on a montré qu’elles existaient dans l’aire africano-malgache dès 1’Aptien
(Crétacé inférieur). Lefait de l’isolement actuel de ces lignées dans cette aire, appuie l’hypothèse selon
laquelle celle-cifut l’objet d‘une extinction biotiquetrès sévère pendantle Tertiaire. Le troisième genre,
quicomprenddenombreusesespècesmalagaches,toutesendémiques,estreprésenté
à Madagascar
depuis le commencement du Tertiairepar deux de ses sous-genres(Coffea et Baracoffea), les deux sont
natifs de l’Afrique de l’Est (Kenya
S. 1.)
MOTS-CLES;- Winteraceae, Chloranthaceae, Rubiaceae, Angiospermes, Biogeographie, Madagascar
INTRODUCTION
Compte tenu des travaux d’approfondissementquiont
été faits depuis les
publications classiques mais générales des fondateurs de la biogéographie malgache des
plantes vasculaires, notammentPERRIER
DE LA BATHE (1936) et HUMBERT
(1959), il m’a
semblé
indiqué
detraiter
seulement de quelques cas particuliers de recherches
(auxquelles je mesuis trouvé associé)qui ont abouti récemment à des résultats
biologiques et biogéographiques d’intérêt exceptionnel ; de traiter aussi, de l’histoire de
cesrecherches. Les exemplesretenus ont valeurnormative et montrentque,dans
certaines occasions particulièrement favorables, où le hasard a d’ailleurs sa place, des
progrès imprévisibles peuventêtre accomplis.
zyxwv
In: W.R.LOURENçO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
60
zyxwvutsrq
J.-F. LEROY
zyx
zy
Cet exposé seradiviséendeuxparties,selonqu'ellesconcernent
1) l'origine
géographique et temporelle des élémentsangiospermiens les plusanciens,au Crétacé
infikieur, 2) l'histoire biogéographique des éléments postcrétacés. Au total trois genres
seront présentés, mais qui devraient être en quelque sorte des << ved.ettes D, bien que
présentement peu connues, de la flore malgache. Dans la première partie ce seront :
Takhtajania Baranova & Leroy (Wintéracées) et le genre Ascarina J.R. & G. Foster
(Chloranthacées), dans la deuxième,le genre Coflea (Rubiacées).
I-
TAKHTAJANIA
Première étape (dansla marche des connaissances)
En 1909, PERRER DE LA BATHIE,
récolta dans le Manongarivo (un éperon sud-ouest
du Tsaratanana) vers 1700 m d'altitude, quelques exemplaires d'un petit arbre à feuilles
persistantesquin'était
autre qu'unreprésentantdesWintéracées,familleaustrale
extrêmementprimitive(classéesouvent,notammentpar
TAKHTAJANet CRONQUIST,à
l'origine de l'arbre généalogique des Plantes à fleurs) et considérée jusqu'alors comme
faisant totalement défaut dans l'aire africano-malgache. PERRERnota' dans son journal,
puis GHESQUIEREsur l'herbier, que ce devait être une Magnoliale, mais HUMBERT alla
plusloin et précisa <( Wintéracée. Bubbia ? Drimys ? B. Bizarrement les choses en
restèrent là. Dès 1948, je m'intéressai moi-même beaucoup à cette Wintéracée qui dans
mes archives, par la suite, porte le nom de Bzrbbiopsis . Elle fùt finalement décrite selon
les règles, et son statut établi, par CAPURON (1963) sous le nom de Bzcbbia perrieri,
Wintéracée à fleurs << unicarpellées D.
Cette première étape delaconnaissancede
cette plantelaissait les botanistes
quelquepeusurpris ou indiférents.HUMBERT(1965)dansla carte de Madagascar la
passe sous silence, de mêmeque KOECHLIN
et al. (1974) dans leur important ouvrage sur
la végétation de Madagascar. CAPURON
(1963), selonsonhabitude se montre d'une
extrême prudence et se contente de voir en cette plante un genre connu de Wintéracée,
ancien certes puisque la famille l'est,ce qu'atteste aussi son isolement.La même année, il
décrivaitcomme Macadamia , genre connude Protéacée du Pacifique,ungenre
malgache
de
cette famille
notoirement
endémique
et d'un
immense
intérêt
biogéographique (genreMaZagasia Johnson & Briggs).
zyxwvut
Deuxième étape
En 1972, Margarita BARANOVA, signalela singularité des stomates de ce Bubbia
(ils sont anomocytiques au sein d'une famille à stomates paracytiques) et appelle à une
révisiontaxonomique. Cette observationestconfirméeparBONGERS
(1973) l'année
suivante. En 1976, je découvre que l'ovaire n'est pasdu modèle des Polycarpiques : il est
bien uniloculaire comme décrit, mais bicarpellé, en un mot paracarpique. Ce résultat fùt
publiédanslarevueScience
(LEROY,1977). Monanalyse fùt confirmée et même
remarquablement améliorée quant à la symétrie ovarienne par
VINK(1978), spécialiste de
zyxwvu
zyxwv
zyxwv
zyxw
FLOW ANGIOSPERMIENNEW G A C H E
61
la famille, alors que je créai le genre 'nouveau Takhtajania , représentant unique de la
sous-famille des Takhtajanoïdées, (LEROY, 1978a).
Dès lors on pouvaitesquisserquelquesgrands
traits de taxogenèse et de
biogéographie. Il s'agissait d' un saut capital dans l'évolution, indice très probable d'un
processus s'étant déroulé à partir d'un élément autochtone pouvant être très ancien. La
paracarpie accidentelle observée dans un petit pourcentage de gynécées chez un autqe
genre néo-zélandais de la famille, Psezcdowintera (TUCKER
& SA"SON, 1979) devait être
interprétée comme annonçant le franchissement du seuil survenu à Madagascar. Le type
paracarpique d'ovaire chez Takhtajania , associé à l'ébauche d'un style et couronné de
deuxstigmateschezl'uniquereprésentantdelafamilledansl'aireafricano-malgache,
frappa beaucouplesspécialistes et déclenchamêmequelquepolémique(TUCKER
&
SAMPSON,
1979; CRONQUIST,
1981). Aujourd'hui l'accord est unanime ( V N , 1988)l. Sur
le plan biogéographique l'énigme demeurait cependant.
En 1978 j'émettais l'hypothèse
que laplantemalgache,totalementisoléegéographiquement
et morphologiquement,
semblait porter témoignagne que Madagascar faisait partie de ce qui dut être le berceau
desAngiospermes.Maisquand
et commentyavaitprisnaissancelaWintéracée
ancestrale? Certesnous avions affaire à une famille australe, typiquement gondwanienne,
mais quel sensdonner au vide africain?
Troisième étape
zyxwvu
En 1983,James W. WALKERet al. , montrentavecillustrationsmagnifiques
à
l'appui,quedespollens
de Wintéracéesexistaientdéjà
à 1'Aptien-AlbienenIsraël.
L'existencedepollenswintéracéens
(de type Drimys et Zygogynum ) était reconnue
égalementdansleMiocèned'AfriqueduSud(COETZEE
& MULLER,1984) et dansle
Barrémien-Aptien du Gabon (DOYLEet al., 1990). Entre 1973 et 1979 on avait mis au
jour des pollens de type Drimys du Maestrichtien en Australie et Nouvelle-Zélande ;
d'autres encore de type Drimys ou Pseudowintera de 1'Eocènedesmêmesrégions.
Commepour d'autres groupes aussiprimitifs,lapalynologie
nous fournitdonc,une
documentation de premier ordre sur l'aireoccupée par lafamilledepuis
le Crétacé
infiérieur. Le vide africain prend ainsi les traits d'une phase dans l'évolution du territoire,
la Gondawanie, où lafamilleaprisnaissance,
Takhtajania endevenantuntémoin
survivant, peut-être le seul de la famille, dans le refùge malgache.
Les Magnoliales et Madagascar
La paracarpiedanslesMagnolialesestprésenteexclusivement(Wintéracées,
Annonacées) ou partiellement (Canellacées) dans l'aire africano-malgache.
zyxwvu
Le manque de matériel n'ayant pas permis d'étudier l'ontogenèse du gynécée
on ne peut écartea priori l'hypothèse peu probabled'une
subdivision secondaireà partir d'uncarpe1terminal du type dePseudowintera ou Drimys . le berceau des Angiospermes. Mais quand et
comment y avait pris naissance la Wintéracée ancestrale? Certes nous avions affaire
à une famille australe, typiquement gondwanienne,
mais quelsens donner au vide&Cain ?
62
zyxwvutsr
zyxwvu
zy
J.-F.LEROY
On peut penser que la paracarpietrès originale des Canellacées(DEROIN
& LEROY,
1993), du fait de sa généralisation dans la famille (laquelle compte 1 genre endémiqueà
Madagascar, Cinnamosma Baill.,1genreendémique
en AfriqueduSud,Warburgza
Engl., 3 genres néotropicaux) était réalisée avant le démembrement gondwanien. Il serait
invraisemblable que la paracarpie familiale généralisée soit née par variation parallèle des
deux côtés de l'Atlantique.Elleesten
tout casexclusivementgondwanienne,
et
génétiquement parallèle dans lestrois familles.
L'émergence d'un tel phénomène, dans un ensemble organique taxonomiquement
bien homogène de trois composantes (Wintéracées, Annonacées, Canellacées), bloc dont
l'existence aptienne est attestée, et dans une aire commune, amèneà se demander s'il n'y
aurait pasun certain rapport entre l'ancienneté du blocen cause et les chances d'invention
du grand caractère surévolué >> qu'est la paracarpie (assimilable à une synapomorphie).
L'étude des trois famillesencause(auxquelles on pourrait joindre, notamment,
celle des Myristicacées(ARMSTRONG & WILSON,1978), famille non paracarpique, mais à
gynécéemonomère, donc uniloculairedont presque 50 % desgenressont afi-icanomalgaches) appuie fortement l'hypothèse de l'origine gondwanienne des Angiospermes,
appui apporté par ailleurs
par
d'autres
familles
(Monimiacées,
Hernandiacées,
Ménispermacées ).
II
zyxwvu
zyxwvuts
- LE CAS D'ASCARINA
La découverte d'Ascarina (Chloranthacées) à Madagascareutlieuen1950,au
cours de l'exploration du Massif du Marojejy (au Sud-Est du Tsaratanana)HUMBERT,
par
COURS-DARNE
et CAPURON
et publiée en 1955. C'était une découverte aussi surprenante
que celle de Takhtajania .
Présentation dela famille
zyxwvu
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LesChloranthacées
(L 70 espèces) sont composées de 4 genres groupés
morphologiquement en 2 parties : d'un côte Chloranthus (L 20 espèces, Asie E et S,
Nouvelle-Guinée), Sarcandra (2 espèces, Indes, Ceylan, Sonde, Nouvelle-Guinée) ; de
l'autre côtéAscarina
(L 12 espèces,Madagascar,Insulinde,Nouvelle-Calédonie,
Nouvelle-Zélande,Nouvelle-Guinée), He&osmum (2 35 espèces,Mexique, Pérou,
Brésil, Antilles ; 1 espèce dans le S.-E. asiatique).
Le genreAscarina
C'est certainement le plus primitif des 4 genres : plante arborescente à fleurs nues,
O à 1-2 ou (espèce malgache) 3-5 étamines, bractées, avec ou sans bractéoles. L'espèce
malgache a un pollen mbsphérique, hétéropolaire, anasulqué de + 20 Fm. C'est un petit
arbre de 10-12 m, des plus archaïques, en particulier par ses fleurs O-3-5-staminées. On
peutlaconsidérercomme
une dicotylédonearchaïque de la flore angiospermienne
actuelle. L'Ascarina malgache, particulièrement A. coursii (Humbert et Capuron) Leroy
et Jérémie sect. Madasearina (= Ascariopsis coursii ) (LEROY & JEREMIE,1980) fut
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FLORA ANGIOSPERMIENNE MALGACHE
63
collecté à plusieurs reprises, vers 1800 m d'altitude, dans une (( sylve à lichens >) (forêt
dense sclérophylle de montagne). HUMBERTet CAPURON(1955) ont écrit sur cet
Ascarina , avec une remarquable prescience, mais sans pouvoir faire état d'argument
précis : << Le nouveau genre fait assurément partie du plus ancien élément floristique de
Madagascar ; c'est un des survivants de la flore crétacée ayant persisté, avec d'autres
genres nonmoinsarchaïques(diversesMonimiacées,deux
Protéacées, etc.) dans la
région orientale de l'île, la plus anciennement émergée (depuis le Dévonien).
Il n'a aucun
moyen de disséminationpar voie aérienne ou maritime D.
Palynologie : 1981 et la revue de MÜLLER
Dès 1958, COUPERdécrivait un pollen du Wealdien
(= Barrémien) d'Angleterre
sous le nom de Clmatipollenites hughesi , qui allait devenir le plus célèbre des pollens
(c'est dans le Wealdien fianco-belge qu'ont été trouvés les éléments du fameux reptile
Iguanodon ). En 1960, le même auteur, ayant découvert unpollen d'Ascarina dans
l'Oligocène de Nouvelle-Zélande, suggère une ressemblanceavec Clmatipollenites
(COUPER, 1960). Dès 1967, KUPRTANOVA
n'hésitepas : Clavatipollenites et le pollen
d'Ascarina sont congénères, vue qui cependant ne sera pas admise d'emblée.
En 1981, paraît la revue des pollens fossiles connus deMÜLLERqui par prudence,
désignelespollensdu
Crétacé par les termes de (( complexe ClavatipollenitesAscarina >) et montre qu'il y a continuité des archives naturelles dans l'espace et dans le
temps depuis 1'Aptienjusqu'à aujourd'hui.
D'après MÜLLER,le Clmatipollenites, s'il n'est pas un Ascarina ancestral, serait en
tout cas une Chloranthacée ou un élément-souche de la famille.De toutefaçon, l'ancêtre
de la famille adû être un Ascarinoïde.
Le tableau de MÜLLERmontre que le complexe est présent dans 1'Aptien-Albien
d'Mique Centrale et d'Amérique du Sud; depuis l'Aptien jusqu'au Cénomanienen
Amérique du Nord et du Centre, et en Europe ; de 1'Aptien B 1'Eocène en Australie (d'où
le genre est aujourd'hui absent). Le pollen d' Ascarina est rapporté depuisle
Maestrichtienjusqu'à aujourd'hui en Nouvelle-Zélande,où vivent encore 2 espèces.
Finalement,en1985, FRIIS et al. ont décrit des androcées fossilesdéterminés
comme Chloranthus , avec pollen in situ du Crétacé Inférieur de l'Est d'Amérique du
Nord et du Crétacé Supérieur de Suède. Et ces auteurs concluent : ((Les documents
fossilesaccumulés suggèrent que les fleurs de type Magnolia fixent probablement
précédées par des fleurs de types floraux plus petits et plus simples, certains étant peutêtre apparentés aux Chloranthacées )).
Depuis longtemps déjàquelques auteurs (A.D.J. MEEUSE, 1972; BURGER,1977)
ont pensé de même. J'ai soutenu moi-même cette vue dès 1981 et 1982 ;je l'ai confirmée
et développée en 1987 et 1993.
Il n'est pas surprenant que l'un des genres, Hedyosnzum, issu d'un ancêtre
ascarinoïde gondwanien soit encore largement présent dans l'aire néotropicale. Mais la
présence d'une espèce dans le Sud-Est asiatique (H. arborescens ) pose un problème. On
sait que 1Yscarina a été répandu sur une aire immense, laquelle est aujourd'hui très
réduite. La famille est en voie d'extinction : d'où les énormes disjonctions d'aire.
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J.-F. LEROY
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L'aire actuelle est tout-à-fait comparable entant que telleibien qu'à des niveaux de
différenciation différents)à celle des Wintéracées, présente a dsi par un sous-genre dans
les Néotropiques et par un genrede niveau de sous-famille à adagascar.
La connaissance des étapes aréologiquesd'Ascarina depuis l'Aptien, notamment en
Afrique Centrale, permet de soutenir avec force l'hypothèse de l'origine gondwanienne
des Chloranthales, l'espèce malgache descendant d'une souche parfaitement
autochtone.
La présence de pollens fossiles d'Ascarina datant de l'oligocène (5 40 millions
d'années)dans les carottages profondseffectués auniveaudu
90eméridien entre
l'Australie et Madagascar est aussi de grand intérêt. Cet endroit fùt en effet une escale
(alors émergée) au cours du Tertiaire entre l'Afrique et l'Australasie comme l'ont admis
AXELROD et RAVEN (1978), mais dans le cas d'Ascarina, la présence deClavatipollenites
enAfriqueCentrale à 1'Aptien montre que selon toute probabilité, nous sommesici,
comme avec le Takhtajania au-delà de la notion d'escale oligocène, et sans nier cette
dernière, en pleinCrétacé Infiérieur.
XI
Hypothèse de phylogenèse
zyxwv
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CRONQUIST(1981)classelesChloranthacées
à côté del'ensemble très naturel
Saururacées-Pipéracées, dans l'ordre des Pipérales, au sein des Magnoliides. Ces familles
ont certainement quelque apparentement.Leurs pollens, de type anasulqué ou dérivé, ne
sont pas essentiellement différents entre eux. Saururus est un type archaïque, à fleurs
nues, hypogynes, polycarpiques, à inflorescence racémiforme monocotylédonoïde,tout à
faitsingulière. De ce type descendentles types saururacéensévolués à inflorescence
pseudanthiale. J'ai tenté de démontrer ailleurs (1993) par référence au genre Nymphaea
que
la
fleur
magnoliide
(celle
du Takhtajania en
est
une)
s'était constituée
phylogénétiquement par transmutation globale d'une inflorescencede petites fleurs nues
représentée aujourd'hui parle modèle Houttuynia, genre descendant duSaurzuus.
Si cette théorie nouvelle est acceptée et développée, la preuve sera apportée du
rôle joué par les Pipérales et Chloranthales dans les phases initiales de l'évolution des
Angiospermes. La référenceauxMagnolialespérianthéescomme
extra-groupe, en
cladistique, perdraittout son sens.
ITI- LE CAS DE COFFEA
Les espèces de Coflea (Rubiacées) sont extrêmement nombreuses dans la Grande
Ile et îles satallites : de l'ordre d'une quarantaine d'espèces sur environ70 que compte le
genre. Cette surbadondanced'espècesdansun genre se retrouve à Madagascar dans
nombre de cas, et peut donc faire l'objet- sous réserve debien définir tous les paramètres
- d'une certaine généralisation entant que phénomène.
Le sous-genreBaracoffea
Dès mes premiers travaux sur les Caféiers malgaches (LEROY, 1961) je fus fiappé
par l'existence d'une espèce particulière : Coffea humbertii, à fleur typique du genre,
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F L O U ANGIOSPERMENYE MALGACHE
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mais de port buissonnant, caducifoliée,à inflorescence généralement uniflore, écalyculée,
terminale, à développement sympodial. Par ailleurs, elle était propre aux forêts sèches du
Sud-Ouest.
Une autre espèce, à développement sympodial, Coflea grevei Drake ex Chevalier,
habitaitlesmêmesrégionssubaridesunpeuplusau
Nord (Ambongo,Morondava).
CHEVALIER(1938) l'avait rattachée à unesectiond'espècesconsidéréesalorscomme
strictementasiatiques,définiespardesfleurs
à étamines et stylesinclus,
et à
développement sympodial.
En 1961, je proposai de créer la section Baracofea (Coflea du pays des Bara),
section élevée au rang de sous-genre, pour y inclure Coflea humbertii , puis C. grevei
(LEROY,1980). Les deux espèces sont étroitement apparentées et reliées de très près à
plusieurs autres de la même aire, l'ensemble constituant ce que j'ai appelé le (< complexe
du C. grevei D.
Jusqu'en 1982, je fus incapable de montrer quelque rapport que ce soit entre ce
complexe et la multitudedes autres espèces.
Baracoffia en Somalie-Kenya
En 1979, Diane BRIDSON, met en évidence l'existence au Kenya
et en Somalie d'un
Coflea singulier qui, successivement, avait été décrit par CHIOENDA sous deux noms :
Paoliajasminoides, genre supposé nouveau
de
Rubiacée
(1916)
et Plectronia
Canthiumrhamnifolium (Chiov.) Cufodontis
rhamnifolia (1932) et sous lenomde
(1965). Notre collègueanglaiselenomme
Coffeapaolia (1979)puis, tout-à-fait
justement, C. rhamnifolia (Chiov.) Bridson (1 983).
1982 : énigme résolue
En 1982 j'avais puconstater qu'il s'agissait d'un représentant africain du sous-genre
Baracoflea, ce qui marquait uneétape importante dans la connaissance des
Coffea.
En effet, le Baracoflea malgache qui, par son isolement écologico- géographicomorphologiquesemblaitphylogénétiquementinexpliquable,
se trouvait soudainement
rattaché à unelignéeafricaine, et en dehorsde tout rapport directavec les espèces
asiatiques qui constituent une lignée à part (LEROY,1980, 198l), le genre Psilanthus ,
issu aussi d'une souche africaine caractérisée parlesétamines et le style inclus, mais
lignée comportant deux branches : l'une africaine, monopodiale, la plus évoluée, l'autre
africano-asiatique (jusqu'en Nouvelle-Guinée), sympodiale (comme le Baracoflea ). Le
genre Coffea sensu strictodevenait ainsi un genre endémique
de l'aire africano-malgache.
Le principede cette classification a été adopté parlesspécialistesdesRubiacées
(BRIDSON & VERDCOURT,
1988).
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J.-F. LEROY
Le complexe Cco-biotique de partet d'autre du canal de Mozambique
Il est extrêmement remarquable que les milieux dans lesquels vivent les Coffea
subg. Baracoffea , de part et d'autre ducanal de Mozambiquesoient tout à fait
comparables. En Afrique, C. rhamnifolia se trouve dans le << bush )) subaride de la plaine
côtière à l'Est du Lac Rodolphe, dans les formations à Commiphora (l3urséracées) et
Acacia (Mimosacées), où la moyenne pluviométrique est de 400 mm ; steppes arborées
ou de type sahélien qui avoisinent l'Equateur, en bordure de l'océan Indien (Domaine
somalo-kenyan
d'AmREmLE,
1975).
L'espèce
rencontre
se compagnie
en
d'Euphorbiacées (Euphorbia sp., Jatropha precox ), de Sesamothumnus (Pédaliacées).
L'adaptation de laplante à son très sévère milieu esttellequ'onpeutparlerde
<( complexe éco-biotique )>.
Or ce complexe se retrouve, presque identique, de l'autre côté du canal, Coffea
grevei et ses satallites tenant la place du C. rhamnifolia , complètement isolés aussi dans
un (<bush >> à Commiphora, parmi
les
Euphorbes aphylles,
les
DahZbergia
(Papilionacées) où la pluviosité descendà 300 mm, et où la durée de la saison sèche peut
atteindre et dépasser 8-9 mois. Ce complexe se présente comme coupé en deux par le
c e a l que j'ai qualifié, en 1982, de<( faille biologique>>.
Origine du Coffea subg. Baracoffea
D'après les géologues et paléogéographes,
d'importants
changements
géoclimatiques se manifestèrentenAfrique
à TOligo-Miocène,période
active du
volcanisme et de la formation du Rifi en f i q u e de l'Est. Il y eut régression rapide de la
grande forêt dense humide et le milieu subaride s'installa des deux côtés du canal. On
peut donc penser que c'est en rapport avec ces changement géo-climatiques qu'émerge le
Baracoffea à feuillescaduques.C'est à lafin de cette époque, auMiocène, que par
souduredesplaquesafricaine
et asiatique,laTéthysestpourlapremièrefois
interrompue : le passageenAsiedu
PsiZanthus pourrait être enrapportaveccet
évènement.On a parailleurs de nombreusesraisons de penserquele
centre de
diversfication, peut-être mêmed'origine,du
genre Coffea a été l'airekenyane. Le
Baracoffea , avec son mode de développement sympodial, semble bienêtre un survivant
des ancêtres du Coffea subg. Coffea , ancêtres qui auraient été sympodiaux, hygrophiles,
à feuilles persistantes, habitantla
grande forêt tropicale au Paléocène. Le mode
sympodial se retrouve chez PsiZanthus subg. Afrocoffea , sous-genre afr-icano-asiatique,
et aussi, mais à l'état accidentel, chezPsiZanthus subg. PsiZanthus, sous-genre strictement
africain.Chez
les ancêtres du Coffea et du PsiZanthus lesfleursdevaient
être
longistylées, à étamines exsertes.
Le Baracoffea ,moins spécialisé dans son développementque les autres espèces de
Coffea, puisque les inflorescences y sont terminales,a su cependant s'adapter aux milieux
xériques ; comme le PsiZanthus en Asie, il a fait montre à Madagascar d'une certaine
activité de spéciation.
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F L O U ANGIOSPERMIENNE MALGACHE
67
Le genre Coffea subg. Coffea
Les espèces de ce sous-genre, plus ou moins bien caractérisées,sont foisonnnantes
à Madagascar, et globablement forment untout relativement homogène. Elles' seraient en
rapport étroit de parenté avec celles de l'Mique orientale, thèse qui est évidente en ce
qui concerne le sous-genre Baracoffea , mais aussiles autres espèces.Ondistingue
cependant, dans une certaine mesure, des séries d'espèces. La présence de cdéine a été
mise en évidence chez certaines espècesde la série Verae A. Chev. comme : C. Zancijolia
A. Chev., à la différence desautres espèces malgaches.
Inversement, chez les espèces d'Afrique orientale, réputées produire de la caféine,
on a établi (HAMON et al., 1984 ; ANTHONY et al., 1989) que deuxd'entreelles, C.
pseudozanguebariae et C. salvatrix en étaient respectivement dépourvues ou très peu
productrices (cas aussi en Afrique duPsilanthus).
Ces discordances, sur le plan biochimique, ont été interprétées comme témoignant
de quelques échanges à double sens, anciens déjà, entre les espèces, à travers le canal
(ANTHONY, 1991). L'analyse en cours des chaînes métaboliques a permisd'allerplus
avant. Notamment, on a mis en évidence l'existencede deux chaînes assez complexes: 1)
les Coffea afi.icains (mis à part C. pseudozanguebariae et C. salvatrix ) offient une
chaîne
qui
aboutit à la
synthèse
de
grosses quantités de
caféine
et d'acides
chlorogéniques, 2) l'autre chaîne se caractérise parla production d'uncomplexede
composésdivers (ANTHONY, 1991).D'après ANTHONY, <( cette chaîneoriginaleexiste
chez 6 des 7 espèces malgaches analysées dans le sous-genre Coffea, ainsi que chez C.
pseudozanguebariae et C. salvatrix , et aussi chez les espèces du genre PszZanthus D.
Comment se fait-il qu'on n'ait pas encore analysé le Coffea subg. Baracoffea sous cet
angle?
CONCLUSIONS GENERALES
Le genre Coffea
La notion de transport à longue distance si souvent mise en avant pour expliquer
en partie la genèse du peuplement phanérogamique de Madagascar ne reqoit ici aucun
appui, puisque le genre s'est peut-être constitué dans l'aire kenyane dont Madagascar
faisait partie, au sens large, au Paléocène. La considération du foisonnement des espèces
du Cofjrea subg. Coffea parséries (8 d'après CHEVALIER),maisdansl'ensemble fort
homogène, amène à émettre l'hypothèse que Madagascar aurait été peuplé à partir de
quelques espèces, fondatrices de Coflea , peut-être 3 ou 4,datant des phases initiales de
la radiation autour du berceau kenyan. Etant donné les changements géo- climatiques et
biologiques qui sont intervenus au cours du Tertiaire, la très grande diversité des milieux
s'estaccentuée, et celadansunsous-continentisolé(faisantpartieduplateaudes
Mascareignes), permettant undéveloppementexceptionnel,en
<< vase clos D, de la
spéciation à l'intérieur du genreCoflea (CHARRIER,1978), y compris même (bien qu'à un
faible degré) dans le sous-genre Baracofjrea (originellement
monospécifique
à
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J.-F. LEROY
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Madagascar,selon
toute probabilité).La
totalité desespècesseraientdoncdes
endémiques d'âge variable, souvent relativement récentes.
On peut trouver, maisdansunecertainemesureseulement,beaucoup
de cas
comparables : les Erica en Afrique du Sud, les Orchidées à Madagascar, les Composées
à Madagascar, où presque toutes les espèces sont endémiques et relativement récentes,
etc.et même, à un toutautre degré, les Protéacées enAfrique du Sud(après le
démembrement gondwanien), etc.
Les genres Takhtajania et Ascarina
Il est sans doute d'une importance dont nous ne pouvons pas
encore mesurer toute
la portée, que Takhtajania (Magnoliales) et Ascarina (Chloranthales) subsistent à l'état
vivant et spontané à Madagascar. Ce sont deux genres dont il est établi que la lignée
existait à l'Aptien, par référence à deux preuves : la datation par des pollens fossiles, la
présence actuelle d'un représentant. 1) Ils témoignent du rôle joué par Madagascar dans
l'origine géographique et dans la phylogenèse initiale des Angiospermes au début
du
Crétacé. 2) Ils témoignent aussi de l'isolement actuel de taxons ancestraux à la suite de
l'extinction à l'échelleducontinentafi-icain(prouvéepar
des fossiles)de tout autre
représentant des familles (Wintéracées, Chloranthacées) auxquellesils appartiennent. Ces
genres confirment hautement l'immense appauvrissement africain au
cours du Tertiaire
(notamment Oligo-miocène ; les Wintéracées étaient encore représentées en Afrique du
Sud au Miocène).
Grâce à lasurvivancedecesplantes
(Takhtajania n'acependantjamais
été
retrouvé depuis 1909) on détient peut-être l'une des clés pour l'élaboration, au cours du
prochain siècle, d'une théorie générale de la genèse spatiale et temporelle des Plantes à
fleurs.
Dans le G survol >) sur la phytogéographiede
Madagascar (LEROY, 1978b)
l'interprétation des trois recherches présentées ci-dessusne pouvait être donnée.
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zyxwvuts
zyxw
zyxwvu
zyxwv
zyxwvut
Biogéographie deMadagascar, 1996 : 73-83
MALAGASYLENDO-AUSTRALO-MALESIANPHYTOGEOGRAPH"
CONNECTIONS
George E. SCHATZ
Missouri Botanical Garden, PO. Box 299, St. Louis, Missouri, 63166-0299, U.S.A.
USTRACT.- Despite the continuous close proximity
of Madagascar to Africa sinceits separation from
the continent ca. 165 MXA, the Malagasy flora exhibits a remarkably high
affinity with the Indoautralo-malesian florasfar to the east. Such phytogeographic connections
are especially prevalent among
easternhumidforesttaxa,
and representbothancientvicariance
that hasresulted in relictual
(Cretaceous) Gondwanan disjunctions, as well as continuous dispersal events across the Indian Ocean.
Threemajor patterns ofdispersaVvicariancemodalitycanbeidentified:
1) Cretaceousdispersalto
Madagascar with ensuing distributions from India (andor South Africa) across Antarctica to South
America and Australo-E. Malesia during the time
of the initial radiation of the angiosperms; 2) EoceneOligocene (and continuing to the present) dispersal to Madagascar (and Africa) from Laurasia andW.
Malesia viaIndia @re- and post-collision with Asia) along
t( Lemurian Stepping-stones)) in the western
IndianOcean; and 3) continuous(andrecent)longdistancedispersal(LDD)toMadagascar
as a
function of the prevailing easterly
winds and Indian Ocean currents.
KEY-W0RDS.- Madagascar, Indo-Australo-Malesian, Phytogeography, Vicariance, Dispersal
RESUME.- Malgré la proximité de Madagascar et de l'Afrique depuis leur séparation,
il y a quelques
165 millions d'années, la flore malgache montre unef i n i t é remarquable avec celles dela région Indoaustralo-malésienne très éloignéeversl'est. Ces relationsphytogéographiquessontparticulièrement
fréquentes dans les taxons des forêts humides de l'est de Madagascar
; elles représentent d'unepart une
vicariance anciennequi a entraîné des disjonctions reliques gondwaniennes (Crétacé) et d'autre part une
série continue de dispersionà travers l'Océan Indien. Trois modèles principaux de dispersionlvicariance
à Madagascarpeuventêtredistingués
: 1) Au Crétacéunedispersionquiaentraînédestypesde
répartition qui s'étendent de l'Inde (et/ou l'Afrique du Sud) jusqu'à l'Amérique
duSud et le région
australo-est-malesienne àtravers l'Antarctique,pendant la périodeinitialedediversificationdes
angiospermes ;2) Pendant 1'Eocène-Oligocène une dispersion encore actuelle et également africaine, de
taxons Laurasiens et ouest Malésiens via l'Inde avant et après son entré en collision avec 1'Asia par
l'intermédiaire d'îles (t< Lemurian Stepping-Stones B) situées dans l'ouest de l'Océan Indien
; 3) Une
dispersion à longuedistancecontinueetplusrécentedueauxvents
et auxcourrantsocéaniques
dominants de l'est.
MOTS-CLES.Dispersion
Madagascar,
Région
Indo-australo-malésienne, Phytogéographie,
Vicariance,
INTRODUCTION
zyxwvutsrqpo
As a former piece of the African continent that has remained in close proximity
throughout its evolutionary history, Madagascarwouldreasonablybeexpected
to
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
74
zyxwv
zyxwvutsr
G.E. SCHATZ
zyxwv
zyxwv
possess
biota
a
whose closest
aflinities
are African.
Recognition
therefore of
phytogeographicconnectionswithflorasfar
to the easthas attracted the interestof
botanists since the classic work of PERRTER DE LA BATHIE (1936). Subsequent workers
have adopted and refinedthe characterization of floristic af€inities by percentage generic
overlapwithinarbitrarilydelimitedgeographicunits
(tt elements B), amongwhich
<t Asian D, tt oriental D, <t paleotropical )),and <t austral )) have been utilizedto reflect the
easternailinities (HWERT, 1959;KOECHLINet al., 1972; DEJARDINet al., 1973).
However, as LEROY (1978)correctly pointed out, such analyses of relationship depend
upon taxonomic circumscription of genera rather than phylogenetic hypotheses,and fail
to addressprocessinhistoricalbiogeography.Thedistinctionmade
byAUBREVILLE
(1976)between
. <t Australo-Papoue )) as Gondwananelementsand
tt AsiaticoMalesienne )) as Laurasian elements set the stage for a more explicit discussion of the
historical patterns leading to modern-day relationships betweenthe floras of Madagascar
andIndo-australo-malesia. In that context,utilizing data fiom recent phylogenetic,
paleobotanical, and paleogeographic studies, 1 would like to illuminate fbrther what 1
believe to be the three major modes of dispersdvicariance between Madagascar and
lands to the east: 1) Cretaceous Gondwanan Relicts; 2) Eocene-Oligocene <tLemurian
Stepping-Stones D; and 3) Long Distance Dispersa1 (LDD).
CRETACEOUS GONDWANAN RELICTS
Paleomagnetic data from the westernIndianOceanhasfirmlyestablished
the
paleogeographic history of Madagascar (RABINowITZ et al., 1983). Figure 1 depicts a
schematic representation of Gondwanan land masses fiom the time Madagascar arrived
at its current position 121 MYA until the separation of Greater India fiom Madagascar
88 MYA(STOREY et al., 1995), bywhichtime the break-up of virtuallyall of the
individualGondwananlandmasseshadbegun.Throughout
the periodriftingwas
occurring both between AfricdSouth Americaand Greater Indidhtarctica, although
eachpairremainedwithin
close proximitythrough the end of the Cretaceous/early
Tertiasy. By 80 MYA, direct land routes between New Zealand andNew Caledonia and
AntarcticdAustralia had been severed (MILDENHALL, 1980); very slow rifiing between
AustraliaNew Guinea and Antarctica had also begun, but New Guinea did not emerge
above sea level until the late Eocene at which time Gondwanan elements first entered
(AXELROD
& RASEN, 1982). A dispersal pathway through Antarctica to South America
remained possible untilthe close of the Eocene (RAS?EN, 1979).
Thetimeperiodspanned
in Figure 1 isalso contemporaneous with the initial
radiation of the angiosperms. Insofar as Madagascarbegan to separate from f i c a
during the late Jurassic (165 MYA), it is probable that angiosperms were not present on
the island during mostof its slow raRing to its current position. Paleobotanicaldata from
Madagascar at this critical time period are scant. Palynomorphs fiom mid-Cretaceous
(middle Albian to late Cenomanian) samples near Ahtsiranana belong to the Gondwana
microfloral Province, dominated by bisaccate gymnosperms and ferns, but are lacking
angiosperms (HERNGREEN et al., 1982).
Another
Cenomanian
assemblage
fiom
Ankanotra is dominated by the conifer Classopollis; however, six different angiosperm
pollen types are present. Despite the lack of late Cretaceous data, it is reasonable to
assume that by the close of the Mesozoic, numerous angiosperm lines had established
themselves in Madagascar via either direct land routes through India from the south, or
by short distance dispersalacross water gaps.
PHYTOGEOGWHIC CONNECTIONS
zyxw
75
Whatneobotanicalevidence
therefore (aswell
as paleobotanical data fiom
elsewhere in Gondwana) points to the presence of Cretaceous Gondwanan relicts in
Madagascar? The break-up of Gondwana by
the end of the Cretaceous would have
resulted in vicariance in basal angiosperm lineages, and thus, relationships today would
be manifest at higher taxonomic levels(VAN STEEMS, 1984). Modern distributions would
beessentially
austral and/orcoolmesic(pre)montane:
South America,extendmg
northward along the Andes into Central America; M c a , especially cooler upland East
Afi-ica (with survival into the Miocene and then extinction in South Africa (COETZEE
&
MULLER, 1984)); Madagascar; and Australo-malesia east of Wallace's line,
i.e., Australia,
New Caledonia,New Guinea, and New Zealand. The possiblity of << Noah's Ark )) rafting
on India, and therefore the presence of relicts on the granitic islands of the Seychelles
and IndidSri Lanka, as well as then subsequent dispersal into W. Malesia must also be
considered (a scenario
rejected
by R
A
w & AXELROD,1974). Mid to late
Cretaceous/early
Tertiary
floras
from
Antarctica,
Australia
and
New Zealand
(BIRKENMAJER & ZASTAWNIAK, 1989; BURGER, 1993; DETTMAN, 1989; DETTMAN&
JARZEN, 1990; MILDENHALL, 1980)confirm the notion of a subhumidmesothermal
climate across Antarctica,which
supported a broad-leaved forest withnumerous
angiospermpollen types. Spacepermits the discussionofonly
a fewexamples to
illustrate the distribution patterns above:
zy
zyx
zyx
Fig. 1. Schematic representation of Gondwanan land masses during initial Cretaceous radiation
of the angiosperms,between the time of arriva1 of'Madagascar atits present position(121
M A ) andthe time of separation of GreaterIndiafromMadagascar
(88 MYA).
Throughout the time period, rifting is occurring between both AfiicdSouth America and
Greater IndidAntarctica, although each pair remains within close proximity at the end of
the period. India is also shown (broken border) after collision with Asia (45 M A ) , at
which point a direct link with W. Malesiaisestablished.
Abreviations: MADAG =
Madagascar; N.C. = New Caledonia; N.G. = New Guinea (submerged until late Eocene);
N.Z. = New Zealand.
zyx
Proteaceae: The studies of JOHNSONand BRIGG~
(1981)haverevealed
two
independent relict lines of Proteaceae in .Madagascar. Isolated dioecious Dilobeia (2
76
zyxwvutsrqp
zyxwvu
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zy
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zyxw
G.E. SCHATZ
spp.), the solemember of subtribeDilobeiinaeappears to be sister to the subtribe
Cenarrheninaeconsisting oftwo monotypicgeneraonTasmania
(Agastachys and
Cenarrhenes), two genera endemic to New Caledonia (Beaupreopsis (1 sp.) and
Beauprea (12 spp.; with fossil distribution in Australia and New Zealand)), and a more
xeric taxon Symphionema (2 spp.) in N.S. Wales. From a base number of x = 14 for
subfamily Proteoideae, chromosomalevolutionindicatesaneuploid
reductions from
Cenarrhenes (x = 14) to Agastachys (x = 13), Beauprea and Beaupreopsis (x = 1l), and
S'mphionema (x = lO), as well as polyploidy inDilobeia (x = 24).
Subtribe Hickbeachiinae of subfamily Grevilleoideaeis comprised of Malagasia (1
sp.) inMadagascar, Athertonia (1 sp.) and Hicksbeachia (2 spp.) in N.E. Australia,
yirotia with 6 spp. probably endemic to New Caledonia (plus 1 sp. doubtllly placed in
the genus fromQueensland),and
Heliciopsis with 7 spp. restricted to W. Malesia.
Relationships among the genera are not fùlly resolved, but if Malagasia is most closely
related to Heliciopsis as suggested by JOHNSONand BRIGGS(1981), then one could
propose rafting of the ancestors of Heliciopsis on India, dispersal into W. Malesia, and
subsequent extinction in India.
BasalApiales: Recent molecularsystematicstudies by PLUNKETT
(1994,pers.
comm.)andPLUNKETT et al. (1995) suggest aplacement for the Malagasy endemic
Melanophylla (8 spp.) at the base of the Apiales among the genera Aralidium (1 sp., W.
Malesia), Toricellia (3 spp. E. Himalayas to W. China),and Griselinia (6 spp., New
Zealand and Chile), al1 of which have been recognized at the family level. Whether they
constitute a clade is still unresolved insofar as several shared indels (insertioddeletion
events)within the matK chloroplast gene are plesiomorphicandalsosharedwith
outgroup Cornales. Nevertheless, Melanophylla may be closest to Aralidium, reflecting
possible rafting on India for their common ancestor as well
as for Toricellia, and, in
addition, an austral dispersalfor Griselinia [(first appearancein New Zealand in Miocene
(MILDENHALL, 1980)], a scenario
potentially
analogous
to the Hicksbeachiinae
(Proteaceae).
Monimiaceae: The studies of LORENCE (1985) and PHlLIpsON (1987) have shed
light on the relationships of Malagasy region Monimiaceae.
Hortonia (2 spp., Sri Lanka),
Peumus (1 sp., Chile), Palmeria (14 spp., NewGuinea(mostly),
E. Sulawesiand
Australia), and Monimia (3 spp., Mascarenes) appear to be the most primitive members
of the family (although not necessarily forming a clade), suggesting rafting on Greater
India for Hortonia, and extinction of the ancestors of Monzmia in Afik"dagascar
given the ages of Mauritius (7.8 My) and Réunion (2 - 3 MY). Decarydendron (3 spp.)
and Ephippiandra (8 spp.) (both endemic to Madagascar) and Tambourissa (Ca. 50 spp.,
Madagascar and Mascarenes) are members of tribe Hedycaryeae, which also includes in
E. Malesia: Hedycarya (11 spp., New Caledonia(mostly), New Zealand, Australia to
Fiji), Kibaropsis (1 sp., New Caledonia), and Levieria (9 spp., Oueensland, New Guinea
to Sulawesi), and in Mica: Xymalos (1-3 spp., from Sudan to S.Africa and E. Congo,
disjunct on Mt. Cameroon and Bioko, occurring from 900
- 2700 m).
Hamamelidaceae: The distribution of subtribe Dicoryphinae mirrors that of the
Hedycaryeae (Monimiaceae). Unique tetrasporangiate anthers that dehisce by a single
valve per theca constitute a synapomorphyfor Trichocladus(3-5 spp., mid-altitudeE./S.
Mica), Malagasy
endemic
Dicoryphe (13
spp.),
and monotypic Noahdendron,
Neostp.earia, and Ostrearia in N.E. Australia @NDRESS, 1989a,b). Similarunivalvate
antherdehiscence,albeitwitha
reduction to only onelocule per theca isknown in
zyxw
zyx
zyxw
zyxwv
zyx
zyxwvuts
PHYTOGEOGRAPHICCONNECTIONS
77
Archamamelis fiom the Upper Cretaceous of Sweden (ENDRESS
& FRIIS, 199l), as well
as modern-day Hamamelis, indicating an early LaurasidGondwana Split inthe family.
DidyrnelaceaelSchizocolpus:Recent molecular data suggest that the affinities of
the Malagasy endemic Didymeles (Didymelaceae) are with the Buxaceae (M. CHASE,
pers. comm.). Distinctive, unique pollen (3-zonocolporate7with 2-orate, operculate colpi
andareticulate,columellate
tectum withspinulosemuri)haspermittedunequivocal
identification of the fossil
pollen
Schizocolpus
murlinensis
as
Didymelaceae.
Schizocolpus is known from the Paleocene to Oligocenealong the now-submerged
Ninety East Ridge (KEMP& HARRIS, 1977), the Paleocene to lower Eocene of New
Zealand (MILDENHALL, 1980)and the middle Eocene GippslandBasin of Australia
(STOVER& PARTRIDGE,
1973), indicating a formerly much larger late Cretaceous/early
Tertiary distribution.
Additional probable or possible late Cretaceous/early Tertiary Gondwanan Relicts
in Madagascar (or the Mascarenes): Podocarpus (Podocarpaceae); Ascarina
(Chloranthaceae); Takhtajania (Winteraceae); some Annonaceae (howevernot an austral
dispersal, but rather an early southern Laurasian/N. Tethys dispersal andlor rafting on
India);
Myristicaceae;
Cinnamosma (Canellaceae); Beilschmiedia,
Cryptocarya
(Lauraceae); IZex (Aquifoliaceae); SyzygiundEugenia (Myrtaceae); Pittosporum
(Pittosporaceae); Weinmannia (Cunoniaceae); ElaeocarpzdSloanea (Elaeocarpaceae);
Brexia (basal Celastrales); Lilaeopsis (Apiaceae); Protium (?) (Burseraceae) and other
basal
Sapindales,
i.e., Rutaceae/Sapindaceae (Cossinia (?) (Sapindaceae) - 1sp.
Mauritius,
spp.
3
New Caledonia); KaZQhora (?) (Kaliphoraceae);
some
Menispermaceae (?) (Burasaia,Spirospermum,Strychnopsis);
sorneClusiaceae (?)
(Garcinia, Symphonia,with Montrouziera in New Caledonia);Arthropodium (Liliaceae);
Cohnia (?)(Agavaceae) - 1 sp. Mauritius, 2 spp. New Caledonia; Arecaceae: Borasseae
(Borassodendron raftingonIndia?); Beccariophoenix,Voanioala (Butiinae); Ravenea
(Ceroxyloideae); Orania (Oraninae);Iguanurinae (?) (27 genera mainly E. Malesia;
Dictyosperma (Mauritius), Bentinckia (S. India));
absent
Madagascar,
in
Oncospermatinae (Oncosperma - Sri Lanka to W. Malesia;absentinMadagascar,
5
genera endemic to Seychelles,2 to Mascarenes); Fandanus (?) (Pandanaceae);some
bamboos (?).
.'
zyxwv
EOCENE-OLIGOCENE
<< LE-
STEPPING-STONES >>
Calling attention to a distributional pattern that included (Africa)/Madagascar, the
Seychelles, (India)/Sri Lanka and W. Malesia, VAN S~EN'IS(1962), in his now infamous
paperon the land-bridgetheory, asserted that << there musthavebeen
an isthmian
connection between MadagascarandCeylon
over the Seychelles-Comoresbank >)
operating during the middle to upper Cretaceous, which he named "Lemuria". Modern
understanding of the geological history of the Indian Ocean refbtes both the timing and
existence of such direct
a land
route (MCKENZIE& SCLATER, 1973),but
the
distributional pattern nevertheless still stands, and for some taxa also includes China,
Japan,and E. Malesia.Sucha pattern often involvesclosely-relatedspeciesin,and
around the periphery of, the IndianOceanandAfrica. As Indiaassumed its current
position fiom the early Eocene onward, global sea levels were dropping, with a marked
regression at the RupellianKhattian boundary during the .Oligocene, Le., Ca. 30 MYA
(HAQ et al., 1988). At that time, significant portions of the ChagoslLaccadive Plateau
and the contiguous (at that time) Mascarene Plateau (including
the Seychelles Bank,
zyxwvu
7s
zyxwvu
zyx
zy
zyxwv
zyxwv
zyxw
G.E. SCHATZ
which encompasses over50,000’km2now at an average depthof 75 m) could have been
emergent, and served as stepping-stones for dispersal of essentially Laurasian (mesic)
elements between LaUrasin. Malesia and Africa/Madagascar via IndidSri Lanka as
depicted in Figure 2. As such a dispersal track coincides with the << Lemuria )) landbridge of van Steenis, 1 propose that it be named the <(Lemurian Stepping-stones D.
Xericaffinitiesbetween
Madagascar andIndia (e.g., Commiphora (Burseraceae),
Delonix (Fabaceae), Moringa (Moringaceae)) are best explained by overland migration
through N.E. AfricdArabian Peninsula, and do not provide additional support for the
(( Lemuria
land-bridge >) as WILD (1965)suggested.Although
the stepping-stone
pathway may only have begunoperating during the Eocene, there is no reason to believe
that it has not remained active to the present day (Madagascar to Seychelles - 1,000 km;
Seychelles to India - 2,600 km), or that migration has not also occurred in an eastward
direction [(e.g., Brexia (Brexiaceae), Grisollea (Icacinaceae)].
Alangium and nacolusa: Paleochorological analysis of Alangiurn (Alangiaceae)
and Anacolosa (Olacaceae) (KRUTZSCH, 1989), both originally Laurasian elements that
are now
restricted
to Mrica/Madagascar/Asia s.I., supports the stepping-stone
hypothesis. Pollenof Anacolosidites (=Anacolosa) and Alangium first appear in India in
the upper Eocene, although the former isnow absent there. Wlth regard to Anacolosa in
Madagascar, the two species differ markedly:A. pervilleana is a deciduous small-leaved,
small-fruitedspecies in the dry West, whereas A. casearioides is an evergreen, largeleaved, large-fruited species in humid sublittoralforests along the northeast Coast. Insofar
as Anacolosidites is known from the Miocene of eastAfrica,itispossible
the two
Malagasy species arrived by different routes. The pollen study of Alangum by REITSMA
(1970) suggests acloserelationship of dioeciousMalagasy A. grisolleoides with A.
barbatum in India, and reveals that African A. chinense possesses a distinct and possibly
more advanced pollen than the rest of A. chinense, suggesting divergence after an early
(Eocene-Oligocene) arriva1 in Africa. The presence of A. salvgolium in the Comores on
Mayotte (3.65 - 5.4 M Y ) and Moheli (1.5 M Y ) must be a more recent dispersal.
Canarium denticulatum Group: The revision of Canarizrm (Burseraceae) by
LEENHOUTS
(1959) identifies a group of related species (((denticulatum Group D)that
include:endemicspecies
on the Andamans (C. manii), Sri Lanka (C. zeyZanicum),
Mauritius (C. paniculatum), as well as C. mahgascariense in Madagascar and E. Africa
(hrther taxonomic work is needed in Madagascar to delimit additional species within
highlyvariable (( madagascariense D), and C. schweinfurthii in C . and W. Mica. A
combination of both primitive and advanced features in C. schweinfurthii suggest long
isolation from the rest of the group. On 7.8 M Y Mauritius, C. paniculatum probably
represents a recent dispersal fi-om Madagascar.
Dillenia Amplexicaul
Group:
The revision
of
Dillenia (Dilleniaceae) by
HOOGLAND
(1952) recognizesabasicdivisionwithin
the genus on the basis of the
presence/absence of anamplexicaulpetiolarwing.
Both R. triquetra, present in
Madagascar and Sri Lanka, and D.ferrugiken, endemic to the Seychelles, possess the
winged petiole. Shared distribution of D. triquePa between Madagascar and Sri Lanka
implies a more recent dispersal.
TheWesternSpecies
of Nepenthes: Paleochorologicalanalysisreveals
that
Nepenthes was originallyaLaurasianelementsurvivingin
Europe into the lower
Miocene, at the same time as it arrived in Borneo (KRUTZscH, 1989). The small seeds of
Nepenthes are undoubtedlyeasilydispersed,andonecouldenvision
long distance
dispersal fi-omMalesia to Madagascar.Nevertheless, SCHMID-HOLLINGER
(1979) has
zyx
zyxwv
CONNECTIONS
PHYTOGEOGRAPHIC
zyxwv
zyxw
zyx
zyx
79
suggested that the Western Indian Ocean species of Nepenthes (A? distillatoria - Sri
Lanka; A? pewillei - Seychelles; N nzadagascariensis and N masoalensis - Madagascar)
form a closely-related group, implying a single initial dispersal eventfiom Malesia.
LAURASIA
z
AFRICA
-
G
1
zyxwvu
zyx
Fig. 2. Schematic representation of migration pathways active during Eocene/Oligocene after
India has attained close proximity to Asia, through to post-collision (and continuing to
present),a period during whichsea-levelswere
dropping. Mesic Laurasian and W.
Malesian elements enter Madagascar/Africavia India and {( Lemurian Stepping-Stones )) in
the W. Indian Ocean (emergent portions of the Chagos/Laccadive Plateau and Mascarene
Plateau including the Seychelles). Xeric elements are exchanged between N.E.
AfncdArabian Peninsula and Laurasiahdia and may
disperse
to dry western
Madagascar. Thicknessof arrow represents probability of dispersal.
Additional
possible
examples
of
Lemurian
Stepping-Stones
))
dispersal:
Anisophyllea (Anisophylleaceae); Fernandoa (Bignoniaceae);someClusiaceae
(?) Calophylum; sorne Euphorbiaceae (?)- Claoxylon, Macaranga; Homalium, Scolopia
(Flacourtiaceae); Hugonia Wugoniaceae); Foetidiu (Lecythidaceae); Leea (Leeaceae);
Medinila, Memecylon (Melastomataceae); Turraea (Meliaceae); Streblus (Moraceae);
Ardisia (Myrsinaceae); Paropsia (Passifloraceae); Gaertnera, Ixora, Psychotria,
Pyrostria (Rubiaceae).
LONGDISTANCE
DISPERSAL
(LDD)
The differencebetween stepping-stone dispersal and long distance dispersal
GDD)
is only a matter of distance, which isjust one of the factors'contributing to probability of
dispersal; the former might also be described as short to medium distance dispersal. Any
80
zyxwvutsrq
G.E. SCHATZ
zyxwv
dispersal across a fi-agmented space is rendered more probable when a taxon possesses
anadded degree of vagility(small,resistant,aerodynamic,
or buoyantdisseminules),
and/or time. That dispersal over especiallylongdistanceshas occurred isundeniably
proven by the many Asian taxa that have reached the Hawaiian Islands in recent history,
to
adistance of 8,000 k m . As R A n N (1979)noted, the distancefromAustralia
Madagascar is only about 2/3 (5,400 km) of that fiom Asia to Hawaii, and both source
and target have existed for an extremely long time. Prevailing easterly winds and ocean
currents in the Indian Oceanfbrther increase the probability for LDD from Malesiato the
westernIndianOcean (RENVOISE, 1979).Accepting the fact that LDD ispotentially
continuously occurring, impliesthat it has undoubtedly occurred recently, as is witnessed
by dispersal to the Young volcanicMascarenes [(e.g., aphyllodic Acacia ofcertain
Australian afE*mity (BELL & EVANS,1978, Who neverthelessconclude a formerland
connection between Australia and Mauritius)].
Despite extrinsic directional forces, LDD is often stochastic in nature, and more
oRen that not results in a highly imbalanced distribution. Two widespread species
of
Barringtonia (Lecythidaceae) are among a long listof mangrove and littoral species (the
Indo-Pacific Strand flora) to have reached Madagascarby ocean dispersal. Nevertheless,
the distributions of B. asiatica and B. racernosa in the western Indian Ocean contain a
random component: B. asiatica is present on Mauritius, but not on Réunion, and has
failed to reach the E. African Coast; B. racernosa has reached the E. African Coast, but is
not present in the Mascarenes; both are present in the Seychelles (PAYENS,1967). To
some extent the distributions reflect differing ecological preferences (B. asiatica on sand
just above the tide line; B. racernosa in estuarine habitat), but there is also a stochastic
element. StrongyZodon Pabaceae) includesawidespreadspecies,
S. Zzcidus, thathas
reached Hawaii and Tahiti (HIJANG, 1991). In the western Indian Ocean, S. lucidus is
present only on Réunion, although Madagascar also harbors a distinct section Craveniae
with two species,indicative of an earlierdispersalevent.Additionalexamplesof
imbalanceddistributionsinclude: GZuta (Anacardiaceae) - 1 sp. Madagascar, 28 spp.
Malesia; Hibbertia (Dilleniaceae) - 1(variable)sp.Madagascar,
> 100 spp. Malesia,
centered in Australia;Keraudrenia (Sterculiaceae) - 1 sp. Madagascar, 8 spp. Australia.
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zyxw
zyxwvuts
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CONCLUSIONS
As disjunct outliers of the current Indo-australo-malesian flora, those Malagasy
humid forest species whose affinitiesliefar
tothe eastpossessespecially
high
information content, and therefore increased conservation value (VANE-WRIGHTet al.,
1991).Barring the discovery of fossilevidence of formerdistribution (COETZEE&
MULLER, 1984),
extant
taxa provide Our
only
rneans
of constructinghistorical
biogeographic hypotheses. From a phylogenetic standpoint, relict taxa constitute long
basalbranchescritical
for understandingbothingroup,andbroader,higherlevel
outgroup relationships.Extinctions of outlyingtaxahave greater biogeographic (and
possiblyevolutionary)consequencesthanextinctions
of core-area taxa, although,of
course,neitherisdesirable.
Just as the Malagasylanguageand customs continue to
reveal the S.E Asian origin of the Malagasy people, let us hope that the Malagasy flora
will also retainits far eastern character.
PHYTOGEOGRAPHC CONNECTIONS
81
zy
ACKNOWLEDGEMENTS
zyx
1 wish to dedicate this paper to Professor Hugh H. Iltis, Who fostered my interest
in phytogeography. 1 thank A. Le Thomas for translating the abstract, P.P. Lowry II for
many stimulatingdiscussions,and
the peopleofMadagascar for welcomingvazaha
scientistswith
such openarms.
Work in Madagascarwascarried
out through
collaborative agreements withthe Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza and the
Département de Recherches Forestières etPiscicoles, FOFIFA. I amgratefùl to the
Government of Madagascar (Direction desEaux et Forêts) and the Association National
pour la Protection des Aires Protégées for courtesies extended, and to the John D. and
Catherine T. MacArthur Foundation and the Liz
Claiborne
and
Art Ortenberg
Foundation for financial support of activities in Madagascar.Thisresearchwas
conducted while holdingNSF grant DEB-9024749.
zyxwvutsr
zyx
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :85-94
GEOGRAPHIC RELATIONSHIPS OF MALAGASY ANNONACEAE
Annick LE THOMAS & James A. DOYLE
Laboratoire de Phytomorphologie EPHE, Museum national d'Histoire
75005 Paris, FRANCE
naturelle, 16 rue Buffon, F-
Section ofEvolution and Eeoloa, University of Calijornia, Davis, CA95616,U.S.A.
ABSTRACT.- The pantropical family Annonaceae (130 genera) is relatively poorly represented in
Madagascar,withonlyninegenera.Acladisticanalysis
of the principalgeneraorgroups
of
Annonaceae, using 78 macro- and micro-morphological characters, allows the Malagasy taxa to be
placed in major lines of the family. It confirms the primitive character of the one endemic genus,
Ambavia, which is near the base of the family and belongs to a small clade with other members
in South
America, Africa,and Asia, suggestingan early origin when exchanges between Laurasia and Gondwana
were still easy (Early Cretaceous?).Isolona (Africa, Madagascar) andAnnona (Africa, America), which
are nested among other African-American groups,
may be derived froma radiation in Africa and South
America when the South Atlantic was narrower (Late Cretaceous?). The Asian-Malagasy
PolyaZthia
group is nested among American malmeoids, ).) suggesting an African-South American origin followed
by dispersal to Madagascar and then Asia, perhaps bywayof India (Early Tertiary?). Avtabooys,
Uvaria,and Monanthotaxis, African-Asian genera related to African-South American taxa, and the only
pantropical genus, Xylopia, linked with Cananga (Asia) and Neostenanthera (Africa), may have had a
similar history.
KEY-W0RDS.- Annonaceae, angiosperms, phylogeny, biogeography, Madagascar
RESUME.- La représentationde la famille pantropicale des Annonaceae (130 genres) est relativement
faible à Madagascar, avec seulement9 genres. Une analyse cladistique des principaux genres ou groupes
d'Annonaceae,utilisant 78 caractèresmacroetmicromorphologiques,permetdesituerlestaxons
malgaches dans les grandes lignées de
la famille. Elle confirme le caractère primitif du seul genre
endémique, Ambavia, qui est proche dela base dela famille et appartientà un petit clade dont les autres
membres se trouvent en Amérique, en Afrique et en Asie, suggérant une origine ancienne quand les
échanges entre la Laurasie et le Gondwana étaient encore faciles (Crétacé idérieur?). IsoZona (&Omalgache)et Annona (afro-américain),quisontentourésd'autresgroupesafro-américains,seraient
dérivés d'une radiation en Afrique et en Amérique du Sud lorsque l'Atlantique Sud était plus étroit
(Crétacé
supérieur?).
Le
groupe
asiatico-malgache
du
genre
Polyalthia se
situe
parmi
les
<< Malmeoïdes D américains, impliquantune origine afro-américaine suivie d'une dispersion de l'Afrique
en Asie,
peut-être
par l'intermédiaire
de
l'Inde
(Tertiaire
inférieur?).
ArtaboQs, Uvaria et
Monanthotaxis, genresafro-asiatiquesapparentés
à destaxonsafro-américains,
et le seulgenre
pantropical, Xylopia, lié à Cananga (Asie) et à Neostenanthera (Afrique), pourraient avoir une histoire
comparable.
MOTS-CLES.- Annonaceae, Angiospermes, phylogénie, biogéographie, Madagascar
zyxwvutsrqpo
In: W.R. LOURE,NÇO (Cd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
86
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A. LE THOMAS &. J. A. D O n E
zyx
zyxw
INTRODUCTION
Annonaceae are the most diverse family of primitive angiosperms, with about 130
genera and 2500 species. Except for two related North American genera (Asimina and
Deeringothamnus), the family is entirely tropical and characterized by a high level
of
continental generic, endemism. Most of the nine genera recognized in Madagascar also
occur in f i c a and/or Asia,suchas
PoZyalthia,Artabotrys, Isolona,Uvaria, and
Monanthotaxis, which are widely distributed inthe various forest types of the island, and
the introduced Asian genus Cananga (ylang-ylang). Xylopia, represented by about 25
species, is the only pantropical genus in the family, whereas the one species of Annona
establishes an Afi-ican-American connection. The only endemic genus is Ambavia, which
includes two species of trees or shrubs inthe eastern forest (LE THOMAS, 1972).
There haslong been little agreement on classificationof the Annonaceae, especially
at higher taxonomic levels. Since the 1 9 7 0 ~
palynological
~
studies have led to important
progress. Based on astudy of the entire family, usinglightandscanningelectron
microscopy, W ~ K E (1971)
R
proposed an informal classification, in which he postulated
that the Malmea tribe, which has monosulcate pollen with columellar exine structure,is
most primitive. From this group he derived several evolutionary trends, particularly two
independent lines making up the Fusaea and Annona subfamilies, both of which have
pollen in tetrads, but which differ in exinestructure. Despite the diversity of the family in
Asia, he placed its origin in tropical America because of the greater number of lines in
that region, includingthe putatively primitiveMalmea tribe.
Subsequent ultrastructural studies by LETHOMASandLUGARDON(1974),
emphasizing the f i c a n genera, revealed that the manypollen types describedby
W L m R (1971) as microtectate )) actuallyhavegranularexine
structure. Based on
comparisons
with
other Magnoliidae
and
with
gymnosperms,
they
interpreted
monosulcatepollen with granular structure as mostprimitive. The concentration of
granular monosulcates in f i c a led LE THOMAS (1980/81) to propose that the family
originatedin the Afi-ican-SouthAmericanregion,which
constituted one province
(Northern Gondwana)in the Cretaceous.
To test these hypotheses, we undertook acladistic(parsimony)analysis of the
Annonaceae, using 11 pollen characters and 68 other macro- and micro-morphological
characters, and including other Magnoliales as outgroups. Our first analysis (DOYLE&
LE THOMAS, 1994) emphasizedthe importance of pollen characters for phylogeny of the
familyand confirmed the mainconclusions of W ~ D R
(1971) and LE THOMAS
(1980/81) on pollenevolution,especially the view that the primitivepollentype is
granular and monosulcate, as in the basal genus Anaxagorea, and tetrads are derived. A
more recent study,in which we added the Afi-ican genera Mkilua and Afroguatteria, led
to similar results,but with some changes inthe relationships among major clades
(DOYLE
& LE THOMAS,1995), most notablythat the main tetrad groups represent one linerather
than two.
In LE THOMAS and DOYLE (1999, we presented a scenario for the geographic
history of Annonaceae, basedon a comparison of the results of Our first analysis withthe
geographic distributions of the genera studied. We hypothesized that the basal Split into
Anaxagorea and the rest of the family occurred at a time when exchanges between
Laurasia and Gondwana were stilleasy(EarlyCretaceous). Anaxagorea, as the only
genus found in both Asia and the American tropics, would the sole descendant of a
Laurasian line, whichmore recently migrated from Central Americainto South America.
W A G A S Y ANNONACEAE
87
zyx
Since the basal lineages inthe rest of thefamily are Afi-ican and/or SouthAmerican, they
would be derived fiom a Gondwanan line. This line radiated Afi-ica
in
and South America
during the Late Cretaceous, when the South Atlantic was still narrow enough to permit
EarlyTertiary,as
the Tethysbecamenarrower,several
exchange of taxa.Inthe
Gondwanan groups dispersed into Asia and Australia.
In the present study, we evaluate the phytogeographic relationships of Malagasy
Annonaceae by concentrating on those characters that determine their position in the
general phylogenetic scheme and
the geographic distributionsof related groups.
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zyx
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MATERIALS AND METHODS
This analysis is based onOur most recentdata set (DOYLE & LE THOMAS, 1995). It
includes 42 taxa of Annonaceae, which represent a global sampling of groups forwhich
exine structure is known, and 79 characters, 51 binaryand 28 multistate.Character
definitions and the data matrix were published in DOYLE and LE THOMAS (1994,
1995).
Treeswere constructed using the program PAUP (SWOFFORD, 1990).Characters
supporting the various clades were studied with MacClade (MADDISON & MADDISON,
1992), which allows one to visualize the evolution of characters on a previously defined
tree and to assess their importance in the recognitionof groups.
Kl3SULTS
Our analysis yielded60 most parsimonioustrees of418 steps. These representtwo
<< islands )) of 36 and 24 treeseach, which differ primarilyin whether the groupsbetween
Polyalthiastuhlmannii ana Annickia (includingmostof
the << malmeoids >) with
columellar monosulcate pollen) constitute a monophyletic group (island1)
or a
paraphyletic series of lines (island 2) (DOYLE & LE THOMAS,1995). For simplicity, Our
discussion of the Malagasy genera will concentrate on island 2, illustrated in figure 1.
Phytogeographic implicationsof the other islandare essentially identical.
The three basal lines consist of Anaxagorea, three genera called the ambavioids,
and Greewayodendron. In contrast to Our first analysis (DOYLE & LE THOMAS, 1994),
Artabotrys andthe groupswith columellartetrads no longer Split off near the base of the
tree, just above the ambavioids, but are directly associated with the columellar-sulcate
<< malmeoids, )) with the &can genus Annicha acting as a link The xylopioids (with"
granular tetrads) and the uvarioidsnolonger constitute a separate linebutrather a
derived group within the annonoid clade in a new, extended sense. This implies that, in
this case, granularstructure is derived (a reversal),as are thesingle pollen grains of most
uvarioids. The groups with columellar tetrads now consist of two lines, one being the
Annona group, the otherincluding al1 the other genera, whichwe cal1 the asirninoids.
88
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A. LE THOMAS & J. A. DOYLE
Annonoids
f
Amba
--
Mal meoids
I
Asiminoids
Uvarioids
Xylo
I
n
-
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Fig. 1. Representative most parsimonious cladogram of Annonaceae and related Magnoliales
(island 2), showing the distribution of the infratectal structure character, with sketches of
the principal pollen types.
DISCUSSION
Ambavia
The near-basal position of this endemic Malagasy genus (LE THOMAS,1972) is
supported both by pollen characters - monosulcate with granular exine structure, nexine
consisting of one or two lamellar foliations, asin Anaxagorea - and by several primitive
macro-morphological features. The stamens are not laminar, as they are in Anaxagorea
and other Magnoliales, but the connective is still prolonged, rather than peltate as in
most other Annonaceae. The endosperm ruminations are thick and irregular, also like
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MALAGASY ANNONACEAE
89
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zy
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those of Anaxagorea and other families of Magnoliales, whereas above the ambavioids
they become spiniform. Another primitive character state is the sessile stigma, although
this reappearsas a reversa1 inthe annonoids.
In the ambavioidclade, Ambavia islinkedwith
Cleistopholis (Africa)and
Tetrameranthus (South America), which sharethe same unusual chromosome numberof
n = 7 (MORAWETZ & LE THOMAS, 1988), as does the Asian genus Mezzettia. Mezzettia
was not included in Our analysis because of lackof pollen ultrastructural data, but it has
several non-palynological features that suggest it also belongs here (two ovules, three
integuments, thick ruminations). Each of these small genera has specializations that are
rare or unknown elsewhere in the family (monosulcate pollen with reduced proximal
exine in Anzbavia, tetramerous flowers and spiral phyllotaxy in Tetrameranthus,reduced
inner petals in Cleistopholis, one carpe1 inMezzettia). The highly disjunct distribution of
the four ambavioid genera, each endemic to one tropical region, suggests a very ancient
origin, a view expressed for Ambuvia by DEROIN and LE THOMAS (1989).
It is possible
that their disjunction dates from the same period as the Split into Anaxagorea (Asia,
America) and the rest of the family (Early Cretaceous?) (LE THOMAS& DOYLE,1995),
and that Mezzettia is an ancient Laurasian line, like Anaxagorea. However, because of
the presence of ambavioids in Africa and Madagascar, we cannot rule out an AfricanSouth American radiation followedby dispersa1 of the ancestors ofMezzettia to Asia, as
postulated for the following groups.
PoIyaldlzia
This genus, which is particularly diversein Asia, includes about 150 species, 18 of
which occur in Madagascar (ScHATZ & LE THOMAS, 1990). Our results imply that
Polyalthia is highly polyphyletic. Mostof the Malagasy species, whichare clearly related
to the Malesian Polyalthia hypoleuca complex (ROGSTAD
& LE THOMAS, 1989), have
columellar monosulcate pollengrainsthatdistinguishthemfi-om
the other groups of
Polyalthia (including Greenwayodendron)and associate them with the main group of
G malmeoids, D which are basically American. They also resemble related (( malmeoids ))
anddifferfi-om most or al1 other Polyalthia groups in their leafvenation(straight
secondary veins, reticulate tertiaries), concave receptacle apex, and glass-like endosperm
(VAN SETTEN& KOEK-NOORMAN, 1992).
The relationshipof the columellar-sulcate Polyalthia group with the a malmeoids ))
suggests that it originated in Africa-South America duringthe inferred Late Cretaceous
radiation of the bulk of the family (LE THOMAS
&. DOYLE, 1995) and dispersed first to
Madagascar, then to Asia, perhaps carried by the northward movement of India. This
hypothesis implies that ancestors of the Malagasy Polyalthia group formerly existed in
M i c a but went extinct, like several taxa known fi-om the Tertiary of South M i c a but
now restricted to Madagascar (COETZEE
& MULLER,1984).
Artabotrys
This large African-Asiangenus,with
about 100species, is remarkable for its
lianescent habit and leaf-opposed inflorescences, with the axis modified into a flattened
hook for climbing. In Madagascar, Artabotrys isrepresented byonlysixspecies
90
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zyxwv
zyxw
A. LE THOMAS & J. A. DOYLE
zy
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z
(CAVACO& KERAUDREN, 1958). According to Our analysis, it serves as a link between
the << malmeoid )) groups with columellar-sulcate pollen and the huge annonoid clade
(Annona group, asiminoids, xylopioids, uvarioids), which has round, inaperturate pollen,
originally in tetrads. It is more primitive than the annonoids in having single (monad)
pollen, with a vestigial sulcus and no reductionthe
of proximal exine,but it is linked with
them in having round rather than boat-shaped monads. This connection is strengthened
by multiple foliations in the basal exine layer and lamelliform endosperm ruminations,
both synapomorphies that appear at this point onthe cladogram.
Isolona
This genus, represented by some 20 species in M i c a and five species endemic to
Madagascar
(CAVACO & KERAUDREN, 1958),
is
remarkable
for its unilocular,
parasyncarpous gynoecium, a synapomorphy with the African genus Monodora. Fused
petalsassociate these two genera with Hexalobus, and the three are linkedwith
Uvariastrum by intermediate infi-atectal structure (LE THOMAS, 1980/81) and a rib-like
raphe (VAN SETTEN& KOEK-NOORMAN,
1992). Hexalobzds and Uvariastrum are also
African. Spreading petals, numerous ovules,and a thick fruit wall placethe whole group
in the asiminoids. Unlike other asiminoids, Isolona has single pollen grains rather than
tetrads. Its positionamong the asiminoidsimplies that this feature isareversal;
interestingly, its monads resemble the grains making up the tetrads in having a reduced
proximal exine.Based on the distribution of its relatives,Isolona is most likely of Afiican
origin.
nnona
This genus, which is particularly rich in America, where it is represented by about
100 species, includes a single species in Madagascar,
Annona senegalensis,also found in
M i c a (LE THOMAS, 1969). In Our presentanalysis, the Annona group (including
segregate genera that may be derived subgroups of Annona: SCHATZ & LE THOMAS,
1993)formsan separate linewithin the annonoids,associatedwith this cladebased
primarily on its inaperturate tetrads with reduced proximal exine. Like the asiminoids,
Annona retains the basic reticulate exine of the annonoids, with columellar infratectal
structure and a thickenedouter nexine foliation.
Xylopia
Xylopia,the only pantropical genus of Annonaceae, includes about 150 species, of
which about 25 occur in Madagascar (CAVACO& KERA~DREN, 1958). The xylopioid
cladeisunitedby
elongate petals,peltate-apiculatestamenconnective,andpollen
characters - loose tetrads with a continuous tectum, granular infi-atectal structure, and a
thick but non-foliated basal layer. Other xylopioids include Neostenanthera (Africa) and
Cananga (Asia, introduced in Madagascar). Xylopia is linked with Cananga by its low
vesse1density,inflorescences of axillarycymes,concave
receptacle apex,numerous
ovules, and loss of idioblasts in the nucellus. With its pantropical distribution and the
zyxwvut
zyxwvu
zyxwvutsrq
zyxwvu
zyxw
MALAGASY ANNONACEAE
91
distributions of its relatives, Xylopia 'shows equally strong links with both Africa and
Asia.
UvaPia
This large Afkican-Asian lianescent genus is well represented in Madagascar, with
(CAVACO& KERAIJDREN, 1958). It belongs to one of thetwo
about15species
subgroups of the uvarioid clade, which are United by imbricate, spreading petals and a
rudimentary aril. Synapomorphies of the primarily African line that includes Uvaria are
lianescent
habit,
sessile
stigma,
and
numerous
ovules
(secondarily
reduced
in
Afroguatteria). Uvaria islinkedwith
Afroguatteria and Monanthotaxis by pollen
characters,namelymonadswithgranularinfkatectal
structure and no proximalexine
reduction, plus presence of oil cellsin the endosperm. Uvaria appears to be another
member of an originally Africangroup that extendedinto Asia.
FR~ES
(1959) used the character of imbricate vs. valvate petal estivation to divide
most of the Annonaceae into two tribes, Uvarieae and Unoneae, and he considered the
former more primitive. In contrast, Our results indicatethat valvate petalsare primitive in
Annonaceae,andimbricatepetalsarenothomologousin
al1 the groups where they
occur, but rather originate independently in six lines. The largest of these lines is the
uvarioid clade recognized here, but other (< Uvarieae )) belong among the (< malmeoids )>
(Malmea, Pseudoxandra,Ephedranthus, 'Guatteria) andin other clades (Sapranthus,
Asimina).
Monanthotaxis
As circumscribed by VERDCOURT
(1971), this genus of African-Malagasy lianas
includes Enneastemon and plants previously confùsed with the Asian genus Popowia.
We treated Monanthotaxis as part of the Monanthotaxis group, together with Exellia
and Gilbertiella (Afi-ica) and Friesodielsia (Africa, Asia). This is a highlyspecialized
group that Our analysis places inthe same uvarioid lianagroup as Uvaria, despite the fact
that it lacks many basic uvarioid features (including imbricate petals), apparently
as a
result of reversal. It is linked with other uvarioids by the African genus Afroguatteria,
with which it shares small, round, inaperturate monad pollen and exarillate seeds, but its
exine is more advanced in that the tectumisreduced to smallspines rooted in the
granular layer (a convergence with the uvarioid pseudosyncarp Pachypodanthium: LE
THOMASet al., 1994). Withrelativesin both AfricaandAsia, the phytogeographic
relationships ofMonanthotaxis are comparable to those of Uvaria, suggesting that it had
a similar history.
CONCLUSIONS
These observations suggest that the Annonaceae of Madagascar include examples
of al1 three main stages in the geographic history of the family hypothesized by LE
THOMAS andDOYLE(1995). This may be illustrated by reference to figure 2 (modified
92
zyxwvutsrqp
zyxwvut
zyxwv
zyxwvu
A. LE THOMAS & J. A. DOYLE
fi-om LE THOMAS& DOYLE,1995), in which geographic distribution is
treated asan
a posteriori on thetree obtainedfi-om
unorderedmultistatecharacterandplotted
analysis of morphological characters.
zyxwvut
- --Annonoids
1
Amba
n
Mal meoids
Asi mi noi d s
X y1o
Uvarioi d s
I
zyxwvutsr
Fig. 2. Geographic distribution of Annonaceae and other Magnoliales treated as an unordered
multistatecharacterandplotted
on the cladogram shown in Fig. 1, derived from
morphological characters. Taxa found in more than one region are scored as having either
of two states (Anaxagorea:1/2; Annona group: 0/1; Artabotrys, Monanthotaxis group,
columellar-sulcate Polyalthia group, Uvaria: 0/2)
or
&own
(pantropical genus
Xylopia).
Ambavia, one of four highly disjunct genera that make up
the near-basal ambavioid
clade, represents the earliest stage in radiation of the family, possibly at a time (Early
Cretaceous?)when Laurasia andGondwana were stillcloseenough
together for
exchange of taxa, as proposed for the basal Split into Anaxagorea and the rest of the
family.
zyxwvutsrqpo
93
ANNONACEAE MALAGASY
Annonasenegalensis and Isolona belong to othenvise Afiican and/or South
American groups that may have originated during a subsequent phase
(Late Cretaceous?)
when Af'ricaand South America were separated fiom other continents but the South
Atlantic was still relativelynarrow.
Finally, the columellar-sulcate Polyalthia group, which alsooccurs in tropical Asia
but belongs to a predominantly South American clade, may represent a phase (Early
Tertiary?) when groups that originated in Af'rica-South America dispersed to Eurasia as
the Tethys began to close, perhaps in some cases as <(passengers D on India during its
northward movement. The pantropical genus Xylopia may have had a similar history.
Relationships of the Afi-ican-Asian genera Artabofrys, Uvaria, and Monanthotaxis also
suggest dispersal fi-om Africa to Asia, but there is no indication that they ever occurred
in South America. It is notable that al1 the groups found in both Afiica and Asia also
occur in Madagascar, whichmay support the hypothesis that Madagascar formed partof
their dispersal route to Asia, although it could also reflect simply a higher capacity
for
long distance dispersal.
zyxw
zyx
zyxwvut
ACKNOWLEDGEMENTS
We wish to thank the Ecole Pratique des Hautes Etudes for financial support and
George Schatz (ïWssouri Botanical Garden)for stimulating discussions.
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zyx
zyxwvuts
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zy
zyxwvu
zyxwvutsr
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zyxwvut
zyxw
zyxwvu
zyxwvu
zyxw
Biogéographie de Madagascar, 1996 :95-108
BIOGEOGRAPHIE, ENDEMISME ET ORIGINE DES LEGUMINOSAEPAPILIONOIDEAEDE MADAGASCAR
Jean-Noël LABAT
zyxwv
Laboratoire de Phanérogamie, M.N.H.N., 16 rue Buffon, 75005 PARIS, FRAN“
ABSTRACT.- The Leguminosae-Papilonideae ofMadagascar are characterisedbyhighlevels
of
endemic genera (especially archaic genera) and species, suggesting that Madagascar is a centre (or at
least a part of a centre) of origin for the oldest tribes such as Sophoreae, Millettieae and Indigofereae.
The Island is not only a modern refugiumfor ancient groups, butis also an important primary centreof
diversification.Recentgeologicalinformation,and
the biogeographicpatternsof
the modern
Papilonoideae, support the hypothesis that exchange between floras, throughout the last 60 M.a., albeit
intermittently, took place betweenf i c a and Madagascar. Simultaneously,the isolation of Madagascar
would have been sufficient to allow
for a strong diversificationat both generic and specific levels.
KEY-W0RDS.Madagascar
Biogeography,
Endemism,
Migration
routes,
Leguminosae-Papilionoideae,
RESUME.- Les Leguminosae-Papilionoideae de
Madagascar
sont
caractérisées
par des
taux
d’endémisme élevés des genres, surtout archaïques, et des espèces qui suggèrent que Madagascar est un
centred’origineouune
partie de cecentrepourdestribusanciennescomme
les Sophoreae,les
Millettieae et les Indigofereae. L’Ile constitue également aujourd’hui
un refuge d’anciens groupes mais
aussi un centre important et primaire dediversification.Lesdonnéesgéologiquesrécenteset
la
biogéographie des Papilionoideae actuelles permettent d‘émettre l’hypothèse que des échanges de flores,
certainement ponctuels mais tout au long de ces dernières 60 M.a., auraient eu lieu entre l’Afrique et
Madagascar. Simultanément, l’insularité de Madagascar aurait été suffisante pour permettre une forte
diversification générique et spécifique
MOTS-CLES.- Biogéographie,
Endémisme,
Voies
de
migration,
Madagascar.
Leguminosae-Papilionoideae,
INTRODUCTION
Avec plus de 600 espèces, les Leguminosae représententune des plus importantes
familles de Phanérogames de Madagascar, comme les Rubiaceae, les Orchidaceae et les
Poaceae. C’est
également
une famille
d’un
grand
intérêt écologique puisqu’elle
comprend de nombreusesespècesdominantes et structurantes de plusieurstypes de
végétation, en particulier des forêts et fourrés tropicaux caducifoliés. Elle est présente
dans toute 1’Ile et dans tous les types de milieux, des plus secsaux plus humides, du bord
de merausommetdesmontagnes.
La sous-familledesPapilionoideae
est laplus
diversifiée. Les travaux antérieurs (voir LABAT& R A K O U T H , 1991 pour l’historique) et
la révision quenous achevons avecD.J. DU PUY
sur l’ensemblede la sous-famille (à part
le genre Dalbergia étudié par BOSSER & RABEVOHITRA), montre qu’elle est formée de
zyxw
In: W.R. LOURENçO (éd)
Editions de I’ORSTOM, Paris
zyxwvu
zyxwv
zyxwvuts
J.-N. LABAT
96
457 espèces ou taxons infraspécifiques (réunis sous le nom d’espèces par la suite, pour
simplification) dont 64 sont des introductions anthropiquesrécentes (Tab. 1).
Tableau 1 : Nombre de tribus,de genres et d’espèces de Papilionoideae de Madagascar (entre
parenthèses les effectifs dela sous-famille dans le monde).
TRIBUS
13
GENRES
64
ESPECES
396
INTRODUIT
O
13
61
TOTAL
13
77
457
(EFFECTIF MONDIAL DE LA FIARIILLE)
(3 1)
(440)
(11300)
NATIF
La sous-familledesPapilionoideaeestcosmopolite
et compte 11300espèces
réparties en 440 genres regroupés en 3 1 tribus.Sur les 77 genres présents à Madagascar,
64 sont natifs de 1’Ile et 13 ne sont présents que par des espèces introduites plus ou
moinsrécemment par l’homme,volontairement ou non, et enparticulierpourleur
importanceéconomique. Etant donnéla pauvreté de matériel de referencepour les
Comores, seuls lestaxons malgaches seront considérés dans cet article.
L’origine et l’histoire des Papilionoideae de Madagascar sont étudiés à partir des
données taxonomiques et phytogéographiques des genres malgachesenfonction des
connaissances actuelles. Le programme de recherches engagé avec D.J. DU PUY sur les
centresd’endémisme et de diversitédela
flore malgache et basésur unsystéme
d’information géographique et labasededonnées
SONNERAT duLaboratoire de
Phanérogamie devraitnous permettre ultérieurement de mieux expliquer les distributions
actuellesdes espèces enlesmettantenrelationavecles
grands facteurs écologiques
(altitude, climat, géologie et pédologie) et en considérant les données phylogénétiques
disponibles.
zyxwvut
CHOROLOGIE
La figure 1 résume et présente les spectres chorologiques desgenres et des espèces
de Papilionoideae de Madagascar. Les genres .cosmopoliteset d’origines tempérées sont
rares : Sophora n’estprésentqu’avecdeuxespèces
côtières de large distribution et
Trifolium avec une seuleespècemontagnardeendémique. Les élémentspantropicaux
mais aussi paléotropicaux et &Gains sont très importants, surtout en comparaison avec
l’élément oriental (asiatico-malgache),
composé
uniquement
de Leptodesmia et
Strogylodon. Si l’endémisme générique est considéré commeun indice de l’origine et du
statut d’une famille de plantes dans une région donnée,les 17% de genres endémiques à
Madagascar suggèrent que cette sous-famille y est très ancienne; d’autant que ces genres
sont, comme nous le verrons, anciens et archaïques.
zyxwv
zyxwv
zyxw
LEGUMINOSAE-PAPILIONOIDEAEDE MADAGASCAR
97
1
1
Paléotropical
23%
Pantropical
34%
I
Fig. 1. Chorologie des genres (A) et des espèces (B) natifs de Madagascar.
1
98
zyxwv
zyxwvut
J.-N. LABAT
Tableau II : Comparaison du nombre de genres endémiquesdans différentes régionsdu globe.
MADAGASCAR
AFRIQUE
TROPICALE
AMERIQUE
TROPICALE
MEMQUE
11
34
97
1
nombre de genres
endémiques
zyxw
zy
zy
La comparaison du nombre de genres endémiques dans d’autres continents (Tab.
II) montre que l’endémisme est moins élevé qu’en Afrique qui
a été proposé comme
continentd’originedesLeguminosae
@AVEN & POLHILL, 1981). En Amérique
Tropicale, connue pour sa
diversité
très élevée
chez
les
Phanérogames,
il
est
particulièrement important, alors qu’au Mexique où 1134 espèces de Papilionoideae ont
été recensées, dont 55% d’endémiques, il n’existe qu’un seul genre endémique (SOUSA
& DELGADO,1993). Les Papilionoideae ne constituentpas
un casparticulier
à
Madagascar si on compare ce taux d’endémisme avec ceux cités par DEJARDIN et al.
(1973) pour d’autres familles de Phanérogames: s’il est plus faible que ceux de certaines
familles tropicales comme les Bignoniaceae, les Ebenaceae ou les Arecaceae, il esttout à
fait comparable à celui des grandes familles cosmopolitesou subcosmopolites comme les
Asteraceae ou les Euphorbiaceae.
L’endémisme spécifique est élevé même s’il est plus faible que celui de 80 à 85%
estimé pour l’ensemble de la flore(DEJARDIN et al., 1973 ;KOECHLIN
et al., 1974). Ceci
s’explique par la présence parmi les Papilionoideae de nombreuses espèces herbacées et
grimpantesdesbandescôtières,desmilieuxaquatiques,desprairies
ouvertes ou des
types de végétation secondaires, qui ont une large distribution. L’élément &Cain n’est
pas négligeable alors que les autres restent infiérieur à 6%.
On peut résumer les faits marquants de la chorologie des Papilionoideae en trois
points :
- l’importance des éléments pantropicaux et paléotropicaux, caractéristiques de la
sous-famille en général;
- les fortes aiTinités africaines et, à l’inverse, les relations floristiques très faibles
avec l’Asie;
- le taux d’endémisme élevé,tant au niveau générique que spécifique.
TAXONOMIE,
PHYTOGEOGWHIE ET ENDEMISME
Pour interpréter la phytogéographie, l’endémismeet l’origine des Papilionoideae à
Madagascar, la taxonomie des genres et les données disponibles sur leur phylogénie ont
été étudiées. Ils ont été regroupés en 5 groupes artificiels selon leurtaux d’endémisme et
leur diversité en espèces sur l’Ile, selon un schéma proche de celui utilisé par SOUSAet
DELGADO
(1993) pour les Leguminosae du Mexique.Il faut cependant signaler que si les
taxons malgaches sont maintenant assez bien connus, la plus grande
dficulté pour mener
à bien cette étudeest le manque d’information sur la phylogénie destaxons génériques et
supragénériques, sans parler de celle des espèces..Toutefois, le traitement taxonomique
important des Leguminosae (POLHEL & RAVEN, 1981)constitue encore la base de
zyxwv
zyxwvuts
LEGUMINOSAE-PAPILIONOIDEAE DE MADAGASCAR
99
toutes les études sur l’évolution et la phylogénie de lafamille.Cependant, les études
récentes (CRISP& DOYLE,1995) montrent les limites
de la taxonomieexistante pour que
la systématique traduise la phylogénie du groupe. Les études cladistiques récentes, tant
sur des données morphologiques que moléculaires, confirment toutefois la monophylie
des Leguminosae ainsi que celle des Papilionoideae et des Mimosoideae alors que les
Ceasalpinioideae seraient paraphylétiqueset constitueraient un groupe basal de la sousfamilledesMimosoideae
(CHAPPEL, 1995; DOYLE,1995). Les relations entre et à
l’intérieur destribus de Papilionoideae sont beaucoup moins claires, ce qui ne facilite pas
une analysede l’origine et de l’histoire de tousles taxons présents à Madagascar.
Groupe A
Legroupe A contient tous les genres endémiques à Madagascar(Tab. III).
Composé de 58 espèces, soit 20% de la sous-famille, il semble montrer que Madagascar
constitue une province phytogéographique naturellepour cette sous-famille.
Une approche historique de cet ensemble de genres est très délicate, seule la tribu
des Indigofereae semblant monophylétique. Suite à nos recherches sur les Indigofereae
de Madagascar, nous avons réalisé des révisions complètes des genres Vaughania
(DU
PUY et al.,1994) et PhyZZoxyZon (DU PUYet. al.,1995) et publié des espèces nouvelles
d71ndigofera (LABAT & DU PUY, 1994). Dans le même temps, SCHRIRE(1995) a réalisé
une étude cladistique des Indigofereae en prenant en compte lestaxons malgaches, dans
laquelle PhyZZoayZon et Vaughania sont des groupes basaux pour la tribu (voir également
DU PUY et al., 1994 et 1995 pour les caractères synapomorphiques importants). Ces
deux genres sont donc très anciens et uniquement présents à Madagascar où ilsont
évolué et atteint une certaine diversification avec 7 espèces pour PhyZZoxyZon et 11 pour
Vaughania.Comme de nombreusesespècesd’Indigofera,ils
sont donc présents à
Madagascar depuis longtemps, ce qui permet de considérer 1’Ile comme un centre de
diversification primairepour les Indigofereae.
zyxwvut
zyxwvutsr
zyx
zyxwvuts
zyxwvu
zyxwvu
Tableau III : Goupe A : genres endémiques à Madagascar.
TRIBU
2 Sophoreae
2 Sophoreae
6 Millettieae
6 Millettieae
6 MiIlettieae
6 Millettieae
6 Millettieae
8 Indigofereae
8 Indigofereae
14 Aechynomeneae
14 Aechynomeneae
GENRE
Neoharmsia
Sakoanala
Chadsia
Disynstemon
Gen. nov. 1
Pongamiopsis
Pyranfhus
Phylloxylon
Vaughania
Ormocarpopsis
Gen. nov. 2
11 genres (17,2%)
3
11
2
4
3
7
6
12
6
2
SP.
ENDEM.
2
3
11
2
4
3
7
6
12
6
2
58
58
SP.
IMADAG.
2
1
Y0 SP.
ENDEM.
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
SP. DU
GENRE
2
3
11
2
4
3
7
6
12
6
2
Yo SP. DANS
LE GENRE
100,0%
lOO,O%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
100,0%
zyxwvu
J.-N. LABAT
100
zyx
zy
Il en est très certainement de même pour les Millettieae et les Sophoreae, mais la
phylogénie et la systématique de ces groupes sont beaucoup moins claires que celles des
Indigofereae. En effet, les Sophoreae et les Millettieae sont de plus en plus considérées
commepolyphylétiques et commedes groupes basaux pour toutes les autres tribus
(POLHILL,198la,b; DOYLE, 1995; GEESINK,1984; CHAPPLL, 1995). Sakoanala et
Neoharmsia apparaissent commedes taxons basaux dans legroupe Sophora à l’intérieur
des Sophoreae (FUJII et al., 1995). Pongamiopsis est un genre très proche des Millettia
de Madagascar et qui compte actuellement 3 espèces, toutes endémiques à Madagascar
(LABAT& DU PUY, 1995). De même, lesAeschynomeneaeseraientpolyphylétiques
(CHAPPILL,1995), mais les deux genres endémiques à Madagascar appartiennent à la
sous-tribu des Ormocarpinae, considérée comme primitive pour la tribu (RUDD, 198l),
constituée de genres arborés paléotropicaux, en particulier malgaches et africains, alors
que le centre de diversificationmaximum de la tribu esten Amérique Tropicale.
Ces genres du groupe A sont anciens et, comme pour les Indigofereae, peuvent
jouer un rôle important pour l’étude et lacompréhension de l’évolution et de la
phylogénie des Papilionoideae. Ils sont tous ligneux,sauf
Disynstemon, ce qui
correspond bien avec l’hypothèse de leur origine ancienne. Ce sont des groupes basaux
de tribus importantes comme les Indigofereae ou supposés l’être chezles Sophoreae, les
Millettieae et les Aeschynorneneae. Madagascar peut représenter une partie du centre
d’origine de ces tribuset aujourd’hui un refuge d’anciennes lignées quiont évolué isolées
sur 1’11e.
Groupe B
Le groupe B est formé par les genres non endémiques mais avec plus de 75% du
nombre total d’espèces présentes à Madagascar (Tab. IV). Il est constitué de 3 genres
seulement, mais regroupe tout de même 21 espèces, soit 5,3%,dont 20 sont endémiques.
zyx
zyxwvuts
zyxwv
Tableau IV : Goupe B : genres non endémiques à Madagascar dont au moins 75 % des espèces
sont à Madagascar.
TRIBU
2 Sophoreae
6 Millettieae
9 Desmodieae
GENRE
Cadia
hfundulea
Leptodesrnia
3 genres
(4,7%)
SP.
MADAG.
6
12
3
21
5,3%
SP.
ENDEM.
6
12
2
20
7,0%
?A0 SP.
ENDEM.
100,0%
100,0%
66,7%
SP. DU
GENRE
7
13
3
%
‘O
SP. DANS LE
92,3%
100,0%
Cadia est un genre de Sophoreae constituant, avec d’autres genres, le groupe le
plusprimitif de cette tribu (POLHILL,198lb). Très diversifié à Madagascar, Cadia
compte également une espèce Africaine dont la répartition va duKenya à l’Arabie.
Mundulea, genre arboré et arbustif, est proche à la fois deMillettia et de Tephrosia. Sa
position dans l’évolution des Millettieae reste à préciser, d’autant qu’il est hétérogène
(en particulier des espèces arbustives ont été transférées dans le genre Pyranthus, DU
PUY& LABAT,1995). Une espèce de Mundulea, M. sericea, est présente en f i q u e et
zyxwv
zyxw
zy
zyxw
zyxwvu
zyxwvu
zyxwvut
101
LEGUMINOSAE-PAPILIONOIDEAEDE MADAGASCAR
en Asie,maisils’agitd’unesous-espècedifférente
de celle que l’on trouve à
Madagascar. Ces genres sont donc,commeceuxdu
groupe A, assezdiversifiés à
Madagascar et semblent également anciens.
Leptodesmia est un genre herbacé de la tribu des Desmodieae avec deux espèces
endémiques à Madagascar et une, L. congesta, très variable à Madagascar,présente
également en Inde. Il existe peu de données évolutives et phylogénétiques récentes sur
les Desmodieae, mais LACKEY
(1981) considère qu’il s’agit d’un genre assez évolué et
récent dans la tribu, elle même considérée comme moyennement évolué
à l’intérieur des
Papilionoideae. Cette espèceherbacéedesmilieux
ouverts et subaquatiques,souvent
citée comme un témoin du contact Afi-ique-Asie dans la littérature pourrait aussi être
arrivée tardivement enInde par dissémination à longue distance de ces petites graines.
Groupe C
Ce groupe contient les genres non endémiques à Madagascar mais dont 40 à 70 %
des espèces sont présentes sur 1’Ile (Tab. V). Constitué par 7 genres, il réunit 65 espèces
(16,4%) dont 62 endémiques.
Tableau V : Goupe C : genres non endémiques à Madagascar dont 40 à 70 % des espèces sont à
Madagascar.
GENRE
2 Sophoreae
2 Sophoreae
4 Dalbergieae
5 Abreae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
Xanthocercis
Dicrueopetaluin
Dalbergia
Abrus
Otoptera
Decorsea
Alistilus
7 genres
(10,9%)
SP. A
1
2
43
3
1
3
2
?A0 SP.
SP.
ENDEM.
ENDEM. MADAG.
100,0%
1
100,0%
2
SP. DU
GENRE
Yo SP. DANS
2
50,0%
66,7%
LE GENRE
zyxwvuts
zyxwv
65
16,4%
I
47
6
1
3
2
62
3
40,0%
40,0%
100,0%
100,0%
120
20
2
6
100,0%
3
66,7%
97,9%
75,0%
50,0%
50,0%
21,3%
Certains appartiennentencore à des tribus assez primitives:
- les Sophoreae (deux genres avec chacun des espèces malgaches et une espèce
afkicaine), mais, à la différence des genres des deux groypes précédents, avec une faible
diversification à Madagascar;
- les Dalbergieae constituent également une tribu ancienne et assez basale dans les
Papilionoideae,généralementplacée à labasedesPapilionoideaeévoluées.
Le genre
Dalbergia est très diversifié à Madagascar comme sur d’autres continents;
- lesAbreae,monogénérique, dont lapositionestincertaine,
sont également
proches des Millettieae (DOYLE, 1995) et, en particulier, des MiZZettia de Madagascar
(POLHILL, 198lc). Ce genre lianescentpantropicalpoufrait
donc être originaire de
102
zyxwvutsrq
zyxwvu
J.-N. LABAT
zyxwvut
zyxwvu
zyxwv
Madagascar, où ilcompte .S espèces, et posséderdescentres
de diversifications
secondaires, en particulier en Afriqueet en Asie.
Les premières lianes et plantes grimpantesde la tribu des Phaseoleae apparaissent
avec des genres peu diversifiés, africano-malgaches, dont la moitié ou plus des espèces
sontendémiques à Madagascar. Les Phaseoleae sont polyphylétiques (DOYLE, 1995;
CHAPPILL,1995; BRUNEAU
et al., 1995). Mais Otoptera,Decorsea et Alistilus font
partis de la sous-tribu des Phaseolineae,où il semble être des groupes basaux (LAcKEY,
1981; BRUNEAUet al., 1995).
Onpeutconsidérerquecesdeux
groupes, B et C,réunissentdes genres dont
Madagascar
constituerait
une partie
du
centre d’origine
et
qui
présentent des
disjonctions,essentiellementavecl’Afrique,plusrarement
et secondairement,avec
l’Asie, selon les critères suivants : genres anciens avec un forte diversité à Madagascar
(plus de 70% de leurs espèces, groupe B) avecseulementune espèce différente en
Afrique ou 1 espèce également présente en Inde; genres anciens dont
40 à 70 % des
espèce sont présentes à Madagascar (groupe C ) avec soit un petit nombre d’espèces
et la
moitié ou plus à Madagascar et le reste en Afrique soit avec uneforte concentration de
caractères primitifs et de nombreusesespèces à Madagascaravecdesdisjonctions
secondaires importantes qui ont amené ces genres
à une distribution actuelle pantropicale
(Dalbergia et Abrus).
Groupe D
Ce groupe est constitué par des genres nonendémiques à Madagascar et dont
moins de 35 % des espèces sont présentes sur 1’Ile (Tab. VI). Ce sont des genres en
général pantropicaux ou paléotropicaux très diversifiés, dont la présence sur l’île peutêtre plus ou ‘moins ancienne.Les genres avec peu d’espèces commeTri$olium, Pearsonia
et Argyrolobium, appartenant à des tribus très évolués de Papilionoideae, sont arrivés
certainement assez tardivement à Madagascarmaisellesontcependantdivergédes
ancêtres continentaux pour s’individualiser en espèces souvent vicariantes à Madagascar,
maissansdiversificationimportante.
La plupartdes autres genres comptent de très
nombreuses espèces dont la systématique évolutive est trop hypothétique pour servir de
base à un quelconque raisonnement, sauf dans le cas des Indigofereae évoqué dans le
groupe A. Madagascar est non seulement un centre de spéciation et de diversification
important pour Indigofera mais peut même constituer une partie du centre d’origine. En
effet, la plupart des unités infragénériques sont représentées à Madagascar (SC=,
1995)’ même si et probablement si certaines espèces africano-malgaches ont pu arriver
plus récemment sur l’île après
une spéciation surle continent africain.
zyxw
zyxw
zyxwvutsr
103
LEGUMINOSAE-PAPILIONOIDEAEDE MADAGASCAR
Tableau VI : Goupe D : genres non endémiques dontmoins de 35 % des espèces sontà
Madagascar.
TRIBU
1 Swartzieae
2 Sophoreae
6 Millettieae
6 Millettieae
6 Millettieae
7 Robinieae
S Indigofereae
S Indigofereae
9 Desmodieae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
14 Aeschynomeneae
14 Aeschynomeneae
14 Aeschynomeneae
14 Aeschynomeneae
23 Trifolieae
29 Crotalarieae
29 Crotalarieae
$2Genisteae
GENRE
Cordya
Baphia
Lonchocarpus
Millettia
Tephrosia
Sesbania
Microcharis
Indigofera
Desmodium
Erythrina
Strongylodon
Mucuna
Canavalia
Ophrestia
Clitoria
Dolichos
Vigna
Rhynchosia
Eriosema
Ormocarpum
Aeschynornene
Kotschya
Zornia
Trijolium
Crotalaria
Pearsonia
ArflTOlObiU772
27 genres
1(42:2%)
SP.
Y0 SP.
SP.
ENDEM.
ENDEM. MADAG.
3
100,0%
3
2
50,0%
1
100,0%
1
1
100,0%
S
8
71,4%
2s
20
5
60,0%
3
100,0%
2
2
595,?’0
42
25
6,7%
15
1
66,7%
6
4
lOO,O%
2
2
60,0%
5
3
50,0?’0
2
1
5
5
100,0%
3
66,7%
2
100,0%
2
2
62,5%
8
5
58,3%
12
7
6O,O%
5
3
100,0%
2
2
33,3%
12
4
33,3%
3
1
25,0%
4
1
100,0%
1
1
79,1%
43
34
100,0%
1
1
100,0%
3
3
225
145
56,S% 50,9%
’
SP. DU
GENRE
10
60
100
100
400
50
35
730
300
110
20
100
50
16
70
60
150
200
130
20
150
30
80
250
600
12
70
Yo SP DANS
LE GENRE
30,0%
3,3%
1,0%
S,O%
7,0%
10,0%
5,7%
5,S%
5,0%
53%
10,0%
5,0%
4,0%
3 1,3%
4,3%
3,3%
5,3%
6,0%
3,8%
10,0%
S,O%
10,OYo
5,0%
0,4%
7,2%
8,3%
4,3%
zyxwvutsr
zyxwvutsr
zyxw
zyxwvutsrqp
zyxwv
Ce groupe est donc formé de genres de large distribution, souvent pantropicale,
mais qui ont formé des groupes plus ou moins diversifiés à Madagascar avec au moins
individualisation d’une espèceendémique.Madagascarpeutfairepartidu
centre
d’origine de certains genres comme Indigofera, ou constituer un centre de diversification
secondaire, mais seulesdes études de systématique évolutivepermettront de le préciser.
Groupe E
Ce groupe est formé par des genres qui ne possèdent pas d’espèces endémiquesà
Madagascar (Tab. VII). Il s’agitd’espèces de large distribution,liées aux milieux
aquatiques ou subaquatiques, côtiers, ou plus généralementouverts. La dispersion de ces
espèces à longue distance est très efficace. Ces genres ont une présence marginale, la
104
zyxwvutsrqpo
J.-N. LABAT
zyxwvutsr
zyxw
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxwvu
zyxw
plupart
ont
certainement
envahi
Madagascar
tardivement
à partir de l’&que
à longue distance.
continentale ou des autres masses continentales par dispersion
Tableau VI1 : Goupe E : genres sans aucun taxon infiagénérique endémique à Madagascar.
TRIBU
2 Sophoreae
2 Sophoreae
6 Millettieae
9 Desmodieae
9 Desmodieae
9 Desmodieae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
10 Phaseoleae
14 Aeschynomeneae
14 Aeschynomeneae
29 Crotalarieae
I
GENRE
Leucomphalos
Sophora
Derris
Alysicarpus
Dendrolobium
Pseudarthria
Dioclea
Teramnus
Lablab
Macrotyloma
Galactia
Dumasia
Psophocarpus
Smithia
Stylosanthes
Rothia
16 Eenres
((25%)
SP.
MADAG.
1
2
1
3
1
1
2
4
2
2
1
1
1
2
2
1
27
6,8%
SP.
ENDEM.
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
O
%O SP.
ENDEM.
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
O,O%
SP. DU
GENRE
6
52
60
30
12
4
30
13
2
25
50
% SP DANS
LE GENRE
16,7%
3,8%
1,7%
10,0%
8,3%
25,0%
6,7%
30,8%
100,0%
8,0%
2,0%
8
9
30
12,5%
11,1%
6,7%
25
2
50,0%
8,0%
O
0%
VOIES DE MIGRATIONS
Les restes fossiles les plusanciens de Légumineuses sont limités et largement
incertains, consistant en un petit nombre de pollens et bois fossiles du Crétacé supérieur
(Turonien-Santoniendu Nord Soudan etMaastrichienduMexique
et de Somalie
(WHEELER& BAAS,1992). Les fossiles les plus sûrs indiquent une forte diversification
des Leguminosae au milieu de l’Eocène, avec, chez les Papilionoideae, la présence de
Swartzieae, Sophoreae et Dalbergieae dans la région du Mississipi @REDEEN et al.,
1992). Il est possible que les Légumineuses soient apparues plus tôt et que les fossiles
soient à chercherdanslesbassespaléolatitudes
ou dumoinsdanslespaléolatitudes
tropicales africaines. La présence de groupes ancestraux en Afi-ique-Madagascar et la
forte diversité générique laissent penser que ces régions sont particulièrement importante
dans l’origine de cette famille (HEREDEEN et al., 1992; R A ~ &
N POLHILL,1981). D’un
point de vu général, LEROY(1978) considère que la flore malgache
résulte probablement
d’une différentiation progressive d’un stock autochtone Gondwanien et d’introductions
naturelles de taxonsdans le temps viadesdispersions à longuedistance. RENVOIZE
(1979)insisteégalementsur
le fait que la flore malgache est basiquementlaflore
Mésozoïque du Gondwana qui a ensuite évolué durant une longue période d’isolation
aboutissant à un fort degré d’endémismeauniveaudesfamilles,
des genres et des
espèces. La séparation de Madagascar et de l ’ f i q u e aurait débuté au Jurassique (vers
121 M.a.), à peu près à la même épo.queque l’éclatement du Gondwana et la séparation
de l’Amérique du Nord de l’Afrique (RASn\row~~z
et al., 1983). Madagascar se serait
zyxwvut
zyxw
zyx
zyx
zyxwvuts
LEGUMINOSAE-PAPILIONOIDEAEDE MADAGASCAR
105
séparé du nord-est de l’Mique, NE Kenya et SE Somalie, pour arriver à sa position
actuelle au Crétacé Ir&érieur. A cette époque Madagascar était toujours en contact avec
l’Inde qui s’en serait détachée un peu plus tard au Turonien vers 88 million d’années,
selon les études les plusrécentes ( STOREY et al., 1995).
En ce qui concerne les Leguminosae, les relations avec l’Afrique
sont relativement
clairesmaisiln’enestpas
de mêmeavecl’Asie,ni,enparticulier,
avec l’Inde.Les
Papilionoideae se sont probablement développées à Madagascar après la séparation de
l’Inde, à partir de groupes ancestrauxd’origine afkicaine, certainement à partir de
1’Eocéne mais probablement plus tôt, au Paléocène ou à la fin du Crétacé supérieur, ce
qui correspond, d’après SOUSA & DELGADO(1993), à la grande période de migration
des Légumineuses dans le monde (Fig. 2). Des migrations de l’Afrique vers l’Inde via
Madagascar ne peuventdonc pas être envisagées pour les Papilionoideae. Ceci va dans
le
sens des observations de BRIGGS(1989) qui signale que le matériel fossile du Crétacé
supérieur indique plutôt une connexion directe entre l’Afrique et l’Inde plutôt que via
Madagascar. De cette époque date certainement l’arrivée desgenres ligneux primitifs du
groupe A ou du moins de leurs ancêtres qui, isolés des populations africaines, auraient
évolué et formé des genres endémiques à Madagascar. Les genres ligneux ou herbacés
du groupe B et C, ainsi que certains genres importants du groupe D, pourraient être
originairesd’Afriqueou
s’être individualisés à Madagascarpuisavoirmigrésvers
l’Mique, à l’Oligocène-Miocène, en formantune
flore actuelle de genres non
endémiques mais avec un taux d’endémisme spécifique élevé (Fig. 3). Enfin les genres
surtout herbacées du groupe D et E seraient arrivés à Madagascar à partir de l’Mique
ou d’autres continentspluséloignés,via
l’Mique oudirectement, vers leMiocènePléistocène (groupe D) et l’Holocène (groupe E). Leur descendance est caractérisée par
unendémismespécifiquefaibleounul
et un nombreréduitd’espècespar
rapport à
l’effectif total du genre (Fig. 4).
Ainsi,deséchanges,certainementponctuels,auraientexisté
tout aulongdes
dernières 60 M.a. entre l’Afrique et Madagascar, le continent et l’ile continent. Mais,
simultanément, l’insularité de Madagascar aurait été suffisante pour permettre une forte
diversification générique et spécifique (égaiement favorisée par une longue permanence
de conditions tropicales,AUBREVILLE,1976).
En conclusion,lesPapilionoideaeconstituentunexemple
de l’extraordinaire
diversité de la flore malgache et de son mélange de taxons archaïqueset plus récents. Les
inventaires et les recherches taxonomiques doivent être intensifiés à Madagascar pour
identifier et décrire des taxons qui permettront de mieux comprendre la phylogénie de
nombreux groupes de plantes. En effet,
dans
de nombreuses
monographies
et
phylogénies, les taxons malgaches ne sont pas pris en considération cartrop mal connus,
pourtant l’exempledesIndigofereae (ou du groupe des Dychrostachys par exemple,
LUCKOW, 1995) montre parfaitement leurintérêt.
106
zyxwvutsrq
J.-N. LABAT
zyxwv
Fig. 2. Voies de migration des Papilionoideae : (Crétacé Supérieur) Paléocène (Eocène), c. 60
M.a. (fond de carte d’après BRIGGS, 1989). Flore actuelle : genres endémiques comptant
en général de nombreuses espèces, taxons basaux,généralement ligneux.
Fig. 3. Voies de migration des Papilionoideae : Oligocène Miocène, c. 35-10 M.a. Flore actuelle
: pas de genres endémiques mais taux d’endémisme spécifique élevé et espèces (ligneuses
ou herbacées) nombreuses ou non.
Fig. 4. Voies de migration des Papilionoideae : Miocène- Pléistoicène - Holocène, moins de 10
M.a. Flore actuelle : endémisme spécifique faible et nombre d’espèces (surtout herbacées)
réduit par rapport à l’effectif total du genre, ou; pour les migrations les plus récente, pas
d’endémisme et nombred’espèces faible.
-
zyxwv
zyxw
LEGUMINOSAE-PAPILIONOIDEAEDE MADAGASCAR
107
zyxw
zyxwvu
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zy
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Biogéographie de Madagascar, 1996:109-120
ETUDE FLORISTIQUE ETPHYTOGEOGRAPECIQUE DES PTERlDOPEtYTES
DES ILES DU SUD-OUEST DE L'OCEAN INDIEN
France RAKOTONDRANBE Frédéric BADRE & Sasa STEFANOVIC
1,
'Ecole
Pratique des Hautes Etudes,
16 rue Buffon, 75005 Paris, FRANCE
Muséum National d'Histoire Naturelle,16 rue Buffon, 7500,Paris, FRANCE
ABSTRACT.-A compilation of the available data is usedtopresentasynthesis
of the diversity,
endemism, and aEnities of thepteridophytesoccuring
in the islandsandarchipelagos
of the
southwestern Indian Ocean. Two primary centres of pteridophyte diversity are revealed in the region,
one in Madagascar, and the second in the Redon-Mauritius area. The case of the Seychelles, the
Comoros, and Rodrigues is discussed.
KEY-W0RDS.- Pteridophytes, Malagasy region, Diversity centre, Endemism
RESUME.- Lacompilationdesdonnéesdisponiblesnouspermetdeprésenter
une synthèse sur la
diversité, l'endémisme et les affinités des Ptéridophytes des îles et archipels du Sud-Ouest de l'Océan
Indien. Deux centres primaires de diversité de Ptéridophytes sont mis en évidence dans
la région, celui
de Madagascar et celui de La Réunion et de Maurice. Le cas des Seychelles et celui des Comores
et de
Rodrigues sont discutés.
MOTS-CLES.-Ptéridophytes, Région malgache, Centre de diversité, Endémisme
INTRODUCTION
Les îles et archipels concernés par cette étude, Madagascar, Les Comores, Les
Seychelles(Aldabracompris),
La Réunion,Maurice et Rodrigues sont situés entre
I'Equateur et le tropique du Capricorne, et entre 40" et 70" de longitude Est (Fig. 1). Le
terme de << Région malgache D, utilisé par plusieursauteurs (DES ABBAYES 1948; GooD,
1964; RENVoIZE, 1975; TAKHTAJAN,
1986) pour désignerl'ensemble de cesîles
n'implique pas forcément une idée d'homogénéité. En effet, les trois îles volcaniques de
La Réunion, Maurice et Rodrigues constituentunesous-unitérégionale,celledes
Mascareignes, reconnue parplusieurs auteurs (CADET, 1977; DAVISet al., 1994);
Madagascar et l'archipel des Comores sont souvent associés à cause de leurs affintés
floristiques (GOOD, 1964; MONOD,1957) et les Seychelles qui possèdent 12 genres et
unecentained'espècesd'Angiospermesendémiques
(ROBERTSON, 1989) constituent
d'après DAVISet al. (1994) un centre de diversitéau sein de la Région malgache.
De nombreuses études ont été consacrées à la flore ptéridologique des différentes
îles de la région. Grâce aux travaux de CHRISTENSEN
(193.2), de TARDIEU-BLOT
(195 11971) et de DEJARDIN et al.( 1973), la composition floristique et les aifinités de la flore
ptéridologique de Madagascar sont bienconnues.
La répartitionécologiquedes
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In: W.R. LOURENÇO (Cd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
110
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F.RAKOTONDRAINIBE, F. BADRE & S. STFiFANOWC
Ptéridophytes de l'île de la Réuriion a été étudiée par CADET (1977), BADFGet CADET
(1 978) et celle de Maurice et de Rodrigues, par LORENCE (1976, 1978). CHRISTENSEN
(1912) et TARDIEU-BLOT
(1960) ont publié une liste des espèces des Seychelles. Les
Ptéridophytes des Comores sont cités dans la Flore de Madagascaret des Comores mais
n'ont fait l'objet d'aucuneétude particulière.
Fig. 1. Les îles de la région malgache (carte d'après
W m , 1986).
Nous nous proposons dans cet article de donnerunesynthèse
générale de la
diversité, de l'endémisme et des affinités de la flore ptéridologique actuelle de la Région
malgache, sans prétendre toutefois, étant donné l'insuffisance des connaissances sur la
taxonomie et laphylogénie des espèces, de débattre de l'origine decette flore. Nous nous
efforceronscependant de préciser les affinitésetlesparticularités
floristiques des
différentes unités géographiquesde cettepartie Sud-Ouest de l'Océan Indien.
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PTERIDOPHYTESDE L'OCEAN INDIEN
111
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MATERIEL ET METHODE
1. La liste des Ptéridophytes de chaque unité géographique (île ou archipel) a été
(195 1- 1971) pour
établie à partir des données bibliographiques suivantes: TmIEU-BLOT
Madagascar (MAD) et les Comores (COM), BADREet CADET(1978) pour La Réunion
WU), LORENCE (1976, 1978) pour l'île Rodrigues (ROD) et l'île Maurice (MAU) et
CHRTSTENSEN(
1912) pour les Seychelles (SEY).
Ces listes ont ensuite été complétées en tenant compte des récoltes récentes en
provenance essentiellement de Madagascar, et des monographies de familles
et de genres
publiées après les travaux mentionnés ci-dessus.
2. La nomenclature adoptée pour les familles et les genres révisés après 1970 est
celle de KRAMER (1972) pour les Lindseaceae et celle de HOLTTUM(1974, 1981) pour
les Thelypteridaceae et les Cyatheaceae. Pour les HymenophyZZaceae et les
Grammitidaceae, nous avons gardé la nomenclature deTARDIEU-BLOT (195 1- 1971). En
effet, l'adoption pour cesdeuxdernièresfamilles
de nomenclaturesplusmodernes
(IWATZUKI, 1984; PARRIS, 1990),
aurait
nécessité
création
la
de nombreuses
combinaisons nouvelles, ce qui n'est pas souhaitable sans une révision complète
des deux
groupes pour la région concernée. Les changement, nomenclaturaux n'auraient d'ailleurs
apporté aucun élément supplémentairepour la compréhension de la flore ptéridologique
de la région.
Etant donné les difEicultés engendréespardesconceptionsdiversesdela
taxonomie générique des Ptéridophytes, d'un auteur à l'autre ou d'une région à l'autre,
nousutiliseronsdepréférence
le niveauspécifiquepour
caractériser ladiversité
floristique de chaque île et ses affinités avec le reste du monde. Les variétés, lorsqu'elles
sont bien définies morphologiquement,sont comptabilisées avec les espèces.
3. Le degré d'affinité floristique entre deux îles est estimé à l'aide du coefficient de
similitude floristique deSorensen: S = 2OOC/A+B pour lequel A représente le nombre
d'espèces présentes sur la première île, B le nombre d'espèces présentes sur la deuxième
île et C le nombre d'espèces communesentre les deux îles.
4. Les aires de répartition considérées dans l'analyse chorologique des
taxons de la
Région malgache ou ceux de chaque îlesont les suivantes:
- La Région malgache (élément régional);
- l'Afrique tropicale et l'Afrique australe, y compris la Région malgache (élément
&Cain);
- L'Indo-Malaisie et l'Océanie, y compris la R6gion malgache (élément oriental);
- L'Amériquetropicale, y compris la Régionmalgache,maisl'&queexclue
(élément néotropical);
- L'Ancien Monde (élément paléotropical);
Les Tropiques avec parfois un dépassement sur les zones tempérées (élément
pantropical);
- Aire de répartition mal définie(élémentmaldéfiniincluantles
rares espèces
présentes à la fois dans la Région malgache, en Afrique et en Amérique tropicale mais
absentes en Asie/Océanie,et les espèces à répartition ponctuelle).
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F. RAKOTONDRAINIBE,F. BADRE & S . STEFANOVIC
RESULTATS
1.
DIVERSITE
ET ENDEMISME DES PTERTDOPHYTES DE
LA REGION MALGACHE
1. Analyse globale
La flore des Ptéridophytes de la Région malgache compte 694 espècesréparties en
114 genres. Le taux d'endémisme générique est très faible (2 genres, soit 1,7%) mais le
taux d'endémisme spécifique est parmi les plus élevés du monde: 391 espèces soit 57,2%
de la flore. Ce taux, déjà très élevé pour des Ptéridophytes, n'est qu'une moyenne qui
reflète mal la réalité. En effet, comme le montre le tableau 1, plusieurs genres présentent
des taux d'endémisme spécifique bien supérieur, au taux moyen (Lomariopsis, 100%;
Cyathea, 98%; Ctenitis, 88,9%; Polysiichum, 85,7%), tandis que de nombreux autres
genres ne sont représentés que par
des
espèces
paléotropicales
(Ampelopteris,
Amphineurom,
Cyrtomium,
Equisetum)
ou pantropicales
(genres
Cyclosorus,
Cystopteris , Osmunda , Pteridium ). Les deux genres particuliers à la Région sont : (1)
Psammiosorus, genre monospécifique,endémiquedeMadagascar
et trèsproche du
genre paléotropical Arthropteris, (2) Ochropteris, également monospécifique, présent à
Madagascar, La Réunion et lTle Maurice, proche du genre pantropicalPteris et affine du
genre monospécifique Anopteris des Grandes Antilles et desîles Bermudes (TRYON,
1990). Tous les autres genres sont paléo- ou pantropicaux à l'exception du genre
Trachypteris américano-malgache.
2. Diversité et affinités floristiques dechaque fle
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zy
En règle généralelesîleslesplusgrandes
et cellesdont le relief estle plus
accidenté abritenttout naturellement laflore ptéridologique la plus riche (tableau
II): 583
espèces sont connues de Madagascar, 249 de l'île de La Réunion, mais seulement 86 et
27 respectivement de l'archipeldes Seychelles et de l'île Rodrigues. Cependant, l'archipel
des Comores, malgré une superficie à peu près équivalente à celle de La Réunion et un
relief aussi accidenté (La Grande Comore: 2361 m,Anjouan: 1595 m, Moheli: 790 m,
Mayotte: 660 m), possède un nombre de Ptéridophytes bien inférieur (157 au lieu de
249).
Le facteur <( isolement géographique )) est celui qui rend le mieux compte du taux
d'endémisme spécifique observé sur une île: Madagascar, située à plus de 400km des
côtes africaines est de loin l'île la plus riche en espèces endémiques (43,4% de sa flore),
tandis que les Comores, à égale et faible distancede l'Afrique et de Madagascar, présente
le taux d'endémisme le plus faible (3,2%).La Réunion et Maurice, distantes seulement de
200km, ont un taux d'endémisme faible (9,2 et 6%) par rapport à leur superficie et leur
reliefaccidenté;lesSeychelles,au
contraire, très isolées,ontun
taux d'endémisme
relativement élevé au regard
de leur superficie.
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PTERIDOPHYTES DE L’OCEAN INDIEN
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Fig.2. Affinités floristiques entre les îles de la Région malgache (en abscisse: les coefficients de
similitude floristique de Sorensen; en ordonnée: les îles comparées avec celle indiquée en
haut, à droite de chaque histogramme).
114
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F. RAKOTONDRAINIBE, F.BAD-
& S . STEFANOVIC
Tableau 1. Endémisme spécifique de quelques genres de Ptéridophytes de la Région malgache
(les variétés sont incluses dans le nombredes espèces)
Tableau II. Diversité spécifique et taux d'endémisme des Ptéridophytes de la Région Malgache
et des principales îles et archipels du sud-ouest de l'océan Indien en relationavec leurs
caractères physiques
TablealLi III. cc)efficient de similitude floristiqueentre les différentes îles.
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PTERIDOPHYTES DE L'OCEAN INDIEN
115
Les similitudes floristiques évaluees à l'aide du coefficientde Sorensen (tableauIII;
Fig. 2) sont les plus fortes entre La Réunion et Maurice (S = 77,2), et chacune de ces
deux îles est liée aux Comores par un coefficient élevé, prochede 50 (REU/COM: 49,7;
MAU/COM: 49,4). Les coefficients qui lient Madagascar avec les autres îles sont tous
infiérieurs à 50 en raison dufort pourcentage d'espèces endémiquesde la Grande île mais,
les similitudes les plusfortes existent avec La Réunion (S = 44,5), les Comores (39,2) et
Maurice (37,3). Ces similitudes floristiques importantes
entre les quatre plus grandes îles
de la partie Sud-ouest de l'océan Indien montrent que l'entité <( Région malgache >> est
bien une réalité.
L'ile Rodrigues présente peu de similitudes floristiques avec les autres îles ( S est
dans tous les cas infiérieur à 22). Sa flore est, comme nous allons le voir, typiquement
insulaire, constituée en majorité d'espèces à large répartition, et elle est plus proche de
celle des Seychelles, de Maurice et des Comores que de celle de Madagascar et de La
Réunion. La flore des Seychelles présente les mêmes caractères que celle de Rodrigues
mais avec des coefficients de similitude plus élevés, comprisentre 20 et 40.
II. SPECTRE CHOROLOGIQUEDES ESPECES
1. Région Malgache(Fig. 3)
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Mis à part l'élément endémique très largement dominant, laflore des Ptéridophytes
dela Région malgacheestmarquéeparsa
forte affinitéavecl'&que(23,0%des
espèces);l'clémentoriental
est très faible(2,2%),l'élément
néotropical négligeable
(0,3%) et les espèces à large répartition, paléo- et pantropicales, représentent 15% des
espècesavecuneprédominancedel'élémentpaléotropical
(9,5%) sur l'élément
pantropical ( 5 3 % ) .
REGION MALGACHE
ELEMENTS
5.6%
2,3%
ENDEMIQUE
AFRICAIN
ORIENTAL
NEOTROPICAL
PALEOTROPICAL
PANTROPICAL
MAL DEFINI
Fig. 3. Spectre chorologique des Ptéridophytes (niveau spécifique) de la région malgache.
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F. RAKOTONDRAINIBE, F. BADFE & S . STEFANOVIC
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L'élément africain (157 espèces) est constitué essentiellement d'espèces présentes à
la fois en Afrique tropicale et australe (81 espèces) ou uniquement en Afrique tropicale
stoloniferum
Bory, Elaphoglossum
(71 espèces).
Seules
5 espèces ( Asplenium
anpstatum (Schrad.) Hieron., E. marojejyense Tardieu, E. phanerophlebium (Fée)
Moore, Woodsia burgessiana (Gerr.) ont une aire de répartition, en Afi-ique, limitée à la
partie australe.
La grande majorité des 15 espèces de la Région malgache qui constituent l'élément
oriental a une aire de répartition très large, couvrant l'Indo-Malaisie et l'Océanie. Deux
espèces seulement, Lindsaea heterophylla Dryand. et Diplazium sylvaticum (Bory) Sw.
sont présentes en
Indo-Malaisie
et absentes en
Océanie
et une
seule
espèce,
Sphaerostephanos subtruncatus (Bory) Holttum est très localisée, connue uniquement
des Seychelles et de l'ouest de l'Inde.
L'élément néotropical n'est représenté que par 2 espèces: Blechnum brasiliense
Desv. et Pteris quadriazcrita Retz.
2. Les différentes îles (Fig. 4)
Si l'on additionne les pourcentages d'espèces des éléments endémique et régional
de la flore des Ptéridophytes de Madagascar, on obtient un spectre qui se superpose à
peu de chose près sur celui de la Région malgache dont nous venons de préciser les
caractères.
Les spectres chorologiques des espèces des îlesde La Réunion et de Maurice sont
très ressemblants, constitués chacun detrois
Cléments de même importance qui
représentent ensembleenviron 80% desespèces:l'élémentrégional(26,5%pour
La
Réunion et 26,7% pourMaurice), l'élément africain(27,3 et 25,1%) et l'élément paléo- et
pantropical (27,8% et 32,2%). L'élément endémique est constitué par 23 espèces soit
9,2% dela floreà La Réunion et 12 espèces, soit 6%à Maurice.
Le spectre chorologique des espèces des Comores est du même type que les deux
précédents avec cependant,commeonpouvaits'y
attendre, étantdonnéla situation
géographique de l'archipel, un élément africain plus largement représenté (53 espèces,
soit 33,8%) et l'élément endémique nettement plus réduit(5 espèces, soit 3,2%).
Dans lespectre chorologiquedesespècesdesSeychelles,
l'Clémentafricain est
moinsbien représenté (17,4%desespèces),tandisquel'élémentpaléotropicalest
dominant (27,9%). Ces différences sont conformes à la position excentrique de l'île dans
la région.
La flore del'île Rodrigues, très pauvre, est dominée par les éléments paléotropical
(48,2% des espèces) et pantropical(29,6%) totalisant 77,8%desespèces.Elle
abrite
cependant 2 espèces endémiquesappartenantau
même genre: Selagznellabalfourii
Baker et S.rodriguesiana Baker. Une seule espèce, Pteris dentata Forssk., est commune
à l'rlfrique. Aucune espèce orientale ni néotropicale n'a été observée sur l'île.
PTERIDOPHYTES DE L’OCEAN INDIEN
117
SEYCHELLES
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Fig. 4. Spectre chorologique des Ptéridophytes (niveau spécifique) des différentes îles de la région
malgache (les chiffres représententdes pourcentages).
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F. RAKOTONDRAINIEIE, F. BADlXE & S . STEFANOVIC
CQNCLUSIQN ET DISCUSSION
La Région malgache
englobe
des
îles
ou archipels
d'origine
ancienne,
gondwanienne (Madagascar et les îles granitiques des Seychelles) et d'autres d'origine
récente, volcaniques (les Comores,La Réunion et Rodrigues) ou coralliennes (Aldabra et
plusieurs autres petits îlots épars, non pris en compte dans
cette étude).
1. La flore ptéridologique de la Région malgache compte, 684 espèces dont 391,
soit 57,2%, sont endémiques. Ces chiffres, comparativementà ceux connus pour d'autres
régions
du
monde,
traduisent
une
diversité
spécifique
moyenne
mais
un
taux
d'endémisme
exceptionnellement
élevé.
En effet, 1000 espèces de fougères
homosporéesl, dont 33%d'endémiques,sontconnues
de Bornéo,950 dont 44%
d'endémiques des Philippines, 1O00 dont 45% d'endémiques des Grandes Antilleset 1500
dont 40% d'endémiques des Andes, du Vénézuela
à la Bolivie (TRYON,1986).
2. La diversité et l'originalité de cette flore s'explique par un ensemble de facteurs
physiques et historiques:
La Région malgache est entièrement située dans la zone tropicale australe et jouit
d'unclimatconstammentchaudethumide
avec dessaisons le plus souvent peu
contrastées. Aussi, la forêt dense sempervirente, biotope favorable au développement de
la majorité des fougères, occupe t-elle encore une large superficie.
Les deux plus grandes îles de la région, Madagascar et la Réunion, ont un relief
très accidenté et plusieurs de leurs sommets dépassent2000 m.d'altitude; or l'on sait que
la plus grande diversité des Ptéridophytes se rencontre dans les régions montagneuses
humides des tropiques. A titre d'exemple, 609 espèces ont été recensées à Bornéo, sur le
seul Mont Kinabaluquidomine à 4.175 m d'altitude et ladiversitémaximale sur ce
massif a été observée à 1500 m ( P ~et sal., 1992). A l'opposé, 220 espèces seulement
sont connues du Bassin Amazonien, au Brésil
(TRYON,1986).
La diversité des habitats multiplie les chances d'implantation et de développement
desdiaspores; le reliefaccidentéquiisoleceshabitatsfavoriselesphénomènes
de
spéciation qui ont été et sontencore très actifs à Madagascar (GUILLAUMET&
MANGENOT, 1975) et probablement à La Réunion,comme l'atteste la présence de
<< séries évolutives)) dans les genresAsplenium , Ctenitis et Diplazium par exemple.
La végétation malgache, à l'inverse de celle de l'Afrique, n'a été que peu affectée
parles variations climatiquesduQuaternaire,
ce quiexpliqueen
grande partie le
contraste, souvent décrit, qui existe entre la flore des deux entités géographiques. En ce
qui concerne lesPtéridophytes,environs
500 espècesseulement
sont connues de
l'Afrique continentale.Le genre Platycerium dont l'origine est gondwanienneet peut-être
afi-icaine (HENNIph/IAN & ROOS,1982) est représenté en Afrique par 3 espèces dont 2
endémiques, et dans la Région malgache par 4 espèces dont 3 endémiques. Le genre
Blechnum, subcosmopolitemais surtout présent dans l'hémisphère Sud, estreprésenté en
Afriquepar 7 espèces,tandisque13espèces
sont connuesdelaRégionmalgache
(SCHELPE,1952). Les exemples pourraientêtre multipliés. Malgré cela, les affinités de la
flore de la Région malgache sont surtout africaines, plus fortes avec 1'A.frique tropicale
qu'avec l'Afriqueaustrale.
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L
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très grande majoritédes ptéridophytes sont homosporées, seules Seluginellaceue
les
,les Isoetuceue et les Hydroptéridales
(fougères aquatiques) sont hétérosporées.
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PTERIDOPHYTES
119INDIEN
L'OCEAN
DE
3. La comparaison des listes floristiques de chacune des îles ou archipels du SudOuest delOcéan Indien confirme le fait que la flore de la région n'est pas homogène. Il
existe deuxcentres principaux de diversité des Ptéridophytes:
- Le premier Madagascar, île continentale ancienne, dont le socle est précambrien
et dont la flore ptéridologique connue à ce jour est composée de 583 espèces dont un
peumoins de lamoitié sont endémiques. Cette floreprésentelesaffinitéslesplus
marquées avec l'Afrique;lesespèces à large répartitionnereprésentent que 18% du
spectre chorologique, et sont en majorité paléotropicales;
- Le deuxième est représenté par La Réunion et Maurice, deux îles volcaniques
récentes,respectivement de 2 et 7,s millionsd'années,quiensemble,possèdent
275
especes de Ptéridophytesdont 61, soit 22,2%, sont endémiques.L'Clémentpaléo-et
pantropical de cette flore est aussi important que l'élément africain;
Les Seychelles,considéréescomme un centre secondaire de diversité pour les
Angiospermes,possèdeégalement
une flore ptéridologiqueoriginale,comprenant
8
espècesendémiquesdontl'une,
Apopteris barklyae (Baker) Aston, est le seul
représentant du genreAfropterzs dans la région.
L'appartenance des Comores aucentre de diversité de Madagascar ne nous semble
pas évidente mais il faut souligner que les données botaniques sur cet archipel sont peu
nombreuses et déjà anciennes.
L'île Rodrigues, traditionnellement rattachée aux îles de La Réunion et de Maurice
au sein des Mascareignes, présente, malgré ses deux espècesde Sélaginelles endémiques,
une flore très pauvre, largement dominée par l'Clément paléotropical. Il est difficile de
trouver des pointscommuns
entre cette flore et celledesdeux
autres îlesdes
Mascareignes. Une connaissance plus précise des caractères taxonomiquesdes quelques
espèces à aire de répartition limitée permettraitpeut-être de prendre position.
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zyxw
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :121-124
zyxw
TRANSITION ENTRE LES DOMAINES DU CENTRE ET DU
SAMBlRANO :
PROPOSITION D'ETUDE PAR L'ANALYSE DE LA FLORE DE LA RESERVE
SPECIALE DE MANONGARIVO
zyxw
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Laurent GAUTIER, CyrilleC H A T E L m & Rodolphe SPICHIGER
Conservatoire et Jardin botaniques de la Ville de Genève, Case Postale 60, CH-1292 Chambég/GE,
SUISSE
ABSTRACT.- The climax formation of the Sambirano domain is a lowland evergreen forest whose
floristic composition m e r s markedly from that of the East Coast forests. They are separated by the
montane sclerophyllous forests of the Central domain. We propose to measure the intensity of this
separation by a detailed analysisof the altitudinal ecoclinein the Manongarivo Special Reserve.
KEY-W0RDS.- Sambirano, Center, Altitudinal ecocline, Manongarivo,
GIS
RESUME.- LaformationclimaciquedudomaineduSambiranoestune
forêt densehumide
sempervirente de basse altitude dont
la composition floristique se démarque sensiblement de celleslade
côteest.Elleenestséparée
par la forêtsclerophylledemontagnedudomaineduCentre.Nous
proposons de mesurer l'intensité de cette séparation
par une analysefine de l'écocline altitudinal dans la
Réserve Spéciale de Manongarivo.
MOTSCLES.- Sambirano, Centre, Ecocline altitudinal, Manongarivo,
SIG
INTRODUCTION
Le domaine du Sambirano est la seule région de basse altitude de la côte ouest de
Madagascar quiprésente un climat tropical humide propice au développement d'une
forêt
dense ombrophile.Cette forêtrappelle parsa structure et sa grande diversité les forêts de
la côteest. Maisles espèces quilacomposentsonten
partie différentes.Danssa
cartographie de la végétation de Madagascar, HUMBERT(195 1, 1955), s'appuyant sur la
classification dePERRIER DE LA BATHIE(192 l), la considère comme faisantpartie de la
région orientale, mais au sein d'un domaine propre. Si cette conception est reprise par
KOECHLINet al. (1974), elle est actuellement remise en question.
L'isolement floristique du domaineduSambirano(Fig.
1) est assuré aunord
commeausudpar
des formations plussèches.Versl'est,
on atteint le massifdu
Tsaratananaet du Manongarivo où le climat reste humide,mais où lesaltitudes
augmentent rapidement avec un refroidissement consécutifdu climat: on pénètre dans le
domaine du Centre. Si quelques espèces
de plaine se rencontrent aussi à ces altitudes
plusélevées,laplupart
restent confinéesauxbassesaltitudes
et sont actuellement
physiquementséparées de leurshomologuesdes
forêts densesdela
côte est. Les
quelques données surle passé climatique (quaternaire &cerit) qui ont été présentées à ce
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
122
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GAUTIER
CHATELAIN
L.C.
& R. SPICHIGER
congrès laissent supposer que cet isolement a probablement été autrefois plus accentué,
en particulierlors des épisodes fi-oids.
Essayer de quantifier l'intensité de cet isolement c'est apporter des Cléments de
réponse à la question de l'endémisme régional du Sambirano.
La Réserve Spéciale de Manongarivo possède à ce titre unintérêtparticulier.
Comme dans le massif du Tsaratanana, une transition s'opère entre une végétation de
forêt dense humide de basse altitude du domaine du Sambiranoet une forêt sclérophylle
de montagne en continuité aveclesmassifsducentre.C'estdoncun
terrain d'étude
désigné pour notre problématique.
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METHODE
Nous nous proposons de dresseruninventairefloristiqueaussicomplet
que
possible de la réserve. En plusdenombreuses récoltes personelles,cetinventaire se
basera sur des collections récentes duesà d'autres équipes de botanistes ainsi que sur des
échantillons cités dans la littérature (Flore de Madagascar; révisions et monographies
diverses).
En situant les espèces rencontrées dans l'ensemble de leur distribution (approchée
également par les échantillons d'herbier et la littérature) nous les répartirons en trois
catégoriesprincipales:espècessambiraniennes;espècesduCentre;espèces
présentes
dans les deux domaines. Ce cataloguage sera par ailleurs l'occasion de faire le point sur
l'intensité de l'endémismeduSambirano
à lalumièredesrévisionstaxonomiques
récentes.
Nous proposons de choisir ensuite dans chaque catégorie une vingtaine d'espèces
comme marqueurs des cortèges floristiques en présence.Cesespèces
devront être
facilement identifiables à l'état végétatif afin de pouvoir les reconnaître à toute saison
sansambiguité. La présence ou l'absence de cesespècesdansunecentaine
de sites
choisis stratégiquement sur lasurface de laréservenouspermettra
de dresser une
cartographie détailléede leurs limitesde distribution.
Dans le cadre du projet Ecologie Politique et Biodiversité (conservation, espèces
médicinales, système de santé rural), nous avons mis en place un Système d'Information
Géographique de laréserve(Fig.
2). Outre des informationssurlemilieuhumain
(population,voiesd'accès,déforestation
récente) ce SIG comportedescouches
d'informations sur le milieu naturel:altitude (donc pentes et exposition);géologie;
pédologie; réseau hydrographique; végétation simplifiée issue d'une image satellite et de
cartes antérieures. Toutes les données sur la flore et la végétation que nous récoltons
sont positionnéesprécisémentparunGPS,
ce quinouspermet
de les intégrer
directement au système.
Ce SIG servira d'une part à choisir les sites géographiquement importantsoù nous
mènerons nos observations. Il sera ensuite l'outil principalpour l'analyse de nos données.
Il permetla cartographie détaillée de ladistributiondesespèces,
de mêmeque des
analyses de corrélation entre leurprésence et les différents facteurs dumilieu. Nous
espérons ainsi pouvoir détailler pour chacune d'elles les
facteurs qui influent sur leur
distribution ainsique leur potentialité à les transgresser.
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123
REMERCIEMENTS:
Cette étude a pu débuter grâce à l'appuidu Fonds NationalSuissepourla
Recherche Scientifique(PPE, Module 7, Requête No 5001-038159/1).
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zyxwvutsrq
A. Région Orientale
Al. domaine de l'est
Fig. 1: Les territoires phytogéographiques du nord de
avec teintes hypsométriques.
Madagascar (d'après HUMBERT, 1951),
124
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L. GAUTIER, C. CHATELAIN & R. SPICHIGER
Fig. 2: Le SIG de Manongarivo: exemples de plans: relief (simulation d'éclairement par l'Est);
hydrographie; altitudes; clasificationforêt-non forêt issued'une image satellite.
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Biogkographie de Madagascar, 1996 :125-136
ENDEMISM AND NON-ENDEMISM IN THE F L O U OF SOUTH-WEST
MADAGASCAR
Peter B. PHlLLIPSON
Botany Department, Rhodes Univers@, P.O. Box 94, Grahavnstown, 6140, SOUTH AFRICA
ABSTRACT.- The flora of the South-Western Domain of Madagascar is known for its diversity of
bizarre xerophytesand high levels of species endemism, both characteristics being due,
at least in part,
to the harshness of the climate. However, new discoveriesand taxonomic revisionary work over the past
60 years have caused much of the published information about species diversity
and endemism in
Madagascar to become out-of-date. While informationthe
onendemic componentsof the flora and their
distribution may be of considerable value to conservation and intrinsic fascination to biologists, the nonendemic components providean important insight into the origins
and evolution ofthe flora. This paper
reviewsspeciesendemism and diversity in the domain,andexamines in detail the non-endemic
component of the flora, in an attempt to provide a better understanding
of the origins and relationships
of the flora.
KEY-W0RDS.- Seed dispersal, Africa, Xerophytes, Biogeography, Deciduous thicket
RESUME.- La flore du domaine sud-ouest de Madagascar est connue pour
sa diversité de xérophytes
bizares et par son taux élevé d‘espèces endémiques, ces deux caractéristiques étantla conséquence, au
moins en partie, des conditions extrêmes du climat. Cependant, de nouvelles découvertes associées aux
travaux de révision réalisés dans les derniers 60 ans, ont démontré que la plupart des informations
publiées sur la diversité spécifique et l’endémisme à Madagascar étaient périmées. Si les informations
sur les composants endémiques de la flore et leur distribution peuvent être d’une valeur considérable
pour la conservation et pour la fascination intrinsèque des biologistes, les composants non-endémiques
apportent un important aperçu sur les origines et l’évolution de la flore. Dans la présente note, sont
révisés l’endémisme spécifique et la diversité dans le domaine, et examinés en détail les composants
non-endémiques de la flore, dans le but d’apporter une meilleure compréhensionsur les origines et les
relations dela flore.
MOTSCLES.- Dispersion des semis, Africa, Xérophytes, Biogéographie,
Fourré caduque
INTRODUCTION
The flora of the South-Western Domain of Madagascaris known for the diversity
of bizarre xerophytes that characterise the deciduous thicket of the area. Any visitor to
the areacannotfail
to havebeenimpressed
by the plants: the famouscactus-like
Didiereaceae, the onlyfamilyendemic
to the south-WestofMadagascar;
the other
succulents, many of which flower dramatically duringthe driest months while most
of the
vegetation is dormant;the swollen trunks of the Baobabs (Adansonia spp.) and the other
<< bottle-trees )) such as species of Delonix; or the sudden flush of flowering that takes
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editiom de I’ORSTOM, Paris
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126
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P.B. PHILLPSON
place locally aRer rains, that almost overnight converts bushes that appeared dead into a
display of flowers and Young leaves.
South-West Madagascar is also well-knownfor its high number of endemic species,
whichinclude taxa that are relativelywidespreadwithin
the area as wellaslocal
endemicsknownfi-omonlyafewsmallpopulations.Speciesendemisminsouth-West
Madagascar has often been misquoted in the literature at around 90%. This figure is
based on that of PEFGCERDE LA BATHIE (1936), but it actually representsthe number of
species found in the south-West that are endemic to Madagascar, not the number of
speciesstrictlyendemic to the area. As such it isimpossible to relate the level of
endemism in the south-West, or indeed in any floristic domain of Madagascar for which
only this type of data is available, to levels of endemism of other floras elsewhere in the
world.
Since PERRIER
DE LA BATHIE'S work the level of endemism of the known flora of
the region have been influenced by three factors. Firstly, many new species have been
described, secondly many species have been lost in synonymy under more widespread
species and thirdly several species have been found to occur in south-West Madagascar
thatalso
occur elsewhere. HUMBERT(1959)accepted
PERRIER DE LA BATHIE'S
estimation of levels of endemism, however now,
about 60 years later, itistimely to
review this in the light of recent discoveries and taxonomic changes.
It isclear that endemisminsouth-WestMadagascaris
not equallydistributed
between different vegetation types. The low level of species diversity and endemism in
the wooded grasslands (Savannahecosystems as they are oftencalled)hasbeen
thoroughly documentedby MORAT (1973), and information
for the mangrove vegetation
isreadilyavailable
(KOECHLIN et al., 1974; RABESANDRATANA, 1984). However
comparable data is not available for the deciduous thicket which makes up the bulk of
the primary vegetation of theregion, norfor the riverine galleryforests.
The basic reasons why Madagascar as a whole is rich in endemic species are well
documented (see other contributions in this volume). Details of the tectonic history and
palaeoclimate forming the basis of current Our understanding of the biogeography of
Madagascar,and
are believed to be the maincauses
of the highendemismin
Madagascar. However the aridity of the south-West serves to biologically isolate the
area, at least partially, fi-om the rest of the island. Despite the powefil forces that have
caused and maintained a high levelof species endemism inthe area, the fact remains that
apercentage of its species are notendemicand
are sharedwith other regions of
Madagascar and elsewhere. The question << why do certain plant species occur in southWest Madagascar and elsewhere? )) has to be asked.
There are.4 possible answersto this question.
1. Species may have been present in Gondwanaland before the separation of the
continents - however given Our understanding of geological history this is unlikely, at
least in the case of flowering plants.
2. Species may have been dispersed gradually across relatively short distances via
continuous land bridges,or << island hopped D across << stepping StonesD.
3. Speciesmayhavebeendispersedlongdistancesbychancedispersa1
by
migratory flying animals (primarily birds),
or by wind or ocean currents.
4. By human introductions, intentional or accidental.
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ENDEMISM AND NON-ENDEMISM IN MADAGASCAR
127
In each of cases 2 to 4 above, the mechanism of seed (or spore) dispersal of an
individual species is obviously of considerable importance in understanding how it may
havebeendispersed to its presentdistributionrange.Seeddispersalmechanisms
are
therefore an important aspect of the study of the causes of plant species endemism,
although this is an area of study that has been explored very little, at least in relation to
the flora of south-West Madagascar.
The present study hasthe following aims.
1. To review the actual levelof plant species endemism in south-West Madagascar.
2. To determine the relative endemism in the major vegetation types in south-West
Madagascar.
3. To investigate the relationship of seeddispersalmechanisms to patterns of
endemism.
The delimitation of the study area follows that of earlier authors (VIGUIER, 1914;
PERR~ERDELABATHIE,
1921, 1936; HUMBERT,
1955) (see Fig. 1).
Fig. 1. Map of Madagascar showing the south-westernregion (shaded).
128
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P.B. PHILLIPSON
METEIODS
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While it would be desirable
to undertake an analysisof all species inthe region, this
isimpractical for several reasons. Firstlybecause the taxonomy of'many groups is
inadequate.Secondly because accurate up-to-dateinformation on the distribution of
many species is not available in
the literature and would be extremelyt h e consuming to
compile fiom herbarium records. Therefore only a sample of the flora of south-West
Madagascarhasbeenincluded
in the study.ThuscertainRubiaceae,Fabaceae,
Euphorbiaceae and the genus Grewia, among others, have been excluded, andthe study
has been limited to tree and shrub species only. The sample consistsof 448 species that
are considered to be adequately known and for whichreliableinformation is readily
available. Data hasbeenobtained fiom flora accountsand other literature, fiom the
TROPICOS database, andfiom persona1 collection records, including detailed surveys in
riverine forest in the Special Reserve of Beza-Mahafaly and in Berenty Private Nature
Reserve. As such the sample represents over 50% of the entire tree and shrub floraof the
region.
Each species was classifiedaccording to the following broad biogeographic
categories.
1. Endemic to south-West Madagascar. A rather broad circumscription was taken,
species that have their main distribution range within the south-West; but which extend
along the Coast to Morondava or Fort Dauphin, or which occur on rocky outcrops in the
southern interior suchas around Ihosy have included.
2. Endemic to Madagascar (including the Comoro islands), but not confïned to the
south-West. These have been subdividedinto:
i) those that are widespread throughout Madagascar, occurring inboth the Eastern
and Western Regions;
ii) those that also occur elsewhere in the Western Region;
iii) those that also occur in the Eastern Region;
3. Not endemic to Madagascar.
Seed dispersa1 mechanisms for each species has been recorded based on whether
the plant possesses fleshyfruits known to be or likely to be dispersedby migratory birds,
and whether the plant is known to be dispersed by ocean currents. Species with neither
adaptation are referred to as (( short-distance dispersersD.
RESULTS
1. OVERALL
ENDEMISM
AND RELATIVE DIVERSITY
Of the sample of 448 species, 23 1 (5 1.56%) are endemic to south-West
Madagascar, and afùrther 157 (3 5.04%) are endemic to Madagascar. Eliminating the 11
species that are known or believed .to have been introduced by humans, we obtain a
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ENDEMISM AND NON-ENDEMISM INMADAGASCAR
I
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n
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P.B. PHILLIPSON
figure of 52.86% for speciesendemism,andanadditional35.93%otherMalagasy
endemics not restricted to the south-West. Many more species occur in deciduous thicket
(72.77%) than other vegetation types. The non-endemic and introduced components of
the flora, comprise of 49 (10.94%) and 11 (2.46%) species respectively. More than half
(51.02%) of the non-endemic, but (presumed) native species occur in riverine forest. A
detailed breakdown of numbers of speciesineachbiogeographicclass
according to
vegetation type is given in figure2.
zyxwvu
2. ENDEMISMIN EACH VEGETATION TYPE
The deciduous thicket has by far the largest proportion of endemicspecies
(61.35%). The riverine forest and wooded grassland floras consist of only 28.26% and
20.83%endemicspeciesrespectively.
The wooded grasslandcontains the highest
percentage of introduced species,although at 16.67%thisissurprisingly
low. The
mangrove vegetation comprises entirely of non-endemic species. A detailed breakdown
of the percentage of species in each vegetation type according to biogeographic class is
given in figure3.
On its own, the flora of the deciduous thicket consists of 61.35% endemic species
and 33.44% other Malagasyendemics, or put another wayanon-Malagasyendemic
component of only 5.21% of its species.
3. SPECIES SHARED WITH OTHER =AS
OF MADAGASCAR
Of the 157 species that are sharedbetween the south-Westand other parts of
Madagascar, 74.50% are shared with the West (25.36% of the entire flora), 8.05% with
the east,and 17.45% occur in both. The distribution of these among the different
vegetation types is similarto that of the entire flora.
4. DISTRIBUTION
OF SEED DISPERSAL
MECHANISMS
Of the entire sample, 171 (38.17%) have fleshy seeds, known or likely to be bird
dispersed, 8 (1.79%) are known to be transported long-distances by ocean currents and
the remaining 269 (60.04%) of the species are not adapted for dispersal either by
migratorybirds or ocean currents. This proportion is not equalacross the different
biogeographic classesor the different vegetationtypes. Only 70 (30.30%) of the endemic
species are bird-dispersed,whileconsiderablyhigher
proportions of bird-dispersed
species are found among the other biogeographic classes. This is particularly noticeable
in the case of the non-endemic component of the flora, which includes 67.34% birddispersed species and 16.33% ocean-dispersed. A detailed breakdown of the numbers of
species in each biogeographic class accordingto dispersal mechanismis given in figure 4.
Of particular interest are the eight species which are not Malagasy endemics but
which have no obvious adaptations for bird or ocean current dispersal. Two of these are
weedy species, which may have been introduced by humans although there is no direct
evidence for this. One of the species, Pisonia aculeata, is of little consequence, being
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ENDEMSM AND NON-ENDEMISM INMADAGASCAR
131
relativelyuncommonandconfined to ruderal habitats, however the other, Hyphaene
coriacea, is an important component of wooded grasslands. The distribution patterns of
the remainingsixspecies
are more enigmatic, these are giveninTable
1, and are
discussed in greater detail below.
zyxwvu
5. RELATION OF DISPERSAL
MECHANISMS
TO VEGETATION TYPES
Riverine forest has a higher proportion of bird dispersed species, with 47.83%,
rather than less than 40% in al1 the other categories. Details of the ocean-dispersed
species are given in Table II, they include al1 six mangrove species, and two species of
disturbed habitats which occur primarily in south-West Madagascar on riverine forest
margins. A detailedbreakdown of percentages of speciesineach
vegetation type
according to dispersa1 mechanisms is given in
figure 5.
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6. SYNTHESIS OF DISPERSAL
MECHANISM,
VEGETATION TYPEAND BIOGEOGRAPHIC
CLASS
In riverine forest more bird-dispersed taxa are non-Malagasy endemics (36.36%)
than short-distance
dispersers
(15.22%). The difference
is
accounted for by a
correspondingincrease insouth-Westendemics
(18.18% versus 39.13%). Wooded
grasslandhasaverylowlevel
of non-Malagasyendemicshort-distancedispersers
(6.25%) and many bird-dispersers (37.50%), none of its bird-dispersers are south-West
endemics. The deciduous thicket completely
lacks
non-Malagasy
short-distance
dispersers, its non-Malagasy component consists entirely of bird dispersers.
DISCUSSION
The results confirm the south-West of Madagascar as an area with extremely high
species endemism.. Endemism is markedly higher
in the deciduous thicket than the other
vegetation types in the south-West. Endemism islow in the wooded grassland supporting
the hypothesis that this is not a primary vegetation type in the region. The non-endemic
components of the flora, consist predominantly of species that are at least endemic to
Madagascar, especially, althoughnot uniquely, the rest of the western region,with which
is shares 25/23% of its species (excluding introduced species). The south-Westdoes,
however, contain some eastern elements.
The presentanalysis suggests that the flora of the south-Westconsists of an
assemblage of species that is well differentiatedfiom that of other parts of Madagascar.
As such, and in contrast to the opinion of most earlier authors, the area may deserve
phytochorologicalrecognition at ahigherlevel
than asadomainwithinawidely
circumscribed western region. With an estimated level of endemism of over 50%, and a
total endemicfloraexceeding
1000 species,south-WestMadagascarqualifies
as a
regional centre of endemism accordingt o W ~ T E(1
’ S983) criteria
P.B. PHILLIPSON
132
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8 1W P
T
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ENDEMISM AND NON-ENDEMISM INMADAGASCAR
133
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zy
In general most bird-dispersed species belongto genera whichare relatively poorly
represented in both south-West Madagascar and the island as a whole, this applies to
both endemic and non-endemic genera. Many of these genera are better represented
outside Madagascar, and many of the species have their closest relatives in. Afiica, for
example Elaeodendron humbertii. It seems likely that these represent taxa which have
been introduced comparatively recently, and which have diversified relatively
little or not
at all. There are, however, some important exceptions,e.g. Clerodendrum.
On the other hand, the short-distance dispersed species mostly belong to genera
that are well diversified in Madagascar, often throughout the island, and which are more
diversified in Madagascarthan elsewhere. For example, very diverselarge genera such as
Croton and Dombeya, and smaller genera such as Adùnsonia and Delonix. The shortdistance dispersers that belong to small genera, are fiequently taxonomically isolated,
such as Lemuropisum edule, Androya?Iecaryi, although their nearest relatives may also
occur in Madagascar. It issuggested that these taxa are in generala more ancient
component of the Malagasy flora which have been isolated fi-om
other land masses for a
much longer periodin comparison withthe bird or ocean dispersedtaxa.
The occurrence of six non-Malagasy endemic short-distance dispersers in SouthWest Madagascar within the sample of species studied deservesfurther comment. One of
tropics
these Gyrocarpusamericanus iswidespreadin both newandoldworlddry
including parts of eastern and southern Afi-icainapparently
naturalhabitats. In
Madagascar it is a comrnon constituent of deciduous thicket. It possesses remarkable
winged fruits which may be capable of being dispersed long-distancesby wind currents,
and this may accountfor its dispersal to Madagascar.
The remaining five species are al1 common constituents of riverine forest to which
they are essentially confined in south-West Madagascar. The taxonomic status of one of
these, Euphorbiatirucalli, isuncertain, the Malagasyplantshavebeenregarded
as
distinct (Euphorbia laro) fi-om those occurringelsewhere. Tamarindusindica isan
extremelywidespread tropical species,whichhasamoderndistribution
that has
undoubtedlybeeninfluenced
byhumans,
due to itsdiverse
uses andtraditional
signification in many cultures. In contrast the other three species are Afiican species,
Acacia rovumae is confined to certain river valleys in coastal areas of eastern Afi-ica,
Bivinia jalberti also has a restricted distribution in eastern and
southern Afiica, while
Breonadia salicina is a more widespread, extendingto West Mica. Al1 of these species
are somewhat taxonomically isolated in Madagascar. It is suggested that they may have
been dispersed to Madagascar fi-om Afi-ica by rafting of fallentrees bearing fkuits. If this
means of dispersal is a viable means
of dispersal and colonisation, itis not surprising that
species that have been able to exploit it are riverine species. Not only would they be
more likely to fa11 into rivers which wouldtransport them to the sea, but they would also
be more likely to be deposited in a suitable habitat (i.e. the banks of an estuary) than
non-riverine species.
Migration along land-bridges or short-distance island hopping may have been an
important factor in the initial colonisation of Madagascar, and the dispersal of plant
species fiom Madagascar. However there is no evidence from the present study that this
is an explanation of the current distribution of individual plant species, since the nonendemic componentsof the flora can be explained more satisfactorilyby other means.
A summary of the results and conclusions presented
in this paperare given in Table
III. The study takes into account only asagple of the trees and shrubs of the south-West
of Madagascar. It would be interesting to extend the study to herbs, sub-shrubs and
zy
134
zyxwvutsrqp
zyxw
P.B. PHILLIPSON
75%
50%
25%
0%
zyxwvutsr
zyxwvutsrq
e-fis e-flb
introduced
r-fls
r-flb w - g h
non- endemic
w-g/h
Malagas! endemic
d-ils
d-t/b
SW endemic
Fig. 6 . Percentage breakdown of species in each vegetation type (excluding mangrove) with dispersal
type according to biogeographic category (e-f = entire flora; r-f = riverine forest; w-g = wooded
grassland; d-t= deciduous thicket; /s = short-distance dispersal;/b = bird dispersal).
zyxwvu
zyxwv
ENDEMISM AND NON-ENDEMISM INMADAGASCAR
135
zyxwvuts
zyxwvuts
zyxwvutsr
lianas, however manyof these are verjr poorly known taxonomically. Among these other
life-formsbirddispersal is rare, and the possibilityof other means of long-distance
dispersal even more limited, exceptfor human dispersed weeds. Among these plants one
might therefore expect to find an even higher level of endemism than among the trees
and shrubs.
ACKNOWLEDGEMENTS
The author wishes to thank the organisers of the Colloquium for the opportunity to
present this paper, to Rhodes University for fùnding to attend the meeting, and to many
colleagues for valuablediscussionsover
the yearsandduring
the Colloquium,in
particular Pete Lowry and George Schatz (R/l[lssouriBotanical Garden). Field work in
Madagascar was conducted [through the MissouriBotanicalGarden’sprogramme]
under collaborative agreements with the Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza
(PBZT) andthe Direction de la Recherche Forestière et Piscicole (D.R.F.P., FO.FI.FA.),
and was hnded by a grant from The National Geographic Society.The author gratefùlly
acknowledges courtesies extended by the Government of Madagascar (Direction des
Eaux et Forêts -- DEF) and by the Association Nationale pour la Gestion des Aires
Protégées (ANGAP).
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136
zyxw
zy
zyxwv
zyx
zyxwvuts
zyxwvut
zyxwvuts
zyxwvutsr
zyxwvuts
zyx
P.B. PHILLIPSON
Table L Generalised distribution and usual habitats
of species whichare not Malagasy endemics but
which occurin SW Madagascar and which are not weedy.
"Malagasy plants maynot be conspecific.
Species
Acacia rovumae Oliv.
Biviniajalberti Tul.
Breonadia salicina(Vahl)
Euphorbia tirucalliL.*
Gyrocarpus arnericanusJacq.
Tamarindus
indica Widespread
Old/New-world.
Essentially
riverine.
L.
Distribution outside Madagascar
Local in E Africa.
Local in SE Africa.
Widespread in SE & E Africa.
Widespread Old-world.
Widely dispersed Old/New world
dry
tropics.
Usual habitat
Riverine.
Riverine.
Riverine.
Riverine.
Not riverine
Table I
I.Habitats of non-endemic species dispersed long distances by ocean currents.
Species
Avicennia marina (Forsk.) Vierh.
Bruguiera gymnorhiza(Ll) Lam.
Caesalpinia bonduc(L.) Roxb.
Ceriops tagal(Perrottet) C . Robinson
Entada africanaGuil1aa.net
Lumnitzera racemosaWilld.
Rhizophora mucronataLam.
Sonneratia albaSm.
Habitat
Mangrove
Mangrove
Disturbed, especially river margins
Mangrove
Disturbed
Mangrove
Mangrove
Mangrave
Table IIL S u m m a r y of main results and conclusions.
The flora of the SW of Madagascar comprises:
1.
endemic
species (23 1 species)
2.
Malagasyendemics,notconfinedto SW (157species)
3.
non-endemicsdispersedbyoceancurrents
(8 species)
4.
non-endemicsdispersedbywind (1 species: Gyrocarpusamericanus)
5.non-endemicsdispersedbybirds(33species)
6.species
with no apparent means of long-distance dispersal, occurring in riverine forest
(5 species)
7.
speciesintroducedintentionallyoraccidentally byhumans (11 species)
52%
35%
2%
4 %
7%
1%
2%
zyxwvuts
zyxw
zyxwvuts
Biogéographie de Madagascar,1996 :137-145
zyx
zyxw
zyxw
MADAGASCAR CENTREDE SPECIATION ET D'ORIGINE DU GENRE
K;.1LANCHOE (CRASSULACEAE)
Lucile ALLORGE-BOITEAIJ
ABSTRACT.-As a large and nearly pantropical genus,
Kalanchoe (Crassulaceae) is represented by one
species in America, 56 in southern and eastern Africa, and 60 in Madagascar. The genus extends to
south-eastern Asia andas far as China, and in al1 comprises about125 species. Madagascar containsthe
largest number of species, suggestingthat it is an ancient centreof speciation, and perhapsthe centre of
origin for the genus; the range of morphological diversity i s also greater here than anywhere else.
Madagascar is the only region with Kalanchoe species that are epiphytic, arborescent, herbaceous or
climbing;elsewherethey
are alwaysperennialherbs.Distributionmaps
are presented for the 60
Malagasy species andan analysis is madeof evolutionary trends withinthis diverse group.
KEY-W0RDS.- Madagascar, Crassulaceae, Kalanchoe, Geographic distribution
RESUME.- Grand genre pseudopantropical, le genre Kalanchoe existe en Amérique avec une espèce,
en Afrique du Sud
et de l'Est avec 56 espèces,
à Madagascar avec 60 espèces et dans
le Sud-Est asiatique
jusqu'en Chine. Il comporte en tout, environ 125 espèces. Madagascar comprend le plus grand nombre
d'espèces du genre Kalanchoe (Crassulaceae), ce qui laisse supposer un centre de spéciation ancien,
sinon le centre d'origine; on y constate une plus grande diversité morphologique que partout ailleurs.
C'estleseulpayscomportantdesespècesdugenre
Kalanchoe quisoientépiphytes,arborescentes,
herbacées ou lianescentes; ailleurs, ce sont des plantes herbacées perennes. Nous présentons
les cartes
géographiques des 60 espèces malgaches et tenterons d'analyser les tendances évolutives de ces diverses
espèces.
MOTS-CLE.- Madagascar, Cmssulaceae, Kalanchoe,Distribution géographique
INTRODUCTION
La famille des Crassulaceae comprend 33 genres et environ 1500 espèces, de
répartition géographique mondiale, à l'exception de l'Australie et des îles du Pacifique.
Comme le nom l'indique (Crassus = épais) ce sont des plantes plus ou moins succulentes,
vivaces ou annuelles, à feuilles alternes,opposées ou verticillées.
Les Kalanchoe sont très différentes des autres genres de la famille des
Crassulaceae, en ce que leursfleurs sont gamopétales et que tous les verticilles ne
comportent que quatre pièce. (4s- 4P- 8(2x4) E- 4C)La gamopétalie et la réduction des
pibces florales sont considérées comme plus évoluées, assurant une meilleur protection
des organes de la reproduction.
zyxwvu
In:W.R. LOURENçO (éd)
Editions de L'ORSTOM, Paris
138
zyxwvutsrqp
zyxwvut
L. ALLORGE-BOITEAU
Dans lafamilledes Crassulaceae, le genre le plusvoisinsemble être celuides
Cotylédons
africains;
leur
port et leur
aspect
sont
semblables
avec
des fleurs
gamopétales, diplostémones, mais pentamères, c'est-à-dire divisées en verticilles de cinq
pièces (5s- 5P- lO(Zx5) E- 5C), et des espèces qui ne forment en
aucune faqon, des
bulbilles ou des stolons.
Ces modes de propagation existent aussi chez les Saxifrages(Saxzjkgaceae, ordre
des Rosales), par stolons, chez Saxifaga stolonifera Mierb., originaire de Chine et du
Japon, par des bulbilles chezSaxzj?aga bulbgera L., qui naissent à l'aisselle des feuilles.
Comme les Saxzj?agaceae, elles sont extrèmementrésistantesauxconditions
climatiques,mais,sicesdernières
vont de l'Attiquejusqu'auxAndes
(Saxzpaga
rnagellanica), jusqu'à 6000m en Himalayaet survivent jusqu'au Pôle Nord, là où aucune
autre plante ne peut le faire, les Kalanehoe , au contraire, supportent des températures
très chaudes, des alternances très grandes entre le jour et la nuit, des natures de terrains
très pauvres, calcaires et ces espèces survivent aussi, là où aucune autre espèce ne peut
le faire, dansles régions les plus chaudeset les plus sèches du globe.Dans ces conditions
extrèmes, elles sont souvent dominantes, sinon exclusives.
Les grainesdemandent de 14 à 28 jours de germination. Des graines de K.
blossfeldiana semées en mars ou en avril, en Europe et maintenues à une température de
15 à 20" donneront des plantes fleuriesentre février etmai de l'année suivante.
Mais la capacité de reproduction par voie végétative, est tout-à-fait remarquable
chez le genre Kalanehoe. Il peut apparaître des méristèmes, c'est-à-dire des groupes de
cellulesindifférenciées,succeptibles
de redonneruneplanteentière,dans
toutes les
parties de laplante:margedesfeuilles,inflorescences,aisselles
de feuilles, base du
pétiole,basedulimbe,etc.Cesdeuxmecanismes
de reproductionleur idèrent une
supériorité sur tous les supports.
zyx
zyxw
zyxwvu
DISTRIBUTION
GEOGRAPHIQUE
Grand genre pseudopantropical, (THOMASSON,
1994) le genreKalanchoe existe en
Amérique avec une espèce, (K. integra (Medic.) O . Kuntze, syn. K. brusiliensis Saint
Hilaire (Fl. Bras. Mer. 2: 196, 1829)), en Mique du Sud et de l'Est avec 56 espèces, à
Madagascar avec 60 espèces et dans le Sud-Est asiatique jusqu'en Chine(K. floribunh
Wright). Il comporte en tout, environ 125 espèces.
Le genre Kalanehoe est très diversifié, il comprend aussi bien des arbres lignifiés,
des lianes, que des petites plantes épiphytes. La majeur partie sont des plantes de taille
moyenne,
généralement
perennes,
mais
certaines
sont
annuelles
ou biannuelles.
Pratiquement toutes les espèces sont à feuilles crassulescentes,même celles qui poussent
dans des zones périodiquement inondées. Son adaptation aux milieux les plus variés, sa
capacité de résistance aux conditions défavorables lui permettent de vivre là où il n'y a
pas de compétitionavec d'autres plantes,tellesquelesgraminées,dans
les fourrés
xérophiles submontagnardsou subdésertiques en association avec les
Aloes, Helichrysum
et Senecio. Il n'y a pasde Kalanchoe dans les végétations herbeuses.
En Afrique, il existe 56 espèces. Un certain nombre de ces espèces atteignent des
altitudes élevées, jusqu' à 2725 m au Kenya, pour K.. denszjlora. Si le nombre d'espèces
est presque semblable à celui des espèces malgaches,lesespècesafricaines
sont loin
d'êtreaussidiversifiéesqu'àMadagascar,
il n'y existequedesespècesherbacées,
zyxwvuts
zyxwv
zyx
ORIGINEKALANCHOE
DU GENRE
139
perennes. Une seuleespèce, K.lanceolata (Fosk.) Pers. estcommune à l'Afi-ique et
Madagascar, son aire est disjointe et s'étend d'Est en Ouest, (carte de distribution publiée
par MORTON, 1962, reprise par SCHNELL, 1977) (carte 1).
Outre que Madagascar comprend le plus grand nombre d'espèces du genre,ce qui
laisse supposer un centre de spéciation ancien, sinon lecentre d'origine (DEJARDIN et al.,
1973; THOMASSON,1994), on constate une plus grande diversitémorphologiqueque
partout ailleurs. C'est le seul pays qui comporte des espèces du genre Kalanchoe qui
soient
épiphytes,
arborescentes
ou lianescentes. Nous présentons les cartes
géographiques des 60 espèces et tenterons d'analyserlestendancesévolutives de ces
diverses espèces.
Les Kalanchoe sont réparties dans tout Madagascar et présentent une dispersion
aussi bien en forêt sempervirente humide qu'en forêt caducifoliée que dans le bush du
Sud, fourré xérophile. Mais en forêt humide ou en altitude elles deviennent épiphytes ou
lianescentes. Quelques espèces ont une aire géographique très restreinte qui est souvent
liée à l'altitude, par exemple, K. porphyrocalyx occupe toutes les parties humides de l'île
du Nord auSud , mais K. unzflora, assez proche nese trouve quedans le mont
Tsaratanana, en altitude élevée presqu'au sommet, à plus de 2000m (Carte 8). Lorsque
l'aire de répartition géographique est vaste, avec une variation climatique graduelle, on
constate également une variation importante de l'espèce,par ex., K. gracilipes qui
occupe les massifs des hauts plateaux, montre une diminution très importante de la taille
des feuilles au niveau de Fort-Dauphin dans les chaînes Anosyennes, diminution de dix
mzcrophylla. (Carte 2)
fois pluspetites qui a motivé la création d'une variété
On trouve 7 espèces dans la région occidentale,6, dans le nord, 22, dans la région
centrale, 4, dans la région orientale, 15, dans le sud et 2 espèces répandues dans toute
l'île. Le transport par l'homme comme plante médicinale et comme porte-bonheur, n'est
pas négligeable. A la Martinique, K. pinnata est appelé c chance D. Quatre espèces ont
K. blossfeldiana,dinklagei,peltataet
pinnata.; lesdeux
uneorigineincertaine,
premières nesont connues qu'en culture,les deux dernièressont devenues pantropicales.
.
zyxwv
zyxw
zyx
CONCLUSIONS
La pollinisation se fait en fonction de la morphologie de la fleur. Lorsque la fleur
est petite, Ca. 1 cm et dressée, comme celle de K. synsepala, nous avons pu observer un
Lepidoptère Hesperidae, Parnara
poutieri
Boisduval,
déterminé
par Evariste
Randrianasolodu P.B.Z.T. Lorsque lafleur est en forme de clochettependante et
supérieure à 2 cm, elleest fécondée par des abeilles, 'dont
Apis rnellzjkaL. var. unicolor,
observées tant à Tananarivequ'àFort-Dauphin,quipénètrentcomplètementdansla
corolle, avant de ressortir en marche arrière. Un exemplaire aété déposé en Entomologie
à Paris,
Deux groupes en résultent, dontle premier est moins spécialisé et plus primitif Les
espèces les plus primitives étant K. tetraphylla et K. synsepala, d'où sont issues à la fois
les espèces africaines et malgaches.
La reconstruction phylogénique
s'est
basée
caractéristiques
ces
sur
morphologiques, les données de l'étude palynologique,. de l'architecture et de la
chimiotaxonomie. Le métabolisme acide des Crassulacées (CAM) a donné des résultats
zyxw
140
zyxwvu
L. LLORGE-BOITEAU
quiconfirmentcestendances,ainsi
présentés par ailleurs.
que laphytochimie.Cesderniers
travaux seront
zyxwvuts
zyxwvu
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zyxwv
Fig. 1. Aire de Kalanchoe lanceolata (Forsk.) Pers., d'après J.K. MORTON, 1962, p. 395.
Exemple d'espèce des hauteurs de l'Ouest afi-icain, ayant une aire disjointe et se retrouvant
sur les montagnes d'Afrique orientale.
zyx
zyxwvut
zyxwv
zyxwvu
zyxwvutsrqp
ORIGINE DU GENRE KALANCHOE
Groupe 1, Sylvaticae
Groupe II, Campanulatae
Groupe 111, Centrales
1
2
3
4
S
6
7
8
9
10
141
zyxwvu
zyxwvu
K. gracilipes, 1 7
K. peltata, 1 2
K. ambolensis, II 1
K. campanulata, II 2
K. pseudo-campanulata, Ill 1
K. rolahdi bonapartei, Ill 2
K. pubescens, III 3
K. miniata, III 4
K. bergeri, III 5
K. jongmansi, Ill 6
K. mangini, 111 7
K. porphyrocaiyx, IV 7
K. uniflora, IV 2
K. schimphylla, V 1
K. beauverdi, V 2
K. tubiflora, VI 1
K. daigremontiana. VI 2
K. rosei, VN 7
K. mamieriana, VI1 2
K. fedtschenkoi, VI1 3
K. serrata, VI1 4
K. waidheimi, VI1 5
K. laxiflora, Vil 6
K. streptantha, VI11 7
K. gastonis bonnieri, IX 7
K. poincarei, IX 2
K. bogneri, IX 3
K. prolifera, IX 4
K. rubella, IX 5
K. pinnata, IX 6
K. caicicola, IX 7
K. brevicaiyx, iX 8
K. macrochiamys, IX 9
K. orgyaiis, X 1
K. bracteata, X 2
K. hildebrandtii, X 3
K. linearifolia, X 4
K. grandidieri, X 5
K. arborescens, X 6
K. beharensis, X 7
K. brevisepala, X 8
K. milloti, X 9
K. mandrarensis, X 1 O
K. viguieri, X 7 1
K. tomentosa, X 12
K. eriophylla, X 13
K. rhombopilosa, X 14
K. pumila, XI 1
K. tuberosa, XI 2
K. tetraphylla XII 1
K. synsepala, XI1 2
K. integrifolia, XII1 1
K. bouveti, XIV 7
K. chapototi, XIV 2
K. boisi, XIV 3
K. globulifera, XIV 4
K. coccima, XV 7
K. aromatica, XV 2
K. briqueti, XV 3
K. ianceolata, XV.4
zyxwvutsrq
11
Groupe IV, Epidendreae
12
13
Groupe V, Scandentes
14
15
Groupe VI, Bulbilliferae
16
17
Groupe VII, Suffwtescentes
18
19
20
21
22
Groupe VIII, Streptanthae
Groupe lx, Proliferae
Groupe X, Lanigerae
23
24
25
26
27
28
29
30
31
32
33
34
35
36
37
38
39
40
41
42
43
44
45
Groupe XI, Alpestres
Groupe XII, Trichantae
Groupe XIII, lntegrifolia
Groupe XIV, Globuliferae
46
47
48
49
50
51
52
53
54
55
Groupe XV, Occidentales
56
57
58
59
60
*
*
zyxwvutsrq
zyxw
zyxwv
142
L. ALLORGE-BOITEAU
zyxwvutsrqp
~-
K. gracilipes
var. microphylla
*
*
K. peltata
A
var. mandrakensis
var. stapfi
O
501
45.
I
100
3
*
*
K. campanulata
A
K. ambolensis
subsp. orthostyla
zyxwvutsrq
O
l?Otrn
50-
46.
I
4
100
2OOkm
SOT
I
~~
*
*
~~~
K. waldheimi
f
A K. rolandi bonapartei
K-pseudo campanulata
*
-1 5 5
45.
5
~~
K. jongmansi
subsp. ivohibensis
+ K.
var. alexiana
-1
manginii
5's
zyxw
50-
I
45.
7
50-
1
143
ORIGINE DU GENRE W A N C H O E
-
*
*
zyxwvutsrqponmlkji
zyxwvutsrqp
*
f
K. porphyrocalyx
*
K-uniflora
rnarnieriana
*K.
K . daiqremontiana
*
K. t u b i f l o r a
K. r o s e i
+ K.
coccinea
-
15'5
-16.5
46.
SOT
I
~
~~~
*K.
fedtschenkoi
U var. isalensis
+
zyx
g
4 y 1 ~
SOT
I
SOT
zyxwvutsrq
*
*
*
K. laxiflora
var. stipita
+
+ var. subpeltata
K. serrata
O
K . streptantha
K . gastonisbonnieri
K. bergeri
zyxwvutsrqponmlkjihgfedcb
zyxwvutsrq
100
ZOOL~
4y 12
S1'
OT
4 7
13
50%
zyxw
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxwvuts
L. ALLORGE-BOITEAU
144
* K.
*
*
orgyalis
K. bracteata
K. macrochlamys
Y
*
K. rubella
l
*
* K.
zyx
15
SOT
*
K. rhombopilosa
+
K. tuberosa
+ K. milloti
eriophylla
K. beharensis
5o-E
I
SO'E
I
ORIGINE DUGENRE KALANCHOE
*
K. aromatica
A K. viguieri
.k K. tomentosa
t"'
1
*
+ K.
-1
145
zyxwvutsr
zyxwvutsrqponm
20
*
*
*K.
*
K. tetraphylla
K. synsepala
integrifolia
K. chapototi
+ K.
bouveti
zyxw
zyxwv
50-
SlO T
I
K. bogneri
I K. brevisepala
K. lanceolata
e K.
zyx
zyxw
+ K.
boisi
+ K.
schizophylla
beauverdi
globulifera
s-s
?
47
23
100
200h
SIO T
4724
80%
I
I
4
y
25
50%
I
zyxwvuts
zyxwvut
zyxwv
zyx
zyxwvu
zyxw
Biogéographie de Madagascar, 1996 :147-156
SIGNIFICATION BIOGEOGRAPEUQUE DE§ PROCESSUS D'ADAPTATION
PHOTOSYNTEWTIQUE. 1 :L'EXEMPLE DE§IiXZXVCHOE MALGACHES
Jeanne BRULFERT Didier RAVELOMANANA 2, Ham GEHRIG 3,
& Manfred KLUGE
1,
' CNRS / URA 1128, Institut de Biotechnologie des Plantes, Université de Paris-Sud, 91405 Orsay,
FRANCE
zyx
Département de Physiologievigétale, Université de Madagascar, Antananarivo,MADAGASCAR
Institut fùr Botanik der Technischen Hochschule,
0-64287 Darmstadt, ALLEMAGNE
ABSTRACT.-Crassulacean Acid Metabolism (CAM) represents a mode of photosynthesis performed
by plants facing climatic water stress.CAM is characterized by the ability to fix external CO2 (via the
enzyme phosphoenolpyruvate carboxylase, PEPC) mainly during the night, butalso during the day (via
the enzyme ribulose bisphosphate carbo'xylaseloxygenase, Rubisco). These properties are associated with
a specific behaviourof the stomata which open mainly
at night (favouring PEPC activity) and can close
during the day when high temperatures could endangerthe water status of the leaf tissues. Thus CAM
can be consideredas an adaptative metabolic pathway, whose distribution among species should mirror
their biogeographical repartition. Depending on the climatic environment of the plants, the relative
activities of PEPC (night CO2 fixation) and ofRubisco(day fixation) are different. Because the 2
carboxylativeenzymesdiscriminatebetweenthecarbonstableisotopes(12Cand13C),
the carbon
isotope compositionof the biomass (813C value) reflects
the relative contributionof the 2 enzymes tothe
die1 carbon gain of a plant. This powerfull technique was used to screen
the photosynthetic mode of the
Malagasy species ofKalanchoe. Results showed that,in the genusKalanchoe, 1) al1 species were ableto
perform CAM, 2) the CAM pattern was generally very flexible, suggesting a close correlation withthe
climatic environment andor the habitat of the analyzed sample, 3)CAM flexibility amongthe species
clearly reflected the taxonomic classification inside the genus,
4) the centreof adaptive radiationof the
genus was situated in Madagascar. Recent screeningof multiple Kalanchoe species using DNA fingerprinting confrmed these findings.
zyxwv
KEY-W0RDS.- Crassulaceae,CrassulaceanAcidMetabolism
Stable carbon isotope composition
(CAM), Kalanchoe, Photosynthesis,
RESUME.- Le Métabolisme Acide des Crassulacées (CAM) est
un type de photosynthèse présenté par
les plantes qui ont dans les conditions naturelles
à faire face à une contrainte hydrique.II est caractérisé
par la capacité defixer le CO2 externe pendantla nuit (via la phosphoenolpyruvate carboxylase, PEPC)
mais aussi pendantle jour (via la ribulose bisphosphate carboxylase oxygénase, Rubisco). Ces propriétés
sontassociées à un comportementparticulierdesstomatesquisontouverts
la nuit(favorisant
l'absorption deC02) mais peuventse fermer lejour quand les températures élevées sont susceptibles de
déséquilibrer l'état hydrique des cellules. Ainsi,
le CAM constitue une voie métabolique adaptative dont
la distribution parmi les espèces pourrait reflèter leur répartition géographique. Selon l'environnement
climatique des plantes, les activités relatives de la PEPC (fixation nocturne) et de la Rubisco (fixation
diurne) sont en proportion différente. A cause des propriétés de discrimination des 2 enzymes en ce qui
concerne les 2 isotopes stables du carbone, (12C et 13C),
la composition isotopique de la biomasse
foliaire pour cet élément (13C) reflète
la contribution relative des 2 enzymes au gain journalier de
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
148
zyxwvutsrqp
zyxwvu
zyxw
zyxwvutsrq
zyxwvu
zyxwvuts
J. BRULFERT, D.RAVELOMANANA, H. GEHRIG & M. KLUGE
carbone de la plante considérée. Cette technique a été utilisée pour examinerle mode de photosynthèse
utilisé par les Kalanchoe malgaches. Les résultats ont montré 1) la capacité par toutes les espèces de
Kalanchoe de fonctionner selonle mode CAM, 2) une grande flexibilité photosynthétique pour certaines
espèces en relation étroite avec l'environnement climatique et/ou le modevie
de de !'espèce analysée, 3)
une corrélationentre la flexibilité du C A M et la classification taxonomique des espèces selon P.Boiteau,
d'où l'on peut déduire que le centre de spéciation du genre Kalanchoe s'est situé à Madagascar. Ces
résultats ont été confirmés par une récente analyse comparative des ADN de nombreuses espèces de
Kalanchoe.
MOTS-CLES.- Composition isotopique pour le carbone, Crassulacées, Kalanchoe, Métabolisme Acide
des Crassulacées(CAM), Photosynthèse
INTRODUCTION
L'importance de la place occupée par le genre Kalanchoe dans la flore malgache
n'estplus à démontrer (ALLORGE-BOITEAU,
ce volume) et la récente publicationdes
observations, jusqu'ici inexploitées,de P.Boiteau Q~OITEAU& ALLORGE-BOITEAU,
1995)
matérialiseles arguments enfaveurdel'exceptionnel
intérêt de cesplantes,non
seulement pour la connaissance de la flore malgache,maisaussi pour des recherches
fondamentales sur les processus photosynthétiques adaptatifset le rôle qu'ils jouent dans
la répartition géographique des espèces. Auplan écophysiologique, cet intérêt repose
tout d'abord sur le fait que les espèces de Kalanchoe montrent des formes de vie très
variées: presque toutes succulentes, elles présentent des formes herbacées, buissonnantes
ou même lianescentes, terrestres, épiphytiques ou épilithiques. De plus, toutes les
observations ont montré qu'elles sont réparties sur l'ensemble du territoire malgache, ce
qui signifie une grande faculté d'adaptation à un large éventail de climats et de situations
contraignantes dans lesquels leur cycle de développement doit s'effectuer. Ce sont ces
caractéristiques qui ont motivk nos recherches.
LAPHOTOSYNTHESE DE TYPECAM (METABOLISME
A C D E DES CRASSULACEES)
Unproblèmemajeur, pour une espècevégétalevivantdansdesconditions
de
climat aride ou semi-aride, est la régulation des ses échanges
gazeux (CO2 et vapeur
d'eau). L'importance de ces derniers est règlée par le degré d'ouverture des stomates,
cellules par lesquelles s'effectuent les échanges gazeux plante-atmosphère. Il est évident
que les stomates doivent être ouverts pour permettre l'entrée de CO2 photosynthétique
dans la plante, maisque l'ouveture des stomates signifie égalementperte d'eau par efflux
transpiratoire, ce qui peut pour la plante poser un problème de survie, particulièrement
en cas de température de jour élevée.
Un type de photosynthèse existe qui permet aux plantes de résoudre ce problème.
II a été découvert sur une espèce de Kalanchoe, le K.pinnata, dès le 19ème siècle et
porte pour cette raison le nomde Métabolisme Acide des Crassulacéesou CAM (KLUGE
& TING, 1978; WINTER, 1985). Peu à peu décrite pendant la première moitié du 20ème
siècle, cette voiemétabolique,remarquableexempled'adaptationécologique
de la
photosynthèse, est depuis devenue uncentre d'intErêt à tous les niveaux de recherche en
biologie végétale. La figure 1 permet une comparaison sommaire des photosynthèses de
zyxwvuts
zyxwvuts
zyx
zyxwv
zyxwvutsrqp
zyxwv
BIOGEOGRAPHIE
DES
MODES PHOTOSYNTHETIQUES 1
149
type a C3 >> (processus le plus fiéquent sous les latitudes tempérées) et de type CAM.
Signalons tout de suite qu'un 3ème type de photosynthèse, dit G en C4 >> ne sera pas
considéré ici, car il n'est pas opérationnel, ni chez les Kalanchoe, ni chez les orchidées
(KLUGE et al, ce volume). La photosynthèse est dite en C3 )> lorsque chaque molécule
de CO2 externe, après fixation sur une molécule à 5 atomes de carbone est dirigée vers la
production de sucres via la formation d'un premier produit à 3 atomes de carbone.
L'absorption de CO2 estuniquementdiurne,lorsquelesstomates
sont ouverts, et
s'effectue grâce à l'activité de l'enzyme de fixation
ribulose-bisphosphate
carboxylase/oxygénase (Rubisco). L'assimilation photosynthétique du CO2 telle qu'elle
vient d'être décrite,existeaussidans
la voieCAM et en constitue l'ultimebloc
métabolique(Fig.1).Mais
une différenceessentiellerésidedans
l'origine du CO2
assimilé qui est interne et non plus atmosphérique (externe). En effet, pour les plantes
CAM, c'est la nuit que les stomates sontouverts (Fig. 1), quele CO2 externe est absorbé
et stocké sous forme d'une molécule^à 4 atomes de carbone, l'acide malique (Fig. 1).
L'enzyme de fixation est danscecaslaphosphoEnolpyruvatecarboxylase
(PEPC).
L'acide malique est, dès sa formation, compartimenté dans la vacuole, évitant ainsi une
acidification du milieu cytoplasmique, et s'accumule pendant toute la période nocturne,
constituant une réserve interne de carbone. Le jour suivant, c'est aux dépens. de cette
réserveque le CO2 interneest .produit puisassimiléselonlavoie
de laRubisco,
dépendante de lalumière pig.1). L'assimilationdu C02, le jour, peut se dérouler
derrière des stomates fermés: la plante CAM est donc capablede lutter contre les pertes
d'eaupar transpiration. La figure 1 schématiselesrythmesstomatiquesdesplantes
à
photosynthèse de type C3 ou CAM.
CAM
NUIT
JOUR
NUIT
-
JOUR
1
11CAM
Fig. 1. Schémas
des
voies
d'assimilation photosynhétique du carbone par les
végétaux, dites "en Cf" et CAM
(Métabolisme
Acide
des Crassulacées),
respectivement(voirtexte).Schémasdeséchangesde
CO2 entrelaplante
et
l'atmosphère et rythmes
d'ouverture
des stomates, dans les 2 types de
photosynthèse.
150
zyxwvutsr
zyxwvutsrqponm
zyxw
zyxw
J. BRULFERT, D. RAVELOMANANA, H. GEHRIG & M. KLUGE
Tous les intermédiaires entre le comportement a C3 )) (stomates ouverts le jour) et
le CAM extrême (stomates ouverts la nuit) existent (Fig.2, échangesde C02) (KLUGE &
TING, 1978) et se différencient par les rapports des quantités de CO2 fixées la nuit et le
jour, avec comme conséquence immédiate des flux transpiratoires très différents (Fig.2).
Il en résulte que l'économie d'eau, réalisée par les plantes concernées est d'autant plus
grande (Fig. 2) que le type de photosynthèse est proche du CAM extrême, c'est-à-dire
que lafixation de CO2 externe est uniquementnocturne.C'estla
capacité qu'ont
certaines espèces de moduler le (( timing )) de lafixation de CO2qui constitue leur
flexibilitéphotosynthétique et leurpossibilitéd'adaptation
à desenvironnements
particuliers.
ronomie d'en'
zyxwvut
-22 i -25,6 %
800 à 1OOO
-26i-34%
Fig. 2. Schémasdesdifférentscomportementsphotosynthétiquesdesespèces
à haute
CO2 entre la planteetl'atmosphère:debas
flexibilité C3-CAPrl. Echangesde
C3 typique(voirFig.
l), intermédiaires Cs-CAM avec
enhaut,comportement
CO2 externedécroissant,enfin
CAh4
desrapportsjour-nuitd'absorptionde
extrême.Lespertesd'eausubiespar
lesplantes,enrelationavecleurtypede
photosynthèsesontmatérialiséesparlaquantitéd'eautranspirée(g
HzO) par g
de CO2 absorbé.Del'importancedecettetranspirationetenliaisonavec
CAM, dépend I'e'conomied'eauréalisée
p a r lesplantes.
A
l'établissementdu
cause
des
propriétés
des
carboxylases
primaires
(Rubisco
et
PEPC) de
"discriminer"
les
isotopes
stables
du
carbone
de
l'air,
les
compositions
isotopiquespourlecarbonedelabiomassesontdifférentesetdépendentdu
typedephotosynthèseprésentéparlaplante.L'écart
à unstandard
(#3C)
indiquedonc
le modephotosynthétiqued'absorptiondu
CO2 externe.Les
valeursde a13C lesplusnégativessontindicatricesd'uncomportement
Cg, les
CAM.
valeurslesmoinsnégativessontcellesdu
La connaissance du type d'échanges gazeux d'une plante, dans des conditions de
laboratoire, demande un équipement spécialisé, basé sur l'enregistrement continu de la
composition atmosphériquede l'air d'une chambre respiratoire dans laquelleest placée la
plante
étudiée.
Sur le
terrain,
ce type d'appareillage est difficile à manipuler;
l'expérimentateurarecours
à une. autre technique,utilisable
sur des échantillons
zyxwvut
zyxwvut
zyxw
BIOGEOGWHIEMODES
DES
PHOTOSYNTHETIQUES 1
151
dessèchés et qui est basée sur des propriétés différentes des 2 enzymes de carboxylation
primaire, la Rubisco et la PEPC (OSMOND et al, 1975). En effet,les2carboxylases
n'acceptent pas de la même faqon les molécules de 12CO2 et de 13C02 contenues dans
l'air et correspondant à l'existence de 2 isotopes stables du carbone (l'isotope le plus
lourd, le 13C, représente 1,1% du carbone total de l'air). LaRubisco << discrimine >) entre
les 2 molécules de CO2 et accepte moins le 13C02 que la PEPC. Le résultat de ce
comportement enzymatique se répercute sur lacomposition isotopique des éléments
carbonés de la biomasse végetale. L'analyse de la compositionisotopique pour le carbone
des tissus végétaux renseigne donc sur la voie de fixation du CO2 externe, soit par la
Rubisco (type C3) soit par la PEPC (type CAM), soit mixte (intermédaires C3/CAM,
voir Fig.2). La flexibilité photosynthétique observée au niveau des échanges gazeux peut
être évaluée pardes valeurs de composition isotopique pour le carbone (6I3C) des tissus
foliaires.La figure 2indique une correspondance entre les types d'échangesgazeux
obtenus par l'analyse de composition atmosphérique et les valeurs de 813C. Les détails
techniques n'ontpas à être exposés ici.Ilconvient de remarquerseulement que aux
valeurs les moins négatives correspond un type de photosynthèse CAM extrême, pour
lequel la fixation de CO2 externe (via la PEPC) est uniquement nocturne. Inversement
les valeurs de 613C les plus négatives sont indicatives d'une photosynthèse de type C3.
Les compositions isotopiques intermédiaires reflètent des rapports différents de fixation
diurne et nocturne de CO2parlesplantes.
A l'intérêtde cette technique, s'ajoute la
possibilité d'utiliserdes échantillons d'herbier(KLUGE et al., 1993).
zyxwvuts
zyxwvutsr
LE CAM CHEZ LES &lLANCHOE MALGACHES
Les tehniques décrites ont été utilisées pour analyserdupoint de vue de leur
flexibilité photosynthétique, près de 80 espèces de Kalanchoe malgaches (KL,UGE et al.,
1991). Soit la composition isotopique pour le carbonea été déterminée sur des
échantillons prélevés in situ ou provenant de l'Herbier du Muséum d'Histoire 'Naturelle
de Paris, soit le type de photosynthèse a été directementanalyséen laboratoire, par
analyse de CO2, (KLUGE & BRULFERT,1996; BRULFERTet
al.,
1996) cette
méthodologie permettant en outre de moduler les paramètres de l'environnement et d'en
mesurer l'impact sur le comportement des plantes.
L'ensemble des valeurs de 813C a été réparti en 6 classes numériques (Fig.3), les
moinsnégatives
représentant unfonctionnementCAM
et lesplusnégativesun
fonctionnement en C3.L'origine des échantillons aété placée sur une cartebioclimatique
de Madagascar (Fig.3). Il est aisé de constater la corrélation existant entre le type de
photosynthèse présenté par la plante et son origine bioclimatique: la figure 3 montre en
effet que toutes les plantes provenant de la zone du bush du sud sont réparties dans les 3
classes de 613C caractérisant une photosynthèse de type CAM, ou CAM extrême, avec
une forte capacité d'économied'eau. Par contre,dansles
autres zones climatiques,
particulièrementdans les forêts de pluie du centre et de l'est, apparalt une flexibilité
photosynthétique des espèces de Kalanchoe, les613C
des échantillonsanalysés
recouvrant toutes les classes de valeurs. La composition isotopique pour le carbone des
tissus foliaires constitue donc bien un marqueurde l'origine biogéographique des espèces
et de leur capacité d'adaptation photosynthétiqueà leur environnementnaturel @LUGE et
al., 1991).
zyxw
zyxwvu
zyxw
zyxwvut
J. BRULFERT, D. RAVELOMANANA, H. GEHRIG & M. KLUGE
152
éconornie d'eau
4-c3
CAM-
6*C (%O)
-10,O
f
-14.0
1
-&O
1
-13,9
-17,9
-21,9
O
O
L
-22.0
-26.0
1
f
-25.9
I
*
n=29
A
n=19
B
I
-29,9
.
-30,O
-34.0
A
zyxwv
bush
zyxwvutsrq
zyxw
savane
zyxwvutsrqponmlkj
for&sèche
m.
*al
c2
80.
>
60.
4
0
.
20
O
n = 18
C
min forest
Fig. 3. Mesuresdea13Cde
tissusfoliairesdedifférentes
espèces de Kalanchoe dont
l'origineaétéportéesurunecartebioclimatiquedeMadagascar.Pourune
clarificationdesrésultats,
les valeursdea13Cont
étédivisées
en 6 classes
indicatricesd'uncomportementCAMouC3avec
les intermédiairesdécrits
précédemment,encorrélationavecI'économied'eauréaliséeparlesplantes
concernées.
Les
zones
bioclimatiques
de
Madagascar
ont
été
réunies
en
3
catégories.Lemodephotosynthétiquedes
espèces constitueunmarqueurdeleur
originebiogéographique;
lesespèces
originairesdeszoneshumidesmontrentle
plus de flexibilitéphotosynthétique.
zyxwv
Cette flexibilitéphotosynthétiqueestnonseulementintermais aussi intraspécifique. A titre d'exemple,des travaux effectuésenenvironnement
contrôlé ont
montré (KLUGE & BRULFERT, 1996; BRULFERT
et al., 1996) que le KaZanchue miniata
était capable de moduler très rapidement son type de photosynthèse sous l'effet d'une
contrainte hydrique (Fig.4). De type C3 en conditions d'humidité atmosphérique élevée
(70%) et d'arrosage optimal, les plantes montrent, après seulement 2 jours de sécheresse
(suppression des arrosages, humiditérelative 50%) unfonctionnementCAM
avec
fixation mixte de CO2 externe jourhuit; puis lorsque la contrainte hydrique se poursuit,
la fixation diurne de CO2 s'annule (jour 9 du traitement), la fixation nocturne elle-même
diminue (jour 21) annonçant le passage au << CAM-idling )) (SZAREKet al., 1973) pour
lequel il n'y a plus aucun échange entre la plante et l'atmosphère bien que la fixation
nocturne de CO2 soit cependant maintenue aux dépensdu CO2 respiratoire.
zyx
zyx
zyxw
zyxw
zyxwvutsrqp
BIOGEOGRAPHIEDES MODES PHOTOSYNTHETIQUES1
153
Kalanchoe miniata
jour
Fig.
nuit
4. Flexibilité
photosynthétique
de
Kalanchoe miniata: en
conditions
de
laboratoire;
contrainte
rôle
la
de
hydrique
dans
la modification
des
échangesde CO2 plante-atmosphère. De
haut
bas,
enplantes
cultivées
en
conditions
d'arrosage
optimal,
70%
d ' h u m iadt imt éo s p h é r i1q6uhe ,
d ' é c l a i r e jmo eunr tn a l i e r
(300
pmol.m2.s-l),
thermopériode
27'/17"
jourhuit,
puis
soumises
à contrainte
50%
hydrique
(arrêt
des
arrosages,
d'humiditéatmosphérique)pendant
2, 9
et21jours.
Le modephotosynthétique
C3 au CAM extrême.
évoluedutype
heure du jour
La sécheresse est donc de première importance en tant que candidat pour induire
un changement de mode de photosynthèse.Ceciseconfirmesil'onconsidèreles
différentes formes de vieprésentées par les espèces de Kalanchoe, en particulier
l'épiphytisme. Cet habitatest caractérisé par une alternance fiéquente de (courtes)
périodes de sécheresse et d'humidité exacerbées, au plan de la contrainte que subit la
plante, par l'absence de sol. On s'attend donc à ce que les espèces épiphytes soient les
plus capables de flexibilité métabolique (GRIFFITHS,1989). Les résultats acquis sur le
K.por hyrocalyx confirment cette hypothèse (BRULFERT et al., 1995, 1996). Les valeurs
de 6 3C trouvées pourdesindividusrécoltésdansdifférentssitesclimatiques
se
répartissent de -15,68 à -30,06%0,ce qui signifie un balayage de tous les intermédiaires
entre le CAM et la photosynthèse de type C3; les plantes montrant un comportement
CAM typique étaient celles récoltées dans
une forêt sèche, donc ayant probablement subi
une contrainte hydrique,alorsquelesindividusprovenantdes
forêts de pluiedont
l'humidité autorisait une ouverture stomatique diurne, montraient un fonctionnement de
type C3. Les plantes conservées en jardin botanique et quel'onsupposait de ce fait
convenablement arrosées étaient également proches du fonctionnementC3.
f
154
zyxwvutsrqp
zyxw
J. BRULFERT, D. RAVELOMANANA, H. GEHRIG & M. KLUGE
zyxwvuts
zyxwvu
zyxw
zyxwvutsr
GROUPES
TAXONOMIQUES ET FLEXIBILITE PHOTOSYNTHETIQUE
C'est sur la base de critères taxonomiques que P.Boiteau a tenté une classification
des espèces de Kalanchoe (BOITEAU& ALLORGE-BOITEAU,
1995.). Si l'on attribue aux
15 groupes botaniques lesvaleurs de 6I3C résultantde toutes nosanalyses(Fig.5)
(KLUGE et al. 1993), il apparaît que les espèces comportant une dominance du mode
C3
enmême
temps que lesplussusceptibles
de flexibilitédans leur comportement
photosynthétique sont situées dans les premiers groupes (section Kitchingia et premiers
groupes de la section Btyophyllum ). Dans ces groupes se trouvent les espèces épiphytes
et celles vivant dans les régions humides montagneuses centrales
et les régions est. Pour
les espèces des groupes suivant, rassemblant les plantes des zones sècheset du (( bush )>
xérophytique du sud, à part quelques exceptions insuffisamment pourvues d'ailleurs en
nombred'échantillons,le comportement C A M strict devientévident et la flexibilité
photosynthétique diminue. L'hypothèsepourrait alors être faite (KLUGE et al., 1993) que
le centre de rayonnement adaptatif pour les espèces de Kalanchoe est situé dans les
zones humides de Madagascar, d'où le genre a évolué et envahi les régions sèches et du
sud, en même temps qu'apparaissait le C M , comme système photosynthétique adaptatif
et de survie (KLUGE et al., 1992).
y
Fig. 5. Corrélationentreles
valeurs de a13C
de la biomasse des
espèces de Kalanchoe
goupes
les
ettaxonomiques
de
P.Boiteau
(Boiteau
et
Allorge-Boiteau,
1995). La plus
haute
flexibilité
photosynthétique
interintraet
spécifiqueestobservéedanslesespèces
premiers
des groupes
sont
qui
principalement
originaires
des
zones
climatiqueshumides(voirFig.3).
Il est
plausible
que
zones
cespuissent
constituer
le
centre
de
dispersion
des
e s pcèodclm
eo sn
p,to r t e m e n t
photosynthétiquepourraitalorsrendre
compte.
I
25
I
1I
3"
i
.Il
I
I
I
;I l
I
1
I
L.3ec11on:
Bryovhyllum
1.Section:
Kilchinqia
v
VI VI1 Vlll
zyxw
1
1
lx x
%.Section :
Eukalanchoe
XI XII XlllXIV
xv
groupes taxonomiques
Pour terminer, ajoutons qu'une étude est en cours visant à comparer les ADN d'un
maximum d'espèces de Kalanchoe et que les résultats (non publiés) semblent pouvoir
être corrélés avec la
classification
taxonomique de Boiteau et permettre une
interprétation phyllogénétique du genre.
zyx
zyxw
zyxwvutsrq
155
BIOGEOGRAPHJE DES MODES PHOTOSYNTHETIQUES
1
CONCLUSION
Les résultats présentés ici, contribuent en premier lieuà une meilleure connaissance
du
genre
Kalanchoe et de son
évolution.
Ils
confirment,
par des
études
écophysiologiques,lesdonnéesdestaxonomistes,maisontégalementmontréquela
répartition des espèces sur le territoire malgache était basée sur l'existence d'un mode
photosynthétique adaptatif quia de pluspermislacolonisationd'habitatsaridesou
soumis à contrainte hydrique. Il semble enoutre que ce soit la première fois qu'un genre
entierest étudié à tous les niveaux,depuislataxonomie,écophysiologie,biochimie,
jusqu'aux ADN. Mais cette étude constitue également un exemple,et pourrait s'appliquer
à tout autre genre botanique: notre message concerne aussi le fait que nous possèdons
maintenantdestechniquespermettantdedépasser
le simple stade de descriptiondes
espèces et autorisant une interprétationdesdistribution
et évolutionentermes
d'adaptation physiologique.
zyxw
zyxw
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Acid
Metabolism
(CAM)
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study
by
613C-analysis
(Crassulaceae) speciesof Afïica and Madagascar. Bot. Acta, 106:320-324.
156
zyxwvutsrq
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BRULmRT,
J.
D.
RAVELOMANANA,
H. GEHRIG & M.
KLUGE
KLUGE, M., J. BRULFERT, D. RAVELOMANANA, J. LIPP & H. ZIEGLER, 1991. Crassulacean acid
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the
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Biogéographie de Madagascar,1996 :157-1 63
SIGNIFICATIONBIOGEOGRAPHIQUEDESPROCESSUSD'ADAPTATZON .- __
PHOTOSYNTHETIQUE. II : L'EXEMPLE DES ORCEUDEES MALGACHES
-.
.
,.
Manfi-ed KLUGE 1, Jeanne BRULFERT & Bettina VINSON
2,
' Institutfir Botanik der Technischen HochschuZe,0-64287, Darmstadt, ALLEMAGNE
CNM / URA 1128, Institut de Biotechnologie des Plantes, Université de Paris-Sud,
FRANCE
91405 Orsay,
ABSTRACT.- The abundance of CrassulaceanAcidMetabolism(CAM),awater-savingmode
of
photosynthesis, was screened among orchids of Madagascar by estimation of stable carbon isotope ratios
(813C values). Both in the higher cool and lower warm montane forests, about 50% of the epiphflc
orchids were found to represent CAM plants, whereas al1 terrestrial species of these habitats are C3plants.This finding supportstheview that CAMprovidesecophysiologicaladvantageunder
the
conditions of epiphyticlife.Among
the epiphytic CAM orchids are thewell-known Angraecum
sesquipedale and al1 the leaf less orchids tested. CAM was found also in orchids growing in shallow
soils on the dry inselbergs, for instancein Angraecum sororium and A. eburneum. Bulbophyllumspecies
growing at the same sites perform C3 photosynthesis, because these plants can store water
in their
pseudo-bulbs thus do not depend on water-saving modes
of photosynthesis.
zyxwvuts
KEY-W0RDS.- Crassulacean Acid Metabolism (CAM), Orchids, Photosynthesis
RESUME.- La fréquence du fonctionnement photosynthétique de type CAM (Métabolisme Acide des
Crassulacées) parmi les Orchidées malgaches a été étudiée par analyse de composition isotopique pour le
carbone (813C) des tissus. Dans les forêts chaudes de basse altitude aussi bien que dans les forêts de
montagnes plus fiaîches, environ 50% des orchidées épiphytes fonctionnent comme des plantesCAM.
Par contre, toutes les espèces terrestres dans ces habitats montrent une photosynthèse de type C3. Ces
résultats sont en faveur de l'hypothèse selon laquelle le
CAM,mode photosynthétique assurant aux
plantes une économie d'eau, procure un avantage écologique aux espècesen
vivant
situation épiphytique.
Parmi les orchidées épiphytesCAM se trouvent l'espèce très connue Angraecum sesquipedale et toutes
les orchidées dites aphylles D.Le fonctionnement CAM a aussi été détecté chez les orchidées poussant
sur les sols superficiels des inselbergs secs, par exemple Angraecumsororium et A. eburneum. Les
espèces de BuZbophyZlum poussant sur les mêmes sites fonctionnent
a en C3 D, probablement parce
qu'elles sont capables de stocker de l'eau dans leurs pseudo-bulbes et ainsi
ne dépendent pas d'une
adaptation deleur type de photosynthèse.
zyxwvut
MOTS-CLES.- Métabolisme Acide des Crassulacées, Orchidées, Photosynthèse
INTRODUCTION
La répartition géographique des espèces végétales dépendde leurs potentialités de
production primaire, c'est-à-dire de leur capacité de photosynthèse dans les conditions
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
zy
158
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M. KLUGE, J. BRULFJ3RT & B. VINSON
d'environnement de leur micro- ou macro-habitat. Ceciest évident lorsque l'on observe la
distribution des espèces d'orchidées. Ces plantes ont conquis des sites
terrestres arides ou
humides, dans des conditions d'ombre ou d'ensoleillement maximal, aussi bien que des
habitats épilithiques ou épiphytiques. C'est dire qu'elles sont capables d.e répondre à des
demandes écophysiologiques très différentes. Devant l'extrême diversité des conditions
d'environnementnaturelauxquelleslesorchidéesdoiventfaireface,ondevrait
donc
s'attendre à ce que l'ensemble de la famille soit caractérisé par une grande diversité de
comportement
photosynthétique,
tant au
plan
genotypique
que phénotypique.
Cependant,endépit
de quelques travaux précis,lesconnaissancesactuelles
sur
l'écophysiologie de la photosynthèse chez les orchidées sont
peu fournies (voirles revues
par ARDITTI, 1979, GOH & KLUGE, 1989). L'étudedesorchidéesmalgachesparaît
particulièrement intéressantepour combler cette lacune. Madagascarmontre en effet non
seulement une grande diversification des formes de vie des espèces appartenant à cette
famille (espèces dont beaucoup sont en outre endémiques) (RAUH, 1973), mais possède
également une extrême diversité de climats
et de gradients climatiques (GUILLAUMET,
1984), forgantles plantes à développer des processus adaptatifsà des niveaux structurels
ou physiologiques.Ainsi,lesorchidéesmalgachesconstituentun
terrain expérimental
très riche pour des études d'écophysiologie comparative. Nous décrivons ci-après des
travaux entrepris sur certaines
de
ces orchidées,
dans
le
but
d'une
meilleure
compréhension du rôle joué par les mécanismes d'adaptation photosynthétique, pour la
répartition géographique des espèces considérées.
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TYF'ES DE PHOTOSYNTHESE PRESENTES
PAR LES ORCHIDEES
Comme précédemment décrit (BRULFERT et al., ce volume), il existe 3 types de
photosynthèse, spécifiquement dits, en << C3 >>,
en << C4 >> et (( Métabolisme Acide des
Crassulacées )> (CAM). La photosynthèseen C4 et le CAM sont considérés comme
<< adaptatifs >> car permettantauxcormophytes
terrestres dediminuer
les pertes
transpiratoires, fréquentes chezlaplupartdesplantessupérieuresaumoment
où
s'effectue l'absorption de CO2 externe (substrat photosynthétique)par les stomates
ouverts. On saitquelesorchidéesne
montrent jamais le typephotosynthétiqueC4
(EARNSHAW et al., 1987; WINTERet al., 1983; GOH & KLUGE, 1989); les modes C3 et
CAM sont donc les seules options adaptatives à considérer pour ces plantes. L'article
précédent, dans ce volume, décrit les voies métaboliques concernées ainsi
que l'interêt
des mesures de composition isotopique des tissus (valeurs de 613C) comme critère de
distinction entre les différentes options photosynthétiques par lesquelles le CO2 externe
est absorbépar les plantesau cours de leur croissance.
LEMETABOLISME ACIDEDES CRASSULACEES(CAM), CHEZ LES ORCHIDEES
EPIPHYTES
Les orchidées épiphytes, comme tous les végétaux épiphytes, lorsque qu'elles ne
prennentpasracinedansdesmicro-habitats
à réserves d'eau (par exemple,encas
d'humusaccumulédansles
bihrcations de la tige du phorophyte), ont peu de
disponibilité en eau (GOH & KLUGE,1989). La pluie .et larosée nocturne sont les seules
sources d'eau dont elles disposent. Ces espècessont donc les plus abondantes et les plus
diversifiées dans les zones tropicales humides, où l'évaporation est faibleet où les pluies
BIOGEOGWHIEMODES
DES
PHOTOSYNTHETIQUES
II
159
fiéquentes permettent auxplantes de remplacer très rapidementl'eau perdue par
transpiration. Cependant, même en climat humide, €eschutes de pluie sont plus ou moins
fréquemment interrompues et ces interruptions peuvent mettre .en danger l'équilibre
hydrique des tissus, principalement pour les plantes directement enracinées sur l'écorce
du phorophyte. Les orchidées épiphytes surmontent cette contrainte de l'environnement,
non seulement par le développement de caractéristiques xéromorphes (succulence,
présence d'organes de réserve, pseudo-bulbes, réduction dessurfaces foliaires) (ARDITTI,
1979; DRESSLER,198l), mais aussi par leur option photosynthétique, c'est-à-dire un
comportement de type CAM (GOH & KLUGE, 1989). Basés sur des valeurs de 13C,
~ R U L F E R T et al., ce volume), nos résultats ont montré que dans les forêts
sempervirentes de montagne (près de Manankazo), et dans lesforêts de pluies de l'est de
Madagascar, environ 30% des espèces étudiées ont un fonctionnement CAM extrême,
avec une absorption de CO2 externe uniquement nocturne; 20%des espèces montrent un
CAM modéré avec fixation de CO2 mixte, nuit et jour, tandis que 50% peuvent être
considéréescomme des plantes << en C3 )). Cette proportion de comportement CAM
parmilesorchidéesépiphytes
est très proche de ce quia été trouvé dans les forêts
tropicales de Papouasie (EARNSHAw et al., 1987) et d'Australie (WINTER et al., 1983).
Ces résultats sont en faveur de l'importance du CAM en tant que mécanisme aidant à la
stabilisation de l'équilibrehydrique des orchidéesépiphytes (GOH & KLUGE, 1989;
a U G E et al., 1995; KLUGE & VINSON, 1995).
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EXTREME
SPECIALISATION CHEZ LES EPIPHYTES: LES ORCHIDEESDITES
<< APHYLLES B
De nombreuses orchidées épiphytes présentent unetige et des feuilles extrêmement
réduites, à tel point que les plantes semblent ne comporter que des racines aériennes et
des inflorescences. La photosynthèse, dans ce cas, s'effectue dans les cellules du cortex
racinaire qui contiennent des chloroplastes (DRESSLER,1981). Ce type 'de spécialisation
est fréquent chez les orchidées épiphytes malgaches en particulier pour les espèces des
forêts de pluie de l'estdupays. Des analyses ont été effectuées sur des échantillons
récoltés irz situ de 8 espèces des genres Mïcpocoelia et Solenangis. Toutes les valeurs de
8l3C indiquent que ces plantes fonctionnent selon un type CAM extrême, caractérisé par
une fixation de CO2 externe uniquement nocturne (KLUGE et al., 1995). Ces résultats
ont été en outre confirméspardesanalysesd'échanges
de CO2 entre la plante et
l'atmosphère effectuées enlaboratoire sur Solenangis aphylla , espèce des forêts côtières
près de Fort-Dauphin. Les profils journaliers d'échanges gazeux obtenus ont montré que,
même arrosées de façon optimale, les plantes fixaient le CO2
externe uniquement la nuit,
Du fait de l'absence de stomates sur le velamen cortical recouvrant les organes aériens,
on ne peut considérer que c'est par régulation du fluxtranspiratoire que le CAM contrôle
l'état hydrique des tissus. L'avantage écologique semble plutôt provenir, dans ce cas, de
l'accumulation nocturne du malate dans les cellules (processus lié au CAM) qui créerait
temporairement un <( puits )) permettant une résorption de la rosée ou de l'eau de pluie
dont les cellulesmortes superficielles du velamen sont imbibées.
160
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M. KLUGE, J. BRULFERT & B. VINSON
OPTIONS PHOTOSYNTHETIQTJES DES ESPECESD'hGR4ECU.M
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Parmi les 10 espèces d'Angraecum récoltées dans les forêts proches de Manankazo
et d'hdasibe, 4 ont montré des valeurs de 613C indiquant un comportement CAM, les
autres pouvant être considérées comme des plantes << en C3 )). La plus spectaculaire (et
la plus connue) des espèces d'Angraeczcm malgaches est certainement A. sespipedale,
(< l'Orchidée Etoile D, qui croit aussi bien en épiphyte dans les
forêts de basse altitude,
que en épilithesur les (( inselbergs )) que ces forêts entourent, par exemple, dansla région
côtière nord de Fort-Dauphin. Des échantillons prélevéssur cette espèce et provenant de
16 sites différents sur le territoire malgache ont tous montré desvaleurs de 613C
caractéristiquesdu CAM avec une fixation de CO2 importante pendant la nuit(KLUGE &
VINSON,1995). Aucune différence significative n'a été détectée dans le comportement
des plantes en situation épiphytique ou épilithique en ce qui concerne le modede fixation
photosynthétique du CO2 externe. Cependant les travaux en laboratoire ont établi que
A.sesquipedale, lorsqu'il est arrosé de manière optimalemontre un CAM comportant une
forte fixation de CO2 aussi pendant le jour. Sur ces mêmes plantes, un seul jour d'arrêt
dans l'arrosage suffit à supprimer la partie diurne de la fixation de C02. La contrainte
hydrique semble donc pouvoir moduler l'option photosynthétique de cette plante, aussi
activement (sinon plus) que pour certaines espèces du genre Kalanchoe (BRULFERTet
al., ce volume). Cette hypothèse est largement assurée par la comparaison de tous les
résultats obtenus sur A.sesquipedaZe, à la fois in situ et en conditions de laboratoire. Il
semble bien que, dans les conditions naturelles, les plantes doivent faire face, pendant
une grande partie de leur développement, à une contrainte hydrique qui est responsable
du déclenchement d'un comportement
de type CAM extrême.
Des informations complémentaires sur réactions
les
photosynthétiques
d'A.sesquipe&Ze in situ ont pu être obtenues enutilisantlatechnique de mesure de
fluorescence chlorophyllienne sous différentesdensités de fluxquantique (KLUGE&
VINSON, 1995). Il est remarquable que les A.sesquipehle en situation épiphytique, (en
faitombragée),présentent,
lorsque ladensité de fluxquantiqueaugmente,unflux
d'électrons à travers lephotosystème II, et unniveaufinal de rendement quantique
significativementplusfaibles
que lesplantes se développantdansdeshabitatsplus
<< ouverts )) ou en situation épilithique pour lesquels l'éclairement estproche du niveau de
saturation. De plus,lesplantesépiphytes.
montrent une chute considérablementplus
prononcée de rendement quantique en réponse à une augmentation de l'intensité
lumineuse. En d'autres termes,lacapacité par A.sesqzcipedaledeconquérir des sites
ombragés ou à fort ensoleillement semble être moins liée à une capacité de moduler
qualitativement le type de photosynthèse (C3 à CAM) qu'à une adaptabilité de
l'appareil photosynthétique proprement dit responsable des réactionslumineuses.
Ceci suggère que pour tous les
sites
naturels où cette espèce effectue son
développement, le degré de contrainte hydrique pourrait être similairemais que la
pression de sélection viendrait du paramètreintensitélumineuse. Une question
intéressante reste cependant actuellement sans réponse,celle de savoir si la capacité
montrée par A.sesquipe&Ze de coloniser des sites soumis à des niveauxsidifférents
d'éclairement est le résultat d'une flexibilitéphénotypique ou bienprovient d'une
adaptation génotypique c'est-à-dire de l'existence d'écotypes occupant des niches
écologiques adéquates.
Des études de comportement photosynthétique ont également été effectuées sur
Angraecum sororizcm, espèce occupantunhabitat très ouvert, sur des inselbergs du
Plateau Central malgache (Angavokely)(KLUGE & VINSON, 1995). Les valeurs de 613C
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BIOGEOGRAPHlE
DES
MODES PHOTOSYNTHETIQUESII
161
des échantillonsprélevés sur ces plantes,ont
été trouvées significativementplus
négatives que celles trouvées pour A.sesquipe&le, rendant compte d'un fonctionnement
photosynthétique de type CAM modéré, avecune contribution importante de la fixation
diurne de CO2 au gain total journalier de carbone. Considérant le microclimat chaud et
sec des inselbergs, ceci apparait à première vue comme un paradoxe. Cependant, une
investigationplus approfondie révèle que au contraire des A.sesquiped.de épilithes,
A.sororium ne pousse pas directement sur la surface des rochers mais plutôt là où ces
derniers sont recouverts d'une couche d'humusd'aumoins15cmd'épaisseur.Cela
signifie que contrairement aux racinesd' A.Sesquipedi.de, celles d' A.sororiurn sont
entourées par un substrat spongieux capablede stocker suffisamment d'eau pour que les
plantes subissent moins de contrainte hydrique sévère. L'absorption de CO2 est donc
possiblepar des stomates restant ouverts le jour. Une étude plusapprofondieen
laboratoire est maintenantnécessairepour juger de laflexibilitéphotosynthétique de
cette espèce. Ilest concevable que la capacité de moduler le mode
de photosynthèsevers
le type CAM extrême soit, dans cette espèce, génotypiquementlimité. Ainsi, la plante ne
peutsurvivre que dans des habitats où ladisponibilitéen eau est meilleure ou plus
longue.
OPTIONS PHOTOSYNTHETIQUES DES ORCHIDEES TERRESTRES
Il a été également
expérimentalement
mis en
évidence
que le mode de
photosynthèse était pour lesorchidées terrestres malgaches,unmécanismeadaptatif
important par lequel les plantes pouvaient pénétrer dans des habitats arides
et y survivre.
Ainsi, dans la forêt humide entourant Andasibe, des analyses ont été effectuées sur des
orchidées poussant sur les sols humides forestiers à l'ombre. Ces orchidées appartenaient
aux genres Cynorchis, Habenaria, Jumellea, Lissochilus
et Liparis. Les valeurs de 613C
trouvées indiquaientunfonctionnementphotosynthétique de type C3 (KLUGE et al.,
1995). Par contre, les mêmes analyses effectuéessur Lissochilus decaryidans la zone du
bush semi-aride du sud de Madagascar où cette espèce est abondante, ont montré une
photosynthèse de type CAM. Ce résultats'appliqueégalement à d'autres espèces de
Lissochilus provenant d'autres régions de Madagascar. Enfin,plusrécemment,nous
avons pu démontrer, par des mesures d'échanges gazeux en conditions de laboratoire,
l'existence d'unfonctionnement CAM chezLissochilus decaryi.
L'observation d'un comportement CAM dans le genre Lissochilus est intéressante;
elle constitue une première constatation que ce processus photosynthétique est
opérationnel chez une orchidée sympodiale terrestre. L'opinion plus ancienne de la nonexistence d'orchidées sympodiales terrestres CAMavait en effet donné naissance à
l'hypothèse que le CAM chez les orchidées était apparu par évolutionà partir des formes
( O H & KLUGE, 1989). Les résultats présents permettent
sympodialesépiphytes
maintenant d'affirmer que les orchidées sympodiales terrestres de type CAM ont évolué
directement à partir des sympodes terrestres C A M et non pas secondairement à partir
des formes épiphytiques.
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162
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M. KLUGE, J. BRULmRT & B. VINSON
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CONCLUSION
Nos résultats sont en faveur de l'idée que, également pour les orchidées, un des
avantagesécophysiologiquesmajeurs du C A M estd'offrirauxplanteslapossibilité
d'économiser de l'eau pendant la période d'absorption photosynthétique duCO2 externe.
Ainsi,le
CAM facilite pour cesplantesla
conquête d'habitatsaridesterrestres,
épilithiques ou épiphytiques. D'autre part,onnedoitcependantpasoublierqueles
processus photosynthétiques adaptatifs ne sont pas, pour les orchidées, les seuls facteurs
de distribution biogéographique. Des particularités dans l'écologie de la pollinisation, de
la dispersion des graines, des symbioses mycorrhiziennes,sont autant d'exemples d'autres
mécanismesd'adaptation;lesorchidéesmalgachesoffrentcertainementpourcela
un
terrain d'études de première importance. Par contre, si l'on considère la rapidité avec
laquellela flore et la faune nativesmalgaches sont dévastées(principalement sous la
pression de l'homme) nous devons prendre consciencede l'interêt, de l'ampleur mais aussi
de l'urgence de l'étude, dans tous ses détails, de la fascinante dMersité des mécanismes
d'adaptation écologique de tous lesorganismesmalgaches.Plus
que jamais, les
recherches en écologie fondamentale sont nécessaires9 Madagascar.
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zyxwvuts
zyx
zyxwvut
zyxwvut
zyxw
zy
Biogéographie de Madagascar, 1996 :165-170
BIOGEOGRAPHIE DESSENECU (ASTERACEAE ) DE MADAGASCAR
RAMAVOVOLOLONA
Faculté des Sciences, B.P. 906, Antananarivo, MADAGASCAR
ABSTRACT.- The genus Seneeio (Asteraceae) is represented in Madagascar by 85 species classifiedin
17 groups, of which 78 are endemic (HUMBERT, 1963).
The tremendous morphological variationin the
different groupsof species is considered to be related to variations
in the milieuin which they occw. The
genus Senecio is present in differentformations of the Central domain of Madagascar,where its
members mostly occupy open areas,natural clearings,and forest margins. Mountainous areas with rocky
soil are particularly favorable for the development of Senecio, where the level of microendemism is
remarkable. Latitudeand altitude are factors that impact the distribution of the individual species.
KEY-W0RDS.- Senecio, Asteraceae, Mïcroendemism, Ecological factors
RESUME.- Le genre Senecio appartenant à la famille desAsteraceae est représenté à Madagascar par
85 espèces,dont 78 endémiques,quisontregroupées
en 17 groupes(HUMBERT,1963).L'extrême
variation des caractères morphologiques rencontrée chez les différents groupes d'espèces est considérée
comme liée aux variations des facteursdu milieu. Présents dans différentes formations du domaine du
Centre de Madagascar, les Senecio occupent surtout les milieux découverts, les clairières naturelles et
leslisièresdesforêts.Lemilieumontagnard
à sol rocheuxestparticulièrementfavorable
à son
développement avecun microendémisme assez remarquable. La latitude
et l'altitude entrent enjeu dans
la distribution des espèces.
MOT-CLES.- Senecio, Asteraceae, Microendémisme, Facteurs écologiques
INTRODUCTION
Le genre Senecio, cosmopolite, est représenté à Madagascar par 85 espèces dont
78 endémiques de l'île,répartiesen
17 groupes (HUMBERT,1963).Il présente une
extrême variation morphologique avec uneproportion importante de plantes succulentes.
La distributiondu genre a déjà fait l'objet d'études parHUMBERT
(1923, 1963), KOECHLIN
(1974), RAMAVOVOLOLONA (1981). Il occupe essentiellement les milieux découverts du
domaine phytogéographique du Centre (HUMBERT,
1955). Le microendémisme est très
remarquable au niveau spécifique.
Nous nous proposons d'étudier l'influence des différents facteurs écologiques, sol,
latitude, altitude, dans la distribution du genre et essayer de donner uneinterprétation sur
l'importance du microendémisme spécifique.
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de l'ORSTOM, Paris
166
zyxwvutsrqp
RAMAVOVOLOLONA
METHODOLOGIE
zyxw
1. Une carte de répartition du genre a été réalisée à partir de la superposition de
plusieurs cartes de localisationdesespècesquiont
été relevéesdanslaFlorede
HUMBERT
(1963). Les hachures sont plus ou moins serréessuivantla fiéquence des
espèces.
2. A partir de cette répartition, 3 secteurslatitudinauxont
été choisisdansle
domaine du Centre. Le 17" latitude sud sépare le Secteur Centre Nord et le Secteur
Centre Moyen, tandis que le 22" sépare le Secteur Centre Moyende celui du Centre Sud.
3. Pour mieux apprécier l'influencedufacteuraltitude,lesrelevésaltitudinaux
indiqués dans la Flore ont été classés dans quatre intervalles d'altitude successifs dans le
domaine du Centre : 0-800 m : basse altitude ; 800-1600 m : moyenne altitude ;. 16002000 m : étage montagnard ; plus de 2000 m : haute montagne.
Les différentes espèces citées dans la Flore ont été placées dans leur secteur et
intervalled'altituderespectifs. La nature dusola
été également notée pour chaque
espèce (sol rocailleux, argile, basalte, ...). Les pourcentages d'espèces représentés dans
chaque type de milieu ont été calculés (domaine, secteur, altitude,sols).
zyxwvu
RESULTATS ET DISCUSSIONS
CARTE DE REPARTITION DU GENRESENECI0 (FIG. 1)
La carte de répartition du genre Senecio à Madagascar montre que la quasi-totalité
desespèces se trouve dans le domaineduCentre
de Me,soit 74 espècessur78
endémiques (94,87 %). Seules 2 espècessont propres au domaine de l'Ouest et 2 espèces
à celui du Sud (Fig.la).
zyxwvu
INPLUENCE DU FACTEUR EDAPHIQUE
Les données indiquées par HUMBERT
(1963) ont permis d'établir les pourcentages
d'espèces caractéristiquesde chaque type de sol (Tableau1 et Fig. 2b).
D'après le tableau 1, 85,8 % desespècesoccupentlesrocaillessiliceuses
(gneissiques ou granitiques) qui se trouvent essentiellement dans le domaine du Centre
dont la roche-mère est constituée par un socle cristallin. L'appartenance de la majorité
des espèces au domaine du
Centre paraît ainsi liéeà la nature du sol.
INFLUENCE DE LA LATITUDE
Les trois secteurs du domaine du Centre possèdent leurs espèces
espèces communes à deux ou trois secteurs (Tableau II, Fig. 2c).
propres et des
zyxwvut
zyxwvu
zyxw
zyxwvuts
zyxwvutsr
167
SENECIO DE MADAGASCAR
Tableau 1. Pourcentage des espèces propresà chaque typede sol
Type de sol
Rocailleux siliceux
d'espècesNombre
Y0
67
85,s
2,56
Basaltes
2
Argiles
4
Sables2,56
ou calcaires
2
a Epiphytes ))
1
1,2s
Milieu aquatique
2
2,56
5,12
Tableau II : Pourcentage des espèces propresà chaque secteur et des espèces
communes à 2 ou 3 secteurs
Secteur
d'espèces Nombre
Y0
Nord16,O
12
32,O
Moyen
Centre Sud
24
Espèces communesà 2 ou 3 secteurs
23
3 1,s
2+7+6
20,2
Le tableau II, montre que les espèces communes aux différents secteurs sont de
moindre importance (20,2 %) par rapport aux espèces propres à chacun des secteurs
(79,s %). La latitude influe donc sur ladistributiondesespèces,en
fonction dela
variation des facteurs climatiques tels que la pluviosité qui présente un gradient NordSud (KOECHLIN et aZ., 1974) et la température croissante dans le Centre Sud par effet de
continentalité.
Le Centre Moyen etle Centre Sudpossèdentbeaucoupplusd'espècesquele
Centre Nord. Nous pouvons par ailleursnoter sur le plan morphologique que le nombre
d'espèces succulentes propres à chaque secteur est respectivement de 1 pour le Secteur
Nord, 12 pour le Secteur Moyen, 10 pour le Centre Sud.
La succulence étant considérée cornme une forme d'adaptation au milieu pendant
despériodessèchesdel'année,l'accroissement
de l'ariditéest6galementun
facteur
favorable au développement desespèces succulentes deSenecio.
m L U E N C E DE L'ALTITUDE
D'après lesdonnées de HUMBERT
(1963), nousavonspu
intervalle d'altitude correspondent desespècescaractéristiques
noter qu'àchaque
pour les différents
168
zyxwv
zyx
zy
zyxwvut
RAMAVOVOLOLONA
secteurs (Fig.
2d):
12 espèces
caractéristiques,
entre 800-1600 m; 22 espèces
caractéristiquesentre 1600-2000 m et 9 espèces aux altitudes supérieuresà 2000 m.
Parmi les 78 espècesendémiques, 57 espèces se retrouvent à plus de 1600 m
d'altitude. Le milieumontagnardestdoncparticulièrementfavorablel'adaptation
des
espèces du genre Senecio. Les rares espècesqui se trouventenbasse
altitude à
Madagascar sont celles qui sont propres aux autres domaines : domaine de l'Ouest: 2;
espèces et domaine du Sud : 2 espèces.
CONCLUSION
La répartition du genre Senecio, pratiquement restreint au Domaine du Centre,
s'explique par l'action conjuguée de différentsfacteurs écologiques : la nature du sol, les
variations climatiques latitudinaleset altitudinales. Cesfacteurs semblent responsables du
microendémisme observe au
niveau
spécifique,
de
et
l'apparition de formes
morphologiques particulières, tellesque lesespèces succulentes.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Caen, 936 p.
zyxwv
zyxw
la Soc. Lin. de Normandie, Lanier,
Les
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de
Madagascar.
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KOECHLIN, J., J.-L. GUILLATJMET & Ph. MORAT, 1974. Flore et Végétation de Madagascar. Ed.
Cramer, Vaduz, 687 p.
à l'étude
des
Senecio malgaches
(Biogéographie,
RAMAVOVOLOLONA,
1981.
Contribution
Morphologie, Palynologie). Mémoire de DEA. Université de Madagascar.
z
zyxwvut
zyxwvu
zyxwv
169
SENECIO DE MADAGASCAR
7
zyxwvu
zyxwvu
45"
I
Fig. 1. Carte de répartition des 5'enecio
50"E
I
170
zyxwvuts
zyxw
zyxwvut
zyxw
RAMAVOVOLOLONA
9 3
1 Espkes propres au domalne du Centre
2 Espèces propres au domaine de l'Ouest
zyx
zyxw
3 Espècespropres au domaine du Sud
1
c]
pJj'
1
Espaces sur rocailles siliceux
2
Especes sur basaltes
3
Especes sur argile
4
Espaces sur sable ou calcaire
5
Espaces
épiphfles
Espaces de milieuaquatique
Q 6
2
-
1 Especes propres au secteur Centre Nord
zyx
zyxw
zy
2- Espbces propres au secteur Centre Moyen
3-Espbcespropres a u secteurCentreSud
4- Espèces communesB 3 secteurs
6
3
6- Espbcescommunesauxsecteurs
Centre Moyen et Sud
A
1 Espèce de hautemontagne
3
2
Espècede
montagne
3 Espèce de moyennealtitude
4
u
4 Espècedebassealtitude
2
Fig. 2. Regroupements statistiques des résultats a. Pourcentage des espèces propres à chaque
domaine phytogéographique. b. Pourcentage des espèces présentes en fonction de la nature
du sol. c. Pourcentage des espèces propres à chaque secteur ou communes à deux ou trois
secteurs du domaine du Centre. d. Espèces propres à chaque intervalle d'altitude dans le
domaine du Centre.
zyxwvut
zyxwvu
zyxwv
zyxwv
zyx
Biogéographie deMadagascar, 1996 :171-176
REPARTITION DES ESPECESXEROPHILES DANS LE SUD-OUEST DE
MADAGASCAR
Samuël J. RAZANAKA
CentreNational de Recherche sur l'Environnement,CNRE
MADAGASCAR
B.P. 1739 Fiadanana Antananarivo,
ABSTRACT.- The fàmily of Didideraceae and the genus of Euphorbia are characteristic taxa of the
South-West of Madagascar. But other genera and species occur with them, and have distributionsthat
,-aorrespond perfectly tothe extent of the xerophilous thicket, and impactthe structure of this vegetation
type.
i
zyx
KEY-W0RDS.- Plant formation, Characteristic species, Distribution area, Xerophilous thicket
RESUME.- La famille des Didiereaceae et le genre
Euphorbia sont certes des taxons caractéristiques
du
Sud-Ouest de Madagascar. Maisà leur côté il existe d'autres genres et espèces qui suivent parfaitement
l'aire de répartition du fourré xérophile et marquent
la composition de cette formation végétale.
MOTS-CLES.- Groupement végétal, espèce caractéristique, aire
de répartition, fourré xérophile
INTRODUCTION
La définition du fourré xérophile de Yangambi (1956) (AUBREVILLE,1975), basée
sur
des
caractéristiques physionomiques, reste globale et peu
précise,
celle
de
GUILLAUMET
et KOECHLIN (1 971),apporte plus de précision en spécifiant le caractère
climacique de cette formation. Cette précisionpermet de séparer le fourré xérophile
proprementdit des fourrés secondaires (a Savoka )) à Philippia) et desformations
d'altitude, les brousses éricoïdes dePERRIER
DE LA BATHIE(192 1).
Le fourré xérophile est une forme d'adaptation de la forêt dense sèche décidue aux
conditions sévères de sècheresse, liéesau climat subaride de la région du Sud et du SudOuest de Madagascar (MORAT, 1969).
Il se caractérise par :
- une hauteur variable des espèces ligneuses, 1-2 m pour les buissons; 3-4 m pour
les petits arbres atteignant rarement 8-10m,
- 1' absence de stratificationassociée à une forte densité de la végétation,
- la dominancede forme biologique extrêmement spécialisée.
Le fourré xérophile,ainsidéfini,manifesteune
répartition bienprécise deses
dfiérents groupements dans le Sud-Ouest de Madagascar (KOECHLIN et al., 1974). Une
étude à moyenneéchelleréaliséedans
cette région AN^, 1995) a nettement
dégagél'existenced'unesuccessiondans
le sens est-ouest de groupements de fourré
zyxw
zy
zyxwvutsrqpo
In:W.R LOURENçO (Cd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
172
zyxwvuts
zyxwvuts
S. J. RAZANAKA
xérophile au sein desquels des espèces caractéristiques se relayent avec une répartition
bien précise.
METHODES
zy
zyxwvu
zyxwv
L'existence d'un gradient d'est en ouest des conditions climatiqueset pédologiques
dans le Sud-Ouest est bien dégagée dans les travauxantérieurs (HERmU, 1967; MORAT,
1969; DONQUE,1971; CORNET, 1973; THOMASSON, 1972, 1974, 1982).Uneétude
phytogéographique, basée sur la délimitation des zones de contact entre la forêt dense
sèchedécidue et le fourré xérophilerépondant en partie à la caractérisation deleur
déterminisme respectif, a été réalisée le long des transects suivant ce gradient est-ouest
(RAZMAKA,1995).
Les variationsdesparamètresécologiquesmentionnéesci-dessus
y sont très
graduelles dans la forêt de Mkea .Un transect est fait dans cette région suivant l'axe
Salary-Analabo pour dégager cette évolution.Des placettes de 30m x 30m,ausein
desquels des relevés pédologiques et botaniques sont réalisés dans chaque grande unité
paysagique le long de ce transect.
Les analyses statistiques (analyse factorielleet c de correspondance) effectuées en
vue d'établir une typologie du fourré xérophile ont permis de déterminer les principaux
groupements defourré
avec leurs espèces
caractéristiques
et les discriminantes
respectives.
RESULTATS
De la zone littorale versl'intérieurdesterres,
quatre groupements de fourré
xérophile ont été déterminés. Ils se succèdent et évoluent de la forme la plus xérique
jusqu'à une forme de transition ou de contact avec le forêt dense décidue qui le borde à
l'est au niveaude la zone sub-littorale.
- Le basfourréxérophilearbustif
à Euphorbia stenoclada représentele
groupement le plus xérique ; sa hauteur dépasse rarement 4 m. Il occupe des stations
exceptionnellement sèches, situées sur des sols très filtrants ou des lithosols de dalles
calcaires marneuses ou gréseuses. Ce groupement est très dense du fait de l'intrication
desrameauxdesdifférentesplantesquilecomposent.Cependantilnecouvrepas
totalement son substrat et se présente sous forme de mosaique de sols nus et de touffes
de végétationtrès denses.
- Lehautfourréxérophilearbustifdense
à Didierea madagascariensisAdansonia fony-Commiphora lamii est lié aux séries dunaires
constituées desables
roux (7,s YR 6/6) fins à légèrementgrossiers, très pauvresenparticulesfines.
Ce
groupement présente unehauteur moyenne de 4-6m avec des émergents atteignant 8-10
m. Il reste très dense et impénétrable dans l'ensemble; des tâches de sols nus n'excédant
5% de la surfacetotale se rencontrent par endroit.
- Lehautfourréxérophilearbustif
ouvert à Didierea madagascariensisCommiphora monstruosa est lié aux séries dunaires constituées de sables roux-beige
( 7 3 YR 7/4). Ce substrat se distingue par son caractère filtrant lié à une texture très
zyxwvut
zyxw
zyxwv
zyxwvuts
MADAGASCAR
XEROPHJLES
ESPECES
DE
173
zyxwvut
zyxwvu
zyxwvu
zyxwvuts
particulaire, une teneur en particules finestrès faible, et un pH acide (5,O à 5,l). Le haut
fourré xérophile arbustif ouvert à Didierea madà~ascariensis-Co~n~iphora
monstmosa
présente dans l'ensemble la mêmestructure verticale que le groupement précédent,il s'en
distingue par sa structurehorizontale plus ouverte. Il forme des mosaïquesde touffesde
végétation difficilement pénétrable et de sols pratiquement nus dont la superficie peut
atteindre 35-45%.
- Le haut fourréxérophile arboré à Didierea madaguscariemis-Euphorbia
Zaro-Commiphora arafi occupe les séries dunaires sub-littorales constituées de sables
roux à roux-rouge (7,5 YR 6/6 à 7 3 YR7/8). Ce groupementmanifestedéjàune
structure forestière , c'est-à-dire qu'il présente trois strates assez distinctes, une strate
herbacée très discontinue, unestrate arbustive assez continueet une strate arboréelâche.
Il est connu sous le nom de << forêt à Didierea nzahgascariensis >> (KOECHLIN et al.,
1974). La fùtaie atteint 6-8 m, des émergents dont Adànsonia za, Poupartia sylvatica,
Streospermum sp., Dalbergia sp. peuvent atteindre 12-15 m. Mais ce groupement reste
bas comparé à la forêt dense sèche décidue typique quile remplace progessivement vers
l'Est.
En effet, la forêt dense sèche à Conzmiphora mafaidoha-Adansoniaza qui occupe
la plaine de Bevary, lapartie orientale de la << forêt de Mikea D, est incluse dans la<< série
à Conzmiphora-Hildegardia-Dalbergza>> (HUMBERT, 1965) ; elle présente une voute
continue de 8-12 m de haut avec des émergents atteignant 20-25m.
Un profil schématique de cette succession de groupements de fourrés xérophiles
dans la << forêt de Mikea >> dégage l'existence d'une répartition très précise des espèces
xérophilessuivantlestypes
de groupementdans
cette région du Sud-Ouestde
Madagascar.
DISCUSSION
Trois faits floristiques marquants se dégagent de l'analyse de l'évolution de la forêt
dense sèche enfourré xérophile.
1. Les deux taxons classiquementadmiscommme
caractéristiques du fourré
xérophile seretrouvent tout le long du transect suivant unerépartition bien ordonnée.
Le genre Euphorbia s'y rencontre sous forme de plusieurs espèces qui définissent
bien chacun des groupements de fourréxérophile.
- Euphorbiaantso H.Bn, arbuste caractéristique du sous bois du haut fourré
xérophile arboré et de laforêt dense sèche décidue, disparaît dans
les zones côtières.
- Euphorbia Zaro Drake, espèce commune du fourré xérophile et de la forêt dense
sèche décidue, est très abondante dans la strate arbustive des hauts fourrés arboré et
arbustif Elle se raréfie dansle groupement des zones littorales.
- Euphorbia enterophora Drake, arbre d'une dizaine de mètresde haut, présente la
même répartition quecelledu taxon précédent ; cependantelle reste présente dans
certaines stations de la zone littorale sur sable beige.
- Euphorbia stenoclaah Baill., arbuste ne dépassant pas 6-7m de haut, caractérise
le faciès le plusxériquedes
groupements defourré xérophile et occupe les zones
littorales sur substrat calcaire ou sableux. Sur le premier type de substrat, Euphorbia
174
zyxwvutsrq
zyxwvu
zyxwv
S. J. RAZANAKA
stenoclada ne dépasse pas 3-4m. de haut, sur sols sableux elle peutatteindre 6-7 m. Bien
quedéfiniecomme
une espècemaritimeellene
reste pasconfinéedansleszones
littorales du Sud-Ouest, et son airede répartition pénètre très loin à l'intérieur des terres.
Elle se rencontre dans la région d'Ihosysur sol calcaire (CHOUX, 1934; KOECHLINet al.,
1974).
Le genre Didierea est représenté par trois espèces:
- Didierea madagascariensis Baill. occupe l'ensemble de l'aire de répartition des
séries dunaires allant des sables beiges aux sables roux-rouge en passant par les sables
roux. Cette espèce disparaît sur les substrats calcaires. Elle peutconstituer une formation
monospécifique
dans
certaines
stations comme
la
zone
envahie
par
les
dunes
quaternaires,ancienlit de fleuve, où elle représente uneespècepionnière.L'aire
de
répartition septentrionale de Didierea madagascariensis se situe au sud de Morondava
dans larégion de Betaolampia.
- AZluaudia comosa Drake reste confiné dans les zones littoralessur sols calcaires
marneux. Il constitue avec Euphorbia stenoclah la physionomie du basfourré xérophile
arbustif. Son aire de répartition septentrionale s'arrête à la hauteur de Manombo Sud au
nord de Toliara.
- Alluaudiopsis marnierianaRauh, arbuste qui occupe des stations particulières de
sols calcaires, est plus discret, son aire de répartition septentrionale ne dépasse pas le
Fiherenana.
2. En dehors de cesdeux genres définiscommecaractéristiquesdu
fourré
xérophile, (<série à Ezphorbia et Didiéréacées )) (HUMBERT, 1965), d'autres taxons
caractérisent
bien
ce type de formation.
Certains
mêmes sont
spécifiques
des
groupements observés le long du
transect et montrent une répartition très précise.
Le genre Commiphora constitue une illustrationassezsignificative
de cette
répartition.
- Commiphora arafi, arbre d'unedizaine de mètre,caractérisele haut fourré
xérophile arboré à Didierea
madagascariensis.
Il semble
relayer
Commiphora
mafaiduha Engl. qui est très dominant dans la forêt dense sèche décidue adjacente, mais
disparaît petità petit vers l'ouest dans la
forêt de Mikea.
- Commiphora humbertii , arbuste de 1 à 1,5m largement étalé à la base avec un
recouvrement dépassant facilement4m2, marque le sous-boisde tousles groupements de
fourré xérophile.Sonexpansion est maximaledanslehaut
fourré xérophilearbustif
ouvert.
- Commiphora lamii, arbuste de 1-2 m, estspécifiqueduhaut fourré xérophile
arbustif Il accompagneCommiphora humbertii;son aire de répartition s'étendjusqu'aux
zones côtières.
- Commiphora monstruosa (H.Perr.) R. Cap., arbuste de taille assez variable entre
1 et 3m, caractérise des stations soumisesà une sècheresse très accentuée. Il se rencontre
dans le bas fourré xérophile sur sols calcaires et arénacés ainsi que dans le haut fourré
arbustif ouvert.
- Commiphoraorbicularis Engl. et C. mahafalemis, arbustes de 2 à 3 m, sont
spécifiques des badhaut fourrés xérophiles
arbustifs
sur
calcaire
marneux.
Ils
disparaissent dans les stationssituées sur substrat sableux.
zyxwv
zyxwvutsr
ESPECES XEROPHILES
MADAGASCAR
DE
175
zyxwvuts
Le genre Commiphora estdoncparticulièrementimportantdansla constitution de
.
lacompositiondu fourré xérophile. De ce fait,ilpeut être définicommeun t a o n
caractéristique de cetteformation au même titre que le genreEuphurbia et la famille des
Didiéréacées.
A côtéde ces trois taxons très marquants, il enexisted'autresnonmoins
importants dont l'aire derépartition épouse celledu fourré xérophile.
- Ahnsonia fony H. Bn. constitue.undesémergents très caractéristiques de
l'ensemble des groupements de fourré xérophile sur sols arénacés,mais s'estompe sur les
sols calcaires.
- Megistostegium nuduloszcm (Drake), Hochr. arbuste très caractéristiquedu
bas/haut fourré xérophilearbustif,accompagne
Euphorbiastenoclada sur les sols
calcaires et sableux des zones littorales. Par contre, il disparaît en dehors de ces stations
au mêmetitre queOpercularia decavyiH. Perr.
3 . Il découle de cette étude que la répartition des différentstaxons caractéristiques
du fourré xérophile dans le sens Est-Ouest est assez précise; elle épouse globalementles
aires de répartition des différents groupements dont la limite coïncide avec
un gradient de
sècheresse climatique combinéà une variation marquée des types de sols.
La limite septentrionale de l'aire de répartition de ces taxons est beaucoup moins
nette et ne correspond pas à un déterminisme précis. Le mode de répartition de chaque
espèce semble prioritaire dans la répartition dans le senssubméridien.Ainsi,l'aire de
répartition de Didierea
madaguscariensis,
Euphorbia
stenoclah, Commiphora
humbertii, C. nzonstruosa .s'étend jusque dans la région de Belo-sur-Mer, bien au-delàde
l'aire subaride.
Le fourré xérophile forme un rideau de quelques centaines de mètres, lié aux dunes
flandriennes bordant des tannesvives (RAZANAKA,1995). La même succession de
groupements de fourré xérophile dans le sens est-ouest obsenrée dans la forêt de Mikea
s'y rencontre sur une très faible distance.
CONCLUSION
L'aire de répartition des espèces xérophilesnous renseigne sur la valeurde la forêt
dense sèche décidue, en tant qu'indicateur écologique et sur son probable mécanisme
évolutif. Cette forêt connaîtdesexpansionsdès que les conditionsstationnelles sont
favorables. Le fourré xérophile ne constitue qu'une forme d'adaptation à des conditions
de sècheresse très sévères. Le genre Commiphora constitue au même titre que le genre
Euphorbia et la famille des Didiereacées un taxon très caractéristique de ce type de
fourré.
zyxwvu
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AUBREVILLE, A., 1975. Accord à Yangambi sur la nomenclature.des types africains de végétation,
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176
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zyxwv
zyxwvu
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zyxwvut
zyxwvut
zyx
zyxw
zyx
Biogéographie de Madagascar, 1996 :177-182
LE GENRF, ENDEMIQUE MALGACHEDICORYPHE DUPETIT-THOUARS
(HAMAMELIDACEES) :REPARTITION ET PHYTOGEOGRAPEUE
Etienne A. RAKOTOBE
Département Ethnobotanique et Botanique, CNARP, B.P. 702,Antananarivo 101, MADAGASCAR
ABSTR4CT.-The global distribution of the plant family Hamamelidaceae and the distributionof the
genus Dicoryphe in Madagascar confirm theprincipalroutes
validity of the phytogeographic sectorsin the island.
of plantmigrationandsupportsthe
KEY-WORDS.- Dieoryphe, Hamamelidaceae, Phytogeography, Madagascar
RESUME.- La répartition des Hamamélidacées dansle monde et la distribution du genre Dicoryphe à
Madagascar permettent de confirmer les principales voies de migration végétale
et la réalité des secteurs
phytogéographiques de l’île.
MOTS-CLES.-Dicoryphe, Hamamelidaceae, Phytogéographie, Madagascar
INTRODUCTION
La plupart des 22 genres appartenant à lasous-familledes
Hamamelidoideae
(Hamamelidaceae) sont monotypiques ou ont seulement deux à trois esp6ces. Parmi les
quelques genres qui ont un nombre plus élevé d’espèces, on trouve le genre endémique
malgache Dicoryphe dont nous avons fait l’étude systématique (RAKOTOBE, 1987) et
dont nous examinerons ici lesaspects phytogéographiques.
MATERIEL ET METHODES
zy
Le matériel
d’herbier
utilisé
provient
essentiellement
du
Laboratoire de
Phanérogamie du Muséumd’HistoireNaturelle;
Paris. D’autres spécimensont été
également r e p s d’autres herbiers européens: Royal Botanical Garden de Kew (K) et
Conservatoire du Jardin Botanique de Genève (G). Les données fixent complétées à
Madagascar par des observations faites dans les Herbier d’Antananarivo (TAN) et in
situ. Les échantillons de bois ont été fournis par le Département Forêt du CIRAD de
Nogent-sur-Marne (France).
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
,
178
zyxwvu
zyxwvuts
zyx
E.A. RAKOTOBE
APERçU SYSTEMATIQUE ET PHYLOGENIQUE
Le genre Dicoryphe, danslequel 27 taxons appartenant à 22espèces ont été
retenus (RAKOTOBE, 1987), fait partie de la sous-famille des Hamamelidoideae, la plus
vaste et la plus diversifiée de la famille des
Hamamelihceae, avec 22 genres et environ
unecentained’espèces.
Il appartient,avec Ostrearia, Neotrearia, Noahdendron et
Trichocladus au groupe des cinq genres de l’hémisphère Sud, qui ont
été rattachés à
divers groupes à l’intérieur des Hamamelideae @ARMS, 1930). Comparés aux autres
genres de lafamille,ils ont eneffetdes caractères particuliers,telsquela
soudure
congénitaledesfilamentsstaminauxet
le stylesyncarpechez Dicoryphe, les feuilles
opposées et les marges des pétales révolutées chez quelques espèces deTrichocladus et
des pétales légèrement circinés chez
Noahdendron.
Cependant, ENDRESS
(1989a,b) a soulignél’unitéphylogénétique de ces cinq
genres, réunis dans la tribu des Dicoryphinae chez laquelle le type d’anthères est très
particulier et inhabitueldanslafamille.
En effet,chaquethecumpossède
deux sacs
polliniques, mais avec une seule valve commune aux deux.
Sur le planbiologique, AUBERTDU PETIT-THOUARS(1804)faitdéjà état de
l’ouverture élastique dusommetdufruit
de Dzcoryphe, maisnementionnepas
d’autochorie par éjection de graines. Cependant, ce mécanisme d’éjection explosive est
constantdansl’ensembledes
Hamamelidoideae (ENDRESS, 1874,1989a). Le nom
vernaculairemalgache c pitsikala )) quisignifielittéralement:quelquechosequi
s’éChappe en sautant (<<
pitsika >))dans la forêt (a ala D), est d’ailleurs très significatif
zyxwvu
zyxw
AIRES DE REPARTITION (NIG. 1)
Dans la flore actuelle
La famille des Hamamélidacées,avecune
trentaine de genre et unecentaine
d’espèces, s’étend de l’Amérique du Nord à l’Australie, mais est particulièrement bien
représentée en Asie du Sud-Est. Malgré sa très grande diversification dans l’hémisphère
Nord, elle estcaractérisée par une vaste répartition,très discontinue, incluant 1’Afiiqueet
l’Australie. Son centre de diversification se situe en Asie orientale dans la région de la
Chine méridionale qui abrite encore d’une manière vestigiale des taxons anciens comme
Gingko et Metasequoia. Ceci permet de supposer que les centres de diversification et
d’origine pourraient être confondus dans cecas.
La particularité de latribudes
Dicoryphinae à laquelleappartientle
genre
Dicoryphe est qu’elle est exclusivement gondwanienne tandis que les autres genres de la
famille sont Laurasiens. En outre, elle est probablement constituée de deux sous-unités
naturelles : unpremier groupe ouest-gondwaniencomprenantlesgenres
Dicoryphe
(Madagascir) et Trichocladus (endémique des régions montagneuses d’Afrique orientale
et d’Afi-ique du Sud) ;un second groupe est-gondwanien avec Ostrearia, Neostrearia et
Noahdendron présents en Australie dans le Queensland du
Nord (ENDRBSS, 1989a).
pousse
dans
la
région
Le genre Dicoryphe, endémique de Madagascar,
(O
à
2300
m
d’altitude;
HUMBERT,
1955),incluant le
phytogéographiqueorientale.
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LE G E M ENDEMIQUE DICORYPHE
179
domaine du Sambirano, une partie de l’Archipel des Comores(Mayotte et Anjouan) et le
Domaine du Centre mais excluant l’extrême nord quiappartient au Domainede l’Ouest.
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zyxwvutsrqp
Aires
Centre de gravité
Migration
Fossiles :
Pollen
0 Autres
.$+
CO ; Corylopsis
DA ; Disunthus
FG ; Fothergih
HM :Hamanlelis
LA : Liq~ddamhur
PA :Parrotin
Fig. 1. Carte de répartition des Hamamélidacées
La distribution du genre à Madagascarrendcomptedelaréalitédesgrands
secteurs phytogéographiques qui ont été délimités par HUMBERT
(1955). En effet, les
territoires concernés par le genre Dicogphe possèdent des taxons caractéristiques (Fig.
2). D’autre part, les distances géographiques sont souvent traduites par des variations
notables dela coloration delafleur(jaune,blanchepuis
rouge violacé), de la
morphologie du pollen (équiaxe et grosses mailles à bréviaxe et petites mailles) et de la
phyllotaxie (alterne distique, subopposée puisopposée).
Les fossiles
Alors que lesdonnéesfossiles du début du Tertiaire sont très riches pour les
Hamamelidaceae, et de natureextrêmementvariée:feuilles,inflorescences,
hits,
graines et pollen, les fossiles du Crétacé sont pauvres. Les premiers pollens indiscutables
datentdu
Paléocène (MULLER, 1991). ENDRESSet FRIIS (199 1) ont découvert
récemment des fleurs bien préservées du Sud de la Suède (Archemamelis) rapprochées
du genre actuel Hamamelis delasous-famille
des Humumelidoideae. Ces témoins
fossiles prouvent, d’une part,l’existence de lafamilleau
Crétacé supérieur, mais
180
zyxwv
zyxw
E.A. RAKOTOBE
suggèrentégalementqu’elle a probablementeuune
longue histoire crétacéenne.Ils
indiquent aussi l’extension passée d’une aire aujourd’hui plus
restreinte.
zyxwvu
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LESHYPOTHESES PHYTOGEOGRAPHCQUES
Les disjonctions à l’intérieur de lafamille
des Hamamélidacéespourraient
s’expliquer par une dispersion, à partir du centre de diversité asiatique, et postérieure au
démembrement de laPangée et du Gondwana.
D’une part, les Hamamélidacées auraient suivi une voiede migration australe pour
parvenir à Madagascar et en Afrique (jusqu’en Angola) mais au moment où l’Amérique
du Sud,déjàéloignée de l’Afrique,neseraitplusaccessible.
Leur progressionvers
l’Ouest aurait été aussi freinée par les obstacles orographiques ; d’où leur irradiation le
long des montagnes situées au Sud
et le long de la côte orientale, d’une part, et leur
absence dans les formations occidentales, d’autre part. Cela
est valable pour les deux
genres Dicoryphe (Madagascar) et Trichocladus (Afrique). Nos études morphologiques
et xylologiques nous conduisent à considérer le genre africain plus évolué que le genre
malgache, ce qui ne semble pas
soutenir l’origine africaine pour le genre Dicoryphe,
hypothèse émise, au moins pour l’ensemble de la famille,
par RAVEN et AXELROD (1974)
et LEROY(1978).
D’autre part, une voie de migration septentrionale
ou laurasienne aurait permisà la
famille de n’atteindre que la partie atlantique de l’Amérique du Nord comme peuventen
témoignerlesfossiles(Europe,Spitzberg).Leurmigrationvers
l’ouest aurait été
également empêchée par les obstacles d’ordre surtout orographique ; tandis que vers le
Sud, elle se serait heurtée à la présence de la Tethys, puis de la Mésogée et à l’absence
de l’isthme de Panama.
En cequi concerne la colonisation de l’île par
le genre Dicoryphe, on peut évoquer
ladispersiondesgrainespar
les eauxcourantes(ruissellement et cours d’eau).Le
caractère ripicole des principalesstations du genre, ainsi que la résistance de ses graines
constituent un ensemble d’arguments en cette faveur. Les résultats tirés à la fois de la
xylologie,delaphytodermologie
et de l’analysedesflavonoïdes (RAKOTOBE, 1987)
suggèrent une dispersion de Dicoryphe vers le Nord-Ouest et les Comores à partir du
Sud-Est. L’installation ou la réinstallation du genre sur les sommets de 1’Ankaratra ne
pouvait se faire qu’aprèsle volcanisme au Pléistocène.
Enfin, le facteur humain reste aussi à envisager plus tardivement si l’on considère
l’attrait ornemental des Hamamélidacéeset leurs utilisations.
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zy
LE GENRE ENDEMQUE DICORYPHE
181
zyxwvutsrqpo
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300 km
-1
1. LI. hrrddleoides l a ,
Tsilaitraboriravina 4.
.......D. buddleoidesfa. viticoides 2. D. lanceolata 3.D. sp.
- - - - - -D. stipulacea 4a. D. sfiprlaceavar. alba 4b.D.
stiprrlacen var. gracilis 4c. D. stipdaceafa. alticola 4d. -+ f f f D. stiplrlaceafa.
traruiells 5. D.sp.Eongotrafotsy 6 . D. retma 7. D. JP.Anjouan 8. D.sp.Manongarivo
9. D.Inwitm 10. D.gratteriœfolia 11. D. slrhgen. Bemangidy 12. u d u u u uuD. sp.
Isalo 13. D. sp. Betsomanga 14. ,vmv,w D.macrophylla 15. D. sp. Menahoditra
16. -x-x-x7D. atrgusfijïolin 17. D. JP.Sambirano 18. D. platyphylla 19. D.'sp. Rantabe
2 0 . D. sp.R.N.1 21. D. sp. Ambila-Mananjary
Fig. 2. Carte de distribution de Dicoryphe
182
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E.A. RAKOTOBE
REMERCIEMENTS
Je voudrais exprimer mes remerciements à Monsieur le Professeur J.-F. Leroy qui
m’a accueilli au Laboratoire de Phanérogamie du Muséum pendant lapréparation de ma
thèse.
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zyxw
Biogéographie de Madagascar, 1996 :183-186
LES DIDIEREACEAE:ORIGINE, AFFINITES SUSTEMATIQUES ET
REPARTITION A MADAGASCAR
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Lala H. RAKOTOVAO Charlotte RAJERIARISON & RAMAVOLOLONA
Centre National de Recherches sur l’Environnement,B.P 1739 - 1O1 Antananarivo, MADAGASCAR
Dt5partement de Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences , B.P 906, Antananarivo 101,
MADAGASCAR
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ABSTRACT.- Didieraceae comprise one of six endemic families present in Madagascar. The four
genera and 11 species in this family have specific ecological preferences,and their systematic afFrnities
have been problematical. Palynological and chemical systematic studies support the placement of the
family amongthe Centrosperms.
KEY-W0RDS.- Didieraceae, Origin,f i n i @ , Endemic, Madagascar
RESUME.- LesDidiereaceae,familleendémiquemalgache,présenteunelocalisationgéographique
bien précise dont l’explication est encore discutée. Les
4 genres et 11 espèces qui la composent ont des
exigences
écologiques
particulières
(condifions
édaphiques,
précipitations)
leurs
et affinités
systématiques ont posédenombreuxproblèmesauxsystématiciens.L’étudepalynologiqueet
le
développement
de
la chimiosystématique,
ont
permis
de
situer
la famille
dans
l’ordre
des
Centrospermales.
MOTS‘ CLES.-Didiereaceae, Origine,f i n i t é , Endémique, Madagascar
zyxwv
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INTRODUCTION
Les Didiereaceae constituent l’une des6 familles endémiques de Madagascar. Elles
comportent 11 espèces réparties à l’intérieur de4 genres :
- Didierea madaguscariensis Baill., D. trollii Capuron et Rauh.
- Alluaudia ascendens Drake, A. proceraDrake, A. humberti Choux, A. dumosa
Drake, A. comosa Drake, A. montagnacii Rauh.
- Alluaudiopsis marnieriana Rauh, A. JiherenensisHumbert & Choux.
- Decaryia madaguscariensis Choux.
La famille présente uneunité structurale danslamorphologiedesdifférentes
espèces (KOECHLIN et al., 1974).
Ce sont toutes des plantes épineuses (Alluaudia dumosa est la moins épineuse de
toutes), caractérisées parlaprésencederameauxlongs
et derameaux courts et
fortement adaptées à la sécheresse.
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
184
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L.H. RAKOTOVAO, C. RAIERIARISON & RAMAVOLOLONA
REPARTITION GEOGRAPHIQUE
Leur aire de répartition correspond à des conditions climatiquestrès sévères (faible
précipitation, longue durée de saison sèche, quelque foisjusqu’à 12 mois secs), connues
dansdeux territoires phytogéographiques : ledomaineduSud,
à climatchaud et à
bioclimat
sub-aride
et le
domaine
de l’Ouest
dans
sa partie
méridionale
(Sud
Morondava), à climat aride.
Certaines espèces ont unerépartition assez vaste à l’intérieur du domaine, pouvant
être liée à des caractères édaphiques (KOECHLIN et al., 1974). Dyautres, par contre sont
étroitement localisées sansque ce fait puisseêtre expliqué par des conditions écologiques
particulières.
- Didierea mahgascariensis se rencontresurlessolssableux(sables
roux
quaternaires) allant du Sudde Morondava jusqu’au lac Tsimanampetsotsa.
- Didierea trollii, également infiiodée aux sols sableux, prend la relève
jusque dans
la vallée du Mandrare.
- Alluaudia comosa se trouve sur les plateaux calcaires des environsde Tuléar. On
la rencontre également dans la valléede la Menarandraet dans le bassin duMandrare.
- Alluaudia ascendensest strictement localisée dans la vallée du Mandrare,
sur les
sables alluvionnaires.
- Alluaudia montagnacii occupe une bande étroite de 10 km de long et quelques
kilomètres de large, dans la région d’Itampolo, au bas
de la falaise.
- Alluaudia dumosa, sur sols sableux, décalcifiés dans la partie la plus
aride du
domaine (Menarandra,partie sud du domaine)
- Alluaudia procera, dans le sud-ouest et l’extrême Sud, se rencontre en mélange
avec A. ascendensdans le Mandrare.
- Decaryia mahgascariensis se trouve en mélange avec les autres espèces (A.
dumosa,. A procera et A. ascendens) dans la partie suddu domaine.
- Alluaudiopsis a une répartition très disparatedans des stations isoléesaux
environs de Tuléar et d’Ihosy. L’espèce A. flherenensis se rencontre jusque dans la
vallée de la Menarandra.
Les formations végétalescorrespondantes sont de 2 types :
- Le bush xérophytique ou fourré à Didiereaceae et à Euphorbia. La présence de
ces 2 taxons caractérise le paysage botanique du sud-ouest malgache.
La famille des
Didiereaceae est considérée comme<< la famille représentative du Sud
D.
- La forêt sèche tropophile occidentalequis’étendjusqu’àl’extrême
sud, à
l’intérieur des terres et sur des substrats variés avec un mélange de deux flores, la flore
du sud-ouest et laflore occidentale.
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zy
zy
OFUGINE, POSITION SYSTEMATIQTJEDE LA FAMILLE ET AFFINITES
La fàmileauneorigine
très ancienne,commeles
autres famillesendémiques
malgaches, toutes reconnues comme des paléoendémiques. Elle doit dériver d’un stock
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DIDEREACEAE
A
185
MADAGASCAR
ancien mis en place dès le Crétacé (KOECHLIN et al. 1974) qui se serait diversifié sur
place sous des conditions écologiques particulières.
La position systématique des Didiereaceae est restée longtemps incertaine et elles
ont été rattachées successivement à différents ordres: les Térébintales(EMERGER, 1960)
à proximitédesSapindaceae ; les Centrospermales (RAUH & E z m , 1961; RAUH,
1963) présentant des affinités avecles Portulacaceae et les Cactaceae ;les Caryophyllales
(CRONQUIST,1981) avec les Cactaceae et les Aizoaceae.
ECKARD(1976)ens’appuyant
en particuliersurlesdonnéespalynologiques
(ERDTMAN,1950; STRAKA, 1965) a regroupé les Didiereaceae et 10 autres familles à
l’intérieur des Centrospermales.La morphologie du pollen confirme le caractère isolé de
la famille(STRAKA,1975).
Les études phytochimiques ont m i s en évidence l’existence de pigments spécifiques
auxCentrospermales,lesbétaïnesqui
sont absentschezlesCaryophyllaceae
et les
Molluginaceae (RABESAZAFERA, 1980).
Certainsflavonoïdesont été découverts chezlesDidiereaceae (BURRETet al.,
1987) comme les proanthocyanidines dont la présence chez les plantes est considérée
comme un caractère primitif Leur absence chez les Cactaceae a permis à ces auteurs
d’affirmer queCactaceae et Didiereaceae ne peuventêtre que proches parentes d’un type
ancestral éloigné,en raison des caractères évolués que présentent lesCactaceae.
Tous ces caractères dénotent l’origineanciennedesDidiereaceae.Ellesdoivent
dérivercommebeaucoup
d’autres taxons présentsdans les formationsforestières
malgaches, d’une souche ancienne mise en place avant la séparation des continents. Les
conditions écologiquesont contribué pour une largepart à la différenciation des espèces.
y
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zyxwvuts
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186
RAKOTOVAO,
C.
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zyxwvutsrq
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :187-194
ORIGINE ET REPARTITION BIOECOLOGIQUE DES PLANTES
AROMATIQUES DE MADAGASCAR
Lala Henriette RAKOTOVAO & Emile RANDRIANJOHANY
Centre National deRecherches sur I'Environnement. B.P I739Antananariv0,MADAGASCAR
zyxw
ABSTRACT.- Within the Malagasy flora,' which contains approximately 12,000 species, 110 aromatic
taxa have been recorded. These belong
to 33 families, and are divided into indigenous plants (58 species,
of which 86% are endemic); and introduced plants (52 species) originating from diverse tropical areas,
60% coming fiom regions to the East (India, Malaya, tropical Asia, Australia, etc.), 9% fiom Africa,
and 11% from South America. The distribution
of these aromatic plants among the
two principal
phytogeographic regions of Madagascar (which are further subdivided into domains) is presented, and
the affinities of Madagascar's aromatic plantsare discussed.
KEY-WORDS.- Endemic, Madagascar, Aromatic, Origin, Distribution
RESUME.- Au sein de la flore malgache comptant 12.000 espèces environ, on a recensé 110 espèces
aromatiques,répartiesdans 33 familles. Elles comprennent 58 espèces autochtones dont
86 % sont
endémiques, et 52 espèces introduites; ces dernières sont originaires de diverses régions tropicales;
60 %
provenant des terres orientales (Inde, Malaisie, Asie tropicale, Australie, etc.) ; 9 % d'Afrique et 11%
d'Amérique du Sud. La répartition de cesplantesaromatiquesdanslesdeuxgrandesrégions
phytogéographiques (subdivisées en domaines) est présentée dans les résultats de ce travail. Les diverses
*tés
des taxons ayant des éléments aromatiques sont également discutées.
MOTS CLES.- Endémique, Madagascar, Aromatique, Origine, Répartition
INTRODUCTION
L'objet de ce travail concerne particulièrement la-flore aromatique de Madagascar.
L'utilitépo,tentielle de laflore,notammentcelledesplantesmédicinales,estbien
documentée; il existe au moinsune vingtaine de publications dans ce domaine;
on peut en
citer quelques exemples : HECKEL (1910) qui a décrit 700 espèces médicinales avec leurs
divers usages; TERRAC(1947), (830 espèces); PERNET et MEYER (1957); DEBRAY
et al.
(1971);BOITEAU(1974, 1979). Ces travaux renferment très peud'Cléments sur les
espèces
aromatiques;
cependant,
en raison
de
l'importance
de
celles-ci
dans
la
phytoaromathérapie moderne ainsi que de l'essor croissant des industries des ,plantes à
parfum, il est intéressantde faire la synthèse des données existantes
sur ces plantes.
Les premières évaluationsdes végétaux aromatiques au sein des flores autochtones
et introduites sont présentées dans quelques publications de base (GATTEFOSSE, 1921;
PERRTER DE LA BATHIE,1923; DECARY, 1955). Ces auteurs ont mentionné les propriétés
d'unesoixantaine d'espèces quinécessitentdes
études particulières,en vue de la
production de leurshuilesessentielles.Cetinventaire
est loin d'être exhaustif et les
données ont pu être complétées par la consultation des autres familles publiées dans la
flore de Madagascar et des Comores. Les études sur les origines des plantes recensées,
leurs affinités avec les autresflores tropicales et leur répartition géographique sont tirées
.-
z
zyxwvutsrqpon
In: W.R. LOURENçO (Cd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
188
zyxwvutsrqp
zyxwvu
zyxw
zyxw
L. H. RAKOTOVAO & E.RANDRIANJOHANY
des travaux de PERRIER DE LA BATHIE (1936);DEJARDINet al. (1973) et KOECHLIN
et
al. (1974).
METHODOLOGIE
1. Analyse bibliographique
Cette partie a été entièrement effectuée à Tananarive dans la bibliothèque duParc
Botanique et Zoologique de Tsimbazaza
(fonds
Grandidier),
et dans
celle
du
Département des Recherches Forestières et Piscicoles d'Ambatobe (collection de l'ancien
CTFT) .
2. Présentation des données
La classification des régionset domaines phytogéographiques établies parP E m R
DE LA BATHIE (1921) et améliorée par HUMBERT
(193 5 ) est adoptée pour servir de base
à la répartition des plantes aromatiquesrépertoriées.
Pour les plantes introduites,leurdivisionen
4 catégories parPERRIER DE LA
BATHE (1 931) , est maintenue :
- les plantes cultivées : ne s'échappant jamais des cultures et ne pouvant pas vivre
sans l'interventiondirecte de l'homme ;
- les plantes rudérales et messicoles : localisées aux abords des habitations sur les
décombes et croissant aussi dans les champs, auxbords des chemins ou sur les talus des
routes ;
- les plantes adventices : cultivées ou non, ça et là sans être naturalisées ;
- les plantes naturalisées.
zyxw
RESULTATS
REPARTITION GENERALE DES ESPECES AROMATIQUES
Le nombre des plantes aromatiques introduites et autochtones, recensées dans les
cinq domaines phytogéographiques e s t , Sambirano, Centre, Ouest et Sud) atteint 110
espèces; 58 sont introduites (53%) et 52 autochtones (47%). Parmi ces dernières, 86%
sont des espèces endémiques. Les quatre domaines, Est, Sambirano, Centre et Ouest ont
relativement la même richesse spécifique en matière
de flore aromatique: 44, 21, 47 et 38
espèces. Par contre, le domaine du Sud reste le plus pauvre, avec uniquement 4 espèces
aromatiques, toutes autochtones (tableau I) : Mimosa grandidieri,
Jasminum
nimmulariaefolium var. meridionale; Timaea decaryana; Turraeasp.
zyx
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PLANTES AROMATIQUES DE MADAGASCAR
189
Tableau 1': Répartition par domaine
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Toutes ces espèces sontréparties dans 34 familles (tableau II)
- Parmi les familles ayant les plus grands nombres d'espèces aromatiques, on peut
remarquer celles des : Rutaceae (12 espèces) ; Compositae (12 espèces) ;Euphorbiaceae
(1 1 espèces) ;Labiatae (8 espèces) ;Lauraceae (7 espèces) et Myrtaceae (7 espèces).
- Les familles ne contenant presque exclusivement que des espèces aromatiques
autochtones, endémiquesounon, sont : Cannellaceae (3 espèces du genre endémique
Cinnamosma); Rubiaceae (Ixora odorata, Danaïs fiagrans, Santalina
madagascariensis); Oleaceae (4 espèces du genre Jasminum); Bignoniaceae
(Phylloctenium sp., Stereospernzum euphoroïdes); Burseraceae (les espèces du genre
Canarium et Sorinderia) ; Hernandiaceae (Hernandia
voyronii);
Ptaeroxylaceae
(Cedrelopsis grevei); Streliziaceae (Ravenalamadagascariensis); Myristicaceae (3
espèces endémiquesdu genre Brochoneura).
- Par contre certainesfamillesn'ontquedesespèces
introduites : Labiatae
(Ocimum basilicum,Ocimumcanum,Ocimumgratissimunz,Menthapiperita,
etc.) ;
Craminae (Cymbopogoncilratus, Cymbopogonnardus,Cymbopogonwinterianus,
Vetiveria zizanioïdesetc.).
- Les autres familles, Rutaceae, Myrtaceae, Lauraceae, Piperaceae, etc. ont, plus
oumoinséquitablement,lesmêmes.nombresd'espèces
introduites et autochtones à
propriétés aromatiques.
Tableau II : Répartition des plantes aromatiques par famille
:
(* : espèce introduite ; ** : espèce autochtone)
ACANTHACEAE : Brillantsia pubescens ** And. ; Rhinacanthus osmospermus
** Bojer (voanalakely) ; I'Yzumbergza~agrans* Roxb
ANNONACEAE: Cananga ordorata* Pumph.(Ylang-Nang)
APOCYNACEAE : Alajïa Perrieri ** h m
BIGNOMACEAE : Phylloctenium sp.** ; Stereospermum euphorioïdes ** D.C
@hangarahara)
BURSERACEAE : Canariun2 boivini * * (Ramy) ;Canarium madagascariensis* *
(RamY).
CANELLACEAE : CinnamosmaJc2.agmns * Baill. ; Cinnamosma rizacrocarpa **
(Mandravasarotra ; sakaiala) ; Cinnanzosma
macrocarpa, var. nanzoronensis **;
Cinnamosma madagascarica* * Baill.
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L. H. RAKOTOVAO & E. RANLXUANJOHANY
COMPOSITAE : Ageratumconyzoïdes * L. (Hanitrinimpatsaka) ; Anthemis
nobilis var. flore plene * (Camomille romaine) ;Artemisia absinthium D.C.* (Absinthe)
;Blumea aurita *D.C. ;Brachylaena sp ** ;H. cordijolium ** DC. (Fotsiavadika) ;H.
gymmocephalium ** DC. (Rambiazina) ;H. benthami ** Vig. et Humb. (Rambiazina) ;
Matricaria chamomilla * (Camomille allemande) ;Melissa oflcinalis * (Melisse) ;Ruta
graveolens * (Rue) ; Senecioambaviala * Pers. ; Stenoclineincana ** Baker ;
Stenocline inulinoïdes** DC
EUPHORBIACEAE : Antidesmamadagascariensis **' (Taindalitra) ; Croton
anisatum ** H.Bn ; Croton arenicola sp. nov. ** (Somoro) ; Croton bojerianum ** H.
Bn (Somoro) ; Croton g e q i ** Leandri ; Croton greveanus * * H. Bn ; Croton louveli
*%p. nov. ;Croton stanneum ** H. Bn.
FLACOURTIACEAE : Aphloia maahgascariensis* * (Voafotsy)
GERANIACEAE : Pelargonium capitatum * Ait (Géranium rosat)
GRAMINAE. : Cymbopogon citratus * D.C.(Lemongrass) ; Cymbopogon martini
Stapf var.motia * (Palma rosa) ; Cymbopogon nardus * Rendl.(citronnelle) ; Vetiveria
zizanioides * Stapf (Vetiver)
GUTTIFERAE : Callophyllum inophyllum* (Foraha ;vitanona)
HERNANDIACEAE : Hernandia voyroni jumelle** (Hazomalany)
LABIATAE : Hyptis pectinata* L. ;Hyptis spicigera * L. ;Mentha piperita* L.
(Menthe poivrée) ; Ocimumcanum * Sims.(Romba) ; Ocimumgratissimum * L.
(Rombabe) ; Ocimumsuave * Wild(Romba) ; Ocimunbasilicum * L. (Basilic) ;
Rosmarinus oflcinale * (Romarin).
LAURACEAE : Canariumtrichotomus ** Geisel ; Cinnamomumcamphora *
Nees (Camphrier) ; Cinnamomum zeylanicum * Freyn (Cannelier) ;Persea gratissima *
(Avocatier) ; Ravensara aromatica ** Sonnerat (Havozo ; hazomanitra) ; Ravensara
crassijo lia* * Danguy ;Ravensara perrieri* * Dub. & Dop.
LEGUMINOSAE : Acacia.furnesiana * Willd.(Arbre à parfùm) ; Indigofera
vohemarensis ** Baill. ;Mimosa grandidieri** Baill;
LOGANIACEAE : Buddleiya madagascariensis*
MALVACEAE : Gossypium barbadense ** L.
MELIACEAE Melia azedarach * L.
MORINGACEAE :Moringa pterygosperma* Goetner (Mouroungue ; ananambo)
"USTICACEAE : Brochoneura
acuminata
** Lam. ; Brochoneura
chapelieri** Baill. ;Myristica@agrans * L. (Muscadier).
MYRTACEAE : Eucalyptusrostrata * (Kininina) ; Eugeniaaromatica *L.
(Giroflier) ; Eugenia
bernieri
** Baill. (Rotra) Eugeniaemirnensis
** Bak.
(Voamaritampina ; rotra) ; Eugenia jambolana * Lamk. (Jamblon ; rotra) ; Eugenia
jambosa * Lamk.(Jamrose ; zamborizano) ; Eugeniatropophylla ** H. Pen-. ;
Melaleuca viridziflora * Gaertn.(Niaouli) ;Pimenta acris* (Arbre piment)
OLEACEAE : Jasminum greveanum** P. Danguy ;Jasminum pteropodum** H.
Per.
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PLANTES AROMATIQTJES DE MADAGASCAR
191
QRCHIDACEAE : Aerangis fastuosa ** Sehl. ; Jumellea fiancoisii ** Shel. ;
Vanilla planijolia*
PPERACEAE : Piperpyriflium *
PTAERQXYLACEAE : Cedrelopsis grevei** Baill (Katrafay).
RENQNCULIACEAE : Ranunculus pinnatus* Poiret
RUBIACEAE : Danaïs fiagrans ** Com. ; Ixora odorata * Hook ; Santalina
mahgascariensis * * Baill.
RUTACEAE : Citrus nobilis L., var. voangasay * Bory ; Citrus aurantium *
L.(Qranger) ;Citrus corticosus * Boyer ;Citrus decumana * L.(Pamplemousse) ; Citrus
hystrix * D.C.(Combava) ; Citrus linzonum * Risso (Citronnier) ; Citrus medica * Risso
(Cedratier) ; Toddalia aculeata ** Pers. (Anakatsimba) ; Vepris ellioti ** Scot. ; Vepris
mahgascarica ** Baill. (Tolongoala)
SQLANACEAE : Datura alba* Nees
STRELIZIACEAE:Ravenala madaguscariensis* * (Ravinala ; arbre du voyageur)
UMBELLIFERAE: Alliumcepa * L. (Oignon) ; Allium sativunz * L (Ail) ;
Fœniculum vulgare * (Fenouil); Phellolophium madaguscariensis * * (Tsileondraohoaho
;tongotrambohobe)
VEBENACEAE : Lantana camara* L. (Radriaka)
ZINGIBERACEAE: Zingiber oflicinale * (Gingembre ; sakaitany) ;Afiamomunz
angustifolium * (Longoza) ;He+chiunz coronarinum *
REPARTITION DES PLANTES AROMATIQUES PAR TYPES BIOLOGIQUES ET PAR
HABITAT
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Malgré la même représentativité des principaux domaines (Est, Sambirano, Centre
et Ouest) concernant le nombre des espèces aromatiques, la répartitionde ces plantes en
fonction des types biologiqueset des types d’habitat présente des différences notables
;
- les espèces ligneuses (arbres, arbustes,ou arbrisseaux) sont prédominantes dans
les domaines oriental (75%), occidental (60%) et du Sambirano (57%) ; maisdansle
domaine du Centre ce sont plutôt les espèces herbacées qui sont les plus nombreuses
(55%) ;
- le nombre élevé d’espèces aromatiques introduites, herbacées
ou ligneuses, est
très marqué dans tous les domaines (sauf dans celui du Sud): Centre (68 %),Est (75%),
Ouest (50%) et Sambirano (90 %).
Du point de vue de l’habitat naturel (forêt primaire ou formations secondaires tels
quelesrecrûs
forestiers, les savanes,oulespseudo-steppes),
la répartition des 58
espèces aromatiquesautochtones est caractérisée par :
-dans le domaine oriental, 76% des espèces
autochtones (16 sur 20), appartiennent
aux forêts denses ombrophiles debasse altitude, situéesentre O et 800 m;
-dans le domaine occidental, 12% seulement des autochtones sont forestières, la
majorité étant des espèces de savanes arborées qui occupent la plus
grande partie du
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L. H. RAKOTOVAO & E. RANDRIANJOHANY
paysage de cetterégion. Il en est de même pour le domaine central où le pourcentage des
espècesdes pseudo-steppes est plusélevé (87%), par rapport à celuides forêts
climaciques (forêts denses humides de moyenne altitudeet forêts sclérophylles du versant
occidental) ;
-dans le domaine du Sambirano, on n'a répertorié que deux espèces aromatiques
autochtones (Crotonbojerianum et Ravenala mahgascariensis) appartenant aux
Il pourrait s'agir d'une zone insuffisament
inventoriée
végétations
secondaires.
puisqu'elle comprend des massifs forestiers aussi riches que les forêts orientales, malgré
les quelques différences floristiques
et physionomiques existantentre les deux forêts.
Concernant les plantes introduites, le nombre des espèces aromatiques recensées,
tous domainesphytogéographiquesconfondus,est de 52 ; quelquesespècesont une
ou trois domaines (Ocimum
largerépartition, et se retrouvent à lafoisdansdeux
gratissimum, Ocimum canum, Citrus aurantium, Eugenia jambolana, Cymbopogonsp.
et Vetiveria zizanioïdes, etc.). Ces plantes sont totalement absentes dans le domaine du
Sud dont l'aridité ne permettrait pas leur installation.
Dans les quatre domaines phytogéographiquesp s t , Sambirano, Centre, Ouest), les
espècescultivées(définiesselon
PERRIER DE LA BATHIE, 1931)etlesespèces
anciennement introduites, volontairement ou non et qui se sont naturalisées là où les
forêts primitives ont été détruites par l'homme, sont nombreuses (12 espèces cultivées
par domaine en moyenne et 7 espèces naturalisées). Les plantes aromatiques adventices
et rudérales sont seulement au nombrede 2 à 3 espèces par domaine.
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Origines des plantes introduites
Soixante % des plantesaromatiques
introduites sont originairesdes
terres
orientales(Indo-Malaisie,Australie,NouvelleCalédonie
et AsieOrientale):
9 %
d'Afrique; 11 % d'Amérique du Sud;une part assez élevée, 20 %,est originaire des pays
tempérés de laMéditerrannée et Europe occidentale et centrale.
DISCUSSION
m E R E T S POTENTIELS DES PLANTES AROMATIQUES
MALGACHES
La liste non exhaustive des plantes à pafim de Madagascar mentionnée dans cet
inventaire montre le potentiel économiqueévidentqu'elles représentent. Ausein des
plantes autochtones de nombreux taxons intéressants ontété signalés par PERRTER DE LA
BATHE(1952) et GATTEFOSSE (1921), qui sont plusou moins inconnus des distillateurs
à cause de l'insuffisance des études ou de la faible quantité du matériel envoyé pour être
analysé en Europe à leur époque. Parmi les Myrtacées utiles, la région malgache contient
unesoixantained'espècesdugenre
Eugenia qui ont despropriétésaromatiques
communes à tous les membres du genre dans le mondetropical. E. sakuZavarum H. Perr.
et E. tropophyZZa H. Perr., arbres et arbustes assez communs dans la région occidentale,
produisent des fruits abondants, doux et très parfùmés. Dans la région orientale, deux
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PLANTES
AROMATIQUES
DE MADAGASCAR
193
autres espèces ont des feuilles aromatiques. Dans le domaine du Sud,
des espèces du
genre Turraea, Mimosa grandidieriet Antidesnza madagascariensissont également très
communsdansleurhabitat;selonlesmêmes
auteurs leurs p h m s floraux ont une
grande possibilité d'utilisationen parfùmerie.
D'autres espèces endémiques sont plus connues : le santal malgache, une plante de
la famille des Rubiaceae, équivalent des autres santals des Indes appartenant à la famille
(Hernandiavayronii) et une grande
desSantalaceae; le fauxcamphriermalgache
laurinée de la région occidentale (Ravensara aromatica) sont des arbres à propriétés
aromatiques multiples, au niveau des fruits, des cotylédons, du bois,
de l'écorce et des
feuilles.
Il faut mentionnerpourtant
que cesespèces,dontlesessences
sont très
; leurexploitation
est
recherchées,risquent
de disparaîtred'iciquelquesannées
irrationnelle et fait appel à des simples abattages pour récupérer soit les bois, soit les
écorces. L'absence de peuplement dense d'une espèce quelconque caractérise les forêts
malgaches (KOECHLINet al., 1974); parailleursaucunessaidedomestication
ou de
multiplication de ces espèces forestières n'est menée jusqu'à présent. Pour les espèces
occidentales menacées par les feux de brousses, des mesures de sauvegarde immédiate
peuvent être envisagées, caril s'agit de plantes à croissance assez rapide.
Concernant les plantes introduites, qui occupent une place aussiimportante (47%)
que les autochtones, seules quelques espèces sont cultivées à grande échelle : Cananga
caryophyllata
(giroflier); Cinnamomwn
zaylanicunz
odorata (ylang), Eugenia
(cannelier); Vanillaplanifolia (vanille). Les autres espèces, des introduites plusou moins
anciennes, cultivées et abandonnées mais persistant à l'état spontané, naturalisé, rudérale
et jardinier, etc., constituent d'énormes potentialités en réserve. Ces dernières, d'origines
très diverses(pays tropicaux africains et orientaux et paystempérés);méritentdes
évaluationsparticulières en vue de ladiversificationdesproduitsaromatiques
de
Madagascar et du 'maintien de leur diversité génétique.
CONCLUSION
L'origine et la répartition de la flore aromatique de Madagascar décrites dans ce
travail mettent en évidence sa richesse et sa diversité ; le potentiel floristique au sein des
plantes autochtones est assezélevé,mais très mal connu; les données relatives à ces
espèces sont pour la plupart très anciennes et essentiellement d'ordre ethnobotanique.
L'insuffisance desétudes chimiques de leurs produits en huiles essentiellesou oléorésines
est évidente.
La réalisation de toutes ces études semble très urgente, ceci au vu des pressions
exercées sur lesespècesexploitées.
Des espèces rares comme Jumellea Pancoisii
(Orchidaceae)ayantlespropriétésidentiques
au très réputé (( Faham )) de l'île de la
Réunion, et Croton anisatm, sont presque introuvables à l'heureactuelle,dans tout
Madagascar.
Par ailleurs,l'importancedesplantesaromatiquesintroduitesestégalement
évidente. La plantation de nombreusesespècesnécessite d'être réhabilitée en vue de
diversifier le potentiel économique desproduits aromatiques en général.
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L. 194
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H. RAKOTOVAO & E. RANDRIANJOHANY
A l'instar des autres pays (Malaisie, Indes, etc.), les études systématiques de ces
plantes aromatiques ainsi que la constitution d'une banque de genes et de collections
vivantes devraientêtre envisagées.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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l'élément non endémique de
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GATTEFOSSE, J., 1921. Les végétaux aromatiques de Madagascar. Agr. Colon.,
46:l-9. Ministère des
Colonies - Jardin Colonial.
HECKEL, E., 1910. Les plantes' médicinales et toxiques de Madagascar. Institut Colonial, Marseille.,
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KOECHLIN, J., J.L. GUILLAUMET & P. MORAT, 1974. Flore et végétation de Madagascar,1, II, III,
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PERNET,R. & G. MEYER 1957. Pharmacopée de Madagascar. Institut de Recherche Scientifique.
Tananarive, Tsimbazaza.
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PERRIER DE LA BATHIE, H., 1936. Biologie et répartition des Bignoniacées de la région malgache.
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la région malgache. R.B.A., XXXII: 112116.
TERRAC, M.L., 1947. Contribution à l'étude des plantes médicinales de Madagascar, dela Réunion et
de l'île Maurice. Imprimerie polyglote Vuibert.
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :195-203
APERçU BIBLIOGRAPHIQUE SURL'ORIGINE ET LES AFFINITESDE LA
FLORE MALGACHE
Charlotte RAJERIARISON
Dgpartementde Biologie et Ecologie Végétales, Faculté des Sciences, B.P. 906, ANTANANARIVO,
MADAGASCAR
ABSTRACT.- The Malagasy flora is of great scientific interest because of its diversity and richness,
with 10,000 to 12,000 known species (HUMBERT, 1959), over80% of which are endemic (KOECHLIN et
al., 1974). An analysis of publications that discuss the affinites of Malagasy plant species makes it
possible to develop an understanding of their presumed origin, especially in light of the break-up and
separation of the Gondwanan continents. Centersof endemism are identified, and explain the presence
of particular families, genera,
and species in well-defined regions.
KEY-W0RDS.- Biogeography, Flora, Origin,Mnities, Madagascar
RESUME.- La flore malgache présente un intérêt scientifique tout particulier en raison de sa diversité et
de sa très grande richesse avec de 10.000 à 12.000 espèces recensées (HUMBERT, 1959), dont le niveau
d'endémisme spécifique est supérieur à 80% (KOECHLIN et al., 1974). Les publications relatives aux
affinités des espèces malgaches permettent d'envisager leur origine présumée, en tenant compte de la
dislocation et de la dérive des Continents au cours des temps géologiques. Des centres d'endémisme ont
pu être identifiés expliquant la localisation de certaines familles, certains genres ou certaines espèces
dans des territoires bien déterminés.
MOTS CLES.- Biogéographie, Flore, Origine,Mnités, Madagascar
INTRODUCTION
Situé entre 12' et 25'30' de latitude sud,Madagascar se trouve auxlimitesdu
monde tropical. Sa grande diversité et sa richesse floristiques sont bien connues. Elles
sont souvent attribuées à l'isolement ancien de l'île (120 à 140 millions d'année), à la
grande diversité des écosystèmesnaturelsquiontfavorisél'évolutiondesespèces
végétales misesen place avantla séparation des continents.
La connaissance de la flore malgache est cependant loin d'être complète. Malgréle
nombre important de récoltes faites à Madagascar depuis le 17è siècle par FLACOURT ou
COMMERSON,jusqu'à nos jours, en tenant comptede celles effectuées parPERRIER DE LA
BATHIE,HUMBERTet CAPURON, l'inventaire floristique actuel nécessite encore un effort
très important de prospection et de révisions systématiques.
Les estimationsrelatives à cette richessefloristique sont indiquéesdansde
nombreuses publications ERRER DE LA BATHIE,1936; HUMBERT, 1959; LEROY,1978;
PHILLPSON, 1994). PERRlER DE LA BATHIE
et H W E R T , avaient mentionné égdement
In: W.R. LOURENçO (Cd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
196
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C.RAJERIARISON
l'origine
probable
et les
affiliités
des
plantes
de Madagascar. Leur répartition
géographique enfonction des conditions écologiques été
a également abordée.
METHODOLOGIE
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RECHERCHES BIBLIOGRAPHIQUES
Nos investigations
ont
été essentiellement
effectuées
dans les
Institutions
malgaches : Académie Malgache, Fonds Grandidier (Parc Botanique et Zoologique de
Tsimbazaza), et Université d'Antananarivo (Bibliothèque Universitaire et bibliothèque du
Département de Botanique).
Desorganismes extérieurs ont égalementparticipé à l'enrichissement de notre
documentation:MissouriBotanical ; MuséumNationald'HistoireNaturelle;Rhodes
University.
Ces recherchessont par conséquent limitées et la bibliographie
présentée dans cette
étude ne peut être considérée comme exhaustive. Elle donne néanmoins un aperp des
principaux travaux effectués.
CLASSEMENTPAR THEMES
Deux thèmes ont été retenus : 1) AfEnités et origine probablede la flore malgache.
2) Biogéographie des plantesde Madagascar.
La paléogéographie a été souvent évoquée dans les publications consultées pour
définir la position géographique de Madagascar au cours des évènements géologiques et
ses implications sur la phytogéographie. Cependant, nous ne
retiendrons pas ce thème
purementgéologique qui trouve d'ailleursdesnouveauxdéveloppementsdansce
Colloque.Unclassementsuivant
l'ordre chronologiquedespublicationsa été ensuite
effectué pour pouvoir suivre l'évolution des recherches, des informationset des analyses
qui en découlent.
RESULTATS
Plusieurs pointsse dégagent à la suite de ces recherches bibliographiques:
- Les documentsconsacrésuniquement à Madagascar sont relativementpeu
nombreux. Beaucoup d'auteurs situent la Grande Ile dans
un contexte mondial.
- Des nombreuses .publications examinées, il se dégage une certaine corrélation
entre les thèmes. retenus et il est difficile de les dissocier. Les affinités et la répartition
biogéographiquedesplantesinfluentnécessairementsurleurorigine
et sont liées à
l'histoire géologique des continents.
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BIOGEOGWHIE
PLANTES
DES
MALGACHES
197
Les monographiesrelatives à certains groupes taxonomiques(familles,tribus,
genres et espèces) sont beaucoup plus nombreuses. L'origine
et les &nités y sont parfois
mentionnées.
Les références de bases citées presque par tous les auteurs portent sur les travaux
de PERRIERDE LA BATHIE (1927, 1936) et HUMBERT(1959). Des hypothèses et des
affirmationsy ont été émises,avecbeaucoup de réserves, approfondies plus tard par
d'autres auteurs avec l'apport de donnéesscientifiquesplus
récentes (géophysiques,
paléobotaniques ou palynologiques).
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AFFINITES ETORIGINE PROBABLE DE LA FLORE
MALGACHE
zyxwvutsr
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Ces deux notions sont indéniablement liées à l'histoire des continents (WEGENER,
1924; BESAIRIE, 1974; RAVEN & AXELROD, 1974; WOLFE, 1972, 1975) et à la paléoposition de Madagascar (PERRIER DE LA BATHIE,1936; HUMBERT,
1959; AUBREVILLE,
1955 à 1977; LEROY,1978). Les espèces mises en place avant la dislocation du continent
pangéen et la dérive gondwanienne sont considérées comme les souches anciennesde la
flore actuelle. Les recherches paléobotaniques (WOLFE, 1972, 1975; LEOPOLD
&. MAC
GINITIE,1972; In: AUBREVILLE,1977) ontcontribué à confirmer ce fait à l'échelle
mondiale, Madagascar y compris
Beaucoup d'auteurs ont attribué la présence de nombreuses formes primitivesde la
flore actuelle et le fort taux d'endémisme à l'isolement anciende l'île et à la mise en place
avant cet isolement d'un stock ancien qui se serait diversifié par la suite pour donner les
espèces actuelles (KOECHLIN
et al., 1974).
Migrations des flores. Cette conception découle de la connaissance des aires de
répartition de la flore actuelle. Il yauraiteuau
départ une migration de laflore
Zaurasienne vers le Sud. C'est le casdesAnnonaceae et des Bombacaceae qui sont
actuellement présentes dansla flore tropicale de l'hémisphèreSud. Le genre IZex
(Aquifoliaceae),quiest
un genre Zaurasien estlargement réparti actuellementdans
l'hémisphère Sud (AUBREVILLE,1976).D'autres exemplespermettentd'illustrer cette
migration Nord-Sud, mais cette tentative de reconstitution est assez limitée à cause de
l'insuffisance des flores fossiles.
Les radiations de la flore à travers les continents gondwaniens ont fait également
l'objet de nombreuxtravaux. Elles permettentd'expliquerl'existence
de nombreuses
espècescommunes ou affines entre ces territoires aujourd'huiséparés. Les travauxy
afférant sont nombreux. 11 faut toujours citer ceux de PERRIER DE LA BATHIE (1921,
1936)' HUMBERT (1959), LEROY(1978),AUBREVILLE et CAPURON (nombreuses
monographies). Les modes et les moyens de transport ont été évoqués. Ils ont joué un
rôle et ont contribué à l'enrichissement de la flore originelle. De nombreuses références
citées dans la bibliographie peuvent illustrer ces affinités : CAPURON(1963), CROIZAT
(1964), RAYNAL (1968)' LE THOMAS (1972), M A R K G M et BOITEAU (1972), LEROY
(1977).
Spéciation sur place. Madagascar est un centre extraordinaire de spéciation pour
certains genres qui y ont trouvé les conditions tropicales favorables à la diversification
phylétique (AUBREVILLE,1975). On pourrait citer:
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C. RAJENARISON
198
Grewia (Tiliaceae)avec 70-80 sp., Vepris (Rutaceae) : 25 sp. et 1 à Ceylan,
Mammea (Guttifereae) : 21 sp. à Madagascar 1 sp. en Afrique et 1-2 sp. en Amérique,
Symphonia (Guttifereae) : 16 sp. dont 1 sp. en Afrique et en Amérique.
LTle est égaiement un centre d'endémisme : endémisme ancienpour les endémiques
de rang taxonomique élevé et récent ou même actuel au niveau des espèces.
KOECHLINet al. (1974) ont approfondi cette question et l'ont attribuée à la
différenciation sur place à partir d'un stock ancienavecdesformesvicariantes
par
apomixie,polyploïdisation ou par hybridation. Cette différenciations'esteffectuée en
dehors des éléments extérieurs et a conduit à de véritables éclatements à l'intérieur de
certainesfamilles ou de certainsgenres
: deux
famillessont
à cetégard
très
remarquables, les Palmiers avec 15 genres endémiques sur 18 et 120 espèces (HUMBERT,
1959) et les Orchidées qui se répartissent en 16 tribus, 61 genres et plus de 900 espèces,
avec beaucoup d'affinités asiatiques(HUMBERT,
1959).
Actuellement à Madagascar, 8 familles endémiques sont connues : Didiereaceae,
Sphaerosepalaceae,Sarcolenaceae,Diegodendraceae,Humbertiaceae,Didymelaceae,
Bembiciaceae,Kaliphoraceae; les deuxdernièresont
été décritesrécemment
par
TAKHTAJAN(In: PHILLIPSON, 1994). Au niveaugénérique, le pourcentage varie en
fonction des domaines phytogéographiques. L'endémisme spécifiquetotal a eté estimé à
un peu plusde 80 YO(KOECHLIN et al., 1974).
A partir de ces différentes
considérations
auxquelles
il faut rajouter les
connaissances sur la flore actuelle,lesaffinités des plantes de Madagascaront été
définies et les auteurs1 sont unanimes pour reconnaître l'existence dansla flore malgache
de plusieurs déments : africain avec 24%; pantropical, 42% ; asiatique, 7% ; austral, 3%;
I'élément (récent dûau transport à longuedistance, 15% ; I'élémentvéritablement
malgache, 6%
DUJARDINet al. (1973), BOITEAU(1979) ont rajouté à cette listeunélément
paléotropical. Tel est le cas de Carissa (Apocynaceae) mentionné par ce dernier.
La mise en place de ces différents éléments aurait débuté au Crétacé (KOECHLIN et
al., 1974), l'élément austral étant considéré comme le plus ancien, suivi par les éléments
pantropical et asiatique puis de I'élément afi-icain.Certainsde ces éléments se sont par la
suitediversifiésdansplusieursdirectionsencolonisant
d'autres régionsduglobe.
D'autres n'ont pas évolué et ont gardé leurs caractères primitifs que l'on trouve encore
dans les espècesdes forêts africaines et malgaches.
zyxwvu
zyxwvu
ASPECT
BIOGEOGRAPHIQTJE
La flore malgachea toujours posé desdifficilesproblèmesauxbiogéographes.
Depuis les travaux de PERRlER DE LA BATHIE (1936), beaucoup d'autres informations
confirment la position clef de Madagascar ence qui concerne l'évolution et la distribution
desvégétaux. Les informationsrelativesauxaffinitésdesplantesmalgachesdoivent
aboutir à ladélimitation des leurs aires de répartitiondanslesanciens
territoires
~
~~
'PERRIER DELA BATHIE(1936), HUMBERT
(1959), -ROY
nombreuses monographies duesà de nombreux auteurs.
(1978)
- GUILLAUMET
et al. (1979),
PHILLIPSON
(1994). En plus les
BIOGEOGRAPHJE DESPLANTES MALGACHES
199
zyxwv
zyxwv
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zyxwvuts
zyxwvuts
gondwaniens. Des références ont pu être relevées, qui associent dans la plupart des cas
affinités et répartition géographique.
Mais un des problèmes qui a été signalépar de nombreux auteurs concerne la
proximité du continent africain par rapport à Madagascar. Malgré cette proximité, un
nombre assez faible de genres est commun à Madagascar et à l'Afrique. On peut citer
l'exemple des Palmiers (MELVILLE, 1970)
: 18 genres présentsà Madagascar ne sont pas
présents en Afrique. Pour les Bombacaceae,1seuleespèce d'Ahzsonia en Afiique,
alorsqu'ilya6espèces
à Madagascar. (KOECHLIN et al., 1974) ; Goniorna
(Apocynaceae), 1 esp. en Afi-ique du Sud et 7 esp. malgaches (MARKGRA.F & BOITEAU,
1972) et d'autres encore que nous ne pouvonstoutes citer.
Quant à la répartition des plantes à l'intérieur de l'île, les études effectuées par
PERRIER, CApuRoN et HWERT, ont abouti à l'établissement de la Carte Internationale
du tapis Végétal (HUMBERT & COURSDARNE, 1965). La notice correspondante donne
les indications sur la répartition des espèces végétales à l'intérieur de chaque domaine
phytogéographique. La versionrévisée de cette carte a été dressée en1993par
FARAMALALA et aZ., à partir d'interprétations visuelles des données satellitaires Landsat.
CENTRES D'ENDEMISME
Un certain nombre de centres d'endémisme a été identifié à l'issu des recherches
floristiques et des analyses biogéographiques:
- HUMBERT(1955 b), avait divisé la région orientale en trois secteurs en fonction
de la latitude : Secteur Nord, secteur Est-moyen et secteur Sud-Est. Pour l'auteur chaque
secteur constituerait un centre d'endémisme
caractérisé
par son lot de taxons
endémiques.
- WHITE, 1983 (In: PHILLPSON,1994) considère la région orientale et la région
occidentalecommedes
centres d'endémisme
importants,
équivalents
aux centres
d'endémisme régionaux du continent afiicain. La ligne de partage entre ces deux régions
correspond aux limitesde partage géographique et climatique (BASTIAN, 1967).
être considérécommeuncentre
Selon KOECHLINet al. (1974),lesuddevait
d'endémisme dutype << relictuel ou de conservation D. Une très forte vicariance entre des
flores voisinesexpliqueraitégalementl'originedesespècesendémiquesrécentes(par
exemple, néoendémisme spécifiqueà l'intérieur des genresTerminalia et Diospyros).
- Les Hauts Sommets de Madagascar
(Tsaratanana,
Marojejy,
Ankaratra,
Andringitra et Andohahela) devraient être considérés comme des centres d'endémisme
très importants, étant donné le fort pourcentage d'espèces endémiques présentes dans la
flore orophile. Les études faites par HUMBERT
plus spécialement à l'intérieur de la famille
des Composéespourront illustrer la spécificitéde cette flore orophile.
DISCUSSION
Globalementdanslabibliographiebotanique,nombreuses
sont lescitations
publiées sur l'origine et les affinités des plantes de Madagascar, mais les publications
consacrées exclusivement à Madagascar sont numériquement peuimportantes.
200
zyxwvuts
zyxwv
C.RAJERIARISON
zyxw
De nombreuses questions se posent encore actuellement car la flore malgache est
loin
d'être
connue.
Par conséquentles
autres modes
d'investigations
comme
la
paléobotanique, la palynologie, les données satellitaires, devraient apporter de nouvelles
lumières sur la connaissancede la biogéographie malgache.
Plusieurs points peuvent être cependant retenus :
Points forts
- L'importance des référencesanciennes (1920 à 1970), quireprésententdes
archives uniques etconstituent la base de toutes les recherches ultérieures.
- La place importante occupée par les références relativesà l'histoire des continents
(citées et analysées entre autres par AUBREVILLE),
ainsi que les données paléobotaniques
ou palynologiques, bien qu'encoretrès fragmentaires.
- Les nombreuses références (monographies ou autres), sur la connaissance de la
flore actuelle, encore incomplètes mais qui permettent d'évaluerles affinités de cette flore
avec celle descontinents voisins.
- L'intérêtparticuliersuscité par lesplantesmalgachesavecleur
très grande
diversité consécutiveà la diversité de leurs origines et affinités.
Points faibles
- L'insuffisance des référencesdisponibles à Madagascar, surtout celles parues
après 1980, alors que beaucoup d'études ont été faites ou sont en cours d'exécution par
des institutionsétrangères.
- Le faiblenombre de publicationssur des donnéesécologiquesetédaphiques
(permettant la définition de certaines aires de répartition). Les modalités et moyens de
dispersion n'étant pas encore suffisamment approfondis.
- Les études sur les taux d'endémicité générique font défaut. Le nombre total de
genres endémiquesn'est toujours pas connu.
CONCLUSION
Il ne nous a pas été possibled'analyser, de façon exhaustive, tous les travaux
effectués sur l'origine et lesaffinitésdesplantes
de Madagascar.Cen'estqu'un
bref
aperçu de l'ensemble des travaux les plus anciens. L'originalité et la particularité de la
floremalgacheont
toujours suscitél'intérêtdesscientifiques
et deschercheurs qui
s'accordent à considérer Madagascar, non seulement comme une aire extraordinaire de
différenciation des taxons, maiségalementcomme un refbge de nombreusesespèces
immigrées, et un centre de survie des formes primitives. Elles sont conservées dans les
forêts denses humides tropicales et l'appartenance de .Madagascar à ce monde tropicalen
estuneexplication.
Encore loin d'être biencoimue,lafloremalgachenécessite
de
zyxwvut
BIOGEOGWHJE
PLANTES
DES
MALGACHES
20
1
nouvelles investigations permettant de préciser davantage l'origine et les affinités des
plantes de Madagascar.
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zyxwv
zyxwv
A REFINED CLASSIFICATIONOF THE PRlMARY VEGETATION OF
MADAGASCAR BASED ON THE UNDERLYING GEOLOGY:
USING GIS TO
MAP ITS DISTRIBUTION AND TO ASSESS ITS CONSERVATION STATUS
David J. DU PUY & Justin MOAT
The Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, Surrey,TW9 3AB, UNITED m G D O M
E-Mail: D.DupuYmbgkew.0rg.uk & J.Moat@bgkew.org.uk
ABSTRACT.- ThemapofvegetationdomainsdrawnbyHUMBERT(1955)and
the morerecent
vegetation cover map of FARAMALALA
(1988, 1995), produced from satellite images,
are accepted as
reflecting the broad vegetation zones of Madagascar. These maps have been superimposedon maps of
the geology andprotectedareas,andanalysedusingGeographicalInformationSystems(GIS)
techniques. The species composition ofthe primary vegetationis very strongly influenced bythe type of
rock on which it occurs: the geology map @%ESAIRIE,1964) was therefore reclassified according to broad
rock type categories which would markedly affect
the composition of the vegetation which they support.
A mapof the current distribution of the <c Remaining Primary Vegetation )) is compared with the
c< Simplified Geology)) map, andthe resulting map ofthe c< Remaining Primary Vegetation classified
by
the Underlying Geology )) is presented. Estimates are made of the extent remaining of each broad
primary vegetation type. Comparison with a map of the protected areas has allowed the production of
graphs and statistics showing which vegetation types
are well representedin the current systemof Parks
and Reserves, and those whichare inadequately covered. These maps and analyses provide information
to assistthe planning ahd managementof effective biodiversity conservationin Madagascar.
zyxwvu
KEY W0RDS.- Madagascar, Vegetation, GIS, Biodiversity, Conservation
RESUME.- La carte des domaines végétaux établiepar Humbert (1955), et plus récemment celle de la
répartition a,ctuelle de la végétation, dessinée a partir d’images satellites (FARAMALALA,
1988, 1995),
sont acceptées comme indicatives des larges zones végétales de Madagascar. Ces cartes, superposées aux
cartes géologiques età celles des aires protegées, ont été analysées en utilisant les techniques du Système
Informatique Géographique (SIG). La composition spécifique de la végétation primaire est fortement
influencée par le type de substrat sur lequel elle est installée : la carte géologique de BESAIRIE (1964) a
donc été remodelée selon de larges catégories de roches susceptibles d’exercer une nette influence
sur la
composition de la végétation qu’elles supportent. La comparaison dela carte de la végétation primaire
(cr Remaining Primary Vegetation ))) et de la carte géologique simplifiée (cc Simplified Geology B),
conduit à présenter une carte de la distribution actuelle dela végétation primaire fondée surla géologie.
((t Remaining Primary Vegetation classified the
by Underlying Geology D). L’étendue actuelle de chaque
grand type de végétation primaire est estimée. Une comparaison avec
la carte des aires protegées a
permis d‘établir des graphiques et des statistiques
qui montrent quels types de végétation sont bien
représentés dans le système actuel des aires protégées, et ceuxqui sont insuffisamment représentés. Ces
cartes et ces analyses fournissent des données utiles à la planification et la gestion d’une conservation
efficace dela biodiversité de Madagascar.
MOTS-CLES.- Madagascar, Végétation, SIG, Biodiversité, Conservation
In: W.R. LOURENÇO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
206
zyxwvutsrqp
zyxwv
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D. J. DU PUY & 3. MOAT
INTRODUCTION
One of the aims of Our mapping studies, using Geographical Information Systems
(GIS), is to analyse distribution patterns of vegetation types and plant biodiversity in
Madagascar. It is not feasible to give an overview of the patterns of plant distribution
based on individual species distributions, given that there are over 10,000 higher plant
species in Madagascar, and that many of the species are poorly documented. The need
for a way to summarise patterns of plant distribution, with a view to the inclusion of
plant diversity in conservation planning, led us to look more closely at the vegetation
types distinguishable in Madagascar, and at methods to map their current extent and
distribution.
Field work has shown that the structure and species composition of the vegetation
in a region often alters radically with changes in substrate. It is assumed, therefore, that
the species composition of vegetation will alter radically with changes in the underlying
rock type. A more informativevegetation map couldthus be produced by subdividing the
vegetation zones of HUMBERT (1 955),or the categories of FARAMALALA
(1 988, 1995),
according to the rock type on which theyoccur. We would liketo present the base maps
used in the analyses,and the resultantmapcombiningcurrent
vegetation cover and
geological substrate, and to highlightcertaininsightsandimplications
resulting fi-om
these maps.
BASEMAPS
Two basemaps were required to produce the combined,map: << Simplified
Geology )) and << Remaining Primary Vegetation >>.A map of (( Protected Areas >) was
also requiredfor analyses of thecover given by the current systemof parks and reserves.
These three maps are introduced and discussed below.
zyxwvutsr
SIMPLIFIED GEOLOGY MAP
The 1:1,000,000 geology map of BESAIRIE(1964) was digitised, resulting in c.
2500 polygonswith 81 differentgeologicalcategories.Many
of these categories,
although geologically distinct,are likely to produce soils which have similarproperties as
far as plant growth isconcerned,andwill
support similar vegetation. We therefore
simplified this map into 10 categories which we considered to be distinct enough to have
a major effect on the plant communities which they support..BRENON(1972) and BOAST
and NAIRN (1982)givereviews
of the geology,whichhavebeenusefid
in the
interpretation of the geology map, and the sedimentary formations are discussed in detail
by BESAIREand COLLINGTON
(1972). The bulk of the centre and east of the island is
composed of metamorphicandigneousrocks,withsomerestricted
rock types
recognised ,here as distinct (quartzites, marbles and ultrabasics). The sedimentary zone,
mainlyconfined to the West, south andnorthern tip of Madagascar,can be broadly
divided into recent drift deposits, continental facies and marine facies. Volcanic
rocks are
also widespreadthroughout the island (see BRENON,1972; STOREY et al., 1995).
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VEGETATION OF MADAGASCAR
zyx
zyxwv
207
METAMORPK“ AND IGNEOUS ROCKS
PrecambrianBasement Rocks (Metamorphic & Igneous).This is abroad
category of ancient, mainly metamorphic rocks, including al1 crystalline rocks such as
granites, migmatites and schists. They are dated from 3000 million to 550 million years
old, and form the core of the island. Large areas of these rocks are covered by a thick
blanket of lateritic clays. These rocks are mainly exposed on the steeper slopes of the
eastern escarpment, and as cliffs and granitic inselbergs in the Central Plateaux, giving
habitats for succulents and xerophytes. It may eventually be possible to subdivide this
broad category of basement rocks into distinct types whichsupport substantially different
plant communities, as has been done already for the outcrops of quartzites and marble
which are known to support endemicspeciesandvegetationwithmarkedlydifferent
species compositions.
Ultrabasics. There are very few areas of ultrabasic rocks largeenough to be
included in the geology map, the most significant being c. 15 km north-north-east of
Moramanga (c. 10 km West of Mantadia National Park). This area is an
outcrop of
nickel-rich ultrabasics and merits botanical investigation. Dykes and sills of ultrabasic
rocksoccasionally occur scattered through the basement rock category, for example
around Mananara on the Baie d’Antongi1, and inthe area betweenthe Ivondro River and
the Onibe River (whichreach the coast near Toamasina.(Tamatave)and Foulpointe
respectively). These are mainly too small to digitise on the geology map, but may have a
significant local effecton thevegetation theysupport.
Quartzites. The main outcrop of quartz is in central Madagascar, forming the
mountains of the Itremo Massif (and Mont Ibity). The rocks are Precambrian (at least
630 Ma), and reach a thickness of c. 700 m. This range contains many locally endemic
species, especially succulents and including a series
of rare, locally endemicAlor species.
A second substantialarea of quartzites occurs to the north of theBaie d’Antongi1. There
are also manyoutcrops of quartz in the basement rocks of eastern Madagascar whichare
too small to include in the geology map, but which can have a significant effect on the
local vegetation.
Marble (Cipolin).Themostsubstantial
areas of marbleagain occur incentral
Madagascar, around the area of the Itremo Massif to the West ofAmbositra, in
association with the quartz system indicated above. They rarely now have substantial
forest cover, but the little that exists is extremely different from the other areas of the
Central Plateaux. Locally endemic succulent species are confined to these outcrops. A
second, very poorly known area of marble occurs to the north of the Baie d’htongil in
eastern Madagascar, and this area certainly merits botanical exploration (see also under
a Quartzites >> above).
Lavas (Volcanic anderuptive rocks including Basalts & Gabbros). The older
group of lavas and basalts occurs along
the eastern lowland belt fi-om
north of Taolafiaro
(Fort Dauphin) to near Toamasina (Tamatave), and from the eastern Masoala Peninsula
to Vohemar, in the south in the Mandrare River basin, andalso along the West and northwestern lowlands. They are al1 formed from deep fissures exuding lava during the late
upper Cretaceous period, 88 million years ago, probably coinciding withthe break-up of
Madagascar and India(STOREY
ef al., 1995). In eastern Madagascar theyare reported to
support vegetation withrestrictedendemicspecies
CG.. SCHATZ, pers. comm.). In
contrast, more recent vulcanismispresentin
the AnkaratraMassif, the Tsaratanana
Massif and the Montagne d’Ambre (BRENON, 1972). The Ankaratra Massif was formed
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zyxwvutsrq
208
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D. J. DU PUY & J. MOAT
by volcanic activity during the last 5 million years continuing until recently (Pliocene),
giving the dark, fertile soils around Antsirabe. Although the Montagne d’Ambre has a
long history of eruptions, dating back 50 million years, they ended in a (Quaternary)
phase of eruptions less than 2 million years ago (BRENON, 1972). This relatively Young
age may account for the low numbers of locally endemic species, when higher levels
would be expected giventhe rather isolated position of this mountain.
SEDIMENTARY ROCKS
Sandstones (mainlyContinentalFacies).These
are mainly composed of sand
eroded from the Precambrian Basement. The oldest layeris a glacial conglomerate dating
from c. 280 Ma (base of the Permian), followed by coal deposits derived from fern
forests. The surface is often covered in loose sand, such as in the Ankarafantsika and
Zombitsy areas. In contrast, the soR sandstones of the Isalo Massif contain fractures
which have become silicified, giving a reinforcement which withstands erosion. These
sands are much more ancient than the unconsolidated sands towards the Coast, and the
vegetation they support seems distinctive in composition. There appear to have been
fi-equent marine inundations finally giving rise
to the Mezozoic Limestones discussed
below. The Mozambique Channel appears to havebeenformedduring
the middle
Permian to the lower Triassic(c.250-220Ma),isolating
Madagascar fi-om M i c a
(BRENON, 1972). BRENON also notes that there isoRensilicifiedWoodpresent
(Araucarioxylon, Cedroxylon, Dadoxylon, characteristicallyunbranched),anditis
interesting to note that al1 reptilefossils are birdandreptile ancestors (Sauropsides)
rather than mammal ancestors (Theropsides). The Boina area sandstones (Mahajanga
Basin;including Ankarafantsika) are more recent (UpperCretaceous, c. 100-65 Ma).
MesozoicLimestones f Marls(MarineFacies).
The limestoneshavebeen
categorised into two distinct age groups, separated by sandstone deposits and oflen also
bands of basalts and lavas. The Mesozoic limestones are the oldest group. This series of
limestones and mark were formed during the Mesozoic period (mainly the Jurassic and
lower Cretaceous), between c. 195-100 Ma, at the same period as the earliest flowering
plants were evolving, and are generally present as a limestone layerc. 400 m thick. These
limestones include the areas of deeply eroded karst (a tsingy D)of western and northern
Madagascar, which occur in the Ankarana and Bemaraha Massifs and Namoroka, and
also less spectacularly eroded areas such as the Ankara Plateau and Analamerana (all
middle Jurassic, c. 172-162 Ma). The later limestones (upper Jurassic, lower Cretaceous)
are more clayey and marly, oRen rich in fossil ammonites, and form a band along
the
western margin of the G tsingy D, except in the Ankarana where the adjacent soils are
basaltic, derived from lava flows, andare quite different incharacter.
Tertiary Limestones -t Marls & Chalks (Marine Facies). The Tertiary limestones
(c. 65-7 Ma) are lessdeeply eroded, and occur mainlyin southern andwestern
Madagascar, generally nearer to the Coast than the Mesozoic Limestones. They include
the MahafalyPlateauand
the limestone outcrops nearMahajanga(Majunga),both
formed during the Eocene (c. 54-38 Ma). Although these rocks are younger than the
Mezozoic limestones discussed above, theyare certainly old enough for the evolution of
new taxa to have taken place, and the Mahafaly Plateau is an area of extreme botanical
richness.
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VEGETATION OF MADAGASCAR
209
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Unconsolidated Sands (Recent and Drift Deposits). These form a plain around
the West and south of Madagascar, and a narrow band formingthe eastern coastal plain.
The forests on sand or alluviums along the east Coast are almost al1 destroyed, but what
little remains is very distinctive, containing numerous endemic species and even endemic
genera, particularly in south-eastern Madagascar around
the zone of contact between the
evergreen eastern and the southern deciduous vegetation. The forest on sandaround
south-western and southern Madagascar (e.g. Forêt de Mikea, the Tulear coastal plain,
Itampolo)hasa vegetation andspeciescompositionwhichisverydistinct
fiom the
adjacent vegetation on the limestone of the Mahafaly Plateau.
Alluvial and Lake deposits (Recent and Drift Deposits). These are finer-grained
than the unconsolidated sands. The alluviums, which are generally richer in nutrients, are
particularly fiequent in western and southern Madagascar. The availability of water and
nutrients maygive rise to taller forest, such as insouthern Madagascar wherethe riverine
forestisdominatedby
Tamarindus (GKily D)trees. The lake deposits are mainly
confined to the Central Plateaux, and are often used for rice cultivation such as around
Lac Alaotra.
Mangrove Swamp. This category is often linked to alluvial deposits, such as at
large river estuaries, or to unconsolidated coastal sands. Theyare confined to the north,
West and some small strips of thesouthern coasts.
REMAINING PRIMARY VEGETATION MAP
This map was derived fiom the vegetation map of FARAMALALA (produced in
1988,based on LANDSATsatelliteimageryacquiredbetween
1972 and1979,and
digitisedby Conservation International,1995), the first stage being to remove al1
secondary vegetation types,leavingonly the areas of remaining,primaryvegetation.
Only 16 vegetation types were selected. These were then simplified into 11 categories,
these divided into two groups, evergreen or deciduous (with mangroves and marshes
falling outsideof this classification), as indicated in Table
1.
The vegetation maps of FARAMALALA and of HUMBERTalready
reflect
environmental factors such as climate, seasonality and altitude.The broad zonation of the
map of FARA~~IALALA
differs little from thatof HUMBERT, except for theevergreen forest
of West-central Madagascar (NW of Tsiroanomandidy) being included with the eastern,
evergreen, humid forests, the recognition of a separate group of (<Forêt sclérophylle
basse )) (Low, sclerophyllous forest) in central Madagascar, and the extension of the
southerndomain further inlandalong the OnilahyRiver Valley. These changes are
accepted here.The division of theeastern forests according to altitude is also maintained,
although this division fiom low-altitude to nid-altitude forest at 800 m is regarded as
artificial.
Alterations
to the classification
used
in
FARAMAL,aA’s
map
involved
simplification by uniting several
of the categories, as follows:
The S’ambirano was not recognised as distinct fromthe system of evergreen, humid
eastern forests: it was regarded simply as a centreof endemicity.
The Karst and riverinevegetation of the West were not recognised as distinctfiom
the broader classificationas deciduous forest,as they were based on changes of substrate
only (which become evident on comparison
with
the geology
map).
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VEGETATION OF MADAGASCAR
211
The subdivision of the south of Madagascar intotwo vegetation typeswas not upheld as
the two types were notreadilydistinguishable through satelliteimageanalysis(but
become clearon comparison withthe geology map).
PROTECTED AREASMAP
The digitised version of the Protected Areas map of Madagascar (COEFOR & CI,
1993) was divided into two classes of protected area. The lower class included areas
with littleprotection (Réserve Forestière and Forêt Classée) whichare designed more for
forestry and exploitation than conservation
of the native vegetation, whilethe upper class
included those areas with a good degree of protection (Parc National, Réserve Spéciale
and Reserve Naturelle Intégrale). The degree of protection is somewhat misleading, as
even those areas with good theoretical protection are ofien not well protected due to
lack of surveillance and resources, but the statistics concerning the current network of
protected areas are nevertheless informative.
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OF THE REMAINING PIUMARY VEGETATION CLASSIFIED BY THE UNDERLYLNG
GEOLOGY
Using A R C N O and ARCMEW (donated to the project by ESRI), the map of
Remaining Primary Vegetation)) types was then overlaid onthe << Simplified Geology))
map,producingamap
of the remaining areas of primaryvegetation types, subdivided
according to the substrate on which they occur. The resulting vegetation map provided
newinsights into the distributions of the varioustypes of vegetation,mirroring the
different types recognisedfromfield
work, especiallyin
western and southern
Madagascar where the geologyvariessubstantially. [Note: Thecategoriesused on a
scale covering al1 of Madagascar are necessarily broad. Refinements lead to too many
categories, butwould be applicable in localisedstudy areas.]
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EVERGREEN
FORMATIONS (EASTAND CENTRE)
Coastal forest (eastern). A narrow band of sand and alluviums along the east
coast supports coastal forest. Much of this forest has been removed: the little which
remains is under threat, and is inadequately protected. The main remaining areas of this
vegetation type occur around Taolafiaro (Fort Dauphin: Ampetrika (Petriky), Mandena
and Cap Sainte Luce), at Ambila Lemaitsu and from the Masoala Peninsula north to
Vohemar, with some vestiges on Isle Sainte Marie. The forests around Taolafiaro are
threatened due to impending mining for titanium-rich sands. These forests are of major
interest particularly because they occur in the zone of contact between the deciduous,
dry, southern vegetation and the evergreen, humid, eastern vegetation, and are known to
contain rare and locally endemicgenera and species.
Evergreen, humid forest: low altitude (0-800 m) and Evergreen, humid forest:
mid altitude (800-1800 m). These two categories contain the largest areas of remaining
forest. The division of these categories at the 800 m contour is artificial in that there is a
continual gradation from one to the other. Moreover, the contour line may be more
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D. J. DU PUY & J. MOAT
appropriately placed at around 600 m (G. SCHATZ, pers. comm.), and it is unlikely that
the division will occur at the same altitude along the length of the island, with some
reduction in the altitudeprobable towards the south of the island.Thiswould
substantially reduce the area of forest classified as (< low altitude D. The eastern
evergreen forests mainly occur on the metamorphic and igneous basement rocks, and are
rather uniform in Our categorisation using the underlying rock type. Although the full
geology map indicates variouscategories of granites and migmatites,it seems improbable
that these different rock categories will greatly affectthe forest cover they support. More
detailed studies of particular areas may find hrther subdivisions of the geology map
appropriate and informative.
The area distinguished by both HUMBERT
and FARAMALALA
as the << Sambirano ))
is recognised here as a centre of localised endemicity. This region is included with the
rest of the evergreen forests (following discussion withG. SCHATZ).The endemicity may
be accounted for by the sandstone substrate in this area, the endemic species probably
also spreading up the alluviums of the Sambirano River. Another zone of interest in the
eastern forests is the area to the north and West of Maroansetra, where the rock type is
extremely varied, including quartzites, sandstones, basalts and even marbles which will
give riseto calcareous soils. This uniquearea is poorly known, and shouldbe a focus for
fbrther collection and inventory.
There are considerable areas of evergreen, humid forest on old basaltic lavas(Late
Cretaceous, c. 88 Ma), such as at low altitudes north of Taolararo (Fort Dauphin), and
fkom the eastern coastal zone of the Masoala Peninsula towards Vohemar. G. SCHATZ
(pers.comm.)indicates that there isevidence of endemicspeciesin these areas. In
contrast, the area of Montagne d’Ambreis an areaofrecentvolcanic
eruption
(Quaternary, less than2 Ma), and thisis reflected inthe low local endemicityof thearea.
There are few outcrops of ultrabasic rocks large enough to include on the geology
map,althoughtheyshouldcontainverydistinctivevegetation.
The only one still
supporting primary vegetation cover is situated slightlyWest of Andasibe / Périnet. There
are several areas (Mananara, Toamasina-Foulpointe) where narrow dykes of ultrabasic
rocks occur, and these areas merit botanical survey.
The geology of the centre of the island is similar to that of the east, usually covered
by deepbeds of laterite.Inselbergsandexposedrockyslopesprovide
habitats for
succulent species. They are << islands )) of succulent vegetation, the species often having
evolved into variants distinct to each isolated outcrop. It has not been possibleto include
the inselbergs on the map as theirsucculentvegetationis
not apparent as primary
vegetation on satellite images. Another notable example
of exposed rocks is the region of
the Itremo Massif and the Mont Ibityrangewhichstands
out as beingbased on
quartzites and marbles. This area is recognised as containing many endemic species with
highly restricted distributions.
Evergreen, humid forest: lower montane (1800-2000 m). This category mostly
occurs on the metamorphic and igneous basement rocks, with the main areas occurring
on the Tsaratanana and Marojejy Massifs and onthe edge of the Central Plateaux southeast of Antananarivo,withasmallamountremaining
in the Ankaratra Massif It is
inadequately protected at present.
Montane (Philippia) scrubland (> 1800 m). This restricted vegetation occurs in
the same areas as the above category (although.it is absentfi-om Ankaratra). It is at
present minimally protected.
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VEGETATION OF MADAGASCAR
213
Evergreen, sclerophyllous (Uupuca) woodland (800-1800 m). The Uapaca and
Sarcolaena dominatedsclerophyllouswoodlands
are valuableexamples of avery
restricted vegetation typewhichhasmostlybeenreplaced
by artificial,fire-induced
grassland. The main remnants, in the halo and Itremo Massifs, occur on sandstone and
quartzite respectively, and have different species compositions.
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DECIDUOUS
FORMATIONS (WEST AND SOUTH)
Coastal forest (western). This category is probably similar in character to the
western forests on unconsolidatedsands(seebelow),except
for specialiseddune
vegetation where restricted species are recorded and areas with saline soils.
Deciduous,seasonallydry,westernforest
(0-800 m). The deciduous western
forests occur on various distinctive rock types, including principally those on Mezozoic
limestones, those on unconsolidatedsand, those onsandstonesand
those on the
metamorphic basement.
Themostdistinctive,andcurrently
the mostfùllyprotected, are those on the
Mezozoic limestones, including the reserves of Ankarana and Analamerana, Namoroka
and Bemaraha. These areas contain the highly eroded and spectacular limestone karst
andpinnaclesknown as << tsingy D, whichmakesaccessextremelylimitedand
is an
effective natural protection against over exploitation,burningand cattle grazing. The
Tertiarylimestones in westernMadagascar,in contrast, havevery little forest cover
remaining.
The western forests on unconsolidated sands extend in a broad zone towards the
coast from the northern tip of Madagascar south to the MangokyRiver.They are
amongst the most .poorly known formations
in Madagascar, and merit fùrther field study.
The main areas exist to the West of the Bemaraha Massif and betweenMorondava and
the Mangoky River.
The forests on sandstones include Ankarafantsika and the Zombitsy forest (near
Sakaraha). The underlying rocks are oRen highly eroded resulting in athick bed of loose
sand on the surface. It is not known whether the species composition differs radically
from that on the younger, unconsolidated sands. This requires verificationthrough field
work and comparisons with distribution
data of individual species.
Towards the north of the island south of the TsaratananaMassif, there isa
restricted andpoorlyprospected area of deciduous forest on metamorphicbasement
rocks. This area merits fùrther field researchto determine the levels of local endemicity.
Deciduous,dry,southernforestandscrubland
(0-300 m).Whendivided
according to underlying rock type, the divisionswithin the vegetation of southern
Madagascar correspond closely with those indicated by Faramalala on her vegetation
map. The major divisions, such asthat dividing the vegetation on the Tertiary limestones
of the Mahafaly Plateau ((<Forêt dense sèche D)fi-om that on the unconsolidated sands
(a Fourré dense sec >>)
become immediately obvious, and the extent of each type of
vegetation is more accurately mapped. Cap Sainte Marie is a restricted outcrop of this
limestone with a remarkable florawith many restricted endemic species.
Not only does the geology effectively divide the vegetation of the south into two
major categories, that on sand and that on limestone, it also gives fbrther information on
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214
D. J. DU PUY & J. MOAT
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other possible divisions, such as the basaltic region of the Mandrare River basin, the
sandstones of the upper Onilahy RiverValley (including the Beza Mahafaly area), andthe
metamorphic rocks of the Andohahela Reserve (Parcelle 2). The Mandrare River basin
contains ancient lavas and basalts, andthis area merits fùrther investigationfor localised
endemicity.
OTHER CATEGORIES
Mangrove. Mangroves occur along the northern, western and southern coasts,
with the largest areas occumng in the West, in the alluviums of the deltas of large rivers
such as the Betsiboka. There are no significant areas of mangrove within the present
system of protected areas.
Marshland. Marshland is includedhere, as the habitatmaybe
important for
certain species. Much marshland has been
lost to rice cultivation.
AREAS FOR INVENTORY
This study has highlighted several areas for fùrther inventory work, including the
remaining eastern coastal forests, the eastern evergreen forest (low altitude) on basalts
and lavas, the evergreen, humid forest area to the north of Maroansetra on sandstones,
quartzites and marbles, the deciduous, seasonally dry, western forest on unconsolidated
sands alongthe West Coast between Morombe and Cap Saint André andon metamorphic
rocks to the south of the Tsaratanana Massif, andthe southern deciduous vegetation on
the lavas of the MandrareRiverbasin.Thislistisnotcomprehensive,and
further
inventory and collection is required many
in other areas.
VERIFICATION OF THECOMBINED VEGETATIONAND GEOLOGY MAP
Comparisons of individual species distributions with this combined map will be
used to verify that the resulting categories reflect the ecological variation found. We
have hypothesisedthat many species will be confinedto vegetation on one, or a subset of
related rock types. We will be able to test these vegetation categories usingdatabases of
species distributions: a demonstrable concordance of species distributions with distinct
vegetation categories will not only be evidence to confirm these categories, but will also
allow their characterisationusingchorologicaldata.
It isalsoprobable
that the
distribution patterns in fauna species will also be reflected in the vegetation categories,
since changes in the substrate and consequently the vegetation composition willalso
affect the fauna whichthe vegetation can support.
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VEGETATION OF MADAGASCAR
215
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THE EXTENT OF THE REMAININGPRIMARY VEGETATION, AND ITS CLTRRENT
PROTECTION CONSERVATION IMPLICATIONS
The map of << Protected Areas )) (COEFOR & CI, 1993) was overlaid on the map
of << RemainingPrimaryVegetation
D. Histograms of the area remaining of each
vegetation type could then be produced, showing the amount of each type which falls
within the current system of protected areas (Fig. 4). It is immediately obvious which
vegetation types are poorly represented.in the current system of protected areas, and
those which are not currently protected. Mapsshowing the currentdistribution of
individual vegetation types can then be examined to show where large,intact areas
suitable for conservation still exist. This type of analysis gives data which is extremely
usefbl in planning biodiversity conservation.
h4PLICATIONS FOR CONSERVATION
Priority areas for inclusioninnewreservesshouldincludeexamples
of both
extensive andrestricted vegetation categories whichare not adequately protected within
the current system of protected areas. The (<Evergreen, Humid Forests )) in eastern
Madagascar have the largest areas protected, both at lowandmediumaltitudes,
but
confirmation is required that areas on basalts and lavas are included. If the altitude limit
of 800 m currently usedto divide these two categories is lowered to 600 m, the amount
of << low altitude >> forest protected will be substantially reduced. The highly restricted
<< Coastal Forest (Eastern) )) isanoutstandingexample
of a vegetation type under
imminent threat and without adequate protection. Portions of both restricted montane
vegetation categories (<<
Evergreen, Humid Forest: Lower Montane )) and (< Montane
(Philippia) Scrubland >>) are included
in
protected areas. The << Evergreen,
Sclerophyllous (Uapaca) Woodland )) on sandstone is protected in the Isalo National
Park, but this vegetation on the quartzite and marble areas of the Itremo Massif should
also be protected, particularly giventhe importance of the endemic succulent flora in this
region. From the histograms, the << Deciduous, Seasonally dry, Western Forest )) appears
to have a good degree of protection, but many of the reserves are in areas of Mezozoic
limestone (<<
tsingy D), and the protection of vegetation on other rock types should be
carefbllyexamined(inparticular,
the forests on unconsolidatedsand, sandstone and
metamorphic & igneous rocks). At least one substantial area of << Mangrove )) should
alsobe
protected. The mostoutstandingneedis
for additionalreservesin
the
(( Deciduous, Dry, Southern ForestandScrubland
D, whichcontains vegetation on
several distinctive rock types, and is an area of outstanding diversity on a global scale,
but which currently has only a very
small area withinprotected areas.
The areas indicated above are preliminary indications, and more detailed analyses
using the underlying geology to subdivide the broad vegetation types will undoubtedly
indicate fùrther priority areas.
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Fig. 4. Histogram showing the remaining areas (in km2) of the different Primaq~Vegetation types,
and how muchof each is currently included in the system of protected areas.
In uddendurn: Fig. 1. Simplified Geology Map (derived fkom BESAIRIE,1964). Fig. 2. Map of Remaining Primary Vegetation in
Madagascar (derived fiom
FARAh.IALALA, 1995). Fig. 3. Map of the Remaining primary Vegetation subdivided according
to Geological
Substrate.
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217
VEGETATION OF MADAGASCAR
CONCLUSION
The base maps (<Remaining Primary Vegetation )) and (( Simplified Geology )) are
documented, and the combined map << Remaining Primary Vegetation classified by the
Underlying
Geology
D is presented.
Comparison
of the << Remaining
Primary
Vegetation >)map with the << Protected Areas )) map has allowed histograms showingthe
total areas of remaining primary vegetation to be produced, with the amount of each
which currentlyoccurs within protected areas indicated.
Some of the possible
applications
have
been
presented
briefly,
including
conservation planning and management, identification
of priority areas for inventory and
interpretation of species distribution patterns. One application to which we hope this
work may contribute is inthe planning of priorities for the conservation of biodiversity in
Madagascar, such as in the establishmentofnewreservesinhabitatsnotcurrently
covered by the existing series of protected areas, in order to include as much of the
island’s biodiversityas possible.
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ACKNOWLEDGEMENTS
We would like to thank the Weston Foundation for supporting this research. We
would also like to thank ESRI for the donation of computer software, Conservation
International, ANGAP, the Ministère des Eaux et Forêts (Madagascar) and FTM for
allowing the use of their maps, and the Royal Society and the National Geographic
Society for fùnding research in Paris and field work in Madagascar. We would also like
to thank the Parc de Tsimbazaza and the University of Antananarivo for collaboration
and assistance particularly with field work. We are also gratefbl to the many individuals
Who have contributed to Our understanding of the vegetation in Madagascar.
REFERENCES
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deMadagascar, au 1:1,000,000”,troisfeuillesencouleur.
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :219-230
REFLEXIONS SUR LA ZOOGEOGRAPEOE DE MADAGASCAR
Renaud PAULIAN
4 rue Beaubadat, F-33000 Bordeaux, FRANCE
ABSTRACT.- A short history of the zoogeographical study of Madagascar servesas an introduction to
a discussion of several questions that remain without satisfactory answers, including the origin and
relative importance of the austral and oriental elements in the Malagasy fauna, which include ancient
groups and variously more recent introductions. The presence of faunal boundaries within the island,
apart from those of the phytogeographic domains,is discussed, as well as their validity
and significance,
dong with the weightof paleoclimactic data.
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KEY-W0RDS.- Eastern Gondwanay Autonocnemids, Ficalbini, Chiroptera,
F’tinids
RESUME.- Après un survol de l’histoire dela zoogéographie malgache et de ses progrès, quelques unes
des questions encore sans solution satisfaisante sont présentées et discutées; l’importance relative et les
conditions d’établissement, à Madagascar, des éléments faunistiques d’finités australes et orientales:
formesanciennes et diversniveauxd’introductionsrécentes.L’existencedefrontièresfaunistiques
internes, autres que celles liées aux domaines phytogéographiques, leur réalité et leur signification; le
poids des données paléoclimatiques.
MOTS-CLES.- Gondwanie orientale, Aulonocnémides, Ficalbini, Chiroptères, Ptinides
Pour la seconde fois dans son histoire, la Société de Biogéographie consacre un
Colloque à la Biogéographie de Madagascar.
Le premier de cescolloques aboutit, en1953, à lapublicationd’unimportant
volume de 358 pages (VACHON, Cd., 1953; voir aussiPAULIAN, 1961).
Un second colloque, même à quarante deux ans de distance, peut sembler relever
d’un certain (t acharnement scientifiqueD.
Plusieurs raisons peuvent être avancées, explications ou justifications selon le cas,
pour en rendre compte:
la première est, tout simplement, d’ordre historique et se fonde sur la part que la
France a pris à l’étude de Madagascar.
C’est, en effet, en 1658 que paraît la premiere étude scientifique sur la faune de
Madagascar. Rédigée en fianpis, elle est due ri Etienne de Flacourt, qui n’est pas un
naturaliste,mais, tout bonnement, le Gouverneurdesétablissements français de Fort
Dauphin, où il a vécu de 1648 à 1655. Sous le titre d’ (( Histoire de la Grande Isle de
Madagascar >> elle nous apporte, avec un lexique dumalgache et une description de
l’histoire et des moeurs des populations du Sud-Est, la première prksentation d’ensemble
de la faune et de la flore malgaches. C’est le premier travail à faire ainsi connaître au
monde savant l’existence des animaux subfossiles
de Madagascar, Aepyornis, Lémuriens
géants, Hippopotame nain, dont les naturalistes duXIXèmesiècledécriront
les
ossements mais qui,jusque là, ne faisaient qu’agrémenterles récits fabuleux des conteurs
-
In:W.R. LOURENçO (6d.)
Editions de I’ORSTOM
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R. PAULIAN
arabes. L‘oeuvre de Flacourt est exemplaire et met pleinement en valeur lestalents d’un
gouverneur qui ne put, par ailleurs, mener à bien une tâche administrative impossible ;
elleest,commeson
auteur l’avaitsouhaité,lameilleurejustification
deson séjour
malgache.
La relation de Flacourt avait été précédée d’un texte d’Alphonse le Saintongeais,
consacré essentiellement aux pierres précieuseset semi-précieuses existant ou supposées
de l’auteur, à la suite des tentatives des
exister à Madagascar,résultatd’unvoyage
navigateurs dieppoispour s’établir dans l’île en 1527.
Après lui, des naturalistes voyageurs,de Commerson à Sonnerat ou à Goudot, ont
repris le flambeaudutravail
sur leterrain, jusqu’à ceque,
sous l’impulsion de
l’explorateur AlfredGrandidier et deson filsGuillaume,lamonumentale
Histoire
Physique, Politique et Naturelle de Madagascar )) voie le jour. Trente quatre tomes inquarto, publiés de 1875 à 1900, largement auxfrais des promoteurs, rassemblenttout ce
qui est, alors connu, de l’histoire, de la culture et de la nature malgaches. Ils ofTrent un
tableaudétaillé de certains groupes animaux(Lémuriens,Oiseaux,quelquesfamilles
d’Insectes et d’autres Invertébrés).
Le relais est ensuite repris, pendant
un temps, par l’Académie malgache, organisme
original, créé le 23 janvier 1902,par le Gouverneur Général Galliéni, qui voulait associer,
dansun effort communderecherches
sur Madagascar,des représentants des trois
communautés vivant dans l’île, malgaches, françaiset étrangers. Un décret du Président
Ph. Tsiranana, en date du 16 janvier 1969 a réorganisé l’Académie, pour répondre aux
exigences de l’IndépendanceNationale. Son Bulletin et ses Mémoires ont publié des
monographies de divers groupes zoologiques(Lézards
et Poissons d’eaudouce,
Coléoptères Curculionides ou Psélaphides,par des professeurs etdes chercheurs du
Muséum de Paris : Angel, Pellegrin, Hustache ou Jeannel ; Hyménoptères Mutillides,
Ichneumonides, Vertébrés subfossiles, par desmembresdel’Académiemalgache
:
Lamberton, Olsoufieff, Seyrig et G. Heinrich ; Cicindélides par le meilleur spécialiste de
l’époque, W. Horn).
Entre les deux guerres mondiales,uneremarquablecampagne
ornithologique
anglo-américano-française est menée à travers l’île. Rand en rendra compte dans deux
travaux fondamentaux publiés en anglais.
A la même époque se situent les missions de G.
Petit et de R. Heim, et lesrecherches deR. Decary,administrateur des Colonies,
polygraphe à l’insatiable curiosité. J. Vadon commence la prospection entomologique
méthodique de la régionde Maroantsetra et Seyrig poursuit celle de Bekily.
Les trois volumes de la Faune de l’Empire fiançais, consacrés
aux Coléoptères
Carabiques par le Professeur R. Jeannel, de 1946 à 1949, marquent un tournant dans
l’étude dela faune régionale.
C’est,eneffet,en1946,dans
le cadre de l’Officedela Recherche Scientifique
Coloniale (devenu, par la suite, ORSOM puis ORSTOM), que l’Institut Scientifique de
Madagascar est créé, sous la direction du Professeur J. Millot, du Muséum de Paris.
L’active prospection zoologique que mènent, sous son égide, les chercheurs de l’Institut
et les visiteurs, fiançais et étrangers, dont il suscite la venue ou qu’il accueille et dont il
soutientl’effort, apporte une extraordinaire moisson de donnéesnouvelles.Celles-ci
seront
publiées
pour l’essentiel
dans
les Mémoires
de
l’Institut
scientifique
de
Madagascar, séries A, B, E et F, et dans Le Naturaliste malgache, de 1947à 1962.
Enfin, en1956, les progrès accomplisentraînentlacréation
de la << Faune de
Madagascar
série de monographies des divers groupes zoologiques dont
la
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ZOOGEOGRAPHIE
DE
MADAGASCAR
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connaissance paraît assez avancée .pour justifier la publication d’une synthèse. Quatre-
vingt cinq volumes ont paruà ce jour et collection
la
poursuit son chemin.
A ces oeuvres d’ensemble,il faut ajouter des travaux dispersés : monographies
dues à des chercheurs du Muséum de
Paris (et publiées dansle Bulletin ou les Mémoires
decelui-ci) ou à des chercheurs étrangers : Mollusquesd’eau douce de Starmühlner,
Scydménides de H. Franz,HyménoptèresMutillidesdeKrombein,Sphécidesde
G.
Arnold, etc...) et de nombreux articlesà portée plus limitée dont certains publiés dans les
Annales de l’Universitéet dans cellesde l’Institut Pasteur de Tananarive.
Il est bien peu de pays tropicaux de dimension comparable qui aient provoqué un
tel effort de recherche.
Dans
cette action,
la
part
des
chercheurs
fianpis, et
singulièrement celle du personnel du Muséum de Paris, est
très largement dominante,
même si un juste tribut doit être rendu aux missionnaires anglais de la L.M.S. au siècle
dernier et à de nombreux autres naturalistesétrangers,depuis.
Les collections de
matériaux malgaches du Muséum de Paris, étudiés ou en cours d’étude, constituent une
base incontournablepour les recherches zoologiques sur Madagascar.
Il y a donc là une sorte (< d’exception culturelle )> qui pourrait expliquer l’intérêt
renouvelé que la Société de Biogéographie porte à la faune malgache.
Une seconde raison semble beaucoup plus sérieuse : Comme le dit excellemment
Commerson, qui ne séjourna pourtant que d’octobre à décembre 1770, dans le Sud-Est
de Madagascar : << C’est à Madagascar que je puis assurer aux naturalistes qu’est la
véritable terre promise pour eux. C’est là que la nature s’est retirée dans un sanctuaire
particulier pour y travailler sur d’autres modèles que ceux auxquels elle s’est asservie
ailleurs. Les formes les plus insolites et les plus merveilleuses s’y rencontrent à chaque
pas )> (Philibert de Commerson, lettre à Lalande, 18 avril 1771).
L’originalité de la faune malgache, que leszoologistes expriment en disant que 90
% des espèces et ‘70 % des genres malgaches sont endémiques, est rendue encore plus
évidente par l’existence de formes paradoxales.
Et Commerson, s’il n’a pas connu 1’AyeAye, découvert peu après par Sonnerat et cher à A. Peyriéras et à J.J. Petter, a,du
moins, observé pendant son séjour malgache, ces extraordinaires Dynastides discoïdaux,
du genre Hexodon, qui ont du le faire rêver et dont un exemplaire du Muséum de Paris
provient de ses récoltes personnelles.
Mais c’est sans doute, un autre impératif encore qui a provoqué notre réunion
d’aujourd’hui. Je veux.parler de la situation dramatique que connaît actuellement la faune
malgache, objet de nos travaux.
Faune sylvatique, liée étroitement à l’existence d’uncouvert végétal plus ou moins
continu(pluvisilva,
forêt sclérophylle ou décidufoliée,broussailleséricoïdes,bush
xérophytique, selon les domaines et les régions) elle ne peut survivre à la disparition de
ce couvert. Il y a près d’un siècle, aujourd’hui,que H. Perrier de la Bathie, relayé ensuite
par H. Humbert, a signalé le danger que lesfeuxdebrousse
et de forêt, pratiques
traditionnelles,profondémentancrées,
de l’agriculture etde
l’élevagemalgaches,
faisaient courir à la végétation primitive.
Imaginée par ces deux pionniers, véritables fondateurs de l’étude moderne de la
Nature malgache,la création desRéservesNaturelles
Intégrales voulait assurer la
préservation des principaux types de végétation, en disposant de surfSlces assez étendues
pour que leur protection soit efficaceet qu’elles puissent résister aux pollutions d’origine
humaine. Il s’agit là d’une création originale, née des efforts conjointsdes naturalistes du
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R. PAULIAN
Muséum et des forestiers fiançais, et qui est profondément différente de celle des Parcs
Nationaux américains. Les dix premières Réserves fùrent établies par un décret du 31
décembre 1927 ; deux autres (1’Andohahelo et le Marojejy) vinrent s’y ajouter, en 1939
et en 1952, à la suite des dernières explorationsdu professeur H. Humbert. Le dispositif
de protection a, par la suite, été complété, par le Président Ph. Tsiranana, grâce à la
création de deux Parcs Nationaux, ainsi que de diverses réserves spécialesforestières, et
d’une réserve privée. Une des Réservesa été déclassée depuis.
Aujourd’hui, ces Réserves apparaissent réellement comme les ultimes refùges de la
végétation native.Maiselles sont, elles-mêmesengranddanger.
Les besoins de la
population, en rapide accroissement grâce, pour une bonne part, à l’important effort de
Santé Publique des médecins militaires françaiset des chercheurs de l’Institut Pasteur de
Tananarive(inventeur, entre autres,d’unvaccinanti-pesteux)exigentsans
cesse de
nouvelles terres, l’agriculture et l’élevagetraditionnelsdemeuranteneffetl’activité
productrice essentielle. Il s’en suit un grignotage permanent des limites des réserves, et
desmenaces
de déclassement. La réduction des surfacesboiséesagit,en
outre,
indirectement, en modifiant le climat d’ensemble et en rendant plus incertaine la survie
d’écosystèmes originauxtrès fragiles.
Un autre danger, plus insidieux, les menace aussi,même si les règles de protection
formelle étaient strictement respectées : la pollution humaine. Devenues un Clément du
patrimoine touristique de l’île, des pistes les traversent et des visiteurs de plus en plus
nombreux s’y rendent, scientifiques attirés par leur originalité ou simples touristes. Le
piétinement des Zébus qui y cherchent pâture ajoute son poids à celui des hommes. On
sait, par l’exemple dramatique des Parcs Nationaux américains que le piétinement suffit
par lui-même à détruire de nombreusesespècesvégétales. Onsaitaussiavecquelle
facilité,desplantesanthropophilesetenvahissantes
ou des Insectes conquérants
(l’exempledes Fourmis de Tahiti s’impose à l’esprit)suiventlespasdesvisiteurs
et
étouffent lavégétation native.
Aussipouvons-nouscraindre
que malgré les efforts du Servicemalgachede
Protection dela Nature et les concours de J.J. Petter, d’Albignac,du WWF et des
chercheurs de la Smithsonian Institution, au travail dans la forêt de l’Est, la faune que
nous étudions sur les matériaux rassemblés par deux siècles d’efforts méthodiques, dans
les grands Musées et dans certaines collections particulières, ne soit, enpartie au moins,
déjàunefaunesubfossile.Chaque
récolte actuellepeut être l’ultime occasion de
découvrir desformes à la veillede leur extinction.
La Nature malgache meurt et avec sa mort disparaît la dernière chance qu’auront
les naturalistes d’analyser et de comprendre son origine et les mécanismes qui lui ont
donné naissance.
Notre Colloque est donc, à la fois, une réponse à ce défi et un cri de détresse.
L’une des faunes les plusoriginalesdumonde,
une partie de notre patrimoine,une
banque de gènes à peine mise en valeur et irremplaçable, une expérience naturelle qui
peut nous aider à mieux gérer les ressources de la planète, tout cela se détruit devant nos
yeux. La perte sera irréparable. Si nous ne pouvons imaginer reconstituer ce qui a déjà
disparu, du moins faut-il essayer de ralentir la destruction qui se déroule aujourd’hui et
tout mettr;een oeuvre pour quelabiodiversité
encore existantesoitcomplètement
étudiée. Etudiée conformément aux exigences de la
systématique
traditionnelle,
cladistique ou non, et non selon les méthodes minimalistes que l’ampleur de la tâche
confrontant les naturalistes à l’aube du XXIème siècle, ont fait surgir. Pour précieuses
que soient ces méthodes minimalisteslorsque 1,011 cherche à modéliser la nature, elles ne
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ZOOGEOGRAPHJEDE MADAGASCAR
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nous permettent pas d’atteindre à une connaissance satisfaisante des formes réellement
en causeet de leur diversité.
L’étude de la faune malgachedevientalors une ardente obligation.C’est là le
domaine des spécialistes.
Lesgénéralistes que sont lesbiogéographes ont bien d’autres raisons de se
passionner pour l’étude du peuplement de ce petit continent.
Dès le début des réflexions
zoogéographiques,
qui
se fondaient
alors
essentiellement sur lesVertébrés,leszoologistesont
en effet été frappés parla
composition surprenante de la faune malgache.
Cuénot, en 1921, donne forme à ces interrogations en écrivant : << Le peuplement
de Madagascar et des îlesvoisinesestlaplusdifficileénigme
de lagéographie
zoologique D. Il annonpit, ainsi, en somme, les deux colloquesde notre Société.
Pour Cuénot, l’énigme tenait à ce que, malgré sa position à proximité immédiate de
la côte orientale de 1’Mque méridionale,Madagascarmanquait
de laplupartdes
éléments les plus caractéristiques de la faune de Vertébrés africains, mais, par contre,
présentait un certain nombre de formes à affinités orientales nettes. Les dissemblances
entre les faunes des Mascareignes et celle de Madagascar compliquaient encore plus les
choses.
Naissait alors l’idée d’une Lémurie, vaste continentoccupantl’OcéanIndien
actuel, disparu en ne laissant subsister que Madagascar comme ultime vestige.
Avec les progrès plus récents de notre connaissance des Invertébrés malgaches, le
tableau s’est compliqué encore.
La percée des
idées
mobilistes
de Wegener,
leur
exploitation
par
des
entomologistes comme Jeanne1 ou Vandel, alors que les bases géophysiques en étaient
encore incertaines, permitde construire un premier système explicatif Maissa cohérence
tenait à ce que la datation desfractures de lamassegondwanienneétaitétablieen
fonction des données biogéographiques en l’absence de données géophysiques, encore
inexistantes ou presque. La méthode étaittout à fait critiquable.
De fait, ses conclusions furent vivement critiquéespar J. Mïllot, qui voyait dans les
données environnementales récentes ou actuelles les facteurs essentiels du peuplement
animal. Le transport accidentel, par levent et les courants marins serait, selon lui, la
cause principale de la répartition des espèces animales. II appuyait en outre sa thèse sur
des observationsdirectes et invoquait le principe d’économie.
D’autres auteurs, se fondant sur les découvertes les plus récentes, ont essayé, par
la suite, de concilier ces deuxthéories extrêmes.
Mais ce travail kt longtemps rendu difficile par l’absence de données précises et
généralement acceptées sur les dates de fracture de la Gondwanie.
Depuis quelques décennies ce dernier obstacle semble levé. Un consensus se fait
jour, tout aumoins sur l’ordre danslequellesdivers
constituants de laGondwanie
initiale se sont séparés les uns des autres. Cette séquence, même si les dates absolues des
diverses phases de la fracture sont âprement discutées, paratttrès généralement acceptée.
Baséesurdes
données géophysiques, entre autres sur le paléomagnétisme,elleest
totalement indépendante des données biogéographiques. Elle
propose l’ordre suivant :
- séparation de l’Afrique et du bloc austro-oriental;
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- le bloc Seychelles, Madagascar et Inde se sépare du bloc formé par l’Antarctique
et l’Australie ;
- l’Inde et les Seychelles se séparent de Madagascar.
L’application de ce schéma, dans la mesure où nous admettrions que l’essentiel du
peuplementmalgache est de caractère ancien et estlié aux contacts établis entre les
diverses plaques, voudrait que la faune malgache soit à dominante orientale, avec une
proportion relativement importante d’éléments australiens et une faible part d’éléments
éthiopiens.
Et c’est làque les difficultéscommencent :
Certes, des éléments orientaux existent bien dans la faune malgache, et, au cours
des dernières décennies, leur nombre s’est appréciablement accru. Ces éléments restent
cependant nettement minoritaires. De même, des éléments australiens existent, mais sont
très peu nombreux. L’essentiel de la faune montre d’indiscutables affinités éthiopiennes,
même si l’absence de bien des groupes caractéristiques de l’Afrique inter-tropicale est
solidement confirmée.
Dans ce domaine, les positions ont évolué aufil des recherches. Cuénot insistait sur
lepoids,qu’il
jugeait paradoxalementélevé,desélémentsorientaux
de lafaune
malgache.
Trente ans plus tard, Millot et les chercheurs de I’RSM soulignaient au contraire
le caractère très largement dominant des éléments éthiopiens.
Au cours des dernières décennies, la découverte de nouveaux éléments orientaux
estvenue remettre en question cette opinion(ainsiparmi
les Mélolonthides ou les
Lépidoptères).
Il
apparaît
alors que pour
parvenir
à une connaissance
satisfaisante
des
particularités de la faune malgache,larecherchebiogéographique
doit s’orienterselon
deuxdirectionscomplémentaires : d’unepart,l’analyse,laplusprécisepossible,des
donnéesfaunistiques. Pour ce faire,ilfautreprendre
l’étude de ceuxdesgroupes
zoologiques qui sont relativement bien connus et essayer de reconstruire objectivement,
sans référenceaux données de la géophysique, leur histoire biologique.
Il faut aussi poursuivre, avant qu’il ne soit trop tard, la prospection faunistique à
travers l’île.
Compte tenu de l’urgence et de l’ampleur de la tâche commedesactions
dispersées en cours, il serait indispensable, par souci d’efficacité, de bâtir un programme
de plusieurs années, très largement international, organisant :
- la prospection faunistique, et en particulier celle des régions les plus mal connues
(on pense ici à certains secteurs du Sud et du Sud-Ouest, mais il en est bien d’autres).
Cette prospection s’étendant aux groupes jusqu’ici négligés et relevant de techniques de
recherche particulières.
- la préparation et la publication des révisions de tous les groupes dont l’étude sur
le terrain peut sembler suffisamment avancée.
Les efforts actuels, nombreux mais désordonnés et s’ignorant trop souvent les uns
les autres, gagneraient grandement en efficacité s’ils étaient connus et coordonnés par
une agence centrale qui pourrait s’appuyer sur l’Académie malgache.
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L’approche proposée ici est en quelque sorte statique, tout à fait classique. Nous
allons essayerde montrer, par quelques exemples,le profit que la biogéographiepourrait
en tirer.
Mais on ne saurait limiter cette recherche à un simple inventaire faunistique, même
assorti d’une analyse biogéographiquestatique. L’originalité de la faune malgacheet son
histoire particulière confèrent une importance exceptionnelle
à l’analyse biodynamique de
ses écosystèmes. Il est urgent d’en établir l’inventaire et d’en connaître les équilibres
originaux, fiagiles, certes, mais bien réels néanmoins, et de démontrerles mécanismes qui
les commandent.
Au delà de son intérêt scientifique théorique cette seconde approche est seule à
pouvoir nous permettre de proposerdesmesuresefficacesdeConservationoude
Protection de la Nature malgache. Elle ne devra jamais perdre de vue qu’elle n’a de
portée réelle que dans la mesure où elle se fonde sur des entités spécifiques définies et
nonsurdes
entités abstraites conventionnelles.Unetelle étude dynamique s7impose
d’autant
plus
que faune
la malgache,
profondément
dysharmonique,
est aussi
remarquable par ses lacunes que par ses richesses. Elle atteint donc à l’équilibre par des
combinaisons différentes de celles qui
jouent, en Afrique ou en Asie continentales dans la
zone tropicale, et que des études comme celles de Lamotte et de son école commencent
à débrouiller. C’estun champ pratiquement vierge.
Il paraîtutile,maintenant,
en restant dansledomaine
de la zoogéographie
descriptive, de reprendre, un instant, l’examen de quelquescas d’affinités orientales de la
faune malgache afinde mettre clairement en évidence leur diversitéet l’éclairage qu’elles
peuvent apporter à l’histoire du peuplement malgache.
Nous analyserons quatre exemplesdifférentsempruntésauxrévisionslesplus
récentes.
L’un des groupes malgachesprésentantdesaffinitésorientalesévidentesestla
1987) (on retrouverait
famille des Coléoptères Aulonocnémides (révision CAMBEFORT,
des faits comparableschezlesCaméléons).
Les Aulonocnemides sont de petits
Coléoptères vivant sous les écorces ou dans la litière et les couches supérieures du sol
forestier ;ce sont typiquement des saproxylophages ; ils ont donc conservé -ou retrouvélerégimealimentaireprimitifde
l’Ordre. La famillecomptecinquantedeuxespèces
réparties en quatre genres. Ces genres se distribuent comme suit :
d’une part, Palnia avec deux espèces de l’Inde méridionale Ankaratrotrox, avec
cinq espèces malgaches et une espèce des Seychelles ; Manjarivolo avec trois espèces
malgaches.
Ces trois genres sont procheslesuns
des autres et lesdeuxpremiersplus
particulièrement apparentés.
d’autre part, Aulonocnemis qui compte quarante deux espèces, à savoir : trente
neuf espèces malgaches(dontuneest
représentée parunesous-espècedistincte
aux
Comores et une seconde représentée aussi par des sous-espèces distinctes aux Comores,
à Aldabra et en ,Afrique inter-tropicale’ de la Tanzanie au Cameroun) ; deux espèces
endémiques des Comores ;une espèce endémique au Zimbabwe
et au Natal.
11 semble bien que l’on soit ici en présence d’un
groupe ancien, localisé à l’aire
indo-malgache de la Gondwanie orientale, qui a secondairement peuplé les Comoreset a
pénétré en Afrique à une période récente ; rappelons que les Comores ont tout au plus
quelques millions d’années d’âge.
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Les Diptères Culicides nous offrent un second exemplede distribution qui peut,au
premier abord, paraître assez comparable en apparence,mais qui relèved’une toute autre
interprétation.
Ainsi lesFicalbiini (révision GRJEBINE,1986) sont connusà Madagascar par deux
genres : Ficalbia, le genre répandu en Asie et en &que compte deux espèces afromalgaches et Mimumyia, dont trois sous-genres se retrouvent à Madagascar : Mimomyia
s.str. avec quatre espèces afro-malgaches;Etorleptomyia avec une espèce afro-malgache
; Ingramia avecseizeespècesendémiquesmalgacheset
trois espèces de larégion
indomalaise. Ce sous-genre n’est pas, semble-t’il représenté aux Mascareignes.
L’existence de nombreuses espèces afro-malgaches semble indiquer que l’extension
du genre est de caractère récent ; Madagascar aurait fourni une plate-forme favorable à
la spéciationde souches venant d’Asie, sansdoute bien après larupture de la Gondwanie
orientale.
Ce type de répartition nous amène tout naturellement à une troisième catégorie
dont un bon exemple nous
est donné parles Chiroptères (révisionPETERSON,1995).
Parmiceux-cile
genre Pteropus couvrel’Asieméridionale,l’Indonésie,la
Papouasie et s’étend jusqu’aux Samoa dans le Pacifique ; il est représenté à Madagascar
par une unique espèce ; il a peuplé, par des espèces plus ou moins distinctes? et encore
imparfaitement définies, les Mascareignes, les Comores et a atteint deux îles proches de
la côte africaine : Pemba et Mafia, sans s’établir, toutefois, en Afiique Continentale. Sur
lecontinentafricain,les Roussettes sont représentées par le genre Eidulun dont une
unique espèce vità Madagascar.
De même, le genre Emballunura, oriental, présente une uniqueespèce malgache et
n’atteint pas l’Afrique. L’espèce malgache est considérée comme la plus primitive
du
genre. Dans la
même
famille,
le genre Taphuzuus afro-indien est représenté à
Madagascar par une espèce afro-malgache. Le genre Mormopterus, avec une espèce
endémique de Madagascar et une autre des Mascareignes, est connu par cinq espèces
d’Indonésie et de Mélanésie et trois espèces de la région néotropicale.
Ces répartitions, plutôt que de répondre à une distribution gondwanienne orientale
primitive,paraissent traduire simplementl’extensionactive,
vers l’Ouest, de formes
orientalesqui ont colonisé, de façon aléatoire,telles ou tellesîles - dont lesîles
volcaniques récentes - rencontrées sur leur passage, en donnant naissance à des formes
endémiques. Elles ont puprendre pied jusque près des côtes africaines mais,
peut-être du
fait d’une concurrence vitale excessive, nesont pas parvenues à s’établir sur le continent
afkicain lui-même. Le caractère primitif de l’espèce malgache d’Emballunura peut être
considérécomme un fait de survivance,dansunhabitatisolé,soumis
à une faible
pression de sélection.
Oserons nous faire remarquer quele type de peuplement offert par les Chiroptères
est étonnamment semblable au peuplement humainde la même région ! Mais ce dernier
ne remonte qu’à l’époque historique.
Les mouvements de peuplementquisemblentavoiraffecté
les Chiroptères
paraissent ainsi avoir été plus faciles d’Est en Ouest qu’en sens inverse. Les ChauveSouris africaines qui ont pris pied à Madagascar ne semblent pas avoir pu pousser leur
migrationplusavant
vers l’Est. Ilyalàunproblèmeintéressant,
dont lasolution
éclairerait le peuplement de Madagascar par les formes orientales.
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Les Coléoptères Ptinides(révisionBELLES, 1993), notre quatrième et dernier
exemple, nous présentent un cas plus embarrassant : la famille compte, à ce jour, seize
espèces malgaches (ce qui est un chifie faible pour la famille). De ces espèces trois sont
cosmopolites ; deux sont endémiquesmaisrelèventd’un
genre cosmopolite ; cinq se
répartissent entre deux genres connus aussi des Seychelles
et des Mascareignes ; six,
enfin, appartiennent à un genre endémique.Ces trois derniersgenres sont nettement
apparentés au genre oriental Maheoptims et sont très proches de deux autres genres
endémiques, eux, des Mascareignes.
La faune des Ptinides des Mascareignes est relativement très riche : Ile Maurice,
vingt-deux espèces, dont certaines avec des vicariants subspécifiques à La Réunion. Ile
de La Réunion, douze espèces, dont certaines ne sont que des sous-espèces de formes
rnauritiennes. Ile Rodrigue, deux espèces.
La famille n’a pas encoreété signalée de l’archipel des Comores.
Bellès interprète cettedistribution comme celle d’unClément indo-malgache, qui se
serait
répandu
aux
Mascareignes,
archipel
géologiquement
récent,
à partir de
Madagascar et plus tardivement.
Cette interprétation est possible, mais elle se heurte à l’opposition entre la grande
pauvreté de la faune malgache : trois genres et (en excluant les espèces cosmopolites,
sans intérêt ici) onze espèces, et la grande richessede la faune des Mascareignes qui, sur
un territoire beaucoup plusexigu et bienmoinsvariéécologiquement,
abrite quatre
genres et trente-sept espèces !
On peut, évidemment imaginer que les Ptinides, venus s’établir aux Mascareignes,
à partir de Madagascar, y ont connu une de ces spéciations explosives qui marquent
parfois certains éléments
peuplant
les
îles
océaniques
hautes
récentes.
Les îles
Polynésiennes, comme les Hawaii ou Tahiti, nous en donnent de bons exemples avec des
genres tels que Mecyclothorax,Rhyncogonus,Miocalles,Lallenzandia ou Simulium
dansd’autresfamillesd’Insectes.Aucuneparticularitéécologiquenevientcependant
soutenir cette hypothèse et il semble plus simple de penser que les Ptinides malgaches à
affinités orientales ne sont parvenus que relativement tardivement à Madagascar, ce qui
expliquerGt
leur
faible
diversification.
Le peuplement
se
serait
fait
alors
des
Mascareignes,peupléeslespremières,versMadagascar.
On est tenté d’invoquer un
processus semblable pour expliquer la distribution des Curculionides du
genre Cratopus.
Mais notre connaissancedesPtinidesmalgachesestsansidoute
encore bien
imparfaite et il serait dangereux de vouloir en
tirer argument.
Les exemples que nous venons de passer en revue nous montrent que, dans deux
cas sur quatre aumoins,lesaffinitésorientales
de lafaunemalgachetiennent à des
introductions postérieures à la
séparation
des
plaques
indienne
et malgache et
n’expriment donc pas une origine gondwanienne orientale des formes encause. Un seul
exemple serattache clairement à cette origine.
Bien entendu il faut laisser de côté ici de nombreuses formes malgachesà affinités
orientales dont il est évident qu’elles sont des arrivantes tardives dans l’île, ayant souvent
suivi la navigation humaine etle transport de plantes vivantes. Il nous faut aussi écarter
de cette analyse les formesdontl’apparition
se situe après les dates possibles de
séparation des plaques indienne et malgache.
Cette constatationnous confi-onteà un paradoxe.
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Pourquoi, alors que la liaison continentaleentre Madagascar et l’Inde, est de toutes
les liaisons intragondwaniennes celle qui s’est maintenue le plus longtemps, connaissonsnous,apparemmentdumoins,relativementplusd’élémentsfaunistiquesmalgaches,
à
affinités sub-africaines, ou australiennes, voire même sud-américaines, ou à affinités à la
fois sud-africaines et australiennes, quede formes à affinités indiennes.
Sans chercher à établir un catalogue exhaustif de telles formes, il suffitde citer ici
parmilesélémentsmalgaches
à affinitéssud-africainesetaustraliennes
(absents de
l’Inde):lesArachnidesdu
genre Archaea; les Plécoptères dela sous-familledes
Protonemourinae ; les Coléoptères Hexodontinae et Menthophilini ; parmi les formes
malgaches à affinités sud-américaines et australiennes (même remarque) : les Crustacés
Parastacidae, les Diptères Blépharocérides Edwarsininae et certains Acroceridae; parmi
lesformesmalgaches à affinitésaustraliennes ou néo-zélandaises : les Opilions de la
sous-familledes Triaeunobuninae ; lesThysanoures du genre Campodella ; le genre
Pauliuniana des Homoptères Jassides ;les ColéoptèresChaetosomatidae.
Quelquesformesmalgachesontdesaffinitéssud-américaines,sud-africaineset
australiennes, et non indiennes. Ainsi : le genre Paramylactes des Myriapodes ; le genre
Ssystelloderes des Hémiptères Réduvides; les OrthoptèresHenicinae.
Quelques autres, des affinités sud-américaines et sud-africaines : les Coléoptères
Hydraenides du genre Silicicula ; le genre Incoltorrich delafamille de Coléoptères
Torridincolidae.
Certaines, enfin, ont des affinités sud-américaines : les Coléoptères Curculionides
des genresAnaballus et Piazocaulus.
Tous ces éléments ont nettement lecaractère de formes archsiiques.
Pour spectaculairesqu’ilssoient,cesexemples,
ilfautd’abord le souligner, ne
représentent.encore qu’une infimepartie de la faune malgache.
Celle-ci nous parait formée, pour l’essentiel, d’éléments à affinités éthiopiennes, et
pour unebienplusfaible
part, d’éléments à affinitésorientales. Leur miseenplace,
échelonnée au long des temps géologiques, mais surtout après l’isolement définitif de la
plaquemalgache, et pour l’essentiel,sans doute, auMiocène et à des périodesplus
récentes, a été suivie d’une spéciation extraordinairement active. Celle-ci
a sans doute
bénéficié à la fois de la très grande diversité des climats et des biotopes qu’offrait une île
longue de plusde 1500 km, orientée Nord-Sud et parcourue par unechaînede
montagneségalement
orientée Nord-Sud, opposantainsi,enles
juxtaposant, des
domaines au Vent (humides) et Sous le Vent (beaucoup moins favorisés par les pluies).
Elle a bénéficié aussi de l’effet des multiples variations climatiques qui, au cours des
temps, et en particulier au Quaternaire, ont affecte le pays. Elle a, enfin, bénéficié du
profond déséquilibre originel de ces biotopes, offrant aux immigrants des places vides
inhabituelles (on peutpenserici,
entre autres, auxphytothelmes ou auxmanchons
d’épiphytesdela
forêt de montagne) et leurpermettant,ensuited’évoluerdansun
isolement profond et prolongé.
Reste alors, et nous en revenons à notre point de départ, l’énigme biogéographique
malgached’aujourd’hui,quidevientl’expressioninverséeduproblème
posé enson
temps par Cuénot : pourquoi, au delà des lacunes évidentes de nos connaissances -alibi
commode, mais d’un poids très réel- même si nous constatons que le fonds gondwanien
malgache est relativement moins important qu’onne l’a longtemps cru, ce fonds ancien,
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229 ZOOGEOGRAPHIE
DE
qui devrait être essentiellement detype oriental, se rattache-t’il beaucoup plusà I’Afi-ique
du Sud ou à l’Australie qu’à l’Inde ?
Se profile l’idée que, peut-être, au
cours de sa migration vers le Nord jusqu’au
contact de l’Eurasie, les variations de climat subies par la plaque indienne, ont entraîné
une destruction importante de sa faune primitive. La faune indienne actuelle devrait alors
beaucoup plus à des migrations ultérieures de la faune orientale, qu’à des composantes
anciennes.
La réponse appartient aux paléontologistes d’une part, aux faunisticiens ensuite,
aux écologistesétudiant de fagon comparative les écosystèmes régionaux, enfin. C’est de
leurs travaux que dépendra la solution finale de
cette énigrne.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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R. PAULIAN
Cap Ste. Marie-
Carte politique de Madagascar
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Biogéographie de Madagascar,1996 :231-244
ORIGINALITE BIOGEOGRAPEIIQUE DE LA FAUNE DU SUD MALGACHE
Charles P. BLANC & Renaud P A U L M
' Laboratoire de Zoogéographie, Université Montpellier 3, B.P.
FRANCE
5043
- 34032 Montpellier Cedex
1,
4 rue Beaubadat - 33000 Bordeaux, FRANCE
ABSTRACT.-An analysis of biogeographicalrelationships
of varioustaxa(mainlyVertebrata,
Arthropoda and Gasteropoda) representativeof the Southern Malagasy faunais difiïcult due to the dry
local climactic environment, the originality of the vegetation and, for certain taxa, gaps
in cGent
inventories. Recognizing these limitations, onecan note that the Southern Malagasyfauna includes: (1)
taxa originating through geographical vicariance
of groups that occur in al1 parts of the island; and( 2 )
original taxa, absent or represented by only a few members outside the sub-arid area, which include
some relict, isolated monospecific genera
as well as some speciose genera typicalof the Southern part of
Madagscar that have sometimes been able to colonize other parts of the island. Most of these endemic
taxa are ancient and of Gondwananafiïnity.
KEY-W0RDS.- SouthernMadagascar,Biogeography,Vertebrates,Invertebrates,Biogeographical
aftinities
RESUME.- L'analyse
des
affinités
biogéographiques
de
divers
taxons,
surtout
de
Vertébrés,
d'Arthropodes et de Gastéropodes, représentatifs de la faune du Sud malgache, est malaisée à cause des
particularités climatiques, de l'originalité du peuplement végétal et, pour certains groupes, des lacunes
denosinventaires. Aveccesréserves,
la faune comprend: 1) desformesissuesde
la vicariance
géographiquedegroupespeuplantl'ensembledel'île;
2) desformes originales,absentes oupeu
représentées hors dela zone sub-aride, qui regroupent des genres endémiques monospécifiques, reliques
etisolés,etdesgenresendémiques
à fortespéciation,quiontparfoispucoloniserplus
ou moins
largementlesautresrégionsdel'île,maisdont
le caractèreméridionalestévident.
Ces formes
endémiques sont en général de type archaïque et d'affinités gondwaniennes.
MOTS-CLES.- Madagascar Sud, Biogéographie, Vertébrés, Invertébrés, Affinités biogéographiques
INTRODUCTION
La délimitation géographique du domaine du Sud malgache
est généralement basée
sur les données phytogéographiques. Bien qu'ayant fait l'objet de quelques controverses
(HWERT,
1955 ; KOECHLINet al., 1974), concernant essentiellement sa limite NordOuest, l'extension de ce domaine est assez bien illustrée par l'airede répartition continue
de la famille endémique des Didiéracées, à l'exclusion des stations isolées (THOMASSON
& THOMASSON,
1991). En forme de croissant, ce domaine occupe géographiquement le
Sud-Ouest de Madagascar
mais
il
est qualifié de domaine
du
Sud aux
plans
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Edition de I'ORSTOM, Paris
232
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BLANC
Ch.P.
& R. PAULIAN
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biogéographique et bioclimatique. D'où unedualitéterminologique
entre ces deux
dénominations.
Les caractéristiques environnementales sont fortement influencées
par un bioclimat
semi-aride dans lequel la pluviométriejoue un rôle majeur (CORNET, 1972). La faiblesse
desprécipitations(environ
350 mm à 500 m) est accuséepar une très grande
irrégularité inter-annuelle, et par une forte imprévisibilité intra-annuelle avec une saison
sèche bien marquée, de longueur et de rigueur variables. Le déficit hydrique persistant
pendant 11 à 12 moisest plus accusé sur la frange côtière du canal de Mozambiqueoù le
climat, 9 la limite du semi-aride et de l'aride, est qualifié de sub-aride. Il est accru, d'une
part, par une insolation élevée (indice xérothermique > 170, caractéristique d'un climat
semi-aride) et, d'autre part, des températures élevéesensaisonchaude
(42,6"C à
Tuléar). Par contre, l'hiver, latempérature peut s'abaisserjusqu'à près de 2OC.
Les sols sont variés : sableux,calcaires,gneissiques
à inselbergs ou kopjes,
volcaniques et latéritiques (BESAIRIE & ROBEQUAIN, 1957). Ils ne constituent donc pas
un facteur limitant à labiodiversitémaisontsouvent,
au contraire, favorisé la
diversificationspécifiquedeplusieursgenresanimaux
et végétaux (g. Oplurus ; g.
Aloes).
Les conditions environnementales actuelles du Sud malgache sont donc fortement
marquées par l'aridité. L'amplitudeet l'importance des variations climatiques passées ont
été évaluées par BATTISTINI(1964) et MORAT(1973). On insiste actuellement sur une
tendance à la dessiccation de cette partie de l'île. Mais il faut bien reconnaître que les
évidentes adaptations xérophiles de nombreux taxons végétaux impliquent l'existence et
surtout la quasi-permanence d'une aridité relative durant très
une longue période.
Dansunepremièrepartie,
nous rappellerons les caractéristiquesmajeuresdes
taxons les mieux connus de la faune du Sudet nous préciserons ensuiteles composantes
biogéographiques du peuplement decette région.
1. CARACTEFUSTIQUES DE LA FAUNEDU SUD MALGACHE
L'état actuel de nos connaissances sur la faune du Sud malgache met en évidence
deslacunesquirendraientillusoire
toute analysestatistique auniveaurégional.Ces
lacunes tiennent tout d'abord à ce que le croissant Sud-Ouest malgache a été beaucoup
moinsbien prospecté que le reste de Me. Sauf pour les Acridiens, dont l'importance
économique a provoqué l'étude minutieuse,aucunestationduSud-Ouestn'a
rep
l'attention qu'ontconnuPérinet,
Maroantsetra, laMontagned'Ambre,Nosy
Bé ou
l'arrière-pays de Majunga, par exemple; aucune station du Sud-Ouest n'aété l'objet d'une
prospection menée sur l'année entière ou poursuivie pendant plusieurs années, avec des
moyens modernes de collecte.
L'insuffisancedesconnaissancesqui
résulte decette prospection limitée, est
aggravée par un caractère particulier de la faune elle-même. On constate, en effet, que
bonnombredes formes propres à larégion et particulièrementoriginales,n'ont
été
obtenues qu'à l'occasion d'une unique récolte ou en de rares récoltes séparées par de
longsintervalles de temps. Il semblebienque,parmilesInvertébrés
de larégion,
beaucoup ont unevieimaginale
très brève et queleurimaginosesoit
étroitement
dépendante des précipitations à la fois rares et in6gulïèrement distribuées dansle temps ;
elles sont souvent aussi extrêmement localisées.
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BIOGEOGRAPHE DEFAUNE
LA
DU SUD MALGACHE
233
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Une adaptation majeurechez.beaucoup d'Invertébrés, les insectes en particulier, est
la faculté d'entrer en diapause sous l'effet de la chaleur, du froid ou du sec et, dans ce
dernier cas, pour des durées parfois considérables. C'est aussile fait de diverses espèces
de Gastéropodes terrestres pourvus
d'une
coquille
épaisse,
qui
s'enfouissent
profondémentdans le sableou sous despierres,parfois pour plusieursannées,dans
l'attente d'une forte pluie (FISCHERet al., 1993, 1994).
Il en résulte qu'un grand nombre de formes, présentant sansdoute le plus d'intérêt
biogéographique, ont dû échapper aux recherchesà ce jour.
Même pour beaucoup de Vertébrés,lesinventairesnepeuvent
être considérés
comme achevés ; en tout état de cause, des incertitudes subsistent pour beaucoup de
taxons sur leurs affinités phylogénétiqueset sur leur distributiongéographique précise.
Nous nous limiterons donc,à dégager les caractéristiquesde quelques taxons dans
des groupes zoologiques variés.
1.1. Primates
Sur un total de29espècesconnues de l'île,seules sept sont présentes dansle
domaine Sud : deux à large distribution dans l'île, appartenant au genre Microcebus,
quatre communesaumoinspartiellementauxdomainesoccidental
et méridional
(Cheirogaleus medius, Lemurcatta, Lepilemur rufieaudatus, Propithecus verreauxi)et
: Lepilemurleucopus. Nous noterons que P. verreauxi est
uneseulelimitéeauSud
représenté dans le Sud par sa sous-espèce nominale.
En dépitdelafaiblesuperficiedudomaineméridional,sa
pauvreté relativeen
Primates est bien réelle. Elle n'est pas compensée par une originalité notoire : le genre
endémique Lepilemur compte six espèces dont les aires de
répartition forment un anneau
presque ininterrompu tout autour de l'île. Parallèlement, il est à noter l'absence, dans le
Sud malgache, de nombreux taxons de rang spécifique ou subspécifique : c'est le cas,
dans le genre Lemur, de L. fulvus connu par six sous-espèceset qui est absentde la seule
région méridionale (PETTER et al., 1977 ; TATTERSALL,
1993).
Les Primates présentent quelques adaptations auxcontraintes du milieu sub-aride :
Lepilemur leucopus est la plus petite des sept espèces du genre ; Cheirogaleus medius
hiberne en saison sèche, trouve refbge dans les arbres (milieu plus humide) et accumule
des réserves de graisse dans saqueue.
1.2. Oiseaux
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Le tableau I récapitule la liste des 13 espèces d'oiseaux sur un total d'environ 170
espèces non pélagiques ni strictement infiéodées aux milieux aquatiques, à distribution
géographique limitéeauxdomainesdel'Ouest
et/ou du Sud WON
et al., 1973 ;
LANGRAND, 1990) : seules huitne sont présentes que dans le Sudet cinq sont communes
aux deux domaines. Ce dernier nombre ne doit pas masquer le fait que de nombreuses
espèces orientales ou des Hautes-Terres étendent leur distribution dans l'Ouest et non
dans le Sud.
L'originalité des Oiseaux du Sud malgache est considérable
:
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Ch.P. BLANC & R. PAULIAN
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- les deux familles
endémiques
malgaches
des
Mésornithidés
et
des
Brachyptéraciidés, y sont représentéeschacuneparun
genre monospécifique, alors
qu'elles comptent respectivement deux genres
et trois espèces pour la première, trois
genres et cinq espèces pour la seconde ;
- la sous-famille endémique des Couinés est représentée par quatre espèces -deux
exclusives du Sud et deuxcommunes avec l'Ouest-du g. Coua qui regroupe neuf
espèces actuelleset une d'extinction récente.
- lafamille des VangidésendémiquedeMadagascar
et desComores,avec
12
genres et 14 espèces dont une seule est commune
9 la Grande île, à Mohéli et à la
GrandeComore,est
représentée dans le Sudparl'unedes
trois espèces du genre
Xenopinostris.
- toutes les espèces à distribution limitée au domaine méridional sont endémiques.
1.3. Reptiles
Les aptitudes à la thermophilie, à l'héliophilie et à la xérophibie de beaucoup de
Reptiles ont permis I'établissement d'une richefaune reptilienne dansle domaine du Sud,
avec des diversifications spécifiquestrès contrastées selon les familles.ou les genres. Les
Gekkonidés, Iguanidés (Opluridés), les Gerrhosauridés, les Scincidés y sont richement
diversifiés, même si certains n'y o s e n t pas leur biodiversité maximale. D'autres, comme
les taxons différenciés et spécialisés enforêt tropicale humide, n'y sont pasreprésentés.
Par rapport à la richesse globale de la faune herpétologique malgache, le Sud ne
possède qu'un nombre limité de taxons
restreints à ce domaine (tableauII).
Onne
note paschezlesReptilesd'adaptationsparticulièresaux
conditions
climatiques du Sud malgache, si ce n'est un ralentissement marqué de l'activité durant la
saison sèche et fiaîche et un comportement évitantle pic thermique en saison chaude.
1.4. Amphibiens
Sur les 150 espècesenvirond'Amphibiens que compteMadagascar,seules sept
espèces ont une distribution qui englobe le Sud malgache (BLOMMERS-SCHLOSSER
&
BLANC,1991 ; GLAW& VENCE, 1994) mais aucune
n'y est limitée (tableauIII).
Il estclair que lesconditionsxériquesduSudmalgachesontdéfavorables
aux
Batraciens qui adaptent leursstratégies de vie et de reproductionconcernant leur
tégument (structure et coloration), le régime alimentaire des têtards (consommation des
frères morts), leur habitat, fouisseur ou dans les bases engaînantes, en saison sèche. Mais
aucune espèce malgache n'a atteint le degré d'adaptation que l'on observe, par exemple,
en Australie xérique.
Notons que sur lesseptfamilles
et sous-famillesd'Amphibiensde
la faune
malgache, l'une des deux sous-famillesendémiques,celledesScaphiophryninés,
est
représentée dans le Sud par deux espèces du genre Scaphiophryne,sur les six connues
actuellement.
BIOGEOGWHE DE LA FAUNEDU SUD MALGACHE
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235
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2. COMPOSITIONBIOGEOGRAPHIQUE DU PEUPLEMENT ANIMALMERIDIONAL
Une analyse zoogéographique du peuplement animal dans le Sud malgache, est
rendue complexe par suite de l'intrication des facteurs proprement biogéographiques et
des facteurs écologiques dont le rôle
dans
un
environnement
contraignant
est
particulièrement accusé. Les contraintes majeures, liéesà l'aridité et au froid de la saison
sèche, rapprochent le Sud respectivement de l'Ouest et des Hautes-terres centrales et
l'opposent au domaine oriental.
Nous avons vu quelques-unesdes adaptations directesquipermettent à divers
taxons de vivre dans le Sud. Pour beaucoup d'Invertébrés notamment, les particularités
du peuplement sont liées à leur dépendance d'une flore dont la composition est ellemême influencée parles conditions climatiques.
A partir desexempleslesmieuxconnus,onpeut
opposer, danslafaunedes
Vertébrés et des Invertébrés dudomaineméridionalmalgache
: (1) des taxons à très
large distribution dans les domaines de l'Ouest, du Centre et même de l'Est ; (2) des
taxons strictement localisésau croissant sub-arideet semi-aride, débordant parfois sur les
régions voisines, mais dont l'appartenance au domaine du Sud est évidente.
2.1. Les premiersprésententdes
caractères soitécologiques de formespeu
exigeantes, eurytopes ou inféodées à des milieux représentés partout, soit biologiques
avec un cycle quileur permet de se soustraire ou de minimiser les difficultés des périodes
sèche et fiaîche.
Ces espèces ont souvent le caractère de taxons conquérants et leur pénétration
dans le Sud-Ouest peut être relativement récente. Pour des raisons climatiques, ils se
rattachent davantage à des taxons de l'Ouest ou du Centre qu'à des taxons de la forêt
orientale.
Le genre Tomopterna (Ranidés) à large distribution afi-o-indo-malgache,représenté
à Madagascar par l'espèce endémique K labrosa, pourrait être cité comme exemple car
la distribution de l'espèce malgache s'étend sur une large partie des domaines Occidental
et du Centre. Ptychadena mascareniensis (Ranidés) constitue un autre bon exemple de
ces formes. : elle occupe toutes les régions de l'ile ainsi que les Mascareignes. De même,
Subulina octona et S. mamillata (Subulinidés) sont largement répandues à Madagascar,
en Afriqueet même en Asiepour la première.
2.2. Espèces strictement ou majoritairement liees au sub-aride:
L'appartenance auSud
de cesélémentsplusintéressantsdupointde
vue
biogéograhique est indiscutable, mêmesi certainsdébordent cette région. Par ordre
croissant d'inféodationau domaine méridional nous distinguerons :
2.2.1. Des espèces récemmentintroduites,indigéniséesdans
le Sud-Ouest,
étendant leur expansion géographique maisn'ayantpasencoredépasséleslimites
de
cette région. Tel est le cas de l'onthophagus depressus Harold (Scarabéidés), espèce
d'Afrique du Sud-Est, introduite et acclimatée à Me Maurice, découverte dans la région
de Tuléar en 1953 et qui étend lentement son implantation dansle secteur.
2.2.2. Des espèces vicariantes d'espèces à plus ou moins vaste distribution dans
l'île.
De très nombreux exemples s'observent aussi bien chez
les Invertébrés que chez les
Vertébrés. Ainsi, le Cétoniidé du genre Pygora, P. andranovory R. Paulian, localisé dans
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CbP.BLANC & R.PATJLIAN
le Sud-Ouest,estunvicariant
de P. ignita Westwood,connupar
des populations
légèrement différentes les unes desautres, des domaines du Nord, du Centre, de l'Ouest
et de l'Est. L'espèce du domaine sub-aride est seulement mieux individualisée que ces
autres populations locales. Les Gastéropodes terrestres, Georissa petiti (Hydrocénidés),
Chondrocyclusantsirarakaensis (Cyclophoridés) et Rachistuleurensis @nidés)ainsi
que beaucoup de genres de Vertébrés suffisammentdiversifiés se rangentdans cette
catégorie, qu'il s'agisse de Mammifères (g. Lepilemur) ; d'oiseaux (9. Xenopirostris, g.
Newtonia, g. Pseudocossyphus) . de
Reptiles
(g. Chamaeleo, g. Phelsuma, g.
Lygodàclylus, g. GeocheZone) ;ou d'Amphibiens (8. Scaphiophryne).
Sicertainesespèces sont indiscutablementcaractéristiques du Sud,l'originedu
genre, lorsqu'elleest élucidée, se situe hors de cette région.
Quelques genres peuventavoirdifférenciéplusieursespècesdans
le domaine
méridional, où elles sont localisées. Celles-ci constituent des peuplements indépendants
et successifs intervenus dans des secteurs variés du domaine Sud , ou représentent un
groupe original d'espèces vicariantd'autres groupes d'espèces peuplantles autres régions
malgaches.
Il ne s'agit la que d'une extension du cas précédent, traduisant sans doute une plus
grande ancienneté de l'implantation de ce groupe dans le domaine semi-aride. C'est le
cas, par exemple, du groupe d'espèces du genre Arachnodes formé autour d'A. ovalis
(Felsche) et chezles Oiseaux, du g. Coua (Cuculidés).
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Fig. 1. Distribution des espèces du genre Xexodon (Dynastidés), d'après DECHAMBRE (1986).
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BIOGEOGFUPHIE DEFAUNE
LA
DU SUD MALGACHE
237
2.2.3. Genres
caractéristiques
du
Sud
mais présents
dans
d'autres régions
malgaches.
Ces genres ont dû s'indigéniser ou se différencier dans le Sud et certaines espèces
ont pu gagner ou s'individualiser dans les autres régions bioclimatiques de Madagascar.
Leur appartenance au domaine du Sud est attestée par le fait qu'ils y présentent la plus
grande richesse spécifique.
Chez les Invertébrés, un bon exemple nous est donné par le genre de Dynastides
Hexodon. Ce genre appartient à une petite sous-familleconnued'AfriqueduSud,
de
Madagascar et de Nouvelle-Calédonie, qui montre des caractères morphologiques très
originaux. Endémique de Madagascar -etfondé sur une espèce récoltée par Commerson
en 1770-, le genre compte dix espèces (Fig.1). De celles-ci, quatre sont propres au Sud ;
quatre, bien connues du Sud, se retrouvent dans des stations limitrophes dans l'Ouest, le
Centre ou l'Est ; deux enfin ne sont pas connues du Sud, et l'une d'elle's, H. unicolor, a
une large distributiondans le Centre,l'Estetl'Ouest,
en donnantnaissance à des
populations locales bien individualisées.
De même, dans le genre Leucotaenius (Achatinidés), sur les six espèces connues
avec certitude de Madagascar (Fig. 2 ) , cinq ne sont localisées que dans le Sud, une
seule, L. fayanniz, étend sa distribution dans la partie méridionale des domaines oriental
et occidental.
Chez les Vertébrés, dans le genre Uplums, une seule espèce O. fcerinensis, est
limitéeaudomaineSud,
trois espèces ont une distribution qui s'étend plus ou moins
largement hors de ce domaine et, enfin, deux espèces lui sontextérieures. L'extension de
l'aire de distribution des deuxgenres Oplurus et Chalarodon dans tout le Sud malgache
corrobore l'appartenance à ce domaine de la famille des Iguanidés (Fig.
3).
Il en est de même pour la famille des Gerrhosauridés qui
compte deux genres,
Tracheloptychus avec deux espèces limitées au Sud et Zonosaurus dont deux espèces y
sont limitées (Fig. 4) et onze autres ont une distribution plusou moins étendue dans tout
le reste del'île.
2.2.4. Formes originales sans équivalent dans les autres domaines.
Ce groupe constitue l'élément le plus intéressant même s'il ne revêt qu'une faible
importance numérique relative.
* Parmi ces formes, les unes se situent auniveauspécifique : il s'agitalorsde
représentants, uniques à Madagascar, de genres connus dansd'autres régions du globe,et
en particulier en Afrique du Sud et de l'Est. Deux exemples l'illustreront : Scarabaeus
radanza Fairmaire et Glaresis franzi R.Paulian. Le premier est commun dans tout le
domaine sub-aride malgache, mais ne déborde pas de ce domaine, et se rattache à un
riche genre éthiopien, oriental et paléarctique ; le second n'est connu à ce jourque d'une
localité de l'extrême Sud, maisle genre a une répartition analogueà celle du précédent.
* L'espèce propre audomainesub-aridepeutappartenir
à ungenre,lui-même
endémiquede cette région et, à ce jour, monospécifique,mais être apparenté à des
genres sud-africains ou afro-indiens.
Deux
exemples
d'Invertébrés
suffiront
:
Neomnenzatium sevoistra (Alluaud) et Chopardempusa neglecta R.Paulian. Le premier
de ces genres est proche de genressud-africains (Pachysoma et Mnenzatium) à
répartition érémitique. Le second est très isolé dans la sousyfamille (Empusinés).
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CbP. BLANC & R. PAULIAN
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Fig. 2. Distribution des espèces du genre Leucotaenius (Achatinidés), d'après FISHERet al.
(1994).
* Il peut enfin s'agir du représentant d'une famille endémique monospécifique. Tel
est le cas des Belohinidés pour l'espèceBelohina inexpectata R. Paulian. Même si cette
famille peut être considérée comme proche des Geotrupidés, elle n'a rien de commun
avec les sous-famillesde Geotrupidae connues d'Afriquedu Sud ou de l'Inde et constitue
un élémenttotalement isolé dans lafaune coléoptérologique.
On peut essayer de dater la mise en place de ces divers déments. En dépit, de
nombreuses controverses, il parait
maintenant
probable
que
la
séparation entre
Madagascar et l'Afrique ait été initiée au Jurassique moyen (RABINOWITZ et al. , 1983)
mais que desconnexionsaientexisté
encore au Crétacé supérieur(Sénonien)selon
TAQUET(1982). Tout contact aurait définitivement cessé à partir du Miocène idérieur
(FORSTER,1975).
Les Hexodon et les Belohinidés appartiennentà un fonds de faune très ancien dont
la mise en place se situe, sans doute, avant la première fracture du bloc gondwanien,
lorsque l'Afrique et Madagascar étaientencore unis.
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BIOGEOGRAPHIE DE LA FAUNE DU SUD JMALGACHE
239
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La mise en place de Neonznematium et de Chopardenzpusa est sans doute plus
tardive, datant debienaprèslaséparation
de l'Afrique et deMadagascar. Les deux
formes étant aptères, leurprésence suggère qu'àune époque relativementreculée,la
traversée du Canal de Mozambique devait être relativement facile. Ce passage a dû se
faire à une époque xérothermique et lorsque Madagascar possédait déjà une faune de
Vertébrés terrestres de grande taille, à moins de penser que les Neomnematium, malgré
leur adaptation morphologique très poussée à la fabrication et au roulage de pilules
stercorales,pouvaient,cornmeles
Pachysuma duNamibactuelutiliser,
pour la
nourriture de leurs larves et pour leurpropre alimentation des éléments d'origine végétale
et se passer d'excréments volumineux.
I
Fig. 3. Répartition,desespèces du genre Oplurus (Iguanidés).
Enfin, la présence de Scarabaeus et de Glaresis implique une nouvelle possibilité
de passage relativement facileentre l'Afrique et Madagascar, à une époque plus récente,
maisaussi xérotherme caron ne pourrait pas,sanscela,expliquerlalocalisation
du
Scarabaeus dans le seul domaine du Sud, alors qu'un autre Scarabée, appartenant à un
genre voisin mais distinct,se trouve dans l'Ouest malgache.
La datation de l'arrivéedes Vertébrés dans le Sudmalgache reste largement
hypothétique. LANG (1991) évoque l'implantation des Gerrhosauridés lorsde
la
connexion du Crétacé supérieur. Les Iguanidésauraientpus'implanter
à lamême
époque, vers -70 MA, lorsqu'existaient encore des contacts entre Madagascar,
l'Antarctide, l'Australie et l'Afrique (PAULIAN, 1975 ; RAVEN, 1979). Par contre, il est
240
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Ch.P.BLANC & R.PAULIAN
clair que les Lygodactyles, pour des raisons d'anatomie nerveuse, sont beaucoup plus
récents mais leur arboricolie constituant une adaptation
à un transport par radeau flottant
rend leur arrivée en provenance d'Afrique indépendante toute
de connexion.
Chez
les
Amphibiens
Microhylidés,
l'archsiisme
des
Scaphiophrynnés rend
plausible leur présence à Madagascar dans les stades initiaux de l'ouverture du canal de
Mozambique, sans doute au début du Crétacé, avant l'arrivée des Bufonidéssur les côtes
orientales du continent africain (E~LOMMERS-SCHLOSSER
& BLANC,1993). De même,
dans le genre Tomopterna (Ranidés), les espèces asiatiques et malgache sont nettement
plus primitives que les formes africaines (CLARKE,198 1) et sa mise en place pourrait
aussi être ancienne.
Fig. 4. Répartition des deux espèces du genre Tracheloptychus et de deux espèces méridionales
du genreZonosaums (Gerrhosauridésj.
CONCLUSIONS
Il ressort de notre analyse que l'originalitéde la faune dans le croissant Sud-Ouest
de Madagascar est à la foisd'ordre écologique et biogéographique.
Les contraintes climatiques
impliquent
des
aptitudes morphologiques,
physiologiques et/ou éthologiques qui rendent compte partiellement
de l'inégale faiblesse
de ladiversitéspécifiqueselonlestaxons,
que nousavons constatée. Une autre
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BIOGEOGRAPI-IE DE
LA
FAUNE
DU
SUD MALGACHE
24 1
conséquence écologique concommitanteest induite par la réduction de la biodiversité le
long des chahes trophiques. Ainsi,des groupes entiers sont exclus par suite de la
composition floristique dans le Sud malgache. Il en résulte que les insuffisances de nos
connaissances actuelles ne concernent pas que les inventaires faunistiques. Mais il est
regrettable qu’aucunécosystèmen’aitfaitl’objetd’une
étude approfondie de ses
composantes et de leurs interrelations.
Enfin, la pauvreté spécifique est aussi d’ordre biogéographique. Une originalitédu
domaine
méridional
est
de
présenter,
de
façon
exacerbée,
avec
des modalités
particulières
parfois,
caractéristiques
les
zoogéographiques
fondamentales
de
Madagascar (PAULIAN, 1961).
Nous avons vu que les taxons anciens ou endémiques de rang élevé, familial ou
subfamilial, y sont nombreux eu égard à la faible superficie relative de ce domaine. Le
Sud a joué pour certains d’entre eux .le rôle d’une région originale qui a favorisé la
différenciation spécifique ou subspécifique. Nous en avons vu de nombreux exemples
dans les groupes les plus variés. Maisendépit de ladiversité de sessols et deses
groupements végétaux,lenombred’espècespar
genre reste faible. Le .Sud n’apas
produit les radiations adaptatives foisonnantes que l’on observe dans les forêts denses
humides de l’Est. Il ne renferme, par exemple,qu’uneseuleespècedesgenres
Mantichcfylus et Boophis qui en comptent respectivement 50 et ‘35 dans l’île’ toutes
endémiques.
Toutefois, les espècesméridionales sont souventnettementindividualiséespar
rapport à celles qui se sontdifférenciéesdans les autres régionsdel’île.L’analyse
biogéographique de diverses familles qui se sont diversifiées à partir du Sud corrobore
l’originalité de ce domaine (BLANC, 1977, 1983 ;LANG, 1990 ;DECHAMBRE,
1986).
Les affinités des taxons à distribution limitée au Sud malgache s’établissent avec
l’Afrique de l’Est ou du Sud. Les affinités orientales ne s’observentque dans le domaine
Est de Madagascar.
Enfin, pour conclure, nous formons le voeu que dans le Sud-Ouest malgache des
études de terrain puissent s’orienter vers l’analyse exhaustive de la biodynamique de
quelques écosystèmes dans dessites encore bien conservés.
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zyxw
zyx
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Tableau 1 : Oiseaux terrestres à distribution restreinte au Sud et à l'Ouest.
Sud
Ouest
Gruiformes
Mésornithidés
h4onias benschi
+
Charadriiformes
Charadriidés
Charadrius thoracicus
+
+
Columbiformes
Columbidés
Pterocles personatus
+
Cuculiformes
Cuculidés
Coua gigas
Coua cursor
Coua rujiceps
Coua verreauxi
+
+
+
+
+
Coraciiformes
Brachyptéraciidés
Uratelornis chitnaera
+
Passériformes
Turdidés
Sylvidés
Pseudocossyphus imerinus
Thatnnornis
chloropetoides
Newfonia archboldi
Xenopirostris
xenopirostris
Ploceus sakalava
+
Vangidés
Plocéidés
+
4-
+
+
+
+
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244
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Ch.P. BLANC & R.PAULIAN
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Tableau II : Principaux Reptilesà distribution restreinte au
Sud malgache.
CHELONIENS
Geochelone radiata
Pyxis a. arachnoïdes et P. a. oblonga
SQUAMATES
Lacertiliens
Caméléontidés
FurciJer antimena
F. tuzetae
F. belalandaensis
Iguanidés
Oplurusfierinensis
Gekkonidés
Paragehyra petiti
Lygodactylus decaryi
Phelsuma breviceps
P. ntodesta
Gerrhosauridés
Tracheloptychuspetersi
Zonosaurus quadrilineatus
Z. trilineatus
Scincidés
Voeltzkowiapetiti
V: lineata
V: fierinensis
Ophidiens
Colubridés
Madagascarophis ocellatus
Lioheterodon geayi
Heteroliodon occipitalis
Liophidium trilineatum
L. apperti
L. chabaudi
Liopholidophis grandidieri
Langaha pseudoalluaudi
'..
Tableau III : Amphibiens présents dansle Sud malgache.
Mïcrohylidés
- Scaphiophryninés
Scaphiophryne calcarata
S. brevis
- Dyscophinés
Dyscophus insularis
Ranidés
Tomopterna labrosa
Ptychadena mascareniensis:
Mantellidés
Mantidactylus granulatus
Rhacophoridés
Boophis tephraeomystax
Sud + tout l'Ouest.
Sud + la partie méridionale de l'Ouest
et
des Hautes-Terres.
Sud + tout l'Ouest+ Marojezy.
Sud + tout l'Ouest+ Hautes-Terres.
toute l'île.
Sud + tout l'Ouest + Sambirano.
toutes les régions côtières.
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :245-258
THE USE OF PHYLOGENY FOR RECONSTRUCTING LEMSJRIFORM
BIOGEOGRAPEW‘
Anne D. YODER
Dept. of Ce11 and Molecular Biology Northwestern University Medical Sehool 303 E. Chicago Ave.
Chicago, IL 60611-3008, U.S.A. email: ayoder@worms.cmsbio.nwu.edu
t
ABSTRACT.- TheMalagasyprimates(InfiaorderLemuriformes)
are ahighlydiversetaxonomic
assemblage whose phylogenetic aftïnities have been the subject of extended debate. There have been ’ .
nwnerous proposals to suggest that the lemuriforms are not monophyletic and that there have been
multiple migrationsof primates between Madagascar and other land masses during primate evolutionary
history. The phylogenetic analysis of a comprehensive morphological data and
set DNA sequences from
thecompletemitochondrialcytochrome
b genesuggestsotherwise,however.Thesedata,whether
analyzed separately or together, give supportthetohypothesis that the Malagasy primates, includingthe
familyCheirogaleidae and the genus Daubentonia, are monophyletic. A distanceanalysis of the
cytochrome b data further suggests that lemurs arrived on Madagascar and began to divers@ by the
earlyEocene.Currentspeciesdistributionsandphylogeneticbranchingpatternsindicate
that the
lemuriform stem lineage originated
on Afrca and probably traveled to Madagascar via rafting.
KEY-W0RDS.- Primates, Strepsirrhini, Phylogeny, Evolutionary rates, Biogeography
RESUME.- LesPrimatesmalgaches(Lémuriformes)représentent
un assemblagetaxonomique
extrêmement diverse .dont les aiTinités phylogénétiques ont le
étésujet de larges débats. L’idée qu’ils ne
représentait pas une lignée monophylétique et qu’il y a eu de nombreuses migrations de Primates entre
Madagascar et d’autres continents pendant l’histoire de leur évolution a souvent été avancée. L’analyse
phylogénétique des données morphologiques détaillées et des séquences de
ADN provenant du gène
mitochondrial b contredit cependant ces hypothèses. Qu’elles soient analysées séparement
ou ensemble,
ces données soutiennent l’idée que les Primates malgaches y compris
la famille des Cheirogaleidaeet le
genre Daubentonia, sont monophylètiques. L’analyse des données du cytochrome b suggère davantage
que les Lémuriens sont arrivés
à Madagascar et ont commencé
à se diversifierau début de 1’Eocène. Les
distributions actuelles des espèces
et les modèles phylogénétiques indiquent que
la souche des Lémuriens
a son origine en Afrique
et a probablement atteint Madagascar
par radeaux.
MOTS-CLES.- Primates, Strepsirrhini, Phylogénie, Taux évolutif$ Biogéographie
zyxwv
zyxwvutsrq
INTRODUCTION
In the absence of a fossil record, phylogenetic analysis offersone of the few tools
for reconstructing paleobiogeographic
events
fora
given group of
organisms.
Phylogenies can be mapped ont0 current species distributions with the expectation that
the geographic placement of the ancestral node w
ill in fact correspond to the actual
location of taxonomic origins.Thisinformationcanin
turn indicate the probable
direction of ancestral migrations, andifconsideredin
the light of paleocontinental
In: W.R. LOURENçO (Bd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
246
zyxwvu
A. D. YODER
configurations,mayalsoindicate
routes andmodes of migration.Finally,molecular
phylogenetic data can sometimes be employed to estimate the timing of a hypothesized
migration. If thegene or genetic region that was employedfor phylogeny reconstruction
is shown to have evolved under a molecular clock model, those data. can be analyzed
with distance methods to establish relative times of divergence within the clade, and if
calibrated with a reliable fossil divergence date, fùrther employed to hypothesize actual
dates of divergence.
The Malagasy lemurs,for whom there is no fossil record,are perfect candidatesfor
such an analysis. They comprise a
total of about 32 species fùrther classified into 14
genera and 5 families,d unique to Madagascar. These primates display an extraordinary
array of morphologies, behaviors and lifestyles,
thus making them a fascinating groupfor
study in a variety of scientific fields. Most especially, they have offered a significant
challenge for phylogenetic systematists. In the 1 9 7 0 ' ~a~series of papers was published
that questioned the phylogeneticunity of the Malagasyprimatelineage (CARWL,
1975; CHAIUES-DOMINIQUE& MARTIN, 1970; SCHWARTZ etal., 1978; SZALAY &
& SCHWARTZ, 1974). These papers were primarily concerned
KATZ, 1973; TATTERSALL
with the position of the mouse and dwarf' lemur group (family Cheirogaleidae) and its
relationship to the Afro-Asiangalagosandlorises(infraorderLorisiformes).Because
cheirogaleidsandlorisiformssharecertaincharacteristics
of carotidcirculation and
related cranial morphologythat are unique within living andknown fossil primates, a few
authorities concluded that these two groups form a clade that excludes the remaining
Malagasy primates (hereafter referred to as the << lorisiform hypothesis D).There is little
doubt that the lorisiforms are the closest relatives ofthe Malagasy lemuriforms, and that
the two groups together form the suborderStrepsirrhini (i.e., the tooth-combed
primates),but the idea that lorisiformsandcheirogaleids
share arelationship that
excludes other lemurs was a radical departure fiom traditional thinking.The phylogenetic
positionof the aye-aye (Daubentoniarnadagascariensis) hasalsobeenconsidered
problematic. Its bizarre morphology and unusual ecological specializations have made
phylogenetic placement within the Strepsirrhini very difficult and consequently there are
several mutually-exclusive, morphology-based hypothesesthat have been proposedin the
literature. Various authors have considered the aye-aye to be either a specialized indriid
(SCHWARTZ & TATTERSALL,1985;TATTERSALL
& SCHWARTZ, 1974), the monotypic
sister group to al1 remainingstrepsirrhines (GROVES, 1989), or as an essentially
indeterminate t a o n with respect to otherprimates ( O m m , 1981).Conversely,
molecularphylogenetichypotheseshavebeennearlyunanimousinfindingthat
the
Malagasy primates are monophyletic (BONNER et al., 1980; DENE et al., 1976a; DENEet
al., 1976b; KOOPetal., 1989; PORTER^^^^., 1995).
The phylogenetic confusion has therefore made it difficult to arrive at a realistic
biogeographic modelto explain the presence of primates on Madagascar. If theMalagasy
lemurs are indeed paraphyletic(as entailed by the lorisiform hypothesis)or diphyletic (as
entailed by two of the aye-aye hypotheses) then multiple migrations between Madagascar
and one of the continental land masses must be assumed. In the case of the lorisiform
hypothesis, these migrationsrnighthaveoccurredin
opposite directions (CARTMILL,
1975; SZALAY & KATZ, 1973). If, however, the Malagasy primates are monophyletic,
only one migration and colonization need be invoked
(CHARL,ES-DOMINIQUE& MARTIN,
1970).
In an effort to resolve these phylogenetic q d .biogeographic issues, 1 have spent
the past several years analyzing both the morphology and select regions of the genome
for a large sample of strepsirrhine taxa (YODER, 1992; YODER, 1994; YODERet al.,
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PHYLOGENY AND LEMURlFORM BIQGEOGRAPHY
247
submitted-a;
YODER
et al., submitted-b).
These
studies
have
yielded
robust
a
phylogenetichypothesis
that, in addition to its agreement with other molecular
phylogenetic studies, provides a parsimonious mode1 of lemur origins. There appears to
be a remarkable concordance of molecular, morphological, and biogeographic evidence,
al1 bearing on the question of Malagasy lemur origins.
MATERIALS AND METHODS
Morphological characters for phylogenetic analysiswere based on the examination
of the dentition and the cranial and postcranial anatomy of lemuriforms and lorisiforms;
these characters were combined with otherputativelyinformativemorphological
characters gleaned fiom the literature, including those which have been identified as
supporting a cheirogaleid-lorisiform clade (YODER, 1994). This character set was also
combined with non-overlapping morphological and behavioral characters fiom another
comprehensive study of strepsirrhine phylogeny (EAGLEN,1980). The resulting data set
of 125 characters was analyzed both separately and in combination with DNA sequence
data fiom the complete mitochondrial cytochrome b gene (YODERet al., submitted-a).
The DNA sequence characters were thoroughly analyzed for the effects of saturation in
an effort to identifjl those characters that aremostreliable for phylogeneticanalysis
(YODERet aZ., submitted-b). Maximum parsimony(SWOFFORD,1993) was employed in
phylogeny estimates of the morphological, molecular, and combined morphological and
molecular data sets. The bootstrap (FELSENSTEIN,
1985; SANDERSON,
1989;
SANDERSON,1995) was used to compare the relative strengths of the phylogenetic
hypotheses. The molecular data were fùrtheranalyzedwithdistanceandmaximum
likelihood algorithms (FELSENSTEIN, 1993). Detailed explanations of character scoring,
outgroup comparisons, and analysis are described elsewhere (YODER, 1994; YODERet
al., submitted-a; YODERet al. , submitted-b).
The cytochromeb sequences were also usedto test for the presence of a molecular
clock in order to estimate relative divergence times within the strepsirrhine radiation
(YODERet al., submitted-a). A maximum likelihood correction (FELSENSTEIN, 198 1),
which takes into account the effects of differential transitiodtransversion ratios and
empiricalbase fiequencies, was employed to correct for multiple substitutions in the
estimation of exhaustivepainviseintertaxonomicdistances
(the Dnadistoption in
PHYLIP). A least-squares algorithm (the Fitch
option in PHYLP) was then employed to
estimate the sequence of branchingeventswithin the primates. Branch lengths were
compared to establish relative rates of DNA evolution within the Strepsirrhini for the
cytochrome b gene. This3-stepanalysiswasconducted
for the complete data set,
including al1 three codon positions, and for an abbreviated data set that contained only
third position sites.
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248
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A. D. YODER
RESULTS AND DISCUSSION
PHYLOGENETIC PATTERN
’
Onephylogeneticresultisuniversal
to al1 analyses: the Malagasyprimates are
shown to bemonophyletic. The strength of the results as measured by bootstrapping and
the internal branching order of the clade vary with the data set, however. When the
molecular data set is analyzed independently, the tree shows that both the aye-aye and
the cheirogaleids belong within a Malagasy primate clade and that the first cladogenic
event marks the separation of the aye-aye from al1 remaining lemuriforms (Fig. la). The
bootstrap value that supports the Malagasy primate node is very low, however, at less
than 50%. The morphological tree also confirms Malagasyprimatemonophyly
but
indicates that thefirst Split was between the cheirogaleids andal1 other lemuriforms (Fig.
lb). The bootstrap value for the Malagasy primate node is again low at 57%. Thus, even
though both trees indicate Malagasy primate monophyly, the bootstrap support appears
unacceptably low. The result is morecomplex than this descriptionwould suggest,
however. For the morphological data, one of the highest bootstrap values on the tree is
the 86% that supports the aye-aye’s placement with al1 non-cheirogaleid lemuriforms. It
seemsthen that morphological support for the aye-aye’spositionwithinaMalagasy
primate clade is significantly greater than it is for the cheirogaleids. The converse is true
for the molecular data set. Whereas the support for the aye-aye’s position is low, the
node that associates the cheirogaleids with al1 other Malagasy primates is supported by a
bootstrap of 96%. Clearly, althoughboth data sets contain phylogenetic signalto indicate
Malagasy primate monophyly, the relative support for the aye-aye’s placement and the
placement of cheirogaleids differs significantly between
the’datasets.
When the morphological and molecular data sets are combined in a single equalweighting analysis, a synergistic interaction of the characters is evident. Although the
topology of the combined tree (Fig. lc) is almost identical to the molecular tree Fig.
la), bootstrap values for various clades have changed significantly. Most notably, the
value supporting the Malagasy primate node has risen to 70%, indicating that there is
strong relative and absolute support (HILLIS & BULL,1993) for the inclusion of both the
aye-aye and the cheirogaleids in a lemuriform clade. Thus, despitethe fact that previous
morphological studies concluded that Malagasy primates were either di- or paraphyletic,
thisstudyfinds
that morphologicalcharacterscanactuallyincreaseconfidence
in
Malagasy primate monophyly. Furthermore, the phylogenetic result is compatible with
several other molecular (BONNER et al., 1980; DENEet al., 1976a; DENEet al., 1976b;
KOOP et al., 1989; PORTERet al., 1995)andkaryological
(DUTRILLAUX, 1988;
RUMPLER
et al., 1988) studies for which a comprehensive sample of strepsirrhines was
examined, and with a recent synthetic view(MARTIN, 1990). Thus, given the strength of
the combinedmorphologicaland DNA sequenceresults from thisstudy,and
their
congruence with other genetic studies, the conclusion of Malagasy primate monophyly
seems compelling indeed.
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PHYLOGENY AND LEMURIFORM BIOGEOGWHY
249
RATES AND DATES
According to both the complete and the third-positions-only data sets, a molecular
clock appearsto have been in effect for cytochrome b in the strepsirrhines. In thecase of
the complete data set, for whichmany of the charactershaveevolvedunderstrong
selectionpressures, there isamarkeddifferentialinevolutionary
rates between the
anthropoid and strepsirrhine lineages. Whereas the anthropoid lineage has evolved at an
average rate of .257 changes per site per lineage, the strepsirhines have evolved much
more slowly at an average o f . 169 changes per site per lineage. Despite this discrepancy
between the two lineages, the strepsirrhines have clearly evolved under <<a local clock ))
mode1 (BAILEY et al., 1991) as revealed by the per cent standard deviation of individual
rates within that clade (9.2%). The third-positions-only data set, in which mutations are
byand large neutral, does not showasignificantdiscrepancyinevolutionary
rates
between anthropoids and strepsirrhines. Indeed, the rates of substitution are virtually
identical, with anthropoids evolving at anaverage rate of 1.71 changes per siteper
lineage and strepsirrhines evolving at a rate of 1.70 changes per site per lineage.As
before, the evolutionary rates within the strepsirhine lineageare nearly uniform (per cent
standard deviationof 5.0).
These results therefore offer the opportunity for acomparison
of relative
internodal branch lengths within the strepsirrhine clade, which should
then correspond to
relative divergence times. This is accomplishedby measuring a particular branch length
and thendetermining its percentage of the total length,from the basal node to the
average of the terminal taxa (Fig. 3). For both the complete and the third-position-only
data sets, the length of the branch that separates the ancestral strepsirrhine node (node
B) from the ancestral primate node (node A) is only a small
fraction of the averaged total
distance ofthe strepsirrhine taxa from the ancestralprimate node (2.5%and 1.7%
respectively). The surprising brevity of this branch caninterpreted
be
in one of two ways.
First, it is possible
that because of the rapid pace of mitochondrial DNA evolution,
cytochrome b has accumulated so many mutations that the entire gene is saturated by
multiple hits, to a point beyond the power of distance algorithmsto correct for them. In
other words, the short branch could be an artifact. Alternatively, the short branch may
reflect a relatively veryshort time interval that elapsed between the time that the primate
ancestor evolved andthe time that the strepsirrhine ancestor evolved. There are two lines
of evidence to suggest that the latter explanation is in fact accurate. First, the branching
topology of the distance tree is in perfect agreement with the maximum parsimony tree
and with the tree derived with a maximum likelihood algorithm and second, a detailed
analysis of patterns of character change relative to phylogenetic distance indicates that
cytochrome b is stillinformative at the level of strepsirrhine/anthropoid divergence
(YODERet al., submitted-b).
One potential problem with this analysis isthat the internodal distances separating
the primates from the various eutherian outgroups are also very short (not shown), again
suggesting that perhaps the short internodes are artifactual rather than informative. In
thislight,itmakes
sense to compare the cytochrome b results to those from other
molecular studies of the eutherianradiation. There havebeennumerousmolecular
studies that have tried to unravel the branching order of the major eutherian lineages but
have either failed to do so or have produced conflicting hypotheses (for reviews, see
BENTON,1988; &WIN
& WILSON, 1993; NOVACEK, 1992).The molecular data as well
as morphologicalandpaleontologicalevidence therefore seem to support SIMPSON'S
view (1978) that these lineages diverged and radiated so rapidly that reconstruction of
250
zyxwvutsrq
zyxwvu
zyxwvuts
A. D. YODER
the precisephylogenetic pattern wouldproveextremelydifficult.
The results of the
cytochrome b analysis are therefore perfectly compatible with thisnow widely-held view,
again suggestingthat theshort internodes are real rather than artifactual.
96
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M.coquereli
79
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-Propithecus
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1O0
-Propithecus
1 Daubentonia 1
G.crassicaud.
N.coucang
zyxwvut
C) Combined Tree
Fig. 1. Phylogenetic hypotheses of strepsirrhine relationships based on (A) DNA sequences from
the complete cytochrome b gene with transversions weighted 10 times more than
transitions; (B) 125 morphologicaland behavioral characters;(C)equal
weighting of
combined cytochrome b and morphological data sets. Problematic taxa, Cheirogaleidae
(the mouse and dwarf lemurs) and Daubentonia (the aye-aye), are highlighted in gray.
Numbers represent bootstrap values;NC (no confidence) is placed on nodes with bootstrap
values 5 50%. Figures adapted fromYoder (submitted-a)
zyxwvu
zyxw
zyx
PHYLOGENY AND LEMURIFORM BIOGEOGRAPHY
25 1
Assuming that the relative brarich lengths correspond to the actual duration of
internodal separation, we would like to use this information to recover the geological
dates of phylogenetic divergences. This requires calibration of
the treewith a geological
date, usually estimatedfrom the first appearanceof a known fossil taxon associated with
the phylogenetic tree in question. Unfortunately, such calibration is problematic for at
least three reasons:First,itisoften
true that fossilshave not beenrecovered for a
particular group; second, if fossils have been recovered they
may in fact be mis-identified
or their affinities incorrectly assigned (e.g.,the initial association of the plesiadapiforms
et al., 1992); and third, due to the effects of sampling error, the
with the primates, UY
first knownappearance of a taxon in the fossilrecordwillusuallybeasigmfïcant
underestimate of actual first appearance. Nonetheless,if actual geologicaldates are to be
hypothesized, the clock must be calibrated by some means or another, regardless of the
possibleinaccuracies. The mostimportant step inpresenting this type of temporal
hypothesis is that the assumptions and the ramifications of the assumptions be clearly
stated.
In thestrepsirrhine case, numerous assumptions must be made
before the clock can
be calibrated. The strepsirrhine fossilrecord is very poor, with mostof the known fossils
post-dating the Split between galagos and true lorises (MACPHEE & JACOBS,1986).
Consequently, the bestsolutionwould be to calibrate the clock at the level of the
ancestral primate, but again, due to a paucity of appropriate fossils, the precise date is
highly controversial. In fact, the range of dates that has been propoundedpresents a span
of nearly 20 million years; whereas NIARTIN (1993) argues for a divergence time of 80
mya, GINGERICH& UHEN (1994) suggest a time of 63 mya. Nternatively, absolute rates
of nucleotide change have beenproposed for cytochrome b, third position transversions.
But again, the range of proposed rates is too large to be of particular use. In a study of
large-bodiedartiodactyls, &WIN et al. (1991)calculateda rate of 0.5% changeper
million years. A study of murid rodents (SMITH& PATTON,
1993), however, yielded 'an
estimate of 1.7%' changepermillionyears.
The more than three-fold discrepancy in
hypothesized rates undoubtedly relates to an actual rate discrepancy, but it is probably
also confoundedby the vagaries of the fossil record and the fossil dates that were chosen
to calibrate the twodifferent studies.
It, followsfrom the previousdiscussion that there isnodefinitivemeans
for
calibrating the strepsirrhine, cytochromeb clock. The safestoption therefore is to accept
the most conservative (i.e., most recent) estimate of primate origins and calibrate the
clock accordingly, keeping inmind that the distance analysis provides an estimate of
rebtive times of divergence that are subject to kture modification in response to new
paleontological discoveries. Even using the most recent hypothesis of primate originsat
63 mya, a surprisingly ancient estimate of either 61 mya (with al1 codon positions) or 62
rnya (with third positions only) is calculatedfor strepsirrhine origins. Thus, accordingto
eitheranalysis of cytochrome h sequences, the tooth-combedprimatesoriginated
sometime in the middle Paleocene.
zyxwvu
zyxw
zyxwv
THE MALAGASY PRIMATE RADIATION
The two data sets are also in agreement with regard to the timing of Malagasy
primateorigins. The analysis of the complete data sets indicates that the Malagasy
primatesbegan to diverse by 53 myawhereas the analysis of third positionsites
indicatesa date of approximately 55 mya. The analysis of evolutionarily-constrained
252
zyxwvutsrq
zyxwvu
zyxw
zy
zy
-;
zyxwvu
A. D. YODER
zyxw
zy
sequences (the first and second position sites within the complete data set) is therefore
concordant with the analysis of sequences that are more likely to reflect the neutral rate
of evolution .in cytochromeb (the third position sites). Thus, lemurs arriveon the island
of Madagascar by earliest Eocene which suggests that they began their radiation before
or contemporaneous with the radiation of the adapiform primates in Europe and North
America. Such a view is compatible with the hypothesis that the adapid lineage evolved
inparallelwith,
rather thanancestral to, the evolutionofextantprimatelineages
(NIARTIN, 1993).
1.7 2.5% OFTOTAL
STREPSIRRHINE
DISTANCE
=
œ
\
I
B
'A
I
1
E.f.rufus
E.f.collaris
H.griseus
L.catta
V.v.rubra
M.murinus
M.coquereli
C.major
P.tattersalli
Daubentonia
L.tardigradus
Nxoucang
G..crassicaudatus
S.sciereus
H. sapiens
Fig. 2. Schematic illustration of distance analysis of complete cytochrome b data set. Branches
are drawn to approximate relative branch lengths. Lengths are measured in the horizontal
plane only. Node A is ancestral primate node; node B is ancestral strepsirrhine node. See
text for furtherdiscussion of branch length significance.
BIOGEOGRAPHIC
IMPLICATIONS
Lemuriforms are the only primates to inhabit the island of Madagascar, making it
unlikely that the primateclade as awholeoriginated
there. Thus, the lemuriform
predecessor must have come from somewhere else; the question is, where? To answer
this question, it is necessary to determine (or at least hypothesize) the geographic origins
of the ancestral strepsirrhine.As previously mentioned, the fossil record has beenof little
use for this purpose, nor do comparisons outside of the Strepsirrhini offer much insight.
Haplorhineprimates (the living sister group of the strepsirrhines)arefoundin
both
zyxwvu
zyx
zyxwvut
zy
zy
PHnOGENY AND LEMURIFORM
BIOGEOGRAPHY
253
Africa and Asia and there is active detiateon which of these continents the primate order
was likely to have originated ( B E m et al., 1994; GINGERICH,
1990). Consequently, an
.examination of the phylogeny and geographic distribution of living strepsirrhines (with
attention to the distribution and age of fossil taxa where possible) is the best and only
method for determining the geographic origin ofthe ancestral strepsirrhine.
zyxwvutsrq
zyxwvutsrqp
Fig. 3. (AL) Backbone of combined phylogeny superimposed on current taxonomic distributions.
The ancestral strepsirrhinenode (solid circle) is located on African continent to minimize
intercontinental migrations of putativeancestralpopulations.Afiicanlorisinesare
represented by dashed line because they are not included in combined analysis.The
illustrated branchingsequence of Afiican lorisinesis supported by morphological evidence
(YODER, 1989,1984)
indicating thatthe lorisinesare monophyletic. (B) Phylogeny
mapped on to current taxonomic distributions as in 3A, but ancestral strepsirrhine node
(solid circle) is forced on to Asia. This mapping requires at least three intercontinental
migrations of putative ancestral populations.
254
zyxwvutsrqp
zyxwvu
YODER
A. D.
Figure 3a is a schematic illustration of the backbone of the combined parsimony
tree superimposed on current speciesdistributions,drawn
to minimize the inferred
number of migrations fiom one land mass to another. Thus, because both lorisines and
galagines are found in Mica, but not in Asia, the root of the strepsirrhine clade falls in
Afi-ica. According to this scenario, the initial split between the lemuriform and lorisiform
stem lineages occurred in Afi-ica, followed by a West to east migration of a lemuriform
progenitor to Madagascar. The lorisiform lineage split into its component galagine and
lorisine lineages in Afi-ica, with one lorisine lineage migrating north, out of Mica, into
Asia. Once in Asia, this lineage split
into the genera Nycticebus (now found in South east
Asia) andLoris (now found in India and Sri Lanka).
Alternatively, if strepsirrhines are shown to have originated in Asia (Fig. 3b),
at
least three intercontinentalmigrations(perhapsfour,
if as morphologicalevidence
suggests (YODER,1989, 1994), the Mican lorisines are two independent lineages off of
the lorisine stem) and at least two lineage extinctions (galagos and lemurs in Asia) are
required to explain current species distributions. Moreover, it is hard to imagine that a
primordial lemur could have survivedthe extraordinary voyage from Asia
to Madagascar
under any circumstances. Although it has been suggested
that India might have served as
the source of primatecolonizers to Madagascar, it seemsunlikelygivenaccepted
paleocontinental reconstructions (SMITH et al.,1994). Madagascar andIndiawere
similarly isolated fiom other land masses for at least 40 million years before even the
most ancient estimate (e.g., 80 mya) of primate origins. Thus, the weight of both the
neontological and paleontological evidence falls in support of Afiican origins for the
Strepsirrhini.
zyxw
zyxwv
zyxwvu
'
THE ANCESTRAL LEMUR
Thepreviousanalyses
have demonstratedthat the diverseprimatefaunaof
Madagascarisalmostcertainly
the product ofasinglecolonization
of an ancestral
primate that arrived from M c a , probablyduring or before the early Eocene. It is
certain, however, that there was no land bridge or other terrestrial means for such a
migration at this time or within the previous tens of millions of years. Thus the question
persists: How did lemurs manage to cross the formidable water barrier that we now
know as the Mozambique Channel? The only imaginable answer to this question is the
same one that has been proposed for decades: lemurs, as well as many other terrestrial
Malagasy animals, must have arrived via rafting on tanglesof vegetation. The lemurs are
thus the products of a classic Simpsonian<< sweepstakes )) migration.
The size and lifestyle of the ancestral lemur must have playedan important role in
its ability to withstand such a journey, but again, due to the lack of strepsirrhine fossils,
there is no concrete evidence of how this animal lookedor behaved. A comparisonof the
extantandrecently-extinctlemursofferslittle
to go on either. Because of their
tremendous variation in size, behavior, and ecology, it is difficultto formulate an idea of
the likelyprimitivecondition.Phylogeneticanalysiscanhelp
to reconstruct this
information. Whenwe examine the sister group of the Malagasy primates,the Afro/Asian
lorisiforms, the notable similarities between the two clades are between the dwarf and
mouse
lemurs
and
the lorisiforms. The members of both groups are small,
insectivorous/omnivorous,nocturnal, and have unusually low metabolic rates. In fact, as
discussed earlier in this paper, these and other similarities are so striking that several
authorities concludedthat the cheirogaleids and lorisiformsform a clade that excludes al1
zyxwvu
zy
zyxwv
zyxwv
PHYLOGENY AND LEMURIFORM
BIOGEOGRAPHY
255
other Malagasy primates. The now ovenvhelming evidence fiom various regions of the
genome, as well as from morphology, indicates that this cannot
be the case, however.
This leaves only two possibilities: the similarities are either elaborate convergences or
they are the remnants of an ancestral strepsirrhine condition (CHARLES-DOMINIQUE&
MARTIN, 1970). The criterion of parsimony clearly favors the latter interpretation. It is
therefore likely that the earliest strepsirrhines,as well as the ancestral Malagasy primate,
were small,
nocturnal,
insectivorous/omnivorous, active arboreal primates
with
hypometabolic rates. Suchananimal, it seems,would be ideallysuited to survivean
ocean voyage on even a moderate-sized raftof tangled vegetation or perhaps within the
confines of a rotten tree.
It isreassuring to note that severalotherpaperspresented
at thissymposium,
either directly or indirectly, favor the hypothesis that fauna reached Madagascar fiom
Afi-ica via rafting. WARRENand CROMPTON
(this volume), based on their analysis of the
metabolic demands of locomotion, concluded that the ancestral lemuriform must have
possessed a depressed metabolism and was therefore << preadapted for surviving rafting
across the Mozambique ChannelD. RACEY and STEPHENSON
(this volume) also observed
patterns of distinct hypometabolism, but inthe tenrecs ratherthan the lemurs. Thus, there
is evidence that the ability to exhibit torpor might have been characteristic of another
group of founding Madagascar mammals. Finally, FISHER (this volume) concluded that
the nesting characteristics of certain of the ants of Madagascar, as well as those that are
notably absent, are compatible with the hypothesis that ants first arrived via rafting. It
seems then that this symposium has served its fùnction well.
It has brought together
information and specialists fiom diverse fields of biology and has helped
to create a
syntheticview of the mechanisms bywhichfaunamighthave
made the seemingly
unlikely trip fiom Africa to Madagascar.
ACKNOWLEDGMENTS
This work would not have been possible without the advice and support of Drs.
Matt Cartmill, Maryellen Ruvolo, Kathleen Smith, and Rytas Vilgalys. The project was
fùnded by NSF grants BNS-9002112 and DEB-93033 13 and
by grants fi-om the Leakey
to thank the symposiumorganizer, Dr. Wilson R.
Foundation. 1 wouldalsolike
Lourenço, for bringingtogether a diversegroup of biologistsWho are nonetheless unified
in their interest in and concernfor Madagascar’s past, present andfuture.
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Ruth D. WARREN & Robin H. CROMPTON
Deutsches Primatenzentrum,Kellnemeg 4, 0-37077 Gottingen, GERMANY
Deparbnent of Human Anatomyand Ce11 Biology
Liverpool L69 3BX, UNITED KINGDOM
-
The University of Liverpool, PO Box 147,
ABSTRACT.- The separation of Madagascar from the African mainlandis generally thought to have
substantially predated the earliest known euprimates in Africa and the northern continents. There now
seems little alternative to the implantation of primates on Madagascar by the << sweepstakes B route:
rafting. The width of the Mozambique Channel evenin the late Cretaceous period seems to have been
such that survival of suffiCient founders to establish a viable population requires explanation.
In the
absenceof fossilevidence of Malagay lemursfrom the Eoceneandearlier,
we mustbaseour
reconstruction of the early adaptive radiation on the island from neontology. The radiation of living
strepsirhine primateson Madagascar is distinctly different from those on mainland Africa, andin East
and S.E. Asia. While the Malagasy radiation is more diverse, it curiously appears to lack the small,
saltatory animalivores occupying
the lowest strataof primary forest, whichare found todayin large parts
of&Ca
and S.E. Asia, and which have close resemblance to one of the domininant morphotypes
among the Eocenenorthern-continentprimateradiations.Themostspecializedleapersfoundon
Madagascar are much larger, and at least partially folivorous. Moreover, they include species which
have amongst the lowest metabolic rates among placental mammals. This paradox suggests that low
metabolic rates,and the seasonal torpor whichis present fn many of the mouse and dwarf lemurs, may
havebeenkeyto
the implantation of thelemursonMadagascar.Whether
or not this is so, the
combination of low metabolic rates, and a frugivorouslfolivorous diet with
the hindlimb dominated
locomotion which characterizesthe whole order, has closely constrained
the nature of the radiation, not
only of the living lemurs,
but their relatives among the subfossil lemurs.
KEY W0RDS.- Strepsirhini, Haplorhini, Prosimians,
Lepiletnur, Avahi
RESUME.- Il est généralementacceptéque
la séparationentreMadagascaret
l’&que aurait
substantiellement supprimé les euprimates les plus primitifs d’Afrique et des continents septentrionaux.
Il reste ainsi, peu d’alternatives à l’implantation des primates à Madagascar, sinon par la voie des
radeaux. La largeur ducanal du Mozambique était très importante, même
au Crétacé supérieur, ainsi les
possibiltéesdesurviedesélémentsfondateursmérited’êtreexpliquée.
En raisondel’absencedes
fossiles de Lémuriens malgaches du Eocène, ou plus anciens, nous devons baser la reconstruction de
l’évolutionadaptativeprimitivedans
Yîle, à partir de la néontologie.L’évolutiondesPrimates
Strepsirhine actuels de Madagascar est nettement différente de celle observée pour les primates du
continent afi-icain et de l’Est et S.E. de l’Asie. Bien que l’évolution des éléments malgaches soit plus
diverse elle semble curieusement lacunaire en ce qui concerne
les petits animalovores sauteurs qui
occupent l’étagele plus bas des forêts primaires, et qui sont
à présent trouvés dans des larges régions de
l’Afrique et du S.E. de l’Asie. Ces éléments ont une grande ressemblance avec
un des morphotypes
dominants dans l’évolution des primates de 1’Eocène du Continent septentrional.<< leapers
Les B les plus
spécialisés trouvésà Madagascar sont plus grands et au moins partiellement folivores. De
le groupe
plus,
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
260
zyxwvu
zyxwvu
zyxw
zy
R.D. WARREN & R.H. CROMPTON
comporte des espèces qui ont des taux métaboliques parmi les plus bas retrouvés chez les mammiferes à
placenta. Ce paradoxe peut suggèrer quele faible taux métabolique et la torpeur saisoniere présentée par
plusieurs éléments du groupe, pourrait être la clé de l’implantation des Lémuriens à Madagascar. Que
cettesuggestionsoitvraie
ou non,lacombinaisondu
faible tauxmétaboliqueetd‘unediète
frugivore/folivore avecle type de locomotionqui caractérise l’ordre, aurait certainement contraintle type
d’évolution, non seulement des Lémuriens actuels mais aussi de leurs ancètres subfossiles.
MOTS-CLES.- Strepsirhini, Haplorhini, Prosimians,Lepilemur, Avahi
Whether or not Madagascar broke away fi-omthe pltkican mainland, as traditionally
held, or drifted across fi-om India after that continent had parted with Gondwanaland,as
has been suggested recently(STOREYet al. 1995), it is clear that by about 85-120 MYA
(i.e. by the Cretaceous) the MozambiqueChanneland the IndianOceanwereboth
already sufficiently large to act as a significant barrier to settlement of Madagascar by
Palaeocene or Eocene euprimates. This leaves only two options for the origins of the
prosimianradiation of Madagascar. Firstly,that the ancestor or ancestors of this
radiation were already in place on Madagascar by the time of the separationof
Madagascar. Or, secondly, that the radiation was derived from an ancestor or ancestors
that drifted across to Madagascar on rafts of vegetation, the so-calledsweepstakes
route >>.
In either case, in consideringthe origins and evolutionof the Malagasy prosimians,
we must first ask whether they are a real biological entity, that is, whether they are
monophyletic. Majority opinion today holds that the tarsiers are more closely related to
monkeys and apes than they are to other prosimians, and should therefore be grouped
with the anthropoids in Haplorhini,
leaving
Malagasy
lemurs
(the
infraorder
Lemuriformes) and the bushbabies and lorises (the infraorder Lorisiformes) in the clade
Strepsirhini (reviewed in MARTIN, 1990). However, evidence from the basicranium has
suggested to some that mouse and dwarflemurs (Cheirogaleidae) and the bushbabies and
lorises(Lorisidae) have aspecialrelationship (CARIMILL, 1975). Butthe livingand
subfossil
Malagasy
lemurs
are linked
by
common
possession of an
intrabullar
ectotympanic; while al1 lorisids have a tympanic at the entrance to the bulla (MARTN
1990). Taken together with molecular data implying a common ancestor to al1 Malagasy
primates(YODER, this publication),geneticworksuggesting
that al1livinglemur
karyotypes can be derived from a single comnion karyotype distinct
fi-om the pattern
seen inthe lorisids (DUTRILLEAUX et al., 1986) and fùrther biochemical evidenceof close
relationship of the cheirogaleines with the Malagasy lemurs (DENEet al., 1976), it seems
that Cheirogaleidae do belongwith the Lemuriformesand not withLorisiformes.
Resemblances of the carotid circulation inmouseanddwarflemurs
to that seen in
Lorisiformes may be either retentions fiom a common strepsirhine ancestor or a parallel
result of small body size (MARTIN, 1990). These arguments are only strengthened by
recent discoveries in North M i c a of fossils including Plesiopitheczcs and Afrotamius
fiom the Fayum,which suggest that the Lorisiform-Lemuriformdivision, as well the
haplorhine-strepsirhine division, is as old as the Eocene (SMONS & RASMUSSEN, 1994;
SMONS, inpress;
RASMUSSEN & BIELA, inpress),andby
other discoveries (cg.
GODINOT & NIAHBouBI,1992) suggesting that the simian-tarsier division may be as old
as the late Eocene.
If the strepsirhines are indeed monophyletic, and we reject (as we probably should
until evidence becomes available) separation of Lorisiformes and Lemuriformes by the
late Cretaceous) we canconsider the implantationandradiation
of primateson
LAZY LEAPERS
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26 1
Madagascar to be a consequence o f rafting of a single small founder population. The
probability of such an event is greater if the founder population was composed of a
small-bodied species likethe living mouse lemurs, and indeedCHARLES-DOMINIQUE
and
MARTIN (1970) have argued persuasively that the mouse lemurs, and the adaptively
rather similar Demidoffs bushbabies, represent a good mode1 for the ancestral stock of
primates of modern aspect, and hence,of the strepsirhines. However, a viable population
would be unlikely to have been established if just two or three individuals had survived
the crossing. How could sllfficient founders have survived? In this paper, we argue that
the adaptive radiationas a whole is characterised by relatively low basal metabolic rates,
and a tendency for torpor in periods of unfavourable environmental conditions. This
adaptation not only enhanced the survival chances of the founders, but has constrained
and guided the ecological andlocomotor diversification of the Malagasy lemurs.
The radiation of livingstrepsirhineprimates on Madagascar(Lemuriformes)is
more diverse than that on mainland Afi-ica and East and South East Asia. For example,
although both LemuriformesandLorisiformes are numericallydominatedbyspecies
which may be described as N vertical clingers and leapers )) (VCLS, NAFTER& W&KER,
1967), or at leasthindlimbdominated
)) (ROLLINSON & MARTIN, 1981) those on
Madagascarincludefolivores as well as insectivorous,gumnivorousandfrugivorous
species. The lower dietary diversity outside Madagascar is likely to be a consequence of
post-Palaeocene extinctions and ecological replacement
of al1 but nocturnal Lorisiformes
by simians. On the other hand, the Malagasy primate fauna lacks vicars
of the small
specialistleapingspeciesfound
today occupying the lower strata of primaryand
secondary forests in large parts of Africa (Galago moholi, G. senegalensis
and G. alleni,
Lorisidae,Lorisiformes,Strepsirhini)and
the evenmorespecializedanimalivorous
species of South East Asia (Tarsius spp., Tarsiidae,
Tarsiiformes,
Haplorhini).
Animalivory is the province of Microcebus (and other cheirogaleids) and Daubentonia,
while the most specialized leapers found on Madagascar are much larger (800 g - 6 kg,
versus 80 - 300 g for Tarsius and Galago spp.) and are at least partially folivorous. The
specialistleapersamong
the Malagasyprimatesalsodifferinhavingadistinct
morphological adaptation for leaping (increase in lower lit0 length by elongation of the
femur rather than by an elongated tarsus, as in the Asian and African VCLs). The latter
adaptationhasbeenshown
to be more efficient ( A L E ~ E R ,1995). Moreover, the
specialized prosimian leapers of Asia and Africa are morpholbgically similar to species
which constituted a large part of the Eocene northern-continent primate radiation, but
the specialist Malagasy lemurs have no Eocene parallel. We might therefore conclude
that the persistence of a less efficient system in
al1 Malagasy VCLs indicatesthe influence
of phylogenetic inertia, as well as less competition, on the adaptive radiation of primates
that succeeded implantationof the founder population on Madagascar.
We have recently reported studies of the locomotion and locomotor energetics of
two of the smallestspecializedlemuridleapers,
Lepilemuredwardsi,
and Avahi
at Ampijoroa (WARREN & CROMPTON,inpress,
occidentalis, livinginsympatry
submitted manuscript).We showed that L. edivardsi had much smaller home ranges and
nightly travel distance than A.uccidentalis, climbed more and used larger, more vertical
supports. On the other hand, Avahi leapedmoreoftenand
hrther, utilizedsmaller
supports, at lower angles to the horizontal, and occupied a higher stratum in the same
trees. We showed that the behaviour of the two species could be related to the dietary
difYerence between the two species, Avahi feeding selectively on younger leaves, fruit
and flowers, Lepilemur feeding indiscriminantly on older leaves. We then compared the
energetic cost of locomotion in these two Malagasy species to that in two species of
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R.D. WARREN & R.H. CROMPTON
Galago, including G. rnoholi. (WARREN & CROMPTON,in press, submitted manuscript)
and to Tarsius bancanus. The former is one of the most specialized Af?ican VCLs, and
the latter the Asian equivalent. We showed that Avahi had the highest absolute energy
cost of locomotion, and the highest cost relative to its resting metabolic costs, and L.
edwardsi had the lowest absolute costs of locomotion and a low relative cost similar to
Tarsius. But while Tarsius, as a small bodied obligate animalivore, gains relatively large
energy rewards for a successful hunt, L. edwardsi feeds on an energy poor diet, which
needs fermentation in the gut to be hlly utilizable, and may also needto detoxieits oldleaf food. Tarsius can afford to spend a high proportion of its energy on locomotion, as
the locomotion brings high rewards: for Lepilemur, it does not, and Lepilemur cannot
afford to invest extensively in leaping.
Both fermentation anddetoxificationimposetheirownenergycosts,and
are
associated with relatively low basalmetabolic rates ("NB,1978).Usually,alowquality, bulky diet is typical of the largest primates, but both Avahi and Lepilemur are
near the lower empirical threshold of body size for folivory in primates (KAY, 1984).
Moreover, their leaping locomotion imposes relatively high energy demands as it is a
non-cyclic mode of locomotion,unlikewalking
or runningandenergycanonly
be
carried over fiom oneleap to the next if it is stored as elastic strain energy: internally, in
tendons, or externally, in branches.To date there is no evidence that this occurs in large
saltatory primates (DEMES et al., 1995) and it seems unlikely in most small mammals
(BIEWENER et al., 1981)
A clue to the marner in which L. edwnrdsi may balance its energy budget is found
in its choice of sleeping site during the day. While Avahi sleeps in huddles on relatively
exposed tree forks, high up in the trees, and only moves to more sheltered sites during
the hottest part of the day, we found that Ledwardsi always sleeps in holes intrees, and
while most sleeping holes are found at about 4-5 metres above the forest floor, it may
often be found in holes at less than a metre above ground level. Since the entrance to
these holes is of usually quite large, such low sleeping sites obviously exposeLepilemur
to predation by the most important terrestrial predator on Malagasy lemurs, the fossa,
Cryptoproctaferox. The smallest Malagasy primates, the mouse lemurs, have long been
known to live in tree holes, and SC=
(in press) has reported that at Kirindy, both
species, M. murinus and M myoxzs, are oRen found in holes near ground level. She has
shown that al1 three also go into periods of torpor during which their bodytemperature
may drop to as little as 7"c, andtheirbasalmetabolic
rates dropconsiderably,and
associated the low sleeping holes with the need to reduce body temperature by going
into the coldest part of the forest. These periodsof torpor increase in drier seasons, when
food is less available. Kirindy, like Ampijoroa, is Western dry deciduous
forest. Here, the
trees are slow growing, short in stature and often with relatively low diameter at breast
height. The highly seasonal WestCoast of Madagascar has protracted periods without
rain and many trees lose their leaves completely for half of the year. Insect and reptile
numbers also rapidly decline in this period,
as insects hibernateor ovenvinter as eggs and
cocoons. In the Western dry forest, some insectivore-frugivores among the Malagasy
lemurs (including Cheirogaleus medias) hibernate for the driest three months of the year
andmay also go into daily torpor ("COMCK,
1981). AtKirindy, SCHMID and
GANZHORN
(in press) have shown thatLepilemur rzrficau&tzn have the lowest recorded
restingmetabolic rate of anymammalyet
measured.Thus, both Cheirogaleidaeand
Lepilemuridae appear to use torpor and low basalmetabolic rates as a response to
dietary energy shortages. However, low metabolic rates are not confined to these two
families: Eulemur fulvzu, although primarily fi-ugivorous, has a metabolic
rate well below
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LAZY LEAPERS
263
the expectation from ~CLEIBER'S relationship (1961;
MCNAB & WRIGHT, 1987). Amongst
other Malagasy folivores, the fact that Hapalemur spp. eat cyanide-bearing bamboos
would suggest (McNAB, 1978) that they too are also likely to be found to have low
metabolic rates for their size, while the precocious teething of the indriids (G~DFREYet
al., in press.) suggests that theyencounterseasonal shortages of food, andneed to
reduce lactationt h e .
Since torpor, low metabolicrates,and
other indications of aneed to survive
seasonal shortages of energy are foundinseveralfamilies
of Malagasy lemurs, it is
parsimonious to conclude that thesefeatures,amongCheirogaleidae,
are not the
consequence of a characteristic whichhas been acquired bythis group independently and
in parallel with similar developmentsin at least the Lepilemuridae, but of one which was
present in the ancestor of al1 Malagasy prosimians. We may also suggest that living
Cheirogaleidae are likely to have changed least during their evolution from the common
ancestral stock (CHARLES-DOMINIQUE
& MARTIN, 1970). In possessing the
characteristic of anability to reduce basal metabolic energy requirements during seasonal
scarcitiesin food supply,they
were preadapted for survivingrafting
across the
Mozambique
Channel.
Low metabolic rates are not,
however,
confned to the
Lemuriformes: Loris and Nycticebus have rates only 42% and 53% respectivelyof values
to be expected fi-om Kleiberls relationship (1961, M c N B & WRIGHT, 1987) although
rates in Galago are close to expectations fi-om body mass.
Cheirogaleidae are also among the least specialized lemurs with respect
to their
locomotor system: as one of us has shown (CROMPTON,1980, 1995, in press; OXNARD
et al., 1990; CROMPTONet al., 1993) their elongated trunk makes it difficult, in leaping,
for them to take off at the distance- or energy-efficient angle of 450, or to rotate their
bodies in flight so that the long hind limbs can beused to absorb landing forces. Thus, we
should expectthat differences inthe kinematics of leaping should exist betweenthe more
specialized leapers among Lemuriformes, as a corollary of their distinct phylogenetic
history. We haverecentlyshown(WARREN
& CROMPTON,
in
press,
submitted
manuscript) that Avahi shares withother Indriidae (DEMES & GUNTHER,
1989) the ability
to use the forelimb to rotate the body in flight, which Lepilemur lacks, and have fbrther
suggested that in this aspect, as in the more frequent use of forelimb-powered a ladderclimbing D, it is reflecting a tendencytowards suspensory postures and forelimb-powered
locomotion found in the two other living indriids, Ipzdri and Propithecus, (especially P.
tattersalli; pers. obs.) which may at least in part be a response to the requirements of
selective feeding on flowers and Young leaves at large body size. The subfossil indriids
Babakotia and Palaeopropithecus represent two progressive stages in the complete
abandonment of leaping in favour of suspension by one lineage of very large indriids,
while Indri represents the other extreme of richochetal thigh-powered leaping,at smaller
body size (JUNGERSet al. 1991). We would suggest that there must be some threshold
along the body size range in Indriidae beyond which leaping locomotion in pursuit of a
selective diet of leaves is no longer energetically feasible, and/or mechanically tolerable,
as it clearly is inthe living indriids. Equally, inits hindlimb-powered climbing andgreater
use of vertical supports, Lepilemuredwardsi shows the same G verticalclingerand
climber )) behaviour suggested for its subfossil relative, the giant lemur Megaladapis, by
JUNGERS (1977). Again, we wouldpredictathreshold
of increased body size where
Lepilemur could not compensate adequately for the increased costs of locomotion by
dormancy or reduced metabolic rates, and where leaping wouldbe totally abandoned for
clinging and hindlimb-powered climbingon vertical supports (in particular).
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R.D. WARREN & R.H. CROMPTON
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CONCLUSIONS
Thus, we would argue that the absence of an avatar in Madagascar for the smallbodied specialist leaper-animalivores of the African and Asianundergrowth, like Tarsius
and G. moholi, and their apparent ecological replacement by the unspecialized frugivoreanimalivore Microcebus, is a consequence of filtering-out of high-metabolic rate, highenergy-consumption primates during implanting of the ancestral Malagasy lemur stock
on Madagascar, and the suitability of Microcebus-like abilities for torpor for survival in
the dry forest typical of the rain-shadowed Western Coast of Madagascar (where the
ancestor would presumably have landed).
ACKNOWLEDGEMENTS
Our fieldwork has been fùndedby The Royal Society, the W R C , The Worldwide
Fund for Nature (Hong Kong) and by the L.S.B. Leakey Foundation. W C ' s fieldwork in
Sabah was carried out in collaboration with Mr. P.M. Andau and the Department of
Tourism and Wildlife of the Sabah Government. Our research at Ampijoroa was carried
out in collaboration with UNESCO-PNUD and The University of Majunga under a
Procès-Verbale of the Commission Tripartite and the Accord between the Department
des Eaux et Forêts of theGovernment of the Republic of Madagascar and Jersey Wildlife
Preservation Trust.
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POPULATIONS USING RAPDMARKERS
Michael LEIPOLDT Astrid SCHLITZ l y Jorg U. GANZHORN & Jiirgen TOMTUX
1,
2y
’ Section of Clinical Genetics, Institute ofAnthropology and Human Genetics, University of Tiibingen,
Wilhelmstr. 27, 72074 Tübingen, G E R ”
Deutsches Primatenzentrurn,Kellnerweg 4, 37077 Gottingen, GERMANY‘
ABSTRACT.- The genetic heterogeneity within and among natural populations of the brown weasel
lemur, Lepilemur mustelinus ruflcaudatus, was studied by random amplification of polymorphic DNA
(RAPD). The populationsare located in western Madagascarand have been subject to different degrees
of fragmentation. By using six random primers in arbitrarily primed (AP-)PCR a total of 153 RAPD
products were compared in a sample of 48 individuals. In the data at hand, there was no effect
of
populationsize on genetic variability. However,on thebasis of nucleotidediversity the degree of
molecular variability reflects a trend towards non-random mating behavior.
KEY-W0RDS.- Lepilemur
mustelinus
ru#caudatus,
Population Genetic Structure, Habitat Fragmentation
Prosimiae,
RAPD,
Nucleotide
Diversity,
zyxwvutsr
RESUME.- L’hetérogénéité génétique à l’intérieur et entre des populations naturelles
du Lémurien
Lepilemur mustelinus ru9eaudatus a été étudiée par l’amplification au hasard de ADN polymorphique
(RAPD). Lespopulations sont localisées dans
la région occidentale de Madagascar et ont subi différents
(AP-)PCR un total
niveaux de fragmentation. Par l’utilisation de six marqueurs arbitrairement marqué
de 153 produitsRAPD ont étécompardsdans un échanlillonde 48 individus.Danslesdonnées
disponibles aucun effet de
taille de la population sur la variabilité génétique n’a été observé. Cependant,
basé sur la diversité des nucléotides,le degré de variabilité moléculaire observé reflet des tendances vers
un comportement d’accouplement non hasardeux.
MOTS-CLES.- Lepilemur mustelinus ruficaudatus, Prosimiae, RAPD, Nucléotide, Diversité, Structure
génétique dela population, Fragmentation de l’habitat
INTRODUCTION
Over the last few centuries the forests ofMadagascarbecameincreasingly
fragmented @URNEY & MACPHEE, 1988; NELSON& HORNING,
1993a,b).However,
there are not only man-made fragments, but the range of many species is subdivided by
natural barriers such as ‘the central high plateau or i-ivers. These barriers probably had
important consequences for the evolution of the present biogeographic pattern, but the
underlying mechanisms are poorly understood (BATTISTINI & RICHARD-VINDARD,
1972;
address for correspondence
In: W.R LOURENÇO (éd.)
Editions deI’ORSTOM, Paris
268
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M.
LEIPOLDT,
A. SCHLITZ, J. GANZHORN & J. T O " K
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TATTERSALL,
1982; RrcHARD & DEWAR, 1991;MARTIN, 1995; GANZHORN,
submitted).
In order to understand effects of habitat fiagmentation on the differentiation of lemur
species,westudied
effects of natural and
man-made
fragmentation ongenetic
characteristics of Lepilemur mustelinusruficauahtus.
MATERIAL AND METHODS
ANIMALS, MATERIAL SAMPLZNGAND DNA ISOLATION
Lepilemur mustelinus rzrficaudatus of four different populations were captured
fiom their day shelters in 1993 and 1994 near Morondava in western Madagascar. The
locations ofthe sitesare shown infigure 1. (( Kirindy )) represents a large forest bloc with
a substantial population of Lepilemur. The two fragmentsManamby North/North >)
and a Manamby NortWSouth)) have been cut offfiom the northern forest bloc some 3040 years ago. The resulting fragment was then subdividedby a new road around 1987. It
isunclear to what extent this road representsaneffective
barrier for dispersal.
<( Manamby South )) is south of the Morondava River. At present, this looks like a clear
barrier for Lepilemur, at least in the small area where there is still forest left on either
side of the river.More population statistics are given in Table 1.
Table 1. Geographicalcoordinates,sizeandpopulationstatisticsforsubpopulations
of
Lepilemur mustelinus ruJicaudatus;P = mean and standard error of nucleotide diversity
within populations calculated according
to CLARK and LANIGAN(1 993)
Manamby
Manamby
Manamby
Manamby
Kirindy
Abbreviation
LatLong.
Size b2]
Population size
P
size
Sample
Kirindy
20°04'144040'
NorthlNorth
NorthlSouth
South
combined
MIW
MNS
MS
Manamby
20"26 '/44"50
20"28'/44"49'
20"24 " 5 0
3O0
6-10
6
50
60.000
100-200
60-1 10
3.000
0.011H.0027
0.012M.0028
0.014&0.0030
20
6
6
16
0.007M.0023
0.017M.0038
28
Skin samples were obtained by ear clipping fiom 48 individuals of Lepilemur. In
some cases blood samples were added to the corresponding skin biopsy. The biopsies
were used for DNA isolation aRer having been kept at ambient
temperatures for up to 10
monthsin
Queen's buffer (SEUTIN et al., 1991). DNA was isolated by standard
zyxwvut
zyxwvuts
zyxwvu
zyxwv
procedures (SAMBROOK
et al., 1989). DNA recovery was 5.0 to 30pg depending on
biopsy size and blood admixture. The DNA obtained appeared high-molecular weight
(>5Okbp) and undegraded independent
of the storage tirne inQueen's buffer as judged by
electrophoresis in 0.5% agarose gels.
20 km
zyxwvu
Fig. 1. Location of study sites in western Madagascar. The highlighted areas represent primary
forest. Study sites are shaded darker than other forest. NN, NS, and S mark the forests
called Manamby North/North, Manamby North/South,' and Manamby South, respectively.
Names in italics mark rivers.
270
zyxwvutsrqp
zyxwvu
M. LEIPOLDT, A. SCHLITZ, 3. GANZHOKN & J. TOMlUK
zyxwvu
zy
zyxw
RAPD - FINGERPRINTING
A total of 40 random 10-mer primers (Operon Technologies, Alameda,CA,USA,
set A andH)were initially tested to find out the most informative ones. As the majority
of primersproduced clearly distinguishablepatterns of amplification products on DNA of
LepiZemzr, we used the primers AO1, A02, A04, Al 8, H l 4 and H l 7 for fùrther analysis
(Table II). Each amplified 20 to 31 bands with molecular weights fiom 0.3 kb to 3.0 kb.
To ensure comparability and reproducibility
of polymorphisms, at least two samples fi-om
previous amplifications were repeated in subsequent PCRs. Negative controls, containing
no target DNA, were included in each PCR. Onlybands were scored that appeared
distinct, and reproducible. The size and distributionof RAPD bands was estimated using
pBR 328Bgl II and Hinf 1 digested DNA (Boehringer,Mannheim,Germany)
as a
molecular weight size marker, whichwas included twice in each electrophoretic run.The
size of a particular RAPD product was calculated individually for each DNA sample.
Details of RAPD-conditionsare described by LEIPOLDT
et al. (submitted’a).
Table II. Nucleotide sequence of random primers used for RAPD
on genomic Lepilemur DNA
designation
Primer
Nucleotide sequence
OPA - O1
5’- CAGGCCCTTC - 3’
OPA - 02
5’ - TGCCGAGCTG - 3
OPA - 04
5’ - AATCGGGCTG - 3’
OPA - 18
5’ - AGGTGACCGT - 3’
OPH- 14
5’
- ACCAGGTTGG - 3’
OPH - 17
5’
- CACTCTCCTC - 3’
zy
STATISTICALANALYSIS
RAPD bands at each position on the gel were scored as either present or absent.
The bandmg patterns were convertedintoapresence/absencematrix
for each DNA
sample and each primer separately.(( O )) means absence and<< 1 )) indicates presence of a
particular band. Using the six random primers A01, A02 , A04, A18, H l 4 and H l 7 a
total of 153 bands were obtained. The data matrix for al1 six primers was used for the
0
zyxwvuts
zyx
GENETIC ANKYSIS OF LEPILEMURh4XTELINUS RUFICA UDATUS
27 1
zyxw
zyxw
zyxwvut
statisticalanalysis.On
the basis of thismatrix the nucleotidediversity 0)within
populations andthe nucleotide divergence (d) between populations
were calculated using
the RAPDDIP program written by CLARKand LANIGAN
(1993). Nucleotide diversity
was calculated on the basis of the cumulated data for al1 six primers.
RESULTS
RAPD profiles were produced on 48 samples of total DNA using six different
single primers (TableII). Initially, we screened 40 single decamer primers withone DNA
sample: four of them repeatedly failed to amplify any product, 26 reproducably allowed
the amplification of multi - band RAPDpatterns. For the analysis of the whole sample we
chose arbitrarily two primers(OPA-04,OPH-14)whichyieldedmediumnumbersof
bandingprofiles (20 - 23), and four primers(OPA-01,OPA-02,OPA-18,OPH-17)
which produced a high number of bands (26 - 3 1). In total, 153 RAPD bands were
obsemed: 129 and 137 in the samples fi-omKirindyandManamby,respectively.
Seventeen bands provedto be specific for Kirindy, 25 bands were Manamby-specific, i.e.
were uniquely observed in onlyone of the twopopulations (TableIII).
Table III. Total number, number of common and population-specific RAPD bands obtainedwith
different primerson Lepilemur DNA
zyxwvu
Number of bands
scored
in
Population
specific
Manamby
Manamby
Kirindy
Kirindy
sample
Total
OPA - 01
26
31
OPA - 02
OPA - 04
OPA - 18
20
24
23
25
26
OPH - 14
OPH
24 - 17
Total
21
18
21
27
28
3
7
3
221
2
23
3
217
3
7
1
3
6
17
25
The nucleotide diversity 'within the population is higher in the pooled sample of
Manamby (1.7%) than in Kirindy(1.1%). The nucleotide divergencebetween these two
populations of Lepilemur is 1.7% (Table IV). If the Manamby data are Split into
subgroups corresponding to the forest fragments, the mean nucleotide diversity varies
between 0.7% and 1.4% in the samples from Manamby South (MS) andManamby
NortWSouth (MM), respectively. The population fi-om Manamby North/North (MNN)
shows an intermediate value of 1.2%. Comparison of the Manamby subgroups shows
onlyslightdifferences
(1.1 - 1.4%) of nucleotidedivergence(d).
The valuesof
zyxwvu
zyxw
zyx
zyx
M. LEIPOLDT, A. SCHLITZ, J. GANZHORN & J. TOMlCUK
272
divergence between the Manamby populations are almost identical to the d - values
obtained by comparing the complete Kirindy data to the data of each of the Manamby
subgroups (1.2 - 1.4%). Thus, exceptfor the lower nucleotide diversityin the Lepilemur
- population of Manamby South, genetic heterogeneity on the nucleotide level does not
differ considerably within and between
the populations.
Table IV. Nucleotide divergence (mean and standard error) between populations of Lepilemur,
calculated accordingto CLARK and LANIGAN( 1993); abbreviations as listed in Table 1.
MNS
MNN
0.014kO.003
1M.003
MNS
MS
Kirindy
0.010.014M.003
0.014&0.002
0.013kO.004
MS
0.012&0.002
Manamby
0.017M.003
zyxwvuts
DISCUSSION
Since its first description as a method to detect genetic polymorphism that can be
used as genetic markers in gene mapping and cloning of specific chromosomal regions
(WILLIAMSet al., 1990; MICHELMORE et al., 1991; TELENIUSet al., 1992), RAPD has
been widely used for genetic analyses to characterize genomes from various sources
(WELSH & MCCLELLAND,
1993; WILLIAMS et al., 1993). The advantages of RAPD in
the study of genetic variation over methods like RFLP -,VNTR - analysis, DNA fingerprintingand DNA - sequencing are that (1) the number of loci that can be
investigated is almost unlimited dueto the large number of different random primers, (2)
the genomes are analyzed randomly, i.e. representatively without discrimination between
coding and non-coding sequences, and (3) analysis canbe done without prior knowledge
of DNA sequences of a particular organism.Practical disadvantages have beenreported,
though, such as nongenetic artifacts in RAPD patterns (R.IEDY et al., 1992; ELLSWORTH
et al., 1993) that could make interpretation difficult especially in pedigree analysis and
thus demand methodological precautions to guarantee reproducibility and exclusion of
artifactual bands(WILLIAMS et al., 1993; BIELAWSKT.
et al., 1995).
The present studyapplied RAPD to relate genetic diversityin free ranging
populations of Lepilemur mustelinusrutcaudatus ( L m r . )to differing degreesof habitat
fragmentation. Sixrandom primers produced 153 bands, some of which were specific for
subpopulations. The nucleotide diversity within the total group of al1 48 individuals is
0.014. If thesample is analyzed separately dependingon theorigin of theanimals, similar
P - values were obtained in the population of Kirindy (0.01 1) and the pooled samples
from Manamby (0.017). The three subpopulations fkom Manamby had values between
0.007 and 0.014. Based on these values, fragmentation of the habitat of L m r . does not
seem to haveinducedmarkablechanges
in the genetic structure of the populations
analyzed.
zyxwvuts
zyxwv
zy
zyxwvu
zy
zyxwvutsrq
GENETIC ANALYSIS OF LEPILLiMUR MUSTELINUS RUFI" UDATUS
273
The genetic variability of L.m.r, populations is similar to nucleotide diversities of
0.011 and 0.009 found in natural populations of Microcebus murinus and M. m&s,
respectively (LEPOLDT et al., submitted,a).Comparable data for other fiee-ranging
mammals are lacking, but compared to nucleotide diversity values of 0.001 to 0.003 in
North American Snake populations (GIBBS et al., 1994), genetic diversity appears high
inL.m.r. populations. This couldbe a general feature of Lepilemur spp. and possibly also
forother lemurspecieswhichshowsubstantialvariabilityevenin
their karyotypes
(RUMPLER & LBIGNAC,
1978; ISHAK
et al., 1992).Geneticstudieson
Lepilemur
populations ofthe
samestudy
area performedon22enzymelocibyprotein
electrophoresis can help to interpret the RAPD data (LEIPOLDT et al., submitted,b). It
suggests that the high degree of genetic diversity as identified by RAPD, can be the
result of a process of genetic differentiationnot visible morphologically.
zyxwvut
ACKNOWLEDGEMENTS
We thank N La Commission Tripartite )) du Gouvernement Malgache, le Ministère
del'EnseignementSupérieur, le Laboratoire de laPrirnatologie et des Vertébrés de
E.E.S.S. d'Antananarivo, le Ministère pour la Production Animale et des Eaux et Forêts,
and le Centre de Formation
Professionelle
Forestière at Morondava for their
collaboration and the permission to work in Madagascar. We are very grateful to E.
Rakotovao for indispensible help inthe field. The support of P. Kaiser duringthe present
study is acknowledged.
This
work supported
was
by the Deutsche
Forschungsgemeinschaft.
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274
zyxwvutsrq
zyxw
zyxwvuts
zyxw
zyxwvut
LEIPOLDT,
M.
A. SCHLITZ, J. GANZHORN & J. TOMIUK
LEIPOLDT, M., S. GRAUMANN, S.'ATSALIS, J.U. GANZHORN, P.M. KAPPELER, J. SCHMID &
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zyxwvuts
zyxw
zyxwvuts
zyxwvu
zyxwvu
zyxwv
zyxw
zyx
Biogéographie de Madagascar, I996 :275-282
HAIRY-EARED DWARF LEMCTR (ALLOCEBUS TIUCHOTIS)DISCOVERED
IN A HIGHLAND RAIN FOREST OF EASTERN MADAGASCAR
Nasolo RAKOTOARISON Helmut ZIMMERMANN & Elke ZIMMERMANN
2,
DepartmentFaune,ParcBotanique
MADAGASCAR
et Zoologique deTsimbazaza,BP
4096, Antananarivo 101,
AK Natur- undArtenschutz in den Tropen, A.-W0&!7tr. 39, 70597 Stuttgart,GERMANY
3AAGBiokommunikation, Deutsches Primatenzentrum,Kellnerweg 4, 3 7077 Gottingen,GERMANY’
zy
ABSTRACT.-Original data is presented on the discovery
of an almost extinct lemur species,
Allocebus
triclzotis,from a previouslyunknown distribution rangein a highland rain forest
of Eastern Madagascar.
The biogeographic and conservational consequences and interests
are also discussed.
KEY WOWS.- Distribution, Cheirogaleidae,Allocebus, Vocalization, Conservation, Evolution
RESUME.- Des données originelles sont présentées concernant la decouverte d’une espèce
de Lémurien
pratiquement éteinte, Allocebus trichotis, dans une région de répartition prealablement inconnue dans
des forets humides des terres hautes
à l’Est de Madagascar. Les consequences et l’intérêt aussi bien pour
la biogéographie que pourla conservation sont également discutés.
MOTS-CLES.- Distribution, Cheirogaleidae,Allocebus, Vocalization, Conservation, Evolution
INTRODUCTION
One of the most scarcely known Malagasy lemurs is the nocturnal hairy-eared
dwarf lemur, AZZocebus trichotis. This species is heavily threatened by the continued
destruction of the eastern rain forests (MITTERMEIER et al., 1994). It was given the
highestpriorityratingin
theIUCNBSC
PrimateSpecialist
Group’s Lemurs of
Madagascar (MEIER et al., 1991) and was putin the IUCN Red List as a critically
endangered species. Until 1990,Our knowledge upon this species was confinedto only 5
museurn specimens with unclear and unreliable origin and it was believed to be totally
extinct (PETTER et al., 1977).Then, MEIER and AL,BIGNAC (1991)rediscovered A.
trichotis in northeastern Madagascarin the tropical lowlandrain forest area of
Mananara. They providea first description of live animals and stressed basic information
on habitat, sleeping sites, nutrition, and conservation status. Later on, RUMPLER
et al.
Corresponding author: PD Dr. Elke Zimmermann, Deutsches Primatenzentrum, Kellnerweg 4,37077 Gattingen, GERMANY
In: W.R.LOURENÇO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
276
zyxwvutsrq
zyxw
z
N. RAKOTOARISON, H. ZIMMERMANN E.ZIMMERMANN
(1995)
investigated
karyology
its differences
found
and
no
to the
MicrocebusICheirogaleuslMirza clade.
Up to now, this cryptic and highly endangered nocturnal lemur species
was only
known from the primarylowlandrain
forest areaaroundMananarain
northeastern
Madagascar. Conducting a field study on the distribution of mouse lemurs in central
eastern Madagascar, we discovered this speciesfor the first time ina highland rain forest
area in eastern Madagascar, in the vicinity of a very popular touristic area, the area of
Andasibe.
We givehere a firstaccounton
its discoveryinthis area alongwith further
information on its distribution, morphology, ecology and behaviour and also provide a
first description of its vocalization. The information presented is based on three survey
studies in october 1994 and april and september 1995 and interviews with local villagers.
Additionally, further data on its biology were gained by two animals housed at Parc
botanique and zoologique de Tsimbazaza (PBZT), Antananarivo,
Madagascar.
zyxwv
zyxwv
zyxwv
zyxwvuts
RESULTS AND DISCUSSION
DISTRIBUTION
To date, published information on A. trichotis localities is restricted to the area of
Mananara. We discovered this species for the first time in a highland primary rain forest
area, the area of the Forêt de Vohidrazana, close to the very popular touristic area of
Andasibe.
During a nocturnal census inthe area southward of the river of Sandrasoa, one of
us (NR) spotted four A. trichotis by headlamp about 2 km West of therailway station of
Fanovana. Exploring tree holes of dead trees in this area lateron, we found a sleeping
tree of this species. Four animals slept together in the same hole of a dead fallen tree
from which two escaped. The other two could be caughtand are kept until now in
PBZT.
Interestingly,recentandyetunpublishedfindingsprovidednewevidence
for a
more widespread occurrence of A. trichotis in Madagascar. A sighting of three animals
was made in the Reserve naturelle integrale de Zahamena (RAKOTOARISON, 1995). One
animal could be captured there. Further possible sightings were made in Cap Masoala
(STERLING & RAKOTOARISON, pers.
observ.)
and
in
the Reserve Speciale
d'hjanaharibe-Sud (SCHMID, pers.observ.).
A distribution map with known and
suggested localities is presented in figure
1.
Altogether, these reports support the workinghypothesis
that A. trichotis
possesses a broader distribution range in eastern Madagascar than previously assumed.
Its cryptic and nocturnal life style
in the denseprimaryrain forest, however, and its
overall similarity to Microcebus rufus, to which it often lives in sympatry, makes its
detection difficult. Thus, according to Our interviews with local villagers in the area of
Atnbavaniasy only someof them distinguish Allocebus trichotis from Microcebus rufirs.
<( Antsidy mavo )) ( Antsidy = mouse-like lemur, mavo = grey) is then used for the first
species, (( Antsidy mena>> (mena = red) for the latter.
AL
zyx
zyxwvutsrq
277
zyxwvutsrq
zyxwvuts
zyxwvu
Fig. 1. Geographicaldistribution of A. trichotis based on recentsightings(dots=sightings
confirmed by caughtanimal; ? = sightings unconfirmed)
MORPHOMETRIC
DESCRIPTION
A summary of the morphological measurementstaken from two animals captured
in the rain forest, Forêt de Vohidrazana, and from one animal in R.N.1 de Zahamena
along with a comparisonto existing .data is provided
in table 1. Compared to the existing
data, the adult maleof Vohidrazana islarger and has a shorter tailthan the animals of the
lowland forest. Its phenotype corresponds well to the description already given
by MÉER
et al. (199 1).
Habitat, sleepingsite and sleeping groups
zy
The habitat of A. trzchotis in the area of Forêt de Vohidrazana are slopes with
primary highland rain forest vegetation of an altitude between 680 and 1235 m . The
canopy height ranges between 15 and 20 m. We found and caught Micrucebus rufus in
sympatry.Several Indri indri groups were heard.According to interviews with local
278
zyxwvutsrq
zyx
zyx
N. RAKOTOARISON, H. ZIMMERMANN E. ZIMMERMANN
villagers the following lemur species are found in the samerange : Hapalemur ssp.,
Lepilemur ssp., Avahi ssp., Cheirogaleus ssp., Propitheeus ssp., Varecia variegata and
EulemurB[lvus.
TSpek56k V 2 . 0
kHz
28.8
- Allocebus trichotis (Vohidrazana)
25.6 22.419.2, i
I
1
1
1
zyxwvutsrqponmlkjihgfe
1
1
1
8.28
4.398
6.558
3.708
9.869
5.029
1.179
7.339
4.49
25.6
1
l
s
TSpek56k U 2 . 0
kHz
28.8
1
- Microcebus murinus (Kirindy)
-
22.4-
19.2-
16
-
zyxwv
z
zyxwv
5.468
5.625
5.781
5.937
6.093
6.25
6.406
6.562
6.719
s
an attention call of A. frichotis and a context-homologous call of
Microcebus murinus (calls were recorded with Sennheiser MKH 416 microphone on a
TDK MA90 Meta11 cassette, Sony professionalwalkman WM-D-6C).
Fig. 2. Sonagramof
The eight located Allocebus were al1 found at the edge of the primary rain forest.
Sightings of four animals were made in densevegetation at a height of4 to 6 m by means
of aheadlampduringanocturnalcensus.
Four animals were foundduring the day,
resting inside a hole in a relatively large dead tree trunk. From these, two adult animals
escaped, one adult and one juvenile male
were caught byhand. From these animals
measurements were taken. The sleeping site of these four animals (site 1 in table II) as
well as two fùrther sleepingsites where localvillagershavecaughtthisspecies
are
characterized in table II.
zyxwvu
zyxwv
zyxw
zyxwvuts
ALLOCEBUS TRICHOTIS IN EASTERN MADAGASCAR
Seasonality
279
Reliable idormation uponseasonality in activityandreproduction of wildand
captive animals is lacking(WIER et al., 1991).
We have measured body weights and testes sizes of the adult male kept in PBZT
over sixconsecutive months to get first data upon potential seasonal changes.Results are
presented in table III. Theyimply a seasonal activity and reproduction mode for this
species with a time of increased body weight and reduced activity the
in drier and colder
season from Mai to August. Testes regressed to anon-measurablesizeduringthis
period. They start to increase again in early September. According to local villagers, A.
trichotis can be hardly found fi-om June to September. It emerges again fi-om the end of
Septemberheginning of October and can be seen until Mai. These findings provided
someevidence for both,seasonalityingeneralactivityandseasonalityinbreeding
activity similarto that found in Microcebus (ZIMMERMANN, 1995).
Vocalization
zyx
zy
Nothing is known upon social and communication behaviour in A. trichotis. We
recorded attention calls of the two animals maintained in PBZT and analyzed them by
means of computer spectrography. A sonagram is presented in figure2, measurements
of the acoustic characteristics in table IV.
Cal1 structure of the short whistle series is harmonic and similar to that of Mina
ssp. and Microcebus sspand quite distinct to Phaner (ZI"EFO&INN, in press), a trend
implying closer affinities to theMicrocebuslMirza than to the Phaner clade.
CONSERVATION
Untfi now, the area where we discovered A. trichotis is unprotected. The primary
highland rain forest is currently logged with increasing rate by local villagers for tavy
culture. For effective fùture preservation of this rare and highly endangered species,three
major actions are being undertaken simultaneously:
1. Habitat protection
Habitat protection isavitalneedand
more effective by creating a network of
protected areas. We are currentlydiscussingwith
VITA (Volunteers in Technical
Assistance)andgovernmentalagencies
(ANGAP) to enlarge the Parc National de
Mantadia towards the south to preserve a part of the primary highland rain forest where
Allocebus was found.
280
zyxwvutsrq
RAKOTOARISON,
N.
H. ZIMMERMANN
E.
ZIMMERMANN
2. Long-Term Field Studies
Longterm field studies are urgently needed to improve conservation programs for
this species in the near future. Thus, we have already started surveys especially in the
area of Ambavaniasy,Andasibeand
Mantady to getinformation upon the present
distribution, population density and status of this species in the highland primary rain
forests. Furthermore, the biology, life history and population variability ofboth lowland
and highland rainforest populations have to be studied and compared to get information
on habitatrequirements, predation pressures,feedingecology,socialorganisation,
communication and taxonomicstatus.
3. Breeding Programs
We have already initiated a breeding program
for this species in captivityto enlarge
Our present knowledge ofthe taxonomy, behavior, physiology and genetics. It should be
expanded to enhance the possibility for exchanging animals of known origin for the
establishment of self-sustaining populations in captivity.
zyxwv
zyx
zy
ACKNOWLEDGEMENTS
We would like to thank the following persons and institutions for their help and
support: Our fieldguideRasamoelina(calledRasamy)and
the localvillagersof
Ambavaniasy for informations, the << CommissionTripartite )) ofthe
Malagasy
government ,and the Direction des Eaux et Forêts for their permission to conduct this
study, the Parc botanique et zoologique de Tsimbazaza, in particular, the head of the
DepartmentFaune,Gilbert Rakotoarisoa, for their.helpinkeeping
the animals, the
German Primate Center @PZ) and the German Research'Council (AZ Zi 345/ 1, 8-1,2)
for financial support, and Hans-Jürg Kuhn and Yves Rumpler for important discussions
and comments.
zyxwvut
zyxwv
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zyxwvu
zyxwv
zyxw
zy
zyxwvu
ALLOCEBUS
TRICHOTIS
IN EASTERN
MADAGASCAR
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zyxwvutsrqp
Table 1. Measurements of hairy-eared dwarf lemurs at different localitites
Mals
(ad)
M
~
*
M (sad) * (sad)
M
**
M (Sad)***
M(ad)***
M(ad)***
(ad)***
(ad)***
FF
~~
452
58
984
803,784
904
9.6
8.9
4
8
6
9
Extraorbital distance,mm
23.4
23.2
24
27
30
25
Head length,mm
38.3
34.5
35.7
Head width,mm
25.85
21.9
23.3
Ear length. mm
17.9
15
Ear width,mm
19.2
11.35
15.2
Hmdfoot length, mm
25.5
23.6
36
Tai1 length, mm
140
113
Body length,mm
120
55
Hcadhody length,mm
178.3
147.5
Body weight(g)
65
Interorbital distance,mm
Locdity: *vohi&=q
subadult
36
zyxwvutsrqp
16.3
120
135
195
160
165
150
140
125
135
145
130
80
157.7
**zahamena,***Mananara (2);l=July, Z=March, 3=September,4= February ;M= male, F= f d e . ad=adult, ad=
Table II. Characterization of sleeping holes of A. trichotis
Hole Tree height
1
2
3
Sm
12 m
15m
Height hole
Dirimeter treeat hole Diameter Entrance
Depth Hole
2.15m
1.4 m
1.45m
0.637m
0.715 m
1.62m
0.61m
0.42 m
1.OOm
0.042m
0.045-0.05 m
O. 14m
282
zyxwvutsrq
zyx
zyx
zyx
zyxwv
zyxwv
zyxwvuts
N. RAKOTOARISON, H. ZIMMERMANN E. ZIMMERMANN
Table III. Seasonal changes in body weight and testes sizes of an adult A. trichotis
male in captivity
APR
MAI
JUN
Body weight 65
(g)
Testes width 9.1
78
85
-
-
Testes length 8.9
-
-
Month
(-1
JUL
AUG
60 65
60
-
(-1
SEP
-
11.3
-
10.5
Table IV. Acoustic characteristics of attention calls in A. trichotis (n= 10 series/N=2
males)
Fundamental
fiequency
(kHz)
Mean(SD)
Min
Unit duration
(ms)
Mean(SD)MinMax
75
40(11) 6328
31
Middle Start 12.832(0.47) 11.84 13.44 39(6)
Peak 16.546(0.821) 15.52 17.6
44
46(7)
31
56
End
59
64(12) 44
84
12.842(0.923)
11.62
15.04 53(14)
3
16.128(0.327) 15.5216.64
1
Start 12.329(0.936) 10.4
Peak
~~
13.92 49(9)
31
14.892(1.394) 12.8
16.64
~~
~
~~~~
~~~
Min
Mean
Series duration (ms) 1525(185)
1125
Unitdsec
14
12.4(0.7)
12
18.7(2)
21
14
Number units/
series
Min
(ms)
Max
Onset Start
Peak
Max Mean(SD)
Interunit
interval
~~
Max
1703
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zyxwvu
zyxwv
zyx
zyxwvutsr
zyxwvut
zyxwv
zyxwvut
Biogéographie de Madagascar, 1996 :283-293
THE HOLOCENE DISTRIBUTION OF
HYPOGEOMYS (RODENTIA:
MURIDAE: NESOMUINAE) ON MADAGASCAR
Steven M. GOODMAN & Daniel RAKOTONDRAVONY
' Fièld Museum of Natural History, Roosevelt Roud ut Lake Shore Drive, Chicago, Illinois 60605,
U.S.A. h m,Aires Protégées, B.P. 738, Antananarivo (IOI), MADAGASCAR (SMG)
Département de Biologie Animale, Université dyntananarivo, B.P.906,
MADAGASCAR (DR)
Antananarivo (101)
ABSTRACT. - Subfossils from Holocene deposits on Madagascar contain remains of two endemic'
rodents, Hypogeomys antimenaand H. australis. H. antimena is currently restricted to a limited area
of
forest north of Morondava and the subfossil remains indicate that over the past 1,400 years its range
extendedatleast475 km further south. H. australis was still extant4400yearsago,
and it once
occurred from southeastern Madagascar north to
at least the Antsirabe region.
KEY-WORDS.- Hypogeomys, Nesomyinae, Range contraction, Extinction, Madagascar
t .
zy
.., Y*
RESUME.- Des dépôts de l'Holocène contiennent des restes subfossiles de deux rongeurs endémiques' ' '
malgaches: Hypogeomysantimena et H. australis. Actuellement, la distributiongéographique dH
':
antimena est limitée à une zone forestière restreinte au nord de Morondava. Des restes subfossiles
indiquent cependant qu'il y a 1400 ans environ, son aire de répartition s'étendait d'au moins 475 km
vers le sud de Madagascar. H. australis s'est éteint il y a 4400 ans, mais à un moment donné, l'espèce
était présente depuis l'extrême sud-est de Madagascar jusqu'au la
moins
région d'htsirabe vers le nord.
MOTS-CLES.- Hypogeomys, Nesomyinae, Distribution réduite, Extinction, Madagascar
INTRODUCTION
Over the past few millennia the fauna of Madagascar has undergone dramatic
changes. Paleontologists are still trying to understand the extent, impact, and causes of
these changes, but it isclear that numerous vertebrates have gone extinctand the
distributions of others have greatly contracted. Few extant mammals on Madagascar
haveamoregeographicallylimitedrangethan
the Malagasy Gant Jumping Rat
Hypogeomys antimena. Paleontological evidence indicates that during the Quaternary
this genus had a muchbroader distribution onthe island. The purpose of this paper is to
review the taxonomy and historyof subfossil Hypogeomys and to present some ideason
why membersof this genus may have disappearedfiom portions of their former ranges.
Hypogeomys belongs to the subfamily Nesomyinae (Family Muridae), an endemic
group of Malagasy rodents (MUSSER & " L E T O N , 1993). Al1 of the native rodents of
the island are placed in the Nesomyinae, although it is unknown if this s u b f d y is
monophyletic. The modern distribution of H. antimena, the only living species withinthe
In:W.R. LOURENçO (éa.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
j-
284
zyxwvut
zyxwvu
zyxwvuts
zyxwvu
S.M. GOODMAN & D. RAKOTONDRAVONY
genus, isrestricted to a narrow coastal zoneof dry deciduousforest north of Morondava
(Fig. 1). H. antimena has several unusual morphological and behavioral adaptations. It
hasunusualsocialbehavior,isherbivorous,anddigsdeepextensivesubterranean
burrows in sandy soi1 (COOK et al., 1991; VEAT., 1992; SOMMER, 1994).
zyxw
zyxwv
~~~~~
~
Fig. 1. Map of the Holocene and current distribution of Hypogeomys spp. on Madagascar.
Circles = general localities mentioned in text, squares = subfossil sites of Hypogeomys
antimena,and triangles = subfossil sites of H. australis.
In 1869, A. GRANDIDIER (p. 339)described Hypogeomysantimena from the
region
sur rives
Tsidsibon
les
du [=Tsiribihina]
deet
l'hdranoumène
[=hdranomena], deux rivièresduMénabéindépendant )) (portions in brackets aRer
CARLETON
& SCHMIDT [1990, p. 251). Subfossils of H. antimena have been previously
reported from two localities on the Mahafaly Plateau, southwestern Madagascar, both
outside of this species' known modern range. In 1937 LAMBERTON(p.18) described
remains of H. antimena fi-om Ankazoabo Cave (24"34'S, 43"55'E), about 15
km N of
Itampolo, and 475 km S of Morondava. Further, MACPHEE (1986) recovered materialof
H. antimena in Mitoho Cave(24"03'S,43"45'E),
Lake Tsimanampetsotsa,which is
about 70 km N of Itampolo. No radiocarbon date is available for these Hypogeomys
subfossils, but based on CYdatesof similar typesof subfossils, al1 are of Quaternary age,
presumably Holocene. The basis for the record reported by CHANUDET(1975 : 235) of
H. antimena fi-omAmpasambazimba(18"39'S,46"Ol'E)
on the centralhighplateau,
about 100 km W of Antananarivo, is unknown.
In 1903 G. GRANDIDIER describedasubfossilspecies,
Hypogeomys austraZis,
based on material found by Alluaud in AndrahomanaCave (25"50'S, 46"40'E), 40 km W
ofTolagnaro,and now housed in the MuséumNationald'HistoireNaturelle,
Paris
0.
The type specimens illustratedby Grandidier (1 903) of H. austraZis are a right
z
zyxwvu
zyxw
zyxwvuts
zyxwvut
HOLOCENE DISTRTBUTION OF HYPOGEOA4YS
285
mandible (MNHNMAD 1646) and right maxilla (MNHN MAD 1647), both specimens
have completemolar dentition. The teeth of the latter specimen are distinctly moreworn
than the former,andtheypresumablyrepresent
two individuals(Fig. 2a & b). The
excavations of Alluaud
in
the Andrahomana
Cave
were continued by Sikora
(GRANDIDIER,1902; CHANUDET,1975) and a collection of over 40 Hypogeomys bones
were obtained which are now held in the Natural History Museum, London (i3MNH).
Only one other record of H. austraZis has been traced. LAMBERTON(1946, plate IIIf)
published a photograph of a rodent bone labelled,<< fémur de 1'Hypogeomys austraZzs. ))
The bone is inscribed with the locality << Beloha )) (25"10'S, 45'03'E), which is a subfossil
site in extreme southern Madagascar that Lamberton workedin 1932. This specimen has
not beenlocated.
zy
zy
Fig. 2. a) View of maxillary tooth rows of recent Hypogeomys antimena (left) collected in the
Kirindy Forest, Morondava (Field Museum of Natural History [FMNHJ 151995) and the
type of Hypogeomys australis (right) excavated from Andrahomana Cave (MNHN MAD
1647) and b) view of mandibles of antimena (left) from Kirindy ( F M 15 1995) and type
of australis (right) from Andrahomana (MNHN MAD 1648). Photograph by Diane White.
zyxwvuts
zyxwv
zyxw
zyx
zyxwvu
zyxwvut
286
S.M. GOODMAN 62 D. RAKOTONDRAVONY
G. GRANDIDIER(1912) described a second subfossil species, Hypogeomys boulei,
fi-omremainsrecovered at Ampasambazimba.Whenthismaterial
was reviewed by
LAMBERTON(1946,p.40),
it was determined to be of an extinct << aardvark, ))
Plesiorycteropusmadagascariensis, agenuswhichhasbeenrecentlyrevised
and
allocated to a new order of mammals (MAcPHEE, 1994).
In the MNHN there are other specimens referableto Hypogeomys. These include a
tibia (IvUD 355) from Tsirave (21'50'S, 45'07'E), located near the Mangob River and
about 165 km inland fi-om Morombe; a proximal halfof a tibia (193 1.6) fi-om Ampoza,
(22'20'S, 44"44'E), east of Ankazoabo and about 125 km southeast of Morombe; and
three tibia (MAD 356-358) obtained near Antsirabe (19'5 l'S, 47'02'E), on the central
high plateau.
DISCUSSION
1s HYPOGEOMYS A U S T U I S A DISTINCT SPECIES?
Sufficient material of modern Hypogeomys antimena fi-om the Morondava region
and subfossil H. austraZis fi-om the Andrahomana Cave is available for morphometric
comparison (Table1). Within the modern antimena sample there is no evidence of sexual
dimorphism and in al1 subsequent analyses males, females, and unsexed specimens have
beencombined.
In virtually al1 cases, there islittle to nooverlap
in the bone
measurements of the Morondava and Andrahomana samples and they are statistically
differentfi-omone
another. Australis was adistinctlylargeranimalthan
antimena,
although the two were similar in tooth and cusp structure.
zyxwvu
SPECLFIC ALLOCATIONOF HYPOGEOMYS STJBFOSSILS FROM CENTRAL MADAGASCAR
The material recovered fiom near Antsirabe consists of two completely ossified
tibia and one partially ossified tibia. The total length of the two ossified bones (MNIN
MAD 358 and 356) exceeds the known range of antimena €rom Morondava and falls
within the range of azutraZis fi-om Andrahomana Cave (Fig. 3, Table 1). The proximal
tibia of one of the two ossified specimens is partially broken while
the proximal width of
the second tibia (MAD 358) falls within the range of austraZis. There is no sigdicant
difXerencein the distaltibia width between the two species(Table 1). The proximal
portion of a tibia fiom Ampoza falls within the size range of antimena. The specimen
fi-om Tsirave: is unossified, but in general size and shape appears to be assignable to
antimena (Fig. 4). On the basis of the available material, it appears that Hypogeomys
austraZis once occurred at sites near Tolagnaro in the southeast and north to at least the
Antsirabe region, while the distribution of antimena once extended much fùrther south
than the current limited range near Morondava (Fig. 1).
zyxwvu
zyxw
HOLOCENE DISTRIBUTION OF HYPOGEOMYS
287
zyxwvu
zyxwvut
RADIOCARBON DATING
Two AMS radiocarbon dates are available for material of Hypogeomys. A small
fragment fi-om the Ampoza (MNHN 1931.6) tibia assigned to antimena, produced a date
of 1350 f 60BP (Beta-72676CAMS-13677)andapiece
of ausfraZis bone fi-om
Andrahomana Cave (BMNH M.7395) yielded a date of 4440 f 60 BP (Beta-73370,
CAMS-14053).
Fig. 3. Tibia (from left to right) of Hypogeomys antimena collected from the subfossil site of
Ampoza ( " E N 1931.6), modern antinzena from the Kirindy Forest (FMNH 151995),
and Hypogeomys australis obtained from a subfossil site near Antsirabe ( " E N MAD
35 6). Photograph by Diane White.
WHAT FACTORS LED TO THE DRAMATIC CHANGE
IN THE DISTRIBUTION OF
HYPOGEOMYS SPP.?
zyxw
Since nothing is known about the natural history of Hypogeomys austraZis it is
difficult to extrapolate clues to understand its disappearance. However, like antimena,
austraZis is presumed to have lived in excavated burrows in areas with friable or sandy
soils. In modern times H. antimena is restricted to a limited region and specific habitat-
288
zyxwvutsrq
zyxwvu
zyxwv
zy
S.M. GOODMAN & D. RAKOTONDRAVONY
coastal deciduous dryforest mixed with baobabs on sandyor lateritic soils (COOKet al.,
1991). Further, they tend to occur in forests where the floor is largely covered with leaf
litter. The average annual rainfall near Morondava is 800 mm (DONQUE, 1975). This is
in contrast to the Mahafialy Plateau, where the flora is composedof sub-arid thorn scrub,
dominated by a highly specialized xerophytic flora, with virtually no leaf litter, and an
annual average rainfd of less than 350 mm (DONQUE, 1975; KOECHLINet al., 1974;
MACPHEE, 1986). Although both of these forest types belong to the Western Region,
they show many floristic differences(HUMBERT: 1954;
WHITE,1983).
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zyxwvu
Fig. 4. Femurs of (lefl to right) of a subfossil, subadult Hypogeomys antimena from Tsirave
(MNHN IvfAD 355) and modern H. antimena from the Kirindy Forest (FMNH 151995).
Photograph by Diane White.
One of the problemsintrying
to interpret the habitatformerlyoccupied
by
Hypogeomys antimenain the Mahafaly Plateau region, isto understand exactly where it
occurred. The plateau is a broad expanse of exposed and extremely rugged limestone
with relatively pristine sub-arid thorn scrub. The western escarpment is covered with
limestonedebris,and
then abruptly drops about100minelevation
to the Lake
Tsimanampetsotsa plain and to an area of pulverized chalk grading into coastal Sand
dunes (see diagram in PERZUER DE LA BATHIE,1934, p. 165). Mïtoho Cave, the site at
zyxwvu
zyxw
zyxwvu
HOLOCENE DISTRIBUTIONOF HYPOGEOMYS
289
which MACPHEE recovered material of H. antimena, is located near the base of the
escarpment and within a kilometerof thelake edge. AnkazoaboCave is also on the edge
ofthe MahafalyPlateauescarpment(LAMBERTON,1937,
p. 13). Sinceextant H.
antimena dig deep subtemanean burrows in friable soils, it is presumed that the animals
formerly occurringin the Mahafaly Plateau region inhabitedthe sandy coastal plain to the
West of the escarpment (DURANTON, 1975), rather than the jagged rocky plateau, and
either visited the caves in search of freshwater or were deposited there as remains of
predators' meals. Bones of large carnivores (Cryptoprocta) anda large extinct eagle
(Aquila) have been identified from Mitoho and Ankazoabo caves (LAMBERTON, 1937;
MACPHEE, 1986, GOODMAN; 1994). The soils near Ampoza, fùrther inland, are made up
of friable sandyground, which would meetthe habitat requirementsof H. antimena.
An intriguing question is what causedthe dramatic change inthe distribution ofH.
antimena over arelatively short period of time?Thisspeciesexperiencedarange
reduction of hundred of kilometers in less than 1400 years. Three possibilities can be
offered:naturalecologicalchange,specificallyaridification;human-inducedhabitat
modification; or local extinction causedby human hunters (DEWAR, 1984):
1) Ecologicalchange - There is good evidencethatin the past few millennia
southwestern Madagascarhasbecomedistinctlydrier.
The dramaticeffects of this
aridification are supported by the extinction or local disappearanceof several vertebrates
that required more mesic conditions than currently available in the region (MAcPHEE,
1986; GOODMAN & RAKOTOZAFY, in review). BURNEY (1993) analyzed a pollen core,
representing a 5,000 year sequence, taken from a coastal area near Ambolisatra, about
35 km N of Toliara. His analysis shows that this region until about 3,000 years ago was
distinctly more mesic, andover the course of the followin. 1,000 years there is evidence
of aridification. At a point in the stratigraphic column C' -dated to about 1900 B.P., he
foundadramaticincrease
in grass pollenandadecreasein
woody plantpollen.
BURNEY'S research demonstratesthat even before evidence of extensive human habitat
modification, the coastalregion of southwesternMadagascar undenvent adramatic
transformation. Thus, it is plausible that the local extinction of H. antimena from the
region was a direct result of Holocene aridificationandfloral shiRs in southwestern
Madagascar. For example,criticalelementsin
the diet of thisanimalmayhave
disappeared.
- The assumptionhere
is that human
2) Human-induced
habitat
change
disturbance,either through cutting or burning of natural vegetation, caused the
degradation or total destruction of critical habitat required for H. antimena. The sandy
plain to the West of the Mahafaly Plateau has been extensively modified by humans and is
currentlyused by pastoralists to graze their cattle herds,and portions are regularly
burned to stimulate herb growth. Although much of the area has been cleared of its
former original vegetation, there are several relatively intact coastal forests resting on
sandysoils,such
as Hatokaliotsy (-22,000 ha),composed of sub-arid thorn scrub
(NICOLL & LANGW, 1989). It is possible that human fragmentation of forest. habitat
led to the localextirpation of populationsof Hypogeomysantimena. However, this
seems unlikely in itself since a population of antimena remains north of Morondava in
the relativelysmallanddegradedRéserveSpéciale
d'hdranomena (6,400 ha),while
larger areas of forest occur to the West of the Mahafaly Plateau, such as Hatokaliotsy,
and fbrther inland the forests of Vohibasia (-19,000 ha) and Zombitsy (21,500 ha) near
Ampoza lack this species (GOODMAN & GANZHORN,1994). Given the distribution of
sandy soils on the island, populations of Hypogeomys spp. would have had naturally
fi-agmented distributions.
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zy
S.M.290
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zyxw
zyx
GOODMAN & D. RAKOTONDRAVONY
3) Human hunting pressure - given the lack of midden remains or information on
southwestern Madagascar (DEWAR &
the sequence of earlyhumancolonizationin
WRIGHT, 1994), the potential effect of hunting pressure on Hypogeomys is impossible to
assess. However, amongst al1 of the local tribes inhabiting this region
the consumption of
rodentmeat is strictly taboo. In January 1994 olderinhabitants of the Vezo village
Efoetse, not far from Mitoho Cave, were asked if they knew anything about a large
rodent inhabiting the region - their unanimous response was negative. Further, Barra
tribesmenliving near the forests close to Ampoza were unfamiliarwith large forest
rodents. Thus, any memory of Hypogeomys occurring in these areas no longer lingers in
local oral history.
CONCLUSIONS
zyxw
On the basis of subfossil remains Hypogeomys antimena
formerly occurred in the
sandyplain to the West of the MahafalyPlateauandinlandareas
of southwestern
Madagascar, close to 500 kilometers south of its modern range. There is evidence that
over the past few millenniathisregionhasunder
gone naturalaridification,and
subsequently there was human modification of the environment. Natural and perhaps
<< finally human-induced factors >> can account for the disappearance of this speciesfrom
southwestern Madagascar. An extinct species, H.austrazis, once lived in the Tolagnaro
area north to at least Antsirabe. There is no evidence that these two species lived in
SYmPaWACKNOWLEDGEMENTS
We are gratehl to R. VOSS, American Museum of Natural History, New York;
T.L. Mcfadden, Museum of Comparative Zoology, Cambridge, Massachusetts;J. Cuisin,
D. ,Goujet and H. Lelievre,Muséum
. Nationald'HistoireNaturelle,Paris;
N.
Rakotoarison, Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza,
Antananarivo;
B.
Rakotosamimanana,Universitéd'Antananarivo;and
A. Currantand P. Jenkins, The
Natural History Museum, London, for access to material under their care. O. Langrand
kindly provided critical comments on an earlier version of this paper. The radiocarbon
dating was financed by a grant from
WWF.
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zyxw
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zy
zyxwvu
zyxw
HOLOCENE DISTRIBUTION OF HYPOGEOMS
293
zyxwv
zyxwvutsrqponmlkjihg
d
l1
E
l-
%
m
m
a-
c
O
E
w
.r
=
m
c
zyxwvut
zyxwvu
.-wu
.-m
c,
E
,
m
w
m
3
m
l-
zyxwvut
zyxw
zyxwvut
zyxwvut
zyxwv
Biogèographie de Madagascar, 1996 :295-302
ECOLOGY AND SOCIAL STRUCTURE OFHYPOGEOMYSANTIMENA,AN
ENDEMIC RODENT OF THE DRY DECIDUOUS FOREST
IN WESTERN
MADAGASCAR
zyxwvu
zyx
zyxwvu
Simone SOMMER
Univ. Tübingen, Dept. Behav. Ecol., Beim Kupferhammer 8, 72070 Tübingen, GERMANY
ABSTRACT.- Thegeographicrange
of Hypogeonys antimena, the largestendemicrodent
of
Madagascar, was recently restricted to thedry deciduous forest of Western Madagascar. Between 1992
and1995collectedcapturehe-trappingandtelemetrydataindicate
that the rodentlives in a
monogamous social system. Range size
is determined by the season, presence of offspring and the
occurence of the main predator Cryptoproctaferox.
KEY W0RDS.- Ecology, Social structure, Endemic rodent,
Hypogeonzys antimena, Madagascar
RESUME.- La répartition géographique d’Hypogeomys artimena, le plus gros rongeur endémique de
Madagascar, a été récemment limitée aux forêts sèches caducifolées de l’ouest de Madagascar. Entre
1992 et 1995 des méthodes de capturehepiégage
et de télémétrie ont permis l’assemblement des données
indiquantque cesrongeursviventdansunsystèmesocialmonogame.L’importancedurayonde
dispersionestdéterminépar
la saison, la présenced’uneportéeet
par l’occuranceduprédateur
principal, Cryptoproctaferox.
MOTS-CLES.- Ecologie, Structure sociale, Rongeur endémique,
Hypogeomys antimena, Madagascar
INTRODUCTION
Hypogeomys antimena Grandidier, the Malagasy Giant Jumping Rat, is the largest
endemic rodent of Madagascar. The herbivorous rodent is strictly nocturnal and spends
the day in long deep burrows. The facts so far known about its biology like pair bonds,
1-2 offspringper year, lack of sema1 dimorphism andthe results of a nine-week trapping
and radiotracking field
study
(COOK, T R E V E L Y ~ WAZLS,
,
HATCHER &
RAKOTONDWARANY, 1991) aretypicalcharacteristics
of monogamy,a rare social
system occuring only in 3% of mammals. By using the methods of marldre-trapping and
radio-telemetry during different seasons investigationsin the proposed social system and
the ecology of Hypogeomys antinzena were carried out.
DISTRIBUTION
The modern distributionof Hypogeomys antinzena isrestricted to the narrow
coastal zone of drydeciduous forest, nomore than 1000 k m z between the rivers
Andranomena and Tsiribihina (Fig. 1). However, paleontological evidence indicates that
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions deI’ORSTOM, Paris
296
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxwvu
zy
S . SOMMER
during the Quaternary Hypogeomys antimena had a muchbroader geographical rangeon
the islandand that the genus consisted of atleast
two species (GOODMAN &
RAKOTONDRAVONY, in press).
Morondava
Fig. 1. Recent distribution ofHypogeomys antimenaat the western Coast of Madagascarbetween
the rivers Andranomena und Tsiribihina. Location of the study site on the forestry concession of the Centre de Formation de Morondava (CFPF). Scale1:500 000.
zyxwvut
zyxwv
METHODS
The field work took place between October 1992 and January 1993, Februaryand
Aprill994, March and June 1995. The study area was 2500m x 400min 1992 and 1994.
This area was increased by another 700m x 900m in 1995.A grid systemwas established
as reference. Burrows of H. antzmena were initially located by systematic search. At least
two Tomahawk Live Traps,(5 lcm x 19cm x 19cm, Tomahawk, Wisconsin)were placed
in front of al1 holes of a burrow for several nights till no more
new animals were trapped.
Captured animals were anaesthetized, sexed, weighed, measured and individually marked
by ear-tattoos or passive integrated transponders. Further blood samples were taken for
genetic work. Up to 19 animals fiom neighbouring burrows were fittedwithradiocollars. Throughout the whole nocturnal activity period of the rodents each animal was
zyxwvuts
zyxwvuts
zyxwvu
ECOLOGY OF HYPOGEOMYSANTMENA
297
located once per hour in4-5consecutivenightspermonth.Rangesize,shape,and
overlap were analyzed by minimum-convex-polygon technique.
RESULTS AND DISCUSSION
1) SOCIAL STRUCTURE
a) Morphological correlates
zyxwvutsr
Between October 1992 and June 1995a total of 115 different animalswas trapped
in 28 burrows. There werenosignificantsexdifferencesin
the ratio andbody
measurements (Table 1). The relativetestis size (length ofa single testis divided by male
body length) was compared with the results of 16 other rodent species with respect to
their matingsystem (HESKE & OSTFELD,1990) and cm be considered as small.The
combination of no sexual dimorphism together with small testes is characteristic for a
monogamous social system.
b) Pair bonding and parent/offspring bonding
There-trapping data ofsome burrows that were investigatedandactivesince
October 1992 are presented in Table II. The other burrows show similar patterns. The
re-trapping data indicate
1) Burrows are inhabited either by pairs or families (male, female, subadult andlor
juvenile). If anadditionalanimalwithadultweightispresent,normally
it is not yet
reproductive.Theseanimalsoftencould
be trapped in another burrow during the
following re-trapping period (e.g. B6: 05R, 03L; B8: 39R; B14: 04L).
2) Pair bonds might continue for more than one reproductive season. Male and
female of B8, B9, B 11 were still in the same pairs and remained associated during both
breeding and non-breedingperiods.
3) Changes in the pair bonds and high << turn-over >> rate of burrows might be
explained by the high predationrate (see 2c).
4) Offspring show a delayed dispersal. They staytogether with their parents for at
least one more reproductive period (cg. B8: 39R; B9: 08L) and seem to leave in the
third year (e.g. B8: 39R, 180m). Sexual maturation is probably not reached before the
age of two years.
5 ) Migration distance was between 120m and 400m (248m
k 119m, n=9)
zyxwv
zyxwv
zyxwvut
zyx
298
zyxwvuts
zyxwvu
S. SOMMER
c) Spatial distribution
The radiotracking data show that males and females fiom neighbouring burrows
have similarly sized but mutually exclusive home ranges. Home ranges of burrow mates
howeveroverlapped ineverynightextensively.Rangesofsubadults
are smaller and
within the ranges of the parents (Fig. 2).
zyx
z
Fig. 2. Example of thedistribution of total home ranges of adult males
, adult females
000000
, females (previous offspring,still in thenatal burrow) ------,
subadults
of 7
neighbouring burrows in Aprill995. Scale 1:50.
2) DETERMINATION
OF HOME RANGE SIZE
The size of the home ranges is determined
by different factors:
-
a) Dry season rainy season
During the dry season in October before offspring were born, home ranges were
larger than during the rainy season (November, December)aRer birth of theYoung (Fig.
zyxwvut
zyxwvuts
zyx
zyxwvutsrqpo
zyxwvutsrq
ECOLOGY OF HYPOGEOMYSANTIMENA
299
3). The larger home ranges during the dry season could be explained by the scarcity of
food (bits, leaves, Young shoots) and the lower protein content of b i t .
50000
m October
- . . ~
, o o o o ~ a December
O
low0l
A
a
5000
zyxwvut
01
017 M
092 M
zyxwvu
056 F
076 F
Mean
Fig. 3. Total home ranges (in m2)during the dry (Oct) and the rainy season (Nov, Dec). On the
abscissa theradiocollar-numbers of the individuals, the sex and themean (+ StD) of the 4
animals that were radiotracked during the whole period are given.
a
a
a
a
a
046
036
M
._. M
~
~
075
F
O76
F
056
F
017
M
092
M
055 091
F
F
offspring
with offspringwithout
Fig 4. Total home range (in m2)of animals with and without offspring in December. On the
abscissa theradiocollar-numbers of the individuals and thesexes are given.
zyxwvu
b) Presence of offspring
Birth season of Hypogeomys starts with the onset of the hot rainy season (end of
November). In Decemberanimalswith
Young used sigdficantly smaller areas than
animals without offspring(Fig. 4, t= -3.13, p=0.02). ‘In the case offemale 056 the
reproductive state was unclear but telemetry data suggest presence of an offspring. The
300
zyxwvutsrqp
zyxwv
zyxw
zyxw
S . SOMMER
defendability of the home range ïs a necessary condition to detect potential intruders. It
depends on the ability of an animal to monitor the boundaries with sufficient frequency
and depends therefore on the size of the range (MITANI& RODMAN,1979). Reduction of
the home range size after birth of offspring and the resulting increase in defend ability
might be an adaption to protect theoffspring.
100
90
80
70
60
z
zyxw
50
zyxw
8
.s
r
c8
40
30
S.
zyxwvutsrq
20
10
O
May
April
June
Fig. 5 . Total home range (Mean +_ StD in m2, left ordinate) and mortality caused by Crypoprocta
ferox (in%, right ordinate)between April and June 1995. In addition one animal was eaten
by theboa (Acrantophis spec.)
c) presence of the main predatorCryptoprocta
ferox
If Clyptoproctaferox is present faeces can easiliy be found onthe pistes and in the
grid system. Three persons found independently fresh faeces and/or have seen an animal
firsttimethisyear
on 25th April1995indifferent
parts of the study area. First
Hypogeomys-radiocollarwith the characteristic biting signs was found on
26th April
1995. Hypogeomyssignificantly reduces its home range after the arrival of the main
predator (Fig. 5, Friedman two-way analysis of variance, P<O,Ol, n=12).
CONCLUSIONS
1) Hypogeomys lives in a monogamous social system. This is indicated
by the
morphological correlates (lack of semal dimorphism, small relative testis size) and the
results of captureh-ecaptureand radio-tracking. Pair bonds might continue for more than
one reproductive season. The only 1-2 offspring/pair/year show a delayed dispersal and
late semal maturity. The home ranges of males and females are mutually exclusive and
only burrow mates have overlapping home ranges.
2) Home range sizes are first determined by the season. They are larger during the
dry season than duringthe rainy season. Further range size is determinedby the presence
zyxwvut
zyxwvuts
zyxwv
zyxwvuts
ECOLOGY OF HYPOGEOA4YSANTIMENA
301
of offspring.A n i m a l s without offspring have larger rangesthan animals with offspring.In
addition the presence of the main predator Cryptoproctaferox has a main impact on
rangingbehaviour. The rangesizesarereducedinrelation
to increasingpredation
mortality.
ACKNOWLEDGEMENTS
1 am gratefil to the << Commission Tripartite )) of the Malagasy Government, the
Laboratoire de Primatologie et desVertébrés de l’Universitéd’Antananarivo, the
Ministère pour la Production Animale et des Eaux et Forêts for their collaboration and
permission to work in Madagascar. Thanks to the Centre de Formation Professionnelle
Forestière de Morondava for their hospitality and permitsto work on their concession. 1
thank J. Ganzhorn, J. Burkhardt and K. Schmidt-Koenig for their valuable advice, help
and
unflagging
support. The work was supported by WWF International
and
Madagascar, Stifterverband fiir die Deutsche Wissenschaft,
LGFG and DAAD.
zyxwvutsrq
zyxwvu
RICFERENCES
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Table 1. Examples of the body measurementsof adult Hypogeomys antirnena (Mean rl: StD).
Pemales
Body
mass
(kg)
Males
1.11 kO.11 (N=19)
1.12 f 0.12 (N=25)
n.
Body length (cm)
30.41 rl: 1.28 (N=17)
30.30.f 1.48 (N=21)
n.s
Tai1 length (cm)
22.59 +_ 1.68 (N=19)
23.30
Ear length (cm)
6.10 & 0.46 (N=19)
6.00 k 0.35 (N=25)
Hindfoot length (cm)
7.3 1 k 0.24 (N=18)
7.32 f O.18 (N=24)n.
s
zyx
1.27 (N=25)
n.s
n.s
s
zyxwvuts
zyxwvut
zyxwvut
zyxwvut
zy
zyxwvu
7S. SOMMER
302
Table II.Re-trapping data 1992- 1995. Foreach animal the number of the ear-tattoo(R=marked in
1992, L= marked in 1994,T= marked in 1995), the sex
(F= female, M= male) and the age (Ad= adult,
Ad# = adult weight, but not yet reproductive,
SA= subadult, Juv= juvenile) are given.*= re-trapped in
the same burrow as in the previous Year.+= re-tramed in a different burrow,x= dispersahigration untill
thefollowingre-trappingperiod.
I
Burrow-
45R
B4
48R
B6
1
47R
50R
05R
BS
19R
F
M
F
M
F
Ad
Ad
Ad
Ad
Ad
13L
59R
16L
15L
05R
F
M
48R
06L
03L
07L
23R
20R
39R
02L
19R
17R
08L
F
M
F
F
17R
15R
F
M
M
Ad
Ad
Juv
Juv
Ad
Ad
Ad
24R
F
M
Ad
Ad
F
M
Ad
Ad
Juv
38R
24R
17L
18L
14L
20L
21L
F
M
Ad
Ad
10R
04L
23R
20R
39R
40R
B9
B14
Ad
Ad
10R
08R
F
M
April - June 1995
March 1994
December
1992
F
M
.
F
F
M
F
M
F
M
F
M
M
M
F
M
F
Ad
Ad
SA
Juv
Ad
Ad
Ad
Ad
SA
Ad
Ad
Ad#
Ad#
Ad
Ad
Juv
Ad
Ad
Ad
SA
Ad
Ad
Juv
Ad
Ad
*
t
*
01T
M
Ad
39R
02T
03T
06L
F
M
F
M
Ad
Ad
Ad
Ad
23R
04T
F
M
Ad
Ad
*
19R
17R
OSL
05T
06T
38R
24R
07T
08T
14L
30L
09T
1OT
10R
11T
04L
12T
F
M
F
M
Ad
Ad
Ad#
SA
Juv
Ad
Ad
SA
SA
Ad
Ad
SA
Juv
Ad
Ad
Ad
Juv
*
*
X
*
*
*X
*
*
*
*
-
*
F
M
F
F
F
M
F
F
M
F
*
*
*
*
*
f
*
*X
zyxwvuts
zyxwvut
Bioggographie de Madagascar,1996 :303-306
BIQGEOGRAPHIE DES RONGEURS
DE MADAGASCAR
Daniel RAKOTONDRAVONY
Département de Biologie Animale, Faculté des Sciences,Universitéd'Antananarivo.
Antananarivo 101, MADAGASCAR
zyx
B.P. 906
AJ3STRACT.- The rhodent f a q a of Madagascar comprises in al1 seven recognized genera, and one
now being described. The number
of extant species has recently been increased from
10 to 16 as a result
of a revision of their classification. The elevationof the three subspeciesof Nesomys to species rank, as
well as the discoveryin the fieldof four new Eliurus andtwo new species that probably belong to a new
genus, however, will bring the total number of extant species to 24. Data from recent field inventories
show that the distributionof most speciesis larger than previously recorded. At least
two species are also
known from subfossils. Older and more recent archeological studies also show a wider distribution
in the
past for species belonging to the extant genera,in particular Hypogeomys, which is now confined to a
very restricted region. Moreover, the former distribution
of this genus (or perhaps even the extant
species) included areas where forests no longer exist today.
KEY-W0RDS.- Rhodent, Nesomys, Hypogeomys,Madagascar, Biogeography
RESUME.- La faune des rongeurs de Madagascar est constituée par sept genres plus un nouveau en
cours de description. A la suite d'une révision le nombre des espèces actuelles est récemment passé de
dix à seize. Cependant, le passage au rang d'espèces des trois sous-espèces de Nesomys, ainsi que la
découverte de quatre nouveauxEliurus et deux nouvelles espèces appartenant probablementà un genre
nouveau, portera ie nombre total des espèces à vingt quatre. Les données récentes montrent une plus
large distribution de la plupart des espèces connues. Il existe aussi au moins deux espèces subfossiles.
Lesfouillesarchéologiquesrécentesetanciennesindiquentégalementunedistributionpluslarge
d'espèces appartenant aux genres actuels, en particulier Hypogeomys qui est maintenant confiné dans
une régiontrks restreinte. De plus,il est aussi démontré que l'ancienne distribution de ce genre (ou peutêtre même de l'espèce) comporte des régions
où il n'existent plus actuellement de forêt.
zyxwvutsr
zyxwvut
MOTS-CLES.- Rongeurs, Nesomys, Hypogeomys, Madagascar, Biogéographie
INTRODUCTION
Il y a plusieurs siècles, la couverture végétale de Madagascar était nettement plus
importante qu'actuellement. Elle permettait aux différentes espèces de
rongeur d'occuper
presque toute l'ileavecdespossibilités
de communicationsansbarrièresécologiques
notables. Elles auraient occupée des niches écologiques variées dans laforêt et peut-être
même dans les zones de savane: 1 - terriers souterrains, au pied des arbres, ou entre leurs
racines. 2 - trous dans les bois morts ou dans les gros troncs; 3 - nids en haut des arbres,
etc.
zyxwvut
zyxwvutsrqp
In:W.R LOURENçO (Cd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
304
zyxwv
zyxw
D. RAKOTONDRAVONY
zyxwvz
OBSERVATIONS
La faune des rongeurs malgaches comprend dix genres dont deux
introduits et huit
endémiques dont un genre nouvellement décrit. Un des rongeurs introduits a colonisé
tous lesmilieuxexistants;ils'agit
de Rattusrattus qui occupe actuellement forêts,
savanes, milieux dégradés, champs, maisons et bâtiments, etc. L'autre espèce du même
genre, R. nowegicus, est limitéeauxvillesportuaires
et aux grandes villescentrales
connectées aux précédentes par les chemins de fer. La troisième espèce introduite est la
souris domestique, Mus musculus. Elle est répandue danstout Madagascar, mais surtout
à proximité de l'homme. Dans la nature, elle habite les milieux dégradés et les savanes.
Elle nese trouve jamais en pleineforêt naturelle.
La distribution des rongeurs endémiques est encore mal connue. Les. inventaires
systématiques sont peu nombreux. On sait que la majorité ne peut vivre qu'en forêt
Nous avonscependantcapturéquelquesespècesdansdes
naturellepeuperturbée.
milieux très dégradés ou même dans des champs de cultures situésprès de la forêt.Voici
quelques exemples :
- Brachyuromys ramirohitra a été capturé dans les zones de << tavy >> abandonnées
à Ranomafana (CREIG~ON,
1987; in litt.);
- A Ampijoroa, Eliurus myoxinus fùt piégé dans des champs de canne à sucre,
observé et capturé dans des maisons d'habitation. Il fùt aussi piégé au bord d'une très
petite forêt galerie à côté de
laquelle
s'étend
une
large
superficie
de savane
(RAKOTONDFLWONY & RANDRIANJAFY-RASOLOARISOA,
sous-presse).
- En 1993, nous avons capturé Nesomys rufus dans des champs de manioc situés
près de la forêt à Andranomay.
- Au mois de Mars 1995, Howkins et Ratsimanosika ont capturé une nouvelle
espèce appartenant au genre Eliurus dans une savane rocheuse loin de la forêt et dans
une forêt-galerie au Parc National de 1'Isalo.
- Macrotarsomys bastardi a pu être piégé dans une savane boisée dans la région
d'Ihosy.
En dehors de ces quelques cas, toutes les autres espèces de rongeurs endémiques
ont été piégées dans la forêt naturelle peu perturbée. La distribution géographique des
espècesendémiquesactuellespeut être trouvée dansCARLETONet SCH~VI~DT
(1990),
CARLETON (1994), CONSERVATION INTERNATIONAL. (1995), GOODMAN et GANZHOFN
(1994), GOODMAN et RAKOTONDRAVoNY (1996), RAKOTONDRAVONY (1992; observ.
pers.), RATSOTONDRAVONY et RASOLOARISOA (sous-presse), RANDRIANJAFYRASOLOARISOA (1993).
L'analyse
de cespublications
et observationspermetles
remarques suivantes :
1 - Les forêts pluvialesdudomaineorientalsontplusrichesen
rongeurs
endémiques que les autres régions de l'île. Voici les espèces rencontrées dans les forêts
humides de l'estet du centre:
- Brachytarsomp albicauda;
- Eliurus tanala;
- Brachytarsomys villosa;
- Eliurus webbi;
- Brachyuromys betsileoensis; - Gymnuromys roberti;
- Brachpromus ramirohitra;
- Eliurus majori;
zyxw
'
zyxwvuts
zyxwvutsr
zyx
zyxwvu
zyxwv
RONGEURS MALGACHES
- Eliurus
ellermani;
305
- Eliurus
minor;
- Eliuruspenicillatus;
- Eliuruspetteri;
- Nesomys rufis;
- N audeberti;
- Montecalomus Kopmani, un nouveau genre et une nouvelle espèce nouvellement
décrite en 1995 (CARLETON & GOODMAN, sous-presse).
2 - Les espèces de l'Est n'existent pasà l'Ouest, à l'exception d'Eliurus minor,et les
espèces de l'Ouest ne se rencontrent pas à l'Est. Voici les espèces de la forêt sèche
caducifoliée de l'ouest: Eliurus
myoxinus,
E. minor (RAKOTONDRAVONY &
RANDRIANJAFY-RASOLOARISOA,
sous-presse; RANDRIANJAFY-RASOLOARISOA,
1993),
Hypogeomys antimena,Macrotarsomys ingens, M. bastardi, Nesomys lambertoni.
3 - Certaines espèces sont largement distribuées dans toutes les forêts de l'Est.
C'est le cas d'Eliurus webbi, E. minor, E. tanala, Nexomys rufis et N . audeberti. Ces
espèces peuvent se rencontrer depuis l'extrême sud-est de l'île (Fort-Dauphin), jusqu'au
grandnord:AnjanaharibeSud,
près d'hdapa et Montagned'Ambre. La distribution
varie avec l'altitude, peuvant aller depuis le niveau de la mer jusqu'à plus de 2000 m.
Eliurus minor peut vivre à toutes les altitudes connues. Les espèces de l'ouest vivent
surtout à de basses altitudes (inférieure à 500 m). La plupart des captures de Nesomys
audeberti ont eu lieu à une altitude inférieure à 900 m. Il en est de même pour Eliurus
webbi, sauf quelques exceptions. La plupart des espèces de la région orientale et du
centre vivent entre 800 et 1800 m d'altitude. Montecalomus kopmani est une espèces de
haute montagne (1800 à 2600 m)(CARZETON & GOODMAN, sous-presse).Connue
seulement de 1'Ankaratra et de l'hdringitra.
4 - D'autres espèces sont à distribution restreinte, comme Hypogeomys antimena
que l'on ne trouve que dans la forêt de Kirindy située entre le fleuve Tsiribihina et la
rivièreAndranomenaau nord de Morondava. De même, Nesomyslambertoni existe
seulement dans la forêt du Tsingy de Bemaraha. Macrotarsomys ingens est inféodé à la
forêt de 1'Ankarafantsika.
5 - Des restes subfossiles de l'Holocèneindiquentcependant
que le genre
Hypogeomys connaissaitdans
le passéunedistributiongéographiquepluslarge
qu'actuellement (GOODMAN & RAKOTONDRAVONY, 1996). En particulier, il y a 1400
ans, l'aire de répartition d'Hypogeomys antimena s'étendait plus loin vers le sud, sur au
moins475 k m . Hypogeomysaustralis s'éteignit il y a 4400ans,maisaudébutde
l'Holocène l'espèce avait une répartition allant depuis l'extrême sud-est de Madagascar
jusqu'à la région d'htsirabe dans le nord.
Comment pourrait-on expliquer cette diversité de distribution des espècesde
rongeur à Madagascar? Pour les rongeurs introduits, tous commensales de l'homme,
Rattus rattus a colonisé tous les milieux, Rattus nowegicus a une distribution beaucoup
plus restreinte et Mus musculus ne frequente guère que les milieux habités. En ce qui
concerne les rongeurs endémiques, l'isolement très ancien de Madagascar combiné aux
différentes
variations
d'altitude,
de climat et de végétation ont contribué à la
diversification des espèces qui se sont spécialiséesdanslesdifférents
types d'habitat
existant. L'originede certaines variations de milieu peut être attribuée à des phénomènes
naturels comme les changements globaux du climat et les évènements géologiques. Mais
cesvariationspeuventaussiprovenirdesactionshumainescommeladéforestation.
Certaines espèces de rongeurs ont pu alors coloniser des milieuxtrès variés. Ce sont des
généralistes, comme Eliurus minor, Eliurus myoxinus, Eliurus webbi, Nesomys rufis.
zyxwvut
306
zyxwv
zy
zyxwvu
D'autres se sont spécialisées . dansdes
types d'habitatparticulier;c'est
d'Hypogeomys
antimena,
Macrotarsomys
ingens,
Montecalomus
kopmani,
Brachytarsomys albicauh.
le cas
et de
CONCLUSION
Beaucoup de recherches
sont
encore
nécessaires
pour bien
connaître
la
biogéographie desrongeurs malgaches. En particulier, des inventaires sont indispensables
danslesdifférentes forêts naturelles, protégées ou non.La découverte récented'un
nouveau genre et de plusieurs espèces nouvelles témoigne de l'insuffisance de ce type
de
recherches.
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45p.
zyxwvuts
zyxwvuts
zyxwvuts
zyxw
zyxwvuts
zyxwvutsrqpon
zyxwvut
Biogéographie de Madagascar, 1996 :307-319
REPRODUCTIVE AND ENERGETIC DIFFERENTIATIONOF THE
TENRECIDAE OF MADAGASCAR
Paul A. RACEY & Peter J. STEPHENSON
’Department of Zoology, UziversityofAberdeen,AberdeenAB9
U.K.
W’”F Programme Of$ce for Tanzania, PO Box 6311 7, Dar esSalaam, TANZANIA
ABSTRACT.- The Tenrecidae of Madagascar comprisesat least 26 species, al1 of whichare endemic to
the island. These species originated from founder stockthat colonised from mainland Africa some 60
million years ago and underwent an extensive adaptive radiation to fil1 a wide range of niches, This
paper reviews recent data to determine the energetic and reproductive differentiation that has occurred
that influenced evolutionary processes. Resting metabolic
within this mammalian family and the factors
rate (RMR) is associated with bodymass and ecological factors. Small tenrec species that occur in
eastern and central forests haveRMRs similar to those found
in tropical shrews, whereasdry forest and
aridzonespecieshavelower
than expected RMRs and enterdaily or seasonaltorpor.The body
temperature (Tb) of non reproductive tenrecs is significantly lower than that of al1 other insectivores
except golden moles. However, RMR and Tb are elevatedin all species of tenrec during pregnancy and
lactation, and this may be associated with an improvement in homeothermy. Intraspecifîc variation in
gestation length may be related to the occurrence of daily torpor during pregnancy, a phenomenon
previously recorded onlyin heterothermic microchiropteran bats. Adaptations for increased reproductive
output within the constraints of a uniformly long gestation length
and low Tb are discussed. It is
concluded that a suite of ecological, climatic and phylogenetic traits are associated with the wide
energetic and reproductive Werentiation found withinthe Tenrecidae.
KEY-W0RDS.- Adaptive radiation, Body temperature, Reproductive energetics, Resting metabolism,
Insectivora
RESUME.- Les Tenrecidae de Madagascar comprennent au moins
26, espèces toutes endémiques. Ces
espèces sont dérivées d’une race colonisatrice, arrivée du continent africain il y a une soixantaine de
millions d’années. Aujourd’hui, les descendants de cette race occupent une large gamme de niches
écologiques,grâce à uneradiation in-situ extensive.Cetarticlerendcomptedesdonnéesrécentes
acquisessur la différentiationénergétiqueetreproductivequi
s’estproduitedanscettefamillede
m-eres,
et des facteurs impliqués dans ces processus évolutifs. Le taux métabolique en repos
(TNR)
est corréléau poids corporel et aux facteurs écologiques. Les espèces de petits tenrecs qui vivent
dans les forêts centrales et orientales montrent des valeurs deTMR similaires à ceux des musaraignes
tropicales. Au contraire, les espèces vivant dans les forêts sèches et dans les zones arides montrent des
valeurs de TMR plus faibles que celles attendues; ces espèces montrent une torpeur quotidienne
ou
saisonnière. Les valeurs de température du corps (TC) des tenrecs dansla phase non-reproductive sont
sigmficativement inférieures a celles de toutes les autres espèces d‘insectivores, à part la taupe dorée.
Néanmoins, chez toutes les espèces de tenrecs, les valeurs de
TMP et TC sont plusélevéeh pendant les
phases de grossesseet de lactation; ceci est peut-être
lié à une amélioration d’homothennie. La variation
intraspécifique de la durée de gestation est peut-être liée
à la torpeur quotidienne de la grossesse,
phénomène
considéré
jusqu’à
maintenant
comme
spécifiquement
limité
aux
microchiroptères
hétérothermiques. Les adaptations qui augmentent
la production reproductive sous les contraintes d’une
zyxwvutsrqponm
In: W.R LOURENçO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
zyxwvu
zyxw
zy
P.A. RACEY & P.J. STEPEENSON
308
faible TC et d'une durée de gestation uniforme et longue, sont discutées. En conclusion, il semble que
descaractèresécologiques,climatiques,etphylogénétiquessont
liés à la mérentiation extensive
énergétique et reproductive quise existe dans la famille Tenrecidae.
MOTS-CLES.- Radiation adaptative, Temperature corporelle, Energie reproductrice, Metabolisme du
repos, Insectivora
INTRODUCTION
THETENRECIDAE
zyxwvuts
z
TheTenrecidae(Mammalia:
Insectivora) isanancientlineage
of eutherian
mammals. The family is comprised of
three subfamilies, the Tenrecinae and Oryzorictinae
of Madagascar, with eight genera and 26 species, and the Potamogalinae (otter-shrews)
of West and central M c a , with two genera and three species (GENEST& PETTER, 1974;
CORBET& HILL, 1991; STEPHENSON,1995). Some authorities classifl otter-shrews as a
separate family (e.g. EISENBERG,
1981). The Tenrecidae shows close 'ailinities with the
Chrysochloridae, the African golden moles (VAN VALEN, 1967), and it has been
suggested that the Chrysochloridae and Tenrecidae were early
offshoots from the lineage
that gave rise to the Insectivora (EISENBERG, 198 1).
Malagasy tenrecs originated on mainland Africa where fossil tenrecids have been
found in the Miocene deposits of Kenya (BUTLER,&
HOPWOOD,
1957; BUTLER,1969).
Madagascarprobably Split from mainlandAfr-ica about 165 millionyearsago,and
reached its presentposition around 121 millionyears ago during the Cretaceous
(RAsn\ToWr~z
et al., 1983). Since this separation predatesthe modern mammal fauna, all
mammalian taxa must have colonized the island by crossing the Mozambique Channel.
Although the earliestinsectivoresprobablyreached
the islandbyraftingin
the
Palaeocene around 60 million years ago (SIMPSON, 1940), it is unclear which form or
forms of tenrec first invaded Madagascar. The genusGeogale is represented in the fossil
record on Afrca (BUTLER
& HoPWOOD, 1957) but it istoo specialised to have given rise
to the family and it is likely that there was more than one founding stock. The original
tenrec colonists would have probably included unspecialised animals
with a conservative
bodyplanbut,inisolation
on Madagascar,they undenvent an extensiveadaptive
radiation (EISENBERG & GOULD, 1970). Consequently, Malagasy representatives of the
family are morphologically and ecologically diverse. They range in body mass from 4 g
(Micrugalepulla) to over 2 kg (Tenrec ecauahtus),and have evolvedto inhabit nichesin
eastern raidorest (e.g. Microgale tuluzaci, Hemicentetes semispinosus), central plateau
forest ( e g . M. dobsoni, H. nigriceps), andsouth-westerndry forests (e.g.Echinups
telfairi,Geogaleaurita).
Most species are terrestrial though species in the genus
Oryzorictes are adapted for a semi-fossorial life style and
Limnogale mergulusis aquatic.
The extensive adaptive radiationof theTenrecidae ledto the evolution of a variety
of reproductive and energetic strategies within the f d y . For example, some species
(e.g. i? ecauahtus, H. semispinosus) breedat an early age and produce large litters,
whereas other species (cg. M. talazaci, G. aurita) havesmaller litters that exhibit
relatively slow development rates (EISENBERG & GOULD, 1970; STEPHENSON, 1991,
zyxwvu
zyxwvu
zyxwvuts
zyx
zyxwv
TENRECIDAE OF MADAGASCAR
309
1993; STEPHENSON
et al., 1994). Many species of tenrec are heterothermic so metabolic
rate measured under standard conditions is referred to as resting metabolic rate (RMR)
insteadofbasalmetabolic rate (BMR) (STEPHENSON, 1991; STEPHENSON & RACEY,
1993a). Recent studies have shown that, although some species maintainRMR at a level
below that expected frombodymass(NICOLL & THOMPsoN, 1987; STEPHENSON&
RACEY, 1993a,b, 1994), other species maintainRMR at levels expected from body mass
or even higher (STEPHENSON
& RACEY, 1993b; STEPHENSON, 1994a,b). The diversity
of
reproductive strategies and variability inRMR within the Tenrecidae makethis f d l y an
idealmode1 onwhich to investigate the influenceofmetabolic rate on lifehistory
strategy.
X&PRODUCTNE
ENERGETICS
OF EUTHERIAN MAMMALS
zyxwv
RMR (or BMR inhomeothermicspecies)is
a fi-equentlyusedphysiological
variablebecauseit is easilymeasurableunder laboratory conditionsandcomparable
between taxa. RMR is strongly correlated with body mass across the Mammalia (e.g.
KLEBER, 1961; MCNAB, 1988). Interspecific variations in RMR not accounted for by
body mass have been attributed to differences in food habits, activity levels and climate
(e.g.MCNAB,
1978,
1980,
1983,
1986,
1992;
et al., 1983; DANIELS,1984;
MULLER,1985). For example, large eutheriansthat feed on vertebrates,nuts or grass and
forbs generally have high RMR relative to their body mass, whilst species that feed on
invertebrates,fruits,seeds
and leaves of woodyplantsgenerallyhavelower
rates
(MCNAB,1986). In addition, it has been suggestedthat many of the ecological correlates
of RMR may also be taxonomic associations(ELGAR & HARVEY, 1987).
Many investigators haveobserved that eutherian marnmals withhigher RMR
produce more offspring which havefaster prenatal and postnatal development rates (e.g.
MCNAB,1980,1986;
OFTRDAL,1984;GLUER,
1985). Recent studies that have
removed the effects of body mass suggestthat the relationship between metabolism and
life histories may vary between. taxa (STEPHENSON
& R A " Y , 1995) or may not be
apparent at al1 (READ& HARVEY, 1989).
Ambient temperature (Ta) can influence body temperature (Tb) in heterothermic
mammals, and in turn can influenceRMR (e.g. STEPHENSON
& RACEY,1993b), although
the directrelationshipbetweenTband
RMR isdifficult to distinguish. In a few
heterothermic species, fluctuating Tb associated with entry into torpor can sometimes
affect gestation length (e.g., RACEY, 1973; RACEY & SWIFT, 1981; STEPH~NSON&
RACEY, 1993a). However, to date there has been no analysis of
the potential influence of
Tb on reproductive or energetic strategies in tenrecs.
This paper reviewsrecent data on the Tenrecidae to provideanoverview of
reproductive energetics within the Insectivora and factors thatinfluence metabolism and
reproduction. It also examines the influence of body temperature on energetic and life
history strategies.
zyxwvut
zyxwv
P.A. EUCEY & P.J. STEPHENSON
3 10
REPRODUCTIVE ENERGETICSOF THE TENRECIDAE
Resting metabolic rate
zyxwvutsr
Resting metabolic rate in the Tenrecidae scales to body mass (Fig. 1). Residual
variation in the RMR-mass curve cannot be explained with certainty giventhe difficulty
indeterminingcauseandeffect.
However, it mayhaveecologicalsignificance.
For
example, reduced levels of RMR have been well documented in desert-dwellingrodents
(see e.g. HULBERTet al., 1985; HAIM& BORUT, 1986) and shrews(LINDSTEDT, 1980).
It is therefore notable that the two species of tenrec fi-om the hot, arid south-West of
Madagascar (G. aurita and E. telfuiri) have substantially lower levelsof mean RMR than
other tenrecs relative to their body size (Fig. 1). The incorporation of termites in the diet
of G. aurita mayalsoaffect
RMR @AcNAB, 1984).The aquatic tenrec, Limnogale
mergulus, does not appear to maintain RMR at a significantly higher level than other
tenrec species (STEPHENSON,1994a). This contrasts with the trend identified in other
aquatic vertebrates which normally maintain RMR at levels higher than expected fi-om
bodymass (e.g. MCNAB 1978,1986; BENNETT& HARVEY, 1987). However, when
compared with other marsupials, the water opossum, Chironectes minimus, also shows
no elevatedlevel of metabolic rate (THOMI?SON,1988).Therefore, the association
betweenelevated
RMR and aquatic habitsmaynotbe.uniform
throughout the
Mammalia. Water shrews are amongst the largest species of temperate zone soricids
(GENOUD,1988). This may provide them with greater
a
thermal inertia to reduce the loss
of body heat when in water. L. merplus is the largest of the oryzorictine tenrecs so a
reduction in thermal inertia through increased body size, rather than elevated metabolic
rate, may be the main adaptation of the species to an aquatic mode of life. The fossorial
O. hova also has a relatively high
RMR (Fig. 1). An elevated RMR is found in other small
fossorialinsectivores(MCNAB, 1979; CONTRERAS& MCNAB,1990) andisprobably
associated with the maintenance of homeothermy (MCNAB,1983) rather than the niche
these species inhabit.
Further evidence for the potential effects of climate on metabolismcan be found in
the Insectivora. Shrews of the subfamily Soricinae have higherRMR than species of the
Crocidurinae.The maindifferencebetween the two sub-familiescan most likelybe
explained by evolution in geographical isolation under differential climaticconditions: the
Crocidurinae having evolved in tropical Africa and the Soricinae in temperate Eurasia
(VOGEL, 1976).
Those tenrec species which enter seasonal torpor, in general have lower RMRs.
Seasonalhypothermiaisunusualin
the tropics but hasbeen recorded insix tenrec
species: G. aurita, H. semispinosus,H. nigriceps, S. setosus, E. telfuiri and T. ecaudatus
(GOULD & EISENBERG,1966; EISENBERG
& GOULD, 1970; STEPHENSON & RACEY,
1994). Further research is required to determine the influence of endogenous and
exogenousrhythmson the occurrence of torpor within the Tenrecidae but insome
species it islikely that anyendogenousrhythmthatexistsisentrained
by ambient
temperature or photoperiod (STEPHENSON
& RACEY, 1994).
Whencomparedwithinsectivores
of similar,bodymass,
RMR in tenrecs is
generally lower, though there are exceptions to the rule. For example, shrew-tenrecs of
the genus Microgale have RMRs lower than shrews of the Soricinae, but a similar level
zyxw
'
zyxwvu
zyxwv
zyxw
zyxwvu
TENRECIDAE OF MADAGASCAR
311
to tropical shrews of the Crocidurinae (see STEPHENSON& RACEY, 1995). Reliable data
on RMR are only availablefor five speciesof Erinaceidae which range
in body mass from
400 to 750g (see STEPHENSON,1991). T. ecaudatus is the only tenrec within this mass
range but even though the largest erinaceids are smaller than T. ecaudatus, they have
higher RMR (STEPHENSON, 1991). Further data are required on the more closely related
Chrysochloridae to establish how their level
of RMR compares with tenrecines.
2.5
-
2-
zyxw
5
[r
m
Q
-I
zyxw
zyxwvut
T.e.
1.5-
O G.a.
0.5
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O
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I
I
i
0.5
1
1.5
2
2.5
3
zyxwv
zyxwvuts
Log mass
Figure 1. Log-log plotof resting metabolic rate against bodym a s in the Tenrecidae. Least
squares regression equation:y = 0.548~+ 0.724 (9= 0.77). Tenrec species: G.a. = GeogaEe
aurita; M.c.= Microgale cowani; M.m.= M . melanorrhachis;M.t. = M . talazaci; M.d. = M.
dobsoni; Q.h. = Qryzorictes hova;
L.m. = Limnogale mergulus;H.n. = Hemicentetes nigriceps;
H.s. = H. semispinosus; E.t.= Echinops telfuiri;Te. = Tenrec ecaudatus.Data from Stephenson
(1994a7b),and Stephenson & Racey (1993a,b7 1994).
Body temperature and homeothermy
Body temperature in most species of tenrec is af5ected by Ta (EISENBERG & GOULD,
1970; STEPHENSON& RACEY, 1993b). In some species there is no readily defined point at
which there is a shift from homeothermy to heterothermy since there is no obvious Tb at
which the animals enter torpor (POPPITTet al., 1994). Onthe basis of data collected
to date, it
is possibleto identifjr a continuum of homeothermic capacities and energetic strategies across
the family. This ranges from species suchG.asaurita and E. teyairi that are not continuously
homeothermic at any Ta and enter daily and seasonal torpor, to species such as A4. cowani
3 12
zyxwvu
zyxwv
zyxwvutsr
zyxw
P.A. RACEY & P.J. STEPHENSON
zyxwvut
and M rnelano~hachisthatmaintainrelativelyconstant
RA"Y, 1993 b).
Tb and RMR (STEPHENSON &
If Tb in tenrecsmaintainedat
Ta 25-30°C(thenearestapproximation
to a
thermoneutralzoneinspeciesthatmaintainhomeothermy)iscomparedwithother
insectivores maintained in thennoneutral conditions, tenrecs have a signrficantly lower mean
Tb than all othertaxa(T-test,
p<0.05), withtheexception
of the closelyrelated
Chrysochloridae (Figure2). Even those tenrec species, such as
M. c w m i and O. hova, that
maintain RMR at a level close to that expected fi-om body mass, have low Tb. This implies
that, even whenRMR is relatively h
i
& tenrecs cannot maintain Tb at levels found in other
Insectivora.
Reproduction
Within the Tenrecidae, there is a widerangeofreproductive
strategies (see
EISENBERG
& GOULD, 1970; STEPHENSON, 1991,1993; STEPHENSON et al., 1994).
Interspecific variation is evident in most traits (see STEPHENSON& RACEY, 1995, for
data summary). For example, mean litter size ranges from 2.8 in H. nigriceps to 16.6 in
T. ecaudatus. In H. semispinosus, the meanage of eye-opening is 8.5 daysand
individuals wean within three weeks, attaining reproductive maturity within 35-40 days
of birth (EISENBERG, 1975). In contrast, G. aurita neonates have a mean age at eyeopening of 24 daysandwean
after fiveweeks (STEPHENSON,1993). Some ofthe
variability in life histories can be accounted for by body mass which is correlated with
variables such as neonate mass and maximum litter size (STEPHENSON& RACEY, 1995).
However, most life history variables in the Tenrecidae are not significantly related to
body mass.
Across the Mammalia, gestation length. is closely correlated with materna1 body
mass (READ
& HARVEY, 1989) but no such correlation is evident in
the Tenrecidae.
Across 'the bodymassrange,
gestation length is. between50and
70 days(see
STEPHENSON,
1993) and considerable intraspecific variation is apparent, as exemplified
by G. aurita which had one confirmed gestation period of 54 days, and another of more
than 69 days (STEPHENSON,1993). When compared with other Insectivora of similar
body size, tenrec gestation length is much longer than expected. For example, G.aurita
(mean body mass6.9g) has a meangestation length of 61.5 days, whereas a similar-sized
shrew, Cryptotis parva (6.4g) has a gestation length of 22 days (see STEPHENSON
&
RACEY, 1995). In general, shrews have gestation lengths between 3 and 4 weeks, and
larger insectivores suchas hedgehogs and moles havegestation lengths of about 5 weeks
(STEPHENSON,1991). In contrast, al1 tenrecs have gestation lengths of around 8 weeks.
The uniformly long gestation length in tenrecs does not produce more precocial Young
since neonates of al1 species are bornblindandwithaclosed
auditory meatus. The
specific foetal growth velocity (a measure of prenatal development rate, HUGGETT
&
WIDDAS, 1951) is also lower than expected(STEPHENSON,1991). Postnatal development
rates differ between subfmilies. Oryzorictines have postnatal development rates lower
than shrews of similarsize(seeSTEPHENSON, 1993).However, the Tenrecinae often
have more rapid postnatal development rates than other Insectivora. For example, the
eyes of neonatal tenrecs generally open within 2 weeks of parturition, more rapidlythan
any other large insectivores
and
even
more
rapidly
than
many shrew
species
(STEPHENSON,
1991).
zyxwvut
zyxw
zyxwvutsr
TENRECIDMI OF MADAGASCAR
3 13
zyxw
zyx
G. aurita is the only species in the Tenrecidae known to experience post-partum
oestrus,' a consequence of which is that a female is able to suckle one litter while a
seconddevelopsin the uterus. Thisphenomenonmayrepresentan
adaptation to an
unpredictable environment, optimising reproductive output whilst seasonally favourable
conditionsprevail
(STEPHENSON,
1993).
Since
the energetic costs of concurrent
pregnancyand lactation are notadditive(STEPHENSON & RAcEY, 1993a), it isalso
associated withan energy saving.
Reproduction, RMR and Tb
Al1 species of tenrec studied to date have shown a mass-independent increase in
RMR during reproduction (NICOLL& THOMPSON, 1987; STEPHENSON & RACEY,
1993a,b,1994;THOMPSON & NICOLL, 1986). Thisincreaseisassociatedwith
the
maintenance of homeothermy (STEPHENSON & RACEY, 1993a,b, 1994; POPPITT et ql.,
1994) and higheror more constant bodytemperatures have been recorded in a number
of
tenrec speciesduringreproduction(EISENBERG
& GOULD, 1967;NICOLL, 1982;
POPPITT,1988; STEPHENSON
.& RACEY,1993a,b).Increasedandlessvariablebody
temperatures have alsobeenrecordedduring
reproduction in other heterothermic
eutherians such as hedgehogs (FOWLER, 1988) and bats ( e g AUDET& FENTON, 1988;
STUDIER& O'FARRELL,1972). Therefore, maintenanceof homeothermy or' elevation of
body temperature may be essential for reproduction in heterothermic eutherians. The
advantages of higher and more constant Tb are unclear but may be associated with a
faster rate of foetal development (RACEY, 1973; STEPHENSON & RACEY, 1993a) and a
subsequent increase in reproductive
potential.
However,
the maintenance of
homeothermy is energeticallyexpensive ("NB,
1983) andwilladd to the cost of
reproduction. The increase in RMR during pregnancy and lactation maytherefore reflect
the energy expenditure necessary to improve thermoregulation. Conversely, an elevated
Tb may simply be a corollary of an increased metabolic rate inherently associated with
reproduction. A full understanding
of reproductive energetics in heterothermic eutherians
will ariseonlyaRer the inter-relationshipbetweenmetabolic
rate andTbhasbeen
established.
There isevidence that some tenrec speciessuch as G. aurita and E. tevairi
sometimes enter torpor during pregnancy (NICOLL& THOMPSON,1987; STEPHENSON
&
RACEY, 1993a). RAcEY (1973) showed that pregnant female pipistrellebats (Pipistrellus
pipistrellus) deprived of food in cold environments became torpid and their pregnancy
was extended by a period similar to that of the induced torpor, indicating that foetal
development had been arrested. A variable gestation length was subsequently confirmed
in wild pipistrelles experiencing different climatic conditions fi-om year
to year (RACEY &
SWIFT, 1981). It is relevantinthisrespect that G. aurita alsohasvariable gestation
length and sinceit is largely heterothermic (STEPHENSON
& RACEY,1993a), it is possible
that torpor is also responsible for arresting
the development of some litters.
When reproductive variables for the Tenrecidae are compared with RMR, and the
effects of body mass are removed, there is no significant relationship between energy
expenditure and reproductive output either within or between species (STEPHENSON&
RACEY, 1993b,1995).However,whenasimilaranalysis
is conducted on shrews,an
interspecificdifferenceisrevealed,with
those specieswithhighermetabolic
rates
producing more Young at a faster rate. So why can shrews with relatively high RMR
zyxwv
zyxwvutsrqpo
3 14
P.A. RACEY & P.J. STEPIENSON
have a relatively greater reproductive output, yet no such advantage occur in tenrecs?
Four reasons have been suggested (STEPHENSON
& RACEY,1995):
1) Phylogeny. Gestation length is uniformly long across the family. Many species
also have similarpostnatal development rates with the result that age at eye-opening and
age at weaning are not dependent on body mass. This implies that some elements of
tenrec life histories may be constrained by phylogeny rather than body size or energy
metabolism (STEPHENSON, 1993).
2) Materna1 metabolism. Al1 tenrec species increase RMR during reproduction.
Therefore,perhapsmaterna1
RMR duringpregnancyandlactation,and
its relative
increaseabovenon-breedinglevels,isa
better indication of energyallocated to
reproduction. However, to date, RMR in gestation and lactation has been determinedin
too few species, to permit interspecific analysis.
3) Limited residual variation in RMR. RMR is more closely related to body
mass inthe Tenrecidae than in the Soricidae. The more limited residual variation RMR
in
among tenrecs may have reduced the probability of a discernible relationship between
RMR and reproductive variables.
4) Body temperature. Increased RMR in tenrec species during reproduction may
be associated more with an improvement in homeothermy than with any increase in
reproductive rate (STEPHENSON
& RAcEY, 1993a,b). Bodytemperature may be a simple
corollary of RMR but it may also influence mammalian reproduction independently. In
pregnantheterothermicbats,
reduction of bodytemperatureduring
torpor extends
gestation length (RACEY, 1973; RACEY & SWIFT, 1981), and a similar phenomenon may
occur in at least one tenrec species (STEPHENSON& RACEY, 1993a). The uniformly low
Tb in tenrecs (as demonstrated in Fig. 2 ) also implies some phylogenetic constraint, and
the inability of species to raise Tb to levels found in other Insectivora may be one factor
preventing increased reproductive output with increased RMR. Further investigation of
the relationship between themoregulatory capacity and life history parameters in
the
Tenrecidae may determine the relative importance of body temperature to mammalian
reproduction.
In shrews, the relationship between RMR and reproduction may not be causal.
Tropical species havelower RMR and lower reproductive output, and this is thought to
be due to theirevolution indifferentclimates.However,
reproductive andenergetic
strategies in shrewsubfamiliesmayhaveevolvedindependently
under differentand
unrelated selection pressures.For example, temperate zone shrews (Soricinae)may have
evolved an elevated RMR as a result of selection pressure to maintain homeothermy in
environments with low ambient temperatures. In contrast, faster reproductive rates in
these speciesmayhaveevolvedin
response to the restrictedbreedingseasonsat
temperate latitudes.
THOMPSON(1992) suggests that, if species with a relatively high metabolic
rate
allocate more energy to reproduction, there are two alternative strategies. Some species
with high RMR << will have opted for greater speed, others will have opted for greater
effort, and some may have opted for moderate increases in both speed and effort D.
Results fi-om the Tenrecidae (STEPHENSON
& RAcEY, 1995) suggest that some species
with high RMR are incapable of increasing speed or effort. However, those species that
avoid torpor may reduce gestation length..In some tenrec species, avoidanceof seasonal
torpor when suitable conditions prevail can lead
to winter breeding (STEPHENSON
&
RACEY,1994). Although daily torpor does occur during reproduction in some species
zyxw
zyxwv
zyxwv
zyx
zyxwvutsrq
zyxwvuts
zyxwvutsr
zyxwvutsr
TENRECIDAE OF MADAGASCAR
3 15
(NICOLL & THOMPSON, 1987; STEPHENSON & RAcEY, 1993a), probably as an adaptation
to adverse conditionsof food availability or climate, avoidance or reduction of torpor in
pregnant tenrecs maymaintain rates of foetaldevelopment (STEPHENSON & RACEY,
1993a).
40
-
35
-
-€-
30
-
zyxwvutsr
zyxwvut
zyxw
25
-
Tenrecidae
Chrysochloridae
Talpidae
Erinaceidae Crocidurinae
Figire 2.- Body temperature in the Insectivora. Data sources listed
Stephenson and Racey (1993a,b; 1994).
Soricinae
in Stephenson (1991) and
Overall, therefore, the selective advantagein high RMR may be the maintenance of
daily or year-round activity, increasing opportunities to reproduce and reducing interbirthintervals, rather than more directlyincreasingreproductive output through, for
example, faster developmentrates or higher fecundity.
There is much evidence to suggest that mortality patterns, measured by variables
such as probability of survival at birth and life expectancy,are the strongest predictors of
life history besides body mass (e.g. HARVEY & ZAMMUTO,1985; HARVEY et al., 1989,
1991; CI%EWOV, 1991). Therefore, if RMR does have any idluence on reproduction, it
might be expected to be associated with these lifehistoryvariables. More data are
required on the lifespans of fi-ee-living insectivoresto facilitate such analysis.
316
zyxw
zyxwv
P.A. MCEY & P.J. STEPHENSON
zyxwv
CONCLUSIONS
Mammalian reproduction is energeticdly expensive (LOUDON & RACEY, 1987;
GITTLEMAN& THOMPSON, 1988; THOMPSON,1992) but the relationshipbetween
metabolism andreproduction is complex and difficultto discern and may have taxonomic
differences. Cause andeffect are unclearandlifehistoriesmayhaveevolvedunder
different constraints to RMR. Materna1 RMR mayhavea
greater influence on life
histories than RMR of non-breeding individuals. Future studies need to measure RMR
for morespeciesduringpregnancyandlactationand
to record lifehistoryvariables
concurrently Detailed information on thermoregulation within the Insectivora may also
help to distinguish between the potentiallydifferenteffects of body temperature and
RMR on reproduction.
It can be concluded that a suite of ecological, climatic and phylogenetic traits are
associatedwith the wide energeticandreproductivedifferentiationfoundwithin
the
Tenrecidae, one of the broadest adaptive radiations to have occurred in any mammalian
family. Continued study of thisancienteutherianlineagemay
therefore improve Our
understanding ofthe evolution of reproductiveandenergeticstrategieswithin
the
Mammalia.
ACKNOWLEDGEMENTS
In Madagascar, we are gratefbl for the helpandcollaboration
of the Parc
Botanique et Zoologique de Tsimbazaza, the Ministère des Eaux et Forêts, the Ministère
de l'Enseignement Supérieur, and WWF. Dr John Dallas kindly translated the abstract.
This study was fbnded by the Natural EnvironmentResearch Council (UK).
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zyx
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zyxwvu
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Judith L. EGER & Lorelie MITCHELL
Centre for Biodiversity andConservation Biology, Royal Ontario Museum, 100 Queen ’s Park, Toronto,
ONM5S 2C6, CANADA
ABSTRACT.- Seven of the 17 families ofbats are represented on Madagascar, one of which, the
Myzopodidae, is endemic to the island. Three genera, Pteropus, Emballonura and Mormopterus, occur
in MadagascarandAsiabutnot
in Africa. Two othergenerafound in Madagascar, Eidolon and
Triaenops, do not occurin Asia butare found in Africa. Of the 28 species of Madagascar bats for which
specimen records exist, 18 species are endemic. Based on distribution records and phenetic analyses,
we
found that tenof the endemic species have African aflinities, six have obvious Asian affinitiestwo
while
species lack sufficient data for classification. Of the non-endemic species, are
nine
African in origin, and
one needsfurther study.
KEY-W0RDS.- Systematics, Biogeography, Bats, Endemic species, Madagascar
RESUME.- Sept des 17 familles de chauve-souris sont représentéessur l’île de Madagascar, dont une,
est endémique, le Myzopodidae. Trois genres, Pteropus, Emballonura et Mormopterus, sont présents à
Madagascaret en Asie mais pasenAfrique.Deuxautregenres,
Eidolon et Triaenops, existent à
Madagascar et en Afrique, mais sont absentsen Asie. Parmi les 28 espèces des chauve-souris malgaches,
dont il existedesspecimens,18sontendémiques.Surlabasedeleurdistributionetdesanalyses
phénétiques, dix espèces endémiques à affinités africaines et six à affinités asiatiques évidentes sont
retenuesalorsqueiesdonnéessurdeuxdecesespècèsendémiquessontinsuffisantespourleur
classification. Parmi les espèces non endémiques, neuf sont d’origine africaine;
et une demande des
études plus approfondies.
MOTS-CLES.-Systématique, Biogéographie, Chauve-Souris, Espèces endémiques, Madagascar
INTRODUCTION
While descriptive studies began early inthe nineteenth century,the systematics and
detailed biogeographyof Madagascar bats have been relatively little-studied. However,it
has long been believed that Madagascar bats have affinities to both Asian and African
species. This paper summarizes the results of a study by PETERSON
et al. (1995), of the
systematics andzoogeographic affinities of Madagascarbats.
MATERIALS & METHODS
Systematic relationships among extant species and
genera were evaluated using
phenetic(multivariate statistical) analyses of 26 to 35 morphologicalcharacters,
In: W.R. L O W N Ç O (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
322
zyxwvutsrqpo
zyxwvu
zyxwv
zyxwvuts
J. L. EGER & L. MITCHELL
primarily skeletal (PETERSON et al., 1995). Current species distribution data, and fossil
and geological information(BESSE & COURTILLOT, 1988),
were applied in evaluatingthe
results ofthe systematic analyses.
RESULTS
Phenetic analyses of Madagascar bat species confirm the presence of at least 28
species in 17 genera, seven families and two sub-orders. Eighteen of the species are
endemic.Thisisahigh
degree of endemism for chiropterainanarea
as small as
Madagascar, but consistent with Madagascar’s relative isolation and, possibly, with the
opportunities for speciation offeredby Madagascar’s ecological diversity.
Madagascar‘s location between Africa and Asia,as well as its isolation, is reflected
in the apparent geographic origins of its bat fauna. The systematic relationships between
Madagascar bats and AsiadAf3can bats, as determined by the study, are summarized in
table 1.
Among the Madagascar bat species there are three endemicspecieswhich are
members of genera foundinAsiabutnot
&Ca.
These genera are Pteropus,
Emballonura, and Mormopterus (see Fig. 1). Eleven endemic species are members of
genera found in both Asia and Africa, Rousettus, Nycteris, Myotis, Eptesicus, Tahrida
and Otomops, each with one endemic species, Scotophilus with two endemic species,
and Miniopterus with three endemics(seeFig.
2 bottom, Fig. 3, andFig. 4 top).
Eidolon, an African-only genus, is represented on Madagascar by one endemic species
(see Fig. 2 top). One endemic family,the Myzopodidae, exists andon the basis of recent
fossil evidence is believed to have been present in East Africa during the Pleistocene
(BUTLER, 1978). Two endemic species and one non-endemic species are members of an
African-Middle Eastern genus, Triaenops (see Fig. 2 middle). Eight other non-endemic
species belonging to Asian and African genera, are represented on the east and/or south
African mainland only. Finally, there are at least two Pipistrellus species of uncertain
taxonomic status.
zyxwvuts
DISCUSSION
Although once part of the large Gondwana landmass, by 65 millionyearsago,
Madagascar had separated fi-omAfricaandAsia (BESSE & COURTILLOT,1988).The
oldest knownbat fossil, Icaronycteris index,is some 50 million years old, andby the late
Eocene, at least five modern familiesof bats had evolved. Therefore it seems impossible
that bats colonized Madagascar via a landconnectionandmusthavearrived
by a
sweepstakes method. Madagascar is approximately400 kilometres fromthe closest point
on the African mainland, 2800 kilometres fiom Saudi Arabia (the closest point in Asia),
3800 kilometres fi-om the southern tip of Indiaand 6900 kilometres fi-om western
Australia.
Given the relative distances to the surrounding continents,it seems most likelythat
non-endemic species of Madagascar bats would have. arrived fi-om Africa, with Asia and
Australia being much less likely points of origin. This is confirmed by the geographic
zyxwvut
BATS OF MADAGASCAR
distribution of the non-endemicspecieswhichare,withoutexception,presentin
eastern and southern areas of mainland Africa, closestto Madagascar.
Table 1. Species of Madagascar bats
323
the
zyxwvu
zyxw
Similarly, endemic species are more likely to have evolved from African migrants
than from Asian or Australian migrants. In seeming confirmation of this, the endemic
species, other than Myzopoda, belong to 13 genera; of these, ten genera are present in
Afi-ica and ody three arepresent in Asia but not Afiica. The above suggests that, of the
28 species of Madagascar bats with relationships at the genus or species level to bats
elsewhere, 25 might be assumed to have originated in Afiica.
However, there areseveral possible exceptionsto an << Afi-ican origin >> explanation
of Madagascar bat species. Three species belong to genera not h o w n to be present,
324
zyxwvutsrq
zyxwvut
zyxw
EGERJ. L.
& L. MITCHELL
other than accidentally, on the Africanmainland.Of these genera, Emballonura and
Mormopterus are found today no closer to Madagascar thanSumatra. Furthermore,
R Q U S ~ ~madagascariensis,
~US
Scotophilusrobustus
and Otomopsmadagascariensis,
while al1 membersof genera present in Africa, appear to be more closely relatedto Asian
species of the same genus, on the basis of phenetic evidence. These six species offer
evidence that at least some Madagascar bats arrived fi-om Asia. Only Pteropus rufis,
Emballonura atrata, Mormopterus jugularis
and the endemic Myzopoda have no known
systematic relationship with extant African
genera or species.
A clue to the origins of the endemicMyzopodidae maybe foundinafossil
humerus from northern Kenya identified as Myzopoda (BUTLER, 1978); this suggests an
Afiican originfor this family, with mainland representatives since having become
extinct.
Other extinctions might conceal the former presence, on the African mainland, of
species of Pteropus, Emballonura or Mormopterus, and the possibility of an Afi-ican
origin for the Madagascar species of these genera may not beentirelydismissed.
However, it appears more likely that the oceanic ridges knownto have connected India,
the Maldives, the Seychelles, the Mascarenes andMadagascarduring
periods of
Pleistoceneglaciationfacilitated the colonization of IndianOceanislands,including
Madagascar, fi-om areas now widely separated by water. A likely example is evident in
the current widespread distributionof Pteropus species in the western Indian Ocean.
CONCLUSIONS
Based on their systematic relationships with extant genera and species elsewhere,
we conclude that most of the Madagascarbatspecies
hadorigins onthe African
mainland. Six species appear mostlikely to have originated inAsia, despite the large
distances now separating Madagascar from Asia. However, the possibility of an Afi-ican
origin for these species, with subsequent extinction of the ancestral populations on the
African mainland, may not be entirely ruled out. The endemic Myzopoda family appears,
on the basis of fossil evidence,to be African in origin.
ACKNOWLEDGEMENTS
We thank the staff of the Royal Ontario Museum,specifically Ron Pozniak,
Photography, and Sharon Hick and Champa Ramjass, Library, for assistance with the
preparation of this paper. Paul Geraghty preparedthe bat drawings andBurton Lim read
an earlier version of the paper. Financial support from the ROM Foundation made Our
presence at this conference possible.
RERERENCES
BESSE, J. & V. COURTILLOT, 1988. Paleogeographic maps of the continents bordering the Indian
Ocean since the early Jurassic. J. Geographical Research, 93: 11791-1 1808.
zyxwvu
BATS OF MADAGASCAR
325
zyxwvutsrq
zyxwvuts
zyxwv
Fig. 1. Distribution of Pteropus (top), Emballonura (middle), and Mormopterus (bottom).
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zyxwvutsrqp
3 26
J. L. EGER & L. MITCHELL
zyxwvut
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Fig. 2. Distribution of Eidolon (top), Trinenops (middle), and Otomops (bottom).
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BATS OF MADAGASCAR
327
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I
f
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-
-
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I
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Fig. 3. Distribution of Rousettus (top), Scotophilus (middle), and Myotis (bottom).
328
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J. L. EGER & L. MITCHELL
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I
Fig. 4. Distribution ofMiniopterzcs(top), Taphozozcs (middle), and Hipposideros (bottom).
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zyxwvut
zyxwvu
Biogéographie de Madagascar, 1996 :329-335
zyxwvutsrq
zy
CONSERVATION OF WESTERN INDIAN OCEAN FRUIT
BATS
J. Bryan CARROLL & Anna T. C. FEISTNER
‘Bristol Zoo Gurdens, Cliflon, Bristol BS83HA, UNI’IED KINGDOM
=JerseyWildlijè Presewation Trust, Les AugrèsManor, Trini& JerseyJE3 5BP, CHANNEL ISLANDS
ABSTRACT.- The fruit bats of the western Indian Ocean islands are important components of these
island ecosystems. Since
fruit bats play key roles
in the maintenance of tropical ecosystemsas pollinators
and seed dispersers , their continued survival may be of crucial significance for the maintenance of
island forests. In turn the forests are important resources forthe people of the region and protect vital
watersheds. Continued survival of the western Indian Ocean fruit bats may thus be imperative for the
conservation of the region’sbiodiversity.Manyislandendemicsaresusceptible
to human-induced
environmentaldegradation. In addition,most of the westernIndianOceanislands
are af€ectedby
cyclones. These factors have led to the extinction
of one species and five of
the remaining 11 are
threatened. Various strategies are being used to aid their conservation including captive breeding,
education programmesand protection of wild populations.
KEY-W0RDS.- Pteropodidae, Indian Ocean, Conservation, Distribution
RESUME.- Les Chauve-souris fiuticoles des îles de l’Océan Indien sont des composants importants des
écosystèmes de ces îles. Dans la mesure où les Chauve-souris fiuticoles jouent des rôles clés dans le
maintien des écosystèmes tropicauxen tant que polinisateurset disperseurs de seimis, leur conservation
et survie peuvent être
d‘une signification cruciale pour le maintien des forêts insulaires.
Par ailleurs, les
forêts représentent des ressources importantes pour les personnesla de
région et protègent également les
ressources en eau. L’assurance de survie pour les Chauve-souris fiuticoles de l’Océan Indien apparaît
ainsi comme impérative pour la conservation de la biodiversité de la région. Plusieurs endémiques
insulaires subissentla pression de la dégradation humaine sur l’environnement. De plus,la plupart des
îles de l’océan Indien sont perturbées par des cyclones. Ces facteurs ont conduit à l’extinction d’une
espèce, et cinq autres sur les
11 restantes sont menacées. Diverses stratégies sont utilisées pour aider leur
conservation y compris la reproduction en captivité , des programmes d’éducation et protection des
populations sauvages.
MOTS-CLES.- Pteropodidae, O c h Indien, Conservation, Distribution
2
zyxw
INTRODUCTION
Three genera of fi-uit bats (11 extant taxa) occur in the Western Indian Ocean:
Pteropus, Rousettus and Eidolon (Table 1). The islands of the Western Indian Ocean
(WO) represent a << meetingpoint )) for these bats. They are the western limit€or
distributionofrnembersof
the genus Pteropus, whichdoesnotextend
further than
Mafia, just o f fthe Coast of Tanzania; the eastern limit for distribution of members ofthe
In:W.R LOURENçO (Cd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
zy
330
zyxwvutsrqp
zyxwv
zyxwvutsr
J. B. CARROL & A. T. C. FEISTNER
genus Eidolon, which is not found beyond Madagascar and offshore islets; and
central to
the range of Rousettus (Fig.1).SeveralsmallislandsandMadagascarhave
or had
communities of threefruit bats (Table 11).
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TABLE 1 FRUIT BATS OF THE WESTERN INDIAN OCEAN
threatened not
dupreanum
Eidolon
livingstonii Pteropus
zyxwvut
endangered
vulnerable
Pteropus Niger
rodricensis Pteropus
subniger
endangered
Pteropus rufus
not threatened
Pteropus
seychellensis
aldabrensis
vulnerable
Pteropus
seychellensis
comorensis
not
threatened
Pteropus
seychellensis
seychellensis
not threatened
Pteropus
extinct
Pterops voelizkowi
endangered
Rousettus
madagascariensis
obliviosus
Rousettus
threatened
not
threatened not
These fruit bats range in size from
40-800 g and occur from sea levelto 1500 m. In
common with most groups of bats, their ecology is poorly known. Rousettus is a caveroosting genus (although R. angolensis hasalsobeenreported
roosting among dead
palm fi-onds (BERGMANS,
1979). No roosts are documented for either R. obliviosus or
R. madagascariensis, but presumably they rely on caves. Eidolon is predominantly a
tree-roosting genus, but E. dupreanum has been reported to roost in cave entrances as
well as in trees in the Ankarana region of Madagascar (WLSON, 1987). Pteropus is
exclusively a tree-roosting genus.
Fruit bats feed almost entirely on plants, taking fruit (sometimes including seeds),
flowers, nectar and leaves. The diet of
Pteropus species of the WIO is incompletely
known, but existing information suggests a wide variety of fruit, flowers and leaves are
eaten (CARROLL, 1981; RACEY & NICOLL, 1984;CARROLL & THORPE, 1990). The diet
of Rousettus and Eidolon is less well known.Capture of R. obliviosus, P. S. cornorensis
and P. livingstonii at the same kapok and fig feeding sites on Anjouan suggest that
feeding niches at least overlap (YOUNG et al., 1993). There is also some evidence fi-om
height of capture, for partial verticalseparation of these species (YOUNG et al., 1993).
The fruit bats of the WIO show very high levels of endemism, with several species
restricted to single islands (Table III). This is particularly true of the genus Pteropus,
which can be considered an island taxon: 55 of the 57 species (96.5%) have al1 or some
of their distribution on islands. Endemism within this genus is high with 35 of the 57
species (61.4%), confined to single islands or srnaIl island groups (M~CKLEBURGH
et al.,
1993).
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zyxwv
zyxwv
zyxwvutsr
zyxwvu
CONSERVATION OF FRUIT BATS
33 1
TABLE II.HCSTORICAL FRUIT BAT COMMUNITES lN THE
WESTERN INDIAN OCEAN
Pteropus niger
Mauritius
Pteropus rodricensis"
Pteropus subniger**
Pteropus niger*
Réunion
Pterops subniger**
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zyxwvu
Pteropus livingstonii
Comores
Pteropus seyehellensis comorensis
Rousettus obliviosus
Madagascar
Eidolon duprearlum
Pteropus rufus
Rousettus madaguscariensis
* no longer
exists on
this island, ** extinct
CONSERVATION PROBLEMS
Many islandendemics are highly susceptible to human-inducedenvironmental
degradation, particularly through the removal of feeding and roosting sites by forest
clearance for agriculture (ROBERTSON, 1992). Persecution and commercial hunting also
affect some fruit bat populations. Additionally, manyof the WIO islands are subjected to
regular tropical storms. If habitatislimited or of poor quality,cyclonescanhavea
devastatingeffect on bat populations by removingnaturalvegetationandblowing
unprotected bats in areas of poor cover out to sea (CARROLL,1984). A combination of
these factors has led to the extinction of onespecies,and
three others are now
endangered. Thus 50% of the WIO fruit bats are of conservation concern (Table1).
CONSERVATION STRATEGIES
Various strategies, including legislation, habitat protection, conservation education
and captive breeding, are being used to assist the conservation of threatened WIO fruit
bats (MICKLEBURGH & CARROLL,1994).
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zyxwv
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J. B.CARROL & A. T. C. FEISTNER
332
TABLE III. DISTRTBUTION OF WESTERN INDIAN OCEAN FRUIT BATS
Eidolon
dupreanum
Madagascarand
offshore
islets
Pteropus
livingstonii
Anjouan
and
Moheli
(Comores)
Pteropus
niger
Mauritius (extinct in Reunion)
Pteropus
rodricensis
Rodrigues (extinct in Mauritius)
Pteropzrs rufus
hladagascar
Pteropus s.aldabrensis
Aldabra
Pteropus s.comorensis
Anjouan,GrandeComore,Moheli(Comores),Mayotte(FrenchDept.),
Mafia (Tanzania)
Pteropus s.seychellensis
Cousin, Curieuse, La Digue, Felicité, Mahé,Marianne, Praslin (Seychelles)
Pteropus
subniger
(extinct in Mauritiusand Reunion)
Pteropus
voeltzkowi
Pemba (Tanzania)
Rousettus madagascariensisMadagascar
Rousettus
obliviosus
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zyxwv
zyxw
zyx
Anjouan,
Grande
Comore,
Moheli
(Comores)
Legislation and habitat protection
AU Pteropus bats are listed on CITES Appendix II, and P. rodricensis and P. niger
are covered by the East African Region Protocol, though this is not yet in force. The
World Heritage Convention protects P.S. aldzbrensis on Aldabra Atoll (MICKLEBURGH
et al., 1993). Local legislation is in place or being developed for the protection of P.
Zivingstonii, P. niger and P. rodricensis. Habitat restoration is undenvay for P.
rodricensis and P. niger and roost protection exists for P. rodricensis andisbeing
formulated for P. Zivingstonii. Although not a protected species, roosts of P. niger are
protected within the Black River Gorges National Park Mauritius androosts of P. rz@s
occur in severalprotected areas in Madagascar.
Conservation education
Education is also animportantcomponentofacomprehensiveconservation
strategy. Posters depicting fruit bats andhighlighting their status andimportance to
forest ecosystems have been distributed in Pemba (P.voeltzkowi) and the Comores (P.
livingstonii). These posters are part of localeducationprogrammesaimed at raising
awareness about fruit bats on these islands, and are complemented by other education
materialsuch as slidepacks,stickers,badges,
etc. (TREWHELLA & REASON, 1992;
ACTIONCOMORES, 1993).
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CONSERVATION OF FRUIT BATS
333
111111
1 1 1 1 1 1
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1 1 1 1 1 1
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KEY
Pteropus
Eidolon
c
2
1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1
1 1 - I 1 1 1 1 - l 1 1 1 1
Fig. 1. Distribution of the three generaof Western Indian Ocean fruit bats (Rousettus, Pteropus,
Eidolon).
334
Captive breeding
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zy
J. B. CARROL & A. T. C. FEISTNER
Three captive breeding programmes (CBP) have been established for WIO fruit
bats. One programme (P.rodricensis) involves both in-situ and ex-situ breeding, while
the other two (P.livingstonii and P.voeltzkowi) are currently ex-situ.
Pteropus rodricensis: TheCBP for thisspecies
started in1976,
with the
establishment of two founder colonies; one founded with 3.7 (3 males and 7 females) at
the Jersey Wildlife Preservation Trust (JWPT), the other (3.5) at Black River (BR) in
Mauritius, later supplemented with2.7 aRer 4 animals died. Al1 bats remain the property
of the Government of Mauritius. The bats bred very successfùlly and hrther colonies
were established using one sex fiom JWPT and the other from BR. In early 1995, the
International Studbook listed 542 bats in 18 institutions in USA, British Mes, Europe,
Africa and Mauritius. The population is being managed over the long term for retention
of 90% genetic variability(CARROLL & MACE, 1988).
Fteropus Zivingstonii: The CBP for Livingstone's fruit bat was started .in 1992 at
JWPT with the import of 5.1 bats fkom the Comores (TREWHELLAet al., 1995). These
were supplemented with afùrther 5.1 in 1993 (YOUNG et al., 1993) and with 0.5 in 1995.
Al1 bats remain the property of the Government of the Comores. Three female infants
havebeen produced, two surviving. Future planswillfollow the successfùl strategy
developed with the Rodrigues fruit bat. Two colonies will be established in separate
locations and new colonies will be founded using captive-bred stock from each founder
colony.
Pteropus voeltzkowi: This programmewas initiated in 1994. A total of 18 bats was
acquired of which 6.6 were imported to Phoenix Zoo, USA. Unfortunately only 4.1 of
these survive. A fùrther capture attempt is scheduled for September 1995 (J. SEYJAGET,
pers. corn.).
The ex-situ CBPs also provide important opportunities for research. Both the P.
rodricensis and P. livingstonii at JWPT are the focus of research programmes, involving
studies of captive management, behaviour, and reproduction (CARROLL, 1979;WEST,
1986; YOUNG & CARROLL, 1989; HAYES et al., in press; HERRON, 1993; COURTS, in
prep.). The captive bats also contributeto studies of genetics and morphology.
zy
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zyxw
zyxwvutsr
zyxwvu
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OF
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zyxwvuts
zyxwvuts
zyxwvut
Biogéographie de Madagascar, 1996 :337-348
zyxwv
zyxwv
BIOGEOGRAPEIIE, ORIGINE ET EVOLUTION DES OISEAUX AUX
COMORES
Michel LOUETTE
zyx
zyxwvuts
Musée Royal de lXjFique Centrale, B 3080 Tewuren, BELGIQUE
ABSTRACT.- The Comoro Islands appear to have been colonised by land birds
in succesive stages. An
initial, ancient wave resulted
in 9 endemic species, of African (or possibly Asian) origin.
A second wave,
represented by 4 species and 22 more endemic subspecies, originated from Madagascar. Other, more
recent arrivalsof nesting birdsare still undistinguishable from forms presentin Madagascar (5), M i c a
(4), or both areas (S). Interpretation of these data is complicated, however, because definitive isolation
may have been more likely for colonisers from Africa than from Madagascar due to prevailing wind
direction and the presence ofstepping-Stones(additionalintermediateislands)
in thePleistocene.
Unfortunately, few fossils are available.. Multiple colonisationsof a single taxon fiom one source have
been demonstrated. Grand Comoro, the highest, largest, and westernmost
in the archipelago,dong with
Moheli, a satellite oneWth its size, form a centre of speciation. Mayotte in the east is another, smaUer
speciation centre, which is surprising considering its proximity to Madagascar. The central island,
Anjouan, is poorin endemics, and shows aftïnities with Aldabra, sharing with
it several speciesof direct
Malagasy origin not found elsewhere in the archipelago. Some species present on Aldabra and the
granitic Seychelles may have arrived as colonists from the Comoros. These diverse patterns caution
against using generalized explanations for the colonisation
of Indian Ocean islands
by land birds.
mY-WORDS.- Comoros, Island colonisation, Birds, Speciation, Sea level
RESUME.- Une ancienne vague colonisatrice, d'origine Africaine, voire Asiatique, laisse
9 espèces
d'oiseaux endémiques. La deuxième vague, provenant de Madagascar, résulte en 4 espèces endémiques
et des races dans22 autres. D'autres nicheurs (venus plus récemment?) sont indiscernables des formes de
Madagascar.(5), d'&que (4), ou des deux (8). L'interprétation est compliquée par la probabilité que
l'isolation serait plus définitive pour les oiseaux venus d'Afrique que pour ceux de Madagascar,
à cause
de la direction des vents et des <( stepping Stones D pléistocènes. Malheureusement, il n'y a que peu de
fossiles disponibles. Des colonisations multiples du même taxon sont démontrées dans certains cas. A
l'ouest, la Grande Comore, la plus grande et la plus élevée (et son a satellite )) Mohéli, cinq fois plus
petit) est un centre de spéciation. Mayotte, à l'est, est un centre secondaire, surprenant, vu sa proximité
de Madagascar.Au centre, Anjouan, pauvreen endémiques semble plus apparentéeà Aldabra, car toutes
les deux possèdent des oiseaux d'arrivage direct de Madagascar, qui font défaut aux autres Comores.
Certains oiseauxà Aldabra (et aux Seychelles) proviennent peut-être des Comores. Les relations diverses
doivent nous mettre en garde contre une explication générale de la colonisation des îles de l'Océan
Indien par les oiseaux terrestres.
MOTS-CLES.- Comores, Colonisation insulaire, Oiseaux, Spéciation, Niveau de
la mer
In: W.R. LOURENçO (id.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
zyxw
33s
zyxwv
zyxw
M. LOUETTE
zyxwvut
INTRODUCTION
Les quatre îlesComores,d'originevolcanique(Miocène),n'ontjamais
été
connectés à un continent et sont isolées de tous cotés par des mers profondes de plus de
3000 m (Figs. 1 et 2). L'âge géologique de l'archipel diminue de l'est à l'ouest, avec une
activité volcanique encore persistante à l'île de la Grande Comore ou Ngazidja, la plus
occidentale du groupe (EMERICK & DUNCAN,1982;NOUGIER et al., 1986). La
faunistique et lataxonomiedesoiseauxdesComoressontmaintenantbienconnues,
grâce au travail pionnier de BENSON (1960a). J'ai donné plusieurs précisions
(LOUETTE,
1988a). BENSON(1960) avait aussiétudié l'origine de l'avifaune. Ce travail-ci reprend les
interprétations que j'avais publié déjà(LOUETTE, 1992), et en me basant sur des données
récentes, je fais le point ici.
Les schémasd'évolution aux Comorespeuvent être illustrésenexaminantles
caractéristiques de l'avifaune de chaque île et leurs relations. Bien entendu, ce procédé
est basé uniquement sur des espèces survivantes, il n'est pas exclu que des éléments de
I'avifaune aient disparus depuis l'arrivéede l'homme au 9ième ou 1Oième siècle (WRIGHT,
1984).Malheureusementlesfossiles
récoltés jusqu'àprésentnefournissent
pas de
données dans cette matière (MouRER s.d., GOODMAN in WRIGHT, 1984). Des formes
sténotypiques de forêt, sans doute les oiseauxlesplus
caractéristiques de ces îles
pourraient être éteints. Pourtant, des forêts relativement intactes survivent enaltitude à la
Grande Comore et à Mohéli, mais à Anjouan ou Ndzuani (très peuplée par les humains)
il ne reste que des lambeaux sur les crêtes et à Mayotte (Maore) l'onne trouve que de la
végétation secondaire (BENSON,1960a). Certaines espèces endémiques pourtant, vivent
en dehors de la forêt. D'autres, normalement confiés à la forêt dans l'archipel peuvent
être rencontrées dans les régions côtières de Mayotte,laseuleîle
à posséder des
mangroves d'une superficieimportante.
DISCUSSION
zyxw
zyxwvu
zyxw
En excluant les oiseaux marins et les espèces introduites par l'homme, 51 espèces
d'oiseaux terrestres nichent. Parmi ceux-ci, 13 sont endémiques (Tableau 1) y compris le
genre endémique HumbZotia(pourtant proche deMuscicapa - VAURIE, 1953).
Les affinités de ces oiseauxendémiquessontvariables.Neuf
d'entre euxsont
d'origine probable Africaine. Columbapolleni est parfois considéré comme sous-espèce
du pigeonAfricain C. arquatrix (BENSON, 1960a)et Turdus bewsheri est peut être
proche de la superespèce Africaine T. divaceus (HALL & MOREAU, 1970;HERREMANS,
1988; KEITH & URBAN, 1992). Pourtant, l'onne trouve pasd'espèces Afi-icaines
plausibles pour supposer une relation des autres 7 oiseaux. Il n'est pas exclu que certains
proviennent d'Asie. VAURIE (1953) n'a pas pu trouver l'espèce de Muscicapa pouvant
servir commeancêtre d'HzrmblotiaJ.
Les caractéristiques decet oiseau existent
chez plusieurs espèces de Muscicapa (obs. pers.). Il est à remarquer que M. latirostris
possède une population isoléesur l'ile Indonésienne de Sumba(WHITE
& BRUCE, 1986),
démontrant les possibilités de colonisation parmi ce genre. De toute fagon, une origine
Malgache pour cesneufoiseauxsembleexclue.Columba,
Turdus et Muscicapa n'y
existent pas et aucune des autres espèces endémiques Comoriennes ne ressemble à ses
congénères Malgaches.Otuspauliani n'est pas proche d'Otusrutilus (M.ARSHA.LL, 1978;
HERREMANs et al., 1991). Nectariniacoquereli et N humbloti ne ressemblentpas
,
zyxwvut
zyxwvuts
zyxwvut
zyxwvuts
zyx
OISEAUX DES COMORES
zyx
zyxw
zyxwvutsr
339
particulièrement à N. notata ou N. souinzanga, Dicrurusfiscipennis et D.waldenii sont
très différents de D.forficatus (VAURIE,1949); en faitD.waldenii ressemble plutôt à D.
macrocercus d'Asie (WHITE, 1951). Zosterops msuroniensis et la race endémique de 2.
nzaderaspatana se remplacent en altitude sur la Grande Comore, mais ceci ne veut pas
dire qu'ils sont très proches (contra WHITE& BRUCE,1986): en fait je les considère
commebien daérents (LOUETTE, 1988b). Cegenreest
très remarquablepourses
possibilités de colonisation des îles lointaines (MEES, 1969).
I
I
A M IR A N T E.S.. ~
..
O
-
-10'
o
D
AFRIQU
O
0
O
MASCAREIGNES
0
20'.
500km
40.
I
60'
l
Fig. 1. Position des îles dansl'océan Indien occidental. La profondeur de200 m est indiquée par
un trait fin (données du (( International Chart Seriesn: Indian Ocean. Maputo to Mugdisho.
No4701-1986).
z
zyxwvut
I
I
50-
zyxw
D'autre part, quatre autres espèces endémiques appartiennent toutes à des superespècesenglobant un taxon Malgache. En nousbasantsurleurmorphologie,l'on
pourrait les considérercommeconspécifiques de leurvicariantsMalgaches.Ceciest
surtout le cas d'tilectroenassganzini, ressemblantfortement A. madaguscariensis
(BENSON, 1960b). Mais Hypsipetes
pawirostris
et H. madaguscariensis sont
allopatriques, sans s'hybrider aux Comores (LOUETTE & HERREMANS, 1985). Nesillas
taxon Malgache N. typica sont enfait
mariae et lasous-espèceendémiquedu
sympatriques à Mohéli, tandis que N. brevicaudùta (à la Grande Comore) est devenue
bien différente de l'espèce fondatrice typica de Madagascar (LOUETTE et al., 1988). Les
sous-espèces endémiquessont mentionnés dans le TableauII. A l'exception de Butorides
striatus (peut être d'origineAsiatique: KEITH, 1980), toutes sont dessous-espèces
340
zyxwvutsrq
zyxw
zyxw
zy
M. LOUETTE
zyxwvu
zyxwvu
zyxw
d'espècesMalgaches. Les taxons non-forestiers (Treron austrulis, Cypsiurus p a m s ,
Apus barbatus, SaXicola torquata) sont aussi présents sur le continent Africain, mais les
oiseaux Comoriens paraissent plus proches de la sous-espèce Malgache en nous basant
sur la morphologie.
Parmi les autres espèces, non endémiques, certains taxons sont aussi présents en
Afrique, d'autres 9 Madagascar, certains mêmedans tous les deux(Tableau III). Ce
groupe consiste en partie de grands oiseaux qui existent à densité réduite oune sont
peut-être pas permanentsauxComores;uneéchangerégulieravecl'Afrique
et/ou
Madagascar est probable. D'autres parmi ceux-ci sont des antropophiles ou d'oiseaux des
habitats dérangéset de valeur zoogéographique réduite.
100 km
ALDABRAQ
zy
zyxwvut
a
@.
..
D
0
Q
@
10'-
FARQUHAR
Fig. 2. Position des Comores et des îles limitrophes dans le canal de Mozambique. La profondeur
de 200 m estindiquée par un trait fin.
CONCLUSIONS
COLONISATION
Si l'on prend la différence morphologique comme indice d'âge évolutionnaire, il
apparait que les Comores ont été colonisés par trois vagues successives d'oiseaux. La
première vague comporte les oiseaux qui ont atteint, le niveau espèce D. Leur origine
est Africaine (peut être en partie Asiatique); les quatre espèces d'affinités Malgachesont
une morphologie peu différenciée (d'arrivage plusrécent) et on peut donc les considérer
zyxwvut
zyxwvuts
OISEAUX DES COMORES
341
comme appartenant à la deuxième vague. Celle-ci comporte aussi les taxons du .niveau
<< sous-espèce endémique )) et est venue de Madagascar. L'impression est donc que les
Comoresont été colonisésd'abordpardesoiseauxAfricains,puisdansunephase
ultérieure par des oiseaux Malgaches.La troisième vagueest hétérogène et de directions
différentes. Comment expliquer la composition des deux premières vagues?
Les îles sont
presqueéquidistantes des côtes AfricainesetMalgaches
(300 km) (Figs. 1 et 2).
Pourtant le vent souffle à présent surtout du coté Malgache dans une grande partie de
l'année (ERGO, 1984) ce qui favoriserait des colonisateurs de cette direction (l'on ignore
lespossibilités de colonisation fortuite dueauxcyclones).Mais
la colonisationen
provenancede Madagascar semblerait surtout possibledurantcertaines
époques du
Pléistocène ou des îles supplémentaires ont existé comme << stepping-Stones )) entre les
Comores et Madagascar. PEAKE (1971) et BENSON(1984)mentionnent que dansla
période autour d'environ il y a 18.000 années, le niveau de la mer était apparemment
plusieurs dizaines de mètres en dessous du niveau actuel. ELMOUTAKI
et al. (1992) ont
analysé des échantillons de Mayotte et indiquent la position du niveau de la mer à -61m
vers 10.000 BP. A ce moment, la côte du nord-ouest de Madagascar avait progressé
ainsi que celle des Glorieuses et deux îles supplémentaires seraient apparues, à l'est des
Comores (Fig. 2: le contour de -30 m est presque partout très proche de celui de -200
m). La distance entre les Comores et l'Afrique, par contre, serait presque la même à cette
époque.Ces
facteurs ont sans doute contribué à uneisolationmoins
forte de
colonisateursvenus de Madagascar vis-à-visdeceuxd'Afrique,donnantl'impression
d'espèces <( anciennes )) venues d'Afrique et espèces <(récentes D venues de Madagascar.
L'existence aux Comores de plusieurs cas de double colonisation, dans les genres
Hypsipetes et Nesillas a été démontrée ailleurs (LOUETTE, 1988b). Danscescas,le
deuxième colonisateurest venu suffisamment plus tardaprès le premier pour que tous les
deux se soientmaintenuscommeespècesdifférentes.Un
autre cas est Leptosomus
discoZor: tandis que les populations de laGrande Comore et d'Anjouan sont des
endémiques,celles de Mohéli et de Mayotte ne sont pas séparables de la population
Malgache.Bref,descolonisationsmultiplesdeMadagascarontsans
doute été assez
fréquentes.
zyxw
zyxw
zyxw
EVOLTJTION
Grande Comore
Cette île a le plusgrandnombred'oiseuxnicheurs
et d'élémentsendémiques.
Pourtant, et un peu paradoxalement, elle est la plusjeune dans l'archipelet toujours sous
activité volcanique, ce qui ne semblerait pas favorable
pour acquérir un niveau élevé
d'endémisme. Pourtant, elle est la plus éloignée de Madagascar (diminuant les chances de
colonisations multiples)et surtout elle est la plus grande et la plus élevée avec une série
diversifiée d'habitats; son sommet de 2300 m la rend aussi très visible pour des oiseaux
égarés au dessus de l'océan. La Grande Comore est laplus rapprochée d'Afrique et
possède 7 des espèces endémiques anciennes d'origine Africains probable (Tableau
1).
Les espèces endémiques de cette île ne sont pas toutes confinées à la forêt. Zosterops
mouroniensis se trouve exclusivement dans les bruyères géantes (qui n'existent que sur
cette île-ci) et Dicrurusfiscipewzis est limité à la zone de contact forêthégétation de
342
zyxwvutsrq
zyxwvutsr
zy
M. LOUETTE
basse altitude. Toutes pourtant, ontdeslimitesaltitudinalesminimales(etparfois
maximales) (LOUETTE et al., 1988), y compris les éléments en commun avec Mohéli, à
l'exception de Nectarinia humbloti.(Tous les souïmangas de ces îles sont devenus
de nos
jours des généralistes, ayant sansdoute bénéficié de l'introduction par l'homme de plantes
florissantes en permanenceà tous les niveaux). L'avifaune de la Grande Comore est donc
très sténotypique. Cette île doit être considéré comme uncentre de spéciation.
Mohéli
zyx
zyxwvuts
Les éléments endémiques de Mohéli (possédant une crête centrale atteignant 700
m) sont souvent en commun au niveau spécifique avec la Grande Comore, et limités à
cesdeuxîles. Il s'agit de généralistes,tels Nectariniahumbloti et h? notata et des
espèces forestières, tels Hypsipetes pawirostris et Coracinacinerea (possédantdes
races endémiques sur chaque île).
Pourtant, certaines formes sont limitées à Mohéli. Nesillas mariae pourrait être
dérivé de h? brevicauhta de la Grande Comore, maisles races endémiques de h? typica
(LOUETTE et al., 1988) et de Treron australis sont, sans doute, dérivés directement de
formes Malgaches. Tous ceux sont des oiseaux forestiers: Mohéli a peut-être conservé
des oiseaux déjà éteints ailleurs à cause de sa firet quasi intacte jusqu'à une époque
récente. A Mohéli existe la race nominalenon-endémique de Leptosomusdiscolor
(comme à Mayotte, venue récemment de Madagascar). Cet oiseau est plus eurytypique
que les populations endémiques deforêt à la Grande Comore et à Anjouan. Sa présence
et celle de N vpica démontrent qu'on ne doit pas être trop dogmatique en présumant
que tous les colonisateurs auraient d'abord atteint la Grande Comore avant de venir à
Mohéli. Il est vrai cependant que puisque Mohéli est cinq fois plus petite que la Grande
Comore et moins élevée, ce scénarioreste le plus plausible pour bien des cas: Jusqu'à un
certain niveau, Mohéliest à considérer comme satellitede la Grande Comore.
Anjouan
La composition avifaunistique d'Anjouan est surprenante. J'estime qu'il n'y a pas
d'espèces endémiques, car je ne suis pas l'avis de HEWMANS (1988) sur la population
locale de Turdus bewsheri,ni celui de SAFFORD(1993) sur celle de Otus rutilzcs. Mais de
toute façon, Turdus(bewsheri)bewsheri et Otus(rutilus)capnodes sontdes taxons
isolés à Anjouan, qui ne sont pas très proches de leurs conspécifiques aux autres îles
Comores.Mêmeparmi les sous-espècesendémiqueslessténotypiquesde
forêt sont
rares. Mais la destruction de la forêt, très importante ici, peut avoir fait disparaître des
endémiques. Pourtant certaines espèces tels Accipiter fiancesae, Coracopsis vasa, C.
nigra et Leptosomus discolor sont toujours présentes, bien que rares, démontrant leurs
capacités d'adaptation. Anjouan est la deuxième île en superficie de l'archipel, avec un
sommet de 1500 m, altitude insuffisante pour posséderunhabitat
et desoiseaux
montagnards. L'avifaune d'Anjouan ressemble un peu celle d'Aldabra, puisque
sur toutes
les deux l'on trouve Nectarinia souimangaet Dicrzcrus forjicatus et des populations de
basse altitude de Nesillas typica (pour lequel une race de montagne existe à Mohéli),
mais il pourrait s'agir de colonisations parallèles.En tout cas, l'ile partage peu d'éléments
endémiques caractéristiques avec lesautres îles Comores: outre les précitées: Coracopsis
vasa avec la Grande Comore et Mohéli et Accipiter9ancesae (LOUETTE, in prep.) C.
OISEAUX DES COMORES
zyxwv
zyx
343
rzigra et L. discolor avec la Grande Comore. Safaune diffère assez fortement de celle de
Mayotte puisque on ne trouve aucun élément endémique caractéristique en commun.En
conclusion:
Anjouan,
l'île
centrale,
manque
beaucoup
d'éléments
des
Comores
occidentales et possède quelques espèces uniques dans l'archipel, qu'elle partage avec
Madagascar, d'où ces populations proviennent.
Mayotte
zyxw
Cette île, entourée d'unlagoncirculaire et atteignantune altitude maximalede
660m, est la plus proche de Madagascar. Sa faune est appauvrie puisqu'elle manque des
genrestypiques des Comores: Turdus,Coracopsis et Nesillas. Pourtant, lesdeux
derniers sont de provenanceMalgache;néanmoinslespopulations
d'autres espèces:
Leptosomus discolor, Terpsiphone mutata, Foudia eminentissima(?) sont plus proches
de celles de Madagascar que de celles des autres îles Comores, ce qui prouve que l'influx
de gènes Malgaches est important. Des Cléments endémiques de Mayotte, le sou'ïmanga
Nectariniacoquereli
n'estpaslié
à la forêt, mais Dicrurus waldenii est
plus
sténotypique, se trouvant surtout enaltitude et danslesmangroves.Certaines autres
espèces sont présentes au niveau de la mer (comme Otus rutilus, Foudia eminentissima;
et même de temps à autre Alectroenas sganzini). La présence de mangroves est sans
doute responsable. Cette végétation esttrès restreinte aux trois autres îles.
Mayotte est l'île la plusancienne de l'archipel. Au Pléistocène,sesdimeniions
auraient à certaines époques éte plus grandes. Ainsi rien de surprenant que cette île fbt
un deuxième centre de spéciation, (d'importance plus restreinte que celui de la Grande
Comore - Mohéli à l'Ouest). Dans la période de superficie plus grande, une faune plus
importante pourrait sans doute exister et l'on ne voit actuellement à Mayotte que les
restes de cette faune. Rien de surprenant qu'elle se soit adaptée aux habitats de basse
altitude présents ici, à l'opposé des Comores occidentales, beaucoup plus élevées.
Les Glorieuses sont actuellement trop petites pour contenirdespopulations
endémiques et même permanentes pour certaines deces espèces (BENSON et al., 1975).
LESCOMORES COMME ORIGINE POSSIBLE D'OISEAUX ETABLIS AILLEURS
Aldabra
zyxwvu
zyxwv
Une seule espèce est limitée aux quatre îles Comores et à Aldabra: Alectroenas
sganzini. Il est logique de penser que la population d'Aldabra est venue des Comores,
puisquel'archipel est beaucoupplusgrand
et élevé que cet atoll récent. Le genre
Alectroenas est aussi présent à Madagascar (A. madagascariensis), les Seychelles (A.
pulcherrima) et éteint à Maurice (A. nitidissima) et à Farquhar et Providence, (une
espèceinconnue: BENSON & PENNY, 1971). Les races à Aldabrade Streptopelia
picturata et deFoudiu eminentissimaressemblent plus celles des Comores que celles de
Madagascar. Plus spéculatif: Nesillas aldabranus est similaire à N brevicaudata et N
mariae des Comores (LOUETTE etal., 1988) où se situe peut-être sonorigine, A
344
zyxwvutsrq
zyxwvuts
zyxwvut
zy
z
zyxwvuts
zyxwvu
M. LOUETTE
Madagascar, c'est la race du sud-ouest qui leur ressemble le plus. Bien entendu, d'autres
espèces à Aldabra sont sans aucun doute de provenance Malgache.
Les Seychelles granitiques
Les races de Streptopelia picturata et de Coracopsis nigra des deux archipels
semblent plus proches entre elles que de celle de Madagascar (BENSON,1984). Il n'est
pasexcluque Coracopsis nigra desSeychellesseraitintroduit par l'homme.Ensuite,
certainesespècesendémiquesdesSeychellespourraient
être dérivésdesComores:
Alectroenaspulcherrima d'A. sganzini (BENSON, 1984, la population d'Aldabra est une
intermédiairegéographique), Hypsipetes crassirostris de H.parvirostris (LOTJETTE,
1987), Nectarinia dussumieri de N. humbloti (LOTJETTE, 1992), Zosterops semzflava de
2. maderaspatana subsp. (BENSON, 1984; MOREAU, 1957) considérait
Z. semzjlava et la
race de Mayotte Z. maderaspatanamayottensis commedesconspécifiques), Foudia
sechellarum de F. eminentissima subsp. (BENSON, 1984).
La direction de colonisation est probablement des Comores vers les Seychelles.
Bien que ce dernier archipel a formé une grande île pendant les glaciations et aurait été
capable d'accueillir une faune importante, la morphologie de ses oiseaux suggère qu'ils
sont un pas G plus évolué)) que leurs pendants des Comores.A. pulcherrima a développé
une caroncule rouge et montre plus de rouge qu'A. sganzini, qui lui, estdéjà de
coloration plus rouge que l'espèceparentale de Madagascar A. madizgascariensis.
Certaines autres parties du plumage montrentcette tendance (BENSON & PENNY,1974).
Hypsipetes crassirostris est plus grand que H. parvirostris, probablement un caractère
évolutionnaire
secondaire
(LOUETTE, 1987). Nectarinia
dussumieri
et Foudia
sechellarum sont plus sombres que leurs parents aux Comores de couleur riche, une
autre caractéristique de (< l'insularisation )> (pourtant les souïmangas sur les îles peuvent
avoir un plumage très coloré tel N . newtonii de Siio Tomé, ou par contre, très sombre tel
N. balfouri de Socotra).
Pemba
Otuspembaensis et Zosterops vaughani, les deux espèces endémiques de cette île,
ontuneorigine
douteuse
, " .P(
1979). SNOW (1978) supposait une origine
Malgachepourl'hibou,mais
les Comoressontune
source DlausibleDour les deux
especes. De toutes les îles mentionnées ici, la GrandeComore êst la plusArapprochéede
Pemba, à 750 k m .
CONSIDERATIONS
GENERALES
Les exemples mentionnés concernent probablement des casde colonisations interîles. Ceci est surtout remarquable pour la connexion Comores-Seychelles. La distance
séparant les deux archipels est à peu près équivalente à celle Madagascar-Seychelles et
Madagascar est beaucoup plusgrande que les Comores. Faut-il conclure que les oiseaux
insulaires seraient plus aptes à coloniser d'autres îles? Mais la colonisation inter-îles n'est
pas la règlegénérale.Certains taxons trouvent leurorigine à Madagascar d'oùsont
345
COMORES
zyxwv
zyxw
zyxwv
zyxw
zyxwvut
DES
OISEAUX
parties des colonisationsparallèlesverslesMascareignes
et lesComores;certains
voudront ajouter même les Seychelles. Des exemples sont Terpsiphone (BENSON, 1971)
et Zosterops (LOUETTE, 1988b). Dans d'autres genres des colonisateurs sont venus de
régions différentes, produisant une image insolite. LOUETTEet al. (1988) ont démontré
cecipour Nesillas aux Comores. Pour larégionengénéral,
Nectarinia est unbon
exemple. Les Comores occidentales et lesSeychellesauraientunelignéeencommun
(humbloti et dussumieri), Mayotte enpossède une deuxième (coquereli), lesdeux
lignées étant d'origine inconnue. D'autres lignées sont venues plus
tard (de Madagascar):
notata aux Comores occidentales, et souimanga à Aldabra et les atolls limitrophes et à
Anjouan. Les Mascareignes n'ont pas de
Nectarinia, mais un Zosterops y a évolué vers la
morphologie de cegenre ! Dicrurus possède des lignées différentesà la Grande Comore,
à Mayotte, à Aldabra, à Madagascar (et Anjouan) et Otus enpossède à laGrande
Comore, à Pemba, aux Seychelles, à Anjouan, à Madagascar (et Mayotte). Ceci indique
descolonisations de sources diverses, et l'ondoit
être prudent à formuler trop
rapidementdesrèglesgénéralesquant
à lacolonisationdesîles
del'océan Indien
occidental par les oiseaux.
REMERCIEMENTS
Cette étude est un des résultats de conventions entre le Musée Royal de l'Afrique
Centrale, Belgiqueet respectivement la Directionde l'Agriculture et dela Forêt, Mayotte
et le Centre National de Documentation et de la Recherche Scientifique, République
FédéraleIslamique des Comores.Mescollaborateursauxexpéditionsornithologiques
auxComores: Marc Herremans,JanStevens et WernerPlompenontcontribuéaux
résultats et à la discussion. Alain Reygel a dessiné les figures et Danny Meirte et Sylvia
Vanderheyden m'ontaidé pour la mise en page.
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zyxwvut
zyxwvutsrqpo
zyxwvut
zyxwvu
zyxwvuts
M. LOUETTE
34s
Tableau 1. ListedesoiseauxendémiquesdesComoresetleurrépartitionsurlesîles.
(G=Grande Comore; L M o h é l i ; U=Anjouan; =Mayotte).
'Sous-espèces différentes
2Herremans (1988) considère la population d'Anjouan comme espèce séparée.
récentesEspèces
anciennes
Espèces
Columba polleni
Otus pauliani
Turdus bewsheri
Humblotia f lavirostris
Nectarinia coquereli
Nectarinia humbloti
Zosterops mouroniensis
Dicrurus fuscipennis
Dicrurus waldenii
GLUO
G
GLU^^
G
O
GL'
G
G
O
Alectroenas
sganzini
Hypsipetes
parvirostris
Nesillas
brevicaudata
Nesillas
mariae
GLUO (Aldabra')
GL'
G
L
Tableau II. Espèces à sous-espèces endémiques aux Comores et leur répartition sur les îles
(abréviations: voir Tableau 1).
'Sous-espèces différentes
2Safford (1993) considère la population d'Anjouan comme esp8ce.
3Les populationsdeMohélietdeMayotteappartiennent
à lasous-espècenominalede
Madagascar.
Butorides striatus
Accipiter francesae
Streptopelia picturata
Treron australis
Coracopsis vasa
Coracopsis nigra
Otus rutilus
Zoonavena grandidieri
Cypsiurus parvus
Apus barbatus
Corythornis vintsioides
GLUO
GUO'
GLUO
L
GLU
GU
uoL2
G
GLUO
GLUO
GLUO
Leptosomus discolor
Coracina cinerea
Cyanolanius madagascarinus
Saxicola torquata
Nesillas typica
Terpsiphone mutata
Nectarinia souimanga
Nectarinia notata
Zosterops maderaspatana
Foudia eminentissima
Dicrurus forficatus
GU19
GL'
GL'
G
LU1
GLUO~
U
GL'
GLUO~
GLUO~
U
Tableau III. Taxons non-endémiques des Comores.
'Populations de Mohéli et Mayotte.
2Actuellement éteint comme nicheur.
Sous-espèce
Africaine
Sous-espèce
Malgache
Inséparable
des
populations Africaines et
Malgaches
Ardea cinerea
Streptopelia capicola
Turtur tympanistria
Lonchura cucullata
Circus maillardi
Gallinula chloropus
Tyto alba
Leptosomus discolor'
Hypsipetes
madagascariensis
Coturnix
coturnix
Tachybaptus ruficollis
Bubulcus ibis
Egretta alba
Milvus migrans2
Falco peregrinus
Merops superciliosus
Corvus albus
zyxwvuts
zyxwvut
Biogéographie de Madagascar, 1996 :349-362
zyxw
COMPOSITION AND CHARACTERISTICS
OF BlRD COMMUNITIES IN
MADAGASCAR
zyxwvutsrq
zyxwvut
Lucienne WILME
Missouri Botanical Garden - Madagascar Research and
Conservation
Program,
Antananarivo 101, MADAGASCAR
BP 3391,
ABSTR4CT.- Currentknowledge of the taxonomicandgeographiccomposition
of Madagascar's
resident avifauna is reviewed, with particular emphasis on forest birds. Distribution patterns
in the
avifauna do not match those of the botanical communities, and especially the domains of floristic
endemism in the Eastern Region. The toleranceof the endemic forest avifauna to habitat degradation
is
proportional to its degree of taxonomic endemism. The21 species belonging to
the two endemic families
and the two endemic subfamilies are clearly the most sensitive to forest degradation. The members of
thesehighertaxonomicgroupscouldserve
as usefulbiologicalindicators of Madagascar'sforest
habitats.
KEY W0RDS.- Madagascar, Birds, Endemjsm, Ecological niche, Biological indicator
RÉSUMÉ.- Ce travail présenteun résumé dela connaissance actuelle dela composition taxinomique et
géographique de l'avifaune résidente de Madagascar et plus particulièrement de l'avifaune forestière. Les
schémas de distribution de l'avifaune ne se superposent pas
à ceux des communautés botaniques et
notammentenmatièrededescriptiondesdomainesd'endémismefloristiquesde
la Région Est de
Madagascar. En considérantl'avifauneendémiqueforestièredeMadagascar,
la tolérance à la
dégradation des forêts est proportionnelleau degré d'endémisme taxinomique, et il apparaît que les 21
espècesappartenantauxdeuxfamillesetdeuxsous-famillesendémiques
à Madagascarsont
certainement les plus sensiblesà la dégradation des forêts. L'ensemble des éléments appartenant à ces
taxons supérieurs devraient constituer les indicateurs biologiques des milieux forestiers de Madagascar.
MOTS-CLES.- Madagascar, Oiseaux, Endémisme, Niche écologique, Indicateur biologique
INTRODUCTION
On the basis of floristic and ecological data, Madagascar can be divided into two
majorphytogeographicregions, the East MalagasyRegionand
the WestMalagasy
Region (HWERT,
1955). According to WHITE (1983), the East Malagasy Region is
divided into four domains: Eastern (escarpment and coastal zone), Central (eastern part
of central highlands), High Mountain, and Sambirano; and the West Malagasy Region
into the Western and Southern Domains (Table 1, Fig. 1). Details on sites within the
existing protected areas system and those of biological interest are reviewed in NICOLL
and LANGRAND
(1989).
A total of 204 breedingspecies of birds are recognized in Madagascar. This
includes the 201 species listed in LANGRAND
(1990), minus the Snail-eating Coua Coua
zy
zyxwvutsrqpo
In: W.R. LOURENÇO (éa.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
350
zyxwvutsrqp
zyxwv
zyxwv
zy
L. WJLME
delalandei, now regarded as an extinctspecies (GOODMAN, 1993a),plus four new
additions to the list: the CommonQuail Coturnixcoturnix and the HarlequinQuail
Coturnixdelegorguei now consideredasnestingspecies
(LANGRAND
& APPERT,in
press.), a new Sylviidae being described(GOODMAN et al., in press.), and NesiZlas typica
lantzii, which is being elevatedto the rank of species (SCHULENBERG
et al., 1993). Three
of these 204 species have been introduced to the island: Common Myna Acridotheres
tristis (at the end of last century), Common WaxbillEstrilh astriZd in 1983, and House
Sparrow Passer domesticus in 1984 (LANGRAND,
1990). A total of 106 (53%) of the
201 non-introduced speciesare endemic to Madagascar and another 25 species (just over
12%) haveadistributionlimited
to awiderregionincluding
Madagascar and the
neighboring islands (Comoros, Mascarenes, andthe Seychelles) (LANGRAND,
1990).
In view of the declining forests of Madagascar (JENIUNS, 1987; GREEN&
SUSSMAN,1990; NELSON& HORNING, 1993a, 1993b) an understanding of the resident
avifauna's geographic distribution, niche occupancy and tolerance to habitat disturbance
might help to identify conservation priorities andto predict responses of the avifauna to
human disturbance. The high degree
of endemism among this rather mobile group of
animals not only justifies special
attention in terms of conservation efforts, but also offers
an idealset of species to test models in community ecology.
Montagne
bm ICI
zyxwvuts
Western Domain
I 11 Andohahela (humid)
Fig. 1. Location of study siteswithin phytogeographicdivisions;EasternRegion;Southern
Domain; Western Domain; Abbreviation as in Table II.
zyxwv
zyxwv
zyxw
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxwvuts
zyxwvutsr
zyxwvu
BIRD C 0 M " I T E S IN W A G A S C A R
351
TAXONOMICA N D G E O G W H I C DISTRIBUTION
Of the 201non-introduced breeding species66 are Passeriformes, whichare underrepresented outside forest habitats.Within forests theycompriseahighpercentage
(90.5%) ofthe endemicpasserinespeciesinMadagascar(Fig.2).Withineach
of
Madagascar's regions and domains breeding species are mainly found in forest habitats
emphasizing the predominant roleof this type of habitat for the Malagasy avifauna. This
role is highlighted bythe fact that 85 (80%) of al1 endemic species relyon forest habitats.
Considering only the 114 forest birds species, this meansthat three out of four species in
Malagasy forests are endemic (Fig. 2). For this reason, the present analysis is restricted
to species occuring in natural forests,though other habitats certainly also deserve special
attention (LANG& W L ~ 1993).
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zyxwvu
48
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.-a,
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a,
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44
55
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8
marineaquatic open forests
zyxw
Main habitats
endemic
passerine
non endemic
passerine
0
non endemic non passerine
non endemic passerine
Fig. 2. Composition of Madagascar nesting bird species according to main habitat (numbers are
total numberof species per habitat).
The classification summarized in Table II shows the distribution of forest birds
according to the phytogeographic regions and domains.The Eastern Region as a whole
contains more species and more regional endemism thanthe Western Region;99 species,
with 36 endemicin the East,versus 77 and 15 regionalendemicsin the West. This
pattern holds for al1 forest bird taxa, but is more marked for passerines. Neither the
352
zyxwvutsrqp
zyxwv
L. WILME
Eastern, Sambirano, nor High Mountains Domains holdany local endemics. Only the
Central Domain contains local endemics (five species). In contrast both domains of the
Western Region have local endemic species(two in the Western Domain and nine inthe
Southern Domain).
To understandsimilarities in speciescompositionandassessspecies
turnover,
Jaccard's index was calculated separately for endemic, non-endemic, non-passerine and
passerine species for each of the 22 sites studied (Table III). This index for comparison
between two sites is calculated as
Nc
JI=
zyxw
where Nc is the number of species commonat both sites; andNAand NB are the numbers
of species present at site A and site B respectively (MUELLER-DOIVBOIS& ELLENBERG,
1974). The sites used in this calculationare shown in Figure 1 along with the domain in
which theyoccur. Species listsare based on atleast 30 days of intensive surveysper site.
Cluster analysis with Jaccard's indices of similarity between sitesdoes not produce
geographically distinct clusters when applied to non-endemic species. This means that
among non-endemic birds,there is no distinct set of species inhabiting dry forests versus
those predominantly in wet forest areas. Non-endemic species have broad distributions
and lowturnover rates, indicating more generalizsd habit requirements.
Applyingclusteranalysis
to similarityindicesofMadagascarendemicspecies
reveals three distinctclusters. The geographicextentandcharacteristics
of species
similarities within and between
these clusters are shown in figure 3.
The endemicavifaunadifferslittlebetweensites
of the easternrainforest.The
humid forest parce1 of Andohahela (Parcel 1) in the extreme south holds the same island
endemicbirdspeciesasMarojejyin
the northeast.Thishomogeneityinspecies
composition ends abruptly along the western watershed of Andohahela. Here species
turnover is almost complete between the humid Eastern Region and the dry Southern
Domain,whichisitselfhomogeneousin
terms of endemicspeciesingeneraland
passerines in particular(two non-passerines species have a limited range in
the Southern
Domain, Monias benschii, Uratelornis chimaera,and Coua verreauxi does not occur in
the eastern part of the Domain). The avifauna of Isalo, with its locally endemic passerine
(Pseudocossyphzrs bensoni)is more closely relatedto that of the south and the West than
to that of the Central Domain, contrary to expectations on phytogeographicgrounds.
The speciesassemblage,especially for passerines,changesbetweensites
of the
SouthernDomainand
the WesternDomain,asrepresentedbyZombitse,Kirindy,
Bemaraha, Ankarafantsika and Ankarana. Montagne d'Ambre and Manongarivo do not
cluster with the other sites: Montagne d'Ambre is an isolated island of raidorest within
the Western Domainand its avifaunaisdepauperate;Manongarivobelongs
to the
SambiranoDomainand its birdcompositionshowsaffinitieswith
both eastern and
westernsites. Here we find eastern speciessuch as Cozra caerulea, C. serriana and
Phyllastrephus zosterops together with western species such as Falculea palliata and
Philepitta schlegeli. Even though the species list for Manongarivo is not complete, the
site's geographic position seemsto overide phytogeographic effects.
zyxwvutsr
zyxwvut
zyxwvu
BIRD COMMUNITIES IN MADAGASCAR
353
DISTRIBUTION ACCORDING TO NICHES
Species were assigned to nichesaccording to theirmain food items,andtheir
feeding and nesting habits (TableII). On the basis of these niche variables,the 114 forest
bird species are distributed among28 different niches. To facilitate comparisons, each of
the 28 niches was assigned to one of the 16 categories listed in Table IV. The absolute
numbers of birds species increase with increasingstructural and floristic diversityof the
forest, f?om the drier western forests to the wet forests of the center and east. However
the number of guilds and the relative number of species in each guild remain similar in
both phytogeographicregions.Insectivores,followed
bysmall
predators, are the
dominant groups throughout the island. The main difference betweenthe Eastern and the
Western Region is the higher representationof insectivores inthe east. Whereasthe east
holds 39 of the 45 strictly insectivorous forest species, the West contains only 23 of 45.
Though forest structure is correlated with bird species diversity,
it alone is insufficient to
explain the greater species richness in the east, which is mainly due to an increase in
This isexemplifiedby
the highernumberofstrictlyarboreal
arborealspecies.
insectivorous species inthe Central Domain with forest
a
height of up to 25 m, compared
to thelower number of species in this guild inforests of approximately the same height in
the Eastern Domain andthe Sambirano.
Fig. 3. Species similarities within andbetween separate units of the endemic avifauna as
identified by cluster analysis. Valuesare means of Jaccard's indices. The upper and lower
value of each pair of numbers refer to endemic non passerine and endemic passerine
respectively.
354
zyxwvutsrqpo
zyxwvu
L. WILME
Within the Eastern Region, the Eastern Domainissomewhat
depauperate in
insectivores (Table IV). Seven of the 10 species common to the Eastern region, but not
present in the Eastern Domain itself, are insectivores. The Sambirano links and combines
nicheelementsbelonging to the Eastern or to the WesternRegion. Both the High
Mountain Domain andthe Sambirano hold a reduced set of species that are widespread
across the island,andcontain no localendemicbirdspecies.Among
the forest bird
species, taxonomical endemism at the species level is particularly high in
the guild of
exclusivelyarborealinsectivorouspasserines.Thegeographicdistribution
of these
groups of endemicspeciesisuneven.Whereasinsectivores
(such as the genus
PhyZZastrephus) and predators reached higher species numbers the
in east, omnivores and
(( vegetarian >) species have aboutthe same number of species in the east and in the West,
respectively 16 (16%) and 10 (10%) for the east, and 15 (19%) and 10 (13%) for the
West. This difference mightbe linked to the pronounced dry seasonof the West, favoring
species whichare able to feed on agreater variety of food items.
zy
zy
TOLERANCE
TO FOREST DISTTJRBANCE
Four categories are recognized to describe the quality of forest habitats:
undisturbed forest, slightlydisturbed forest, secondary growth andanthropogenic
wooded grassland. Forest species are defined as those occurring in undisturbed forest,
although they may also existin other forest types (Table II). Out of the 114 species
occurring in undisturbed forest, 22 (19%) rely exclusively on this habitat, whereas 38
species (33%) also occur in slightly disturbed forest,and another .54(47%) also occur in
secondary growth or anthropogenic grassland.
92 spp.
zyxwv
54 spp.
r_!
undisturbed
slightly
disturbed
secondary
growth
savanna
zy
Forest quality
Spp. belongingtoanendemicfamily
n
Spp. belonging to an endemic genera
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Non endemic spp. with endemic sspp.
Spp. belonging to an endemicsubfamily
13
Other endemic spp.
D
.!.:y;,
y,#%
Other non endemic SPP.
,,,/,;+
Figure 4. Taxonomic level of endemism and toleranceto forest disturbanceof Madagascar forest
bird species (numbers are total number of species per forest habitat).
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zyxwv
zyxw
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zy
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zyxwvut
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BIRD COMMUNITIES INMADAGASCAR
355
Members of Madagascar’s endemic bird families
and subfamilies are not tolerant of
forest disturbance.Of the 32 endemic forest genera, 27 do not occur insecondary
growth or anthropogenicgrassland. Onlyeightspecies(out
of 59, belonging to 5
endemic genera occur in secondary habitats. At the sub-family level, only two species of
Coua are tolerant of some forest disturbance. The eight species belonging to the two
endemic families occur only in undisturbed and slightly disturbed
forest (Table V, q g . 4).
Studied forests that are not isolated, that cover at leastseveralhundred km ’ with
altitudes startingat least at 800 meters above sea level
hold at least 60% of the species in
endemic genera withintheir respective phytogeographic region.
The information at hand is not sufficient to reveal causal factors in the patterns of
species distributions across Madagascar. Current fkagmentation .and previous corridors
between the east and the West (e.g. Sambirano) confound the analysis with cases such as
the presence of an << eastern >) rainforest species of rail (Caniraklus kioloides) in the
deciduousdry forests of Bemaraha orthe westernspecies of mesite (Mesitornis
variegata) in Ambatovaky rainforest in the east. The Malagasy avifaunadoes not reflect
the phytogeographic patterns seen among the botanical communities, especially in the
Eastern Region.
CONCLUSION
Despite some uncertainties and ambiguities, the present analysis of the Malagasy
avifaunare-emphasizes the pending threat to the island’shigherendemicbirdtaxa,
especially the endemic families and sub-families. Species belonging to endemic families
(Mesitornithidae, Brachypteraciidae) already have a patchy distribution, andthe modern
distributionof three of eightspeciesin
these families (Monias benschi, Mesitornzs
variegata, Uratelornis chimaera) is
highly
restricted.
The
endemic
sub-families
(Couinae,Phillepittinae) are widespread,although the latter is relativelysensitive to
forest disturbance and fragmentation. The Couinae contain a single genus (Coua) with
nine extant speciesthat are broadly distributed in different types
of forest; they feed on a
variety of food and occupy different forest strata. But the largest species within this subfamily (Coua delalandei, Couaprimavea and Coua berthae) are al1 extinct (GOODMAN,
1993a, 1993b). Undisturbed forests with an area of several thousand ha hold at least
three species of Coua belonging to at least two differentecologicalniches.The
distribution pattern of the remainingspecies is not simple; for example the southern
endemic Coua verreauxi has a narrow distribution, while the eastern species C. serriana
and eastern subspecies of C. cristata are more common at lower elevation (below 500
m). These higher endemic taxa, with eight genera, 21 species, and six sub-species, may
serve as biological indicators or keyelements to defineconservationpriorities.The
ecological niches utilized by these two families and two subfamilies include insectivores,
omnivores,vegetariansandsmall
predators as
well
as terrestrial, arboreal, and
terrestriaVarborealspecieswhenconsideringfeedingandnestinghabits.Using
these
speciesandsubspecies
for conservationpurposes may provideausefùlpredictive
indicatorof forest conditionsand thus offersa tool for improvedmanagementand
preservation of Malagasy natural
forest ecosystems.
zyxwvutsrqp
zyx
356
L. m m
ACKNOWLEDGEMENTS
1 am very gratefbl to Jorg Ganzhorn Who helped analyze the data and improved
significantly previous versions of the manuscript. 1 would also like to thank Steve
Goodman and Dominique Halleuxfor usefùl suggestions, andPete Lowry for assistance
with improvingthe final manuscript.
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zyxwvu
zyxwv
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358
zyxwvutsrqp
zyxwv
L.wILME
,
zyxwv
zyxwvutsrqp
zyxwv
Distribution:
NON-PASSERINE SPECIES
Lophotibîs cristata
Aviceda madagascariensis
Machaeamphusalcinus
Eutriorchisastur
Polybomides radiatus
Accipiter henstii
Accipitermadagascanensis
Accipiter francesii
Bute0 brachypterus
Falco zoniventris
Falco peregnnus
Numida meleagris
Mesifomis variegata
Mesitomis unicolor
Monias benschi
Tumix nigricollis
CaniraNus kioloides
Samthrura inSulans
Ptemcles personatus
Streptopelia pictufafa
Tremn australis
Alectmenas madagascariensis
Coracopsis vasa
Coracopsis nigra
Agapomis cana
Cuculus audeberti
Cuculusmchii
Coua gigas
Coua coquereli
Coua seniana
Coua reynaudii
Coua cursor
Coua Nticeps
Coua crislafa
Coua vernaux;
Coua caerulea
Centmpus foulou
THOsoumagnei
OtUS Nti1U.S
Ninox supercilaris
Asio madagascariensis
Caprimulgus madagascanensis
Caprimulgus enamtus
Zoonavena grandidien
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species
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3
1
Feeding Ne
st
habit
R
R
Ar
R
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R
Ar
R
R
R
R
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F
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Ar
T
T
T
T
Ar
zyxwvutsrqpon
zyxw
I l l
1 1 1
1 1 1
1
1
l
1
1
l
1
1
l
1 1 1
I l l
I
I
1
1
1
1
1
1
1
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1
1
1
1
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1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
l
1
1
l
1
1
1
1
l
1
1
l
1
1
1
1
l l
1
1 1
l
1
1
1
l
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Mad.
W
Mad.
E
E
1
W
Mad.
1
E
Mad.
S
1
1
1 1
1 1
1 1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
I l l
1 1 1
1
1
1
S
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
Mad.
E
1
Mad.
Mad.
1
1
1
Mad.
species
3
species
3T
T
subspecies
3T
subspecies
3 Ar
2 Ar
Ar
subspecies
3 Ar
3 Ar
subspecies
speciesAr
3 Ar
subspecies
1
species
3
subfamily
1
subfamily
1
subfamily
1
subfamily
1
subfamily
1
subfamily
1
subfamily
2
subfamily
1 Ar
subfamily
2
subspecies
3
species
RO
subspecies
3
species
2
species
3
subspecies
3
species
1
subspecies
1
I
I
V
I
1
I Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
T
T
T
T
T
Ar
Ar
Ar
R
R
R
Ar
Ar
Ae
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
T
Ar
T
T
zyxwv
zyxwvu
zyxwvut
zyxwvuts
BlRD COMMUNITIES IN MADAGASCAR
357
S.M. GOODMAN & J.-C.
RAZAFIMAHATMODISON,
1993.
Genetic
SCHULENBERG,
T.S.,
variation in two subspecies of Nesillas fypica (Sylviinae) in south-east Madagascar. Proc.VZII
Pan-Afr. Om. Congr.: 173-177.
WTE, F., 1983.
The
vegetation
of Africa.
descriptive
A
memoir
accompany
to
UNESCO/AETFAT/UNSOvegetationmap of Africa.NaturalResourcesResearch.
UNESCO.
the
Paris:
zyxwvuts
Table 1. Biogeographic regions and domainsin Madagascar
Species
diversity
Regions
Domains
andElevation
Rainfall
season
Dry
Character
endemism
canopy
Eastern Malagasy Region
Eastern
Domain
0-800m
m
25-30
>
high
evergreen
2000
high
very
nomm
> 1500 mm
Central
Domain
300m
800-1
1300-2000 m
evergreen
high
no
high
m
High Mountain Domain
> 2000m
substantialevergreen
no
Sambirano Domain
0-1876m
> 2000 mm
evergreen
no
20-25m
10-12
low
high
very
high
high
6m
25-30 m
Western Malagasy Region
Western Domain
0-800m
500-2000mm
Southern Domain
0-400m
350-750
mm
adapted from Phillipson (1994)
< 7 monthsdeciduous
7 months
deciduous
medium
very high 12-15 m
medium
very high
3-6 m
zyxwvut
zyxwvu
zyx
BIRD C 0 M " T I E S
IN MADAGASCAR
zyxwvutsrq
zyxwvut
~~~
~
Distribution:
w
Apus melba
1
Apus barbatus
1
lspidina madagascariensis
1
Mempssuperciliosus
.
1
Eufysfomusglaucurus
1
Brachypteracias leptosomus
Brachypteracias squamiger
Atelomis piftoides
Atelomis cmssleyi
Uratelomis chimaera
Leptosomus discolor
1
Upupa epops
1
PASSERINE SPECIES
Philepitta castanea
Philepitta schlegeli
1
Neodrepanis coruscans
Neodrepanis hypoxantha
Phedina bohonica
1
Coracina cinerea
1
Phyllastrephusmadagascariensis 1
Phyllastrephus zostemps
Phyllastrephus apperti
1
Phyllastrephus tenebmsus
Phyllatrephus cinereiceps
1
Hypsipetesmadagascariensis
Copsychus albospecularis
1
Pseudocossyphus sharpei
Pseudocossyphus imerinus
Pseudocossyphusbensoni
Nesillas typica
Nesillas lanfrii
Thamnomis chlompetoides
Dmmaeocercus brunneus
Randia pseudozostemps
Sp. nov.
Newtonia amphichma
Newtonia brunneicauda
Newtonia archboldi
Newtonia fanovanae
Neomixis tenella
Neomixis viridis
Neomixis striatigula
Hartertulaflavovirdis
Pseudobias wardi
Teipsiphone mutata
Oxylabes madagascariensis
Cmssleyia xanthophrys
Mystacomis cmssleyi
Nectarinia souimanga
Nectarinia notata
Zostemps maderaspatana
Calicalicusmadagascariensis
Schetba Nfa
Vanga cutvimstris
1
W ce
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
I I
1 1 1
11 11
1
1
1
1
1
11
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
11 11
1
1 1
1 1
1 1
1 1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1 1 1
1 1 1
11 11
1
Nest
geographic taxonomie
1
lsubsoecies
1
subspecies
1
Mad.
species
1
1
subspecies
family
1
family
1
family
1
family
1
family
1
1
subspecies
subfamily
1
E
subfamily
Mad.
subfamily
E
subfamily
E
1
subspecies
1
subspecies
1
1
species
Mad.
species
E
1
species
W
species
1
E
species
C
1
1
subspecies
species
1
Mad.
genera
E
1
1
1
1
1
1
level ofendemism
E
hm
sa
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
xë"gpbG& i e " ~ i r o s. ~ ~
Xenopimstris damii
Xenopimstris polleni
Fatculea palliata
Leptopterus viridis
Leptopterus chabert
Cyanolaniusmadagascarinus
Oriolia bemieri
Eufycemsprevostii
Hypositta corallimstris
Tylas eduardi
Dicmms famicatus
Hartlaubius auratus
Ploceus nelicoutvi
Ploceus sakalava
Foudia madagascariensis
Foudia omissa
TOTAL ............
s
1
1
359
1
1
1
1
1
1
1
S
1
1
1
1
1
1
1
C
S
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
S
C
E
E
E
Mad.
S
1
1
11
1
1
1
1
11
1
1
1
11 11
1 1 1
1 1
1
1 1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
1 1 1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1
I I I
1 1
1 1
1
1
1
1
1 1
1 1
1 1 1
1
I l
Mad.
E
Mad.
C
E
1
1
1
E
1
E
1
1
1
1
1
1
1
1
1
I l l
I 11,I
i
1 1 1 1
1
1 1
1
1
1
1
1 1
1 1 1 1
1 1 1 1
1
1 1 1
1 1 1 1
E
1
1
1
I
1
1
1
1
1
1
1
1
1
1 1
1 1
68 63 77 89 95 59 33 99
C
genera
genera
subspecies
species
genera
genera
genera
genera
genera
genem
genera
genera
genera
genera
genera
genera
genera
subspecies
genera
genera
genera
subspecies
subspecies
Ecological niche:
z:i
Food
3
3
I
1
IV
3
3
1
1
1
I
I
IGV
IGV
IV
O
I
I
1
I
1
O
O
O
I
3
2
tVeg
1
lVeg
1
1
Veg
lVeg
I
I
I
1
I
I
I
2
3
3
:1
O
1
:l
i
1
I
j
I
O
3
I
1
O
I
O
I
3
I
1
1
1
3
3
3
I
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I
l Veg
lVeg
lVeg
IV
IV
IV
Ae
Ae
Ar
Ae
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T
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C
T
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T
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Ar
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Ar
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Ar
Ar
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Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
T
T
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
T
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
c l
c
zyxwvutsrqpon
zyxwvutsrq
zyxwvutsrq
Mad.
Mad.
Mad.
genera
genera
genera
S
W
genera
genera
genera
genera
genera
genera
subspecies
genera
genera
genera
genera
subspecies
species
species
species
species
species
E
Mad.
Mad.
Mad.
E
E
E
Mad.
Mad.
E
W
Mad.
E
1
O
1
1
O
1
2
2
2
2
IV
1
I
IGV
IV
l Veg
1-Veg
O
O
I
IV
O
1
I
I
I
Veg
3
3
1
3
3
1
I
lVeg
lVeg
lVeg
_
.
Ar
Ar
Ar
'Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
Ar
360
zyxwvutsrq
zyx
zyxwvutsrqpon
L. m m
zyx
Table 111. Similaritles between sites according to Jaccard. indices above diagonal refer to endemic specles and non-endemic.
species; indices beiow thediagonal refer to to non-passerine specles and passerine species.
lsites
4
Andohahela
lRNl
11 (humid)
IRNI 5
1
1
1
11
5
PN4
Ranomafana
.74
.68
.74
I
1
.6
72
i
.87
.73
.89
.92
.71
.92
.74
.61
.81
.84
.74
.82
.76
.64
RN1 12
Maroieiv
.79 .86 .81 .84 .74 6 7 .95
.87 .89
.77
.67 .86 .86.70
.82
.70
.74
.78
.67
.93
.85
.82
.93
.78
.85
.93
.78
PN 1
Monl.Ambre
.63 .75
.49
6 9 .43
.58
61 6 8 .60 .58
.63
.64
.66
.84
.46
.43
.24
.37
RS2
Ankarana
.57
.43
.58
.57
.42
.63
.73
.93
.92
.89
.57
,77
.70
.42
.46
.48
.42
.43
.47
.44
Kirindy
Zomb
Zombitse
6 8 .76
.81
.33 .37
.38
.34
.26
.45
.40
.28 .26
.21
.23 .34 .31 .35
.35
.32
.24
.16 .23
.19
6 5 .78
.73
.31 .26
6 9 .77
.75
.26 .24 .20
.30
.24
.61
.46
.26
.51
.37
.40
.34
.32
.23
.26
.24
.31
.51
A6 .38
.44
.33
.35
.41
.42
6 9 .85 .81 .81 .85
.84
6 4 .76 .72 6 8 .74 .76
.41 .48
.45
.41
.42
.39
.46
6 8 .68
.70
.78
.71 .63 6 5 .69
.68
.75
.51 .72
61 .69 6 2 .62
.72
.59
.66 .56
.43
.46
.39 .43
.53
.42
3 5 .85
.89
.70
.81
.33 .61
.46
.47
.54
.51
.65
.79
.71
.56
.54
.57
.49
.48
.41
.51
.51
.45 .47
.43
.59
.75
.56
.80
1.00
.88
.89
6 9 .88
.77
6 7 .92
.81
zyxwvutsrqp
zyxwvutsrq
.53 .35' .52 .49
.56
.45
.52
.44
.49
.51
.44
.45
.50
.47
6 5 .51 .54- .47
.46
6 1 .51
5 9 .77
.88
6 7 .92 .81
.53 .54
.47
.57
.66 .82
.79
6 8 .88 61 .89
.88
.84
.87
.83
.82
.75
.57
.51
.54
.53
.52
.45
.52
.49
.38
.53
.48
.44
.47
.46
.49
.50
.58
.81
.80
.85
.84
.92
.72
.88
.69
.81
.74 .58
.51
.50
.40
.43
.47
.35
.51
.51
50 .48
.52
.51
.48
.49
.46
.56 .49 .64
.70
.6i .85
.82
.77
.81
.85
.73
.88
.81
.84
.54
.79
64
.64
.71
69
.78
.60 .57 6 1 .69
.63
.64
.81
61
Toli
Toliara
.58
.47
.48
.44
.43
.39
.42
.40
.39
.28
.43
.38 .44
.63
.48
.37
.40
.42
.38
.58 .69
69 .80
.65
.76
.77
.78
6 7 .66 .71
.64
6 9 .76
.34
.52
.45 .38
.48
.45
.38 .40 .38
.37
.42
.40
.48
.48
.32
.43
.43
.43
.36
.47
.32
.33
.31
59
.82
.77
.81
.91
.88
.68
.87
6 6 .71 .71 .81
.64
.78
.79
.93
.71 .95
.77
.29 .83
.78
.55
.57
.50
.52
.46
.50
.35
.40 .49 .56
.59
.53
.62
.45
.30 .50
.48
.56
.39
.28
.48 .50
.53
.52
.48 .51
.53
.65
.31 .35
.33
.33
.31
.39
.53
.50
.56
.55
.55
6 6 .49
.59
.54
.53
.47
.42
.41
.40
.35
.38
.39
.33
.40
.33 .57
.56
.59
.58
.52
.55
.42
.31
.34
.36
.32
R S 23
.48 .35 .59
.65
.49
.56
.48
.47
.36
.43
.47
.33
.29
.30
Beza-Mahafaly .31
RN1 10
.38
.30
.40
.35
.45
Tsfmanampekoka .29
.30
.28 .32 .30
.51 .43 6 4
.54
.76
.71
lhot
lhotry
Eere
Berenty
RN1 ll'(dry)
Andohahela
1
6 0 .58
.85
.78
.93
.89
.92
1.00
.73
.85
.81
.77
.82
.65
.57 .42 .55 .55 .60 .51 .56
.34
.53
.56
.55
.56
.59
.51
.52
.54
.53
.50 .36 .41 .50
.45
.40
.47
.50
.47
.42
.38
.41
.39
.33
.39
.32
.37
.35
.48
.54
.78
Kiri
1
.26 .23
.30
.22
.8i .73
.77
.65
.92
.85
.81
.85
.70
.84
.92
.86
.60
.21
.20 .20
.26
.17
.70 .71 .36
.39
.21
.28
.26
.31 .33
.27
.23
.23
.19
.88
.88
3 8 .88 6 7 .81 .85 .85
.81
.88 .62 .80 .69
RS 3
Manongafivo
PN 2
lsalo
RN1 9
Berneraha
.29 .23
.22
.28
.31
.85 .88 .96
.69
.81
.77
.73
.79
.81
.24 .38 .31 .38
.36
.30
.25
.91
.72
.83
.64
.85
.84
.88
.88
.85
.69
.85
.85
.65
.51
.60 .63
.64
.82 5 8 .80 .78
.85
.23 .25
.19
.29 .20
.25
.18
.22
.27
.31
.33
6 7 .89 .85 .85 .88
.96
.69
.81
.77
.73
.79
.81
.32
.18
.38
.48
RS 16
Arnbafovaky
Maso
Masoala
.52
.43
.49
.44
.31 .23
.25
.29
.21 .29 .23
.70 .82 .78
.62 6 2 .57
.62
.54
.58
.71
.64
.81 .32
.19
.39
.52
-96 .85
.96
6 9 .63
.78
.81
.88 .92
.96
.88
.74
.89
.85
.78
.59
.72
.67
.70
.75
.78
.48
.45
.84
.88
.82
.80
.67
.82
RN1 7
Ankarafantsika
W !1
zyxwvutsr
6 5 51 .54 .60 .29
.30
.20
.35
.49
.69
6 9 .71
.69
.76
.71
.78
.70
.73
.71
.86
61
1.00 .88 .92
.77 5 7
.89
.79
RS 21
Zomb lhot Toli RS RN1 Bere
23 10
PN R S RN1 RS Maso RN1 P N RS PN RS RN1
RN1
21 3 16
1 2 1 3 2 2 7 9
6 7 .77 .72 .78 6 7 .72 .76 .46 .41 .23 .34 .32 .34 .35 .31 .23 .25 .23
.78 ,913 .96 .85 .88 .92 1.00 .93 .85 .78 .93 .82 .82 .85 .93 6 7 :78 .74
1 .73
Andringilra
lgti&ena
RN1
RN1
6 3 .79
.73
.61
5 3 .78
.73
.67
.60 6 8 .74
.77
.59
.85
.76
.81
.80
6 3 .67
.50
.66 .64 .66
6 4 .71
.71
.76
.87
.75
.63
.84
5 9 .83 .81
.80
.83
.92
.69 .84
.93
.73
.79
5 4 .61
.59
.78
.88
.95
.83
-88
zyx
zyxwvuts
zyxwvu
BlRD COMMUNITIES IN MADAGASCAR
361
Table IV. Distribution of forest species among ecological nichesin different
Phytogeographic Regions and Domains (abbreviation as in Table
II).
Regions
Ecological
Domains
niches:
and
Feeding
Food habit
zyxwvutsrq
zyxwvu
w
Ar
ArIP
Ar
T
T
1
T
T
I
Ar
Subtotal Insectivores
e
3
18
3
1
3
23
13
30
26
2
1
3
32
3
2
4
39
8
4
1
13
8
3
1
12
9
5
1
15
9
4
2
15
9
3
2
14
6
1
2
9
6
1
2
9
7
1
2
10
7
1
1
9
7
1
1
9
15 1611
1
1
T
1
1
1
1
T
small predators 19
14
18
1
1
1
11
16
16
1
4
1
22
1
4
1
22
I
1, Veg
1, Veg
1, Veg
Subtotal
Ar
Ar
T
Ar
T
T
Omnivores
Veg
Veg
Veg
Subtotal
Ar
T
T
Ar
Ar
T
Vegetanans
nV
Ar
nV
nV
nV
Subtotal
Ar
T
T
Ar
Ar
Madagascar
c hm
sa
2
1
2
19
1
16
14
13
2
s w
9 .30
3
2
4
9 39
34
4
3
4
45
7
1
1
9
9
5
2
16
11
8
2
21
3
8
1
1
3
IO
9
1
2
12
14
4
1
1
1
7
17
1
4
1
23
19
1
4
1
25
2
1
16
7
3
zyxwv
10
8
1
1
IO
1
2
Large predators
4
3
4
5
5
3
2
5
5
Aerial insectivores
6
6
6
6
6
6
3
6
6
68
63
77
89
95
59
33
99
114
TOTAL
L. WILME
zyxwv
zyxwvutsrq
zyxwvut
zyxwvutsrq
zyxwvut
zyxwvu
Table V. Tolerance to forest degradation of Malagasy forest
bird species (numbers are numberof species within taxa)
Number of species in forest types:
undisturbed
secondary
anthropogenic
slightly
Taxonomic level of endemism
grassland
growth
disturbed
Species belongingto an endemic family
8
4
O
Species belongingto an endemic subfamily
13
11
2
Species belongingto an endemic
22 genera
34
Sub total..
.........................
6
55
37
8
1
Other endemic species
30
26
19
14
Non endemic species with endemic
subspecies
23
23
Other non endemic species
Sub total..
TOTAL
.........................
..............................
21
19
6
6
6
6
59
55
46
39
114
54
92
40
zyxwvuts
zyxwvu
zyxwvut
zyxwvu
zyxwvutsr
zyxw
zyxwv
Biogéographie de Madagascar, 1996 :363-367
THE DISTRIBUTION AND ORIGINS OF WILDFOWL (ANATJDAE) OF
WESTERN INDIAN OCEAN ISLANDS
H. GLYN YOUNG
Jersey WiIdIi$e Preservatian Trust, Les Augrés Manor, Trini@, Jersey, Channel Islands, JE3 SBP,
UNITED KINGDOM
ABSTRACT.- The origins of the fifteen species of wildfowl (Anatidae) occurring naturally in the
Western Indian Ocean Islands is detailed. Vagrants, one migrant and resident species are
fkom the
Palaearcticor the Tropics. The source of endemicspecies is different, two have an Australasian
connection. Six extinct species
and introductions are included.
KEY W0RDS.- Western IndianOcean islands, Wildfowl, Anatidae
RESUME.- L’origine des quinze espèces canards
de
sauvages (Anatidae) naturellementdistribués dans les îles
de l’Oc& Indien occidentalest discutée. Les espèces errantes, l’une migrante
et les autres résidantes ont une
origine palhtique ou tropicale. L’origine deseqkces endémiques est diff&ente, d m d’entre elles présentant
une connedon australasienne. Six espèces sont éteintes etdes espèces introduites sont également mentionnées.
MOTS-CLES.- Iles del’ockan indien occidental,Canards sauvages, Anatidae
INTRODUCTION
FiReen species of wildfowl Anatidae occur naturally in the islands of the Western
Indian Ocean (Seychelles, Comores, Madagascar, Mascarenes, Amsterdam, Crozet and
Kerguelen). Six species are known only fi-om sub-fossil remains and among six species
introduced, one from outside the region has been successfùl.
Those extant species occurring naturally include three vagrants and one migrant
fiom thePalaearctic, seven residents(four Afro- tropical and three Pan-tropical) andfour
endemics.
VAGRANT SPECIES
zyx
The specieswhichhavebeenrecorded
as vagrants to the region are quite
predictable. The Ruddy Shelduck Tadornaferrugineu, Northern Shoveler Anas clypeata
and Northern Pintail A. acuta (al1 recorded Seychelles (A. SKERRETT, in Zitt, 1994)) are
migratory species and have been recorded widely in
East &Ca. A. clypeata and A.
actuta have been observed in South Afrca (MACLEAN, 1993) and the Maldive Islands,
India (ASH& SHAFEEG,1995).
zyxwvutsrqpo
In:W.R. LOURENÇO (Bd.)
Editions de l’ORSTOM, Paris
364
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxw
zyxwvut
zyxwvu
zyx
zyx
zyxwvuts
H. G.YOUNG
Two Pan-tropical species, breedingin Madagascar, have beenrecorded as vagrants
on other islands in the region. The White- faced Whistling Duck Dendrocygna viduata
(Aldabra ; BENSON& PENNY, 1971; A. SKERRETT,in litt, 1994) and(Comores
LOUETTE,1988) and CombDuck Sarkzdiornis melanotos(Comores; LOUETTE,
1988).
MIGRANT SPECIES
OnePalaearcticmigrant, the wide-rangingGarganey A. querquedula hasbeen
recorded many times in the region. The species is annual in Seychelles (A.SKERRETT,
in
litt, 1994) and, while probably under recorded, has been found in
Rodrigues (STAUB,
1976),Réunion (BARRE& BARAU,1982) andAmsterdam (MARCM
& HIGG~S,
1990). A. querquedula has also beenrecordedin
South Africa (MACLEAN, 1993),
MaldiveIslands (AsH. & SHAFEEG,1995) andChristmasIsland,Australia
(STOKES,
1988).
FUSIDENT SPECIES (NON-ENDEMIC)
Seven breeding species resident in Madagascar are found in Africa, and three are
Pan-tropical. The Fulvous Whistling Duck D. bicolor, D.viduata and S. melanotos are
found in wetlands onboth sides of theAtlantic.
TheRed-billedPintai1
A. erythrorhyncha, Hottentot Teal A. hottentota, and
AfricanPygmy Goose Nettapus auritus arewidespreadinMadagascarandinsubSaharan Africa.
The White-backed Duck Yhalassornis leuconotusis represented in Madagascarby
the sub-species Tl. insularis. The nominate form is widespread in sub-Saharan Africa
and has been recorded on Pemba and Zanzibar, Tanzania(PAKENHAM,
1979). This duck
isapparentlysemi-nomadicwithinit'srange
in Africa (BROWN et al., 1982) and in
Madagascar (O. LANGRAND,pers. camm.).
ENDEMICSPECIES
Meller's Duck A. melleri is a member of the fourteen species mallard group within
the genus Anas. At one time considered an island isolate of the migratory Northern
Mallard A. platyrhynchos (WELLER, 1980) it is, however, apparent that this duck is a
welldifferentiatedspecieswithbehaviouralandphysiological
traits consistentwith
Southern Hemisphere ducks (YOUNG,1994). A. melleri is highly territorial and does not
exhibit the <( down-up )) displaywidelyusedin
other mallardspecies,characteristics
similar only to one other mallard, the African Black DuckA. sparsa, a riverine specialist.
These similarities probably result from convergence rather than a very close relationship
("KINNEY,
in litt, 1995; J. RHYMER, in litt, 1995).
Thepoorlystudied A. melleri isprobablymostcloselyrelated
to the Mrican
Yellow-billed Duck A. undulata (LIVEZEY,1991).
zyxw
zyxwvuts
WILDFOWL
OF
WESTERN INDIAN OCEAN ISLANDS
365
Eaton's Pintail A. eatoni is restricted to Kerguelen and Crozet Islands and is an
allo-species to the Holarctic, migratory Northern Pintai1 A. acuta (STAHLet al., 1984;
LIVEZEY,1991). A. eatoni probably represents true islandisolation of the common,
migratory form.
The Madagascar, or Bernier's, Teal A. bernieri is the westernmost representative
of the austral teal, eight species centredon Australasia (YOUNG et al., 1993). No austral
teal are known from Burma, Indiaor from Afi-ica.
The ancestoral australteal,possibly
today represented by A. gracilis and A.
castanea (Australia) may have been highly nomadic and dispersive as these two modern
species are (see MARCHANT & HIGGINS, 1990). Localised endemic forms have evolved in
Indonesia (A. gzbberzfrons), Madagascar (A. bernieri) AndamanIslands,India
A.
alboplaris), New Zealand (A. chlorotis), Auckland Island, N.Z. (A. azleklandica) and
Campbell Island, N.Z. (A. nesiotis) the last two taxa are flightless. A fùrther taxa, A.
gracilis remissa from Renne11 Island, Australiais extinct.
All the austral teal are adaptable and can survive in a variety of habitats including
saline waters and mangrove, making them suitable
for colonisation of oceanic islands.
The Madagascar Pochard Aythyainnotata hasaverylocaliseddistributionin
eastern Madagascar (WILME,1994).One of four white-eyedpochards, the nearest
related form is the Palaearctic Common White-eye A. nyroca, recorded in East Afiica
(BROWN et al, 1982) and the Maldive Islands (ASH & SHAFEEG,1995). Recent DNA
investigations, however, suggestthat A. innotata is most closely relatedto the Australian
A. australis (M. SORENSON,in litt, 1995). .
The extinct Anas theodori of Mauritius and Réunion (COWLES, 1987) has been
described as a grey teal )) (see CHEKE, 1987). The exactrelationshipbetween
A.
theodori and extant species is unclear, it may have been an austral teal, or possibly a
mallard. A fbrther sub-fossil Anas is known from Amsterdam Island("TINEZ,
1987),
this undescribed duck has been considered an isolate
of A. querquedula (BOTJRNE et al.,
1983), although this may prove erroneous.
There are four fûrther sub-fossilAnatidaeknown from the region; Centrornis
majori and Alopochen sirabensis from Madagascar, A. mauritiana from Mauritius and
Masearenachen kervazoi from Réunion. These taxa are al1 Sheldgeese, related, possibly
to the Afi-ican Egyptian Goose A. aegyptiacus (ANDREWS, 1897; COWLES, 1987, 1994;
GOODMAN & RAKOTOZAFY, in press.). There are no recent records of any sheldgoose or
shelduck species inthe region away from Seychelles (see Vagrant species).
zyxwvuts
zyxwv
IN'TRODUCED SPECIES
zyx
zyxwvu
During recent centuries there havebeen attempts made to introduce wildfowl
species to the region. D. viduata, D. bicolor and A. aegyptiacus were introduced
unsuccessfdly to Mauritius (CHEKE, 1987). A. melleri became established in Mauritius
but may now be close to extinction (SAFFORD, 1995). A. eatoni was introduced to
Amsterdam Islandbut failed to become established (ROUX
& R/LARTINEz, 1987)
The Northern Mallard has been released into Mauritius and,
as in many parts of the
world, is increasing.
366
H. G. YOUNG
zyxwv
ACKNOWLEDGEMENTS
1 am gratefbl for advice and data on the wildfowl in this region given to me by
Steve Goodman, Olivier Langrand, Frank McKinney, Judith Rhymer, Adrian Skerrett
and Michael Sorenson.
zyxwvutsr
zyxwv
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zyxwvuts
zyx
zyxw
zyxwvu
zyxwvuts
WILDFOWL OF WESTERN MDIAN
OCEAN
ISLANDS
367
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zyxwvuts
zyxwvuts
zyxwvut
zyxw
zyxwvutsr
zyxwvutsrqponm
zyxw
Biogéographie de Madagascar,1996 :369-383
PATTERNS OF ENDEMISM FOR TERRESTRIALVERTEBIUTES I N
EASTERN MADAGASCAR
Christopher J. RAXWORTHY & Ronald A. NUSSBAUM
Museum of Zoology, University ofMichigan,Ann Arbor, MT, 48109-1079, U.S.A.
ABSTRACT.-Patterns of endemism were determined for four vertebrate groups: amphibians, reptiles,
birds, and non-volant mammals in Eastern Madagascar. A total of 360 species endemic to Eastern
Madagascar were includedin a Parsimony Analysisof Endemism (PAE)for 26 survey sites. Patternsof
endemism are largely congruent between each vertebrate group, dthough the classic phytogeographic
classification Of HUMBERT (1955) is not well supported by any the
of vertebrate groups.
KEY W0RDS.- Madagascar, Biogeography, Vertebrates, Endemism, Ecology
RESUME.- Des modèles d’endémisme ont été établis pour quatre groupes de vertébrés: Amphibiens,
Reptiles, Oiseaux etMammiFeres non volants, dansla région est de Madagascar. Un total360
de espèces
endémiques pour l’est de Madagascar ont été incluses dans
une analyse parsimonieuse de l’endémisme
(ME) pour un total de 26 zones observées. Les modèles d‘endémisme sont largement conformes entre
chaque groupe de Vertébrés, bien quela classification phytogéographique classiqueD’HUMBERT
(1955)
ne soit pas bien appuyée
par aucun des groupes de Vertébrés.
MOTS-CLES.- Madagascar, Biogéographie, Vertébrés, Endémisme, Ecology
INTRODUCTION
Despite the substantialbiogeographic interest inMadagascar, there havebeen
surprisingly few studiesof biogeographic patterns of endemism for thevertebrate groups
within the island. The only detailed studies to date have been restricted to lemurs and
reptiles. MARTIN (1972) used lemur distributions to propose seven areas of endemism;
LANG(1990) described patterns of endemism of cordylid lizards; and RAXWORTHY and
NUSSBAUM (1995) suggested new biogeographic divisions
northern
in
Madagascar based
on distributionsof chameleons of the genus Brookesia. Most recently, reptile patterns of
endemism have been analyzed for Eastern Madagascar by RAXWORTHY and NUSSBAUM
(in press). Other studies have described more general
patterns of vertebrate endemism in
Madagascar. For example,birdendemism supports an Eastern and Western-Southern
division (LANGRAND, 1990),amphibianendemism supports an Eastern, Southern and
Westerndivision
(BLOMMERS-SCHLOSSER
& BLANC, 1993)and
reptile endemism
supports an Eastern, Southern, Western and Central division(BLANC, 1972). No attempt
has yet been made to test if patterns of patterns of endemism are congruent between all
these groups.
The first (andonly)detailedbiogeographicclassificationof
Madagascar was
proposed by HUMBERT
in 1955,andhisphytogeographic
zones havesubsequently
zy
In: W.R LOURENçO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
370
zyxwv
zyxw
zyxw
C.J. RAXWORTHY & R.A. NUSSBAUM
formed the basis of many zoogeographic studies ( c g . PAULIAN, 1961; MARTIN, 1972;
LANG, 1990). HUMBERT
(1955) used a combination of climatic data, topography, and
vegetation types to establish a hierarchical divisionof Madagascar into regions, domains,
sub-domains, and sectors. The hierarchical classification of these biogeographic units is
anexplicit feature ofHumbert’sclassification,andanysitein
Madagascar canbe
assigned to four different categoricalTanks. This hierarchical classification is presented in
Table 1 and figure 1.
Surprisingly, HUMBERT’S
phytogeographic hypothesis, although widely
accepted as
a mode1 in zoogeographic discussions, has not yet been tested using biogeographic data
for al1 the major group of vertebrates. If this phytogeographic hypothesis accurately
describes congruent patterns of plantandanimalendemism(a
product of vicariance
speciation, dispersal, or extinction) then it should be supported by each vertebrate group.
The aimofthispaperis
to describe patterns of vertebrateendemismusing
zoogeographic data fiom amphibians, reptiles, birds, and mammals, and test Humbert’s
phytogeographic hypothesis.
DESCIUBING
PATTERNS OF ENDEMISM
zyxw
Patterns of endemism are the product of historicaleventsassociatedwith
speciation (e.g. time, place, and type of speciation event),
as well as the responses of
species to variable or changing ecological conditions(cg. climatic change, competition).
Evidence of highly congruent patterns of endemism between radically different groups
implies a common response to historical events. In the case of Madagascar, an island
isolated for at least 80 Myears (STOREY et al, 1995), itseemsprobable that many
groups musthaveexperiencedsimilarhistories,and,therefore,congruentendemism
patterns are expected.
Althoughidentifying areas of endemism is widelyrecognized as criticalin al1
methods of biogeographic analysis ( e g AXELIUS, 1991; HAROLD & MOOI, 1994), few
methods of determining patterns of endemism exist. Phenetic clustering methods have
been used to analyse species similarity between sites, but this technique is plagued with
problems,withdifferentsimilarityindicesandclusteringmethodsproducingdifferent
dendrograms. More recently, parsimony analysis, developedfor phylogenetic studies, has
beenused to determinehierarchical patterns of endemism.Thismethod,Parsimony
Analysis of Endemicity (or Endemism)(PAE), was first described by ROSEN(1988) and
ROSENand S M I (1988).
~
PAE resemblescladisticphylogenetic,analysis,except
that the Operational
Taxonomic Units inPAE are geographical areas rather than taxa,and the characters used
in PAE are species distributions.The character state for each species distributionis either
present or absent. Shared presence of species provides evidence
of biogeographic affinity
between different sites, and is used to produce a hierarchical pattern of endemism. We
use the term c synendemic )) to signifl the equivalent of synapomorphy, as used in
phylogenetic topologies. PAE reversals either represent species that havegone extinct or
were missed
during
surveying.
A non-unique
synendemic
represents species
a
distribution that is (( polyendemic )) (equivalent to homoplasyisphylogenetics).
Parsimony reveals the best supported pattern of endemism by minimizing the number of
G polyendemic )) species.
zyxwvu
z
zyx
zyxwv
zyxw
PATTERNS OF ENDEMISM IN VERZBRAZS
371
Mahafaly Southern Domain
Androy Southern Domain
Southwest Western Romain
West Western Dornain
Ambongo-Boina Western Domain
North Western Domain
Sarnbirano Domain
Tsaratanana Montane Domain
Marojejy Montane Domain
Ankaratra Montan8 Domain
Andringintra Montane Romain
Andohahela Montane Domain
Norfheast Eastern Domain
East Eastern Domain
Southeast Eastern Domain
zyxwv
Centernorth m. Central Domain
Centernorth o. Central Domain
Center m.,Central Domain
Center o. Central Romain
Centersouth m. Central Domain
Centersouth o. Central Domain
Fig. 1. HUMBERT'S (1955) phytogeographic zones of the Eastern Regionof Madagascar.
zyx
zyxw
zyxwvutsr
METHODS
To determine the degree of congruence in patterns of vertebrate endemism, we
restricted this analysis to speciesendemic to the easternregionofMadagascar. We
selected this region based on the: 1) high species diversity in al1 groups; 2) h
i
& local
endemism,and 3) availability of recentinventoryandtaxonomicdata,collected
by
ourselves and others. Four vertebrate groups were included: amphibians, reptiles, birds,
and non-volant mammals. Distributional data for each vertebrate group was obtained
fi-om Our own field surveys of amphibians, reptiles, and small mammals at each survey
site(see RAXWORTHY & NUSSBAUM,1994 for surveymethods)and
the following
sources:amphibiansandreptiles(GLAW
& VENCES,1994),birds (LANGRAND, 1991;
NICOLL & LANGRAND,1989), and
mammals
(NICOLL & LANGRAND, 1989;
h & T " E E R et al., 1994; CARLETON, 1994; MACPHEE, 1987; JENIUNS,1992,1993;
JENKZNS,
GOODMAN & RAXWORTHY, in press).
The twenty-sixsites that havebeensurveyed
for each vertebrate group are
distributed throughout the complete elevational and latitudinal range found in
Eastern
372
zyxwvutsrq
zyxwv
C.J. RAXWORTHY & R.A. NUSSBAUM
Madagascar (Fig. 2). Site coordinates are givenby RAxWORI" and NUSSBAUM
(in
press). To control for elevation, sites were limited to the following elevational bands: 1)
0-800 m, 2) 800-1500 m, and 3) above 1500 m (16). The elevational band for each site is
indicated by either 1, 2, or 3 after the site name. These survey sites include many of the
humid forest reserves in Madagascar, and, basedon current deforestation trends (GREEN
& SUSSMAN,1990), are likely to be the main sites where native forest will survive in
Eastern Madagascar.
zyxwvu
zy
480
1
7
Ambatovak
Zahamen:
0
Ambohitantely
$
Montagne
d'Ambre
zyxwvu
net
Ankaratra'
Fig. 2. Sitessurveyed in the Eastern Region of Madagascar. The shaded area represents
approximate limitof the eastern rainforest belt.
the
Parsimony analysis of endemism was done using PAUP (Phylogenetic Analysis
UsingParsimony)version
3.1 (SWOFFORD, 1993)using the followingoptions:
Character-state optimization=ACCTRAN, search=HEURISTIC, with 10 replications for
stepwise addition. Trees were rooted using a hypothetical outgroup area devoid of al1
species (see ROsEN & SMITH, 1988). No upper limit was imposed on the maximum
number of trees saved. Al1 characters were analysedunordered, without differential
character weighting.
zyxwvuts
zyxwv
zyxw
PATTERNS OF ENJ3EMISM INVERmBRATES
313
zyxwvu
zyxw
RESULTS
Table II gives the site species diversity of Eastern Madagascar endemics for each
vertebrate group. The data matrix for each group consisted of 13 1 species of amphibians
(30 uninformative), 152 reptiles (52 uninformative), 38 birds (none uninformative), and
39 non-volant mammals (5 uninformative). Uninformative species are restricted to single
sites (site endemic in this analysis) and therefore do not contribute to the PAE pattern.
The data matrix used in this analysis is available fiom the authors.
The PAE strict consensus cladogram for each group is shown in figure 3. The
III. The amphibian
statisticsassociated with eachcladogram are giveninTable
cladogram
has
four major
endemic
clades:
Montane
High
Plateau,
Isalo,
Northwest/TsaratanandAmbohitantely, and the Eastern Escarpment. The
reptile
cladogram also has four major endemic clades: Montane High Plateau,Isalo, Northwest,
and the Eastern Escarpment. By contrast, the bird and mammal cladograms are poorly
resolved, which probably reflects the much lower species diversity in both these groups.
Two clades shown in the bird cladogram are Tsaratanandhdringitra and the Eastern
Escarpment. Two major
clades
found
in the mammal cladogram
correspond
approximately to the northern mid-elevation section of the Eastern Escarpment, and the
southern low elevation section of the Eastern Escarpment.
zyxwvut
DISCUSSION
CONGRUENCE WITHLN AND BETWEEN GROUPS
The degree of congruence exhibited by the species within the most parsimonious
PAE pattern can be represented by the consistency index of FARRISand KLUGE (1969).
The consistency indexfor each PAE vertebrate pattern is given in TableIII, and is similar
for each of the four vertebrate groups(between 0.32-0.38, excludinguninformative
species), with reptiles and birds beingthe most consistent, and mammals being the least
consistent. These similar degrees of consistency demonstrate that the most parsimonious
pattern of endemism is equally well supported
by species within eachvertebrate group.
There is a strong degree of congruence shown between the amphibian and reptile
PAE cladograms. Both vertebrate groups support the recognition of the following four
regions of endemism: AmbreNorthWest,Eastern Escarpment, Central High Plateau, and
Isalo. The onlysignificantdifferenceconcerns
the relationship of Tsaratananaand
Ambohitantely, which is placed either with the Eastern Escarpment sites (reptiles), or
with the Northwest/Ambre sites (amphibians). Because the bird pattern of endemism is
poorly resolved,it is largely congruentwith the amphibian and reptilepatterns. The most
significant difference found in
the bird endemismpattern is the close relationship between
Tsaratanana and Andringitra. The mammal endemism cladogram is poorly resolved, and
therefore is also largely congruent with the other patterns of endemism. The mammal
dataplaces Tsaratanana with other Eastern Escarpmentsites, in agreementwith the
reptile pattern.
zyxwvut
zyxwv
zyxw
zyxwv
C.J. RAXWORTHY & R.A. NUSSBAUM
374
x
zyxwvuts
W .1
Ambre 2
Manonparivo 1
Manongadvo 2
N a y Be 1
Twatanana3
zyxwvutsrqp
AntmhXantaly 2
Mamlely 1
2
Maso& 1
Anhlovaky
1
Zahamena1
Zahamena 2
Periner 2
zyxwvu
Ranomalana2
Andringitra 1
Andrinpilra2
Manonta 1
Anmy 1
W
Y2
Mamvony 1
Vohlnmna 1
Mandena 1
Ankarara 3
A
Andringitra 3
M o1
0
Tsaramana 3
Ambre 1
Ambre 2
Manongarhro 1
Tsaralanana3
Marojeb 1
Andinpita 2
Maroieiv 2
Andtingitra3
Anddngitra1
Zahamena 2
Mamleb 1
Perlner2
Ambre 1
m r o2
Manongarivo 1
Manonparivo 2
Zahmna 1
MmFh,2
Maspala 1
Periner 2
movaky 1
Maaaala 1
Ranorrwfana2
Ranomafana2
Anmy 1
Anmy 2
Ambatwaky 1
Zahamena1
Zahamena 2
Vohimna 1
Marovony 1
Anmy 1
Mandena 1
Anmy 2
Vohinmna 1
Arhhitanlely 2
Andringha1
Marovony 1
A,ndringitra 2
AmbohHanleiy2
Andringilra 3
Ankaratra 3
Manor& 1
Manombo 1
Mandena 1
Ankatfa3
Nmy Be 1
Nmy Be 1
Manonparivo 2
lsalo 1
Is;llo1
Fig. 3. Strict consensus PAE cladograms for Eastern endemic vertebrates: A) amphibians, B)
reptiles, C) birds, and D) mammals.
zyxwvut
zyxwv
zyxw
zyxw
zyxwvuts
PATTERNS OF ENDEMISM IN VEREBRATES
375
The degree of congruence exhibited between the four vertebrate groups broadly
supports the hypothesis of a common pattern of endemism. The one site that appears to
beproblematic is Tsaratanana,whichsharesregionallyendemicspecieswith
the
Northwest, Ambre, the Eastern Escarpment, and Andringitra.
Ambre 1
Ambre 2
Nosy Be 1
Manongarivo1
Manongarivo 2
Ambohitantely 2
Tsaraianana 3
Marojejy 1
Marojejy 2
Masoala 1
Ambatovaky 1
Perinet 2
Ranomafana2
Zaharnena 2
Zahamena 1
Andringitra 2
Andringitra 1
Manombo 1
Marovony 1
Vohimena 1
Anosy 2
Anosy 1
Mandena 1
lsalo 1
Ankaratra 3
Andringitra 3
zyx
zyxw
Fig. 4. Most parsimonious PAE cladogram for Eastern endemic amphibians, reptiles, birds, and
non-volant mammals.
COMBINED PATTERN OF VERTEBRATE ENDEMISM
The vertebrate data set, whencombined
together (360 species, 87 species
uninformative), gives a completely resolved
PAEi pattern of endemism(Fig. 4). Four
major endemic regions are recognised: Montane High Plateau, halo, NorthwedAmbre,
and the Eastern Escarpment. Within the Eastern escarpment, two endemic clades are
identified: Northeast (between 14-23"S), and Southeast
(between
23-25"s). The
consistency index (excluding uninformative species) is 0.32 (which is within the range
recorded when eachvertebrate group was analyzed separately).
In order to compare the overall vertebrate pattern of endemism with each
vertebrate group pattern of endemism, we compared the treelength (number of steps) of
3 76
zyxwv
zyxw
zyxwvuts
C.J.RAXWORTHY & R.A. NUSSBAUM
zy
both patterns using the distributional data for each group separately (Table III). This
analysis was performedusingMacClade
(MADDISON & MADDISON, 1992). The
percentageincreasesin
tree lengthusing the overallendemismpattern
were: 6%
(amphibians), 10% (reptiles), 14% (mammals)and 33% (birds).Thebirddistribution
data most seriously codicts with the overall pattern of endemism. The most obvious
explanation for this type of resultcentres on the superior dispersalability of birds,
compared to non-volant mammals, reptiles and amphibians.
COMPARTSON WITH OTHERPAE PATTERNS
Only one other Madagascan PAE study has been made to date, and is based on
reptile distributions(RAXWORTHY & NUSSBAUM,
in press). Although this study included
additionalsurveysites(Ankarana,Bekakazo,Ambohijanahary,Mantady,Tolongoina)
and reptile species not endemicto Eastern Madagascar, the pattern of endemism is very
similar to that described above. The only difference in the regional clades isthat Isalo is
placedwith the Northwest/Ambre/Ankarana cladebased on the presence of shared
species that are not endemic to Eastern Madagascar. The Consistency Index was 0.33
(excluding uninformative species), which is very similar
to that found inthis study.
TESTING
HUMBERT’S
PHYTOGEOGRAPHICHYPOTHESIS
Figure 5 shows Humbert’sphytogeographicclassification
of the surveysites
included in this study (see Fig. 1 and Table 1).The tree length for Humbert’s hypothesis
can be calculated using each of the vertebrate groups separately, and also all groups
combined, to test how well each data set supports this hypothesis. Minimum tree lengths
were calculated using MacClade, and
are given in Table III.
Humbert’s phytogeographic hypothesis is not supported by any of the vertebrate
data sets. The percentage tree length increase using Humbert’s hypothesis (compared
to
the most parsimonious PAE tree) is 17% (reptiles), 27% (amphibians), 39% (mammals),
and 118% (birds). For every vertebrate group, the combined vertebrate PAE pattern of
endemism had a shorter tree length (and therefore is better supported) than Humbert’s
hypothesis (TableIII).
For the combined vertebrate dataset, the minimum tree lengthofHumbert’s
hypothesis (1123 steps) is 21% longer than the PAE pattern (925 steps). The combined
vertebrate PAE pattern is amuch better supported hypothesis ofendemism than
Humbert’s phytogeographic hypothesis. The major differences shown by the combined
PAE pattern compared to Humbert’s hypothesis are:
1) Tsaratanana does not show a close ailinityto theother two high montane areas,
Andringitra andAnkaratra.
2) AmbreandManongarivo(above
800 m elevation)sharemanyspecieswith
Humbert’s Sambirano Domain sites (Nosy
Be and Manongarivo below800 m elevation).
A close affinity between both Ambre and Manongarivo (above 800 m elevation) and
Humbert’s Central Domain sites (such as Marojejy, Zahamena, Ambohitantely)
is not
well supported.
zy
zyxwvut
zyxwv
zyxw
PATTERNS OF ENDEMISM IN WRTEBRATES
377
Tsaratanana 3
zyxwvu
zyxwvuts
zyxwvu
Ranornafana2
\ Andringitra 2
\
lsalo 1
Anosy 2
Fig. 5 . Cladogram of endemism
for
the
26 survey
sites,
based
on
phytogeographic classification proposed by
HUMBERT (1955).
the hierarchical
3) Low elevation sites (below 800 m)in the Eastern Domain do not al1 group
together. The CentralDomainmid-elevationsites
(800-1500 m) also do not group
together. Thus, Humbert's division of the eastern escarpment raidorest into two
domains, above andbelow
800 m, isnot
supported. Instead, two majorclades
distinguished largely by latitude are identified fiom the PAE results. The northern clade
includes all sites between Tsaratanana and Andringitra. The southern clade includes al1
sitesbetweenManomboandMandena.Thisresultdemonstrates
that latitude-based
biogeographic divisions of the eastern escarpment raidorest are more important than
divisions basedon elevation.
4) Isalo does not group with other Central Domain sites such as Ranornafana or
Andringitra.
37s
zyxwv
zyxw
C.J. RAXWORTHY& R.A. NUSSBAUM
CONCLUSIONS
Vertebrate patterns of endemism
are
not
congruent
with
Humbert's
phytogeographichypothesisin
Eastern Madagascar.Thismeanseitherplant
and
vertebrate distributions are incongruent, or thatHumbert'shypothesis
does not
accurately reflectpatterns of plant endemism. The only way to address this issue will be
by analyzing
plant
and
animal
distribution
data
together. However,
Humbert's
phytogeographic hypothesis can no longer be assumed as an
adequate zoogeographic
model. It isfarmore
appropriate that faunaldistribution patterns are analyzed
independently, rather than being usedto modify Humbert's hypothesis.
Patterns of endemisminamphibians,reptiles,birds,andmammals
appear to be
largely congruentin Eastern Madagascar, but obvious differences also exist, especially
in
the case of Tsaratanana. Although it is unlikely that perfect congruence will ever
be
found in distributionpatterns for different groups, it may still be appropriate to describe a
'best-fit' pattern of regional endemismthat can be used in conservation planning.
In other regions of the world, areas with highlocalendemism are now being
ranked as sites of highconservationpriority,based
on the substantialevidencethat
recent global patterns of extinction are dominated by regions rich in endemic species
(MYERS, 1988,1990; P m , et al., 1995). Until Our understanding of patterns of
endemism is complete,we will be unable to determine which speciesare most vulnerable
to extinction in Madagascar.
zyxwvu
zyxwvu
zyxwv
ACKNOWLEDGEMENTS
This research was made possible with the help of Jean-Baptiste Ramanamanjato,
Achille Raselimanana, Angelin and Angeluc Razafimanantsoa, and
the cooperation of the
Ministere de l'Enseignement Supérieur, the Ministère de la Production Animale et des
Eaux et Forêts and the Ministère de la Recherche Scientifique et Technologie pour le
Developpement. This research was fkded in part by grants fiom the National Science
Foundation (DEB 90 24505 and 93 22600), the National Geographic Society (5396-94),
and Earthwatch. Logistic support was provided by WorldWideFund
for Nature,
Conservation International,and CARE.
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o Sambirano
zyxwvuts
zyxwv
zyxwvutsrq
381
PATTERNS OF ENDEMISM IN WRTEBRATES
Table 1.- Distribution of survey sites within Humbert’s (1955) phytogeographic divisions. Survey sites numbers
are: 1= Montagne d‘Ambre1,2 = Montagne d’Ambre2,3 = Nosy Be 1,4 = Manongarivo 1,5 = Manongarivo 2,
6 = Tsaratanana3,7 = Marojejy 1,s = Marojejy 2,9 = Masoala 1,lO = Ambatovaky 1,
11= Zahamena 1,12 = Zahamena2,13 = Ambohitantely 2,14 = Pkrinet 2,15 = Ankaratra 3,16 = Ranomafana 2,
17 = Andringitra 1,18 = Andringitra 2,19 = Andringitra 3,20 = Isalo 1,21= Manombo 1; 22 = Marovony 1,
23 = Vohimena 1,24 = Anosy 1,25 = Anosy 2,26 = Mandena 1. Elevation bands for each site indicated by:
1
(below 800 m),2 (800-1500 m), or 3 (above 1500 m).
Eastern
Montane
zyxw
zyxwv
Sambirano
Montane
Tsaratanana
rnjejy
Ankaratra
Andringitra
Central
Centernorth
Center
Centersouth
Eastern
Eastern
Western
Western
Western
Southern
Southem
Andohahela
Montane
Occidental
Montane
Occidental
Montane
Occidental
Northeast
East
Southeast
North
Ambongo-Boina
West
Southwest
Mahafdy
AnhY
3,4
6
15
19
12, 13, 14, 16, 18
20
25
799
10, 11, 17, 21
22,23,24,26
zy
3 82
zyxwvutsrq
zyxwv
C.J. RAXWORTHY & R.A. NUSSBAUM
Table. II. Site diversity of vertebrate species endemic
to Eastern Madagascar.
Eastern endemic species diversity
Total
Mammals Site
Bir&
Reptiles
Amphibians
Ambre 1
Ambre 2
Nosy Be 1
Manongarivo 1
Manongarivo 2
Tsaratanana 3
Marojejy 1
Marojejy 2
Masoala 1
Ambatovaky 1
Zahamena 1
Zahamena 2
Ambohitantely 2
Perinet 2
Ankaratra 3
Ranomafana 2
Andringitra 1
Andringitra 2
Andringitra 3
Manombo 1
Isalo 1
Anosy 1
Anosy 2
Vohimena 1
Marovony 1
Mandena 1
25
18
10
20
14
22
40
41
28
37
31
36
17
63
13
35
30
32
16
18
7
34
35
21
19
13
23
22
26
24
9
13
41
8
28
30
29
21
19
30
9
22
15
21
8
12
1
21
21
21
20
18
7
7
O
4
4
15
30
32
20
18
31
19
4
32
4
23
9
11
9
4
O
21
21
11
11
3
7
5
2
7
4
7
12
10
13
13
25
15
7
18
4
11
2
19
8
3
O
13
14
7
4
4
62
52
38
55
31
57
123
91
89
98
116
91
47
143
30
91
56
83
41
37
8
89
91
60
54
38
zyxwvuts
zyxwv
zyxwv
zyxw
zyxwv
PATTERNS OF ENDEMISM INVEREBRATES
383
Table. III. Statistics for Parsimony Analysis of Endemism(PAE)in Eastern Madagascar.
Character
Vertebrate Data Set
Birds
Mammals
Amphibians
Reptiles
Al1
Combined
Number of species
Number of informative
species
Number of unique synendemics
Number of most parsimonious
trees
Consistency Index
Consistency Index
(excluding uninformativespecies)
Homoplasy Index
Retention Index
Number of steps
in most parsimonioustree
Number of steps
in combinedtaxa PAE treel
Minimum number of steps
in Humbert’s hypothesis2
1) Fig. 4;
131
38
101
152
100
38
39
34
360
273
25
33
12
4
32
14
14
28
74
1
0.4 1
0.49
0.38
0.36
0.38
0.35
0.59
0.38
0.51
0.38
0.62
0.32
0.68
0.32
0.68
0.57
0.55
0.77
0.59
0.53
315
304
100
110
925
zyxwvuts
2) Fig. 5.
333
334
133
125
925
399
353
218
153
1123
zyxwvuts
zyxwvuts
zyxwvut
zyxwv
zyx
Biogkographie de Madagascar, 1996 :385-396
ON THE ORIGIN OFTHE MALAGASY 2MANTELZA
Helmut ZIMMERMANN
Abraham- Wo&Strasse39, 0-70597 Stuttgart, GERMANY
ABSTRACT.-The speciesof the genusMantella have brillant colors and patterns, especially
Mantellu
aurantiacu, and are activeduring the day.Duetothesecharacteristics,more
than 100 yearsago
herpetologists classified them together with the South American dart-poison frogs D into the family
Dendrobatidae. Recently, toxicologists discoveredthat the skin of Mantellu contains similar toxins to
those foundin dendrobatid frogs. Nowadays,the Malagasy poison frogs andthe neotropical dart-poison
frogs belong to two separate taxa, the Mantellinae andthe Dendrobatidae, geographically separated by
more than 12 O00 km by reason of the continentaldrift. FORD(1989) has studied the same phenomenon
in Dendrobatidae and Arthroleptidae of Africa.Sincebehavioralcharactersarepostulated
to be
important for reconstructing phylogeny, 1 will examine this hypothesis by comparing 52 characters of
the MalagasyMantella with the neotropical Dendrobatidae and
the behavior of an outgroup of Hyla with
regardtohomologycriteria.
A testablephylogenyisestablishedpredominantlybasedonshared
behavioral characters. It implies that both the frog groups Mantella and Dendrobatidae and probably
also Arthroleptis, originatefromadirect
commonancestorwhichmusthavelikelylived
in
Gondwanaland (Afiica) before Madagascar and South America become isolated.
zyxwv
KEY-WORDS - Phylogeny, Ethology, Biogeography, Dendrobatid frogs,
Mantella
RESUME.- Les espèces du genre
Mantella sont exceptionelles parmi les grenouilles de Madagascar.
Ce
sont des animaux diurnes à couleur brillantes et attractives, en particulier M. auruntiaca. Ainsi, les
herpétologues les ont classé ensemble,
il y a plus d'un siècle, avec les(( grenouilles à poison de flêche)>
d'AmériquedeSuddans
la familledesDendrobatidae. En plus,lestoxicologuesontrécemment
découvert quela peau desMantella contient des toxines similairesà celles trouvées dans les grenouilles
dendrobates. Cependant les <( grenouilles à poison de Madagascar )) et les (( grenouilles à poison de
flêches B néotropicalessontactuellementclasséesdansdeuxtaxadifférents,
le Mantellinaeetle
Dendrobatidae, qui sont géographiquement séparéspar plus de 12 O00 suite à la dérive des continents.
En 1989, FORDavait étudié le même phénomène sur la Dendrobatidae et 1'Arthroleptidae d' Afrique. Si
on considère que les caractères comportementaux sont des facteurs importants pour reconstruire une
phylogénie, une hypothèse est tentée en comparant
52 caractères desMantella de Madagascar avec ceux
des Dendrobatidae néotropicaux et ceux d'un groupe extérieur, le Hyla. L'ensemble étant basé sur des
critères d' homologie. En effet, une phylogénie basée sur des caractères comportementaux communs a
été établie. Ce qui suggère que, les deux groupes de grenouilles (Mantella et Dendrobatidae) et aussi
probablement l'Arthroleptis, proviennent directement d'un ancêtre commun qui aurait vécu
sur l'ancien
continent gondwanien.
MOTS-CLES.- Phylogénie, Ethologie, Biogéographie, Grenouilles Dendrobatidae,
Mantella
In:W.R. LOURENçO (id.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
zyx
3 86
zyxwvutsrq
zyxwvut
zyxwvu
H. ZIMMERMANN
INTRODUCTION
The 14 species ofMantella inhabit the rain forest and wetlandareas of Madagascar
and are activeonlyduring
the day. Most of themhavebrillant
colours, terrestrial
ovipositionbehavioranda terrestrial way of life.Therefore,initially Mantella were
placed in the genus Dendrobates (GRANDIDIER,
1872); later in their own genus in the
family Dendrobatidae (BOULENGER, 1882), later by
NOBLE(193 1) in the Polypedatidae
(=Rhacophoridae), then in the subfamily Mantellinae of the family Ranidae (LAURENT,
1943, 1946, 195l), then as Mantellinae in the family Rhacophoridae (LEM, 1970), once
more in the family Ranidae (GUIBE,1978; BLOMMERS-SCHLOSSER,
1979, 1980; BUSSE,
1981) and together with Lazcrentomantis and Mantidüctylus in the family Mantellidae
(BL0"ERS-SCHLOSSER & BLANC, 1991).
A
new
classification
of BLOMMERSSCHLOSSER(1993) retains onlytwo genera, the diurnal Mantella and the nocturnal, very
heterogeneous and numerousgenus Mantidactylus in the subfamily Mantellinae.
The members of the poison frog family Dendrobatidae number about 160 living
species. They are both terrestrial and diurnal, found in the rain forests of Central and
South America and are also provided with brilliant colours like mantellas. It is hardly
possible to distinguish many morphs and species externally from some
Mantella species.
Following the last taxonomy of FORD(1989) and FORD and CANNATELLA (1
993) they
are members
of
the superfamily
Ranoidea.
The
families
Dendrobatidae and
Arthroleptidae form together a sister group (DUELLMAN,
1993a; FORD, 1989, 1993) in
this superfamily.
It is well known sincethe discovery of the first dendrobatid fi-ogsthat they produce
avery strong skin toxin with different compounds. Surprisingly
the same toxin with
many of thesame compoundsare found also in species of Mantella. Having investigated
the socialandreproductivebehavior, it is fascinating to establish the samebehavior
parameters of courtship. Therefore this study will examine a phylogenetical relationship
between these taxa.
MATElUAL AND METHODS
zyxwv
Both systematic biologists and ethologists agree that for classification not only
morphologicalandbiochemicalcriteria,
but alsobehavioralcharacteristicsshould
be
considered (HENNIG, 1982; LORENZ,1978; MAXON & MYERS,1985; MA^, 1975).
Manybehavioral characters are to be closelycorrelatedwith certain morphological
characters (HALLIDAY & ARANO, 1991).
This study follows an investigation of ZIMMERMANN
and ZIMMERMANN
(1988)
about behavioral, systematics and zoogeography of the formation of species groups in
dart-poison fi-ogs Dendrobatidae.
Behavioral investigations have been carried out in the laboratory and in the field
during the last 22 years on 32 species of dendrobatid frogs (see above) and during the
last 8 years on 6 species of Mantella (Mantella aurantiaca,M. betsileo, M. crocea, M.
madagascariensis, M. pulchra, M. viridis). Field observations of Mantella aurantiaca,
M. crocea, M madügascariensis, M. pulchra have been carried out in the Madagascar
rain forest andwetland around 25 km fi-omAndasibe(=Périnet), East Madagascar,
during the months October to April fiom 1989-1994, field observations of Mantella
zyxw
zyxwvuts
zyxwvu
zyxwvu
zyxwvuts
zy
zyxwvu
zy
ORIGlNs OF THE MALAGASYMANTELLA
3 87
betsileo within andon theborder of the rain forest on the island of Nosy Bohara (=Sainte
Marie) in December1989.
Observations and analysis of behavior which 1 document here have been carried
out by protocolling, by photography, drawings from nature, and with a video camera
Canon Precision-Engineered AF Zoom lens 1Ox Piezo. It has not been possible to make
studies on M. betsileo, M. nzadagascariensis,M. pulchra, and M. viridis as complete as
on A4. aurantiaca and A4. crocea.
We utilized characters that were homologous among taxa (HAsZPRUNAR, 1994;
REMANE, 1952; RIEDL, 1975; REGER & TYLER,1975,1985;TYLER,
1988; In: W.
WESER ed. 1994). For more clearness in comparison the 8 dendrobatid species groups
(=32 species) in ZIMMERMANN
and ZMRMANN (1988) are compressed to 4 similar
groups and compared with the Mantella group. As an outgroup with well-described
social and courtship behavior, two neotropical frog species Hyla rosenbergi and Hyla
faber (KLUGE, 1981; MARTINS & HADDAD, 1988) are compared with the other fiog
groups (the Sound analysis willbe dealt within another study).
The parameters are listed as the occurrence of characters of the species groups
from bottom to top . This method of (( shared characteristics)) or (< graduated similarity >)
givesafirstsurvey
of the total 52 patterns fi-om 32 species of Dendrobatidae
( Z I M " A N N & ZIMMERMANN,1988), 8 species ofMantella (this work) and 2 species
ofHyla (KLUGE, 1981; MARTINS & HADDAD, 1988).
A schematic representation of a complex stimulus-reaction chain during courtship
behavior are drawnaccording to photos from two species groups, the Phyllobates
terribilis group, and the Mantella aurantiaca group, and a photo documentation of the
non-amplexus mating ofMantella aurantiaca.
Because toxicologists have foundthe same alkaloids in dendrobatids and mantellas
1 will refer to these similar frog toxins, e.g. pumiliotoxin B, which is found inthe skin of
both, Dendrobates pumilioand Mantella aurantiaca.
Figure 1 shows the configuration of Afiica, Madagascar and South America in the
earliest Cretaceous (100 -140 MYA). At that time, South America and
Madagascar were
isolated from Gondwana and had driftedin the East-West direction. Figure 1 also shows
the modernconfiguration of the continentsand
the island of Madagascar with
registration of the distribution of dendrobatids andmantellasand
their enonnous
radiation.
RESULTS
It is quite natural that single or several << similar >) characters of behavior or other
patterns are shown by many frog species. In contrast the appearance of the same feature
in dendrobatids andMantella frogs is extraordinaryin many waysas illustrated below:
1. Both dendrobatids and mantellas have the ability of producing the same skin
poison,alkaloids.Thisnerve toxin inducesanalteration in the channels of the endplate )). One of these toxin compounds, Batrachotoxin, is the most potent non-protein
toxin in nature, stronger than curare. The frogs of the Dendrobates histrionicus group
and the Mantella group produce less strong alkaloids. Pumiliotoxin from the skin of
388
z
zyxwvut
zyxwv
zyxwvut
zyxwvuts
zyxwv
zyxw
H. ZIMMEFWANN
Mantella aurantiaca and Dendrobatespumilio are never found in non-dendrobatid fi-og
species. @&Y
et al., 1984; MYERS& DALY,1983).
SOUTHAMERICA
i:'
AFRICA
V
Fig. 1. The configuration of Africa, Madagascar, and South America in the earliest Cretaceous
(left) by PINDELL
et al., and the modern configuration with registration of the dispersal of
Dendrobatidae (left) and Mantella (right).
2. The similarity of body colors or body patterns are widespread among fi-ogs. But
the similarity in colors and patterns of the morphs of the poison-dart fkogs Dendrobates
and the Malagasy poison fi-ogs Mantellas is surprising, e.g., the Malagasy golden fkog,
Mantella aurantiaca, looks similar to the redmorph of Dendrobateshistrionicus
(Ecuador), or Dendrobates pumilio (Costa Rica); the same red-black body patterns are
found inmorphs of both Mantella cowani and Dendrobates histrionicus of Colombia.
3. A single similar character such as terrestrial oviposition or the diurnal activity is
not unusual. The remarkable thing isthe great number of the similar courtship behavior
features displayed in both fi-og taxa. The same movements in action and
reaction between
malesandfemalesduringmatingcanfoundin
the stimulusreaction Chain during
courtship, e.g., in the mating behavior of the Phyllobates-Dendrobates groups and the
Mantella group (Fig. 2).
4. Differentamplexus patterns are usual in fi-og behavior. In al1 investigated
dendrobatid species andMantella species, amplexus appears duringthe struggle behavior
of male-male or female-female interactions . But 1 have never observed an amplexus
during courtship in any species of the Dendrobates histrionicus group, the Phyllobates
terribilis group, or the Mantellaaurantiaca group (seelatestphase
of mating in
Mantella aurantiaca , photo of one female withtwo males, Fig.3).
zyxwvu
zyxwvu
ORIGINS OF THE MALAGASY MANTELM
zyx
zyxw
389
Table 1. Etho-TaxonomicDiagram:Differentdegrees
of similaritiesinspecificbehavior
characters are used to indicate relationships among species groups.
Etho-Taxonornic Diagram
Mannophrync
trinitalis g r w p
Epipsdobales
tricolor group
Dendrobates
histrionicus group
Phyllobates
ter”bilis group
Manlella aurantiaca group
zyxwvutsrqponm
zyxwvutsrqponml
,
Characlers
’Neck’amplexus
F renoved nest
Finspects nest
M lcads F to the nest
M approched F
M buillr nert
F defends m l 1 territory
FIM lhrost display
N M changing color by courtship
flov6ng water tadpolcs
Oviposition near flowing water
Cephalic amplexusby coutship
H defends rmall tenilory
M prescnt at oviposition
Rslatively large number of eggs
M defmds large tenitory
Damging (ighl of males
F feeds tadpoles with eggs
Tadpoles solitaire
Guardingof clutch
Defending of clutch
Tadpoles canied on back
Mdstming of clutch
ReIaIivelysmall numbn of cg95
M absent at oviposl(ion
Anal-arul touching by courtship
Amplexus absent by courtship
Inflating body
Rairing body on 4 exlremilies
Walking je&ily
Slnming
Nodding
Fslrokes male
F putt hand ont0 male
F puts head onlo male
Rilual fight
I
DENDROBATIDAE
M
-annop
e];
~
~
.+ “IlRStethUS
-species group
Epipedobates
species group
Dendrobates
histrionicus
and D. auin-
aurantiaca and
Body p m s i n g dorsally
Clasping dorsally
Jumping on the back
Oventrowlng
Forelimb hugging
Jumping againrt hoatl
Bodypvshing
Upright posture
S,hking of limbs
M creeps ont0 F
F crouches under M
M leads F Io oviposition side
Ovipositionterrestrial
Activity during the day
Body color intensity
Predcterminalian01 skin toxin protl
zyxwvuts
zyx
5. The Etho-Taxonomic Diagram (Table 1) contains altogether 52 employable
parameters of 6 species groups. It presents a comparison of the similar 26 characters of
Dendrobatiahe and Mantella, 24 alone in the Mantella aurantiaca species group, in the
Dendrobates histrionicus group and in the Phyllobates terribilis group. It gives us a
basic idea of the phylogenetical relationship among membersof the Mantella group and
zyxwvutsrqpo
zyxwv
3 90
zyxwvu
zyxw
zyxwvuts
H. ZIMMERMANN
the 4 dendrobatid groups by the degree of similar behaivioral traits. Remarkable is that
24 character states form a circle of the courtship behavior alone but not of the circle
<< territoriality D nor of << brood care behavior )).
6 . Comparative investigations infiog behavior arerather rare or incomplete in nondendrobatid fi-ogs.
Therefore 1 shall select as an outgroup an exceptionelly well-studied fi-og group of
neotropical Hyla, the Hyla faber group (KLUGE, 198 1;MARTINS & HADDAD, 1988) for
comparison.
Although
these fiogs show
terrestrial
oviposition,
the comparison
demonstrates only 6 of the common 24 characters of the Mantella and dendrobatid
groups (Table 1).
Hence, the diagram demonstrates the high level of common behavioral characters
of the dendrobatids andthe Mantella groups in contrast to the Hyla faber group.
Phyllobates ierribilis group
MALE (M)
-1
Appears in view of M
ADVERTISEMENT GALL.
upnght posture,
anses and inflates body
-
-
Mantella aurantiacagroup
FEMALE(F)
1
.Orients towards M,
two legged push up
nods, shakesfore- and
hindlimbs, approaches
A
ADVERTISEMENT GALL,
shakes fore- and
hindlimbs, struts in front of
F, walks jerkely searching
for oviposition site
zyxwvu
zyxwvutsr
A
-
Follows M, two legged
push up, strokes M,
mounts and decends
frpm back of M
Shows F oviposition side,
contacts head of F, mounts
claps F, COURTSHIP GALL
'-J Crawls under M
Creeps onto F and
descends from F several
times. COURTSHIP CALL
1 Fertilizeseggs,leaves
oviposition side
Y
L
-'-
Lays eggs
1
L
1
Leaves oviposition side
1
Fig. 2. Stimulus reaction Chain during courtship of Phyllobates ferribilis (left) and Mantella
aurantiaca (right).
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zyxwvu
zyxw
zyxwvu
ORIGINS OF THE MALAGASY MANTELU
391
DISCUSSION
DUELLMANandTRUEB (1986) haveconfirmed that the << highertaxonomy of
anurans is not well established and the placement of some genera and s u b f d e s has
shifted fi-om one family to another )) (see introduction). Also the question of
classification and phylogenetical relationship betweenMantella and dendrobatids is very
old. BUSSE (1981) supposedthat the similarities in dendrobatids and mantellas are to be
considered as a convergence phenomenon, because of external morphological features
such as colors andpatternsin both taxa, but hedoesnotexplain
this phenomenon
explicitly. Due to the similarity of many features, appearance, habits and coloration of
mantellas and dendrobatids,GLAWand VENCES(1993) state the genus Mantella exhibits
a << high levelof convergence D.
A comparison of osteological characters between these groups would be helphl.
Also, no fossils are known fi-om either taxa ( D U E L L M & TRUEB, 1986; DUELLMAN,
1993a). Tadpole morphology hasnot been studied inany of these species , and it may be
that comparative data on these frog species for a phylogenetic approach are less usehl
given the enormous variabilityin the environment(STARRLETT,1973) e.g.Mmztella
laevigatu larvae are found in tree holes (GLAW& VENCES,1994), Mantella aurantiaca
inwetlandsandswamps
(ARNOULT, 1965; ZIMMERMANN et al., 1994), Mantella
madaguscariensis near rivulets (ZIMMERMANNet al., 1990), Dendrobates histrionicus,
Dendrobatesquinquevittatus inbromeliads(ZIMMERMANN,1989)and Epipedobates
boulengeri near flowingwater (ZIMMERMANN& ZIMMERMANN,1988).
Similardifficultiesappearwhenusingbioacoustic
patterns alone for relating
species separated by great distances or different habitats like dendrobatids and mantellas.
Only when
considering
limited
a
number
of taxa and
using
biochemical
and
morphological data (COCROFT& R Y ~1995)
,
and ethological patterns do answers on
phylogenetic questions become evident.
Frogs of both the dendrobatid and Mantella taxa are provided oddly enough with
the sameskin toxin (DALYet al., 1984). Research in toxicology suggests that the
common occurrence of alkoloids provides an evolutionary perspective
on the genera
Dendrobates and Phyllobutes (MYERS, 1983). Nevertheless, the occurence of the same
toxins in dendrobatids and mantellas
are treated as convergent(DALY et al., 1984).
Ethological research has been carried out with many species of Dendrobatihe
(ZIMMERMANN & Z I M M E W , 1988, in lit.) and Mantella (ARNOULT, 1965;
ZIMMERMANN, 1992;ZIMMERMANN& ZIMMERMANN,1992,1994). Such studies in
living animals are very complex and time-consuming (HENNIG,
1982). Some hardships
include animal dying duringthe experiments, the difficulty of making field observations in
naturalhabitatssuch as swamps or raidorest canopies or evenin laboratories with
inadequateconditions. But these studiescangive
us insightin the foundation of
systematics, andthe nature of many characters themselves (TRUEB,1973).
Oftenethologicalstudies lack in the differentation the weighingparameters of
behavior for phylogeneticaluse. The homologycriteriademands
that the applied
characters should have only little adaptive value, e.g. behavior parameters of the circle
<< territoriality )) or << brood care )> show many adaptive characters and are not very
valuable for phylogenetic use.On the other hand the characters of courtship behaviorare
more independent of environment influence, e.g. the clasping position of the malein
mating behavior (NUSSBAUM,
1984) and their characters have great value
for systematics
zyxwv
zyxw
zyxwvutsrqp
zyxwvutsrqpo
zyxwv
H. ZIMMERMANN
3 92
andphylogenetics (MAYR,1975),especially by usingconsequentialseries
patterns in many species (HEJWIG, 1982).
\
of mating
zyxwvuts
zyxwvuts
zy
Fig. 3. Males of Mantella aurantiaca show no amplexus during m a h g (here 2 males and 1
female)
New studies of classification 'of Dendrobatidae (FORD, 1993; FORD &
CANNATELLA,
1993; based on GIUFFITHS,1959,1963 and DUELLMAN& TRUEB, 1986)
are both a demonstration ofthe ranid hypothesis for dendrobatids anda reference to the
&ties
to another fiog t a o n from another continent: to the Arthroleptidue fkom
Afiica.
Many
common
morphological
characters
show
that Arthroleptidue and
Dendrobatidae are sistergroups.Unfortunately,
there islessinformationinrecent
literature about behavioral parameters of Arthroleptis ~ A S S M O R E& LARRUTERS,1979;
STEWART,1976; WAGER,1965) comparing Arthroleptis with Mantella and Dendrobates
behavior. But these are indications of great interest in the relationship between anuran
taxa of Afrca and South America.
Since the acceptance of the continental drift theory, the relationship of many taxa
hasbeenexplainableandconfirmed,
for example, the Malagasyreptiles Oplurus,
Chalarodon with the iguanids of the New World or the Acranthophis and Sanzinia of
Madagascarand the neotropicboids (BRIGGS, 1987). Only studies of phylogenetic
relationships are missing. DUELLMAN and
TRUEB(1986) explain that ranids consisted of
ranines and the stock that gave rise to the mantellines were present in Gondwanaland at
the t h e of the separation of Madagascar about 140 million yearsago.
Additionally, see BLOMMERS-SCHLOSSERandBLANC(1993) << L'ouverture du
canal de Mozambique et d'Océan Indien nord-occidental a dû isolerune partie du stock
originel des Mantellidae. Leurs descendants se sont éteints en Afiique; ils ont donné à
Madagascar, une de plus riches radiationsadaptive de toute la faune des Amphibiens.
))
zyx
zyxwvu
393
ORIGINS OFTHE MALAGASY M N T E L L 4
zyx
CONCLUSION
Research of today spreads rapidly. Since the appearence of Amphibian Species of
the World in 1985, 519 new amphibian species(DUELLMAN,
1993b) have been identified
as of 1993. By the latestindications,dendrobatids,arthroleptideandmantellas
are
closely related;they could be considered as sister groups with a commonancestor of the
Ranoidea stock that arose in Gondwanaland. Additional investigations, especially
DNAanalysis, are needed to confirm this hypothesis.
ACKNOWLEDGEMENTS
Thanks for many years of cooperation in behavior studies of dendrobatids to Elke
Zimmermann, Deutsches Primatenzentrum Gottingen; for polishing the English MarkTell Schneider, University of Stuttgart; for suggestions and corrections Peter Narins,
University of California, Los Angeles; for translating the Abstract into French Nasolo
Rakotoarison, Parc Tsimbazaza, Antananarivo; for their kind collaborationthe Malagasy
authorities; for partial financial support of the field studies in Ecuador the Deutsche
Forschungsgemeinschaft, Bonn and in Madagascar
the Bundesverband fiir fachgerechten
Natur- und Artenschutz, Hambriicken.
zyxwvuts
zyxwv
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zyxwv
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SEASONAL VARIATIONSOF THE AMpHlBIAN C0"UNITIES IN TWO
RAINFORESTS OF MADAGASCAR 1
Franco ANDREoNE
Muse0 Regionale di Scienze Naturali, Sezione di Zoologia, Via G. Giolitti, 36, IO123 Torino, ITALY Parc Botanique et ZoologiquedeTsitnbazaza,
Département Faune, BP 4096,Antananarivo 101,
MADAGASCAR
ABSTRACT .- Field surveys in different seasonal periods were carried out on the amphibians of two
Malagasy protected areas: Ranomafana (National Park)and Andohahela (Strict Nature Reserve, Parce1
1).These rainforestsare featured by Merent climates, the formerby rainy precipitations throughout
the
year' the latter by rain-dry alternance. The
24 amphibians consideredat Ranomafana are more abundant
during the warmest months, showing different reproductive strategies and a narrow temporal-spatial
nichepartitioning.AtAndohahelaonlya
few of the 16 speciesconsidered (e.g. Mantidactylus
boulengeri, M. betsileanus) werefound in high concentrations. Some others (e.g. Mantidactylus
lugubris, M microtympanum) were abundant dong streams, or found with very few individuals (e.g.
Plethodontohyla bipunctata, Mantidactylus cf. peraccae). As a general rule, in both the studied areas,
the K-oriented species depend closely
on the microhabitat stability, while the r-oriented species
are more
adaptable andcan be foundin relatively high concentrations throughoutthe seasons.
KEY W0RDS.- Madagascar, Amphibians, Rainforests, Seasonal abundance
RESUME .- Desrecherchesontétéconduites
sur lesamphibiensdansdeuxairesprotégéesde
Madagascar, le Parc National de Ranomafana
et la Réserve Naturelle Intégrale d'Andohahela (Parcelle
1). Ces forêts sont caracterisées par des climats Mérents, la premiere avec de fortes précipitations
pendant toute l'anné, la deuxième avec une alternance sécheresse-pluie. Les24 amphibiens de la forêt
primaire de Ranomdana sont plus abondants pendant les mois les plus chauds, ont des stratégies de
A Andohahela sur les 16
reproduction Merentiés etuneétroitenicheécologiquetempo-spatiale.
espècesconsideréesseulesdeuxd'entreellesprésententdefortesconcentrations:
Mantidactylus
boulengeri et M. betsileanus. D'autres,comme Mantidactylus lugubris et M. microtympanum, sont
abondantes près des fleuves et ruisseaux, alors que
Plethodontohyla bipunctata et Mantidactylus cf.
peraccae, ont été trouvées en petits nombres.
En règle générale, les espèces à stratégie K sont trés
dépendantesde la stabilitédumicrohabitat,tandisquelesespèces
r ontuneplusgrandecapacité
d'adaptation et peuvent être observées en grandes concentrations pendant toute l'année.
MOTS CLES.- Madagascar, Amphibiens, Forêts pluviales, Abundance saisonale
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Project for the Study and Conservation of Madagascar Amphibians (Tetik'usu ho Fianaruna sy Fikajiana ny Suhonu
Muzug~sy)
In: W.R. L O W N Ç O (éd.)
Editions deI'ORSTOM, Paris
3 98
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F. ANDRFiONE
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zyx
INTRODUCTION
Although the rainforests, once distributed almost continuously along the eastern
Coast of Madagascar, are now highly fi-agmented, they are still the habitats of great part
of the diversifiedMalagasybatrachofauna. In the N Grande Ile )) a large number of
anuransispresent,with
about 200 speciespresently known, butwithmany
others
discovered and described each year. Anyway, as oRen happens in insular faunas, such a
specific richness is accompanied by a substantial poornessof fmilies: only three f d e s
(Hyperoliidae, Mïcrohylidae and Ranidae, sensu BLOMMERS-SCHLOSSER,
1993) can be
foundinthisisland-continent,lackingmany
other groups,presentelsewhere
(eg.
Gymnophiones, Bufonidae). Because amphibians are said to be declining al1 around the
Worldandsensitive
to habitatalterations (BLAUSTEIN & WAKE, 1990),aparticular
attention should be deserved to variationsandfluctuations
in natural populations.
Rainforests are the ideal habitat to make such an analysis, since, albeit usually considered
stable, they are cunentlysuffering a decline in amphibian abundance, and sometimes also
the possible extinction of some species (see CRuhlp et al., 1992). A preliminary work
was yet carried out at Ranomafana (ANDREONE, 1994), focusing on the effects of the
habitat alteration. In this paper the amphibiancommunity
of another rainforest
(Andohahela) is studied and compared
to that of Ranomdana.
MATEIUALS AND METHODS
Study sites
The Ranomafana NationalPark (21?16'S, 47'28'E) is situated at 800-1200 m a.s.1.
and have a temperature range fi-om 3.0" to 35.1" C (NICOLL & LANGRAND, 1989). The
rainfallisdistributedwith
about 200 daysayear, the maximuminJanuaryand
the
minimum in October. Field surveys were made in December 1991 and August 1992. The
survey site within the Andohahela Strict Nature Reserve, Parce1 1 (24"42'S, 46'1 l'E), is
located fi-om 380 to 600 m a.s.1. Compared to Ranomafana it shows a quite marked
seasonality,withrainy
)) warmest
months(October-February)anddry
)) coldest
months (March-September). Field surveys
were made in April and November1994.
Survey methods
The searching consisted mainly of localization of specimens after examination of
refùges. Field work occupied about 50 hours each month, the time being divided almost
equallybetweendayand
by night.Speciesidentificationwasbased
upon the keys
provided byGLAWand
VENCES(1994).Voucherspecimens
are conservedin the
herpetological collections of the Museo Regionale di Scienze Naturali (Torino) and the
Parc Botanique et Zoologique de Tsimbazaza (Antananarivo).
AMFHIBIAN C 0 M ” I T I E S
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399
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Habitat and species categorisation
The comparisons were made only in relatively undisturbed habitats,thus excluding
part of the results formerly reported by ANDREoNE(1 994). Asfar as habitat preferences
are concerned, the following categories were recognized throughout day and nightime
(see table 1): T, t<terrestrial species >> (non-arboreal and aquatic amphibians, living along
and within forest streams or in still water), and A, << arboreal species >> (low-arboreal
fi-ogs, climbing up the forest layers to 1-2 m of elevation; high-arboreal species, which
live usually on higher trees). When a species exhibited a <( mixed >> habitat preference it
hasbeen reported the mostfrequentlyobservedhabitatchoice
(e.g. Mmti&ctyZus
boulengeri, that is terrestrial for most of the time, but may climb on shrubs and small
trees duringnightime
to intonate its reproductive call, isdefinedas
terrestrial).
Abundance indices (AI) (referring to the survey in the whole area) were coded for each
species in each habitat: O, apparently absent; 1, n < 5; 2, n = 5-10; 3, n = 10-20; 4, n >
20. The average abundance index(AAI) was obtained dividingthe sum of the A I S for all
the species in a given periodby the relative total number of species. Species utilisedfor
the abundance estimation are reported in Tab. 1. In this operation the highly cryptic and
arboreal species, which can be locatedmainly by call haring and hardly to be found only
by sight, were excluded. In fact, their AI would be underestimateif they do not call, and
overestimate in the case of active calling. This is true especially for treefrogs of the
Boophis luteus group (e.g. B. albipunetatus, B. andohahela, B. elenae, B. luteus and B.
sibilans), for Boophis d&fïciZis (at Andohahela) and for arboreal MmtiductyZus species,
such as M. aglavei (at
Ranomafana).
On
the other hand,
some
species
(e.g.
Mantidactylus betsileanus) considered as << disturbed forest - oriented >> inaformer
work on Ranomafana (ANDREoNE,1994) are here included, since theywere found inthe
almost unaltered area at Andohahela. Manti&ctyZus fenzoraZis, quoted by ANDREONE
(1994) was not considered inthe abundance indexof Ranomafana, due to thetaxonomic
uncertainty of this population.
RESULTS
At Ranomafana 40 species were preliminarily found (see ANDREoNE,1994), while
at Andohahela24species
(ANDREoNE& RANDRIAMAHAZo, in prep.).Of these 24
(Ranomafana) and 16 species (Andohahela) were considered for the ecological analyses
andcomparisons. The communitycomposition of Ranomafanaamphibiansvaried
throughout the periods, since 24 species (100%) were found in December and only 16
(66.6%) in August; al1 the species found in August were also found in December. The
faunal composition and abundance index change significantly between December
and
August (Wilcoxon test, p = 0.009). The AAI is significantly higher in December (2.50)
than in August (1.66) if estimated on al1 the species (Mann-Whitney test, U = 193, p =
0.042), but identical (2.50) if calculated only on the species found inthat period (n = 24
and 16; U= 193, p = 0.976).
On the contrary the community composition of Andohahela amphibians does not
vary significantlythroughout the analysed periods. Thirteen species (81.25%of the total)
were found in April, 15 (93.75%) in November and 12 (75%) in both the field surveys.
The faunal composition and abundance index do not change significantly between April
and November (Wilcoxon test, p = 0.735). The AAI of species found at Andohahela is
400
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zyx
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zy
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F. ANDREONE
quite similar in both the periods, although a sligthly higher (difference not sigacant) in
April (2.19) than in November (2.13) if calculated on al1 the species (U = 131, p =
0.907), and similar too (2.69 and 2.27) if calculated only on the species found in that
period (n = 13 and 15; U = 117, p = 0.362). One aspect of microhabitat partitioning,
namelyarborealityherrestriality,coincidedwith
the basicdichotomy of dielactivity
period between night and day. None of the arboreal species is diurnal. Finer distinctions
can be made among the arboreal species, since different fi-ogs utilise various habitats
(e.g. canopy,
trunks,
leaf
axills).
Some
arboreal
microhylids
( e g . Platypelis,
Anodonthyla) live in bamboo internodes, holes in tree trunks and in leaf axills. Forteen
(Ranomafana) andten (Andohahela) speciesare terrestrial or aquatic, 7 1.4% and 70% of
which are mantellines. Most arboreal and semi-arboreal species (al1 the rhacophorines
except AgZyptodactyZus andmanymicrohylids)movefi-omtheirdiurnal
retreats to
nocturnal breeding sites, usually temporary or permanent ponds. Most of the species
which do notexhibitchanges in AI are included in the terrestrial-aquaticcategory,
57.14% at Ranomafàna and 75%at Andohahela.
DISCUSSION
Of course it is necessaryto stress that the almost instantaneous surveysdo not give
an overall indicationabout seasonal fluctuations:many species were certainly missed and
most likely the total amphibian composition at Ranomafana and at Andohahela is much
more varied. The amphibian communities of Ranomafana and Andohahela low altitude
forest showdiversityinhabitatpreferenceandinannualanddielcycles
of activity.
Although, as pointed out byNICOLLand LANG^ (1989), there is not arealdry
season at Ranomafana, the temperature excursion and the higher raidall rate during the
warmestmonths do notallow an equalrepartitionandactivity
of al1 the species
throughout the year. In the years f i e r the first survey many other species were found
and it is likely that Ranomafana is, similarly to another central-eastern protected area of
Madagascar (Périnet-Analamazaotra), one of the << hot spots )> of Malagasy amphibian
biodiversity. Conditions of high humidity and precipitations al1 around the year allow a
narrow niche segregation, not only in the diel activity, but also throughout the seasons.
In fact, a considerable partof the species has been observed
in only oneof theconsidered
period. Fourteen species out of 24 (Ranomafana)and ten of 16 (Andohahela)were
utilised for the community analysis. At Ranomafana most
of them were found in different
abundances in the months under study. Most likely, since most of the terrestrial species
are << K-oriented )) mantellines or microhylids,theyrely
on ageneralenvironmental
stability. In fact, many of the terrestrial species strictly confined to the leaf litter (e.g.
Mantidactylus opiparis, Plethodontohyla inguinalis) are more specialised intheir habitat
requirements. Other species ( e g . Mantella madaguscariensis, Mantidactylus lugubris
and Aglyptodactylus madaguscariensis) occurs originallyin the undtered or primary
rainforest, but may now be found in some degraded parcels as well. The situation is
much different at Andohahela. In this area the seasonality is much higher and the rain
precipitations are low in sorneperiods.Asyetstressed
byNICOLLand LANGRAND
(1989), the faunal and botanical composition of Andohahela is transictional in several
aspects between the eastern and southern domains. Although al1 the amphibians reflect
an overall eastern composition, many species( c g .MantidactyZus bertini, the << southern
variety )) of Boophis d&%ilis, B. miniatus, possibly B. albipunctatus and B. andohahela)
reflect a considerable degree of endemism, most likely due to the fùnction of rehge
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AMPHTBIAN
40 COMMLJNITES
1
madeby the Anosyenne Chain.Only a few species are present in high concentrations,
they are:Mmtidactylus boulengeri, which most likely has a directegg development, and
possibly needs only a high air humidity (as noticedat Andohahela), sorne species closely
related to theStream habitat (M. lugubris, M. microtympanum), or species which usually
aggregate around lentic water bodies (e.g. M. betsileanus, Boophis madaguscariensis).
Boophisluteus, B. dzflcilis and B. andohahela - not considered in the community
analysis - are equally present in high number in
both the surveys and are, like many
arboreal rhacophorines, highly adaptable and possibly breed in several seasonal periods.
It shouldanyway be stressed that thetwo studyperiods at Andohahela(Apriland
November) were not characterised byhighrainfalls.Perhaps,
for this reason the
amphibiancommunityandabundanceindicesdid
not varysignificantly.Possibly the
speciesof this rainforest area (among the southernmost of Madagascar)havean
<< explosive >) breedingactivityin the true rainyseason,whichislikelyinJanuaryFebruary. In this sense they would behave like the species of the western dry forests.
Furtheranalysesshouldbe
therefore deserved to the knowledge of the faunal
composition of forests of Madagascar, taking into account that species inhabiting these
extraordinary ecosystemsconstitute a world heritageto be strongly protected.
ACKNOWLEDGEMENTS
1 thank F. Glaw (Cologne), H. Randriamahazo (Antananarivo), D. Vallan (Berne)
and M. Vences (Cologne)for the help in the field and for the scientific support. The staff
of the PBZT (Antananarivo) was as usually friendly and helpfil: special thanks to its
Director, A. Randrianjafy and to mrs. C. Ravoarimanga of DEF (Antananarivo) for the
necessary permits to visit the protected areas and to capture the amphibianspart of the
work was financiallysupported by Zoo-Project s.r.1. and byC. Guidi (Perugia).
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zyxw
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F. ANDREONE
402
TABLE1. Amphibians found in the Ranomafana N.P.(left column) and at Andohahela S.N.R.
(right column) and considered for the abundance indices. Hab = Habitat (T = terrestrial and aquatic
species; A = arboreal species). Seasonal abundance: O, none observed; 1, n < 5 observed; 2, n = 5-10; 3,
n = 10-20; 4, n > 20. AUG = August, DEC= December, APR = April, NOV = November.
Ranomafana
Andohahela
zyxwvutsrqp
zyxwvu
zyxwvu
Hab Family, subfamily and species
Ranidae
MantelIinae
AUG
DEC
APR
NOV
3
3
Mantidactylus betsileanus
4
4
Mantidactylus boulengeri
T
T
T
T
T
Mantella madaguscariensis
Mantidactylus betsileanus
Mantidactylus biporus
Mantidactylus blommersae
O
4
2
O
2
1
2
A
Mantidactylus cornutus
Mantidactylus curtus
2
2
O
2
2
1
Mantidactylusfemoralis
Mantidactylus grandidieri
Mantidactylus liber
Mantidactylus lugubris
Mantidactylus luteus
Mantidactylus majori
3
3
3
3
3
3
4
4
2
3
1
1
Mantidactylus lugubris
Mantidactylus luteus
3
3
4
4
Mantidactylus microtympanum
Mantidactylus mocquardi
2
2
Mantidactylus opiparis
Mantidactyluspulcher
2
3
3
O
4
1
4
Mantidactylus cf. peraccae
Mantidactylus opiparis
1
1
Mantidactylus tornieri
2
O
2
1
Aglyptodactylus madagascariensis
Boophis boehmei
4
3
Boophis madaguscariensis
2
O
2
1
1
O
Anodonthyla nigrigularis
Plethodontohyla bipunctata
Plethodontohyla inguinalis
3
2
Platypelis grandis
T
T
T
A
T
A
T
T
T
T
T
A
A
1
4
Rhacophorinae
T
Aglyptodactylus madaguscariensis
O
4
A
A
A
Boophis madagascariensis
Boophis reticulatus
4
4
2
2
2
3
Microhylidae
A
A
T
T
T
A
A
A
T
Anodonthyla boulengeri
Plethodontohyla inguinalis
Plethodontohyla notosticta
Platypelis grandis
Plutypelis cf pollicaris
Platypelis tuberifera
Scaphiophyne marmorata
O
O
O
3
1
O
1
2
2
3
2
2
zyxwvuts
zyxwvu
zyxwvutsrq
zyx
zyxwvuts
zyxwvutsrq
Biogéographie de Madagascar, 1996 :403-41 O
EXTENDED CALLREPERTOlRE OF A MADAGASCARFROG
Peter M. NARrNS & Edwin R. LEWIS
' Department of Physiological Science, 621 Circle Drive South, Box 951521, University of California,
LosAngeles, CA 90095-1521 U.S.A.
zyxwvutsr
Department of EE & CS, University of California, Berkeley, CA 94120 U.S.A.
ABSTRACT.- The call repertoireof Boophis madagascariensis (Rhacophoridae) males was recordedin
the natural habitat of this animal- the rain forest in eastern Madagascar. We have classified the calls
made by malesof this species into 28 types. Even if all G iambic )) calls are considered variantsof one
type, there are still 8 call types produced bythis species. This represents the largest call repertoireof any
fiog reported to date. Playback studiesusing a subset of the natural calls as stimuli were carried out to
determine the fùnctional sigmficance of several of the call types. We found one sequence of call notes
evoked increased call rates from males, other note sequences inhibited males
fiom calling, whereas
others appearedto have no effect on malecalling rate. The evolutionary significanceanofextended call
repertoire is discussed.
KEY-W0RDS.- Vocalizations, Rhacophorid fiogs,
Boophis, Playback studies
RESUME.- Les cris mâles du Boophis madagascariensis (Rhacophoridae) ont été enregistrés dans son
milieu naturel, la forêt tropicale humide de l'est de Madagascar. Nous les avons classés ensuite en 28
types Wérents. Bien que tous les cris iambiques )) soient considérés comme les variantes d'un même
type, cette espèce en compte8 à son actif, ce qui représentele plus large répertoirejamais réalisé pour
lesgrenouilles.Desextraitsde
la bandetémoinont été utiliséscommestimuliafind'établir
la
sigmfication fonctionnelle de quelques types.
Une séquence dela bande témoin a pour effet d'accélérer
la
vitesse d'émission des cris mâles; une autre, de les suspendre alors que d'autres extraits
ne modifient pas
le son d'origine. La signification fonctionnelle d'un répertoire élargi des cris est discutée.
MOTS-CLES.- Vocalisations, Grenouilles Rhacophoridae,
Boophis, Etudes ena playback ))
INTRODUCTION
Most fi-ogsand toads are vocal.Malestypicallyproduce
a smallnumberof
stereotyped, repetitive vocalizations that have a restricted number of fbnctions. At least
five major call types were recognized by BOGERT
(1960) including the mating call, the
territorial call, the distress call, the warning call, andthe release call. In addition, males of
some territorial species produce a call when another fi-og, usually a male, is detected
within their territory. Thiscallisdistinct
fiom the matingcalland is referred to an
encounter call ("DIARMID
& ADLER, 1974), now more commody referred to as a
short-distance aggressive call (SALXHE& MECHAM, 1974). Generally, a fi-og'smating
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
404
zyxwvutsrqp
P.M. NARINS & ER. LEWIS
call serves more than one hnction and so it is now referred to as the advertisement call
(WELLS,,1977).
The advertisement callnotes may be repeated in a periodic fashion for many hours
and are oRen highly stereotyped in theirstructure. That is, the calls are redundant and are
emitted with little spectral or temporal variation in their call parameters. These factors
presumably confer the calls with increased localizability and noiseimmunity, both highly
advantageous features in an environment such as a tropical rain forest, characterized by
extremely high levels of ambient noise during
the eveninghours,when most anuran
amphibans are actively calling.
Many anurans have advertisement calls that consist of a single repeated note or
trill. However, somespecieshavemorecomplexadvertisementcallsconsistingof
multiple notes (NAFSNS & CAPRA"A, 1976; LITTLEJOHN,
1977; WELLS, 1988). For
example, some hylids such as Smilisca sila are capable of producing single or multiplenote calls, but the notes are identical in both call types (TUTTLE& RYAN, 1982). In
contrast, the advertisement call ofthe neotropical leptodactylidPhysalaemuspustulosus
(RAND & RYAN, 1981) consists of a << whine )) note followed by a variable .number of
<< chuck )) notes, which are spectrally and temporally quite distinct. At the time of this
observation, Physalaemus was thought to have one of themost complex vocalizations of
any fiog (TUTTLE& RYAN, 1982). Complexity is evident in the vocalizations of Hyla
ebraccata as well,inwhichmalesrespond
to conspecificcalls by increasing the
proportion of their multi-note and aggressive calls (WELLS& GFGER, 1981, SCHWARTZ
& WELLS,1984). Ina more recent study,the striped morph ofPolypedates leucomystax,
a rhacophorid fiog commoninPeninsularMalaysia,appearsable
to produce an
advertisement call with at least three distinct notes, suggesting yet greater complexity
( N ~ et sal., 1996).
Boophis madagascariensis (Rhacophoridae) is endemic to Madagascar where it is
restricted to the eastern half of the island. It is a large (60-80 mm snout-to-vent) brown
treefiog with large dermal flaps on the elbows and heels. Malesare smaller than females
(PETERS, 1874). During the day, they maybe found inthe leaf axils of large plants, but at
night males call fiom shallow water, at the border of pools or slow-moving streams or
fiom elevated perch sites on the vegetation. Male callsare easily recorded since they are
not readily disturbed by the sounds of investigators in their vicinity. They maybe found
calling fiom sunset untilO 100-0200 hours during November.
Our goal in this study was to record andcharacterize the vocal repertoire of
Boophis madagascariensis. In addition, we usedacousticplaybackexperimentswith
natural calls as stimuli to determine both the fùnctional significance of some of the call
types as well as the effect of increasingc d intensity onthe evoked callingresponses.
zyxwv
zyxwvu
z
zyx
MATERIALS & METHODS
Field recordings and playback experiments were conducted during October, 1993
at a location about 0.8 km east of the entrance to Ranomafana National Park (21.25"SY
47.3"E), approx. 240 km south of Antananarivo, Madagascar.At the study site (altitude:
9OOm), severalspeciesof fiogs could be foundcalling fiom the ground along the
roadside or from the emergent vegetation up to severalmetersabove
the ground.
Ambient temperature andrelativehumidity were consistentlybetween18"-22"Cand
zyxwvuts
zyx
zyxwvuts
EXTENDED CALL REPERTOIEW OFMADAGASCAR
A
mOG
405
88%-95%,respectively. Al1 experiments were carried out between18h45and OOh25
hours, local time, when calling activity
was most intense.
Calling males of Boophis madagascariensis were located in their natural habitat.
Ambienttemperature,relativehumidity,adescription
of the callingsite,estimate of
nearest-neighbordistances,andanyvocalinteractionswithneighboringmales
were
noted for eachindividualstudied.
Two minutesof spontaneous vocalizationswere
registered with a directional microphone (Audio-Technica AT-835 or M G CKS) that
was placed10-35cmfi-om
eachcallingmaleandrecorded
ont0 a portable cassette
recorder (Sony WalkmanPro WM D6C). Al1 recordings were made using low-noisetape
(TDK TypeII).
Following this, we broadcast acoustic stimuli consisting of natural call sequences
(see below) using the Sony Walkman driving a speaker-amplifier (Calrad 20-257) and a
10-cm diameter loudspeaker, fixed at the end of a boom on a tripod. This arrangement
allowed the loudspeaker to be placed 1 10 cm from the calling male without disturbing
him. The stimuli were simultaneously recorded on one Channel of a stereo tape-recorder
(Marantz PMD 430), while the male's vocalizationswere recorded on the other Channel.
Four stimuli were used in the playback experiment. Stimulus 1 consisted of a 6click << iambic )) note, repeated 4 timesin a 6.1s period, followedby 11.5s ofsilence. This
sequence was repeated continuously for three minutes, followed by a 2-minute period of
no stimulus. The same stimulus was then rebroadcast to the test male for another 3minute period, but at a higher playback level. Levels at the eardrum of the male under
test ranged between 69 and 95.9 dB SPL, were incremented in steps of 6 dB, and were
calibrated using a precision sound level meter (GenRad 1982) and the known distance
fi-om the loudspeaker to thetest male. Stimulus 2was a << rip )) note repeated 4 times in a
6.5s period, followed by 12.1s of silence. The repetition period for stimulus 2 was the
same as that for stimulus 1. Stimulus 3 consisted of three notes presented sequentially
and repeated for 30 minutes. Note .1 was a 7-click << iambic )) note, followed by 20.3s of
silence. Note 2 was a long << rip >> note followed by 23.4s of silence and note 3 was a
long << rip )) followed immediately by a 6-click
<< iambic )) note followed by 19.6s of
silence. Stimulus 4 has the same structure as stimulus 3, but the notes are: (1) 3 quick
tocs, (2) a 6-click iambic note, and (3) 3 quick tocs followed by a 6-click iambic note.
The stimuli andthe note timings are presented in figure 1.
zyxwvutsr
RESULTS
Twenty-eight dif3erent call notes were recorded fi-om a total of 10 calling malesof
Boophis madagascariensis. This number was contained in the 24 hours of recordings
that we analyzed. These calls were distiguished by their voltage waveforms (Fig. 2) as
analyzed on a DSP Sona-graph (Kay 5500) and printed on a Gray Scale Printer (Kay
5510), as well as their acoustic signatures (how they sounded). Even if the click-like
sequences (Fig. 2i-2bb) which we term << iambic )) sounds are considered as merely one
call << type )) with different numbersof clicks (13-123), there are still at least 8 distinct call
notes contained in the males' advertisement call. However, not al1 males produced al1 28
calls. For example, one male produced 14 distinct call notes while all others produced a
fewer number. In addition, none of the 10 males ever produced an 121 note, although
there is no reasonto suppose that males are not capable of producing this particular note
zyxwv
zyxwvu
zyxw
P.M. NARINS & E.R. LEWIS
406
(since they canproduce 13-123 notes). Moreover,we believe that the complete repertoire
of callnote types for this species has not yet been completely documented.
J
zyx
zyxwvutsr
.
on 6.1 s
l
L
on 6.1 s
off 11.5s
U
Stimulus 2
1s
A
1
on 6.5s
I
on 6.5 s
off 12.1 s
sp (2 min)
sp (2 min)
n
On'
'.15'
off 1 On2 off2 O n 3
20.3s o.16s 23.4s 15'
off 3
19.6s
On'
n
off 1
off 2
On3
Stimulus 4
zyxwvuts
n
n
o f f 1 On2 o f f 2
17.1s
18.7s
On3
off3
lAs
19.3s
On'
n
o f f 1 On2 off2
On3
Fig. 1. Oscillograms and timing ot the four acoustic stimuli used in the playback experiments.
For details, see text. Sp= spontaneous activity- the period during which no stimulus was
presented.
Playback studies with stimulus 1 and 2 both resulted in increased callingrates from
the males under test, with increasing playback levels (Fig. 3). Using stimulus 3 and 4 as
stimuli resulted in similar results except in the case of stimulus 4 presented at relatively
low levels(85 dl3 SPL), the three (<toc )) notes clearly inhibitedthe production of iambic
calls fi-om the test males. The other two components of stimulus 4, namely the 6-click
iambic note and the 3 tocs followed by the 6-click iambic note, had no obvious effect on
the production of rips or iambic notes fi-om the test males. Thus, we have demonstrated
that playback of the males' own call notes may result in increasing, decreasing or nonchanged calling rates from the males under test. Moreover, there is some evidence that
playback of particular callnotes results in a higher probabilityof the test male producing
those same call notes in response. More data analysis will be needed to substantiate this
claim.
zyxwvu
EXTENDED CALL REPERTOIRE OF A MADAGASCAR FROG
407
zyxw
zyxwv
zyxwv
zyxwv
zyxwv
zyxwvu
Ambient
Fig. 2. Oscillograms of 28 cal1 notes produced by malesof Boophis rnadagascariensis.
temperature ranged from1S0-22"C.(a) (( toc )) note, (b) (( click )) note, (c) (( rip >).note, (d)
(( loud click )) note, (e) tone-like notewith a fiequency of 670 H z , (f) << long rip )) note, (g)
(( creak )) note, and (h) to (bb) are(<iambic D notes with increasing numbers
of clicks.
How can a fiog produce such a wide repertoire of calls? Preliminary morphological
analysis of the vocal musculatureof B. madagascariensis reveals no unusual adaptations
that would facilitate rapid glottal opening
or closing, for example (B. "CLELLAND,
408
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxw
zyxw
zyxwvut
zyxwvutsr
zyxwvu
P.M. NARINS & E.R. LEWIS
pers. comm.). This suggests that the neural control system drivingthe vocal musculature
in this species mustbe quite specialized and clearly deserves additional study.
Stimulus 1
Total cal1 rate during andpost-stimulus
50
h
a,
.-c
E
I-
d
-m
40
30
v)
no
s
20
a
P
o
10
O
65
70
75
80
85
90
95
100
Stimulus level (dB SPL)
Stimulus 2
Total cal1 rateduringand
post-stimulus
25 7
* - - - -* - - - * -
.-c
E
during
stimulus
stimulus
65
70
75
80
85
90
95
100
Stimulus level (dB SPL)
stimulus
post
stimulus
I
3 min
stimulus
3 min
2 min
Fig. 3. Playback results for stimuli 1 and 2 presented an increasing levels. Data are averages for
10 fi-ogs.Bothstimulicauseanincreaseinevokedcallratewithincreasingplayback
intensity,butneitherstimuluswaseffectiveatincreasingcallrateduringthe
H poststimulus )) period. The dashed lines represent the average spontaneous calling rate for one
frog recorded for90 minutes. Ambient temperature for the spontaneous calling:
18°C.
EXTENDED CALL REPERTOIRE OFMADAGASCAR
A
FROG
zyxw
409
The total number of calls in a frog's vocalrepertoire varies from speciesto species.
The extent of the repertoire reflects the selection pressure for premating reproductive
isolationwithin the species, the ecologicalenvironmentinwhich
it resides,and the
development of its social behavior (CAPRA"A, 1976). The discovery of frog
a with the
ability to produce more than two dozen different call notes suggests the potential to
signal subtlestate variations heretofore unknown amongthe anurans.
zyxw
zyxw
zyxwv
zyxwv
CONCLUSIONS
We have demonstrated that the call repertoire of male Boophis madaguscariensis
in eastern Madagascar consists of a minimumof 28 distinctcall notes. Moreover,
playback studies using natural call notes and note sequences revealed that some of the
notes evoked increased call rates from males, other notes caused inhibition of the frog's
calling and still other notes had no observable effect on the rate of call production by
males.
Manyneotropical frogs in the familiesHylidae
or Leptodactylidae produce
stereotyped vocalizations. In these families there are species whose vocal repertoire has
beencharacterizedandextensively-studied.
For example,males of the Puerto Rican
coqui, EZeutherodactyZus coqui (Leptodactylidae) produce a stereotyped, two-note call
inwhich the first (Co) note isused bymalesin aggressive interactions whereas the
second(Qui) note is used to attract females ( N m s & C A P ~ C A 1976).
,
In this
species, the Co note is produced either alone or followed by the Qui note. The Qui note
is never given alone, and moreover the Qui note never preceeds the Co note, i.e., the
temporal order of the notes is fixed. A fixed temporal note order is the rule in many
species of HylidsandLeptodactylids, as wellasinmany
other families of anuran
amphibians. We have observed that B. madagascariensis appears able to tt choose ))
froma pool of call notes andproduce these notes in a great number of ordered
sequences. In this sense, B. madagascariensis isunusualamong
frogs. We do not
suggest that this speciesis unique in this sense,but we hope that more informationon the
vocalbehavior of thisand other speciesendemic to Madagascarbecomesavailable
before its habitat is completely destroyed.
ACKNOWLEDGMENTS
The authors wish to thank Dr. PatriciaWrightfrom
the Institute for the
Conservation of Tropical Environmentsfor her support of Our project. David Narins also
assistedin getting the project off the ground. Thanks are alsodue to Benjamin
Andriamihaja, Gervais Sylvestre Rakotoarivelo, Richard Randriamampionona and Freddy
Raymond for logistical support in the field. This researchwas supprted by a Guggenheim
Fellowship andNIH Grant no. DC00222to PMN and NIH Grant no.DCOO112 to ERL.
410
zyxwv
zyxw
zyx
zyx
zyxwv
zy
P.M. NARINS & E.R. LEWIS
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in a neotropical hylid fiog,
zyxwvuts
zyxwvut
zyxwvuts
zyxwvut
Biogéographie de Madagascar,1996 :411-422
QUELLE EST L'ORIGINE ET EN QUEL LIEU SE PRODUIT LA
PARTURITION DU COELACANTHE ACTUEL:LATZ-RL.4 C H A L U W B
SMITH, 1940 (PISCES SARCOPTERYGII)?
Laurence BELTAN
zyxwv
Laboratoire de Paléontologie,M.N.H.N., 8 rue de Buffon, 75005 PARIS, FRANCE
ABSTRACT.- Coelacanths, which first appeared in the Devonian, were present in numerous aquatic
environments up to the late Cretaceous. These paleogeographical distributions are now reduced to only
one biotope, the Comoro Archipelago in the North-East of the Mozambique Channel, where the single
extant representative occurs: Latimeria chalumnae. In the Diego Suarez Basin (North-Northwestern
Madagascar), Karoo Triassic formations representing a shallow facies have yielded small coelacanths
(20 cm long on average), which seem
to haveresultedfromparturitionsby
large specimens. It is
noteworthy that this paleobiotope is situated only about 800 km from the modern biotope of Latimeria,
which is probablyderived fromoneof the TriassicMalagasycoelacanths.While
the anatomy of
Latimeria is well documented, the reproduction site of this ovoviviparous form is unknown. Parturition
probably takes placein shallow water,in anfractuosities of coral reefs or in excavations of the volcanic
slopesof the ComoroIslands, in the euphoticzone.Doesn't this representasubject for additional
research ?
KEY-W0RDS.- Latimeria-Origin Parturition,
Triassic,
Geological-Paleozoological continuum
NW Madagascar-Comoro
Archipelago,
RESUME.- Les coelacanthes, apparus au Dévonien,ontpeuplédenombreuxmilieuxaquatiques
à
toutes les époques jusqu'au Crétacé supérieur. Ces diverses paléogéographies sont maintenant réduites
à
un seulbiotope,l'ArchipeldesComoresauN.E.duCanaldeMozambique,biotope
où vit leseul
représentant actuel Latimeria chalumnae.AuN.NWdeMadagascar,dans
le BassindeDiego,des
formations triasiques appartenant au Karoo, et de facies peu profond, ont livré des coelacanthes de 20
cm de longen moyenne, et semblant être issus de parturitions de grands spécimens.
Il est à noter que ce
paléobiotope n'est qu'à 800 km du biotope de Latimeria, qui dérive probablement d'un des coelacanthes
triasiques malgaches. Si l'anatomie de Latimeria est bien connue, en revanche on ignore les lieux de
reproduction de ce poisson ovovivipare. La parturition a probablement en
lieu
eau peu profonde, dans les
anfractuosités des récifs coralliens, oules excavations des pentes volcaniques des Iles Comores, en zone
euphotique. N'y a-t-ilpas là unpôle de recherche?
MOTS-CLES.- Latimeria-Origines
Parturition,
Trias,
Géologique-Paléozoologique Continuum
zy
NW Madagascar-Archipel
des
Comores,
INTRODUCTION
Lescoelacanthesapparus,aveclegenreEuporosteus,
du Dévonienmoyen
d'Allemagne, étaient considérés
comme
éteints
au
Crétacé supérieur du S.E de
l'Angleterre avec le genre Macropoma. Ce groupe très répandu dans différents milieux
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
412
zyxwvutsrqp
L. BELTAN
zyxwvut
zyxwv
aquatiques (marin, d'eau douce, euryhalin, et lacustre), a pour principale caractéristique
son faible taux évolutif. Ce groupe ubiquiste a traversé les temps géologiques, et ses
représentants ont été trouvés dans tous lessystèmes (STENSI~,
1921;LEHMAN1952;
1978; VOROBYEVA
et al., 1967; SCHAEFFER,1952; BELTAN,1972, 1995), entre autres
auteurs. Mais il y a lieu d'insister sur le fait que c'est dans le système triasique que le
groupe descoelacanthescomprendleplusgrandnombrede
genres (FOREY,1989).
Citons par exemple les genres Axelia Stensio et Sassenia Stensio du Spitsberg, Lazgia
StensioduGroënland,
Diplurus SchaefferdesEtats-Unis,
Ticinepomis Rieppel de
Suisse, Alcoveria Beltan d'Espagne.
A même
la
époque, plus
exactement
au
Trias
inférieur,
beaucoup
de
coelacanthiformesse sont développés à Madagascar, avec lesgenres Coelacanthus,
(MOY-THOMAS, 1935; BELTAN,1980; BATTAILetal., 1987), Pivetauia ( L E M ,
1952), et surtout Whiteia, connu par les espèces tuberculata et wordivardi (LEM,
1952; BELTAN,1968, Fig. lA, Fig. 2D).
Cette grande profusion de genresfossiless'est réduite à unseulgenrevivant,
Latimeria (Fig. 1B) et dont le biotope se trouve à proximité de l'Archipel des Comores
(en particulier la Grande Comore et Anjouan), au N.E du canal de Mozambique (Fig. 3)
@ANIEL et al., 1972; UPTON, 1982; MAUGE etal., 1982). Le gisementtriasiqueest
représenté sur la figure 3 par un rectangle parseméde pointillés (voir Fig.4).
zyxwvuts
DONNEES
WLATIVES A LATIMERIA
Anatomie
Ce poisson bleu ardoise, aux huit nageoires, fort étrange par sa conformation, et
quines'est
presque pasmodifiédepuis
le Dévonien, a été étudié sur lesplans
anatomiques, physiologiques, systématiques, phylogénétiques, par MELOT et ANTHONY
(1958,1965, 1978) et ROBINEAU
(1987). Ces études ont été diffuséessuccinctement
dansdivers ouvrages: (LE-,
1965,1978; VOROBYEVA etal., 1967)interalia.
L'étude de Latimeria a permis, entre autres, de connaitre le rôle del'organe rostral
(MILLOT et al., 1958), dont la présence chez les fossiles demeuraitjusque là une énigme
(LEHMAN, 1952; BELTAN,1968; entre autres auteurs).
Locomotion. Habitat
L'observation de Latimeria au cours de la nage a permis de constater que celle-ci
est lente. En effet, la deuxième dorsale et la nageoire anale se déplacent en même temps
du même côté, tandis que la nageoire pectorale droite et la gauche se déplacent en sens
opposé. La deuxième
dorsale
et l'anale
assurent
en
partie la
propulsion.
Les
déplacements des nageoires paires (pectorales et pelviennes), au cours de la nage de
Latimeria, évoquent ceux des tétrapodes. Très souvent, le Latimeria nage verticalement,
la tête vers le bas(FOREY,1989).
zyxwvu
zy
ORIGINE DU COELACANTHE
ACTUEL
413
zyxw
Icrn
A
zyxwvutsrq
0.5crn
Fig. 1. A. Whiteia woodwardi Moy-Thomas, 1935. Crâne dermique, et partie antérieure du corps p o m
de 2 nageoires, d'un spécimen juvénile, conservé dans un nodule sectionné sagittalement, Trias
inf&ieurdu
N.W. deMadagascar. B. Latimeria ehalumzae Smith, 1940. Squeletteducorps
(d'après MILLOT & ANTHONY).
414
L. BELTAN
zyxwv
-
B
Icm
zyxwvutsr
zyxwvutsrq
zyxwvu
Fig. 2. A. Latirneria: Parturition d'une femelle gravide. O, ovaire; 1, infimdibulum de l'oviducte; ov,
partie distale de l'oviducte; r, rectum; 1-5, jeunes pourvus de leur sac vitellin dans les parties
dilatées de l'oviducte (d'après LAVETT-SMITH
et al., 1975). B. JeuneLatimeria, extrait de la poche
2,munidesonsacvitellin(obsenrerlagrandeurdel'oeil).
C. Parturitiond'uncoelacanthe,
Holophagus Egerton1861;JurassiquesupérieurdeBavière,Solenhofen(Allemagne).
An,
nageoire anale; clav., clavicule;Dl, lère nageoire dorsale; D2, 2ème nageoire dorsale; Foe. Dex.,
foetus dans l'oviducte droit; Foe.Sin., foetus dans l'oviducte gauche; .Tu, plaque gulaire; Parsp.,
parasphénoïde;Pect.,nageoirepectorale;Pel.,nageoirepelvienne;Pr.ot.,pro-otique.
D.
Reconstitutiond'uncoelacanthejuvénile,
Whiteiawoodwardi (d'aprèsLEHMAN,1952). A,
nageoireanale;c,nageoirecaudale;
Dl, premièrenageoiredorsale;D2,deuxièmenageoire
dorsale; Pe, nageoire pectorale; Pl, nageoire pelvienne; 11, ligne latérale principale; ll.d., ligne
latérale dorsale.
zyxwvu
zyxwvut
zyxwv
zy
ORIGINE DU COELACANTHE ACTUEL
415
En ce qui concerne le comportement et l'habitat, le Latimeria vit dans la partie
nord-occidentale de l'Océan Indien, en particulier non loin des pentes abruptes des Iles
Comores (UPTON, 1982). L'habitat aété étudié par FRICKEet HISSMAIW (1994), grâce à
des excursions océaniques en submersible; des précisions ont été obtenues sur les lieux
de séjour de Latimeria. Ce sont des cavernes profondes à ouverture plus ou moins large,
existant sur les pentes volcaniquesdelaGrande
Comore. Pendant le jour, ils sont
groupés dans ces cavernestapissées de bivalves,partageantcelles-ciavec
d'autres
poissonsayantprobablementlamêmeéthologie.
Cette associationafaitpenseraux
auteurs que les Latimeria devaientsenourrirsurplace;ils
ont aussiobservéles
déplacements de Latimeria qui quitte les cavernes enquête de nourriture, et effectue des
migrations verticales, oscillations variant
entre -200 et -800 m, et quelques fois il atteint 20 m. On peut signaler qu'il aété pêché la nuit à cette profondeur, avec d'autres poissons
(THOMSON, 198
1). Parmi ces poissons,on peut citer le Ruvettuspretiosus, recherché par
les pêcheurs comorienspour ses vertus antipaludéennes, et vivant probablement dans les
mêmes fonds que Latimeria, appelé << Gombessa D enlanguevernaculaire
(FOREY,
1989).
zyxwvutsr
Origine de Latimeria
Les Coelacanthes ou Actinistiens, très anciens et caractérisés par un faible taux
d'évolution, forment un groupe constituant une succession de genres. Néanmoins, une
classification de ces Actinistiens a été élaborée (SCHULTZE,
1993).
Il semble que le Nord-Ouest de Madagascar et l'Archipel des Comores forment une
vaste unité géologique (MAUGE et al., 1982; Fig. 3; DANIEL et al., 1972). Dans cette
unité, la province malgache recelerait les
quatre familles suivantes: Whiteidae (Trias),
Coelacanthidae
(Trias),
Mawsonidae
(Trias
moyen-Cénomanien),
Latimeridae
(Jurassiqueinférieur-Récent).Cesfamillesinterviendraientdanslaphylogéniequia
conduit auLatimeria, vivant dans l'Archipel des Comores.Le Latimeria aux ossifications
de la joue peu développées (entre autres) dériverait de whiteia au museau allongé, aux
plaques sclérotiques bien ossifiées, et au lobe charnu de la deuxième nageoire dorsale
moins accentué que celui de Latimeria, qui possèdeune grande nageoire caudale comme
celle de Mawsonia du
Crétace
supérieur,
trouvé, entre autres,
en
Lybie.
Les
Coelacanthes
malgaches
auraient
traversé les strates géologiques
du
Trias
au
Quaternaire. On peut émettre l'hypothèse que Latimeria est le dernier représentant d'une
succession de genres affectés au cours des temps géologiques par des microvariations
anatomiques (Fig.1, A, B; Fig.2 D).
zyxw
Reproduction. Ovoviviparité
C'est en 1975 que l'on découvrit l'ovoviviparité chez Latirneria (Fig.2 A). De la
poche n"2 on a extrait un alevin pourvu de son sac vitellin et mesurant 322 mm (Fig. 2
B) (LAVETT-SMITHetal., 1975). Les mâlessontpluspetitsquelesfemellesqui,
lorsqu'elles sont gravides, ne portent que 4 ou
5 alevins, ce qui est un nombre assez
réduit, et de plus la gestation semble durer près d'un an (FOREY, 1989). L'ovoviviparité
chezlescoelacanthes
était déjàconnue. En effetellea
été décritechez le genre
Holophagus penicillatadu Jurassique de Bavière par WATSON (1927;
Fig. 2C). Mais en
ce qui concerne Latirneria, on ne sait pas où a lieu la parturition et o i ~
les alevins éjectés
416
zyxwvutsrq
L. BELTAN
zyxw
zy
Fig. 3. Archipel des Comores et Nord-Ouest de Madagascar (d'après DANIELet al., 1972). L'auteur a
figuré par un rectangle parsemé de pointillés
le gisement duTrias infiérieur.
DISCUSSION
Biotope.
zy
En ce qui concerne le biotope du Latirneria, on saitpar FRICKEet HISSMAN
(1994), que celui-ci effectue des migrations verticales, non loin despentes abruptes de la
Grande Comore. Pendant le jour, il séjourne dans les cavernes des rochers basaltiques,
avec des espèces différentes, et se nourrit peut-être sur place. L'auteur ne pense pas à
cette éventualité, car la bouche de Latimeria est dépourvue de maxillaire, le dentaire, et
les plaques intrabuccales sont munies de petites dents. Une telle morphologie ne permet
paslarétention de poissons de tailleimportante.Lesessais de capture signaléssont
probablement des tentatives de combat, voire de jeu. Le canal de Mozambique étant
pauvre, et pour fùir les prédateurs comme les requins, le Latimeria effectue le long des
pentessesmigrationsnocturnes,jusqu'aucomplexerécifal
(-200 m, -20 m) où ilse
nourrit d'invertébrés, de petits poissons et peut-être même qu'if broute les coraux, dont
les récifs sont complexes et variés dans l'Océan Indien(GUILCHER,
1971). Au cours de la
nutrition, le Latimeria peut nager la tête vers le plancher récifal, et grâce à l'organe
zyxwvu
zyx
ORIGINE DU COELACANTHE
ACTUEL
4 17
rostral, dont ila été questionplushaut,ilpeut
détecter lefaiblechampélectrique
provoqué par une éventuelle proie dissimuléesous un fragment de récif.
zyxwvutsrqp
Considérations géologiques
L'ArchipeldesComoresd'unvolcanismeactuelsemble
être reliéauMassif
d'Ambre, lui aussid'un volcanisme récent, situé au N de Madagascar (LEX.STRAT., 1956;
MAUGE et al., 1982; UPTON,1982). Au Sud de cette montagne d'Ambre vers l'Ouest,
s'étendentdesassisesfossilifères
de faciès Karoo (CarboniCèreau Jurassique).Ces
couches sont en partie recouvertes vers l'Ouest par les alluvions d'un important fleuve, la
Mahavavy (BESATRIE, 1972; BELTAN, 1995).Ce gisement triasique d'une centainede km
de long est jalonné de
localités
fossilifères
comme
Anjavimilay, Ankitokazo,
Bobasatrana, Anaborano (Fig. 4 A.B). Ce gisement est représenté sur la figure 3 par un
rectangleparsemé de pointillés, et n'estqu'à800 km du biotope du Latimeria. Les
localités
fossilifères
ont
livré
entre autres des
poissons
actinoptérygiens
et des
coelacanthes en excellentétat de conservation, et dont quelques uns ont été signalés dans
l'introduction. Etant donné la position de Madagascar dans le Gondwana au Trias, ces
poissonsmarins,commed'autresvertébrés
et invertébrés,vivaientdansunemer
épicontinentale calme, chaude, peu profonde, prolongement vers le S.W. de la Téthys, et
aussi en milieu récifal. En effet des fiagments de récifs coralliens ont été trouvés, mais
pour laplupartilsont
été détruits au cours de lafossilisation,par des interactions
chimiques (BELTAN, 1995). Cette mer était un refùge pour les espècesde petite taille où
elles se développaient. Les coelacanthes comme d'autres poissons avaient une petite ou
moyennelongueur: 20 à 35 cm
(LEHMAN,
1952;BELTAN, .1995). La figure 2D
représente un whiteia woodwardi à l'étatjuvénile.Onpourraitpenser
que les
coelacanthestriasiquesmalgaches
TThiteia, Piveteauia,Coelacanthus, gardaientune
petite taille;iln'enestrien.Cescoelacanthesdevaient
être issus de parturitions
d'individus adultes qui,unefoiscelles-ciaccomplies,devaient
retourner eneaux
profondes. Ceci semble corroboré par l'existence de formations Karoo découvertes au
cours de sondages sur la marge continentale de Madagascar (SEGOUFINet al., 1977).
D'autres carottages signalés par les mêmes auteurs ont révélé des formations allant du
Crétacé à l'Actuel et dans lesquelles les différents genres malgaches devaient proliférer,
certains s'éteignant, d'autres se modifiant. Il en résulte la conclusion hypothétique sur
l'origine de Latirneria, évoquée dansle paragraphe relatifà ce problème.
zyxwvuts
zyxwvuts
zyxw
Où la parturition a-t-elle lieu?
Il est mentionné dans le paragraphesur la reproduction ovovivipare de la rubrique
intitulée: << Données relatives à Latimeria )) qu'on ignore le lieu de la parturition, et du
développement des alevins,jusqu'à
ce que ceux-cideviennentdes
adultes semibenthiques.
Au cours des explorations en submersible, aucun spécimen juvénile été
n'a capturé,
ou simplement apergu (FRICKE & HISSMAN, 1994). Au point de vue paléontologique,
nous savons que lesspécimensjuvéniles de whiteia parexemple(Fig.
lA, Fig.2D
vivaient en eau peu profonde et milieu récifal (BESATRIE, 1972a; BELTAN, 1995). Cette
donnée permet d'établir une hypothèse concernant le biotope des alevins et des formes
418
zyxwvuts
zyxwvu
juvéniles de Latznzeria, d'extrapoler, pour atteindre une solution plausible susceptible de
satisfaire l'esprit.
DIEGO BASlN
100 Km.
zyxwv
A
SOUTH-WEST
NORTH-EAST
zyxwvutsr
zyxw
z
B
Fig. 4. A. Carte montrant les localités fossilifèresdu Trias inférieur du NW de Madagascar. Bassin de
Diego (d'après BESAIRIE, 1972). B. Sectionstratigraphique schématique du Bassin de Barabanja
N E , à 1'Ambatra SW, à travers le Bassin d'Ankitokazo, montrant I'évolution du Permo-Trias
(d'après BESAIRIE, 1972).
zyxwvut
zyxwvutsr
ORIGINE DU COELACANTHE ACTUEL
419
La figure 5 représente une coupe schématique transversale médiane, Est-Ouest, de
la Grande Comore, et sur laquelle l'auteur a essayé de montrer le rythme nycthéméral de
Latirneria.
zy
zyxwv
zyx
Fig. 5. Cycle nycthéméral de Latirneria chalutmue (d'après BELTAN,1995). Ce schéma est une coupe
transversale médiane E.W. de la Grande Comore, tendantà montrer les migrations de Latirneria,
et les lieux probablesdeparturitions(voirtexte).
1, caverne-habitatbasaltiquedel'adulte; 2,
anfractuositépourlaparturition,ethabitatdiurnedesjeunesnyctalopes;
3, lagon; 4, récif
frangeant. Pasà l'échelle.
Les roches cristallines et les sédiments butent sur les pentes basaltiques abruptes.
Celles-ci sont creusées de cavernes plus ou moins grandes et profondes. Dans la zone
obscure, où la lumière ne pénètre pas, entre -200 et -800m,cescavernes(Fig.
5(1),
servent de refuge pendant le jour au Latirneria, pourvu de grands yeux phosphorescents,
où lesindividusvivent
groupés. FRICKEet H~SSMAN (1994) écrivent à propos du
comportement dans les cavernes: << The approach of the submersible caused coelacanths
to retreat deeper into the caves >>.Cette observation prouve le caractère phosphorescent
des yeux, donc de capter le maximum de lumière du Latirneria. Certaines cavernes sont
préférées à d'autres, ils peuvent migrer de l'une à l'autre ou nager en solitaire en pleine
eau non loin des pentes. Lorsque la nuit arrive, les individus effectuent une ascension
nocturne jusqu'à -20m dans la zone euphotique, à proximité du récif corallien fi-angeant
(4) très complexe dans l'océan indien (GUILCHER, 1971),et ils sont alors en quête de
nourriture, petits poissons, seiches, et nagent très souvent verticalement, la tête en bas,
cherchant depetites proies grâce à l'organe rostral (voir plus haut).Les femelles gravides
se nourrissent aussi parmiles coraux et effectuentleurparturitiondans les cavernes
basaltiques ou les crevasses récifales de la zone euphotique où l'eau est calme (2). Les
jeunes immatures,pourvussans doute d'yeuxphosphorescents, se nourrissent la nuit
420
zyxwvutsrqp
zyxwvu
L. BELTAN
dans lazone récifale ou lelagon (3), puis lejour regagnent les crevassesoù ils demeurent
dans l'obscuritéà l'abri des prédateurs, tandisque les adultes quittent lazone euphotique,
en direction des profondeurs obscures, pour rejoindre la même caverne-habitat (1) de
pentes basaltiques.
En résumé, les migrations nycthémérales des jeunes et des adultes se font dans le
même sens; leur rencontre ne se fait que dans les récifs coralliens pour la nutrition, au
cours de période nocturne; et pendant la période diurne, il y a une grande distanciation
géographique entre les deux groupes.
Cette hypothèse est émiseparce que l'auteur a observéde nombreuses excavations
sombresparmiles
coraux de laGrande Barrière récifaled'Australie,au
cours de
prospection en semi-submersible. Ces crevasses récifales sont, à son avis, d'excellentes
niches écologiques. En ce qui concerne Latirneria, ces anfractuosités seraient propices à
la parturition, au développement et la protection des jeunes nyctalopes.
zyxwvu
CONCLUSIONS
L'analyse, faite ci-dessus, permet de penser qu'il existe un continuum géologique et
paléozoologique(coelacanthes), entre le gisementtriasiquedu N.W. de Madagascar
(paléobiotopes des coelacanthes) et l'Archipel des Comores biotope du Latirneria. Eu
égard à la bathymétrie, il n'est pas surprenant qu'aucun coelacanthe fossile contenu dans
les sédimentsn'aitpu
être examiné. Le Latirneria dériveprobablement de formes
malgaches connues dès le Trias inférieur
(Whiteia étant privilégié).
D'autres données sont à prendre en compte:
1") Trias inférieur du N.W. de Madagascar:
a) Les coelacanthes connus sont à l'état juvénile, comme Whiteia, Piveteauia et
vivaient en eau peu profonde(ou de milieu récifal).
b) Les spécimens de grande taille ne sont pas connus. Ils devaient retourner dans
les profondeurs.
2") Archipel des Comores:
a) On note que desalevinsunpeupluspetitsquelescoelacanthesjuvéniles
triasiques ont été trouvés dans l'abdomen d'une femelle gravidede plus d'un mètre et on
ignore où se développent ces alevins.
b) Latirneria adulte vit entre -200 et -800m le jour et remonte à -20m en milieu
corallien, la nuit.
En établissant une analogie entre le paléobiotope et le biotope, on peut supposer
que la parturition et lacroissance des alevinsontlieudanslescrevassesrécifales
sombres. C'est làun pôle de recherche de biologie marine.
Dans le cas où cette hypothèseseraitconfirmée, on pourra dire que lavie de
Latirneria, de l'état juvénile à I'état adulte, se déroule exclusivement dans l'obscurité, et
cette nouvelledonnée élargia-aitlechampdesconnaissancesrelatives
à ce poisson
énigmatique.
zy
zyxwvut
ORIGINE DU COELACANTHE ACTUEL
42 1
REMERCIEMENTS
L'auteur tient à remercier Mme .F. Pilard-Coppens pour l'illustration de l'article,
ainsi quele Docteur J.-M. Dutuit pour ses conseils judicieux.
zyxwvu
zyxwvuts
zyxwvut
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zyxwvuts
zyxwvut
zyxwv
zyxwvutsrq
zyxwv
Biogéographie de Madagascar, 1996 :423-440
POISSONS DES EAUX INTERIEURES DE MADAGASCAR
Patrick H. de RHAM 1
27, chemin de Montolivet, CH - 1006 Lausanne, SUISSE
ABSTRACT.-Since the end of the 1980s interest among ichthyologists andin the aquarium trade has
increased for the little known and highly endangered fish fauna of Madagascar. Recent research and
field surveys have generated a substantial amountof new data on the geographic distribution, ecology,
and behaviour of native fish species, including the unexpected discovery ofsome 15 new endemic
species. New preservedand live material has also made
it possible to resume modern systematic research
on Malagasy fishes,and has brought to light important information on their phylogeny and on that of
related groups. These dataare often of considerable relevance to biogeography. Madagascar's freshwater
ichthyofauna is characterized by a low numberof species,a high levelof endemism, andthe fact that the
endemic species occupy basal, primitive positions as conlpared with the continental members of their
respective groups. The geographical distributionof many freshwater species in Madagascar is not well
known, and because of widespread extinction of native fish populations, further research is hindered.
Nevertheless, available data indicate that the native fish species are unevenly distributedin the island,
which can be schematically divided
into five main ichthyological regions. The eastern and north-western
regions have the most diversified fish fauna, with the eastern region showing the highest number of
species ofthe endemic family Bedotiidae, while
the center of diversification of the family Cichlidaeis in
the Northwest. The three remaining regions, Central,West and Southwest have very depauperated fish
faunas. Some aspects of the most prominentfish groups and familiesare briefly presented. Native fishes
are an important and comparatively little known component of Madagascar's biodiversity, and their
unique value in OUT understanding of the island's biogeography has only been recently recognized. If
present trends continue, most endemic species could become extinct within one or
two decades. It is
therefore recommendedthat fieldwork and collecting be intensified and,
as far as possible, conservation
measures be taken.
KEY-W0RDS.- Madagascar, Fishes, Inland waters, Endemics, Biogeography
RESUME.- Depuis la fin des années quatre-vingt on observe un renouveau d'intérêt de
la part des
ichtyologuesetdesaquariophilespourlespoissonsindigènesmalgaches,groupepeuconnuet
très
menacé. De récentes recherches et collectes sur le terrain ont donné des informations nouvelles surla
distribution géographique, l'écologie et le comportement des espèces indigènes et même, ce qui n'était
pas prévu au départ, de découvrir pour
la science près d'une quinzaine de nouvelles espèces, toutes
endémiques.Lematérielnouveauobtenu,enpartieramenévivant,apermisunereprisedel'étude
systématiquedesespècesmalgachessurunebasemoderne,cequiadéjàapportéd'importantes
informationssurleurphylogénieetsurcelledesgroupesauxquelsellessontapparentées.Ces
informations ont souvent un intérêt biogéographique considérable. L'ichtyofaune des eaux intérieures
malgaches et plus spécialement des eaux douces a trois caractéristiques principales: un nombre faible
d'espèces, un taux d'endémisme élevéet la position basale, primitive, des espèces endémique par rapport
aux espèces continentales de leur groupes respectifs. La distribution géographique des espèces dans les
Membre correspondant du Muséum d'Histoire Naturelle Genève
de
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM,Paris
424
P. DE RHAM
zyxwvu
zyxw
eauxintérieures de Madagascarestencoremalconnue.Malheureusementlesrecherchesdansce
domaine sont entravées par la disparition rapide des populations d'espèces indigènes. Cependant les
idormations disponiblesmontrentquelesespècesindigènesdepoissonssonttrèsinégalement
distribuées dans l'île. Cinq régions(( ichtyologiques )) peuvent être délimitées. Les deux régions les plus
riches en espèces sont celles de l'est et du nord-ouest, la première ayant la plupart des espèces de la
famille endémique des Bedotiidae alors que la seconde parait avoir été le centre de diversification des
cichlidés à Madagascar. Les trois autres régions, centre, ouest et sud-ouest ont une faune ichtyque très
appauvrie.Lescaractéristiquesdesgroupesetfamilles
les plusimportantsdeMadagascarsont
brièvement passées en revue. Il en ressort que les poissons indigènes sont un Clément important, mais
comparativementmalconnu,de
la biodiversitémalgacheetqueleurintérêtuniquepournotre
compréhensionde la biogégraphiedeMadagascarn'aétéquerécemmentreconnue.SiI'évolution
constatée se poursuit, il faut s'attendre à ce que la majorité de s espèces endémiques disparaissent d'ici
une ou deux décennies. Il serait donc recommandé que les prospections
et collectes sur le terrain soient
intensifiées, et, dansla mesure du possible, que des mesures de protection soient prises.
MOTS-CLES.- Madagascar, Poissons, Eaux intérieures, Endémiques, Biogéographie
INTRODUCTION
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En janvier 1991, l'auteur en compagnie de Jean-Claude Nourissat, Président de
l'Association France-Cichlid, a entrepris une première mission exploratoire
à Madagascar
pour voir s'il serait encore possible de trouver et de collecter des cichlidés endémiques
que l'on disait être devenus très rares. Bien que ces poissons aient en effet beaucoup
décliné, le but du voyage a été atteint puisque 5 des 9 espèces de cichlidés endémiques
alors connues ont pu être collectées et ramenées vivantes en France. Quatre missions
suivirent, dont une encore en 1991 et la dernière en 1994. Ces missions, à l'exception de
la première, ont toutes eu lieux en fin de saison sèche, octobre - novembre, et ont duré
entre deux et quatre semaineschacune.Bienque notre intérêt principal porta sur la
famille des Cichlidae, des poissons indigènes appartenants à d'autres familles ont aussiété
récoltés lorsque ils étaient rencontrés. Les données nouvelles obtenues grâce à ces cinq
missions,enparticuliersurladistributiongéographiquedesespèces,nous
ont paru
suffisamment intéressantes pour justifier cette brève
présentation
générale
de
l'ichtyofaune malgache. Ce qui suit doit aussi beaucoup aux
résultats du travail de terrain
et des recherches du petit groupe d'ichtyologues qui, depuis la fin des années
quatrevingt, est à l'origine du renouveau d'intérêtpour cette faune remarquable, peu connue et
extrêmement menacée.
CARACTERISTIQUES PRINCIPALES DE L'ICIFTYOFAUNE INTEFUEURE
DE
MADAGASCAR
Diversité et endémisme
Le nombre total des espèces qui se rencontrent plus ou moins régulièrement dans
les eaux intérieures de Madagascar n'est pas connuavec précision, mais pourrait s'élever
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DE
POISSONS
MADAGASCAR
425
à environ 150. KlENER (1963) cite 121 espèces et STIASSNY (1994) 141. Cependant si
l'onnetientpas
compte de poissons se reproduisantenmer
ou qui ne pénètrent
qu'épisodiquement en eau douce, lenombred'espècesconnuesaujourd'hui
des eaux
douces et faiblement saumâtres de Madagascar est un peu supérieur à 60 (LOISELLE,
1995, en donne 62), ces es èces appartenant à 13.fWlles. Pour une région tropicale de
cette taille (587 000. km'),
a faune des polssons mdlgènes dulçaquicole de Madagascar
est pauvre, ceci au mveau spécifique et plus encore aux niveaux taxinomiques supérieurs.
Cette pauvreté est en grande partie la conséquence de l'absence de la plupart des familles
de poissons d'eau douce de l'ancien monde. A part quelques poissons-chats, Madagascar
necompte pas de poissons ostariophysairesindigènes et par conséquent sa faune
comparée à celle de l'&que et de l'Asie est dépourvue de cypriniformes et de la plupart
des siluriformes, auxquels il faut encore ajouter des familles afro-asiatiques importantes
comme les Notopteridae, Anabantidae et Channidae. Fait quelque peu surprenant pour
une île continentale renommée pour être un refbge de formes archaïques, des groupes
ancienscomme les protoptères, polyptères et osteoglossidés indigènesn'existentpas
le passé. Tous les poissons d'eau
aujourd'hui à Madagascar bien qu'ils aient pu y vivre par
douce sont considérés comme appartenant à des familles périphériques ou d'eau douce
secondaires, ce qui veut dire que ce sont des espèces qui a un moment de leur évolution
ont pu vivre ou aumoinsséjournerpendant
de longues périodes en eau de mer.
L'absence totale d'espèces d'eau douce primairessembleindiquer que le peuplement
actuel des eaux douces de Madagascar s'est fait depuis la mer, bien que les lignées des
espèces des quelques familles secondaires présentes, comme les cichlidés, étaient
très
probablement déjà sur place avant que Madagascar ne devienne complètement séparée
du bloc indien (STIASSNY,
1994).
Le manque de groupes importants et aujourd'hui souvent dominants sur les
continents est une constante de la faune vertébrée malgache et est attribué a un isolement
précoce s'opposant à l'arrivée de formescontinentalespluscompétitives.
Pour un
organisme strictement dulçaquicole, les vastes étendues d'eau salées qui paraissent avoir
entouré Madagascar depuis au moins 60 millions d'années (plusde 160 millions d'années,
pour le bloc indo-malgache)ont été encore plus difficiles à traverser que pour un animal
terrestre et n'ont pas permis l'arrivée d'un seul poisson d'eau
douce primaire.
Une raison accessoire du nombrefaibled'espècesendémiques
de poissons à
Madagascar comparé a d'autres groupes de vertébrés commelesamphibiens
et les
reptiles (une situation peu
commune
ailleurs,
les poissons
d'eau
douce étant
ordinairementlesplusnombreux
car représentant à eux seulsaumoins le 20% des
vertébrés du monde), est qu'aucungroupe de poissons n'a connude spéciation explosive,
seuls les cichlidésavec environ 20 espèces (LOISELLE, 1995;DE R H A M , sous presse) et la
familleendémique athérinomorphe des Bedotiidae,qui pourrait atteindre unnombre
équivalent d'espèces, montrent desexemplemineurs
de radiationspécifique.Ceci
pourrait peut-être expliquer pourquoi, comme l'a récemment relevé LOISELLE (1995),la
NouvelleGuinée, une île d'unesuperficieseulementlégèrement
supérieure et dont
I'ichtyofaune est en certains points comparable, absence des grandes familles de poissons
d'eau douce, compte avec 3 16 espèces indigènes, dont 214 d'eau douce (ALLEN,1991)
plusdu double d'espèces que Madagascar. L'existence en Nouvelle Guinée d'un plus
grandnombre d'habitats isolés, tels deslacs,a
offert de nombreusespossibilités de
spéciation allopatrique pour certains groupes, par exemple pour la famille des
Melanotaeniidae qui y compte 53 espèces (ALLEN, 1991). La pluviosité plus élevéede la
Nouvelle Guinée, encore aujourd'hui en grande partie recouverte de forêts ombrophiles,
alimente des systèmes fluviaux plus puissantset plus développés, connaissantdes niveaux
zyxwvu
426
zyxwvutsrqp
P. DE RHAM
d'étiage moins bas qu'à Madagascar. Ce dernier facteur a pu jouer un rôle encore plus
important par le passé, Madagascar ayant probablement connu des périodes climatiques
très sèches et qui pourraient avoirconsidérablementréduitladiversitédeson
ichtyofaune. En Nouvelle Guinée, on peut déduire de la pluviosité actuelle plus
forte, que
despériodes de sécheresseanalogues et peut-être synchronesauraient été moins
prononcées et auraient eu moins d'impact sur l'ichtyofaune. Il est aussi important de se
souvenir que la Nouvelle Guinée n'est en réalité que l'extension nordde l'Australie, dont
ellen'esttemporairement
séparée quedepuis
le début du présentinterglaciaire.
L'ichtyofaune, très proche et en partie commune avec cellede l'Australie (ALLEN, 1991),
a donc eu beaucoup plus d'espace pour se diversifié et une fois de plus, on en revient,
comparé à celuide toutes les autres grandesîles tropicales du monde, à l'isolement
unique deMadagascar.
Pour conclure cette comparaison: si on peut s'attendre à ce que la poursuite des
recherches sur le terrain et en systématique produise une augmentation substantielle du
nombre d'espèces répertoriées pour Madagascar, il devrait en aller de même pour la
Nouvelle Guinée dont les territoires peu connus sont encore plus vastes et où, cornme
nousl'avons vu, les conditions écologiquessontdansl'ensembleplusfavorablesaux
poissons. On peut donc même prévoir que l'écart numérique entre les deux ichtyofaunes
ira en augmentant.
Une autre conséquence attendue de l'isolement de Madagascar est le haut degré
d'endémisme de son ichtyofaune qui concorde avec celui desautres groupes de vertébrés
del'île.S'il
atteint letaux
déjàrespectabled'environ
34% pour l'ensemble
de
l'ichtyofaune, il est presque total si l'on ne prend en compte que les espèces strictement
d'eau douce, dont seules 2 ne seraient pas endémiques (€GINTHAL& STIASSNY, 1991).
Dans leur dernière publication, STIASSNY
et RAMINASOA (1994) indiquent les noms de
43 espèces endémiques, d'eau douce et estuariennes, le nombre de genres endémiques se
montant à 13 et celui des familles à 2. Mais comme cela ressort déjà d'une comparaison
avec le chif€i-edonné plus haut (LOISELLE, 1995)
pour les espèces d'eau douce,le nombre
d'espèces endémique de STIASSNY
et RAMINASOA est une estimation basse, le nombre
réel étant plus proche, voire supérieur à 50, si l'on tient ccfmpte d'espèces récemment
découvertes, certaines encore confidentielles, et de nouvelles divisions encours d'espèces
nominales anciennes.
D'unemanière assez générale et quelques soit le groupe étudié,desétudes
anatomiques et du comportement des espèces endémiques malgaches font ressortir des
caractères primitifs et ces espècessontsouvent
considérées cornmeoccupantune
position basale dans la lignée évolutive de leur groupe. Cet aspect sera traité plus en
détail dans larevue des principaux groupes de poissons malgaches.
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DISTRIBUTION
DES POISSONS A MADAGASCAR
Les résultats de prospections récentes montrent que la distribution des espèces et
même des genres à Madagascar et mal connue, plusieurs nouvelles espèces ayant
été
découvertesdepuis 1989et desespècesdéjàconnuesayant
été rencontrées très en
dehors
des
aires
de
répartition données
précédemment.
Ces
lacunes
dans
nos
connaissances et le constat de ladisparition des poissons indigènes de nombreux habitats,
sans qu'il soit toujours possible de savoir avec exactitude quelles espèces les peuplaient,
laissent supposer que des populationsnonrelevées,
voire mêmedesespècesont
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421
POISSONS DE MADAGASCAR
égalementpurécemmentdisparaîtresanslaisser
de traces. Pour cette raisonilest
probablement trop tard pour connditre la répartitiongéographiquesoriginelle
de
plusieurs espèces sans procéderà des extrapolationstoujours hasardeuses.
TABLE I Liste des poissons endémiques de Madagascar
et région malgache.
Famillesetgenresendémiques
soulignés. D = espècesexclusivementd'eaudouce:
H = espèces
estuariennes. Espèces au statu incertain = ?.Espècesconnuesseulementd'untypeousérietype,ou
connues que d'une seule localité (typique)
= *. Espèces de l'est= E; du centre = C ; du nord-ouest = NW;
de l'ouest = W; du sud-ouest= SW. Noms vernaculaires connus de l'auteur indiqués en majuscules.
CLUPEIDAE
D Sauvagella madaguscariensis E
D Clupeidé n.sp, MangarahardAmbomboa (Sofia) *NW (col.:de R h a m , 1992).
ARIIDAE
H Arius madagascariensis
GOGO
ANCHARIlDAE
D Aneharius brevibarbis E, W ? (Ilanana - Onilahy)
D Anchariusfuscus E
VAONA
VAONA
ATHERMIDAE
D Terramulus kieneri E
D Terramulus waterloti *E
BEDOTIIDAE
ZONY
VILY,
madagascariensis
D Bedotia
*E
D..Bedotia geayi E
ZONY
VILY,
D Bedotia longianalis ? E
D Bedotia tricolor ? E
D Rheocles alaotremis E - C
D Rheocles lateralis *E
ALA
ZONY
D Rheoclespellegrini *E
D Rheoclessikorae E
D Rheocles wrightae *E.
D Rheocles nsp. << Andapa )) *E. (col.: de R h a m , 1993)
D Rheocles nsp. (( Mangarahardhbomboa (Sofia) )) NW (col.: de R h a m , 1992)
D Rheocles n.sp. (( Ankofia-Anjingo )) NW (col.: Sparks, 1994)
D Rheocles n.sp. a Masoala D E (2 espèces ?, col.: Sparks, 1994)
MUGILIDAE
D Agonostomus terfairii E
(espèce endémiqueMadagascar/MascareigneslComores)
APLOCHEXLDAE
(Pachypanchax:endémique Madagascar/Seychelles)
D Pachypanchax onzalonotus N W , W
D Pachypanchax sakaramyi E (NW 7)
CYPRINODONTIDAE
TSINDRANO
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428
DE
RHAM
P.
D Pantanodon madagascariensis E
D Pantanodon nsp. a Masoala )) E (col.: Sparks, 1994)
D Pantanodon n.sp. << sud-est )) E (col.: Sparks, 1994)
AMBASIDAE
D Ambassisfontoynonti E
TERAPONIDAE
D Mesopristes elongatus E
CICHLDAE
Paratilapia polleni
Paratilapia bleekeri
Ptychochromis oligacanthus NW
Ptychochromis sp. <(côte est n E
Ptychochromis sp << sud-ouest )) W
Ptychochromis nossibeensis NW
(prob. 3 ou plus espècesà Nosy Be)
D Ptychochromoides betsileanus C, W ?
D Ptychochromoides. sp. ? *C (col.: Nourissat & de Rham, 1993)
D Ptychochronzoides n,sp. << Marolambo )) E
(col.: Reinthal & Stiassny, 1989)
D Oxylapiapolli * E
D Paretroplus dami NW
D Paretroplus kieneri NW
D Paretroplus maculatus NW
D Paretroplus petiti NW
H Paretroplus polyactis E
D Paretroplus n.sp.*NW (col.:Nourissat & de Rham, 1991)
D Paretroplus ? nsp. NW (col.: Nourissat & de mm,1992)
D
D
D
H
D
D
FONY, FIAMANGA
MARAKELY, FONY
JOBA
SAROY
SARO, KOTRO
TSIPOY
TRONDRO MAINTY
FIAPOTSY
KATRIA
SONGATANA
DAMBA
DAMBA
DAMBA
DAMBA
MASOVOATOAKA
DBA. MENARAMBO
LAMENA
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GOBIIDAE
D Acentogobius therezieni *
D Chonophorus nzacrorynchus E
D Glossogobius ankaranensis *NW (col.: Wilson, 1986)
KRAEMERIDAE
H Gobitrichonotus arnouldi E
H
H
H
D
D
D
D
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ELEOTRIDAE
Eleotris pellegrini
Eleotris vomerodentata *E
Hypsoeleotris tohizonae E, NW-(Nosy Be) ?
Ophiocara macrolepidota
Ratsirakia legendrei C, autre espèce dans 1'E ?
Typhleotrismadagascariensis *SW
Typhleotrispauliani *SW
TOHOFOTSY
Liste établie d'aprèsSTIASSNY & RAMINASOA (1994) et LOISELLE
(1995) (cichlidés), et tenant compte des
découvertes récentes connues de l'auteur. Pour les espèces découvertes depuis
1986, le nom du (des)
collecteur(s) et l'année dela première collecte de matériel muséologique sont indiqués.
zyxwvuts
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POISSONS DE MADAGASCAR
429
zyxw
II est habituel en biogéographie de diviser Madagascar en
trois grandes régions:
région est, région centrale et région ouest. Ceci parait acceptable pour les poissons, un
petit nombre d'espèces paraissant propres aux hauts plateaux du centre, tandis que la
majoritédesespèces
se trouvent danslespartiesbasses
de l'est et/ou de l'ouest.
Cependant la plupart des espèces endémiques ont des airesde distribution plus petiteset
qui sont même parfois très restreintes. Pour clarifier un peules choses on peut diviser le
territoire malgache en cinq régions ichthyologiques principales (de l'est à l'ouest et du
Nord au Sud):
La région Est correspond à la plaine côtière et au versant oriental. Cette région
exposée à l'alisé du sud-est a un climat humide et était jusqu'à une époque récente en
grande partie couverte de forêt ombrophile. C'est d'après les données actuelles la région
la plus riche en espèces indigènes de poissons. STIASSNY
(1994) considère que 61% des
espèces endémiques sont limitées exclusivement à la région forestière orientale y compris
la plupart des espèces de la famille endémique des Bedotiidae. Comme cela avait déjà
été
observé par REINTHAL, et STIASSNY(1991) sur la rivière Namorona, l'aire de répartition
des espèces indigènes vers l'intérieur est souvent limitée par des chutes ou des rapides
infkanchissables, correspondant parfois à l'une des deux falaises du versantEst. La même
observation aété faite par nous-mêmes sur la rivièreLokoho du nord-est de Madagascar
où la plupart des espèces sont absentes de la cuvette d'Andapa à cause des rapides de
Belaoka situés à environ 90 km de la côte. Pour cette raison les bassins supérieurs de
certains cours d'eau importants duversant Est sont plutôt à incluredanslarégion
centrale. De toute manièrelarégionorientaleestécologiquement
très hétérogène et
comprend des milieux naturels très différents. Ainsi à la hauteur d'Ambila-Lemaitso on
trouve d'abord, séparé de l'océan par une étroite bande sableuse, le canal légèrement
saumâtre des Pangalanes avecune faune essentiellement estuarienne, dont deux cichlidés
endémiques, Paretroplus polyactis et Ptychochromis sp. << Est >>.Directement derrière
suit une zone de sols podzoliques (humus brute sur sable de quartz blanc) avec des eaux
noires et acides, petits lacs et cours d'eau drainant par endroit des marais à Pandanus et
peuplés de Bedotia cf. geayi. et de Paratilapia cf. bleekeri. Plus à l'intérieur, les cours
d'eau rapides des reliefs ont généralement des eaux claires,
très légèrement acides ou
neutres,peuplées de Bedotiidés différents de ceuxdeseauxnoires,
de gobiidés et
d'eleotridés et parfois de Kuhliidés (Kuhlia rupestris). Cependant certain cours d'eau, en
particulier les plus importants comme le Mangoro, ont des eaux troubles à cause de
l'érosion provoquée par l'homme dans leur versants supérieurs.La turbidité du Mangoro
parait avoir beaucoup augmenté depuis ces20 dernières années (obs.pers.).
Larégioncentrale comprend les hauts plateau du
centre de l'île y comprisla
partie supérieur de certains bassins drainant vers l'est. Vers l'ouest il est difficile de fixer
une limite précise à la région. On peut choisir arbitrairement la cotte de 600 m encore
que plusieurs espèces de l'ouest n'atteignent pas cette altitude. L'ichthyofaune des hauts
plateauest très pauvre etprobablementnecomptait
guère plus de 5 espèces,dont
seulement 2 ou 3 seraientrestreintes à cette région.Parmicesdernières,
Ratsirakia
legendrei, est probablement éteint aujourd'hui. Cet éleotridé, atteignantune assez grande
taille, représentait autrefois une ressource alimentaire importante; ARNOULT (1959) le
dit: (< très commun sur les hauts plateaux D. Le (( marakely à bosse D, Ptychochromoides
betsileanus, un grand cichlidé, autrefois très commun dans certains milieux des hauts
plateaux (KIEmR, 1959, 1963), en particulierdansle
Lac Itasy où il était appelé
<< trondro mainty >>,
est un autre exemple d'extermination brutale d'une espèce.Une petite
population relique de ce poisson, que l'on craignait éteint, vient d'être retrouvée dans un
affluent de l'onilahy, très ausud
de l'aireprécédemment
connue pour l'espèce
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430
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P. DE RHAM
(NOURISSAT, 1995; LOISELLE, 1995;DE R H A M , sous presse). Aujourd'hui la plupart des
habitats aquatiques des hauts plateaux ne contiennent que des espèces introduites et le
cichlidéindigène
<< marakely D, Paratilapia@olleni)bleekeri,
autrefoislargement
répandu à travers l'île (KTENER, 1963; m N E R & MAUGE, 1966), a presque totalement
disparudesparties hautes de son aireoriginelle.Commeconséquenced'uneérosion
généralisée, d'une population humaine relativement dense eten forte augmentation et des
déversementd'eau boueuse provenantdesrizières,laplupartdesrivièresdeshauts
plateaux ont des eaux turbides fortement chargées en matière en suspension et souvent
de mauvaisequalité. Ce facteur,auquelvients'ajouterlaconcurrencedesespèces
introduites, a certainement grandement contribué à l'élimination d'espèces exigeantes en
ce qui concerne la qualitéde l'eau, commeP. betsileanus (KTENER, 1959).
La région du nord-ouest commence au nordde l'île et englobe toutes les zones de
basse altitude du versant ouest jusqu'à une limite méridionale située un peu au sud du
Cap Saint André (T. Vilanandro). Cette région vient au second rang en ce qui concerne
la richesse en espèces indigènes et endémiques et la découverte récente de cinq espèces
endémiques nouvelles, deux cichlidés (NOURISSAT, 1992, 1993; DE R H A M , 1993), deux
bedotiidés et d'unclupéidéd'eau
douce (obs. pers., SPARKS, comm.)montreque
l'ichtyofaune du nord-ouest est encore peu connue et pourrait égaler en diversité cellede
la région Est. La famille la plus importante de la région est celle des Cichlidae avec un
nombreminimum de 9 espèces (LOISELLE, 1995; DE RHAM, sous presse),dont 6 (y
compris le << lamena >>)appartiennent au genre Pavetroplus (sur les 7 du genre). Pour
cette raisonlalimitesud
de l'espèce laplusméridionale
(sur leversantouest)
de
Paretroplus, P. petiti (KIENER, 1963; KIENF,R & MAUGE, 1966) a été choisiecomme
limite de la région au sud. Cette faune comparativement riche s'explique probablement
par unclimatplushumide(comparéauxzonessituéesplusausud),larégiondu
Sambirano qui comprend l'îlede Nosy Be étant même humide et primitivement couverte
de forêt ombrophile. Les nombreux lacs et plaines d'inondation saisonnières de la région
créentaussidesconditions
très favorablespourlespoissons,enparticulierpour
les
cichlidés. La qualité des eaux est variable, mais la plupart des lacs ont aujourd'hui des
eaux à forte turbidité et peu ou pas de végétation aquatique, en quoi ils semblent s'être
profondément modifiés au cours des dernières cinquante années. Contrairementà ce que
la littérature nous faisait croire (KIENER, 1963) la plupart des analyses des eaux faites
dans la région ont donné des teneurs peu élevées en carbonates de calcium et autres sels
minéraux dissous, la dureté totale ne dépassant que rarement la valeur de 3" allemands.
Malgré cela le pH, en particulier de l'eau des lacs est généralement nettement alcalin,
avecdesvaleurs
proche de 8 ou même un peuplus. La rivièreAnkofia-Anjingo
prospectée en octobre 1993 faisait exception à cette règle, son eau limpide, très douce
étaitlégèrementacide.
Cet habitatavaitunedesplus
grande diversité en espèces
indigènesque nous ayons pu observer à Madagascar et comprenait mêmeplusieurs
espèces estuariennes commeScatophagus tetracanthuset Mugi1 cf. microlepis.
La région ouest, quis'étendplusausud
et comprendlamajeurepartiedes
immensités du versantouest, reste une énigme ence qui concerne les poissons. D'après
le
peu de littérature existante,lesespècesendémiquesparaissant
y être très peu
nombreuses, les cichlidés étant réduit à 2 espèces, Paratilapin sp. et Ptychochromis sp.,
la dernière localisée au sud (Onilahy). Bien que le climat plus sec puisse expliquer une
certaineréduction de ladiversité,larégion n'enest pas moins arrosée par plusieurs
fleuves dont les plus grands, la Manambolo, la Tsiribihina et le Mangoki, offrent avec
leurs lacs satellites des habitats favorables
aux poissons et qui sont très productifs pour la
pêche (KIENER, 1963). La plupart des études piscicoles sur la région ont
été réalisées
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zyxwvu
POISSONS DE MADAGASCAR
43 1
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zyxwv
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avant les annéessoixante.Des
prospections plusrécentes,malheureusement
très
ponctuelles, n'ont rien apporté de nouveau. Il est vrai qu'une grande partie de la région
qui est souvent d'accès très difficile, n'a pas fait l'objet de prospections systématiques et
ceci est particulièrement vrai pour leszones plus distantes de la meret peu peuplées, où
lesespècesmarines
et introduites sont susceptibled'êtremoinsdominantes.
Notre
expérience d'autres région semble indiquer que des recherches de terrain plus poussées
devraient permettre de trouver quelques espèces indigènes d'eaudouce supplémentaires,
à moins qu'elles aient déjà disparu. Mais I'ichtyofaune
de la région restera sans doute
pauvrecomparée à celle de l'est et du nord-ouest. La raison de cette pauvretéest
inconnue (ancien épisode climatique sec ?). Une étude récente (LOISELLE & STIASSNY,
1993) du matériel de musée de l'espèce nominale Paratilapia pollenï, montre que des
exemplaires collectés dans le Lac Ihotry correspondraient à un espèce distincte encore
non décrite. On ne sait pas si cette espèce existe toujours. Très rare et peut-être déjà
éteinte, la << race )) de Ptychochronzis oligacanthus décrite par Kiener (1963; KTENER &
MAUGE, 1966) de l'onilahy estégalementconsidéréeaujourd'huicomme
étant une
espèce distincte. L'isolement de cette espèce de Ptychochromis dans le sud de la région
est difficilementexplicable.D'après nos recherches ce poisson survirerait peut-être en
très petit nombre dansle Lac Andronomay près de Tongobury (NOUFUSSAT & DE RHAM,
1995, sous presse).
La région sud-ouest correspond au sudde Madagascar qui s'étendjusqu'à environ
250 km au sud du Tropique du Capricorne à l'exclusion de la côte sud-est humide. Le
climat est semi-aride et de grandes zones sont couvertes par le bush xérophytique du
sud-ouest, également en voie de destruction dansplusieursendroits.
La régionne
comprend que quelques rivières semi-permanentes et l'ichtyofaune d'eau douce est par
conséquent très pauvre. Cependant c'est dans des habitats karstiques
de la région que les
deux premiers poissons cavernicoles de Madagascar, Tiphleotris madagascariensis et T.
pauliàni, Eleotridae, ont été découverts. Signalons à ce propos qu'une troisième espèce
cavernicole, Glossogobius anhranensis également
dépigmentée
et aveugle,
mais
appartenant à la famille voisine des Gobiidae a été récemment décrite @ANISTER, 1994)
du massifkarstique de 1'Ankarana à l'autre extrémité de Madagascar.
Cette division de Madagascar en cinq régions est assurément schématique et bien
qu'elle corresponde à une certaine réalité biogéographique, chaque région devrait
être
subdivisée en plusieurs entités plus petites
pour donner une image représentative des
habitats aquatiques et de leurs faunes associées. K~ENER(1963) donne une description
détaillée deseaux intérieures et des zonesde pêche les plus importantesde Madagascar.
PRINCIPAUX GROUPES ET FAMILLES DE POISSONS MALGACHES
Espèces périphériques marines
Bien que les espècesendémiquesd'eau douce soient le principalsujet de cette
présentation, les espèces périphériques, d'origine marine récente et le plus souvent non
endémiques, ne peuvent en être absentes, car, quantitativement. elles sont l'élément le
plus important de l'ichtyofaune indigène des eaux intérieuresde Madagascar. Ces espèces
ont aussi souvent un comportement différent à Madagascar comparé à celui dont elles
font preuve le long des côtes continentales. Ce groupe artificiel comprend non seulement
432
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P. DERHAM
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de nombreuses espèces non apparentées entre elles, mais également des poissons ayant
des modes de vie et des comportements très différents. Schématiquement ont peut les
diviser entre espècesanadromes,catadromes
et ungrand
groupe d'espèces pour
lesquelles on ne connaît généralement pas bien la signification et l'importance pour leur
cycle biologique deleurs séjours plus ou moins prolongés en eaudouce. Il ne semble pas
y avoir à Madagascar d'espèces strictement anadrome du type saumon ( S a h o saZar).
Les gobies sicydiinés, 3 espèces rapportées pour Madagascar (STIASSNY,
1994) vivent
au stade adulte et se reproduisentdansdes
cours d'eauxcôtiers,généralement très
rapides. Les larves sont entraînées à la mer par le courant ou après une période de vie
pélagique elles remontent, parfois en masse
(cc bichiques >>),
les rivières, pours'y établir et
prendre la forme adulte. L'auteur suspecte que certaines autres espèces, par exemple le
mulet d'eau douce Agonostomus telfairii, pourraient avoir un cycle biologique semblable,
bien que dans le casde cette espèce, ARNOULT (1959)certifie quetout soncycle
biologique s'accomplit dans ses habitats d'eau fortement courante. On ne sait rien de la
biologie du remarquable teraponidé d'eau douce endémique, Mesopristes elongatus, si ce
n'est que tous les exemplaires (adultes) dont on connaît l'origine proviennent uniquement
d'habitats fluviatiles des hauteurs de l'est (VARI, 1991). De même une espèce comme
KuhZia rupestris, cette foislargementrépanduedansl'aireindo-pacifique,parait,
à
Madagascar, passer la plusgrande partie de sa vie adulte dans des rivières d'eau claire et
courante. Elle est, cependant,certainementcatadrome.Typiquementcatadromes,
3
espèces
d'anguilles,
Anguilla bicolor, A. marmoratus, A. mossambica, vivent à
Madagascar et atteignent même les hauts plateaux (ARNOULT, 1959; KIENER, 1963).
Le mode
de
vie
de la plupart des espèces marinedestuariennes, qui
particulièrementdansl'ouest,comptentsouventparmilesespècesdominantesdes
habitats d'eau douce de basse altitude, est généralement mal connu. On ne sait pas dans
laplupartdescas,sileursmigrationsdans.leseauxdouces
sont opportunistes,
facultatives ou au contraire, sont une partie importante, voire obligatoire de leur cycle
biologique. Chez plusieurs espèces, seuls les individus juvéniles paraissent pénétrer et
vivrependantplusieursmois
et peut-être plus,eneaudouce.Ceciest
le casde
Scatophagustetracanthus, une espèce que l'onpeutrencontrer
très à l'intérieurdes
terres, aussi bien dans les lacs que les rivières, à condition qu'il y ait au moins un accès
saisonnier à la mer. Contrairement à ce qui a été parfois écrit, il apparaît que la qualité
physico-chimique des eaux ne joue pas un grand rôle et que cette pénétration en eau
douce d'espèces marines peut aussise produire dans les cours d'eau de la côteest, s'il n'y
a pas des chutes et rapidesini?-anchissables.Ainsi S. tetracanthus et d'autres espèces
marinedestuariennes remontent le fleuve côtier Lokoho (nord-est, région d'hdapa) sur
près de 100 k m ,jusqu'aux rapides de Belaoka à environ 400 m d'altitude, ceci malgré un
courant assez fort et une eau extrêmement douce.Ce comportement de S. tetracanthus à
Madagascar est étonnant, car, de source sûre, sur la côte du Kenya, la même espèce ne
se rencontre que dansdes habitats marins et ne pénétrerait jamais eneau douce
(LOISELLE, comm. pers.). Notons que dans lemême Lokoho, nous avons trouvé une
populationrésidente de Paretroplus cf. polyactis, uncichlidéendémique,considéré
auparavantcommeuniquementestuarien.Certainesespècesestuariennes,comme
le
<< gogo >> ou poisson-chat c< marin B (anglais:seacatfish)
Ariusma&gascariensis
(endémique) paraissent également être capable d'effectuer tout leur cycle biologique en
eau douce.
Des observationscommecellesmentionnéespour
S. tetracanthus, semblent
indiquer que la capacité exceptionnelle des espèces marinesde coloniser les eaux douces
à Madagascar, provient essentiellement de laconcurrence réduiteet de ladisponibilité de
zyxwvu
POISSONS DE MADAGASCAR
433
zyxwvut
nichesnon occupées résultant de laquasiabsenced'uneichtyofauned'eaudouce
spécialisée. En comparaison,
d'autres
facteurs supposés faciliter
une
adaptation
dulçaquicoledesespècesmarines,telsquel'alcalinité
de l'eau,une teneur élevéeen
minéraux dissous, la proximité de mangroves, l'amplitude des marées
et une transition
~ ~ ~1966;
~ , KIENER & RICHARDgraduelle de l'eau de mer à l'eau douce ( K I E N E R ,1965,
VINDARD,1972),neparaissent jouer qu'unrôlesecondaire.Cependant,ces
facteurs
peuvent fort bien expliquer l'abondance et la haute productivité locales de ces espèces,
commecelaest observé dansplusieurszonesdepêche
de l'ouest. Une fois deplus,
Madagascar se profile comme unsite exceptionnel pour l'étude de processus évolutifs et
adaptatifs, dansce cas, le passage d'une vie marine
à une vie dulçaquicole.
Cichlidés et autres groupes endémiques
Cichlidae. La famille percomorphe des cichlidés est
à bien des égards remarquable
1993), ce qui explique l'intérêt très actif que continuent à
parmi les poissons (STIASSNY,
luimanifesterichtyologues
et aquariophiles. Tous lescichlidésdonnentdes
soins
parentaux (parmi lesquels on peut distinguer différents modes) à leur ponte et à leur
jeunes; la garde des jeunes devenusmobiles et autotrophes pouvant se prolonger sur
plusieurs semaines, voire plusieurs mois. La famille est
très diversifiée en&que,en
particulierdansles
Grands Lacs de l'Estafricain où lescichlidésont
été l'objetde
radiationsspécifiques d'une ampleurprobablementuniquechezlesvertébrés.
On
dénombre également un nombre important d'espèces en Amériquetropicale. Hors de ces
deux régions principales, quelques espèces d'origine africaines ont
atteint le Libanau
Proche Orient, une espèce isolée a été récemment découverte dans le sud de l'Iran et 3
espècesappartenantau genre Etroplus sontconfinéesauxrégions
côtières del'Inde
méridionale et de Ceylan. Enfin à Madagascar, les cichlidés, avec approximativement20
espèces (LOISELLE, 1995),toutes endémiques, forment le groupe le plus important de
poissons d'eau douce indigènes de l'île. Cependant ce nombre d'espèces est très réduit si
on le compare à celui des espèces africaines dont le nombre dépasserait le millier. Les
cichlidés sont aussi le groupe le mieux connu, les cichlidés malgaches ayant fait l'objet
d'une révision deKlENER et MAUGE(1966) et de plusieursautres publications portant sur
différentsaspect de leurtaxinomie,distribution,biologie,comportement
et relations
phylogénétiques (STIASSNY,1994,
1993,
1991).
Cependant
les
lacunes
de
cette
connaissance sont bien montrées par la découverte de trois, voire de quatre espèces,
totalementnouvelles,pendantlesdernières
six années et aussiparlefaitquela
systématique des espèces connues antérieurement n'est pas
encore totalement clarifiée.
Les cichlidés malgaches peuventêtre divisé en deuxgroupes, les ptychochromiinés
et les paretroplinés. Le premier regroupe (LOISELLE, 1995)les genres ParatiZapia (3
spp.), Ptychochromis (5 spp.), Ptychochromoides (2-3 spp.) et peut-être Oxylapia (1 sp.,
STIASSNY
(pers. comm.), aurait tendance à penser que ce genre monospécifique est plus
prochedesperetroplinés).
Toutes lesespèces de ce groupe secaractérisentparla
possession de 3 épines à la nageoire anale. Le second groupe comprend uniquement le
genre ParetropZus avec 6 espèces plus une espèce étroitement apparentée, nouvelle et
encore non décrite, le << lamena >>,
quicependantparaitsuffisammentdifférentepour
justifier la création d'un genre monospécifique nouveau.
Jusqu'à il y a peu, les ptychochromiinésétaientconsidérésparlamajoritédes
spécialistes (PELLEGRIN,1933; REGAN, 1920; K~ENER & MAUGE, 1966) comme
apparentés à certains cichlidés africains, dont les tilapiinés, alors
que l'évidente parentéde
zyxwvut
zyxwvu
zyxw
,
434
P. DE RHAM
zy
Paretroplus etd'Etroplus a été reconnue très tôt. Cependant, STIASSNY
(1991), à la suite
d'une étude anatomique comparée minutieuse, estime qu'il n'y a aucune parenté proche
entre lesptychochromiinés et lescichlidésafricains
et que l'ensemble des cichlidés
malgaches, plus les trois espèces sud-asiatiques dIEtroplus, forment un groupe naturel
représentant la lignée existante la plus ancienne des Cichlidae. Cependant, si l'ancienneté
des cichlidés malgaches fait l'unanimité, certains spécialistes n'acceptent pas
toutes les
conclusions de Stiassny et persistent à croire en uncertain degré de parenté entre
ptychochromiinés et tilapiinés (ALLGAYER, pers. comm.). Par contre, ils considèrent que
les Paretroplus et Etroplus constituent un groupe à part, probablement encore plus
primitif, certains allant même jusqu'à parler d'eux en terme de << para-cichlidés )). Il faut
espérer que dansun proche avenir le sequençage de l'ADN et d'autrestechniques
moléculaires pourront conforter une de ces opinions et contribuer ainsi à résoudre cet
intéressant problème phylogénétiqueet biogéographique.
Le fait que les Paretroplus malgaches et les Etroplz~sindiens aient si peu divergé
après des millions d'annéesde séparation constitue à n'en pas douter un fait remarquable.
Il est vrai qu'une espèce de Paretropluset les trois espèces d'Etroplus sont estuariennes
et qu'il a même été possible de garder un groupe d'E. maculatus pendant plusieurs mois
et en parfaite condition en eau de mer pure (obs. pers.). Ces espèces pourraient donc
traverser des bras de mer étroits où se propager à la faveur d'un système de lagunes
saumâtres. Leur biologie et leur comportementles rendent, parcontre, tout à fait
incapables de traverser aujourd'huilamoitié de l'OcéanIndien. Par conséquent cette
lignée, avec des espèces très semblables aux actuelles, devait déjà exister avant
que la
proto-Inde ne se détache de Madagascar, ou, tout au moins, avant que la distance entre
les deux massesne devienne top importante. On peut même avancer, à titre d'hypothèse,
que cette lignée particulière de cichlidés s'est différenciée, probablement à partir d'un
ancêtre marin, dans les lagunes côtières de la grande île indo-malgache. Ceci s'est peutêtre même passé au moment où le début du riftentre Madagascar et l'Inde a du produire
un important systèmede lagunes et de lacs. Il est en effettrès intéressant du point de vue
biogéographique de constater que ladistribution des genres Paretroplus et EtropZus
s'accorde avec les résultats de récentes recherches géophysiques, qui indiquent que la
masse indo-malgache s'est séparée de 1'Afiique il y a environ165 millions d'années, alors
que le rift entre Madagascar et l'Inde, qui a été suivi par la dérive de l'Inde vers sa
position actuelle, ne se serait produit que 100 millions d'années plustard (RABINIWITS, et
al., 1983).
A Madagascar les récentes prospections ichtyologiques etcollectes de cichlidésont
conduit à des découvertes quisoulèventplusieurs
intéressantes questions d'ordre
taxinomique et biogéographique etquisont encore loin d'être toutes résolues.Ainsi
l'examen de matériel nouveau et vivantduplus populaire descichlidésmalgache, le
(( marakely )) ou K fony >>,
a permis par comparaison avec le matériel type ancien, de
rétablir l'espèce Paratilapia bleekeri Sauvage, 1882, que Pellegrin en 1904 avait mis en
synonymie avec P. polleni Bleeker, 1868. Cependant certains aspect de la distribution
géographique de ces deux formes sont difficiles à expliquer et la systématique de
Paratilapia pourrait être plus complexe qu'il n'y parait à première vue. Sans entrer dans
trop dedétails,disons
que la principale interrogation provient de l'isolement dela
population typique deP.polleni
surl'île de Nosy Be. D'après l'échantillonnage
disponible, des population de morphologie et coloration polleni (fome plus élancée et
petits pointsclairs sur le corps) ne se retrouvent ailleurs que dans la moitiésud de
Madagascar. La moitié nord de la Grande Ile et donc les régions les plus proches de
Nosy Be, étant peuplées par des populations de type P. bleekeri(morphologieplus
zy
zyxwvut
zyxwvu
zyx
zyxwvu
zyx
zyxwvu
zyxwvu
POISSONS DE MADAGASCAR
435
trapue et grands points clairs sur le corps). La découverte de populations isolées,tant au
nord qu'au sud, et différant substantiellementde P. bleekeri et de P. polleni, complique
encore le problème.
L'examen de matérielnouveau et vivant de l'espècenominale Ptychochromis
oligacanthus a montré, comme on pouvait s'y attendre, que les populations isolées de la
côte est et du nord-ouest, sont, d'après les critères de lattaxinomie moderne, deuxespèce
distinctes,la seconde correspondant à la population type (localité typique: fleuve
Sambirano). Bien que cela ait été tenté, il n'a pas été possible d'obtenir des exemplaires
des deux autres << races )) de P. oligacanthus décrites par KIENER (1963; KIENER &
MAUGE, 1966),celle du centre-nord (Madritsara) étant éteinte etcelledusud-ouest
(Onilahy), devenue extrêmement rare, si elle n'a pas également disparu. Par contre des
exemplaires de Ptychochromis, collectés par l'auteur en 1991 dans un des lacs de cratère
de l'île de Nosy Be, se sont révélésêtre bien distincts des formes de l'île principaleet par
conséquent appartenir à une espèce propre. Plus encore, les populations de différents
lacs de Nosy Be (l'île en compte une douzaine), échantillonnées en 1994 par Loiselle,
paraissent montrer d'un lac à l'autre des différences
du
patron de coloration,
suffisamment importantes et stables, pour justifier leur séparation au niveau spécifique
(LOISELLE, 1995). Ainsi à l'intérieurmême de l'île de Nosy Be, on aurait un cas de
spéciation insulaire remarquable.
Les connaissances nouvelles acquisessur les genres ParatiZapia et Ptychochromis
ne sont que deux exemples des résultats des récentes recherches sur lescichlidés
entreprises à Madagascar. Ces exemples ont été choisis pour leur intérêt
biogéographîque,mais on pourrait en donner plusieurs autres. Dansundomaine
de
recherche différent, l'élevage réussi en aquarium d'une espèce récemment découverte, le
paretropliné << lamena D, a permi d'observer un comportement parental nouveaupour les
cichlidés (DE RHAM,1995). Chez cette espèce, le mâle semble s'occuper seul des soins
rapprochés aux oeufs etaux jeunes jusqu'au stade de la nagelibre, la femellene
participant à la garde des jeunes qu'à partir de ce stade. Chez les autres cichlidés
pondeurs sur substrat, c'est très généralementle contraire, la femelleayant le rôle
prépondérant, surtout auxpremiers stades dudéveloppement de la ponte. Si ce
comportement, que l'on peut considérer comme primitif, était confirmé pour l'espèce et
éventuellement pour d'autres paretroplinés,
cela
pourrait
contribuer à notre
compréhension sur l'évolution et l'origine encore mystérieuse, mais très probablement
marine, des cichlidés (STIASSNY,1993).
A Madagascar, les aires de distribution de plusieurs espèces, (( lamena D, OxyZapia
polli. Ptychochromoides sp << Marolambo D, etc., restent mal connues et l'identité
taxinomique de deux grands exemplaires de cichlidés collectés en 1993 près d'hbalavao
demeure obscure. Stiassny estime qu'ils appartiennent
à une espèce de Ptychochromoides
nouvelle.Avec une longueur totale d'environ 400 mm, cesexemplaires sont les plus
grands cichlidés indigènes jamais mesurés
à Madagascar.
Aplocheilidae et Cyprinodontidae. Les Aplocheilidae étaient autrefois inclus
dans les Cyprinodontidae (PARENTI, 198l), c'est pourquoi nous les traitons ensemble.
Les Aplocheilidae regroupent la majorité des genres et espèces, toutes de petite taille, de
cyprinodontes de l'ancien monde, connus sous le nom populaire de << killis )) (killifishes)
parles aquariophiles. Cette familled'eau douce secondaire est surtout représentée en
Afrique où elle compte de très nombreuses espèces dont la plupart appartiennent aux
trois genres principaux, Epzjdatys, Ap'zyosemionetNotobvanchius.
Les espèces
asiatiques sont beaucoup moins nombreuses et font toutes partie du genre Aplocheilius.
zyxwvu
436
zyxwvutsrq
zyxwvut
zyxwvu
zyxwvu
zyxw
zyxwv
P. DE RHAM
La majorité des espèces d'ApZocheiZius se rencontrent dans le sud de l'Inde et l'île de
Ceylan.Seuleuneespèceestuarienne,
A. panchax, a uneairebeaucoupplusvaste,
s'étendant de l'Inde à la région malaise où elle déborderait même de la ligne de Wallace
(BLEHER, comm. pers.). A Madagascar la
familleest
représentée par le genre
Pachypanchax avec
seulement
deux espèces, P. omalonotus et P. sahramyi,
actuellement reconnues. Une troisième espèce, P. playfirii, est propre aux Seychelles
dont elle est l'unique poisson d'eaudouce.
L'aire de répartition de P. omalonotus englobe toute la moitié nord des basses
terres (jusqu'à 600 m. environ) du versant ouest, selon la littérature, au sud jusqu'à la
hauteur de Morondava (ARNOULT, 1959; KIENER, 1963). Bien que nous n'ayons pas pu
retrouver l'espèceprèsde
cette dernièrelocalité,nousavonspula
collecter dans
plusieurs stations comprises entre le km 237 de la route Tananarive - Majunga jusqu'à
une petite rivièrecoulant vers l'ouest endirection dumassif de I'Ankaranaentre
Ambilobe et Anivorano Nord.Les différentespopulationsont
des coloration très
variables, avec des poissons complètement bleus
(km237), d'autres populations ayant les
nageoires jaunes ou oranges (Ambanja), ou montrant de nombreux points rouges sur le
corps (Anjingo-Ankofia).Mêmesurl'île
de NosyBe,on
trouve despopulations
(<bleues )) et <(rouges >) (LOISELLE, comm. pers.). Il est difficile à l'heure actuelle de dire
s'il s'agit d'une variabilité intraspécifiqueou si le t a o n P. omalonotus englobe différentes
espèces. Quant à P . sakaramyi son aire parait restreinte auxcours d'eau descendant de la
Montagne d'Ambredansl'extrêmenord
de Madagascar, son extension géographique,
sans doute très réduite, n'étant pas connues avec précision. Remarquons
à ce propos, que
la petite rivière Sakaramy, de laquelle proviennent les types de l'espèce et dans laquelle
Loiselle vient de la retrouver près de JofEeville, coule nettement en direction de l'est et
que P. sahranzyi n'est donc pas restreint au versant ouest comme cela est curieusement
dit par ARNOULT (1959) et KIENER (1963). Le nouveau matériel obtenu par Loiselle, en
grande partie maintenu vivant,a permis de constater que P. sakaramyi était bien différent
de P. plqfairi. Ceci est également contraire à ce qui avait été avancé au moment de sa
découverte et qui a été constamment répété parlasuite,les
auteurs cités plushaut
considérant ce poisson comme une sous espèce, voire une simpleforme géographique de
P,plqfairii. En fait comme on pouvait s'y attendre, P. s a h m y i est plus proche de P.
omalonotus, tout en s'en distinguant nettement par la coloration.
Parmi les Aplocheilidae, les Pachypanchax .paraissent être des formes primitives
peu spécialisées et qui une fois de plus pourraient être considérées comme le groupe
soeur du restede lafamille. Ils semblentbeaucoupplusprochesdes
Aplocheilim
asiatiques que de n'importe quel groupe africain et en particulier sont bien différents des
Nothobranchius est-africains. On retrouve donc un peu la même situation que celle des
Paretroplus malgaches et des Etroplus sud-indiens.
Les Cyprinodontidae, après le démembrement de la famille par
PARENTI(198 l), ne
sont plus représentés à Madagascar que par
l'unique
espèce Pantanodon
madagascariensisO'(ULT,
1959). A vrai dire, la position systématiquede cette petite
espèce,connueseulementd'unbassin
de la côte est,n'estpasclaire.
Peu après sa
découverte, elle avait été rapprochée des Opyzias asiatiques, pour être finalement incluse
dans le genre Pantanodon Myers,1955,dontl'espècetype
et seul autre espèce,
Pantanodon podoxys, provient de la côte est-afiicaine. Cependant aujourd'hui on aurait
des doutes sur la réelleparenté de ces deux espèces (LOISELLE,
comm. pers.), P. podoxys
étant un poisson d'eau saumâtre, inféodé à la mangrove, alors que P. madc2;qascariensis
zyxwvu
zyxwvuts
POISSONS DE MADAGASCAR
437
vit en eau douce à bonne distance de la mer et de surcroît les deux espèces seraient
morphologiquement assez différents.2
Quoiqu'il en soit un ne peut qu'être frappé par la faible diversité des cyprinodontes
à Madagascar, surtout sionlacompareaufoisonnementd'espècesafricaines.Leur
manque de spécialisationétonne aussi et l'on peut se demander, par exemple, pourquoi à
la différence de1'Wique et de l'Amérique du Sud, Madagascar ne compte aucune espèce
<( annuelle D.
Pourtant, en
particulier
dans
le nord-ouest, de grandes zones
périodiquementinondéesparaissentoffrirdesconditionsidéales
pour cesespèces
spécialisées des milieuxaquatiques temporaires.
Bedotiidae. Cette famille athérinomorphe est une des deux fiunilles endémiques de
Madagascar. Bien que considérée périphérique par STIASSNY(1994) toutes ses espèces
sont strictement dulçaquicoles. La famille comprend deux genres, Bedotia et Rheocles.
Bedotia, comporte 4 espèces décrites -B. geayi, B. longtanalis, B. mahgascariensis, B.
tricolor - mais seulsdeux de ces noms, B. geayi et B.madagascariensis, paraissent
correspondre à des populations et localités plus ou moins connues. Cependant STIASSNY
(1994) estime qu'une étude plus poussée du genre Bedotia, qui semble occuper toute la
longueurdela côte est, mettraitenévidenceplusieursespècesnouvelles.
Le genre
Rheocles, révisé par STIASSNY(1990),ne comporte à l'heureactuelle que 5 espèces
reconnues - R. alaotrensis, R. lateralis, R. pellegrini, R. sikorae, R. wrightae - , une
espèce, R. lateralzs, ayant été décrite (STIASSNY
& REINTHAL, 1992)après cette
révision. Cependant au moins 4 nouvelles espèces seraient sur le point d'être décrites,
dont 2 proviennentdu nord-ouest de Madagascar.Contrairement à ce qui a été cru
pendant longtemps, l'aire de distribution de la famille n'est donc pas limitée au versant
est. Plusieurs bassins fluviaux susceptibles de compter des espèces de Rheocles n'ayant
pas
encore
été bien prospectés, de nouvelles découvertes paraissent
probables.
Cependant au moins trois espèces connues, R. alaotrensis, R. sikorae et R. wrightae,
sont menacées, les deuxdernièresnomméesétantmêmeprobablementdéjàéteintes
(STLASSNY, 1990).
Sur leplan de labiogéographie générale?il est intéressant de rappeler
que la spécialiste des Bedotiidae, considère que la famille phylogénétiquement la plus
procheestcelledespoissonsarc-en-ciel,Malanotaeniidae,
de larégionaustralienne
(STUSSNY,1990). Les Melanotaeniidaecommeles
Bedotiidae étant despoissons
uniquement dulçaquicoles,il semblerait que cette parenté soit un argument de plus pour
placer les deux familles parmi
les poissons d'eau douce secondaires
(pas périphériques).
Anchariidae. Cette seconde famille endémique, de création récente (DE PMA,
1992), necomprend à l'heureactuellequedeuxespèces
dumêmegenre, Ancharius
brevibarbis et A. fiscus. Les origines et parentés phylogénétiques de ces siluriformes
strictementd'eau douce restent mystérieuses.Longtemps rattachés à lafamilledes
Ariidae (appelés<< sea catfishesD en anglais), MO (1991)a montré qu'ils partageaient des
caractères communs avec les Mochokidae,familled'eau douce primairedepoissonschats africains, dont le genre le plus important, Synodontis, comprend de nombreuses
espèces et a replacé Ancharius dans les Mochokidae.L'apparence externe deces
poissons, forme du corps et possession d'une longue nageoire adipeuse (courte chez les
Ariidae),rappelleeneffet
plus celledes Synodontis, que celle des Arius (plusieurs
espècesestuariennes à Madagascar).Dansuneétudeultérieure,
DEPINNA (1992) a
interprété les similitudes entre Ancharius et les Mochokidae comme une convergenceet
zyxwvut
zyxw
zyxw
zyxwvu
zyxwvutsrqpo
Après la préparation de cet article, l'auteur a appris que deux nouvelles espèces
Pantanodon
de
ont été récemment découvertessur la
côte est, une au nord péninsule de Masoala,
et l'autre au sud, près de Manajara(LOISELLE,pers. corn.)
438
zyxwvutsrq
P. DE RHAM
estime que les arguments enfaveurd'unrapprochementaveclesariidés
l'emportent.
Cependant le doute subsistant sur la parenté phylogénétique d'rlncharius, il a préféré
créer pour eux la famille des Anchariidae.Certainsindiceslaissentpenser
que les
anchariidés pourraient constituer un groupe primitif, basalpar rapport aux deux familles.
A cause de leur parenté supposée avec les ariidés, en majorité marins
ou estuariens,
STIASSNY
(1995) place les anchariidésparmi les familles périphériques. Cependant siune
parenté plus proche avec les mochokidés revenait d'actualité, la logique voudrait qu'ils
soient considérés comme une familled'eau douce primaire. Ce seraient alors les seuls
poisons d'eau douce primaires de Madagascar ! Ceci montre que la notion de poissons
d'eau douce primaires,secondairesetpériphériquesn'estpas
toujours exempte de
subjectivité. Tous les auteurs (K~ENER, 1963; ARNOULT, 1959) donnent pour les deux
espèces d'Ancharius une aire de distribution strictement limitée aux eaux courantes du
versant est. Nous avons donc été surpris de collecter unexemplaire d'rlncharius cf
brevibarbis dans la rivière Ilanana, un affluent de l'onilahy qui débouche dans le Canal
du Mozambique près de Tuléar.
Cichlidés, cyprinodontidés, bedotiidés, anchariidés sont probablement les déments
les plus intéressants de l'ichtyofaune d'eau douce malgache, cependant d'autre familles
comprenant des espèces dulqaquicoles, telles lesClupeidae,Ambassidae,Gobiidae,
Eeotridae etc. devraient également être passéesenrevue, maismalheureusementles
données que nous avons sur ces espèces sontle plus souvent extrêmement réduites.
zyxw
CONCLUSIONS
Bien que spécifiquementpauvre,l'ichtyofaune de Madagascar présente par ses
espèces endémiques,appartenant à des lignées anciennes,, un
grand intérêt pourl'étude de
l'évolution et des origines des groupes auxquels ces derniers se rattachent. Par voie de
conséquence, on peut dire que les poissons sont porteurs d'une information primordiale
pour notre compréhension du peuplement faunistiquede l'île et donc de la biogéographie
de Madagascar dans son contexte régional. Pourtant ilne faitpas de doute que les
poissons malgaches sont loin d'avoir suscitésle même intérêt de la part des scientifiques
etdes conservationistes (NICOLL & LANGRAND, 1989) que les autres groupes de
vertébrés de l'île. Ceci parait aujourd!hui très regrettable, car les prospections récentes
nousamènent à faire deux constatations très préoccupantes. La première est que
l'ensemble de I'ichtyofauneindigèned'eau douce est menacée,certainesespèces étant
éteintes ou sur le point de le devenir et de très nombreux habitats aquatiques autrefois
connus pour leurs populations importantesd'espècesindigènesenétantaujourd'hui
complètement dépourvus et peuplésuniquement d'espèces introduites. La seconde
constatation est que malgré la raréfaction des poissons indigènes, pas
moins d'une dizaine
d'espèces totalement nouvelles pour la science ont été découvertes pendant les six ou
sept dernières années. Ceci indique clairement que contrairement à ce que l'on croyait
jusqu'il y a peu, l'ichtyofaune malgache est encore mal connue, même sur le plan de la
systématique de base et de la répartition des espèces. Ceci est d'autant plus inquiétant
que ces découvertes sont le fait de quelques petites équipes de chercheurs disposant de
moyens très insuffisants et qu'une grande partie du territoire national demeure peuou pas
prospecté en ce qui concerne les poissons. On est donc en droit de craindre que cette
importante composante de la biodiversité de Madagascar ne finissepar disparaître
totalement avantmême d'être bienconnue,siun
grand effort d'inventaire et de
prospection n'est pas rapidement mis en place. Il n'est certainement pas exagéré de dire
9
MADAGASCAR
43
DEPOISSONS
zyx
zy
que les poissons endémiques sont legroupe de vertébrés le plus menacéà Madagascar et
il n'estmalheureusementpasimaginable
de revenir à lasituationoriginale.Certains
changements,
comme
l'introduction d'espèces
continentales
concurrentes,
sont
irrémédiables. Cependant il semblerait que la plupart des espèces endémiques
de poissons
soient encore présentes, et même si leurs populationssont souvent extrêmement réduites,
on peut encore espérer les sauver de. l'extinction à condition que des mesures urgentes
soientprises sans délais. Un tel programme de conservationdevraitcomprendrela
protection des habitats aquatiqueset l'élevage en captivité des espèces les plus menacées.
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zyxwvuts
zyxwvut
zy
zyxwv
zyxwvutsr
zyxwv
Biogéographie de Madagascar, 1996:441-455
ORIGINS ANDAFFINITIES OF THE SCORPION FAUNA OF MADAGASCAR
Wilson R.LOURENçO
Laboratoire de Zoologie (Arthropodes),M.N.H.N., 61 rue de Buffon 75005 Paris, FRANCE
ABSTRACT.- Since the appearence’of the classical publications of P o c o c ~(1894) and KRAEPELIN
(1905), the biogeography of the scorpions of Madagascar has been a complex puzzle: a very
long period
of separationbetween the greatislandandAfrica
was postulated by POCOCK(1894).Subsequent
contributions (e.g., FAGE,1929; MILLOT, 1948;PAULIEN,1961;LEGENDRE,1972),haveincreased
considerably our knowledgeof the scorpion fauna of Madagascar. However, many interpretationsas to
the origins and especially of the affinities of this fauna, have been impaired
by lack of precise knowledge
of the phylogeny of Madagascan scorpions. Mnities with African scorpions have been accepted by
most authors for quite some time (VACHON, 1979). The apparent demonstrationof aflFinities with the
Indo-Malayan and Australian regions (FAGE, 1929; MLLOT,
1948; LEGENDRE, 1972), proved, however,
to bethe consequence of misinterpretation when a typical Gondwanian lineage
was finally establishedby
LOURENÇO(1983,1985).ThisGondwanianlineage wasdetectedby the studyofal1 the genera of
Ischnuridae distributed between Australia and Cocos Island near the Central American Pacific Coast,
are derivedfrom
suggesting that the presentrepresentatives of the Madagascarscorpionfauna
protoelements of both the familiesButhidae
and Ischnuridaewhich werealreadypresent
in
Gondwanaland, previous to fragmentation and continental drift. Finally, recent study of new elements
from Madagascar(LO~RENÇO,
1995, 1996a,b,c) reinforces the likelihood
of affinities with Africa,and of
new affinities withSri Lanka and India.
KEY-W0RDS.- Scorpion, Madagascar, Archaic, Affinities, Continental
drift,Biogeography
RESUME.-Depuis la publication des travaux classiques de P o c o c ~(1894) et KRAEPELIN (1905), la
à un véritable puzzle:une très longue
biogéographie des Scorpions de Madagascar semble correspondre
période de séparation et d’isolement entrela grande île et l’Afrique a été postuléepar P o c o c ~(1894).
Des contributions subséquentes(e.g.,FAGE, 1929;MILLOT, 1948; PAULIAN, 1961; LEGENDRE, 1972), ont
considérablementaugmentélesconnaissancessur
la faune desScorpionsmalgaches.Néanmoins,
plusieurs explications et/ou interprétations visant
à élucider les origines et en particulier les affinites de
cette faune, ont été biaisées par un manque de connaissance précise concernant
la phylogénie des
Scorpions malgaches. Des &nités avecla faune afiicaine ont été acceptées depuis fort longtemps
par la
plupart des auteurs (VACHON, 1979). L’apparente démonstration d’affinités avec les faunes des régions
Indo-Malaise et Australienne (FAGE, 1929; MILLOT, 1948; LEGENDRE, 1972), se sont avérées être le
résultat des mauvaises identifications, en particulier depuis qu’une lignée typiquement Gondwanienne a
été établie par LOURENÇO (1983, 1985). Cette lignée Gondwanienne a pu être établie
à partir de l’étude
de tous les genresde la famille des Ischnuridae, répartis depuis l’Australie jusqu’à
l’île de Cocos proche
des côtes pacifiques de l’Amérique Centrale. Cette étude suggère que les représentants actuels de
la
faune scorpionique malgache dérivent des protoéléments des familles Buthidae et Ischnuridae, lesquels
étaient déjà présents dans la Gondwanie avant la fragmentation et la dérive des masses continentales.
Finalement, l’étude récente de plusieurs nouveaux éléments de la faune malgache (LOURENÇO,
1995,
sous-presse), vient renforcer la véracité des affinités avec la faune africaine et démontre l’existence de
nouvelles affinités avecle Sri Lanka et l’Inde.
zyxwvu
In:W.R LOURENçO (éd.)
Editions de I’ORSTOM, Paris
442
zyxwvutsrqp
zyxwv
W.R. LOURENÇO
MOTS-CLES.- Scorpion, Madagascar, Archaique, Affinités, dérive continentale, Biogéographie
INTRODUCTION
Contributions to the knowledge of the scorpion fauna of Madagascar began with
descriptions of species byGERVAIS (1844) POcoCK (1890, 1894), KRAEPELIN (1896,
1901) etc. FAGE(1929) produced the first monographic studyof the group which was a
comprehensive work for the period in whichit was produced.
The peculiarities of thefauna of Madagascar have attracted the attention of several
authors Who have attempted to reach biogeographical conclusions regarding
their origins
andaffinities.However,since
the classicalpublications
of POCOCK (1894)and
KRAEPELIN (1905), the biogeography of the scorpions of Madagascar has proved to be a
complex puzzle. As long as 1894, POCOCK
suggested that Madagascar had been isolated
fi-om Africafor a verylong period of time.
zyxw
zyxwvu
Subsequent contributors (FAGE, 1929; MILLOT, 1948; PAULIEN, 1961;
LEGENDRE,
1972;VACHON,1979), proposed interpretations of the originsandespecially of the
ailinities of Madagascar's fauna which have been biased
by two major factors: (i) lack of
precise knowledge regardingthe phylogeny of Madagascan scorpions inrelation to those
of Africaand the Orient;and(ii)overestimation
of the extent of contemporary
knowledge of Madagascar's fauna. FAGE(1929) stated: (< since scorpion species are of
large size and have been collected in
al1 the regions ofthe island, it is possibleto estimate
that we know al1 the populations of the islandaswell as their relativedensity and
distribution D. MLLLOT (1948) followed this up byclaiming: << Scorpions are the best
known Arachnida of Madagascar. Because of their large size they can easily
be observed
and collected. Therefore, mostof the species of the great island are certainly identified at
present D.
Even though between 1929 and 1969 only two new species were recorded and
described fi-om Madagascar (FAGE, 1946; VACHON,1969), the scorpion fauna of the
island is not really well known. In fact, as with most zoological groups, when more
species are described and the group appears to be well known, fùrther smaller species
begin to be recorded and described, and the average body size of the group is reduced
(FENCHEL, 1993;BLACKBURN& GASTON,1994). The recent discovery and description
of several newtaxa in Madagascar (LOWNÇO, 1995, 1996a,b,c) refer,in most cases, to
microscorpions whose existance had not previously been suspected (see Table 1 below).
The discovery of smallspecies depends-upon the use of sophisticated methods of
collecting which were not available at the time when FAGE and MILLOT published their
work (e.g. detection with Ultra-violet light).
zyxwvutsr
In this paper my aim is to present a clear view of the origins and affinities of the"
scorpions of Madagascar by (i) modifjing previously incorrect data on phylogeny, and
',
zyxwv
zyxw
BIOGEOGWHY OF SCORPIONS
443
(ii) supporting new evidence by the introduction of new elements which reinforce the
likehood of affinities with Afr-ica, and
of new af€initieswith Sri Lanka and India.
Table 1. Comparative compositionof the present scorpion fauna of Madagascar
and that of three different periods.
FAGE 1929
zyxwvutsrqp
Gr. Javopiceus
Gr. hirtus
FAMILYBUTHIDAE
Gr. limbatus
Grosphus Simon, 1880
Gr. limbatus annulata
Gr. madagascariensis
0.baroni
(Gervais, 1844)
Ufischeri nigrocarinatus
Gr. hirtus Kraepelin, 1901
Babycurus Karsch, 1886
Gr. Jmopiceus Kraepelin,
Babycurus graciiis Fage, 1946
1901
Gr. bistriatus Kraepelin, 1901
Isometrus Hemprich &
Ehrenberg, 1829
Gr. limbatus Pocock, 1889
1929
Isometrus maculatus @eGeer)
zyxwvutsr
zyxwvutsr
zyxwvu
zyxwvutsr
Gr. limbatus annulata Fage,
- Mien
Gr. grandidieri Kraepelin,
1901
FAMILY SCORPIONIDAE
H.opisthacanthoides
Odonturus Karsch, 1879
0.madagascariensis
O. baroni (Pocock, 1890)
Doubtful species (*)
UroplectesPeters, 1861
U.fischeri nigrocarinatus
Kraepelin, 19 13
Babycurus centrurimorphus
Karsch, 1886
Isometrus madagassus Roewer,
1943
FAMILY SCORPIONIDAE
Heteroscorpion Birula, 1903
H, opisthacanthoides
(Kraepelin, 1895)
OpisthacanthusPeters, 1861
Total: 2 families, 7 genera, 10
species,
2 subspecies
(*) Grosphus madagascarienis
is not meutioned by Miilot.
O. madagascariensis
Kraepelin, 1894
Total: 2 families, 6 genera, 10
species
2 subspecies
VACHON 1969/79
FAMlLYBUTHIDAE
Gr. madagascariensis
MILLOT 1948
Gr. hirtus
Gr. grandidieri
FAMILYBUTHIDAE
Gr.flavopiceus
Gr. bistriatus
Gr. limbatus
444
zyxwvutsrq
zyxwv
W.R. LOURENÇO
Gr. limbatus annulata
Gr. bistriatus
Gr. griveaudi Vachon, 1969
Tityobuthus guillaumeti
Lourenço, 1995
Tityobuthuspococki Lourenço.
1995
Tityobuthus baroni
Tityobuthusgracilis
TityobuthusIrrcileae Lourenço.
1996
zyxwvuts
hficrocharmusLourenço, 1995
FAMILY SCOWIONIDAE
H.opisthacanthoides
Omadagascariensis
'
Doubtful species (*)
hficrocharmus
cloudsleythompsoni Lourenço, 1995
Microcharmus hauseri
Lourenço, 1996
Pseudouroplectes Lourenço,
B.centrurimorphes
1995
UJscheri nigrocarinatus
Pseudouroplectes betschi
Lourenço, 1995
zyxwvutsr
zyxwvut
Total: 2 families, 4 genera
and 12 species
(*) Lmadagassus is
FAMILY ISCHNURIDAE (**)
not mentionned by Vachon
H. opisthacanthoides
O. madagascariensis
THIS STUDY
FAMLYBUTHIDAE
Gr. madagascariensis
Gr. hirtus
Gr. grandidieri
Gr.jlavopiceus
Gr. limbatus
Gr. annulata
Gr. bistriatus
NeogrosphusLourenço, 1995
Neogrosphus griveaudi
(Vachon)
Isometrus maculatus- Mien
(*)
T. baroni
T.graci1i.v
Opisthacanthuspunctulatus
Pocock, 1896
Paleocheloctonus Lourenço,
1996
Paleocheloctonus pauliani
Lourenço, 1996
Total: 2 families, 9 genera, 19
species
(*) Isometrus madagussus is a
synonym of
Lmaeulatus
(**)
The
genera
of
Scorpionidae were separated into
two famifies Scorpionidae and
Ischnuridae by LOURENÇO
(1985).
BIOGEOGRAPHY OF SCORPIONS
zyxw
zyx
445
zyxwvut
1. POSSIBLES ORIGINS OFTHE SCORPION FAUNA OF MADAGASCAR
As proposed in a recent paper (LOURENÇO, 1996d), a useful and didactic approach
can be basedon UDVARDY'S (198 1) division of biogeographyinto three spatio-temporal
entities. In correlation with UDVARDY'S model, three major biogeographical events may
tentatively be usedto explain the distribution patterns currently observed.In the present
paper, which provides an explanation of possible origins of the fauna of Madagascar, 1
shall
limit
myself
to the first of the three scales: the phylogenetic or
palaeobiogeographicalscale. The other two scales are treated ina another paper
(LOURENÇO, 1996d).
A
500myr-200 myr
100 myr
10myr
2myr
lmyr
1000 yr
-
I
PHYLOGENETIC SCALE:
PALBOBIOGEOGRAPHY
=
1
1
I
I
I
-
i
---------
-
zyx
----------7
MILLENNIAL SCALE
PLEISTOCENE
(POSTPLEISTOCENE)
BIOGEOGRAPHY
-------1
SECULARSCALE:
ECOLOGICAL
BIOGEOGRAPHY
1
f
1
I1
I
II
'
l
I
I
I
100
km
1
km
I
I
I
I
I
1
I
I
I
I
I
B
w
1000 10000 40000
'km
Fig. 1. Division of biogeography into the three spatio-temporal scalesof Udvardy (modified after
Udvardy, 198 1).
zyxwvu
W.R. LOT-JRENÇO
446
The phylogeneticscaleencompasses the evolutionary t h e of al1 biotaand is
limitedin space only by the size of the earth (UDVARDY, 1981). Onthisscaleonly
historical factors can be assumed since, for almost al1 .ecological conditions, data are
largely or totally unknown. At this level
the evolutionary process of biogeography is,to a
considerable extent, a tributary of continentaldriRand plate tectonics. In relation to
Madagascar the followingbiogeographicalassumptionscanbeproposed:(i)
the two
major lineages of scorpions present today, i.e. the families Buthidae and Ischnuridae,are
derived from pulmonate (Neoscorpionina)elements that originated in Laurasiaand
Gondwanaland during Pangean times; (ii) protobuthids were the dominant fauna during
Pangean times, and the present distribution of Buthidae on al1 continental lands of the
world isthe result of a vicariant process resulting from
the fragmentation of Laurasia and
Gondwanaland;(iii) the protoischnuridscertainlyevolved
inGondwanalandduring
Pangean times, and the present distribution of the Ischnuridae clearly suggests a typical
Gondwanian lineage (LOt.RENç0, 1985); (iv) a precise analysis of the present scorpion
fauna of Madagascar revealsseveralprimitivelineageswhichshowonlypatchy
distributions .inother continental lands suchas Africa and India; and (v) the presence of
these primitive lineages suggests a long period of isolation between Madagascar and
other land masses, following
the fragmentation of Gondwanaland and continental drift.
zyxwv
OCEAN
Fig. 2. Position of Pangea about 200 my B.P., and hypothetical ways of coastal colonisation by
aquatic scorpions.
zyxwvu
zyxw
BIOGEOGRAPHY OF SCORPIONS
447
II.J?RESENT AFFINITIES OF THE SCORPION FAUNA OF MADAGASCAR
zyxwvutsr
A. African affinities
Affinities with Afiican scorpions have been accepted by most authors for some
time (FAGE, 1929; MILLOT, 1948; VACHON,1979), and the present configuration of the
fauna seems to indicate significant affinities with Afiica. The following examples willbe
discussed. (i) Grosphus, the Madagascan genus most rich in species, and
Neogrosphus, a
genus which probably evolved more recently
fiom Grosphus, and which clearly show
affinities with the Mican genera Odonturus and, in particular, with Uroplectes. These
three genera share very remarkable sexual dimorphism of the pectines (FAGE,1929). (ii)
The recently discovered and describedgenus Pseudouroplectes also shows affinities with
the genus Uroplectes. However, the morphology of the newgenus suggests amore
primitive lineage when compared, with bothUroplectes and Grosphus. These two genera
evidentlyevolved later. Pseudouroplectes corresponds withprimitivelineages,still
present in Madagascar, which have vanished in other regions of the world. (iii) The
genus Tityobuthus was poorly defined phylogeneticly until recently.
The discovery of
three new species, however, improvesOur knowledge of this group. Many affinities with
the Gondwanian genus Ananteris, present today in West Afiica and in South America are
indicated. Ananteris seems to havehad its centre oforiginin
the West part of
Gondwanaland. This corresponds today with the South American continent. These two
genera present several primitive characteristicse.g., small size and the absence of fulcra
in the pectines (l). (iv)Thegenus Opisthacanthus is the mosttypicalGondwanian
lineage observed today. Its present distribution ranges fiom Madagascar through Africa
to South America with one population in the Island of Hispaniola in the Caribbean and
another in the Island of Cocos in the Pacific. The centre of origin of this genus is
probablyin South Afiica (LOWNÇO,
1985). Previousstatementsconcerning
the
presence of Opisthacanthus in the Indo-Malayan and Australian regions (FAGE, 1929;
MILLOT, 1948; LEGENDRE, 1972) have
proved
to be the consequence of
misinterpretation.As stated by FAGE (1929) andby MILLOT (1948), the species of
Opisthacanthus in Madagascar are closely allied to Opisthacanthus davydoviBirula, of
the Am Islands, Indonesia. Subsequent studies, including one of the type specimen of
0.datydovi byLOURENÇO (1983) have revealed that this species belongs in fact to the
genus Liocheles (2), a common genus in the Indo-Malayan and Australian regions. This
genus, however, is absent fiom Madagascar and Mica. Opisthacanthus also presents
some affinities with the genera Cheloctonus fiom M i c a and Chiromachetes fiom India.
zyxwvutsr
zyxwvuts
zyxwvutsrq
The absence of fülcra is observed in at least one
speciesof Tiwobuthus
Presumably Fage norMillot never examined Birnla's type. Moreover, these authors seem totally to ignore the genus Liocheles
(previouslyHormurus) in their studies.
448
zyxwvu
zyxwvu
W.R. LOURENÇO
AfEnitieswith the latter, however,have, to beestablished better. (v) The recent
discovery ofthe genus Paleocheloctonus in the southwestregion of Madagascar
( L O W N ç O , 1996c), clearly reinforces the claim for affinities with African scorpions.
This genus is closely associated withthe South African genusCheloctonus. It represents,
however,amoreprimitivelineage,whichprobablysurvivedin
Madagascar after the
separation with Mica.
zyxwv
zyx
Fig. 3. Gondwanian distribution(black circles ) of scorpions of the genus Opisthacanthus.
B. Oriental affinities
With the discovery of the new genus Microcharmus in the North-east region of
Madagascar, clear &nity is established with the genus Charmus of India and SriLanka.
Both Microcharmus and Charmus representprimitivelineages whose characteristics
show that they are among the very first modern buthid scorpions.
No other evidence is at
present available to indicate affinities between Madagascar andthe Tndo-Malayan region,
zyxwv
zyxwvutsr
BIOGEOGRAPHY
OF
SCORPIONS
449
and no evidence is availableto suggest affinities between Madagascar andthe Australian
region.
zyxwvuts
zyxw
zyxwvutsr
Fig. 4. Distribution of the genus Ananteris in tropical America (1) and Afkica (2), and of the
related species of Tityobuthus in Madagascar (3).
C. Particular cases
The phylogeneticandbiogeographicalposition
of some of the scorpions of
Madagascar and the islands of the Indian Ocean are a complex puzzle. (i)
The genus
Heteroscorpion is monotypic and endemic to the north of Madagascar; some affinities
can be suggested between it and the South Afi-ican genus Hadogenes. However, many
commoncharacteristicscanonly be due to convergence. The genus Heteroscorpion
certainly represents averyoldlineage,mucholderthan
Hadogerzes. (ii) The genus
Chiromachus, another. monotypicgenus,is
onlyknown
from the Seychellesand
Mauritius. Its absence from Madagascar is dificult to explain. Some affinities can be
seen between this genus and
the genus Chzronzachetes of India.
450
zyxwvutsrqp
W.R, LOURENçO
zyxwv
In conclusion, the maineventwhichdetermined
the originalbiogeographical
pattern of the scorpion fauna of Madagascar, on the palaeogeographic scale, was the
fragmentation of Gondwanaland
and
subsequent
continental
drift.
Difficulties
in
explaining the patchy distribution of the genera Heteroscorpion and Chiromachzs point
not only to the great geological age of most groups, but also
to the relict biogeographical
patterns which they exhibit today.
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxwvutsr
Fig. 5. Distribution of Charmus in India and Sri Lanka (black circles) and of Microcharmzts in
Madagascar (black circlewith star).
m. SIGNIFICANT GAPSIN THE SCORPION FAUNAOF MADAGASCAR
As pointed out by PAULIAN(1952), the fauna of Madagascar has not only to be
seen in connectionwith its remarkableoriginality,butalso
in respect to the gaps it
presents. If two of the major lineages represented in Afi-ica and in the Indo-Malayan
region, i.e. the families Buthidae and Ischnuridae,are also present in Madagascar, others
are not. Two major gaps can be observed in Madagascar: (i) the family Scorpionidae
which is present in Africa and in the Indo-Malayan region, and (ii)the family Chaerilidae
which occurs in the Indo-Malayan region.
BIOGEOGRAF'HY OF SCORPIONS
zyx
45 1
As long ago as 1894, POCOCK stated that the apparent absence from Madagascar
of large Afrcan genera of Scorpionidaewassignifrcant,andheconcludedthat
this
indicated that this familyhad made its way to Centraland South Afi-ica when the
separation of MadagascarandAfricahadbeenconcluded.
In fact, the Scorpionidae
represent a more recent lineage than do either the Buthidae or the Ischnuridae. They
probably evolved in some part of what is today North Africa, and later colonised the
South and East (via the Middle East), displacing the Ischnuridae to the South. This is
implied by the biogeographical patterns observed today. By the time they had colonised
most of Africa, the separation of Madagascar had already taken place
so they were
unable to reach it (see alsoHEWITT, 1923).
zyxwvutsrqp
Fig. 6. Distribution of the genera Heteroscorpion (black triangle), Chiromachus (black squares),
Chiromachetes (black..stars) and Iomachus (blackcircles),inMadagascar,Seychelles,
India and Afrca.
With regard to the familyChaerilidae, LAMORAL(1980) proposed apossible
explanation of its present pattern of distribution.According to this author, the
protoelements of the ChaeriloidsevolvedinLaurasia,and
the restriction of the
Chaerilidae to the Oriental faunal region suggests that they are a relict of an eastern
452
zyxwvutsrqp
zyx
zyxwvu
zyxwvu
W.R. LOURENÇO
Laurasian element that movedin after the conjunction with India. For this reason it
seems logicalto assume thatthe family Chaerilidae doen not exist Madagascar.
in
W .DIVERSITY
AND ENDEMISM OF THE SCORPION FAUNA OF MADAGASCAR
Subsequent to the biogeographical approach developed in the previous sections, it
may beusefùl considerthe diversity and endemicityof the scorpion faunaof Madagascar.
When compared with other well studied regions of the world. (Table 11) which have
approximately the same surface area or are smaller, Madagascar appears to possess a
poor scorpion fauna. The total number of native species (19) is remarkably low when
compared with Baja California (61), or with countries having a much smaller surface
area, such as Ecuador (36). The number of families is also low; but other regions such as
Imeri in BraziliadVenezuelan Amazonia, or Imataca inGuayana,which are likewise
typical centres of endemicity, also contain only a small number
of families. The total
numberof
genera inMadagascar,however,seemssignificantly
greater (8) when
compared with that of Ecuador (S), or even of Baja California (1 1). Moreover, the
inventory of species in BajaCaliforniaand Ecuador ismorecompletethan
it is in
Madagascar. Therefore,itseemsprobable
that manynewspeciesandpossiblynew
genera will be discovered. anddescribed from Madagascar in the fùture. In recent
additions tothe scorpionfauna of Madagascar (LOUREN~O, 1995,1996a,b,c,d,), 7
specieshavebeendescribed
or revalidated and 4 newgenera were described.This
suggests that one of the particularities of the scorpionfauna of Madagascar is the
presence of many generical lineages which apparently
are not very rich in species.
zy
As far as endemicityisconcerned,
the picture is quitedifferent. Madagascar
appears to be a region of the world which possesses one
of the highest (if not the
highest) level of endemic species of scorpions (and of other taxa also; see PAULIAN,
1952). Of the 19 native species of scorpions (3) al1 are endemic to Madagascar. Seven
genera out of 8 are also endemic to Madagascar which correspondsto 87.5%.
CONCLUSIONS
In conclusion, although this study is only preliminary,the following characteristics
of the scorpion fauna of Madagascar can besuggested:
zy
zyxwvutsr
1. The majority of taxa found in Madagascar correspond with primitiveor archaic
lineages whichno longer exist in mostother regions of the world.
2. Most genera appear to be poor in species. However, it is reasonable to expect
the fùture discovery of several new species ,in some genera of micro-scorpions such as
Tityobuthus,Microcharmus and Pseudouroplectes.
Isometrus muculutus an imported species,only occasionaly foundin some coastal areasis not included here
BIOGEOGRAPHY OF SCORPIONS
zyxw
zyx
453
zyxwvu
zyxwv
3. The number of recorded species is apparentlyof little importance, however, and
the faunistic inventories which have been carried
out so far are largely incomplete.
4.The total number of genera is significant, even when compared with other wellstudied regionsof the world.
5 . The most remarkable characteristic of the scorpion fauna of Madagascaris the
impressivelevel of endemicity, both inspeciesandingenera.This
supports the
hypothesis ofthe very early isolation of
the island fiom other land masses.
Table JI and Graph1. Comparative valuesof diversity and endemism observed in
the Madagascan scorpion community and in several other well-studied regions of
the world.
Families
Madagascar
Guayana
lmeri '
. , lmataca
Ecuador
Paraguay
B. California
2
3
2
2
4
2
5
Genera
19 9
23 8
6
15 6
24 8
6
46 1 1
Species
Endemic
spp.
19
34
14
18
36
12
61
%endemie
100.0
76.5
93.O
83.3
66.7
17.0
75.4
zyxwvutsrqp
zyxwvuts
zyx
13
2
1O0
90
0 Families
Genera
H Species
zyx
0 Endemic spp.
%endemic
9
m
454
W.R. I..OURENÇO
zyxwv
ACKNOWLEDGEMENTS
In this article, 1benefited from the comments of Profs. M.D.F. Udvardy and W.D.
Shepard,California State University; J.L. Cloudsley-Thompson,UniversityCollege
London; Ch.P. Blanc, Université Montpellier3 . 1 thank al1 of them.
zyxwvuts
zyxw
zyxwvu
zyxwvu
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zyxwvuts
zyxwvut
zyxwvut
zy
zyxwv
zy
Biogéographie de Madagascar, 1996:457-465
ORIGINS AND AFFINITIES OF THE ANT FAUNA OF MADAGASCAR
Brian L. FISHER
Department of Entomology
blJsher@ucdavis.edu
University of California Davis, CA 95616, U.S.A. e-mail:
ABSTRACT.- Fifty-two ant genera have been recorded from the Malagasy region, of which 48 are
estimated to be indigenous. Four of these genera are endemic to Madagascar and 1 to Mauritius. In
Madagascar alone,41 out of 45 recorded genera are estimated to be indigenous. Currently, there are 318
names of described species-group taxa from Madagascar and 381 names for the Malagasy region. The
ant fauna of Madagascar, however,is one of the least understoodof al1biogeographic regions: 2/3of the
ant species may be undescribed. Associated with Madagascar's long isolation from other land masses,
the levelof endemism is high at the species level, greaterthan 90%. The levelof diversity of ant genera
on the island is comparable to that of other biogeographic regions.On the basis of generic and species
level comparisons,the Malagasy fauna shows greater affinities to Africathan to India andthe Oriental
region. Thestriking gaps in the taxonomic composition ofthe fauna of Madagascar are evaluatedin the
context of island radiations.The lack of driver antsin Madagascar may have spurred the diversification
of Cerapachyinae and may have permitted the persistence
of other relic taxa such
as the Amblyoponini.
KEY W0RDS.- Formicidae, Biogeography, Madagascar, Systematics, Africa, India
RESUME.- Cinquante-deux genres de fourmis, dont 48 considérés comme indigènes, sont
COMUS dans
la région Malgache. Quatre d'entr'eux sont endémiques de Madagascar
et un seul de l'île Maurice. Parmi
les 45 genres malgaches41 sont'considérés comme indigènes. Actuellement 3 18 espèces et sous-espèces
sont décrites de Madagascaret 381 de la région Malgache. La faune des fourmis est pourtant l'une des
moins connues de toutes les régions biogéographiques: on estime que
2/3 des espèces n'ont pas été
décrites. Lié au long isolement de Madagascar,le taux d'endémisme est très élevéà l'échelle spécifique
et pourrait dépasser 90%. Le niveau de diversité générique est comparable à celui des autres régions
biogéographiques. Par comparaison, la compositiongénériqueouspécifiquede
la faune de fourmis
malgaches paraît plus étroitement liéeà celle de l'Afrique qu'à celle de l'Inde ou dela région orientale.
Les lacunes frappantes dans la composition taxinomique de la faune Malgache sont évaluées dans le
contextedesradiationsinsulaires.L'absencedesdorylines(fourmisvoyageuses)estsupposéeavoir
stimulé la diversification des Cerapachyinae et probablement permis
la survie de lignées ancestrales de
fourmis comme celle des Amblyoponini.
MOTS-CLES.- Formicidae, Biogéographie, Madagascar, Systématique, Afrique, Inde
INTRODUCTION
Madagascar with its large size and varied topography, offers a diverse array of
habitats occupied by a highly endemic and species rich ant fauna.
In this manuscript, 1
discuss the species richness and endemism on the island, and provide a summary of the
generic
affinities
ofthe
Malagasy
ant
fauna
to the Afrotropical
and
Oriental
In: W.R. LOURENçO (ad.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
458
zyxwvutsrqp
zyxwvu
zyxwv
zyxwvut
zy
B. L. FISHER
biogeographic regions. 1 propose possible origins for the Malagasy fauna and evaluate
the striking gaps in the taxonomic composition of the fauna in the context of island
radiations. 1 contrast this pattern with that found for India. These themes are fùrther
elaborated in FISHER (in press a).
'
SPECIESDIVERSITY AND ENDEMISM
In the following discussions and analyses, Madagascar includes the coastal islands
(e.g., Nossi Bé, St. Marie),and the MalagasyRegion refers to Madagascarand
neighboringislands of the IndianOcean:Mauritius,Reunion,Seychelles,Rodrigues,
Aldabra, Farquhar, Chagos, andthe Comoros Islands.In 1893, DALLAT o m listed 1 19
Malagasy species (excluding subspecies), and WHEELER(1922) enumerated 237 species
(excludingsubspecies) for the MalagasyRegion.There are currently a total of 288
species (38 1 includingsubspecies) forthe Malagasyregionand
243 species (3 18
including subspecific names) in Madagascar alone. The small
increase innewspecies
described since 1922 does not reflect a saturation of collecting of a well-known fauna,
but the lack of new material.Recent collections by the author, G.D. ALPERT et al., D.M.
OLSON,and P.S. WARD, suggest that there may be over 1000 species in the Malagasy
region.
Thelevel of endemismisextraordinary,
with 90% ofthetaxa
endemic to
Madagascar alone, and 96% endemic to the Malagasy region. The level of endemism
may even be greater in the eastern forests of Madagascar. A recent ant survey of a wet
tropical closed forest site in the RNI d'hdringitra found an estimated 100% of the 134
ant species inthis mountainous regionto be endemicto Madagascar (FISHER,in press b).
ikFFINITIES TO AFRTCA
AND THE ORIENT
zyxwv
To investigate the origin and affinities ofthe ants of Madagascar, 1 compared the
number of genera in common with neighboring land masses of India and Africa which
were al1 once united in Gondwana (SMITHet al., 1994). To fùrther understand afKnities
with the Africanantfauna,
1 havecompareh
the genera of Madagascarwith
geographically distinct subregions within Africa: West Africa(W.A.), East Africa @.A.),
and southern Afiica (S.A.) (For a discussion, definition, and the list of genera of these
regions and subregions,refer to FISHER, inpress a).
Zn Table 1, 1list the 52 genera recorded fiom the Malagasy region. Forty-eight are
estimated to be indigenous to the region, of which4 are endemic to Madagascar and 1 to
Mauritius. For the island of Madagascar, 45 genera are recorded, of which 41 are
considered to be indigenous. The classification of a genus as indigenous or introduced is
based on a subjective evaluation of historical distributionrecords and the biology of the
species.
The richnessof 48 genera in Madagascar is comparable
with other tropical regions.
In a comparison of the log of the total
numberofgenera
present ineachof the
biogeographic regions and subregions, and of the log of the area of each region, the
Malagasy region is not depauperate. The slope of the log-log relationship has a z-value
of 0.224 (R2 = 0.61) and the log number of genera inthe Malagasy region falls very close
to this line.
zy
zyxwvu
zyxwv
ANT FAUNA OF MADAGASCAR
459
zy
zy
zyxwvuts
3 Genera Shared,
O Unique
Fig. 1. Three genera are shared between the Malagasy region and Peninsularhdia (included Sri
Lanka, but excludes Bhutan, Nepal, Pakistan, Bangladesh, and
Assam) and are not found
in the Afrotropical region. These genera are not uniquely shared since they are found in
other biogeographic regions.
Three genera, Aphaenogaster, Kyidris, and Vollenhovia, are shared between the
Malagasy region and India and are not found in Afi-ica. These three genera are found in
other biogeographic regions and thus are not uniquely shared between the Malagasy
region and India (Fig.1).
Nine genera are sharedbetween the Malagasyregionand Afi-ica and are not
recorded fiom India:
Anopolepis
Discothyrea
Glamyromyrmex
Melissotarsus
Mystrium
Prionopelta
Pristomyrmex
Simopone
Terataner
Melissotarsus, and Terataner are the only genera uniquelysharedbetween the
Malagasy region and Africa (Fig. 2). Simopone, Mystrium, Prionopelta, Discothyrea,
and Pristomyrmex are also found in the Oriental biogeographic region and it is possible
that these genera may have gone locally extinct in India.
zyxwv
460
zyxwvutsrqp
B. L. FISHER
The number of uniquely shared genera is very low, but itdoes suggest that the ant
fauna of Madagascar has closer ailinitiesto Afi-ica than to India andthe Orient (2 genera
uniquelyshared with Afi-ica, O withIndiaand the Orientalregions). Two additional
analyses support the close relationship between Mrica and Madagascar. Results fi-om a
cluster analysis (single linkage) and
an analysis of faunalsimilarityusing the Jaccard
Index (MAG~JRRAN, 1988) of the genera present in each biogeographic region, indicate
that the Malagasy and African Regions are most similar (see FISHER,in press a). The
Jaccard Index also indicatesthat within Mica, the southern and East Afi-ica regions are
the most similarto Madagascar.
The close relationship of M i c a and Madagascar is also supported at the level of
species-groups and species. For example, of the 36 described species of Tetramorium in
the Malagasy region (BOLTON, 1979), 29 are endemic, 4 are shared with Afi-ica, and 3
are pantropical tramp species. Bolton organized the taxa into 8 species groups of which
3 are endemic to Madagascar, 2 are sharedwith Afi-icaand 3 are widespread. In
addition, 3 indigenous species fiom the Malagasy region are shared with Afiica, while
none are shared with the Oriental or Indo-Australian regions. Af€inities at the speciesgroup and species level with the Oriental and Indo-Australian regionsmay exist in other
pantropical genera, suchas Strumigenys and Pheidole which have numerous undescribed
species in collections awaiting revision.
Nineteen genera are found in Africa and India
or the Orient but not in Madagascar:
Aenictus
Calyptomyrmex
Carebara
Cataglyphis
Centromyrmex
Cryptopone
Dorylus
Epitritus
Leptanilla
Messor
Myrmicaria
Oecophylla
Paedblgus
Pheidologeton
Polyrhachis
Probolomyrmex
Rhoptromyrmex
Psezcdolasius
Sphinctomyrmex
Ifwe assume that the ant genera found on Madagascararrivedprimarily by
dispersal (see discussion of the origin of genera below), the nesting behavior of the
nineteen genera listed above may help explain which ant
genera successllly colonized
the island. These taxa nest ineither the ground, in termite mounds, inthe leaf litter or iri
rotten Wood, or self constructed nests. Polyrhachis is the only genus that has some
species that nest in plant cavities. BROWN (1973) suggestedthat those ants that nest in
preformed plant cavities are best suited for surviving long distance dispersal by rafting
across an ocean. Ants could weather such a journey formany months by sealing off the
entrance of the nest and feedingon their own larvae. A similar method of dispersal could
also have been used by a hibernating
ancestor of the present day lemursto rafi across the
MozambiqueChannel. The arriva1 ofthe driverants (Aenictm and Dorylus) and
Leptanilla to Madagascar may also havebeenhinderedby
the fact that queens are
wingless, and coloniesreproduce by budding.
The driver ants which dominatethe forest floor, and the weaver ants (Oecophylla)
which dominantthe forest canopy in Afiotropicaland Oriental tropical regions are absent
from the Malagasyregion.Weaver
ants andespeciallydriver
ants are important
predators of other ants and have been shown to influence ant population structure and
the diversity of antcommunities (HOLLDOBLER
& WILSON, 1990; GOTWALD, 1995).
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zyx
zyx
z
zyxwvu
zyx
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zyxwvu
ANT FAUNA OF MADAGASCAR
46 1
Because of their absence from Madagascar? the population dynamics of Malagasy ant
communities may differ greatly from other Old World ant communities;A comparison of
Afi-ican and Malagasy ant communities provides a natural experiment for evaluating the
effect of these dominant African ants. .’
b
9 Genera Shared
2 Unique
. ,
zyxwv
zyxwvuts
zyxwv
Fig. 2. Nine genera are shared
between the Malagasyregion and Africa andare not recorded from
Peninsular India. Of these,2 genera are uniquely found in the Malagasy and Afrotropical
regions.
The lack of driver ants in Madagascar may have spurred the diversification ofthe
tribe Cerapachyinae (Cerapachys and Sirnopone) on the island(HOLLDOBLER &
WILSON, 1990; OLSON& WARD,in press). The morphologically diverse and species rich
Cerapachys on the island include species that are morphologically convergent to the
driver ant genusAenictus found in Afi-ica and exhibit armyant habits of raidingthe nests
of other ants (BROWN,1975; pers. obs.). In the absence of Dorylinae, Cerapachys may
have been fiee to develop and capitalize on their army ant-like predatory behavior, and
thus represent a monophyletic island radiation of species. On
the other hand, this clade of
Cerapachys may have been found once in other biogeographic regions, but now only
persists in Madagascarin the absence of driver ants.
Mystrzum, in the tribe Amblyoponiniwhichpossessesmanymorphologically
primitive characters, represents another genus that may have been able to persist in the
absence of competition fiom more recentlyevolvedgenera
that failed to colonize
Madagascar.Currently there are 6 describedspecies of Mystrium from Madagascar,
462
zyxwvutsrqp
zyxwvu
B. L. FISHER
zyxwvutsrq
zyx
whileonly one speciesfromWest M c a andonespeciesfrom
Australian, and Australian regionsare known.
the Oriental, Indo-
ORIGINS OF THE ANT FAUNA
The origin of theant faunaof Madagascar mustbe inferred fromOur understanding
of geological history andOur limited fossilrecords of ants. The high numberof extant ant
genera found in Baltic amber fossils (Oligocene) suggests that many extant genera are at
least 35 million years old (H~LLDOBLER& WILSON,1990). The almost complete lackof
extant genera found in Cretaceous and Eocene deposits implies that most modern taxa
may not have been abundant or even extant before the Oligocene. If the fossil data
accurately reflects the history of ants, then al1 modern genera most likely evolved after
the complete separation of Madagascar fiom M c a (around 120 Ma; R A E ~ O W I T Zet al.,
1983) and aRerthe separation or India fiom Madagascar (approx. 90 Ma;SToREY et al.,
1995).
An alternative hypothesis, though not supported by the fossil record, is that some
extant genera are much older and may date back to around the mid-Cretaceous at the
time of the break up of Gondwana. BAROMU ~ A NetI al. (1992) offer some indirect
evidence to support this. They hypothesized that the Old and New World army ants are
each others closest relative, and thus, form a monophyletic group. Since al1 modern taxa
have wingless queens and reproduce by budding, it is most parsimonious to assume that
the ancestor of this cladealsohadwinglessqueens.
The presentdistribution of
Ecitoninae in the New World and Dorylinae in the Old World, may be explained by a
common ancestor that was present before the complete breakup of South America and
Afi-ica which is estimated to have occurred between 84 Ma and 106 Ma (PI"N
et al.,
1993). Since Dorylinae are absent from Madagascar, this common ancestor may have
evolved after the complete separation of Madagascar fi-om &ca more than 120 Ma
(RAEIINOWITZ et aZ., 1983).Other genera whichhaveapresentdayGondwanaland
distribution, such as in the tribe Amblyoponini, may also be much older than predicted
fiom the fossil record.
zyxw
In summary, Madagascar can be describedas an isolated landmass that has a highly
endemicfaunacharacterized by closeaffinities to the Afrotropical region with many
groups that have apparently undergone unique island radiations, and relict
taxa that have
numerous plesiomorphic characters. Thesepatterns can be explained by the proximity of
Madagascar to Africaand its longhistory of isolation.PeninsularIndia,
the sister
continent of Madagascar, does not follow these predictions. Along with Madagascar, it
began separating fiom Africa 150 Ma and remained joined with Madagascar until
around
90 Ma before splitting off, moving
northward,
reaching
its present
position
approximately 50 Ma (RABINOWITZ et al., 1983;.STOREY et al., 1995). Therefore India
wasisolated with Madagascar for 60 millionyearsandcompletelyisolated
for an
additional 40 million years. India is over five timesas large as Madagascar, but contains
only 3 endemic ant genera, Aneuretus and Stereomyrmex in Sri Lanka, andIndomyrma in
the Western Ghats in India, two of the most mesic localities inthe region.
ANT FAUNA OF MADAGASCAR
463
What happened to the endemic fauna that would be predicted from India’s long
isolation? Did the endemic taxa go extinct after initial contact with Asia due to the
invasion of superior competitors? Did India experience dramatic climatic changes that
drove taxa to extinction, leaving the two endemic taxa in the mesic localities? Or was
India in contact with other landmasses via land bridgesor filters duringits sojourn in the
Indian Ocean, andtherefore not an isolated land massfor 100 million years?
BRIGGS(1989) suggested that during the Cretaceous, India moved northward and
became in direct or close contact with Northern Afiica. Faunal interchangethat occurred
during this contact with Afiica, or during later contact with Asia could have allowed
superior competitors to colonizeIndia,drivingendemic
taxa to extinction.The
mechanism for the absence of endemic ant taxa is not known, but the pattern has been
noticed for vertebrate groups (I~RIGGs,1987; S m , 1984).
zyxwv
zyxw
4
zyxwvutsrqponmlkjihgfedcbaZYXWVUTSRQP
CONCLUSIONS
Our understanding of the origins and affinities
of the ant faunaof Madagascar is far
from complete. We understand even lessabout the biogeographic patterns of ants within
the island. Almost everyone of the 48 indigenousgeneraisinneed
of revision.
Nonetheless, evidence does suggest that the Malagasy ant fauna is more closely related
to the Afrotropical fauna than to the Oriental or Indo-Australian faunas. The absence of
ecologically dominant genera found in Afi-ica, such as weaver and driver ants, may have
created unique opportunities for the ants of Madagascar, allowing some to persist and
others to radiate. The absence of a high numberof endemic genera in India, Madagascar
sister landmassfor 60 million years, poses interesting biological and geological questions.
ACKNOWLEDGMENTS
1 thank P.S. Ward for comments onthe manuscriptand
for hisconstant
encouragementandtrainingin al1 aspects of antsystematics. Studies in Madagascar
could not have been completed without the willing support of the Malagasy people and
the fùnding by World Wide Fund for Nature-Madagascar, National Geographic Society,
and the National Science Foundation.
zyxwvut
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zyx
zy
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MADAGASCAR
ANT
OF FAUNA
465
Table 1 . Ant Genera found in the Malagasy region. Endemic genera are indicated in
bold, and genera known only fiom probable introduced species are noted with an *.
Genera that are unique to Mauritius, Seychelles, and Reunionare also indicated.
DOLICHODERINAE
Ochetellus" [Mauritius]
Tapinoma
Technonzyrmex
FORMICINAE
Acropyga [Mauritius]
Anopolepis [Reunion]
Brachymymzex*
Camponotus
Lepisiota
Paratrechina
Plagiolepis
PSEUD0"ECINAE
Tetraponera
Pheidole
Pilotrochus
Pristomyrmex [Mauritius]
Quadristruma* [Seychelles]
Serrastruma
Smithistruma
Solenopsis
Strumigenys
Terataner
Tetramorium
Undescribed genus
CERAPACHYINB
Cerapachys
Simopone
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"ICINAE
Aphaenogaster
Cardiocondyla
Cataulacus
Crematogaster
Eutetramorium
Glamyromyrmex
Ireneopone [Mauritius]
Kyidris
Leptothorax
Melissotarsus
Meranoplus
Metapone
Monomorium
Oligomyrmex
PONERINAE
Adetomyrma
AmbZyopone
Anochetus
Discothyrea
Hypoponera
Leptogenys
Mystrium
Odontomachus
Pachycondyla
Platythyrea
Platythyrea
Ponera"
Prionopelta
Proceratium
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :467-478
AFFINITES BIOGEOGWEIIQUES DES DROSOPHILIDm DE
MADAGASCAR ET DES ILES
DE L'OCEAN INDIEN
Daniel LACHAISE 1, Myriam HARRY & Michel SOLIGNAC
' CNRS, Populations, Génétique & Evolution, 91 198Gif-sur-YvetteCedex, FRANCE
LBSE, UFR de Sciences, Université ParisXI-Val de Marne, 9401O Créteil cedex, FRANCE
-
ABSTRACT.- The biogeographical affinitesof fruitflies (Diptera, Drosophilidae)fiom Madagascar and
thesurroundingislands
of the WesternIndianOceanarediscussed
at thelevel of multi-species
communities (via a Correspondence Factorial Aualysis where individuals 1) are species and islands
are the variables), thenat various decreasing taxonomical levels (genera, subgenera, species groups and
subgroups), andSnally at the genetic and molecular levels.
KEY-W0RDS.- Drosophilidae, Genetic biogeography, Island speciation, Indian Ocean
RESUME.- Les affinités biogéographiques des Diptères Drosophilidae de Madagascar et des îles de
l'Océan Indiensontdiscutées
au niveaupeuplements, au traversd'uneAnalyseFactorielledes
Correspondances -où les espèces représentent les individus mathématiques
et les îles les variables-,puis
aux Wérents niveauxtaxonomiquesdécroissants(genres,sous-genres,groupesd'espèces,
sousgroupes), entinau niveaux génétiqueet moléculaire.
MOTS CLES.- Drosophilidae, Biogéographie génétique, Spéciation insulaire, Océan Indien
INTRODUCTION
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Les Diptères de lafamilledesDrosophilidaecomptentprès
de 3000 espèces
réparties en 60 genres. D'une façon générale, les régions biogéographiques comportent
des faunes de drosophiles bien contrastées. Si nombre de genres sont anciens, et de ce
fait cosmopolites,,les groupes d'espèces f f i e s sont en revanche d'excellents indicateurs
des affinités biogéographiques et des voies de migration. Les faunes des Seychelles, 10
genres, 36 espèces (LAMB, 1914;TSACAS et al., 1981), desComores, 8 genres, 31
espèces,de La Réunion, 8 genres,28espèces, et deMaurice, 6 genres,28espèces
(TSACAS& DAVID, 1975; DAVID & TSACAS, 1975; DAVIDet al., 1989) peuvent être
considéréescommerelativementbienconnues:
En revanche, Madagascar est restée
longtemps inexplorée pour sa faune de drosophiles puisque TSACAS et al. (1981) ne
mentionnent que 9 genres et 37 espèces,dans le matériel collecté pour l'essentielen
1957-58 par STUCKENBERG.
Grâce à quelques collectes de LACHAISE 1980 et surtout
grâce à la mission MCEVEY-DAVID-AULARD 1987,
on connalit 71 espèces à Madagascar
(notamment in MCEVEY,1990; CHASSAGNARD
& McEVEY,, 1992), ce qui porte à 128 le
nombre d'espèces identifiées pour l'ensemble Seychelles-Comores-Madagascar-RéunionMaurice (SECOMAREMAU). MCEVEY (comm.
pers.) rapporte de surcroît la présence,
In:W.R. LOURENÇO (éd)
Editions de I'ORSTOM, Paris
/'
468
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D. LACHAISE, M. HARRY & M. SOLIGNAC
dans le matériel de lamission 87 à Madagascar, de 19 autres espèces deLeucophenga, 4
espèces de Drosophila du sous-genre Drosophila, 7 espèces de Drosophila d'ffinité
subgénériqueincertaine,ainsiquede13espècesde
Scaptodrosophila et 16espèces
d'ffinité générique incertaine. Onpeutdoncconsidérerqu'ilexisteauminimum130
espèces de Drosophilidae à Madagascar et il ne fait aucun doute que la prospection n'en
est encore qu'à son début. La faune de Drosophilidaede SECOMAREMAU atteint ainsi
les chiffresrespectables de 20 genres et 187 espèces.
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MATEIUEL & METHODES
Dans le but de visualiser les affinités au sein de SECOMAREMAU, nous avons
appliqué ici une Analyse Factorielle des Correspondances (BENZECRI et al., 1973) en
limitantl'étudeaux 129 espèces dont onpeut assurer que leurdistributiondansles
différentesîles de l'OcéanIndienestfiable.
La Figure 1 montre le plan1-2de cette
analyse ou l'axe 1 représente 33,3 % et l'axe 2 27,1% de l'information.Avecl'axe 3
(24,3%)quin'est pas figuré ici,l'analysecouvrel'essentieldel'information(82,7%).
L ' M c a l'avantage sur d'autres analysesde permettre lasuperpositiondesindividus
(espèces de Drosophilidae) et des variables (les différentes îles de l'Océan Indien). Les
chiffres représentent des nombresd'espècesdontlaprojectionestsuperposée.
La
contribution relativeà l'inertie expliquée par l'axeest: Seychelles (36,9%) et Madagascar
(37,7%) pour l'axe 1, Comores (71,2%) et Madagascar (25,5%) pour l'axe 2. L'axe 3,
non figuré, serait déterminé par la divergence Seychelles (41,4%), Maurice (38%) et,
dans une moindre mesure
La Réunion (15,8%).
RESULTATS
AFF'INITES BIOGEOGRAPHIQUESDANS L'OCEAN INDIEN OCCIDENTAL
Lafigure 1 montre une nette différenciationdesfaunesdedrosophiles.
Les
Comores n'ont de réelle affinité qu'avec Madagascar et peu avec les Seychelles. Maurice
et La Réunion se chevauchent largement l'une l'autre et toutes les deux en partie avec
Seychelles en dépit de l'endémisme propre à chacune d'elles. L'endémismeest important,
12 à 15 espècesauxSeychelles(33-42%),10-14auxComore(32-45%),
5-6 à La
Réunion (18-21%) et 4-7 à Maurice(14-25%). Le domained'incertitudevient des
problèmestaxonomiquesensuspens(Tableaux
1 & 2). ConcernantMadagascar
l'incertitude est encore plus large, mais les données indiquent en tout état de cause un
tauxd'endémismeplusélevé.Si
l'on tientcompte des seules 71 espècesidentifiées
(Tableau l), 39 sont endémiques, soit un taux de 55%. Maintenant, si l'on ajoute les 59
espèces encours d'étude -qui pourraientbien s'avèrer toutes endémiques- le taux pourrait
passer à 97/130 soit 75% (Tableau 2). Plus vraisemblablement ilest situé entre ces deux
valeurs. Les archipels tels celuidesComores et celuidéfiniparl'isobathe50mdes
Seychelles granitiques incluant
Mahé,
Praslin,
Cousin
et Frégate, ont des taux
d'endémisme plus élevésque ceux de chacune des îles des Mascareignes. Cet endémisme
semble davantage lié audegré de subdivision des unités insulairesque deleurs âges.
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DROSOPHlLIDAEDE MADAGASCAR
469
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zyxwvuts
zyxwvuts
Figure 1. Analyse Factorielle des Correspondances effectuée sur 128 *es
de Drosophilidae (voir Tableau
JJ montrant les &nités biogéographiquesde
Madagascar (MAD), aveclesSeychelles (SEY), lesComores (COM), La
Réunion WU),
et Maurice (MAU). Les chiffres dans les@les
accompagnantlesvariables(îles)incluentlesespicesendémiquesplus
éventuellement quelques autres présentes sur un seul archipel ou une seule
île m a i s rapportées d'Afrique
continentale
ou
d'une
autre
région
biogéographique.
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AFFINITESAVEC LES AUTRES REGIONS BIOGEOGRAPHIQUES
L'AFC présentée ne traite pas des affinités des espècesde S E C 0 " A U
avec
d'autres régions biogéographiques, notamment les régions Afrotropicales et Orientales.
Ces affinités ont été discutées au fur et à mesure des découvertes par DAVID et TSACAS
(1975), TSACAS(1984), LEMEUNIERet al. (1986), DAVIDet al. (1989). Le Tableau 1 fait
le point de ces affinités. Nous commentons ici très brièvement l'apport des différents
niveaux taxonomiques dans l'analyse des voies de migrations qui ont produit les faunes
insulaires contemporaines.
Apport des genres: l'apport des genres est limité quant
à l'interprétation historique
despeuplements car laplupartd'entreeuxontdes
représentants, plus ou moins
nombreux, sur toutes, ou presque toutes les régions biogéographiques. Cela vient sans
doute de la grande ancienneté des noeuds phylogénétiques qui ont produit les genres,
peut-être à des époques correspondantauxphasessuccessives
de ladislocation du
Gondwana. On soulignera cependant la présence à Madagascar d'une espèce du genre
Afrotropical Jeannelopsis lequel est confiné par ailleurs en Afrique orientale (KenyaTanzanie) et en Afiique du Sud. Il est aussi intéressantde noter que les genres sont très
inégalement répartis dans leur distribution et par
le
nombre
d'espèces
qui
les
représentent. Ainsi,
cinq
genres,
Gitona,
Stegana,
Jeannelopsis,
Luzonimyia,
qu'un
ou deux
représentants
à Madagascar. De même
Nesiodrosophila, n'ont
470
I
zyxwvutsrq
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D. LACHAISE,
€IARRY
M.
& M. SOLIGNAC
Dettopsomyia,Drosophilella et Neotanygastrella n'ont, là encore,qu'un
ou deux
représentants, cette fois limités aux Seychelles.
Apport des sous-genres: .les sous-genres ne sont, dansl'ensemble, guère plus
informatifs;ainsi,auseindu
genre Drosophila, lesgrandssous-genres
Drosophila,
l'ensemble
Hirtodrosophila et Sophophora sont tous bien représentés dans
SECOMAREMAU. Il est cependantintéressantdesoulignerque
les Drosophila du
sous-genre Dichaetophora, à l'instardesreprésentants du genre Liodrosophila, sont
limitésdansleur
répartition dansl'OcéanIndienoccidentalauxseulsComores
et
Madagascar. Commele montre I'AFC, cela illustre les échanges privilégiés
de faune entre
les Comores et Madagascar par la côte occidentale. Dans le genre Zaprionus, le niveau
des sous-genres révèlede façon marquée la grande affinité deMadagascar avec la région
Afrotropicale. En effet, les 14 espèces rapportées de SECOMAREMAU appartiennent
toutes au sous-genre Zaprionus, exclusivement Afrotropical. La présence à Madagascar
des 14 espèces de ce taxon, extrêmement riche en Afrique continentale (CHASSAGNARD
& TSACAS,1993), dont 7 endémiques,montreparailleursqu'il
y a subiune forte
diversificationendémique(CHASSAGNARD& MCEVEY,1992).Celadémontrequeles
liens entre l'Afrique continentale et Madagascar sont non seulement étroits 'mais aussi
qu'ils sont anciens. Paradoxalement, en effet, les Comores
sont pauvres en Zaprionus,
aucuneespèceendémique de ce genre n'yayant été recensée jusqu'alors et les deux
espècesmentionnées, Z. tuberculatus et 2. indianus, étant d'évidentscolonisateurs
récents venus vraisemblablement d'Afrique continentale (mais voir plus loin). Il est donc
possibled'en déduire que ladifférenciationdes
Zaprionus deMadagascarest
très
probablement plus ancienne que Me la plus ancienne des Comores, à savoir Mayotte,
avecquelque 8 millionsd'années(BATTISTINI,ceVolume).
Peut-êtrele sous-genre
Zaprionus est-il l'un des rares témoins, chez les Drosophilidae, du vieux fond dérivé du
Gondwana, le sous-genre Anaprionzrs faisant office de taxon vicariant dans la région
Orientale (TSACAS
& CHASSAGNARD, 1990).
Il est cependant intéressant de souligner qu'il existe une espèce de Zaprionus, 2.
mascariensis, dont ladistributioncouvre,nonseulement
Madagascar, maisaussiles
Mascareignes.Or, cette espèce a desaffinités étroites avecdeuxespèces dumême
complexe supposées originaires d'Afrique continentale, 2. tuberculatus et 2. sepsoides,
cette dernière étant présente à Madagascar mais apparemment absente des Mascareignes
(TSACASet al., 1977). Iln'estdoncpasexclu.
que ladifférenciation ducomplexe
tzrberculatus représente un épisode relativement récent d'une radiation ancienne. Nous
avançonsiciune idée quelque peuhétérodoxe, à savoir que l'histoireévolutivedes
Zaprionus de ce complexe (2. mascariensis, 2. sepsoides, 2. tuberculatus) pourrait être
plus ou moins similaire, voire parallèle, de celle du complexe Drosophila simzrlans (0.
mauritiana, D. sechellia,D.simulans) telle qu'elle est discutée plus loin. Ce ne serait pas
2. tzrberculatus (ou 2. sepsoides) qui aurait colonisé Madagascar et les Mascareignes,
mais au contraire un ancêtre pré-tuberculatus issu de la radiation malgache qui aurait
engendré 2. sepsoides à Madagascar et 2. mascariensis dans les Mascareignes. Dans ce
scénario Zaprionus tuberculatus serait le dernier né et aurait (<fonctionné >> comme D.
simzdans: ces espèces de genres différents auraient l'une comme l'autre véritablement
envahi récemment le continent africain depuis Madagascar, puisde là les îles atlantiques
et méditerranéennes de l ' f i q u e et enfin l'ouest de l'Arabie et le Proche Orient. Toutes
lesdonnées
récentes s'accordent à suggérerque 2. tuberculatus estuneespèce
colonisatrice en pleine expansion géographiqueet tout porte à croire qu'elle pourrait, au
moins partiellement, suivre latrace de D.sirnulans dans saconquête mondiale.
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DROSOPHEIDAE DE MADAGASCAR
47 1
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Tableau 1. Liste des 128 espèces de Drosophilidae soumises à l'Analyse Factorielle des Correspondances où
seules les cinq premières colonnes sont prises en compte. Se: Seychelles; Co: Comores; W.Madagascar; Re:
La Réunion; Mau: Maurice. Les affinités avec les autres régions biogéographiques sont indiquées
par (1) si
l'espèce elle-même se retrouve dans telle ou telle autre région, ou par (*>si une espèce affine, ou une série
d'espèces affines. y est mentionnée. M Afrique continentale au sud dü Sahara; Pa: région Paléarctique; Or:
régions Orientale et/ou Australasienne: Nea: région Néarctique ou Néotropicaie.
472
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D.LACHAISE,
HARRY
M.
& M. SOLIGNAC
Lesgroupes
et sous-groupesd'espèces:
lesniveauxtaxonomiquessupraspécifiques les plus révélateurs n'en demeurent pas moins les
groupes et sous-groupes
d'espèces. Ainsi le groupe sanu du genre Lissocephala, représenté à Madagascar et à La
Réunion,caractérise,avec
le groupe juncta, unecolonisationvenant
de larégion
Afrotropicale en liaison avec une radiation hautement spécialisée sur
les Moracées du
genre Ficus (LACHAISE& M c E ~ Y 1990;
,
HARRV et al., 1995). Mais, l'exemplele plus
éloquent d'une voiede migration venant d'Afrique est sansconteste la différenciation des
espècesdusous-groupe
melanoguster, le
complexe
D.simulans-D.sechellia-D.
mauritiana n'étant que la ramification océane d'un rameau continental. Le sous-groupe
ananassae -qui mérite en réalité le rang de groupe d'espèces- caractérise, en revanche,
une migration venue de la région Orientale. Cette migration n'est sans doute pas très
récente dans la mesure où elle a donné lieu à une radiation dans les différentes îles de
l'océan Indien occidental: D.vallismaia dans La Vallée de Mai à Praslin, l'une des îles
D. ercepeae à La Réunion, D.
granitiques
des
Seychelles
(TSACAS,
1984),
parabipectinata et deux espèces nouvelles à Madagascar (TSACAS& DAVID, 1975 et
comm. pers.). L'influence Orientale se fait sentir également autravers d'espèces telles que
D. ashburneri, unique représentant à l'ouest de l'Océan Indien du sous-groupe Oriental
suzukii du groupe melanogaster (TSACAS, 1984;LEMEUNIERet al., 1986).
Mais, c'est encore aux niveaux génétique et moléculaire que la << biogéographie
dynamique D, c'est-à-dire celle résultant non de la vicariance proprement dite mais des
flux de gènes d'une îlede l'Océan Indienà une autre, est la plus évidente.
BIOGEOGRAPHIE
GENETIQUE ETMOLECULAIRE
Les 8 espèces affines du sous-groupe melanoguster ont une origine Afrotropicale;
trois d'entre elles, D. simulans et ses espècessoeurs D. sechellia et D.mauritiana,
endémiques respectivement de l'ile qui leur a valu leur nom, ont une histoire évolutive
liée à l'OcéanIndien(LACHAISE et al., 1988). Cesespèces,quicomptentdésormais
parmi les espèces les plus étudiées dans le monde, montrent
tout ce que l'onpeut tirer sur
le plan de lacompréhension des relations paléogéographiques et desmécanismes de
spéciation. Il s'agitd'espècesexcessivementprochessurleplanchromosomique
(LEMEUNIER
& ASHBURNER, 1984),
génétique (CARIOU, 1987), moléculaire(BODMER &
ASHBURNER,
1984) et reproductif (LACHAISE et al., 1986).
Espèces soeurs et << races >> cytoplasmiques
zyx
Trois << races )) géographiques cytoplasmiques (si&si11 et siIII) ont été reconnues
chez Drosophilasimulans sur labase
de différencesobservéesdans
le génome
mitochondrial analysé par tout un éventail d'enzymes de restriction: une race malgache
confinée à une aire restreinte Madagascar-Réunion (szIII), une race indo-Pacifique qui
s'est étendue vers l'est à partir desSeychellespourcoloniser
la Nouvelle-Calédonie,
Moorea et Hawaï (siI), et enfin une race cosmopolite (siII) dotée d'une exceptionnelle
capacitécolonisatrice (BABA-AISSA& SOLIGNAC,1984;BABA-AISSA et al., 1988).
L'espèce soeur de Maurice D. mauritiana présente, quant à elle, un polymorphisme de
son génome mitochondrial (ma1 + maII). Or, ce qui rend la situation aussi troublante
qu'intéressante est le fait que les types mitochondriaux siIII de D. simulans et ma1 de D.
mauritiana sont identiques (SOLIGNAC & MONNEROT, 1986). Des hypothèses
zyxwvu
zyxwvut
zyxwv
zyxw
zyxwvutsrqpo
DROSOPHILIDAEDE MADAGASCAR
473
contradictoires ont été discutées où, selonlesauteurs,sontfavoriséssoit
une longue
dérive génétique chroniqued'unepopulation de petitetaille,soit
de sévères goulots
d'étranglement liésà des effets fondateurs.
Tableau II. Répartition des genres et sous-genres de Drosophilidae dans l'Océan Indien occidental et -tés
biogéqpphiques. Nombre .d'espèces (Nombre d'espèces endémiques probables, domaine d'incertitude). Il est
tenu cdmpte ici pour Madagascardes 59 espèces en cours d'étude qui s'ajoutent
aux 71 espèces rapportées dans
le Tableau 1. Se: Seychelles; Co: Comores;Mad:Madagascar; Re:La Réunion; Mau: Maurc
ie.
1
I
TOTAL
1
Se
1
I
Co
1
I
Mad
1
I
Re
1 Mau 1
AFJXVTES
I
zyxw
Double réitération des modèles<< pierres-de-gué B interrompu et ininterrompu
Jusqu'à présent, nous avions privilégié l'hypothèse selon laquelle D. melanoguster
et D. sirnulans se seraient différenciées respectivementà l'ouest et à l'est du Rifi afiicain,
à partir d'une population ancestrale commune,
à la faveurde l'aridification graduelle de la
partie orientale du continent(LACHAISEet al., 1988). Mais, l'hypothèse la plus simple est
peut-être d'admettre que D. simulans s'est différenciée à Madagascar même, où elle a pu
rester endémique très longtemps (de l'ordre de 2 à 4 millionsd'années). Le type
mitochondrial siIII pourrait être celui de lapopulation ancestrale et serait resté confiné à
474
zyxwv
D. LACHAISE, M. HARRY & M. SOLIGNAC
zyx
zy
zyxwv
son aire d'origine (SOLIGNAC
& MONNEROT, 1986)et à son milieu d'origine, à savoir les
forêts de montagnestelles La Montagne d'Ambredanslenord
de Madagascar
(LACHAISE,non publié) et cellesdes forêts despentesdesvolcans
deLa Réunion
(DAVID & TSACAS, 1975). Par deseffetsstochastiques,liés
à des événements
occasionnels, des femelles fondatrices, issuesde populations dotées du génome siIII, ont
pu se trouver transportées passivement dans d'autres îles de l'Océan Indien occidental.La
première question est de savoir pourquoi siIII nes'estpas
propagé audelà
de
Madagascar et des Mascareignes alors que les deux autres types mitochondriaux se sont
retrouvés de proche en proche très loin de leur aire d'origine selonun modèle << pierresde-gué )) (stepping stone model) ? La réponsepourrait
être: pure question de
contingence! Dans leur errance passive, les porteurs de certains types mitochondriaux connus ou inconnus- se sont trouvés bloqués parce que leur nécessaire spécialisation s'est
avérée être une impasse évolutive, les rendant incapables de s'adapter ailleurs.
Deux fois aumoins, le phénomène de sédentarisations'est produit (modèle
<< pierres-de-gué )) interrompu), et deux fois le processus de migration au longcours s'est
réalisé(modèle <(pierres-de-gué )) ininterrompu) à partir de propagules D. simulans
(effets fondateurs issus de populations D. simzrlans vivant à Madagascar ou à La
Réunion). Il est étonnant que le premier ait, à chaque fois, produit une espèce nouvelle
(0.
sechellia ou D. mauritiana); il est tout aussiétonnantquelesecondait
été
accompagné (cause ou effet) d'un changement du type mitochondrid chez D.simzdms,
si1 ayant généré la conquête de l'est (voie indo-pacifique), siII la conquête de l'ouest
(SOLIGNAC& MONNEROT,
1986). Dans un premier temps le type siII a pris pied sur le
continent africain, où il a chevauché l'airede distribution historiquede D.melanogaster qui l'a cependant exclu de toute l'Afrique occidentale (LACHAISE et al., 1988)- puis de
proche en proche, a envahi le reste du monde ou presque. En admettant que le taux
d'évolution des séquences de 1'ADNrnt est comparable chez lesDrosophila à ce qu'il est
chez les mammifères, BABA-AISSA
& SOLIGNAC
(1984) ont suggéré que coexistent chez
D.simulans des génomes mitochondriaux qui pourraientêtre séparés depuis 1,5 millions
d'années. Il est intéressant de souligner que cet âge correspond aussi approximativement
à l'ancienneté supposée desévénements de spéciationquiontdonnénaissance
à D.
sechellia et à D.mauritiana. Il en ressort que l'émergence d'une nouvelleespèce insulaire
est,semble-t-il, un événementparticulièrementcontingent,étroitementdépendantdes
conditionsécologiquesrencontrées.
,
zyxwvutsrq
Drosophila sechellia, le piège de l'adaptation par défaut
La population immigrante d'où a émergé D. sechellia s'est trouvée confrontée à
des conditions écologiques particulièrement sélectives(COYNE& ~ I W , 1986), par
exemple la forte toxicité des fruits de la Rubiacée Morin& citrifolia (R'KHA et al.,
1991), seule planteà fructification suffisamment continueet abondante (prévisibilitéde la
ressource) dans cettains îlots des Seychelles pour assurer la continuitédes générations de
la drosophile. Cherchant à retracer l'histoire des populations ancestrales d'oùont émergé
les espèces affines au travers des Cléments transposables, CMY et al. (1991) ont montré
quel'élément
mariner, de toute évidenceprésentchezl'ancêtredu
sous-groupe
melanogaster, différait considérablement par son abondance chez lestrois espèces soeurs
D. simulans, D.sechellia et D. mauritiana. Au point qu'il est possible d'en déduire soit
que D. sechellia a toujours eu, à la différence de D.mauritiana une population d'effectif
très limité,soitqu'elleaeu
à subir un ou plusieurs goulots d'étranglement sévères
zyxwvu
zyxw
zyxwvu
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zyxwvu
DROSOPHILIDAE DE MADAGASCAR
475
Concernantla taille desapopulationefficace.
La tailleextrêmement réduite de la
populationefficaceobservéechez
D. sechellia est sans doute à rapprocher de son
extrême spécialisation sur Morin& notamment sur l'ilot de Cousin non loin de l'île de
Praslin. La micro-population pionnière<< tête-de-pont )) qui a engendré D.sechellia s'est
spécialisée faute de choix.Il s'agit d'une spécialisation par défaut.
La preuve enest que sa
plante-hôte Morin& citrifolia, n'estenrienconfinée
à certains îlots desSeychelles
puisqu'elle a une distribution circum-Pacifique. Par ailleurs, le type mitochondrial de D.
sechellia présente davantage d'affinités avec le type si1 de D.sirnulans, qui est aussi le
plus proche géographiquement (e.g. Mahé,Seychelles),qu'avecles
autres types
&
mitochondriaux présents à Madagascar et danslesMascareignes(SOLIGNAC
MONNEROT,1986) Or,la D. sirnulans si1 desSeychelles,dontladistribution
IndoPacifique se calquerait plus étroitement sur celledu Morin&, est sensible à la toxicité de
son fiuit (R'KHA et al., 1991). Aussi, ne peut-on invoquer la (( voie du Morin& D pour
expliquer la migration Indo-Pacifiquede siI.
Drosophila mauritiana, un spécialiste défroqué ?
Plusieurs difficultés demeurent dans ce scénario: comment expliquer notamment la
similitude des génomes mitochondriaux siIII de D.sirnulans et ma1 de D.rnauritiana
(SOLIGNAC
et al., 1986) et le fait que D.mauritiana se comporte à Maurice non comme
une espèce spécialiste, à l'instar de D.sechellia aux Seychelles, mais comme une espèce
généraliste (R'KHA et al., 1991). Selon toute vraisemblance,cesdeuxquestions
sont
étroitement liées. Pour expliquer la similitude de certains génomes mitochondriaux chez
ces deux espèces étroitement apparentées -jusqu'à 88% des individus de D.rnauritiana
portent un ADNmtégalementprésentchezdespopulationsde
D. sirnulans de
Madagascar et de La Réunion- AUBERT& SOLIGNAC(1990)privilégientl'hypothèse
d'une introgression différentielledecesgénomescytoplasmiques
à celled'un ancêtre
commun très récent. Ces auteurs ont montré qu'un avantage sélectif des hybrides -sans
doute auniveaunucléairea pu favoriser le transfert d'ADNmtdepuiscertaines
populations de D. sirnulans de Madagascaret de LaRéunion à D.rnauritiana à la faveur
d'unehybridationintrogressive.Selon
cette hypothèse,l'aptitudegénéraliste
de la
population contemporainede D. mauritiana pourrait être une caractéristique récente
résultant directement de cette introgression. En corollaire, la population originellede D.
mauritiana aurait été dotée du seul génome mitochondrial ma11 et aurait fonctionné sur
le plan écologique commeuneespècespécialiste.L'introgression
et le caractère
généraliste de la population actuelle seraient des événements relativement
récents. Sinon,
commentexpliquer que D. nzauritiana ne soitpas partie comme D. sirnulans à la
conquête dumonde. Il est, eneffet,paradoxalqueconfinement
géographique et
aptitudes généralistes aillent de pair. L'introgression expliquerait aussi le comportement
aberrant de D. mauritiana qui préfère déposer ses oeufs sur Adorinda, où ses embryons
sont tués, plutôt que sur milieu standard (MORETEAU et al., 1994). Cela montre à quel
pointl'écologiepeutpeser
sur labiogéographie.Selon
SIMBERLOFF
(comm. pers.)
nombre d'espèces animalescontemporaines ne sont enfait que desformeshybrides.
Peut-être est ce aussi le cas deD. nzauritiana! En termes de Biologie de la Conservation
(voir les Conclusionsde ce Volume), il n'est pasneutre de se poser la question, commele
fait SIMI~ERLOFF
(comm. pers.), de savoir si << l'hybridation est un mécanisme insidieux de
disparition ou un processus créateur d'évolution? )) Il est vrai, cependant,que les preuves
manquent encore pour associer les porteurs du type mitochondrial maII à l'exploitation
d'une ressource bien particulière -si elle existe encore- à Maurice, tant cette île a été
476
zyxwvutsrqp
zyxwv
zyxwv
zy
z
D. LACHAISE, M. HARRY & M. SOLIGNAC
modifiée par l'homme.Cependant, cette modificationdumilieu
est sans doute très
récente euégardau
temps nécessairesupposépour
que le porteur d'untype
mitochondrial donné perde ses aptitudes initiales. Il n'est pas, non plus, totalement exclu
que D. mauritiana ait pu se différencier, non pas à Maurice, mais à Rodrigues -où elle
est présente aujourd'hui en faible abondance- et que l'introgression se soit produite, au
moment même de la colonisation de Maurice par D. mauritiana de type ma II, avec un
génome D. simzclans siIII déjà présent sur Maurice. Drosophila mauritiana aurait trouvé
sur Maurice des opportunités écologiques -une plus grande disponibilité de ressources
prévisibles- qui auraient contrasté avec la pauvreté supposée de Rodrigues. Cependant,
cette hypothèse ne serait recevable
que si le type mitochondrial de la petite population de
D. mauritiana présente. sur Rodrigues était bien maII, ce que nous ignorons
actuellement.Aussi,l'hypothèsequiprévautestquel'introgression
de gènes de D.
simulans de Madagascar ou de La Réunion a conféré à la population autochtone de D.
mauritiana une aptitude écologique nouvelle dans un passé récent. De là, il n'est pas
déraisonnable de prédire que la biogéographie de cette espèce insulaire pourrait bien se
modifier dans unfùtur proche.
CONCLUSION
Pour conclure, si les faunes de Drosophilidaeéclairentpeu les épisodes de la
fragmentationduGondwana,elles
apportent unenouvelleconfirmationdesliens
paléobiogéographiques étroits quilientM.adagascar
et lecontinentafiicain
tout en
illustrant le rôle des apports venus de la région Orientale. Les décennies de retard prises
dans la connaissance des drosophiles de Madagascar par rapport à celles du continent
africain ont certainementfaussélesscénariosévolutifs.
Il apparait que le transfert
récurrent de faune de Madagascar au continent africain a sans doute été sous-estimé. La
capacité de certaines formes génétiques, dérivées de populations initialement insulaires, à
générer
des
<< envahisseurs fùlgurants )) ( c g . Drosophila
simulans,
Zaprionus
tuberculatus) conduit à interpréter avec prudence l'omniprésence d'une espèce dans une
région
biogéographique
donnée. A limite,
la
trop d'omniprésence
est
biogéographiquement suspecte, en ce sens qu'elle ne signifie pas une origine autochtone
del'envahisseur(formegénétique),mais
plutôt lecontraire. Si l'existenced'untype
génétique envahisseur s'accompagne de surcroît de la différenciation d'espèces affines
confinées à desaires de distributionrestreintes (e.g.Drosophilasechellia
et D.
mazrritiana pour D. simulans, ou Z. mascariensis pour Z. tuberculatus), ilest fort
probable que le centre de dispersioninitial de l'envahisseur soit proche de cesaires
restreintes. Nous avanGons ici l'hypothèse que Madagascar a pu jouer le rôle de tremplin
pourcertainesd'entreelles
et notamment D.simulans
et 2. tuberculutus. Les
Drosophilidae montrent à quel point la biogéographie des espèces affines actuelles, dont
la différenciation ne relève pas d'événements vicariants mais d'effets fondateurs, a tout
intérêt à ne pas négliger la biogéographie des entités génétiques
à des niveaux inférieursà
l'espèce (types mitochondriauxou types chromosomiques allopatriques). C'est, en effet,
à
cesniveauxquel'onest,sans
doute, le plus à mêmede comprendre à quel point la
biogéographie traduit avant tout l'hétérogénéité
écologique
et l'histoire de la
transformation des milieux.
zyxwvu
zyx
zyx
zyxwvuts
zyxwvutsrq
477
DROSOPHlLIDAE DE MADAGASCAR
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zyxwvut
zyxwvu
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THE PERINET EFFECT? DIVERSITY GRADIENTS IN AN ADAPTIVE
RADIATION OF MADAGASCAN BUTTERFLIE (SATYRINAE:
MYCALESINA) CONTRASTED WITH OTHER SPECIES-RICH RAINFOREST
TAXA
zyx
zyxw
zyxwvut
DAVID C. LEES
Biogeography and Conservation Laboratory, Department
of Eultomology, The Natural History Museum,
Cromwell Roud, South Kensington, London SW7 5BD,
UNITED KINGDOM
ABSTRACT.-Satyrinebutterflies in the subtribeMycalesinaconstitute
the largestradiation of
buttedies in Madagascar (Ca. 63 spp. out of Ca. 300). Species definitions in this poorly known group
haverecentlybeenclarifiedtaxonomically
and systematically.Thepatterns of spatialdiversity in
mycalesineshavebeenanalysed using William’sprogram WORLDMAP on a quarter degree grid
(spatial scale 27 x 27 km.). To compensate for sample effort inconsistencies, ranges were interpolated
between range limits usingtwo biological and three grid parameters: altitudinal range, habitat type
and
existing forest cover. The result for the distribution of mycalesine species is a fairly smooth gradient
peaking at middle altitudes (Ca. 900-1300 m.) and latitudes (Ca. 17-20”s and 47-48%), with a hotspot
which falls on the same quarter degree grid square
as the well known eastern site of Périnet. Although
not displayed by some taxa adapted to other biomes, this general pattern (and the approximate hotspot
position) is shown by a wide range of taxa which include pronounced raidorest radiations or a high
percentage of rainforest species ( e g al1 butterflies other than mycalesines, hesperiid butterflies, fi-ogs,
two large radiations of frogs, and chameleons).This medially-centred latitudinalpattern does not reflect
habitat area, grid ce11 altitudinal range or rainfalVtemperature gradients,all of which tend to increase
northwards.Rather,the
pattern correspondswelltoa
randoduniform distribution of boundaryconstrained range positions throughoutthe Madagascan rainforest. Diversity gradient studies for other
taxa in Madagascar or elsewhere in the tropics need to take into accountthis effect of bounded range
overlap richness. Conservation implications
are briefly discussed.
KEY W0RDS.- Species richness, Butterflies, Frogs, Lemurs
zyx
RESUME.- Les papillons Satyrinae de la sous-tribu des Mycalesina représentent la plus importante
lignée au sein des Rhopalocères malgaches (environ 63 espèces sur approximativement 300). Dans ce
grouperelativementmalconnu,
la définitiondesespècesaétérécemmentclarifiéesur
le plan
taxonomique. Leurs modes de diversité spatiale été
ontanalysés en utilisantle logiciel (( WOWDMAP ))
de Williams pourvu d’un quadrillage d’un
quart de degré (avec des carrés deCa. 27 km. x 27 km.). Pour
compenser l’irrégularité des prélevèments, une interpolation a été effectuée pour établir les distributions
entreleslimitesderépartitionentenantcomptedeplusieursparamètres(deuxbiologiques;irois
géographiques): l’altitude, le type d’habitat et la présence d’un couvert forestier.En ce qui concerne la
distribution des espèces de Mycalesina, le résultat suivant est obtenu: l’existence d’un gradient à peu
prèsrégulierjusqu’à
un pic correspondant à desaltitudesmodérées(vers900-1300
m.) etdes
cordonnées comprises entre 17 et 20” de latitude sud, 47” et 48” de longitude est; la localisation du
point optimal (hotspot) au niveau d’uncarré du quadrillage identiqueà celui du site du Périnet, localité
bien connue et située vers
le milieu du domaine de l’Est. Bien que
ce type de distribution nese retrouve
pas chez certains taxa adaptésà d’autres biomes, il est caractéristique d’un large éventail de taxa (ainsi
que la position du hotspot- tout au plus). Ces derniers comprennent soit des lignées typiques des forêts
zyxwvut
O
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de l’ORSTOM, Paris
480
zyxwvutsrq
zyxwv
D. C. LEES
zyxwv
humides, soit un fort pourcentage d'espèces adaptées à ces forêts (par exemple, tous les Rhopalocères
autres que les Mycalesina, les papillons Hesperiidae, toutes les grenouilles, les deux principales lignées
de grenouilles et les caméléons). Ce modèle de distribution avec un hotspot situé vers le milieu de la
grande île ne reflêt pas la surface des habitats, ni les rangées altitudinales des carrés, ni encore les
gradientspluviométriques et thermométriques,cesparamètrestendant
à croîtrevers le nord.La
répartitiondesMycalesina ne correspondpas à un réseauderelationsbiendéfinies,mais,plus
simplement, à une distribution au hasardou uniforme des dimensions et des emplacements (contraintés
par frontières) des aires de répartition le long de la forêt humide de Madagascar. Pour d'autres taxa,
qu'elles soient menéesà Madagascar ou ailleurs, les études relatives aux variationladediversité doivent
prendre en compte le phénomène d'enrichissement par recouvrement limité
d'aires de distribution. Les
implications pourla conservation sont brièvement discutées
MOTS CLEFS: Richesse spécifique, Papillons, Batraciens, Lémuriens
zyxwvu
zyx
zy
zyxwvut
zyx
INTRODUCTION
MID-ELEVATIONAL
AND MID-LATITUDINAL PEAKSIN SPECIES RICHNESS
Various studies havedemonstratedmid-gradientpeaks
inspeciesrichnessin
different taxa, in temperate zones and particularly in the tropics (cg. JANZEN et al.,
1976; HOLLOWAY,
1987; ALLEN et al., 1991). In these studies it has been assumedthat
species
richness
gradients and
peaks
reflect
underlying
environmental
gradients,
particularly precipitation ( c g . GENTRY,1988), energy (e.g. CURRIE, 1991), and habitat
areaand resource diversity (e.g. LAWTONet al., 1987). In contrast, COLWELLand
HURTT(1994) modelled species richness gradients from randomly generated biological
ranges. These models produced clear mid-latitudinal and mid-elevational peaks, basedon
what COLWELLand HURTTcallednon-biologicalgradients
in speciesrichness (to
emphasise the absence of assumptions about environmental gradients).
In most parts of thetropics, real data to test such models are hardto find not only
because species definitions are generally inadequate, but also because species-rich humid
forest habitats are generally complex in shape, making it dficult to separate effects of
habitat area on latitudinal and elevational gradients. In Madagascar, however, tropical
rainforest is distributed (except inthe Sambirano zone, Masoala Peninsula and peripheral
patches)ina
rather uniformnorth-southbelt,from
about 15-25"s. Madagascan
rainforest, while it remains mostly contiguous (at least at higher altitudes), provides an
excellent opportunity to test environmentaland nul1 gradientmodels for explaining
latitudinalspeciesrichness.
The current studyexamineslatitudinalandelevational
gradients of butterflies, and compares themto other groups most rich in humidforest.
Mycalesine radiation
Presumably because of long isolationpredating the origin of most modern butterfly
highertaxa, the fauna of Madagascarishighlydivergentcompared
to the faunas of
zyxwvu
zy
MADAGASCAN BUTTEFWLIES
48 1
AfricaandSouth-EastAsia.
For example, the Satyrinae (Ca. 100 spp.) representone
third of the butterflies of the island and these, withthe exception of two very widespread
species, belong to just two subtribes. The present study focuses on one of these groups,
the palaeotropical subtribe Mycalesina, which on Madagascar includes
one of thelargest
Lepidopteran evolutionary radiationsat the generic level. Including new taxa, and based
on a major taxonomic and systematic reappraisal of species definitions (LEES, KREMEN
& RAHARITSIMBA, unpublished data), 63 species of mycalesines are currently considered
to occur on Madagascar. This research has also clarifiedthe range-sizes of Madagascan
species within this group. Geographically, the mycalesines are now amongst the best
known of al1 Madagascan invertebrates. Most species are restricted to rainforest and
have graminaceous hostplants.
Interpolating distributions from existing data
zyxwvutsr
It should be possible to predict species richness patterns by summation of well
knownrangesizesandpositions.However,existingdistributional
data points for
Madagascar for most organisms are sparse. To make best use of what we know in the
face of uneven sampling effort, some kind
of treatment of data is required, such as
modelling to extrapolate from better-known environmental gradients (see references in
evenly
WLLIAMSet al., inpress).However,inMadagascar,sufficientlydetailedand
sampledenvironmentalanddistributionaldataare
not easy to obtain.Asimpler
interpolation approach has been adopted here.
zyxwvu
METHODS
DATASOURCES, VERTFICATION AND ANALYSIS
Latitudinal and altitudinal ranges of mycalesines are based on work in progress.
Data sources for frogs and chameleons include GLAWand VENCES (1994); for lemurs
MITTERMEIER et al. (1 992); butterfly and other sources
are detailed in LEES (submitted),
along with further detailsof methodology. Museumdata for butterflies come from Paris,
London,AntananarivoandOxford.
Modern field data cover the period1988-1995
(LEES, KREMEN & RAHARATsIMBA, unpublished). Current data level entry averages 13
independent quarter degree grid ce11 records per species over 360 butterfly taxa for the
Malagasy Region. Al1 localities were checked as far as possible against available map
sources. A gazetteer of map and gridce11 references was based around VETTE (1991), to
standardiselocalities across taxa. Speciesrichness patterns havebeenanalysedusing
W O R L D W version 3.19 (WILLIAMS,1994).Speciesrichnessiscalculated
by this
program as the raw species count per grid cell. Endemism is calculated as a measure of
range-size rarity (expressed as the percentage aggregated reciprocal range size for all
species per grid cell).
482
zyxwvuts
zyxwvu
zyxwv
zyxw
D.C.LEES
Correcting for sampling
artefacts
I
Interpolation of species ranges is an attempt to adjust for unevermess in sample
effort to look for gross patterns of richness (WILLIAMS et al., in press). Grid cell data on
existing forest cover, latitude and eight independent habitat classifications were crossreferenced (for the last two withatable
of correspondingbiologicalparameters).
Latitudinal and altitudinal distributions were usually assumed to be continuous, unless
there was clearevidence for disjunction.Examples are illustrated of aspeciesmap
(Admiratio paradoxa (Mab.): Fig. 3) with empirical records, together with interpolated
records, and the corresponding habitat map (rainforest from 1200-2100 m.: Fig. 4) used
to assist in interpolation.In Madagascar, altitude ranges upto about 1250-1500 m. along
most of the eastern escarpment, and higher in the north (Tsaratanana: 2876 m.) and
south (Andohahela: 1951m.).Fig.2displaysrichnessinsevenaltitudinallybanded
vegetation classifications used in the interpolations (here not including Savannah). Two
other kinds of sampling artefacts remain: 1) The biasing effect for species richness and
endemism of extreme narrow endemics when not looked for between apparent hotspots
and 2) The effect of disturbed area species (e.g.,they are prevalent along the road from
Antananarivo to Tamatave, which passes next to Périnet). Both of these effects were
removedin turn by making use of the hierarchical taxon codingsystemavailablein
- W O I ü D W (LEES, submitted), and for the bias of endemics bysimplesummation
(Figs. 5 and 6).
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RESULTS
SPECIES RICHNESS GRADIENTS AND HOTSPOTS
For most taxa, the broad result of interpolation within the rainforest biome was a
smoothly increasing latitudinal gradient towards a Peak at middle latitudes (cf. Fig. 5).
Altitudinal range and latitudinal range are significantly correlated in mycalesines (e.g.
Fig. 6, r= 0.686, p<0.001; see also GASTON1994),andapronouncedaltitudinal
gradient was also displayed by most taxa within the eastern rainforest belt. The latitudinal
position occupiedby the species richnesshotspot is of primary interestin this study.
A raidorest hotspot for the grid squareat latitude 18" 45'-19" OO'S, which includes
the reserves Périnet and Mantady, or immediately adjacent quarter degree squares to the
east (the unprotected (< Rogez >> [= Andekaleka] forest) or to the south (the unprotected
Ankeniheny and Lakato forests), was foundfor mycalesines (63 spp.), al1 butterflies (299
spp.), butterflies other than mycalesines (236 spp.), hesperiid (55 spp.) andhesperiine
butterflies (43 spp.), acraeinebutterflies (17 spp.), frogs (182 spp.), mantelline frogs
(Manti&ctylzm, Mantella: 60 spp.), rhacaphorine frogs in the genus Bouphis (37 spp.),
chameleons (55 spp.) and the chameleon genera Calunzma and Bruukesia (see LEES,
submitted, for colour figures). For Acraeinae, the hotspot at Périnetwasentirelyan
artefact of disturbed area species since this group of butterflies display a relatively even
interpolated richness throughout the eastern biome. In contrast, lemur species (31 spp.)
showed a less smooth rainforest species richness gradient varying from Ca. 10-14 spp.,
with a hotspot in the southern square which includes Andohahela (latitude 14" 45-15"S),
zyxwvu
zyxwv
MADAGASCAN BUTTEWIES
483
and a subsidiary hotspot atZahamena(latitude17"30-17"45'S,whichwasalso
the
primary hotspot for lemur subspecies: 49 taxa, otherwise with similar results to lemur
species). No other major groups of organisms have yet been analysed and their ranges
interpolated onthe quarter degree grid for Madagascar.
Removing disturbed area species
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zyxw
Since disturbed area species could be biasing the figures, these were taken out of
the butterfly dataset. Thisleft192species
(2/3 ofbutterflyspecieswith
records in
Madagascar),essentially adapted to primary vegetation habitats.When these were
analysed separately, as expected, some effect of disturbed area species was shown, in
that species richness was now equal between the Andekaleka square (latitude 18" 30' 18'45') and the Zahamena square (latitude 17" 30'- 17" 45'). For a similar analysis with
mycalesines, the percentage of primary forest species (83%)was sufficiently great not to
shift the hotspot from the Périnet square.
Hotspots of endemism
Endemism for mycalesinesrevealed a similar pattern of hotspots to all nonmycalesine butterflies. For rainforest areas, endemism hotspots for both groups were,
from north to south: 1) Montagne d'Ambre, 2) Manongarivo-Tsaratanana, 3) Zahamena,
4) Périnet and 5) Ranomafana. Mycalesines showed higher levels of endemism than nonmycalesine buttedies (reflecting, presumably, lower mean vaghty in mycalesines), with
Masoala Peninsuldhtongil BayandZahamenahighlighted
as muchmoredistinct
entities for mycalesines, whereas the Mananara area was prominent for non-mycalesines.
Endemism hotspots for fkogs revealed only three hotspots in common with butterflies
(Montagne d'Ambre, Périnet area, and Sambirano), with others (better sampled for frogs
than for butterflies) unique to fkogs (Marojejy, Ambatovaky, and Chaines Anosyennes).
This sampling difference between taxa leading to contrasting results emphasises how
little is reallyknown about endemism. So how reliableare thehotspots?
zyxwvu
Removing narrow endemics
Species richness was summed for the 32 most widespread and31 rarest species of
mycalesines across quarter degree bandsof latitude and50m.bandsofaltitude,
to
produce a species richness profilefor al1 species (Figs. 5,6). A similar analysis was made
usingpercentiles of range-sizerarity (LEES, submitted).Thepossiblebias
due to
unevenly sampled narrow endemics (lowerpart of profile) could then be removed.
Species richnessgradients of the most widespread50% of mycalesine specieswere
still broadly similarto results for al1 species, except that the hotspots were less sharp for
both latitude andaltitude,with
the mid-elevationalandespeciallymid-latitudinal
(( bulges 1
) much smoother and spread overa wider range (peakingat 18-23 spp. between
500-1350 m and 26-3 1 spp. between 15-22" S): Figs 5 and 6. Thus, rernoval of the 50%
least widespread species eliminates the possible signal
of local endemism; removal ofthe
25% rarest quartile of range sizes (GASTON,1994) might representa better compromise.
484
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D. C. LEES
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W A G A S C A N BUTTERFLIES
485
DISCUSSION
Because it is the more widespread,and thus better known and more reliably
interpolated species, that are predominantlyresponsible
for mid-gradientspecies
richness, it is unlikely that this effect is
an artefact of interpolation.
Habitat area has long been considered a fùndamentalfactor explaining geographic
differences in species richness, formerly fi-om the perspective of island biogeography,
more recently due to the passive sampling effect:the larger the area, the more niches are
sampled (JENKINSIn: GROOMBRIDGE,
1992). Because present relative habitat area (Fig.
1) increases towards northern latitudes of Madagascar, peaking around the latitude of
Tsaratanana, this is unable to account for mid-elevational and mid-latitudinal peaks. We
do not know enough about the latitudinal distributionof humid forest habitat area in the
past to use this as an explanation. However,not only does rainforest cover seem to have
been very variablein its upper altitudinal limit andby consequence its habitat area within
middle latitudes over the Quaternary (see BURNEY, 1996), but the area that may have
been most favourablefor past speciation,the topographically diverseeastern escarpment,
is restricted to a relatively evennorth-south band (except at the latitude of the Sambirano
zone).Furthermore, northern latitudes fi-om 14 to 16" S are the richest in terms of
diversity of altitudinal zones inMadagascar (Fig. 2).
Climaticstabilityis another assumptionwhichhasunderpinnedmuchthinking
regarding species richness towards the Equator (e.g. P
m 1966). However, because
of the wide band of rainfall-promoting relief at the latitude of the Sambirano zone and
the increasing proximity to the Equator of northern Madagascar, middle latitudes are
unlikely to have 'been more stable climatically than northern latitudes.
Similarly,another group of factors morerecentlyconsidered
hndamental to
explainingspeciesrichnessgradients,energyfluxandits
correlates (includingannual
temperature, evapotranspiration,
and
precipitation:
C m , 199l), al1 increase
northwards, in the case of rainfall peaking at the latitude of Maroantsetra (DONQUE,
1972), and so cannot explain the observed mid-latitudinal peaks within the rainforest
biome.
But whyassume that within-biomespeciesrangesare
representative at al1 of
underlying environmental gradients?
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Species ranges randomly distributed throughout the biome?
Suppose that largeradiations,ecologicallymostlyrestricted
to one biome (for
example, mycalesine butterflies andthe twolargest radiationsof frogs) were more or less
randomlydistributedin
their range positions throughout the biome.Whatspecies
richness patterns would we then expect to observe in Madagascan raidorest? This would
also depend on the fiequency distribution of range sizes in a particular group. Clearly if
al1 species had very small ranges,or if al1 species spannedthe entire biome, we would not
expect to observe any gradients. In mycalesines,however,altitudinalandlatitudinal
range sizes conf'orm to a uniform distribution among species (Figs.
5 and 6). Such a
distribution does generate a species richness gradient.
For example, Fig. 5 (lower part) shows that mycalesine butterfly species richness
increases steadily up to about 1250 metres, but declines rapidly above that altitude. The
486
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zyxwv
D. C.LEES
Peak at medium elevations is interpreted as due to range overlap, as shown bythe upper
part of Fig. 5, where altitudinal range positions and range sizes have been ranked in
descending order of overall altitudinal range and subranked by latitudinal range. It is the
species more or less intermediate in range sizewhichgenerateaspecies.richness
gradient, whereas the more widespread species contribute disproportionately to overall
speciesrichness at mediumelevations through rangeoverlap(Fig.5).
The Peakin
mycalesine species richnessfor the 50% widest-ranging (and thus best known) species is
at a range of elevations (500-13 50m.) consistent with those of the Périnet grid square
(Ca. 450-1300 m.).
Thismid-gradientspecies-richnesseffectisrepeated(moresymmetrically)
for
latitude (IFig. 6). The latitudinal profile for the 50% most widespread species is smooth
and medially domed (the Peak occurs at about 17" 45'S, the latitude of Zahamena), but
that for the 50% rarest species is uneven. Species richness for the 50% most widespread
species corresponds remarkablywell to the curve generated by randomMode12 of
COLWELL and
HURTT(1994). The four largest peaks in the overall distribution represent
four apparent endemism hotspots (Manongarivo-Tsaratanana, Masoala,Périnet,and
Ranomafana) which are due to the 50% least widespread species.
Thus, the speciesrichness hotspot can be explainedsimplyas
the effect of
boundaries on species ranges. In groups where wider-ranging species are not restricted
to a single biome, however (e.g. acraeine butteriries and lemurs), gradients within the
rainforest biome are considerably more even. This is because the rainforest boundary
presents no << hard )) limit to most species in these taxa, and so range overlap continues
across the boundary, rather than generating a gradienttowards the midpoint of the biome
(see COLWELL& HURTT, 1994). Althoughmorespecies-rich
in humid forests, the
contrasting result for diversity gradients in lemur species may be explained partly bythe
fact that many species are not restricted to this biome (so wider-ranging species overlap
the rainforest boundary). Thusinterpolated species richness varies rather little across the
rainforest, and is maximal around Andohahela in the south, where wet and dry biomes
meet,reflectinghabitatdiversity.
Furthermore, the lackof any smooth,consistent
gradient in this group (despiterangeinterpolation) maybedue
to dramatic recent
declines in the ranges of several species documented from subfossil sites;
at least 15
species have become extinct within the last few thousand years (M~TTERMEIER
et al.,
1992).
Any attempt to explainspeciesrichnessgradients
by underlyingenvironmental
gradients first needs to first establish the degree of range overlap expected by chance
(COLWELL& HURTT,1994). However, environmental gradientsare most pronounced in
Madagascar for elevation (e.g. DONQUE,1972) and so of interest is the considerably
lower species richness of mycalesines at high than low altitudes (Fig. 5). This trend is
well established elsewhere ( e g . STEVENS,1992), and parallels particularly the general
decline in habitatarea with increasing elevation( e g . LAWTONet al., 1987).
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Fig.
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488
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D. C. LEES
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W A G A S C A N BUTTERFLIES
zyxwv
489
CONSERVATIONIMPLICATIONS
Conserving hotspots of species richness or endemism?
As far as conservation strategies are concerned, the current study does not suggest
that conservation effort should necessarily
be focused at mid-latitudes and altitudes, even
where species richness hotspots overlap multiply between taxa, because wider-ranging
species ofien have lower risks of extinction (GASTON, 1994: 104). Rather, it suggests
that the prevalent prison-network approachesto both species protection (which strangles
flexibility for fùture range-shifting in response to climate change) and to bioinventory
(which by focusing sampling effort within reserves makes no
attempt to estimate real
range sizes), need to be readdressed. While we do need to prioritise conservation of
endemics we already know about through enhanced
reserve
protection and
augmentation, we also need to plan for habitat continuity, so as to maintain and restore
connectivity,ecosystemviabilityandrangeoverlaprichness.
If we do not do this,
intermediate areas like Périnet (which is already a fragment) WU
not onlydeclinein
species richness (due particularly to edge effects, minimum population viability problems
and cessation in immigration of al1 but wide-ranging <(tramp )> species), but they will also
losetheir role as viaducts for geneticdiversity. Future evolutionaryadjustmentsin
Madagascar, through range-shifting in adaptive response to shifting gradients, such as
those caused by climate change,will then become impossible.
zyxwv
ACKNOWLEDGEMENTS
1 am gratehl to the organiser of the conference. 1 thank Claire Kremen (Wildlife
ConservationSociety)andHeritianaRaharitsimba(University
of Antananarivo) for
unlimited access to data and specimens and for contributing towards species definitions
in Satyrinae, Joel Minet and Jacques Pierre (M.N.H.N., Paris) for access to specimens,
and JoelMinetand Lanto Andriamampiana for mostkindlytranslating parts of the
abstract. The study was funded by B.B.S.R.C. Fieldassistance in Madagascarwas
providedby the Xerces SocietyandWildlifeConservationSociety.
Paul Williams
assisted greatly with creation of the quarter degree grid for W O R L D W . 1 am also
most grateful to Louise Holloway, George Beccaloni, Dick Vane-Wright, James Mallet,
Paul Williams and Claire Kremen,
Who suggested many improvements to this paper.
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zyxwv
zyxwvutsrq
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.
zyxwvut
zyxwvu
Biogéographie de Madagascar, 1996 :491-506
BIOGEOGRAPHIE ET SPECIATION DES LEPIDOPTERES PAPILIONIDAE,
PIERIDAE, DANAIDAEET ACRAEIDAE DE MADAGASCAR
ET DES ILES VOISINES
Georges BERNARD1
Laboratoire d'Entomologie, Muséum national d'Histoirenaturelle,
FRAN"
zyxw
zyx
45 rue Buflon 75005 Paris,
ABSTRACT.- Malagasy (Rhopalocera) exhibit a high level
of endemism (e.g., 19 Papilionidae of which
15 speciesand 2 subspecies are endemicand35speciesofPieridae,ofwhich
14speciesand 15
subspecies are endemic). This group is clearly
of African affinity, with only veryrare Asian elements (1
Papilionidae, 3 Pieridae and 5 Danaidae). Unfortunately, some species are now extinct (e.g., Princeps
phorbanta nana and Phalanta philiberti from the Seychelles, Salamis angustina vinsoni, Antanartia
phorbanta vnauritiana and Libythea cyniras from Mauritius and
Euploca euphonfrom Rodrigues).
KEY-W0RDS.-Lepidoptera, Rhopalocera, Madagascar, Endemism
RESUME.-Les Rhopalocères malgaches présententun fort endémisme (p. e. 19 espèces de Papilionidae
14 espèces et 15
comptant 15 espèces et 2sous-espèces endémiques; les 35 espèces de Pieridae comptent
sous-espèces endémiques, etc.). Cette faune est clairement d'aEnité africaine, les éléments orientaux et
australiens étanttrès rares (1 Papilionidae, 3 Pieridae, 5 Dmaidae). Il existe hélas plusieurs espèces ou
sous-espècesdisparues (Princeps phorbanta nana et Phalanta philiberti desSéchelles; Salamis
angustilza vinsoni,Antanartia phorbanta mauritiana et Libythea cyniras de Maurice).
MOTS-CLES.-Lepidoptera, Rhopalocera, Madagascar, endemisme
INTRODUCTION
l
i
zyxw
Il existe désormais d'excellentes données bibliographiques (CJ: littérature) sur les
familles de Rhopalocères malgaches, sensu Zato, citées dans le titre. Ces données, jointes
à l'étude du matériel duLaboratoire d'Entomologie deParis seront utilisées pour tirer des
conclusions sur la taxonomie, la répartition, les aflinités, l'endémisme et la spéciation de
ces famillesdans ces îles.On citera cependantquelquesexemplescaractéristiques
empruntés à d'autres f i l l e s .
Pour mieux cerner les phénomènes évoqués plus haut on utilisera les notions de
superspecies, de prospecies etde
groupe d'espèces)) ainsi que leurs notations (cJ
B E R N ~ I1980,
,
1983, et Code International de NomenclatureZoologique, 1985).
Il est également utile de préciser ici la notion d'endémisme et d'espèce endémique
( B E ~ A R D I ,1982). Tous les auteurs parleront d'endémiques dans le cas d'entités limitées
à une seule île, surtout si cette île est d'étendue limitée, c'est le cas par exemple de
BelenoisaZhbrensis d'Aldabra,de Mylothris ngaziya dela Grande Comore ou
dymauris phoedon de Maurice. J'ai montré aussi que les auteurs parlent (BERNARDI,
zyxwvutsrqponmlkjihgfedcbaZY
In:W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de I'ORSTOM, Paris
492
zyxwvutsrqpo
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G. BERNARD1
1. c. : 65) d'endémiques malgaches propres à la Grande Ile, tel que Mylothris splendens
ou d'endémiques propres à un archipel tel que Belenois creona elisa (Grande Comore,
Moheli, Anjouan, Mayotte). Mais peut-on encore parler d'endémisme lorsqu'il s'agit
de
deuxîles ((indépendantes)). Ainsi Acraealia (Anjouan,Mayotte,Madagascar)ou
Acraea ranavalona(Aldabra, Madagascar) ? Cette solution sera adaptée ici car les deux
derniers casévoquent, à mon avis, des endémiques quiont évolué sur l'ile de Madagascar
puisquis'étendentplusrécemment,sans
encore donnerprise à aucunevariation
géographique par dispersion aléatoire ouintroduction accidentelle, etc. sur d'autres îles.
Notons encore que mégaendémique, microendémique, s'appliquent à un concept
taxonomique, d'isolement d'une entité vis-à-vis d'autres entités et non à une notion de
répartition de ces entités.
zyxwvu
zyxw
TAXONOMIE,
FUXPARTITIONET AFFINITES
(<
Les 19 espèces de Papilionidae malgaches consistent en 18 espèces appartenant à des
groupes d'espèces )) strictement afrotropicaux(c$ HANCOCK, 1983) se répartissenten :
a) 13 espèces mégaendémiques, dont 3 peuvent être réunies en une superspecies
1. - Graphium endoeusBoisd. (Madagascar)
2. - G. cyrnus cyrnusBoisd. (Madagascar est)
2' -G. cyrnzrs nyscyrzrsSuffert (Madagascarouest)
3. - G. levassori Oberth. (Grande Comore)
4. - G. evombar Boisd. (bfadagascar)
5. -Princeps (phorbanta) epiphorbas
gyonnaudi Turlin et Guilbot (Anjouan)
5' -P. (phorbanta) epiphorbaspraedictaTurlin et Guilbot (Grande Comore)
5'' -P.(phorbanta) epiphorbas epiphorbas
Boisd. (Madagascar)
6. -P. (phorbanta) phorbanta phorbanta
L. (Réunion)
6' -P.(phorbanta) phorbanta nana
Oberth. (Sechelles). (c$ << DisparitionsB)
7. -P. (phorbanta) manliusFabr. (Maurice)
8. -P. oribazus Boisd. (Madagascar)
9. -P.grosesmithi Rothschild (Madagascar)
10. -P. erithonioides Grose-Smith (Madagascar)
1 1.-P. morondavana Grose-Smith (Madagascar)
12. -P. delalandei Godart (Madagascar)
13. -P. mangoura Hew. (Madagascar).
zyxwvut
b) 1 seule prospecies, c'est-à-dire une espèce endémique mais remplacée par une
ou des espèces vicariantessur les continents ou îles voisines
14. -P. (hrdunus) humbloti Oberth. (Grande Comore).
c) 2 sous-espèces microendémiques
15. -P. nireus aristophontesOberth. (Grande Comore)
16. -P. durdunus merionesFelder (Madagascar).
d) 2 espèces nullement endémiques
17. - Graphium angolensis Goeze (continent afrotropical, Grande Comore).
Il
s'agit d'après TURLIN(1994 .- 82) d'une arrivée récente, connue depuis 1980,
zyxwv
zyxwvu
BIOGEOGRAPHIEDES LEPIDOPTERES MALGACHES
493
n'ayant pas encore donné priseà la subspéciation.
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zyxwvutsrq
Fig. 1. Répartition du genre Atrophaneura avec le sous-genre Atrophaneura S. str. (>40 spp.) et
le sous-genrePharmacophagus (1 seule sp. antenor)
18. -Princeps demodocusEsper (continent afkotropical, Grande Comore, Moheli,
Anjouan,Madagascar,Réunion,Maurice).Ils'agitégalement
d'après TURLIN
(1994 :82) d'une introduction accidentelle ou délibérée par l'homme en ce qui
concerne la Réunion,Maurice et probablement les Comores.
Il y aainsiparmi
ces 19 espèces de Papilionidaemalgaches1seuleespèce
à
affinités orientaleet australienne :
19. -Akopheura antenor Drury (Madagascar). La position taxonomique correcte
de cette espèce a été longtemps une énigme, commele soulignent encore àjuste
titre VIETTE(1961 :353) et PAULIANet VIETTE(1968 :79). Cette question a été
résolue seulement depuis HANcoCK (1983 : 27) :antenor appartient au genre
Atrophaneura et au sein de ce genre au sous-genre Pharmacophagus dont il
constitue laseule espèce. Tous lesautres Atrophaneura appartiennent à un
autre sous-genre (Atrophaneura S. str.) et comptent un peu plus de 40 espèces
localiséesdans une aire englobantl'Inde,laChine,laNouvelle-Guinée,la
Nouvelle
Irlande,
les Salomons,
puis
Tenimber,
Timor
et Sri-Lanka.
LIA. antenor appartient donc à un genre absent du continent africain.
zyxwvu
Les 35 espèces de Pieridae malgaches consistent en 3 1 espèces appartenant à des
genres strictement afrotropicaux ou en majorité afiotropicaux (BERNARDI, 1954, 1961)
se répartissant ainsi:
a) 12 espèces mégaendémiques
494
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zyxwvutsrqp
zyxwvu
G. BERNARD1
1.- Colotis zoeGrandidier (Madagascar)
2. - C. mananhari Ward (Madagascar)
3. - C. lucasi Grandidier (Madagascar)
4. - Belenois grandidieriMab. (Aldabra,Madagascar)
5. -B. helcidix Boisd. (Madagascar)
6. -B. alhbrensis Holl. (Aldabra, Astove, Assumption)
7. -B. antsianaka Ward (Madagascar)
8. -B. mabella Grose-Smith (Madagascar). Il s'agit bien.d'un mégaendémique
nullementcospécifiqueavec mahaboides Holl.duKenyacommelecroyait
TALBOT(1932 :194), car mahaboides appartient au genre Appias comme je l'ai
montré par l'examen des types(BERNARDI,1965).
9. -Mjdothris ngaziyaOberth. (Grande Comore).
10.-M. humbloti Oberth. (Anjouan). Il s'agit bien d'après PAULIAN(1960). d'une
espèce distincte et non d'une aberration de M. ngaziya.
11. -M. splendens Le Cerf (Madagascar)
12. -M. smithi Mab. (Madagascar)
13. -M phileris Boisd. (Madagascar).
b) seulement 1 prospecies endémique
14. - Colotis (hnae) guenei Mab. (Madagascar).
c) 15 sous-espèces endémiques
15. - Pinacoptegz eriphia mabilleiAuriv. (Madagascar)
16.- Colotis calais crowleyi Sharpe (Madagascar)
17.-Nepheronia buqueti pauliani
Bernardi (Madagascar)
18.-Appias sabina conJiCa
Butler (= comorensis Talbot, d'après TURL,IN,1994:88)
(Anjouan, Mayotte, Madagascar).
19. -A. epaphia orbonaBoisd. (Madagascar)
20. Dixeia charina narenaGrose -Smith (Madagascar)
21. - Leptosia alcesta sylvicola Boisd. (Madagascar) Sous réserve de révision
(BERNARDI, non publié)
22. - L. nupta vietteiBernardi (Madagascar)
23. - Belenois creona elisaVoll. (Grande Comore, Moheli, Anjouan,Mayotte)
23. -B. creonaprorsus Talbot (Madagascar)
24. -Eurema brigittapulchella Bbisd. (Aldabra,GrandeComore,Moheli,
Anjouan, Mayotte, Madagascar, Maurice)
25. - E. floricola aldubrensis Bernardi (Aldabra)
25. - E. floricola anjouana Butler (Grande Comore, Moheli, Anjouan,
Mayotte)
26. - E. floricolaflorieola Boisd. (Madagascar)
25. - E. floricola ceres Butler(La Réunion, Maurice).
-
d) 7 especes nullement endémiques
26. - Colotisevippe Omphale Boisd.(partie du domaineafrotropical;Grande
Comore, Moheli,Mayotte)
27. -Leptosia alcestainalcesta Bernardi(sud-estdudomaineafrotropical,
Grande Comore)
28. - Belenois aurota aurota Fab (tout le domaine afi-otropical, Egypte jusqu'à
l'Inde; Madagascar)
29. - Euremasenegalensis
Boisd.(domaineaf?otropical,GrandeComore,
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BIOGEOGRAPHIE DES LEPIDOPTERES MALGACHES
495
Moheli, Mayotte ; selon TWN (1 994 :87) manque à Madagascar.
30. -E. regularis Butler (domaine afrotropical, Grande Comore, Moheli, selon
T m N (1994 :86) manque à Madagascar.
Fig. 2. Répartition de la superspecies Colotis (evanthe) avec les 3 prospecies : C. etrida (Indes),
C. evanthides (Aldabra) et C. evanthe (Madagascar) : une espèce n'appartenant pas Q cette
superspecies est aussi représentée: C. evippe (Continent africain et Comores)
3 1. - E. desjardinsii Boisd. (domaineafrotropical,Madagascar,
Maurice; selonT m N (1994 : 86) n'existe pas aux Comores.
zy
La Réunion,
32. - Catopsilia jlorella florella Fabr. (tout ledomaineafrotropical,s'étend
Anjouan,
jusqu'à l'Inde et le SriLanka,Aldabra,GrandeComore,Moheli,
Mayotte, Madagascar, La Réunion, Maurice).
Il y a ainsiparmi ces 35 espèces de Pieridae malgaches seulement 3 espèces à
affinités orientaleset australiennes faisant partie de2 superspecies
33. - Colotis (evanthe) evantheBoisd. (Madagascar)
34. - C. (evanthe) evanthides Holl. (Aldabra, Assomption, Cosmoledo, Astove).
En effet C. evanthe et evanthides ainsi qu'une troisième espèce, C. (evanthe)
etrida Boisd. (Inde et Sri Lanka) forment une superspeciesd'autant plus que les
donnéesbibliographiquesconcernantunecohabitation
de C. evanthe et C.
evanthides à Mayotte sont erronées d'après TURLIN (1994: 85-86) carces
espèces n'existent pas dans cette île. J'ai par ailleurs montré (BERNARDI, 1954)
que les m u r e s génitales de ces trois entités sont identiques mais distinctes de
celles
de
tous
les
autres Colotis connus (BERNARDI, non
publié).
La
superspecies C. (evanthe) manque donc totalementsur le continent afr-icain.
3 5. - Catopsilia (pornona) [haurumaReakirt (Madagascar, Réunion, Maurice).
Le
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496
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G. BERNARD1
C. thauruma appartient à la même superspecies que C. pomona, cette affinité
ayant été suggérée par BUTLER dès 1886. Le C. pomona est largement répandu
(depuislaChine,jusqu'auxSalomons
et l'Australie). On a doncclairement
affaire une nouvelle fois à un élément orientalet australien.
Les 9 ou 10 espèces de Danaidae comprennent 5 espèces apppartenant à un genre
strictement afrotropical (CJ: ACKERYet VANE-WRIGHT,
1984) se répartissant en
a) 3 espèces mégaendémiques
1.- Amauris cornorana Oberth. (Grande Comore)
2. -A. nossima Oberth. (Mayotte, Madagascar)
3. -A. phoedon Fabricius (Maurice).
b) 2 sous-espèces microendémiques
4. -A. ochlea aflnis Auriv. (Grande Comore)
4' -A. ochlea moya Turlin (Anjouan).
c) 1 espèce nullementendémique,
très répandue et par suite sans grande
signification biogeographique
5. -Danaus chrys<ppusL. (domaine afrotropical, SCcheUes, Aldabra, Comores,
Madagascar, les Mascareignes, et, depuislesCanaries,laCorse;jusqu'aux
Philippines, Japon, et l'Australie).
Il reste ainsi parmi ces 10 ou 11 espèces de Danaidae malgaches 5 à 6 espèces à
affinité orientale et australienne dont 3 peuvent être réunies en une superspecies:
6 . - Euploea mitraMoore (Sechelles)
7. - E. (?) rogeri Geyer (? Séchelles) (cf. à "Disparitions")
8. - E. (euphon) goudoti Boisd. (La Réunion)
9.- E. (euphon) euphonFabricius (Maurice)
10. - E. (euphon) desjardinsiiGuérin-Ménéville (Rodrigues).
Le genre Euploea a été révisé et cartographié par MORISHITA(1977, carte 1). Ce
genres'étenddepuislesSéchelles,
La Réunion,Maurice
et Rodrigues jusqu'aux
Salomons,Tahiti,laNouvelleCalédonie
et l'est de l'Australie. Il estdoncabsentde
l'Afrique continentale et même de Madagascar. On peut en rapprocher comme exemple
actuel du même phénomène migratoire
:
11.- Danausplexippus L. ( h é r i q u e du Nord jusqu'au N. del'Amazone),
largement répandu dans une grande partie du Monde par migration (Canaries,
Madère, îles du Pacifique, Nouvelle Zélande), a atteint 1Yle Maurice en 1983 et
la Réunion en 1985.
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Les 22 espèces de Acraeidae malgaches (PIERRE, 1992) consistent uniquement en
lignées afrotropicales, sansaucunélémentoriental
ou australien,contrairementaux
familles précédentes. Ils se répartissent en:
a) 12 espèces mégaendémiques
1. - Acraea masambaWard (Madagascar)
2. -A. silia Mabille (Madagascar)
3. -A. sambavae Ward (Madagascar)
4. -A. strattipocles Obth. (Madagascar)
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BIOGEOGWHIE DES LEPIDOPTERESMALGACHES
497
5. -A. formax Butler (Madagascar)
6. -A. Zia Mabille (Anjouan, Mayotte, Madagascar)
7. -A. zitja Boisduval (Madagascar)
8. -A. calida Butler (Madagascar)
9. -A. turna Mabille (Madagascar)
10. -A. hova Boisduval (Madagascar)
)bIJ -;.9’.5EO3&lZl THE RANGE OF THE GENUS EUPLOEA
Fig. 3. Répartition du genre Euploea. (Copie de la carte de MORISHTTA, 1977 - Map 1)
11.-A. igati Boisduval (Grande Comore, Anjouan, Mayotte, Madagascar)
12.-A. comor Pierre (Grande Comore).
b) seulement 5 prospecies endémiques; avec deux sous-espèces
13. -A. (obeira)obeira Hewitson (Madagascar) représenté sur le continent
afrotropical par A. (obeira) burniButler
14. -A. (runavolana) runavolana Boisd. (Aldabra,GrandeComore,Moheli,
Anjouan, Mayotte, Madagascar) représenté sur le continent afrotropical par A.
(runavolana) machequerza Grose-Smith.
15. -A. ( i m i i ) dimzmii Volenhoven (Grande Comore, Moheli,
Anjouq Mayotte,
Madagascar) représentésur le continent parA. (dimzmii) cuva Grose-Smith.
16.-A. (neobule) mahelaBoisd. (Madagascar)
17. -A. (esebria) masarisjodina Pierre (Grande Comore)
17’-A. (esebria) masaris masarisObth. (Moheli, Anjouan).
c) 1 sous-espèce macroendémique
18. -A. neobuZe Zegrandi Carcasson (Aldabra, Cosmoledo).
498
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G.BERNARD1
d) 5 espèces nullement endémiques
18'-A. neobuleneobzrle Doubleday(continentafrotropical,GrandeComore,
Moheli, Mayotte)
19. -A. (esebria) esebriaHewitson (Continent afrotropical,Mayotte)
20. -A. eponina Cramer(continentafrotropical,GrandeComore,Moheli,
Mayotte, Madagascar)
21. -A. encedon Linné (continentafrotropical, Madagascar)
22. -PardopsispzcnctatissimaBsdv. (continent afrotropical, Madagascar).
On voit donc que la faune malgache à travers les quatre familles de Rhopalocères
retenus ici est dans une très large proportion une faune à affinités africaines,apparentée à
des ((groupes d'espèces)) ou à des genres strictement
afkotropicaux,
pénétrant
exceptionnellement en Asieà travers l'Arabie. Cela confirme MELOT (1 952, 1953) qui a
montréquelesaffinitésorientales
et australiennesont été exagérées.Mais il existe
indiscutablement une fible minorité d'éléments orientaux et australiens, surtout dans les
Mascareignes et les Séchelles. Il s'agit en premier lieu d'Atrophaneura antenor, dont la
position taxonomique est désormais élucidée, ainsi
que de la superspecies Catopsilia
(pomona) et de la superspecies Colotis (evanthe). Il faut y ajouter le genre Euploea
présentauxMascareignes
et auxSéchellesmaisdéjàabsent
des Comores et à
Madagascar. Dans d'autres familles, ajoutons Smerinamanoro Wardqui,d'après
COP\BET(1943), a des a-Eiliiés avec desgenres orientaux.
NIVEAUXTAXONOMIQUES ATTEINTS ACTUELLEMENT PAR LA SPECIATION
On est frappé parl'absencequasi
totalede subspéciationauseindel'ilede
Madagascar, puisque parmi les quatre familles étudiées il n'existe qu'un unique exemple
de variationgéographique :Graphizm cyrnus(voir plus haut).Au contraire comme je l'ai
jadis montré(BERNARDI, 1954, 1961) plusieurs cas interprétés comme
subspécgquesne sont
que des cas de polymorphisme, c'est-à-dire corespondent à des morphes dont les gènes
n'occupent qu'une partie des loci d'une population donnée; cela est le cas de Belenois
grandidieri voeltzkovi Auriv., B. antsianaka ramona Grose-Smith, Mylothrys phileris
azwata Obth., A. sabina majungana Grose-Smith, car elles cohabitent avec les formes
nominatives de ces espèces. Il n'y a subspéciationqu'entreîlesdifférentes: Princeps
d'Anjouan;
epiphorbaspraedicta de Grande Comore et P.epiphorbasguyonnaudi
Belenoiscreonaelisa desComores et B. creonaprorsus de Madagascar, Amauris
ochlea afinis de Grande Comore et A. ochlea rnoya d'Anjouan ;Acraea masaris masaris
d'Anjouan et Moheli et Acraea masarisjodina de Grande Comore et surtout les quatre
sous-espèces d'Euremafloricola :E. f. ceres de la Réunion etde Maurice, E. J: floricola
de Madagascar,E. J: anjouana des Comores, E. J: aldabrensis d'Aldabra.
Cela est d'autant plusétonnant
que dansd'autres
groupes zoologiques la
subpéciation n'est pas rare dans l'île de Madagascar; dans des
groupes aussi différents
qu'Astacoides (Décapodes) quechez dSérents Lémuriens,parexemple
Propitecus
verreauxi Grandidier (PAULIAN, 1961).
De même il est frappant de constater qu'il ne subsiste que relativement peu de
traces de lasimplespéciationallopatrique(vicariante)dontilest
encore possible de
repérer
les
composants,
c'est-à-dire
les différentes espèces
(prospecies)
d'une
superspecies. Il n'existequelescassuivants:
Princeps (hrhnus) humbloti, Colotis
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BIOGEOGWHIE DES LEPIDOPTERESMALGACHES
499
(danae) guenei, Colotis (evarzthe),Catopsilia (pomma), Ezploea(euphon),Acraea
(neobule,) nzahela, A. (obeira), A. (ranmolana), A. (hmmiq, A. (esebria).
Par contre les cas d'espèces mégaendémiques, c'est-à-dire d'espèces endémiques
dont il n'est plus possible de reeonnsiitre l'espèce souche (on parle dans ce cas d'espècemère ou d'espèce ancestrale (concepts hypothétiques) sont très nombreux(voirplus
haut). Celaest en faveur de l'ancienneté
du peuplement de Madagascar.
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MODESDE SPECIATION
On vient d'évoquer la classique spéciation allopatrique mais il semble exister des
cas plus complexes.
Il convient de mentionner les cas
de doubles invasionsou d'invasions multiples
Les Lépidoptéristes sont ((marqués>> par un travail de PRYER(1886), où est créée
la notion de dualspecies (espèce jumelle, sibling species)
interprétée comme une invasion
du Japon à des époques différentes par une même forme continentale, évoluant plus ou
moins selonl'époque de l'invasion.
Le meilleurexemplemalgacheest
constitué parles Princepsgrosesrnithi,P.
erithonioides, P. ntaranhana et P. demodocus, ce dernier encore largement répandu
sur le continentafricain, les Comores et lesud de l'Arabie,mêmepasdifférencié
à
Madagascar en une sous-espèce particulière et considérée par suite comme le dernier
arrivant du groupe dedualspecies. Un cas semblable se serait produitpour Acraea conzor
de Grande Comore, ayant déjà atteint le niveau de mégaendémique, et correspondant à
uneanciennemigration d'A. esebria, suivied'unenouvellemigrationayantdonné
A.
(esebria) masaris (également Grande Comore, Anjouan, Moheli) puis
A. esebria, encore
nondifférenciéen sous-espèce à Mayotte. Cephénomèneexiste à Madagascardans
d'autres groupes, ainsi chez les oiseaux on observe dans
cette île l'endémique Ardeola
i&e (Crabierblanc)ainsi
que l'A. ralloides (Crabierchevelu)mêmepasdistinct
subspécifiquement des populations du continent africain.
Mais le même phénomène estinterprété très différemment dans d'autres disciplines.
AUBREVILLE
(1975) constatant qu'il existe une seule espèce de Baobab (Ahnsonia) sur
lecontinentafi-icain,enl'occurence
A. digitata, note aussiqu'ilexistehuitespèces
à
Madagascar dont A. digitata, ainsiquedeuxespècesenAustralie.Ilconclut
((qu'il
semble evident que le genre a une origine maltgache)) et explique cette répartition par la
position rapprochée de l'Afrique, de Madagascar et de l'Australie au Crétacé dans le
cadre de la fùture dérive des continents et considère donc que le centre d'origine d'un
genre est l'aireoù subsistent le plus grand nombre d'espèces. Cela coïncide, me semble-til, à des notions telles que la radiation adaptative, la spéciation explosive,
etc.
Ces notions ont donné en botanique des théories plus élaborées. Ainsi STACEestime
que ces phénomènes conduisent à une (<réactivation >> des paléoendémiques qu'il désigne
sous le nom d'épibiotiques actifs (<<
relicts seem to have had a second lease of life))) A
Madagascar, les Satyrrdaeseraientlemeilleurexemple
de ce phénomènemaisilsne
seront pasétudiés ici.
500
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G. BERNARD1
LESCARACTERES FATJNISTIQUESDES DIFFERENTESILES
Abréviations : G. C. =Grande Comore, Moh. =Moheli,A. =Anjouan, May.= Mayotte,
Mad. =Madagascar.
L'île deMadagascar et les îles voisinesdu sud-ouest de l'océan Indien constituent
telles un ensemble faunistique (région ou sous-région malgache)? Cette notion est mise
en doute par MELOT (1942, 1953) et PAULIAN (1952, 1961 : 1) tandis que BLANC
(1 972) préfère utiliser terme
le
plus neutre << d'aire malgache>>.
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Espèces largement répandues
Parmi les familles étudiées le seul élément en faveur d'une
unité déjà ancienne basée
surune&nité
à unniveautaxonomique
très élevée est la présence d'une même
superspeciesdéjà citée de Princeps (phorbanta) présente à la fois à Maurice, à la
Réunion, à Madagascar, dans les Comores et même peut-être jadis aux Séchelles. Parmi
les autres familles on peut seulement citer à cet égard un groupe de Neptis à faciès
caractéristique (à ailes à espacesclairsorangés)
présents à la fois à Maurice (N
frobenius Fabr.) à la Réunion (N.cormilloti Turlin, G. C.,N.c o m o r ~ w mObeïth., Moh.,
A., N.mayottensis Oberth., May.), mais absent de Madagascar, en notant avec TURLIN
(1994 : 382) que N. decaryi Le Cerf décrit de Madagascar provient en fait d'Anjouan et
est un synonymede N . comoranum. Notons que l'affinitéde ces Neptis des Mascareignes
et des Comores est réelle car dès 1922 ELTRINGHAM
insiste sur la similitude des valves
de leurs armures génitales. Par ailleurs l'absence de ces Neptis sur l'île de Madagascar
peut correspondre à la disparition d'une lignée au centre de son aire de répartition. Il
existe d'autres exemples : ainsi STEMPFFER(1942) écrit que les deux seules espèces du
genre C'clirius sont C. webbianus (de Canaries) et C. mandersi Druce (de Maurice),
sans espèce cogénérique surtout le continent africain.
On peut encore mentionner ici le cas dEuremafloricola Boisd., présent depuis le
continentafrotropical,l'îled'Aldabra,lesComores,
Madagascar et les Mascareignes;
espèce très polytypiqueainsiqu'onl'adéjà
vu. Maisildoits'agird'uneémigration
récente, accidentelle ou favorisée par l'homme vu le faible niveau taxonomique de la
variation. Tous les autres exemples sont encore moins significatifs car ils n'ont encore
donnéprise à aucune variation géographique: tels sont Princeps demodocus et
Catopsiliaflorella, déjà cités.
Comores
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L'archipel
des
Comores
est remarquable
par
la
présence d'éléments
biogéographiques pouvantêtre classés en des groupes bien distincts
:
11 desmégaendémiquesstrictementcomoriens,qu'iln'est
donc pluspossiblede
rapprocher d'espèces vicariantes,ni afrotropicales ni malgaches sensu stricto : Graphium
levassori Oberth. (G. C.), Mylothris ngaziya Oberth. (G. C.), M. humbloti Oberth. (A.),
Amazcris comorana Oberth. (G.C.).
2/ un mégaendémique représentant l'entité la plus ancienne d'une double invasion
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BIOGEOGRAPHlE DES LEPIDOPTERESW G A C H E S
501
insulaire : seul A. conzor Pierre se place ici.
3/ des entités que l'on qualifiera encore de mégaendémiques (cJ: début du présent
travail) car elles sont propres à Madagascar, mais pénètrent enoutre sur une ou plusieurs
îles comoriennessoit :
a)en y évoluantenuneouplusieurssous-espècesdifférentes
dela sous-espèce
malgache : Princeps epiphorbaspraedictaTurlin et Guiibot(G. C.), P. e. g u y o n d i Turlin
et Guilbot (A.), soit
b)sans y présenter devariationgéographiqueparrapport
à Madagascar Amauris
nossima Ward (May.), Acraea lia Mab. (A., May.), A igati Boisd. (G. C., A, Moy.), A
ranavolana Boisd. (G. C., Moh., A., May., aussi Aldabra), A. dammii Volenh. (G. C.,
Moh., A., May.), Appias sabinaconisa Butler (A.,May., Mad.).
4/des entités présentantune situation absolumentsymétrique et inversedela
précédente (4 3) mais que l'on qualifie de microendémique ou de non endémiques parce
qu'il s'agit d'espèces largement répandues sur le continent afrotropical, puis pénétrantsur
les Comores et, comme ci-dessus soit:
a) en y évoluant en une ou plusieurs sous-espèces différentes de la ou des sous-espèces
continentales Princeps nireus aristophontesOberth. (G. C.), Belenois creona elisaVoll.
(les Comores),Amauris ochleaaflinis Auriv. (G. C.), A. a. nzoya Turlin (A.), soit
b) sans même présenter de variation géographique par rapport au continent : Graphiunz
angolemis Goeze (G. C.), Colotis evippe Omphale Boisd. (G. C., Moh., May.) Eurenza
senegalemis Boisd. (G. C., Moh., May.) Eurenza regularis (G. C., Moh.)Acraea esebria
Hew. (May.), A. neobule Doubl. (G. C . , Moh., May.)
5/ une situation nouvelle se produit lorsqu'il est possible de retrouver une bonne
espèce peuplant soit Madagascar soit le continent afrotropical, affine et vicariante vis à
visdel'espèce
comorienne: Princeps (darhnus) humbloti Oberth. (G. C.), Acraea
&otropical (A.
masaris Oberth., polytypique (G. C.,Moh., A.) avecunvicariant
esebria), présentaussi à May. ; opposé à unNymphalidae, Salamis humbloti Turlin
(Moh.) avec un vicariant malgache sensu stricto (S. anteva Ward) car il ne semble pas
exister d'exemplede cecas parmi les famillesétudiées ici.
On citera ici un aréotype un peu plus complexe représenté parAcraea eponipla se
trouvant à la fois sur lecontinentafi-otropical, les Comores (G. C., Moh., May.) et
Madagascar,sansprésenterdevariationgéographique,ainsi
que Leptosiaalcesta
Cramer se trouvant également sur le continentafrotropical, (L. a. inalcesta Bernardi
dans le S. E.), les Comores (G. C., également L. a. inalcesta) et Madagascar (L.
sylvicola Boisd.) présentant donc une variation géographique.
Ici se pose laquestiondusensdel'émigration.Onavait
tendance à voir jadis
(BERNARDI,1954; TURLIN, 1994: 194) un << pont >> fonctionnant dans le sens continent
africain-Madagascar.Désormais, compte tenudu
caractère récent,géologiquement
parlant, des Comores, on peut au contraire conclure @?mm, 1992) à un passage direct
entre le continent africain et Madagascar, puis à un retour plus récent aux Comores, à
p,artir de Madagascar, puis en Afrique. Ainsi (PIERRE,1. c.) l'espèce souche d!Acraea
ranavalona colonise Madagascar à partir du continent africain, y évolue en ranavalona;
qui colonise les Comoreset enfin l'Afriqueoù elle se différencie enA. machequena, resté
rare et peu répandu. Un élément d'appréciation est ici la fréquence d'une entité donnée
sur une partie de son aréotype,. Ainsi Euremafloricola est commun aux Mascareignes,à
Madagascar, dans les Comores, rare et peu répandu sur le continent africain, ce qui est
en faveur qu'il s'agit là d'une dernière étape de la colonisation. On peut évidemment à
l'inverse invoquer une moindre pression de sélection sur les îles y favorisant certaines
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502
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G. BERNARD1
entités telles que A. ranavalona Odet E. floricola.
.Madagascar
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La Grande île se caractérise immédiatement par rapport aux autres îles de cette
région par le nombre considérable de mégaendémiques rigoureusement absents ailleurs.
On peut citer (cj le début du travail) 3 espèces de Graphium, 5 espèces de Princeps, 3
espkces de Colotis, 3 espèces de Belenois, 3 espèces de Mylothris, 9 espèces d!Acraea
ainsi que 19 espèces de Nymphalidae.
On doit y ajouter desprospecies,c'est-à-diredesespèces
représentées par des
espècesvicariantes sur le continentafi-otropical (et absentsdesComores) telles que
Colotis gueneiMab., Acraea obeiraHew., A. mahelaBoisd.
Puis dessous-espècesmalgachescospécifiquesavec
d'autres sous-espèces du
continentafrotropical.C'est le casd'unesous-espècedePapilionidae
etde 8 sousespèces de Pieridae (cJ:début du présent travail).
Enfin des espèces présentes à la fois sur le continent afiotropical et Madagascar
sans présenter de
variation
géographique: Acraea
encedon
Linné, Pardopsis
ptmcctissisima Soisd., Belenois aurota aurota Fabr. (continent afiotropical, Madagascar,
puis s'étendant jusqu'aux Indes) mais s'y trouvant sous l'aspect d'une sous-espèce très
différente (B. a. taprobana Moore).
Les trois derniers aréotypesposent la question de liens directs entre le continent et
Madagascar sans passerparun
<<pont)) comoriencequiest
très plausiblesil'on
considère que Madagascar était plus proche de l'Afrique avant sa dérive en direction de
l'Inde.
Rappelons enfin ici le mégaendémique malgache Apophaneura antenor Drury, ainsi
que la prospecies
Catopsilia thaurumaReakirt, à aEnités orientale et australienne.
Mascareignes
Cesîles
(La Réunion,Maurice,Rodrigues)sont,
toutes, remarquablespar
l'existenced'unélémentcaractéristique,oriental
et australien: le genre Euploea,
représenté par E. (euphon) goudoti Boisd. (La Réunion), E. (e) euphon (Maurice) et E.
(e) desjardinsi Guérin-Méneville (Rodrigue), genre que l'on retrouve aux Séchelles. Par
ailleurs ces îles sont également caractérisées par un autre mégaendémique remarquable :
Amauris phoedonFabr. (Maurice). Rappelons aussiles Princeps phorbanta(Réunion) et
P. manlius (Maurice), les Neptis dumetorum Boisd. et A? frobenia Fabr., déjà cités. En
dehorsdesfamillesétudiéesicionpeut
encore caractériserlesMascareignes par la
présence des Nymphalidae Antanartiaborbonica espècepolytypique,
avec A. b.
borbonica Obert. (La Réunion) et A. b. mauritianaManders (Maurice) ainsique Salmis
angcstina, égalementpolytypiqueavec S. a. angustina Boisd.(LaRéunion) et S. a.
vinsoni Le Cerf
(Maurice),
ces
deux
espèces
étant
des
mégaendémiques
des
Mascareignes.Rappelons ancore quecesîleshébergentun
autre élémentorientalet
australien,
l'espèce
Catopsilia thazcrzcma (Madagascar, Réunion, Maurice),
qui
contrairement auxEuploea atteint donc Madagascar et est un vicariantde C. pomona qui
atteint l'Australie.
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BIOGEOGRAPHIE
DES
LEPIDOPTERESMALGACHES
503
On peut enfin citer iciün aréotype un peu particulier
: l'Eurema desjardinsiBoisd.
qui se trouve surle continent africain, Madagascaret les Mascareignes (pasaux
Comores).
Les Séchelles
Nous avons ici 1 (ou 2) espèces mégaendémiques du genre Euploea ; E. mitra
Moore (et peut-être E. rogersi Geyer, cJ: ((DisparitionsB), ce qui,danslarégion
malgache,n'existe que danslesMascareignes.Aussi,
peut-être, Princeps phorbanta
nana Oberth., (cJ:<<Disparitions
D). En dehors des familles étudiées ici ilfaut mentionner
un autre mégaendémique le Phalanta philiberti Joannis; il est aussi remarquable qu'on
C., A., May.,
trouve dans l'ile d'Astove le Precis rhadàma Boisd. (présent aussi sur la G.
La Réunion, Maurice, Rodrigue) sans présenter de variation géographique.
Aldabra
Il existe à Aldabra un mégaendémique remarquable:Belenois aldabrensis Holl., la
plus petite espèce de Belenois (nanismeinsulaire!);aussiuneprospeciesendémique
Colotis evanthides Holland vicariant de C. evanthe Boisd. de Madagascar et de C. etridà
Boisd.del'Inde et de Ceylan;citonsaussidesmicroendémiques
: Eurema Jlorieola
aldàbrensis Bernardi et Aeraea neobule legramli Carcasson ainsi que deux espèces de
Madagascar qui se trouvent à Aldabrasansprésenter
de variation géographique:
Belenois gandidieri Mab. et Aeraea ranavalona Boisd., ce dernier présent aussi aux
Comores.
On voit donc que l'on peutregrouper Aldabra, les Comores, Madagascar d'unepart
etlesSéchelles et lesMascareignesd'autre part.
,
LESDISPARITIONS
zy
Malheureusement parmi les espèces dont il vient d'être question un certain nombre
constitue déjà
des
subfossiles,
comparables
aux Aepyornis ou au Dronte, les
Nymphalidae disparus ayant été récemment révisés parVIETTE(1994). Il est évidemment
urgent de stopper cedébut de catastrophe écologique. Il s'agit de :
1. Prineepsphorbanta nana Oberth. (Séchelles)jadis décrit d'après 2 exemplaires,
peut être introduits et élevés en captivité, et en tout état decause disparus désormais( c .
LEGRAND,
1965).
2. Euploea (?) rogeri Geyer (Séchelles) papillon quasi mythique, décrit et figuré
par GEYER en 1837 d'aprèsunexemplaireenvoyé
à cet auteur. Onneconnaft cette
espèce que d'après cette figure, l'original étant disparu. Il a aussi été considéré comme
une aberration de E. mitra (LEGRAND,
1965). L'appartenance au genre Euploea a été
contestée par ACKERYet VANE-WRIGHT (1984).
3 . Euploea (euphon) desjardinsi Guérin-Méneville (Rodrigues) très probablament
disparu (VIETTE,1995).
504
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4. Phalantaphiliberti de Joannis, 1893 (= Ph. seychellarum Holland, 1895) volait
encore en grand nombreen 1912, un seul exemplairerécolté en 1953, plus observé entre
1956- 1960; parait donc disparuvers 1960 (LEGRAND,
1965).
5 . Salamis angustina vinsoniLe Cerf (Maurice), disparu en 1957, tandisque S. a.
angustina Boisd., réputé également disparu, a été ((retrouvé))en 1967 par J. PoURQUIE
(VIETTE, 1995).
6. Antanartia borbonica mauritiana Manders (Maurice) disparu vers 1900 tandis
que A. b.borbonica Oberth. @éunion)subsisteencore (HOWARTH, 1966;WILLIAMS,
1989; VIETTE, 1995).
7. Smerina manoro Ward (Madagascar) parait avoir été toujours très localisé à
Madagascar. Les plus récents exemplaires du Muséum de Paris ontété récoltés en 1977.
A surveiller !
8. Libythea cyniras Trimen (Maurice), jamais retrouvé depuis sa description en
1966 d'après un exemplaire unique en mauvais
état, conservé au British Museum (figuré
par WILLIAMS, 1989, pl. 7). L. ancoata Grose-Smith, 1891, de Madagascar en serait un
synonyme.
REMERCIEMENTS
Il me reste à remercier vivement Mademoiselle Nguyen Thi
Hong qui a bien voulu
se chargerde la frappe et de la préparation du présent manuscrit ainsique des figures qui
l'accompagnent tout en mettant à ma disposition le rare ouvrage de Morishista (1977).
Mesremerciements vont égalemant à mesamis J. Pierrequi a bienvouluexaminer
cordialementavecmoi
le casdesAcraeidaemalgaches,auxquelsil
a aplliquéles
principes de l'analysecladistique;ainsi que P. Viettequi a bienvoulume procurer
plusieurspublications lépidoptériques sur cette région(DESEGAULXde NOLET,1984;
VINSON,1938; WILLIAMS, 1989) ainsi que des tirés-à-part de sespropres travaux.
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(2): 372-388, 25+8+12
fig., 1994; 4
94,
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ETUDE PRELIMINAIREDE LA DISTRIBUTION DES INSECTES LOTIQUES
A MADAGASCAR (EXEMPLES DES TRICHOPTERES PEULOPOTAMlDAE
ET DlPTERES SIMULIIDAE)
zyxwvutsrqp
zyx
François-Marie GlBON & Jean-Marc ELOUARD
Laboratoire de Recherches sur les Systèmes aquatiques et leur Environnement. @RUE) C.N.R.E.' /
QRSTOM,2B.P. 434 Antananarivo, MADAGASCAR
ABSTRACT.- Data on the geographical distributions within Madagascarof the species belonging to
two familes of freshwater insects (Trichoptera: Philopotmiae, and Diptera: Simuliidae)
are presented and
analysed. Someof the main biogeographical characteristicsof these terrestrial groups
are pointed out, as
well as the effects of deforestation.
\
KEY-W0RDS.- Simuliidae,Philopotamidae,Aquatic enviroments, Biogeography,Bioma,Specific
richness
RESUME.- Les données sur la répartition géographique à Madagascar des espèces appartenantà deux
famillesd'insectesdulçaquicoles(TrichopteraPhilopotamidae,DipteraSimuliidae)sontexposéeset
analysées. Certains des grands traits de la biogéographie des groupes terrestres sont à nouveau m i s en
évidence, ainsi que les effets dela déforestation.
MOTS-CLES.- Simuliidae,Philopotamidae,Milieuxaquatiques,Biogéographie,Biome,Richesse
spécifique
INTRODUCTION
Le C.N.R.E.et L'ORSTOM mettent en oeuvre un programme de recherche sur la
biodiversité et la biotypologie des eaux continentales malgaches3. L'inventaire est loin
d'être achevé, en particulier dans le nord-est .de l'île, l'étude taxinomique est encore en
cours; néanmoins les travaux sont suffisamment avancés pour permettre de dégager les
grands traits de la répartition des espèces.
METHODES
L'échantillonnagedesSimulies(mokafohy
enmalgache) se faitpar récolte
manuelle des nymphes et des larves colonisant les différents substrats immergés dans le
courant : rochers, feuilles et tiges,racines. Il porte sur 363 stationsrépartiespour
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C.N.R.E :Centre National de la Recherche
sur l'Environnement
ORSTOM : Institut fiançais de recherche scientifique pour le développement en coopération
3Ce programme bénéficied'un financement du Fonds d'Aide et de Coopération du Ministère fiançais de la Coopération.
In: W.R L O W N Ç O (Cd.)
Editiom de I'ORSTOM, Paris
508
zyxwvutsrqp
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J.-M. GIBON & J.-F. ELOUARD
majoritédansles zones centrales et suddeMe(Fig.1).D'unemanièregénérale,
les
Simulies ne sont pas abondantes à Madagascar et de nombreux sites d'eau courante en
sontdépourvus,
ce qui contraste avec nos observationsen Mique continentale.
L'échantillonage des Trichoptères se fait par piégeage lumineux des adultes.L'étude des
adultes est, en l'état actueldesconnaissances,laseulemanièredelesidentifier
spécifiquement. Les récoltes ont été réalisées sur 320 stations, réparties grosso modo
dans les mêmes régions que celles des Simulies.
Certaines descriptions de Simulies sont en cours de publication (ELOUARD et al.,
sous presse), les autres le seront en 1996; aussi les noms utilisés sont-ils ceux qui seront
proposés à la publication. Pour les Philopotamidae, nous avons conservéle code-espèce
du L.R.S.A.E. (Antananarivo) où tout le matériel est actuellement déposé.
zyx
zy
LISTEET RICHESSE SPECIFIQUE
Dix sept espèces de Simulies sont actuellement connues de Madagascar ce qui est
peu eu égard aux 90 espèces afi-icaines (MEELON, 1951; GRENIER& DOUCET, 1949;
GRENIER& GRJEBINE, 1963; GRENIER& BRUHNES,1972). Ce sont: Simulizcm adersi
Pomeroy, 1921, S. alcocki Pomeroy, 1922, S. ambositrae Grenier & GrJébine, 1958, S.
buckleyi de Medlon, 1944, S. gyas de Meillon, 195 1, S. imerinae Roubaud, 1906, S.
impukane de Meillon, 1936, S. iphias de Meillon, 195 1, S. katangae Fain, 195 1, S.
milloti Grenier & Doucet, 1949, S. neireti Roubaud,1905, S. pauliani Grenier &
Doucet, 1949, S. pentaceros Grenier,
1972,
S. ruficorne Macquart,
183 8, S.
starmuhlneri Grenier & Grjebine, 1963, S. tolongoinae Grenier, 1972, S. unicornutum
Pomeroy, 1920. Huit autres espèces ont été découvertes au cours de ce travail. Il s'agit
de: Simulium borunicornutumLRSAE, S. brunhesi ELOUARD
& RANAIv0-m
(sous-presse), S. metecontae ELOUARD
& PILAKA (sous presse),S. philipponi LRSAE,
S. phluktainae LRSAE, S. phoretique LRSAE, S. pseudounicornutum LRSAE, S.
quilleverei LRSAE. A ces espèces confirmées s'ajoutent un certain nombreformes
de
qui
constituent soit des espèces à part entière, soit des variétés géographiques. Des études
sont en cours pour préciser leur statut. Il s'agit de deux formes de S. impukane et de huit
formes de S. iphias. S. unicornuturn pourrait également, comme en f i q u e continentale,
recouvrir plusieursespèces affines ou des variations régionales voire des écotypes.
Trois Philopotamidae étaient, jusqu'à présent, connus de la Grande Ile. Chimarra
lacroixi Navas, 1921 (décrit à partir d'une femelle unique, qu'ilsera difficile d'identifier à
nouveau), Paulianodes tsaratananae Ross, 1956 et Wormaldiapauliani Ross, 1956,
toutes deux provenant du massif du Tsaratanana. Trente quatre espèces de Chimarra
sont présentes dans l'ancienne collection de 1'I.R.S.M. (OLAH,comm. pers.). Elles sont
actuellement en cours d'étude par J. OLAH quinous a communiqué les résultats de ses
travaux. Ceci nous a permis d'identifier dix sept de ces espèces parmi les captures du
L.R.S.A.E.; cellesquin'ontpas
été recapturées sont majoritairementoriginaires des
zones septentrionales de llile dans lesquelles nous avons très peu travaillé : Tsaratanana,
Marojezy, Sambirano, Masoala, régionsde Maroantsetra et de Mananara-nord (voirFig.
1). L'ensemble des captures réalisées par le L.R.S.A.E. a permis, en outre, la découverte
de quarante quatre espèces
supplémentaires
appartenant
aux
genres
suivants
:
Paulianodes dix
espèces,
Dolophilodes trois espèces, Worrnaldia trois espèces,
Chimarra vingt huit espèces. Les études taxinomiquessont en cours ;il apparaît déjà que
lamajorité de ces espèces sontnouvelles pour lascience et endémiques.On peut
remarquer la présence à Madagascar de Chimarra dybowskina Navas, 193 1, largement
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INSECTES LOTIQUES A MADAGASCAR
509
répandue sur le continent africain. Ceci permet de donner une estimation minimale de la
faunemalgache de Philopotamidae : soixanteseizeespèces réparties dela manière
suivante : Paulianodes onzeespèces, Dolophilodes trois espèces, Womaldia quatre
espèces et Chimarra cinquante huit espèces.
RESULTATS
1. Diptères Simuliidae
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Cinq espèces présentent une large aire de distribution associée à une occurrence
relativement élevée. Il s'agit de,S. adersi (Fig. 2 ), S. unicornutum (Fig. 5 ), S. ruficorne
(Fig. 6), S. inzerinae (Fig. 3) et S. gyas (Fig. 4). Les trois premières sont largement
répanduesenAfriquedepuisl'Ouestjusqu'auSud
du continent. S. ruficorne est
également présente dans certaines îles voisines (Maurice et Réunion). Leur écologie à
Madagascar est la même que sur le continent : elles préfèrent les rivières de savanes aux
vitessesde courant moyennes (0,40 à 0,80 ms-1). S. adersi et S. unicornutum se
cantonnent aux hautes terreset auxzones de piedmont de l'Ouest,ellespénètrent
également à l'Est dans les zones déboisées.S. ruficorne préfère les eaux plus chaudes du
Sudmalgache. En Afrique, cette espèce est fréquemment trouvée danslesoasis. S.
imerinae et S. gyas sont endémiques. La premièrevitdansles
grandes rivièresdes
Hautes-Terres, la seconde est strictement inféodée aux zonesforestières. De ce groupe a
été exclue S. iphias, l'espèce la plus répandueà Madagascar (Fig. lO), car les travaux en
cours montrent que ce nom recouvre plusieursespècesvoisinesauxdistributions
distinctes. Les espèces à distribution restreinte sont toutes endémiques. Elles se
rencontrent, sur leshauts cours desbassins de l'Ouest et du Sud,dans les zones
forestières de l'Est ou sur les massifsmontagneux.Espèceslocalisées
aux zones
forestières : S. pentaceros (Fig. 9), S. metecontae (Fig. 6), S. pauliani (Fig. 8), S. neireti,
S. ambositrae. Espèces à distribution restreinte et localisées à l'intérieur des zones de
savanesdel'Ouest
ou duSud : S. tolongoinae (Fig. 7), S. phoretique, (Fig. 7), S.
philipponi (Fig. 7), S. milloti, (Fig. 6), S. borunicornutum (Fig. 8). Espèces
distribution restreinte et localisées à l'intérieurdeszonesdesavanes
de l'Est :
S. pseudounicornutum, S. phluktainae (Fig. 8). Enfin,uncertainnombred'espèces
possèdent une distribution discrète. Elles
soht rares mais leur aire de distribution est
relativement étendue. Il s'agit de S. alcockr (Fig. 12), S. brunhesi (Fig.9), S. starmuhlneri
(Fig. 1l), S. quiZZeverei (Fig. 8), S. impukune (Fig. 12).
'
2. Trichoptères Philopotamidae
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Si l'on examine l'ensemble descartes de répartition, l'élément principalà prendre en
compte est,très classiquement, l'opposition versant occidental/ versant oriental.
A l'Ouest et sur les Hautes Terres centrales, les espèces sont peu nombreuses, seul
le genre Chimarra est présent. Une douzaine d'especes peuplent les rivières depuis les
conditions G sahéliennes >> du Sud/Sud-ouest où l'on rencontre essentiellement Chimarra
sp. AH (Fig. 13) et C. sp. AI (Fig. 14), jusqu'aux petits affluents des hautes altitudes
510
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J.-M. GIBON & J.-F. ELOUARD
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(vers 2 O00 m sur le versant occidental du massif de l'hdringitra) où vit C. sp. 1 (Fig.
16). Les eaux plus froides desHautes Terres sont plus riches que les zones côtières. Les
espèces sont, pour la plupart, largement répandues, la plupart du Nord au Sud de l'ile
comme C. sp. AH, C. sp. AI, C. sp. A (Fig. lS),C. sp. C (Fig. 15) ou C. dybowshna
(Fig. 17).
A l'Est, la situation est plus contrastée, les données permettent de distinguer, de
manièreimmédiate,leszonesdesavanesdéforestées,situéesmajoritairement
sur la
plaine littorale et les premiers contreforts, des zones de forêts primaires ou de forêts
secondaires peu dégradées généralement associées aux zones les plus élevéesou les plus
accidentées.
Dans les régions déforestées, dominent les espèces
du versant occidental et des
Hautes Terres. Ainsi C. sp. AK (Fig. 16) et C. dybowskina, qui dans le massif de 1'Isalo
sont caractéristiques des sources et des petits torrents qui coulent dansles forêtsgaleries,
sont également les espècesdu Mangoro large cours d'eau qui draine les zones de culture
delarégiondeMoramanga.
C. sp. AH, l'espècedominantedu
Sud-Ouest, a été
également capturée dans lessecteurs aval des bassins de la Namoronaet du Rianila.
Les zones forestières, en revanche, offrent une faune totalement différente.
Les
genres Wormaldia,Dolophilodes et Paulianodes y sontstrictement cantonés et les
Chimmm sont représeEttCs par des esphces caractéristiques. Contrairement aux milieux
ouverts, ladistributiondesespèces
y est généralementrestreinte. Les Paulianodes
offrentunexempleparticulièrementnet
: les espècessontstrictementinféodéesaux
forêts primaires commeon peut le voir surla figure 19, qui présente répartition
la
connue
du genre; elles se succèdent du Nord auSud de Me sur le versant oriental. Chaque
région ne paraît pas en héberger plus de
deux ou trois : trois sur le massifd'hdohahela,
deux sur le massif de l'Andringitra, une dans l'Ankaratra, une dans la région d'hdasibe,
une sur le massif du Tsaratanana et deux sur la Montagne d'Ambre. Il en est de même
pour les Wormaldia (une espèce dansle Tsaratanana, deux dans le parc de Ranomafiana,
une à Andohahela) et les Dolophilodes (deuxespècesdans
l'hdringitra, une à
Andohahela). Si les Chimarra ont parfois des aires de répartition plus grandes, aucune
espèce ne colonise l'ensemble des forêts orientales. Les formes qui habitent les forêts
primairesprésententgénéralementunendémismerégionalcommeparexemple
:
Chimarra sp. AL et C. sp. AM (Fig. 20) ou C. sp.AA, C. sp. L, C. sp. O et C. sp. AJ
(Fig. 21).
DISCUSSION
Nous retrouvons pourexpliquer la répartition de Ia biodiversité des insectes
lotiques, deux éléments déterminants, l'altitude et l'opposition partie occidentale / partie
orientale. Il y a, quelle que soit la région,une zonation altitudinale (voir pour les espèces
de l'hdringitra, GIBONet al., sous-presse). Cette zonation est principalement liée à la
température, mais de nombreux autres facteurs interviennentégalement (MÀLICKY &
CHANTARAMONGKOL,
1993). Il en résulte l'existence d'espèces dont la distribution est
limitée à un (S. meteeontue sur l'hdringitra, S. groupe iphias forme à huit filaments sur
l'Ankaratra, S. neireti et S. phluktainae sur laMontagned'Ambre)
ou à plusieurs
sommets (Chimarra sp. A0 du Tsaratanana, OLAH comm. pers., que nous avons
recapturé sur l'Ankaratra, la plupart des
Paulianodes etc.).
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INSECTES
LOTIQuES
A MADAGASCAR
511
L'Ouest est pauvre en espèces, l'Est très riche. Cette situation s'explique par des
raisons morphologiques, les grandes rivières de l'Ouest (courant faible, fonds sableux,
végétationrivulaire réduite à une bordure de Phragmites, grande turbiditémoindre
richesse en matières organiques ...) sont moins favorables aux insectes lotiques que les
nombreux torrents accidentés de lazoneorientale.Elles'expliqueégalementparles
conditions climatiques : l'Est est plus humide, mais surtout les milieux aquatiques y sont
plusnombreux,plusdenses
et plusstables,peu
ou nonsujets aux assèchements
temporaires; enfin les eaux sont plus claires et souvent plus fraîches et mieux oxygénées
(pour une synthèsedes données hydrologiques malgaches, voirCHAPERONet al., 1993).
Ces conditions physico-chimiques dépendent pour une grande part de la nature de
la couverture végétale située autour et en amont du cours d'eau. Ce facteur, qui influe
égalementsurla
nature et la quantité desressourcestrophiques,
est unélément
déterminant de la répartition des insectes lotiques (particulièrement en zone tropicale :
voir le cas des Cheunzatopyche et des Chimarra de Côte d'Ivoire (STATZNER, 1984;
GIBON,1985). Il semble, à Madagascar, que la plupart des espèces qui se rencontrent en
forêt primaire,neluisurviventpas.Ellessontremplacées,danslesformations
secondaires ou les zones déboisées, par les espèces qui peuplent lesHautes Terres ou les
forêts sèches de l'Ouest.
Enfin,cesphénomènesn'expliquentpas
toutes lesdistributionsobservées.
La
présencelimitée à certaineszones de savanedeshautsplateaux
de S. milloti, de S.
phoretique, et de S. borunicornutum est, parexemple,difficile à expliquer. D'autres
espècescolonisant des savanes de l'Est,ont une aire de distributionlocalisée (S.
phluktainae, S. unicornutum). Une telle observation tendrait à prouver que des savanes
ont toujours existé à l'Est, même si leur extension fut beaucoup plus restreinte qu'elle ne
l'est aujourd'hui. Le fait que, malgré l'extension des milieux ouverts, ces espèces restent
localisées, laisserait penser que ces savanes originelles ont des caractéristiques qui les
différencient des savanes obtenues par déboisement.Rappelons
que lessimulies
possèdent de grandes capacités voilières. Ainsi, des distances de vol de plus de 500 km
ont été mises en évidence pour Simulium damnosum S. 1., lors de la phase de colonisation
qui suit la montée de la mousson, en Afrique de l'Ouest. Plus modestement, les distances
de voleffectuées lors de la recherche de nourriture par lesfemelleshématophages
peuvent atteindre une trentaine de kilomètres. De ce fait, les migrations entre bassins
versants sont aisées, ces derniers ne peuvent pasêtre considérés comme des << îles D. Les
distributions micro-endémiques de certaines Simulies à Madagascar ne sont donc pas
liées à leur capacité voilière. Il faut rechercher soit dans la disponibilité de la nourriture
des adultes, soit dans les préférendums physico-chimiques des stades préimaginaux, les
causes d'une distribution très localisée. Les femelles hématophages de certaines espèces
ont souvent des préférencesalimentairesstrictes
meptiles, Oiseaux,Batraciensou
Mammifères). Peu de données existentsurlesrégimesalimentairesdesSimulies
malgaches. Seules les espèces anthropophiles sont connues : S. imerinae et les espèces
du groupe S. iphias. Dans ces deux cas, au moins, les exigences des larves constituent
sans doute le facteur limitant les répartitions. Pour les autres espèces, nous ne pouvons
que rester au stade de l'hypothèse.
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512
J.-M. GIBON & J.-F. ELOUARD
CONCLUSION
L'étude de ces deux familles d'insectes lotiques fait apparaître des forêts orientales
humides riches en espèces à répartition limitée. Alors qu'à l'Ouest, les cours d'eau des
forêts sèches et des savanessont plus pauvres et peuplés d'espècesà vaste répartition. La
déforestation sur la côte est s'accompagne d'une colonisation du réseau hydrographique
parles espèces occidentales. Il est probable que la stabilité et l'ancienneté des forêts
primaires sont plus favorables à la spéciation et à l'apparition d'espèces localisées; alors
que les alternances continuelles de disparition / recolonisation des milieux temporaires
sontplus
favorables à desespèces à fortes capacitésdedispersion
et à vastes
répartitions. Ces études écologiques demandent à être complétées par des travaux de
phylogénie; les quelques éléments dont nous disposons (ROSS, 1956) indiquent que les
éléments les plusanciens et lesplusoriginauxde
la faune malgache(le
genre
Paulianodes) sont ceux liés aux forêts primaires. Parallèlement les espèces communes
aveclecontinentafricain (e.g., Chimarra +bowskma, Simulium adersi) habitent des
milieux plus ouverts et plus secs.
Enfin, quelques exceptions, en particulier chez les Simulies, indiquentque d'autres
facteurs sont susceptiblesd'intervenirsurladistributiondesinsectesaquatiques
(le
régime alimentaired'adultes hématophages, par exemple).
zy
zyxwvut
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5 14
J.-M. GIBON & J.-F. ELOUARD
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Eig.7 :
Simulium "philipponi': S. "phore"tique",+ S. tolongoinae,
Fig.8 : + S. rrborunicornutum", S. pauliani,
rn S. "phluktainae",
y S. lrquilleverei'',Fig.9 : v S. brunhesi, e S. pentaceros, Fig. 10 :
Groupe S. iphias, Fig. 11 : e S. alcocki, 1 S. starmuhlneri, Fig. 12 :
e S. impukane.
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INSECTES LOTIQUES A MADAGASCAR
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Fig. 13 :0 Chimarra sp. AH, Fig. 14 :O C. sp. M, Fig. 15 :O C. SP. c,
Fig. 16 :O C. sp. I, + C. sp. A K , Fig. 17 :O C. dybowskina,
Fig. 18 : 0 C. sp. A.
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J.-M. GlBON & J.-F. ELOUARD
5 16
I
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Il
Fig. 19 :a Paulianodes spp.
Fig. 20 :a Dolophilodes spp.,
Fig. 21:
Chiman-a sp. AA,
+
Chiman-a sp. AL, v C. sp. A&J
C. sp. L, rn C. sp. O, C. sp. AJ
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :51 7-522
COMPORTEMENT DE BUTINAGED'APIS MELLIFERA VAR UNICOLOR
(HYMENOPTERA, APIDAE)DANS DIVERS BIOTOPES
Zanajaoarimanana RALALAHARISOA-RAMAMONJISOA1, Hélène RALIMANANAI
& Danielle LOBREAU-CALLEN
ABSTRACT.-Preliminary remarks are presented on the foraging behaviour of two ecotypes of Apis
mellifera var. unicolor (Hymenoptera, Apidae) occurringin Werentbiotopes. Analysis of pollen spectra
of honey at various altitudes and biotopes of Madagascar shows that foraging behaviour is primarily
linked to different vegetation types, rather
than to any differentiation between the
two ecotypes.
KEY-W0RDS.- Madagascar, Apis mellifera var. unicolor, Melissopalynology,Foragingbehaviour,
Bee-ecotypes
RESUME.- L'étude du butinage des deux écotypes de
la variété Apis mellifeavar. unicolor est abordée
par l'analyse des spectres polliniques de miels provenant de plusieurs régions d'altitudeset de biotopes
très diEérents de Madagascar. Ce comportement paraît êtrelié plutôt aux différents types de végétation,
qu'à laMérenciation des deux écotypes d'abeilles.
MOTS CLES.- Madagascar, Apis mellifera var. unicolor, Melissopalynologie,Butinage,Ecotypes
d'abeilles
INTRODUCTION
L'apiculture à Madagascar est une activité traditionnelle. L'abeille Apis mellifera
var. unicolor y est endémique et n'a été introduite qu'au XVII ème siècle dans les
Iles des
Mascareignes où le genre n'était pas du tout représenté (TRIBE, 1987; CRANE, 1990).A
Madagascar, elle occupe tous lesmilieux,quel que soit le climat, sec ou humide,en
altitudeouenplaine,danslesquels
le mielestrégulièrement
récolté. Cependant, le
comportement de butinage de ces insectes estactuellement mal connumalgré les
analysespolliniques du miel de quelquessitesdesHauts-Plateauxquirévèlent
une
relative hétérogénéité dans leur composition florale (VORWoHL; 1981, RALALAJMRISOARAMAMONJISOA, 1992). CommeenAfrique tropicale (LOBREAU-CALLEN
& DAMBLON,
1994), quelle que soit lasaison, la successiondes flores visitées et I'attractivité
particulière des fleurs des espècesautochtones par rapport à celles introduites a été mises
en évidence ( R A L A L A H A R I S O A - R O A , 1992). HEPBURN et RADLOFF (1995) ont
également noté l'existence d'une corrélation entre le cycle biologique de l'abeille et la
floraison globale annuelle des plantes
méittophiles situées à proximité des essaims.
In: W.R L O W N Ç O (éd.)
Editions de L'ORSTOM, Paris
518
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Z. R. FL4"ONJISOA, H. FSLIMANANA & D. LOBREAU-CALLEN
Apis meZZifera var. unicolor a une couleur foncée uniforme et présente une faible
pilosité sur tout le corps ( R ~ T N E R , 1975). Les ouvrières de cette variété d'abeille sont
parmi les plus petites du genre alors qu'au contraire le mâle a de relativement grandes
dimensions (RUTTNER, 1987). La variété unicolor présente deux écotypes, l'un d'altitude
sur leshauts-plateaux et l'autre de régionscôtières, à comportementplusagressif
@OUHET, 1965; ~ D D R A K O T O 1972
,
; CHANDLER, 1975; RUTTNER,1987). Lorsque
les ressources nectarifères et pollenifères sont en quantités suffisantes, le premier type
constitue de relativement gros essaims sédentaires alorsque le secondforme des colonies
plus petites, très facilement migratrices.Par ailleurs, ce dernier accumule des réserves en
quantité moindre (RALALAHARISOA-RAMAMONJISOA,
obs. pers.).
Afin de mieux cerner le comportement de butinage de ces deux types d'abeilles,
une étude des spectres polliniques de miels provenant de diversbiotopes malgaches a été
entreprise.
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MATÉRIEL ET MXTHODES
Parmilessixéchantillonsétudiés,seulceluideManjakandrianaprovientd'un
élevage traditionnel; les cinq
autres ont été récoltés sur des essaims sauvages.
Cinq miels ont été prélevés à la fin de la saison sèche ou au début de celle des
pluies, juste après les grandes mielléesdesarbres et des arbustes aumoment où les
réservesalimentairesdel'abeille
sont les plusabondantes. Le sixièmeéchantillonqui
provient de la savane dePort-Bergé, a été récolté plus tardivement pendant la saison des
pluies.
A- Echantillons de l'écotype del'abeilledesHauts-Plateauxenprovenance
(Planche 1):
1- des (( Formations du Centre D, à Aristidix rufescens, et fortement anthropisées
(miel des environs de Manjakandrianaà 1350 m d'alt., récolté en septembre) ;
2- des lambeaux forestiers humides à Tambourissa et Weinmannia et des plateaux
du Tampoketsa à Symphonia, (miel de la station forestière de Manankazo, à 1500 m
d'alt., récolté en mai);
3- de la zone intermédiaire à forêt dense ombrophile, située dans les vallées et à
forêt humidedemontagne
sur les hauteurs à Ranomafana(nid situé en forêt de
montagne, à 1100 m d'alt. et récolté en mars).
B- Echantillons de l'écotype de l'abeille côtière en provenance (Planche.1):
4- de la forêt dense sèche de l'Ouest à Dalbergia, Stereospermum euphorioides
avec prédominance des Euphorbiaceae et Leguminosae dans la strate arbustive (miel de
Port-Bergé, à 350 m d'alt., récolté en octobre);
5- des fourrés épineux (= bush) à Didiereaceae et Euphorbiaceae (miel des
environs de Betioky, à 250 m d'alt., récolté en janvier);
6- de la savane sèche à proximité des villages incluse dans la forêt dense sèche
(miel de Port-Bergé à 350 m d'alt., récolté en novembre).
Aucun échantillon en provenancedes régions cotières du domaine forestier humide
de l'Est (KOECHLIN et al., 1974; WHITE,1983) n'a pu être étudié.
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COMPORTEMENT D'APISMELLIFERA VAR. UNICQLQR
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519
Les pollens ont été extraits puisacétolyséssuivant les méthodesclassiquesde
mélissopdynologie (LOVVEAVX et al., 1978). Les comptages de pollen ont été effectués
selon la méthode préconisée par VERGERON
(1964) et portent sur 1200 grains environ,à
l'exception des miels d'Eucalyptus où il a été nécessaire de compter 2500 grains pour
faire ressortir ladiversitédela
flore localebutinée(miel
de Manjakandriana). Les
résultats sont exprimés en pourcentages relatifs par
rapport au nombre total de pollens.
RÉSULTATS
Les résultats sont représentés dans cinq diagrammes (Figs. 2 à 6) qui ne tiennent
compte que des taxons figurant enpourcentages significatifs (supérieursà 1 %).
ECOTYPE
DE L'ABEILLE DESHAUTS PLATEAUX
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1- Dans la région de Manjakandriana (12 taxons identifiés au total) : les pollens
d'Eucalyptus dominent dansle spectre; ceux de quelques espèces arbustivesautochtones,
Aphloia theaeformi~,(Flacourtiaceae), Philippia sp. (Ericaceae), Asteraceae (cfPsiadia
altissima) y sont également représentés de manière significative (Fig.
2).
2- A la station forestière de Manankazo, le miel composé d'un total de 3 1 taxons,
est caractérisé par l'abondancedepollensdes
arbres et lianes de lacanopéeavec
Bathiorhumnus (Rhamanaceae), Leptolaena (Sarcolaenaceae), Myrica (Myricaceae),
Sterculia (Sterculiaceae), Weinmannia (Cunoniaceae) ou des arbres et arbustes de lisière
comme Kaliphora madaguscariensis (Escaloniaceae), Rhus taratana (Anacardiaceae),
Snzithia chamaechristia(Papilionoideae) des lambeauxforestiers (Fig. 3).
3- Sur le versant oriental, dans la région de Ranomafana, le spectre pollinique de
l'échantillon étudié a un total de 9 taxons. Il est dominé par Donzbeya (Sterculiaceae),
Ochrocarpus madaguscariensis(Clusiaceae), Weinmannia (Cunoniaceae), Zanthoxylum
(Rutaceae), arbres et arbustes de la forêt d'altitude (Fig. 4).
ECOTYPE
DE L'ABEILLECOTLERE
4- En savane, dans le secteur de Port-Bergé, le miel récolté à la saison des pluies
renferme 17 taxons, maisseulement trois d'entreeux sont largementdominants :
Dalbergia sp., Mimosa sp. , Légumineuses arborescentes et arbustives, et des Poaceae,
herbacées fleuriesaprès les ligneux, pendant la saison des pluies.
5- Dans le domaine du Sud, le miel composé de 6 taxons montre une abondante
quantité depollens de Pachypodium sp. (Apocynaceae), de Légumineusescomme
Gagnebina
commersoniana,
de Grewia (Proteacae) et d'Helmiopsiella
nzadagascariensis (Sterculiaceae), arbustes des fourrés à épineux (Fig. 6).
6- Les taxons identifiésdanslemieldela
forêt sèche de Port-Bergé sont au
nombre de 20 et correspondent notamment à différentesespèces de Légumineuses
arborescentes et arbustives de forêt dense sèche : Caesalpinia sp., Dalbergia pervillei,
D.cantpenoni,Mimosa sp. et de Sterculiaceae, Dombeya (Fig. 5 ) .
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Z . R. R A " O N J I S O A , H. RALIMANANA & D. LOBREAU-CALLEN
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- DomaineduSud
:IXW h O N ORIENTALE
1- Domaine de l ' E s
2- Domaine du SMI~UMO
Pl. 1. Emplacement des 6 échantillons étudiés dans les différents domaines phytogéographiques
de Madagascard'après W m (1983). 1 à 6, diagrammes polliniques desmiels(les
résultats sont exprimés en pourcentages relatifs par rapport au nombre total
comptés).
de pollens
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COMPORTEMENT D'APISMELLIFERA VAR. UNICOLOR
52 1
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DISCUSSION ET CONCLUSION
D'après ces résultats, quels que soient les biotopes, il est évident qu'à la fin de la
saison sèche ou au début de celle des pluies,les abeilles butinent de préférence lesstrates
arborescentes et arbustives avec le plus souvent des inflorescences denses composées de
petites fleurs de teintes claires et à odeur agréable. En revanche, lorsque les ligneux
n'offrent plus suffisamment de
ressources en nectar et pollen, et que la strate herbacée est
fleurie,l'abeille y butineabondamment. Le comportementd'affouragement de ces
insectes est donc lié à la succession desfloraisons comme FRANKTE
(1975), FRANICE
et al.
(1983), LOBREAU-CALLEN
et al. (1989, 199 l), LOBREAU-CALLEN
et DAMBLON
(1994),
RALALAHARISOA-RAMAMONJISOA(1992), ROUBIK(1989)
l'ontdéjàremarquépour
d'autres variétés d'Apis de pays tropicaux.
Par ailleurs, l'écotype des Hauts-Plateaux montre une sélectivitéimportante dans la
diversité (12 à 3 1 taxons) des espèces butinées (RALALAHARISOA-RAMAMONJISOA,1992)
tandis que la forme côtière vivant dans des régions sèches, dont les spectres polliniques
desmielspeuvent être aussiriches (17 à 20 taxons)sembleexploiter très largement
l'ensemble de la flore disponible. Cette différence de comportement des deux écotypes
d'abeilles dans des milieux très différents est comparable à celle qui a déjà été observée
ausein de la var. adansonii (LOBREAU-CALLEN
& VIRY, 1993) et entre lesdiverses
variétés méditerranéennes(LOBREAU-CALLEN
& DAMBLON,1994).Malgrélenombre
réduit de miels étudiés, la différence dans le comportement de butinage de l'abeille de
Madagascar, semble apparemment liée aux deux grands types de
végétation, sèche de
l'Ouest et du Sud, et plus humide du Centre et d'altitude.
REMERCIEMENTS
Nous tenons à la remercier le laboratoire de Phytomorphologie de I'EPIE pour le
support qu'il a apporté pour ce travail. L'ensemble des diagrammes ont été réalisés sur
ordinateur par Th. Genevet (Arborétumde Chèvreloup).
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zyxw
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zyxwv
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Laboratoire d'Entomologie, Faculté des Sciences, BP 906, Université
dlAntananarivo,
MADAGASCAR
1O1
OSTRACT.- Anopheles arabiensis and A. gambiae &e the two main members of the A. gambiae
complex inolvedin the transmission of malaria in Madagascar. In the central highlands, above
1000 m,
A. arabiensis is the only species present. Elsewhere in the country the two species are sympatric and
their frequencies appear to form a gradient relatedto altitude and climatic factors;A. gambiae is more
common with lower altitude and increased humidiiy. Comparison
of the different caryotypes of the
polytenic chromosomes in the ovaries of each species shows that: 1) A. arabiensis is characterized by
Xbcd, 2Rb/+, 2La and 3W+,with only 2Rbh homozygow individuals presentin the central highlands,
and 2Rb/+ polymorphic populationsonly occur at low altitudes on thedry western plains and the semiaridsouthemplateau;2)
A. gambiae ischaracterized byXag,2Rb/+,and2La/+,with2Rb/+
polymorphic chromosomes present only in the semi-arid southem plateau, and 2Rb found in al1 other
areas where the species is present. Comparison with continental Africa confirms that populations
of A.
gambiae and A. arabiensis in Madagascar are veryclose if notidenticaltothose
in EastAfrica
(Ethiopia, Mozambique, Tanzania, Kenya, and the Comoro Islands) and Central Africa(Burundi),but
differ from thosein West Africa (Gambia, Guinea-Bissau, Burkina Faso, Senegal, Togo and Benin),in
which numerous, complex chromosomal inversions occur.
KEY-W0RDS.- Anopheles gambiae,Chromosomal polymorphism, Ecology, Madagascar
RESUME.- Deuxespècesducomplexe
Anophelesgambiae, impliquéesdans la transmissiondu
paludisme sont présentes à Madagascar: Anopheles arabiensis et Anopheles garnbiae. Sur le Haut
Plateau Central, au dessus de 1000 m d'altitude, arabiensis est la seule espèce existante. Dansle reste du
pays, les deux espèces sont sympatriques et leurs fréquences apparaissent suivant
un gradient lié à
l'altitude et au climat.En effet, l'abondance degambiae croît au fur et à mesure que l'altitude diminueet
que l'humidité augmente.Par ailleurs, la comparaison des différents caryotypes établispar l'examen des
chromosomespolyténiquesovariensmontreque:
1. Anopheles arabiensis estcaractériséparXbcd,
2Rb/+, 2La et 3M-t avec sur le Haut Plateau Central la présence uniquement d'homozygotes inversés
2Rbh, les populationsà polymorphisme 2Rb/+ n'existant qu'a basse altitude sur les plaines occidentales
sèches et surle plateau semi-aride du Sud. 2.
Anopheles garnbiae est caractérisé par Xag, 2Rb/+, 2La/+:
le polymorphisme 2Rb/+ n'existant que surle plateau semi-aride du Sud. Partout ailleurs dans l'île, 2Rb
eststandard. La comparaisonavecl'Afriquecontinentalepermetd'affirmerquelespopulations
d'AnopheIes gambiae et dynopheles arabiensis de Madagascar sont très proches sinon identiques
à
celles d'Afrique del'Est(Ethiopie,Mozambique,Tanzanie,Kenya,
îles Comores) et del'Afrique
Centrale (Burundi).Par contre elles sont sensiblement éloignées de celles d'Afrique occidentale qui
présentent des inversions plus nombreuses et plus complexes (Gambie, Guinée-Bissau, Burkina-Fasso,
Sénégal, Togoet Bénin).
MOTS CLES.- Anopheles gambiae,Polymorphisme chromosomique, Ecologie, Madagascar
In: W.R. LOURENçO (éd.)
Editions de l'ORSTOM, Paris
524
zyxwvutsrqp
zyxwvu
O. B. RALISOA
INTRODUCTION
La plupart
des
moustiques ont d'abord été décrits selon
des
critères
morphologiques.Cependant, la réalitégénétiquerévèlequ'il
existe despopulations
constituées d'individus interfëconds isolés reproductivementdes autres espèces. Chez les
Anophèles, le nombre d'espèces biologiquement différentes est plus élevé que celui des
espècesmorphologiquementdistinctes.
On a ainsidesmélanges
d'espèces jumelles
appelés complexes d'espèces.
Le complexe Anopheles gambiae nous intéressecaril constitue le vecteur du
paludisme humain le plus efficace dans la région afrotropicale.
A Madagascar, deux espèces sont impliquées dans la transmission du paludisme:
Anopheles arabiensiset Anopheles gambiae.L'étude de leur distribution géographiquea
été faite par l'examen des chromosomes polyténiques des
trophocytes ovariens.
zyxwvuts
ZONES D'ETTJDES: CARACTERlrSTIQUES CLIMATIQUES(CF. TABLEAU r)
Le haut plateau central
Caractérisé par une riziculture intense dans les vallées perchées
entre 1200 et 1700
m d'altitude. La pluviosité dépasse 1300 mm, répartie sur 160 jours, d'octobre à mai,
période où l'on enregistre les températures maximales (moyenne de la période 22").
La region orientale
Altitude idérieure à 1000 m. C'est la région la plus humidede lTle, sous l'influence
de l'alizé. Le versant couvert de forêts denses et humides, de plus en plus ravagées par
les feux, constitue la zone de transition vers la plaine côtière.
Laplaineprésente un gradientd'humiditéetdepluviositédécroissantdu
Nord
(plus de 3500 mm d'eau annuelle sur 235 jours à Mahavelona) au Sud (2400 mm d'eau
sur 199jours à Manakara).
La region occidentale
Altitude inférieureà 900 m. Sur le versant, la pluviosité annuellevarie de 1200 mm
(Mandoto) à 1425 mm (Miandrivazo). Sur la côte à Morondava, il pleut moins (780
mm), l'humidité relative a un niveau bas, environ 60% avec des températures maximales
très élevées pouvant atteindre 40°C et une très forte amplitude thermique. Plus au nord,
à Mahajanga,les températures ne sont pasdifferentesmaisl'amplitudethermiqueest
parmi la plus faible enregistrée à Madagascar (3°C). La pluviosité annuelle élevée (1558
mm) est concentrée sur une courte période (80 jours au total). L'humidité relative est
également faible avec60%.
525
400 km.
zyx
zyxw
~
zyxwvutsrqponmlkjihgfedcbaZYXWV
O
zyxw
Fig. 1. Distributiond'AnopheZes arabiensis (cercles blancs)et d'AnopheZes gambiae (cercles noirs) dans
diErentes stratesécoclimatiquesdeMadagascar.Localités:
1 Ambanja, 2Mahajanga,3Ste.
Marie, 4 Mahavelona, 5 Beforona, 6 Anjiro, 7 Antananarivo (7.1 Merimandroso, 7.2 Mandrosoa,
7.3Androndra, 7.4 Ankatso, 7.5Alasora,7.6Anjeva,7.7.Itafy),8Sambaina(Antsirabe),
9
Miantso, 10 Mahasolo-Antanetibe, 11 Mandoto, 12 Miandrivazo, 13 Ankilizato, 14 Morondava,
15 Ampasimanjeva, 16Manakxa, 17 Vohipeno, 18 Betioky, Bezaha
526
zyxwvutsrqpo
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O. B. RALISOA
La plaine du Sambirano (nord)
Caractérisée par l'absence de saison sèche et froide. Le régime pluviométrique est
intermédiaire entre celui de l'Est et de l'Ouest: 2172 mm d'eau répartie sur 129 jours. La
moyennedes températures minimales dépasse 2OoC, l'amplitudethermique est faible
(3,8"C).
Le plateau mahafaly (sud)
Zone où persiste la forêt primaire de typexérophile. La pluviosité estla plus basse
de l'île: 500 mm d'eau répartie sur 50 jours seulement. On a noté un écart très marqué
entre les températures minimale (6,l"C) et maximale absolue (38,9"C).
zyxwvu
MATERIEL ET METHODES
Captures et préparation des moustiques
1
Les captures se font à l'aide d'un aspirateur à bouche (ou à pile) à l'intérieur duquel
est placéungobelet en carton qui sert à laréceptiondesmoustiques(COLUZZI
&
PETRARCA,1973). Les moustiques capturés lematinsont gardés à l'obscurité à une
température et une humidité convenables, puis fixés dans du Carnoy en fin d'après-midi
(entre 16 et 17 heures).
Preparation des chromosomes
Seules les femelles
semi-gravides
sont utilisées pour les préparations
chromosomiques suivant la technique
de COLUZZI(1967).
'
Identification chromosomique des espèces
zyx
La lecture des chromosomes polyténiques se fait sous un microscope à contraste
de phase en s'aidantde la carte chromosomique établie par COLUZZI
et aZ.(non-publiée).
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zyxwvu
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zyxwvutsrq
zyxw
ANOPHELES CAMBIAE DE MADAGASCAR
527
RESULTATS ET INTERPRETATIONS
LE COMPLEXE GAMBIAE A MADAGASCAR
La distinction des espèces se fait
avec
l'hétérochromosome
X qui
est
subtélocentriqueremarquablement court et le plussouventisolé.
Il présente des
inversions fixes:b, c, d, pour A. arabiensis, a, g, pour A. gambiae
Les autosomes 2 et 3 présententchacundeuxbrasgénéralementliésparleur
centromère. Ils sont constitués respectivementdesbras2R-2L
et 3R-3L (COLUZZI,
1967).
Distribution des espèces
A. arabiensis et A. gambiae sont les espèces les plus répandues du complexe à
Madagascar. Leur distributionn'estpasuniforme.Fig.
1. A. arabiensis est laseule
présente sur le Haut Plateau Central au-dessus de lOOOm d'altitude. A. gambiae se
recontre sur les versants Ouest et Est en-dessous de 900 ou 1000 m d'altitude où il
coexiste avecA. arabiensis mais les fréquences sont en faveur
de ce dernier. En effet les
caractéristiques climatiques de ces versants sont assez voisinesde celles du Haut Plateau
Central (sauf au niveau de Beforona et de Ranomafana). Les plaines côtières sont les
domaines d'A. gambiae.
Distribution des caryotypes (cf. TableauIl)
A. arabiensis: caractérisé par %cd, présente les inversions suivantes: b sur ZR, a
sur 3R, avec respectivement les arrangements alternatifs +b,bet +a, a. L'homocaryotype
2R b/b est le seul présent au-dessus de 900 m d'altitutde. Ces populationssont très
zoophiles avec un indice d'anthropophilie allant de
Z,l% sur le Haut Plateau Central
sur lesplaines
(34/1579) à 4,55% sur le versantoccidental(6/132).Cependant,
occidentales, lespopulations d'arabierzsis présentent quelques hétérozygotes 2Rb/+ dont
la fréquence peut atteindre 21,74% et elles sont beaucoup plus anthropophiles (1 S,6%
d'indice d'anthropophilie,38/20S).
A. gambiae: caractérisé par Xag, présente les inversions suivantes: a sur 2L et b
sur ZR. Les caryotypes observés sont: 2L +/+, +/a, a/a et 2R +/+, +/b et b/b avec une
fréquencefaible(1,15%).
Ces populationssontanthropophiles
à plus de 80% et
constituent lesvecteurs du paludisme les plus redoutables.
COMPARAISONAVEC L'AFRIQUE CONTINENTALE
En Afrique de l'Ouest, A. arabiensis présente des inversions plus nombreuses qu'à
Madagascar. Exemple: au Mali,on observe sur 2R les inversionsa, b, c, d, e, et f avec à
90% les arrangements b, bc et ab. Les principaux caryotypes sont b/b, b/bc, ab/b, ab/bc
528
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zyxwv
zyxwv
zy
O. B.. W I S O A
zyxwvu
zyxwvut
zyxwv
(ou abcib). Ils sont portés par des individus d'une seule population ( T o m et al., 1983,
1984) En Afriqueorientale,on
note beaucoupdesimilitudesavec
Madagascar. En
Ethiopie, on a noté dans la vallée de 1'Awash que la fréquence du caryotype 2R bib
augmente avec l'altitude: 0% à 460 m (à Dubti) et 28,5% à 1565 m (à Bati) avec des
valeurs intemédiaires entre ces extrêmes (MËKURIA YLMA et al., 1982). Par contre le
caryotype standard 2R b+/b+ varie en sens inverse
de celui-ci.
En ce qui concerne A. gambiae, le tableau III ne montre pas de dBérence entre
Madagascar et l'Afrique orientale. Les arrangements chromosomiques sont très simples.
Par contre, en Afi-ique occidentale, ils sont très compliqués (COLUZZIet al., 1985). La
complexité extrême est enregistrée au Mali où l'on distingue trois populations avec des
caryotypes du bras 2R bien distincts:
Bamako: Jcu/Jcu, Jcu/Jbcu, Jbcu/Jbcu
Savane: b/b, b/cu, bcu/b, bcu/ CU,b/& CU/+
Mopti: bc/bc, bc/+, bc/+, bc/u, d u , d+,
+/+
Toutes ces populations ne sontpassignificativementdifférentes
surle plan
biométrique et électrophorétique. Elles donnent des hybrides fertiles en laboratoire mais
inconnus dans la nature et présentent des variations spatiales, saisonnières ou annuelles
de .fréquences qui influentsur la transmissiondu pdcdisrne.
Signalons que les espèces d'eau saumâtre sont réparties comme suit: A. merus en
Afirique de l'Est et à Madagascar, A. melas en Afriquede l'Ouest.
DISCUSSION ET CONCLUSION
Les données morphologiques et biométriques n'ont pas permis de comprendre les
variabilités éthologiques et biologiques des populations du complexegambiae. En effet si
on se base sur elles, on pourrait établir les liens suivants: gambiae-arabiensis et melasmerus.
L'étude des chromosomes a permis de montrer le liend'évolution entre les
arrangements chromosomiqueset la spéciation (Fig.2).
A. quadriannulatus avec le complément polyténique intermédiaire Xf7+ - 2W+
serait la forme ancestrale si l'on considère sa distribution et son écologie; sa zoophilieet
son exophilie étant des caractères primitifs.
La similitude morphologique entre gambiae et arabiensis serait le résultat d'une
convergence. De même merus-melas, en dépit de leuraffinitéécologique
(eaux
saumâtres) sont engagés dans des processusdespéciationdifférents.
Les caractères
morphologiques (indice palpal, nombre des sensilles coeloconiques, taille des oeufs) qui
permettent de les distinguerpartiellement des espècesd'eau
douce résultent d'un
phénomène de convergence. L'arrangement original standard par l'homozygote inversé
b/b sur le bras 2R d'arabiensis résulte d'une sélection naturelle,et dans ce cas l'inversion
viable correspond à une étape importante de I'évolution.
Si l'on. admet qu'un grand polymorphisme chromosomique correspond à un grand
pouvoir d'adaptation, il devrait aboutirà la colonisation des milieux les plusvariés, Pour
zyxwvu
zyxwvu
zyxw
ANOPHELES G M B U E DE MADAGASCAR
529
ce qui concerne les Anophèlesvecteurs du paludisme, cela pose de sérieux problèmes en
épidémiologie, comme c'estle cas en Afrique occidentale.
GAMBlAE
ARABlENSlS
OUADRlANNULATUS
Mi-RUS
zyxwv
zyx
zyxwvut
SPECIES D
MELAS
Fig. 2. Différentiation du complexe Anopheles gambiae.
Malgré certaines similitudes caryotypiques entre A. gambiae et A. arabiensis de
Madagascar et ceux d ' f i q u e de l'Est, on peut cependant noter que certains caractères
éthologiques(zoophilie
et exophilieenparticulier)apparaissentplus
tranchés à
Madagascar. Ceci tendrait à prouver que danslYe, les populations de ces Anophèles
présentent une spécificité due à cette insularité. On peut alors se poser la question de
savoir si cette spécificité a un rapport quelconqueavec
le peuplementhumain
relativement récent de l'île (au VIIème siècle d'après les données archéologiques les plus
récentes par datation aux radio-éléments(RAKOTOARISOA, 1995, C o r n . pers.).
REMERCIEMENTS
Cetravail a été réalisé grâce auxfinancements octroyés par 1'OMSBanque
Mondiale, l'Agence Internationale de 1'Energie Atomiqueet la Coopération Italienne ainsi
que l'appui scientifiqueet technique de l'Institut de Parasitologiede l'universitéde Rome
a La Sapienza D.
530
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxw
O. B. RALISOA
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zyxwvutsr
zyxwvu
zyx
zyxw
ANOPHELES GAALBUE DE MADAGASCAR
53
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172.
532
zyxwvutsrqpo
zyxwvu
O. B. RALISOA
-
Tabl. 1 Zones d'étude et leurs caractéristiquesclimatiques
zyxwvu
zyxwvu
ANOPHELES G M B U E DE MADAGASCAR
533
zyxwvutsrqp
zyx
zyxwvutsrqpon
Zones d'étude et
pnncipales
localités
N
hopheles
arabiensis
.hopheles
gambiae
8
3
5.71 14.19
Versant oriental
Beforona
hnomafana
1
--Anjiro
Haut Plateau
Central
Antananarivo
Antsirabe
Anzojorobe
Mianrso
Soavinandriana
Versant
occidental
LMandoto
Miandrivazo
Plaine
occidentale
Ankilizato
Morondava
Mahajanga
Plateau
Mahafalv
Betioky
Bezaha
534
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zyxwvu
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zyx
zyxwvut
zyxwvu
O. B. RALISOA
Tabl. III Polymorphisme chromosomiqued'=lnophelesgumbiue en Afrique orientale et aus Comores
PAYS
SYSTEMS D'INVERSION
(ARRANGEMENTS ALTERNATIFS)
2L
Ethiopie
(MEKURIA YILMA et. al.)
Mozambique
(PETRARCA V. et. al.)
Tanzanie
(MNZAVA A.E.P. DI DECO M.A)
Burundi
(COOSEMANS M. et. al.)
Kenya
(PETRARCA V., BEIER J.C.)
2R
+b
,
b
+a
7
a
+b
,
b
+a
,
a
+b
,
b
+a
,
a
+b
,
b
+a
?
a
+b
7
b
+a
>
a
+b
,
b
Les Comores
(PETRARCA V. et. al.)
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zyxwvuts
zyxwvut
zyxwv
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Biogéographie de Madagascar, 1996 :535-558
ORIGINE, DIFFERENCIATION LOCALEET ENDEMISME DE QUELQUES
GROUPES DE MICROARTHROPODES DU SOL ET DE LA
LITlERE A
MADAGASCAR
Jean-Marie BETSCH & P.CASSAGNAU
Muséumnationald%listoire
ORSTOM Tananarive
naturelle, Ecologie générale, 91800 Brunoy, FRANCE et Centre
Université P. Sabatier, Zoologie, Ecologie des Invertébrés terrestres, 31062 Toulouse, FRANCE
ABSTRACT.-Some groups of soi1 and litter microarthropods in Madagascar have beenthe subject of
fairly detailed systematic analysis. Collembola Symphypleonaand Poduromorpha Neanurinae provide
the principal elements forthe present biogeographic analysis, with some more limited data on Protura
and Diplura, Pauropoda as well as strictly terrestrial Ostracoda. Among Collembola Neanurinae, only
Paleonurini are present in Madagascar and indeed in Africa, South of Sahara7as the Asian Lobellini
and Paranurini do not extent West of the Seychelles. The communityin Madagascar is similar tothat in
mountainouscountriespreviouslystudied(Indochinapeninsula,
the Himalayas,SouthIndia,East
Africa) and may be characterizedby: (i) a core of endemic speciesin genera that are widely distributed
in paleotropical areas : Paleonura (3 sp.), Pronura (11 sp.) and Afrobella (2 sp.). These speciesare very
close to the related African or Asian forms, (ii) a group of four genera, three of which are endemic,
which include 9 species that are much more specialized than in the preceding group, and which also
have African affinities. These genera seem to be rooted either directly
in Paleonura, or in the Pronurian
lineage characterized by centrifugai coalescenceofabdominalsetaegroups.AmongCollembola
Symphypleona, the non-endemic membersare represented by a majority of pantropical genera, and also
by genera present in East Africa and tropical Asia one of which (Papirinus) occurs only in montane
forest above 2000 m, by an austral genus and last,by some cosmopolitan genera. Nine endemic genera
represent a third of the genera recorded in Madagascar fromthis suborder. The distributionof endemic
Symphypleonan genera accordingto bioclimatic area showsthat the members in Madagascar probably
originated from tropical rain forest areas , principally in East and Central Africa and in the tropical
Austral region. From this stock, the diversification of endemic genera took place alongtwo gradients :
one of increasing drynesstowards dry West (1 genus, Massoudia), thesubaridWest
(2 genera.,
Richardsitas and Paulianitas) and the subarid South(2 genera, Richardsitas and Parabourletiella), with
one genus commonto the subarid area (West and South); and a second gradient of lower temperature
from middle altitude to montane forest
(1 genus, Bourletiellitas and locally Zebulonia) and to high
mountain thicketsand rocky area (3 genera, Anjavidiella, Vatomadiella and Madecassiella). Speciation
in polyspecific generaas Temeritas, took place in two different ways depending on the bioclimates : in
the hwnid East, it followed vegetation stages (climax, subclimax, various degraded stages) within each
of three altitudinal ranges;in the dry West, speciation followed a gradientof increasing dryness within
an area separated by rivers. On the other hand, for a genus restricted to an Ericaceae (Anjavidiella),
occurring in thickets or to rocks in the mountain meadows (Vatomadiella), the clades represent the
allopatric speciationforming numerous speciesthat are often geographicaly separated. Among
the other
microarthropod groups,the af€inities are : (i) mainly Indo-australian and secondarily African
in Protura,
(ii)Indo-malaisian and then pantropical in DipluraCampodeidae, (iii) particularlystrongwith
Australia, New Zealand and Indonesia in Pauropoda, (iv) essentially with East- and South-Africa
in the
strictly terrestrial Ostracoda. Some lineages probably diverge for both their biogeographical affinities
zyxwvut
In:W.R. LOURENÇO (éd.)
Editions deYORSTOM, Paris
zy
536
zyxwvutsr
zyx
zyxw
BETSCH.&
J.-M.
P. CASSAGNAU
and their endemic rates. Thisis in association to the different ages of the groups and to their different
adaptation to biotopes, i.e., soil, litter, inside forest,or thickets and rocks outside forest.
KEY-W0RDS.- Madagascar, Microarthropods, edaphic/atmophile, affinities
- endemism
RESUME.- Plusieurs groupes de microarthropodes du sol etladelitière, dont des Insectes Aptérygotes
(Collemboles Neanurinae et Symphypléones, Protoures et Diploures), des Myriapodes (Pauropodes) et
desCrustacés(Ostracodes),fontl'objetd'uneanalysedesoriginesdesdifférenteslignées,deleur
différenciation sur placeetde
leur répartitionspatialeetécologique
à Madagascar.Lesorigines
biogéographiques et les types de différenciation locale sont largement fonction du niveau qu'occupent
ces
organismes dans le profil sol-litière, au sein des forêts, et éventuellement dans l'atmosphère libre, en
dehors de la forêt ; ils sont donc liés aux contraintes écologiques qu'imposent les microhabitats qui
abritent majoritairement chacun
de ces groupes dela mbofaune édaphique.
MOTS-CLES.- Madagascar, microarthropodes, édaphiquelatmophile, affinités
- endémisme
INTRODUCTION
La zoogéographie de Madagascar doit l'essentielde son cadre de réflexion à
l'oeuvre majeure de PAULIAN (1961), prolongée par un article(PAULL4N7 1975) reliant le
peuplement animal de l'ile au problème des translations continentales.
L'auteur y définit la
riche et originale faune malgache comme << archaïque, conservatrice, mais atteinte de
façon très inégale d'une intense spéciation
)).
La question de l'origine des faunes de Madagascar a reçu, pour chaque groupe
zoologique et souvent pour un même genre, une réponse particulière. L'âge du phylum,
les contraintes écologiques s'exerçant sur la majorité de ses représentants, ses capacités
de déplacement sont des éléments
qui pèsent d'un grand poids dans la
répartition de
chaque groupe.
Tenter de mettre en parallèle des groupes de microarthropodes aussi éloignés que
des Insectes Aptérygotes, des MyriapodesPauropodes et des Crustacés Ostracodes pour
répondre à cette question peut sembler peu pertinent. Il faut tout d'abord prendre en
compte la grande ancienneté de ces groupes d'Arthropodes : quelques Collemboles (dont
Rhyniella precursor Hirst et Maulik, 1926) ont été trouvés dans les vieux grès rouges
terrestres, datant du Dévonien inférieur, de Rhynie Chert en Ecosse, que DELAMARE
et
MASSOUD (1967) attribuent à une famille encore actuelle, déjà très évoluée ; l'origine des
Collemboles remonterait donc beaucoup plus loin dans
le temps.
De plus, ces groupes sont tous liés au sol, milieu poreux et à régime hydrique très
particulier puisqu'il renferme unfort pourcentage de l'eau douce de la biosphère alliée à
une hygrométrie très élevéedanslamajoritédessituations.
Le sol doit donc être
considéré comme un passage
de la vie aquatique à la vie aérienne, autravers d'un biotope
comportant au moins de l'eau pelliculaire et une atmosphère à saturation et à pression
partielle de gaz carbonique importante, mais à faible pression partielle d'oxygène : c'est
dire si le sol est un relais important dans laconquête du milieu aérien libre et un biotope
conservateur de conditions passées (en particulier, le taux d'oxygène sur terre au milieu
de l'èreprimaireétait
très inférieur au taux actuel).Oncomprendraaisémentque
l'inféodation stricte d'un groupe de microarthropodes au sol ou la conquête par un
zyxwvuts
zyx
zyxwvuts
zyxwv
zyx
zyxwvut
MICROARTHROPODES DU SOL DE MADAGASCAR
537
second groupe, &ne du premier, de l'atmosphère épigée tamponnée au sein d'un
forêt
ou même
de
l'atmosphère libre
en
milieu
découvert
est
capitale
en
terme de
biogéographie : des dizaines de millions d'années peuvent séparer la différenciation de
ces.deux groupes, maiségalement les capacitésdemigration ou d'inféodation à de
nouveaux biotopes ont pu leur faire prendre des trajectoires totalement différentes.
Les groupes envisagés ici ont fait l'objet d'analyses phylogénétiques récentes pour
les Protoures (NOSEK, 1978),lesCollembolesSymphypléones(BETSCH,1974,1975,
1977, 1980 ; BETSCH & WALLER, 1996) et Poduromorphes Neanurinae (CASSAGNAU,
1996; en préparation), les Ostracodes (DANIELOPOL & BETSCH, 1980),sur un matériel
récolté de manière assez exhaustive (BETSCH,cJ: méthodologie). Pour les Diploures et
les Pauropodes, lesprélèvements à vue ont été effectuéspar REMY et l'analyse
systématique est un peu plus ancienne (CONDE, 1953 pour les Diploures, R E " , 1956,
1960 pour les Pauropodes).
POINTS METHODOLOGIQUES
A. METHODES D'ECHANTILLONNAGE
Chaque groupe zoologique necessite un ensemble propre de méthodes de récolte
pour que sa représentation soit appréhendée de la manière la plus
totale possible; en
particulier? il est capital que des lacunes dans
le peuplement ne soient pas le résultat d'un
biais dans l'échantillonnage.
Les microarthropodes de la litière et d'autres annexes du sol, comme les mousses
au sol ou sur les troncs et la strate herbacée ... peuvent être obtenus par des méthodes
de récolte sélectives comme la chasseà vue sous les bois morts (qui agissent comme des
pièges) pour les plus gros individus (> 1 mm) et les plus visibles, le fauchage de la strate
herbacée, le battage d'arbustes ... Mais seules des méthodes d'extraction de la faune de
son milieu permettent d'atteindre les individus de petite taille et le fond de faune du sol,
de la litière et des mousses. Toutes les méthodes ne fournissent pas le même spectre
systématique.
Pour les Protoures, les Collemboles et les Ostracodes terrestres, c'est l'extraction à
sec (méthode Berlese-Tullgren) qui a fourni l'essentiel des données, complété par des
prises sélectives pour les Collemboles PETSCH,de 1965 à 1973, en affectation au centre
ORSTOM de Tananarive et enmissions CNRSRCP. 225). Quelques récoltes par
tamisageoulavagede
terre ont été fourniespardesspécialistes(essentiellement
PAULLAN et PEYRIERAS) de macroarthropodes, en particulierColéoptères.
538
zyxwvutsrqp
zyxwv
zyxw
J.-M. BETSCH & P. CASSAGNAU
B. METHODES
DE REPRESENTATION DES REPARTITIONS
GEOGRAPHIQTJES
zyxwvu
1. Représentation spatialeà Madagascar
Il est apparu rapidement que la carte de répartition de la végétation de HUMBERT
et COURSDARNE(1965)étaitle
cadre le plusadaptépour
rendre compte de la
répartition de groupes d'animauxsaprophages,liésdoncaumatériel
végétal mort
constitué par la litière S. 1. (feuilles, bois, inflorescences, fruits). C'est pourquoi un tel
fond de carte, légèrementsimplifié,mais portant leslimitesdes zones bioclimatiques
définies par CORNET (1974), a été utilisé dans des publicationssur les Protoures (NOSEK,
1978), les Symphypléones (BETSCH,1980) et les Ostracodes (DANIELOPOL & BETSCH,
1980). Cette carte de répartition ne sera reproduite icique pour les Collemboles
Neanurinae.
II. Représentation écologique
Pour des microarthrcpodes présentant des liaisons plus ou moins distendues avec
le sol, une représentationécologique,essentiellementbioclimatique,est
d'un grand
intérêt, montrant leclimatstationne1
et surlaquelleon
pourra décelerl'importance
éventuelle du pouvoir tampon du sol. Une représentation de ce type a été publiée par
MORAT(1969) et il nousasemblé que son exploitationpouvait tres utilement être
généralisée pour de nombreux groupes de la faune.
zyxw
* Climagramme dérivé du quotient pluviothermique d'Emberger
MORAT aadapté à Madagascar le climagramme m i s au point parEMBERGERGER
(1930
modifié 1955) comportant :
- en ordonnées, le quotient pluviothermique d'Emberger corrigé pour Madagascar
par N/365 pour tenir compte globalement de la répartition des pluies dans l'année, selon
la formule
QT= 1O0 P (N/365) : (M" - m")
où P est le montant annuel des précipitations
en mm, N le nombrede jours depluie
dans l'année, M la moyenne des maxima du mois
le plus chaud, m la moyenne
des minima
du mois le plus froid en OC ; M2 - m2 représente le produit de la moyenne annuelle des
températures (M + m) par l'écart thermique maximal annuel (M - m). Cette formule est
évidemment pragmatique etil ne faut donc pas y rechercher une homogénéitésur le plan
physique ;
- enabscisses,lamoyennedes
minima dumoisleplusfroid,
qu'EMBERGER
considérait comme unefacteur biologique fondamental, hautementcontraignant.
Le fond de climagramme de MORAT a été simplifié ici (il ne porte plus que les
stations météorologiques essentielles), mais quelques massifs montagneux ou forestiers
ont été représentés 'après calcul de leur
position
réelle
lorsque des données
zyxw
zyxwvut
zyxw
zyxwvu
MICROARTHROPODES
DU
SOL DE MADAGASCAR
539
météorologiquesprovenantdes
Eaux et Forêts de Madagascarexistaient(pour
Anjavidilava et I'Ankaratra ; c$ PAULIAN et al., 1971, pour le massif de 1'Andringitra) ou
par extrapolation donnantalors
une positionapproximative(Itremo,Tampoketsa
d'Ankazobe, Bongolava, Marojezy).
Plusieurs exemplesde distribution (climax d'espèces) ontété présentés par MORAT,
dont les pluscourants sont :
- des répartitions gouvernées essentiellement par une tolérance thermique limitée,
dont la représentation graphique a son grand axe parallèle
à l'axe des ordonnées(Raphza
rufla?Cycas thouarsii, Uapaca bojeri) ;
- des répartitions essentiellement dépendantes du déficit hydrique? le grand axe de
la représentation graphique étant alors parallèle à l'axedesabscisses(Didiéréacées,
TerminaZiaseyrigii) ;
- un exemple (TerminaliaMantaZy) de répartition différentielle selon un axe semi
aride fiais à subhumide chaud.
ANALYSE DE QUELQUES GROUPES DE MICROARTHROPODESDU SOL ET DE SES
ANNEXES
A. Ordre de Collemboles (Insectes Aptérygotes)
1. Poduromorphes Neanurinae
Nous avons actuellement assez de données biogéographiques pour penser que le
peuplementdes Neanurinae d'Asie et d'Afrique s'est fait d'Est en Ouest à partir d'un
centre de différenciation amphibéringien dans lequelnous retrouvons encore aujourd'hui
de nombreuses espèces primitives. Cette expansion vers le Sud et l'Ouest est à l'origine
de la répartition actuelledes
Paranurini asiatiques?des Lobellini asiatiques et
australiens, des Paleonurini. Seuls ces derniers atteindront, vers l'Ouest, l'Afrique et la
Méditerrranée et déborderont, il estvraien
très petits contingents, vers l'Amérique
centrale et l'Amérique de Sud. Les Paranurini nedépasserontpasl'Indedesud
(CASSAGNAU, 1988), les
LobelZzni les Seychelles.
L'Aiî-ique, au sud du Sahara, ne nous offre donc que des PaleonZrrini. Il en est de
même à Madagascar où l'on peut répartir les 25 espèces récoltées (CASSAGNAU,
1996 et
en préparation, d'où ladésignation NG 1 à 3 pour trois genresnouveaux)endeux
contingents :
- une << nappe primitive )) largementpan-tropicale et faite de trois genres,
Paleomra, Pronura, Afrobella définis
précédemment
(CASSAGNAU,
1983). Ils
regroupent des espèces endémiques mais très proches de celles actuellement étudiées en
Afrique, et même de celles décrites d'Asie (CASSAGNAU,1991, DEHARVENG& BEDOS,
1993). Peut-être doit on rapprocher la progression des Paleonurini primitifs vers l'ouest
de la migration des lignées pontiennes envisagée
par JEANNEL(1961) dans le peuplement
de l'Afrique.
540
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J.-M. BETSCH & P. CASSAGNAU
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12-
MADAGASCAR
Types de végétation.
Paleonuraanosyennica
- --
Paleonura coalescens
O
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O
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O
Pronura
lemurica
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Pronuramadagascariensis
-
Pronura
prima
A
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Pronura pumilio
Pronura sefimigrans
Pronura sphaeroculafa
20-
*
zyxwvut
Fig. 1. Répartition des Neanurinae Paleonurini (Collemboles Poduromorphes) à Madagascar.
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541
MICROARTHROPODES DUSOL DE MADAGASCAR
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QT
400
Montagne d'Ambre
1000 m
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Mananoro
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Antoloho ,/
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20
1E
II
Fig. 2. Distribution des Neanurinae Paleonurini de
Madagascar
sur
le
climagramme
Dluviothermique (fond de climagramme de MORAT 1969, simplifié ; mêmes symboles que
542
zyxwvutsrqp
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zyxw
zyxw
J.-M. BETSCH & P.CASSAGNAU
- un pool de genresspécialisés,manifestementissusducontingentprécédent,
certains peut-être de typesudamadienausens
de JEANNEL(Trmlra et NG 3) ou
purement endémiques de Madagascar(NG 1 et 2). L'intensité de cet endémisme n'est en
rien comparableà la différenciation des Symphypléones envisagés plus loin.
Ces deux types de diversification des Paleonurini se retrouvent d'ailleurs dans tous
les massifs montagneux d'Afrique ou d'Asie dont la faune néanurienne a été analysée :
Ruwenzori,
Kenya,
Inde du
Sud
et Sri Lanka
(CASSAGNAU,
1988),
Himalaya
(CASSAGNAU, 1991), Thaïlande
(DEHARVENG
& BEDOS,1992 et 1993).
Au seindes
16 espèces de lapremièrenappe,deuxapparaissentcomme
expansives, Pronura
lemurica
et Pronuru
straturata.
Leur
expansion
diffère
géographiquement,puisque P. lemurica occupe l'ensembledu
versantoriental
de
Madagascardepuisla
forêt côtière jusqu'aux forêts et fourrés à 2000 md'altitude
d'hjavidilava,de 1'Ankaratra et duMarojezy,alorsque
P. straturata aréduitson
domaineau Centre strict del'île,sans atteindre ni l'étage forestier oriental de basse
altitude, ni les massifsdunord
ou du sud, maisenglobantla
forêt subhumidedu
Tampoketsad'Ankazobe et du Bongolava et la forêt sèchede 1'Ankardantsika. P.
lemurica est aussi plus expansive au sein d'une forêt, ayant colonisé, outre le sol et la
litière, la strate arbustive et les sols et litière suspendus au sommet des palmiers et des
Pandanus.
En outre, Paleonura anosyennica, tout en étant à répartition régionale limitée à
l'extrêmesud-est de Madagascar,acolonisédesmilieuxaussidifférents
que la forêt
dense humide de moyenne altitude et de montagne et la forêt subaride à Euphorbes et
Didiéréacées entre Ambovombe et Antanimora.
Mais la plupart des espèces sont étroitement limitées, cette ségrégation poussée
étant vraisemblablement liée à la spécialisation desbiotopes (P. anjmicola et P. elegans
à Anjavidilava, P. prima dansla forêt occidentale) et à l'isolement géographique et
écologique de certainesrégions (P. sphaeroeulata sur le massif de l'Analavelona,
Paleonura coalescens dans la forêt du Bongolava ou les deux espèces d'Aj?obella dans
toutes les formations arborées humides et sclérophylles du seul massif
de 1'Andringitra).
Au sein du pool de genres spécialisés, la plupart des espèces ne sont connues que
d'une seule station. Seuls NG 1 et NG 3 ont une répartition plus ou moins large : NG 1,
avec trois espèces, occupe un domaine restreint à la forêt humide de moyenne altitude
entre Périnet et Ranomafano et à la forêt de montagne à Angavokely et sur 1'Ankaratra ;
NG 3, avec quatre espèces, est réparti dans l'extrême nord humide (Joffreville), l'extrême
sud-est humidede 50 et à 1900 m d'altitudeet deux points de récolte intermédiaires dans
une forêt de montagne et une pelousealtimontainedans1'Andringitraméridional
(Andrianony).
Sur le climagramme dérivé du quotient pluviothermique d'Emberger,on notera que
le genre Pronura a colonisé toutes les zones bioclimatiques de Madagascar à l'exception
du domaine subaride que seul investit partiellement Paleonura anosyenniea(mais peutêtre, le bassin d'Ambovombe, avec environ 550 mm de précipitations et un déficit en eau
relativementmodéré, comporte t'ilquelquessites,plus
ou moinsencontinuitéavec
l'hdohahelo, où lasurviede
cette espèceestpossible
?). Onremarqueraaussila
répartition assez peu courante, à l'orthogonale des limites de zones bioclimatiques, c'està-direselon une diagonaleallantdufrais-froidhumideausec-subaridechaudpour
Paleonura anosyenniea et Pronura straturata, répartition présentée également par le
genre de Symphypléone Rastriopes.
zyxwv
zyxwv
zyxw
M[CROARTHROPODES DU SOL DE MADAGASCAR
543
Au total, lesCollembolesNeanurinae,beaucoupplusinféodésaux
strates
édaphiques que les Symphypléones, plus atmophiles, montrent à Madagascar un type de
peuplement assez peu différent de celui que nous analysons actuellement en Afiique :
faible endémisme au niveau générique, généralisé par
contre au niveau spécifique.
TT. Symphypléones
Ce sous-ordre a déjà été analysé sur le plan de la biogéographie et de l'écologie
régionale de manière approfondie (BETSCH, 1980), mais quelques éléments nouveaux,
soit sur le plan taxinomique, soit dans l'appréhension des facteurs du milieu, permettent
de préciser certaines origines du peuplement et quelques voies de colonisation pour des
lignées qui ont investilesmilieux ouverts.
Les Symphypléones sont, parmi les Collemboles, les plus inféodés au milieu épigé.
Par le développement
d'un
système
trachéen
fonctionnel,
par
des adaptations
complémentaires anatomiques et comportementales à la sécheresse chez deux familles
évoluées, la conquête du milieu aérien, d'abord tamponné, au sein de la forêt, puis libre,
dans les milieux ouverts comme les fourrés à PhiZippia, les pelouses altimontaines, les
rochers et lasurfacedessolssquelettiques,
a été renduepossible de manièreassez
généraliséedansce
groupe. Il n'est donc pasétonnant
que lespeuplements
de
Symphypléones soient très souvent liés de manière directe plus aux types de formations
végétales qu'aux sols.
,
zyxwvu
1. Origine de la faune desSymphyplCones malgaches et spéciation
a) Les genres de Symphypléones non endémiques des différents milieux forestiers
et ouverts de Madagascar peuvent être répartis en cinq contingents :
- une cohorte degenres pantropicaux, au nombre de7, parmi lesquels relativement
peu peuvent être considérés comme primitifs(CuZZophora,Sphyrotheca, Pararrhopalites
et dans une certaine mesure Temeritas), tous caractéristiques de forêts climaciques, les
autres, plus récents, étant plutôt représentés dans des milieux forestiers jeunes ou à sols
peu profonds ou des forêts dégradés (Calvatornina : forêt côtière sur alluvions
quaternaires, forêt subhumide sclérophylle du versant occidental à Uapaca bojeri, forêts
dont le sous-bois a été coupé ou abîmé, reboisements) et des milieux ouverts jeunes où
une arrivée récente peut être suspectée (pelouses sur alluvions quaternaires côtiers pour
Bovicornia, ou sur latérite nue pour Denisiella).
- un ensemble réduit de genres cosmopolites qui constituent dans le monde entier
le fond de faune de toute litière (Sphaeridia, Sminthurims), de biotopes plus ou moins
hydromorphes (Sminthzkrides), auxquels on ajoutera Stenug?zatheZZzks, rare et dont la
répartition ne prête pas facilement à généralisation.
- deux genres anciens, présents de manière plus ou moins complète en Afrique et
enAsie tropicale, y compris l'arc indonésien, dont l'inféodation à unmilieuest fort
différente :
544
zyxwvutsrqp
zyxwvu
zyxw
J.-M. BETSCH& P. CASSAGNAU
zyxwvutsrq
2enres pantropicaux :
- Temeritas (figuré)
- Sphyrotheca
- AJI.osminthzrmrs milieux
- Pararrhopaliites forestiers
zyxwvuts
- Colloplzora
- Calvatomina
- Papirioides
- Denisiella
- Bovicornia
ldidi;;
Absences : Neosminitlzzrnrs
Stenognathriope~)
<
Fig. 3. Origine et différenciation des Collemboles Symphypléones deMadagascar.
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zyxwvutsr
zyx
MICROARTHROPODES DU SOL DE MADAGASCAR
545
* Papirinzq considéré (BETSCH, 1980) commeétant pratiquement à la racine de
tous les Sphyrothecinae et présent sur les sommetsà plus de 2000 m de l'Afrique du Sud
(Drackensberg) et de l'Est (KIVU),de l'Asie (JSbmalaya - YoS& 1966 - et Doi Inthanon,
au nord-ouest de la Thaïlande - BEDOS, 1994)et, plus bas en altitude, au Japon (YOSII,
1954) ; à Madagascar, ce genrecaractériselalitièredes
forêts denseshumides de
montagne, à partir de 1600 m, à uneexception près que nous détailleronsplusloin
(BETSCH,1974 et 1980). Il est difficile de dire si, comme pour les Neanurinae évoqués
plus haut,il s'agit d'une expansion à partir de l'Asie extrême orientale, ou d'un élément
de
faune froide sud-gondwanien secondairement orophile ; il n'a jamais été observé ni en
Amérique (du Sud ou du Nord), ni en Australie.
* A.osminthurus, connuen altitude basse à moyenne de l'Angola,des Iles
Salomon et de Madagascar, dans une station parpays, ce qui laisse penser que son
absence ailleursn'est peut-être que le résultat d'un échantillonnage insuffisant.
- un genre oriental, Papirioia'es (Japon, Corée, Indonésie, Inde, Madagascar- dans
ce dernier cas seulement dans des forêts fortement secondarisées, ce qui ferait penser à
une importation).
- un genre que l'onqualifieradetropical austral (ce quiest très différentd'un
élément périantarctique, dontonconnaitchezlesCollembolesdes
représentants
uniquementenAraucanie,auxKerguelen,enTasmanie
et enNouvelle-Zélande),
Rastriopes, qui a investi le fourré subaride à Euphorbes et Didiéréacées,lesdalles
rocheuses recouvertes de sols squelettiques supportant quelques Uapaca bojeri et les
pavages de quartzite en prairie altimontaine dans le massif de l'Itremo (sans que d'autres
stations intermédiaires aientpu être mises en évidence).
b) Les lacunes, principalement par rapport au contingent pantropical, sont surtout
représentées par le genre le plus affinede Papirinus, Neosminthurus,qui n'est absent que
de Madagascar, et par Stenognathriopes, genre très spécialisé, connu de l'Afrique, de
l'Asiedu sud-est etdela Guyanefrançaise(inédit) et qui est issu de lalignéedes
Rastriopes.
c) Les genres endémiques de Madagascar, au nombre de
9, ont trois origines :
- l'ancêtre du genre pantropical Temeritas, qui s'est divisé en ungenre inféodé aux
forêts des domaines humide, subhumide et sec (Temeritas) et un genre caractéristique
des forêts et fourrésdu domaine bioclimatique subaride dansle moyen Ouest et le Sud de
l'île, Richardsitas, à spéciation réduite (BETSCH, 1975)
;
- la lignéetropicale australe des Rastriopes, dont l'évolution versStenognathriopes
n'a
pas
atteint Madagascar, mais
qui
semble
être la source la
plus
plausible
phylétiquement de la sous-famille des Parabourletiellinae totalement endémique de l'île
où elle a explosé en 6 genres (BETSCH, 1974a, 1975, 1977, 1980 ; BETSCH& WALLER,
1996) :
* trois genres de milieux forestiers:
Bouletiellitas, dans les litières des forêts humides et subhumides de l'étage de
moyenne altitude et de montagne (cf. HUMBERT& COURSDARNE,1965), à spéciation
d'intensité moyenne;
Paulianitas, de la litière de la forêt dense sèche de l'ouest en zone bioclimatique
subaride, monospécifique;
zyxwvuts
546
zyxwvutsrqp
zyxwvu
J.-M. BETSCH & P. CASSAGNAU
zyxwv
zyx
Parabourletiella, dans les fourrés à Euphorbes et Didiéréacées du sud,
monospécifique ;
* trois genres de milieux ouverts :
AnjavidielZa, sur les PhiZippia, où une spéciation très intense résulte à la fois de
où s'observent les fourrés dansun
l'isolementdesmassifsmontagneux,desaltitudes
même massif (l'hdringitra est particulièrement démonstratif à ce point de vue) et du
port des PhiZippia (par exemple feuilles apprimées ou non), les espèces d'AnjavidielZa
s'excluant mutuellement ;
Vatomadiella, sur les rochers de faibledéveloppementdanslesprairies
altimontaines (Ankaratra,Itremo, Ibity), à spéciation d'intensité moyenne;
Madecassiella, sur les pavages et les grains grossiers de quartzite formant le
substrat de fourrés à Philippia, connu pour le moment par une espèce de l'lbity.
Il est certain que les massifs montagneux explorésà la fin des 30 mois de séjour à
Madagascar ont bénéficiéde l'expérience accumuléeet qu'une reprise de collecte s'avère
indispensabledans les premières stations prospectées(lemassifduTsaratanana,
en
particulier).
- pour deux genres monospécifiques connusd' une seule localité :
Zebuionia, genre très original connu uniquement en forêt entre 1600 et 2000 m
surleTsaratanana,issudelalignéecosmopolitedes
Sminthurinus (Katiannidae)
(BETSCH, 1970);
Massoudia, seul genre endémique trouvé à Madagascar dans un milieu prairial
strict, issud'un ancêtre parmilesBourletiellidaepouvant
être soitpantropicalsoit
paléarctique (BETSCH,1974b).
2. Conditions écologiquesde la répartition actuelle des Symphypléones
Le climagramme développé par MORAT montre que la très grande majorité des
genres de CollembolesSymphypléonesdeMadagascarontune
répartition liée à des
étages de végétation tels que définis par HUMBERTet COURSDARNE(1965).
Les espècespeuvent, pour un genre comme Temeritas, se répartir en trois
contingents : l'unen forêt humide de bassealtitude ; le seconden forêt humideet
subhumide de moyenne altitude, avec au sein de ces deuxétages une subdivision en trois
secteurs délimités sur le versant oriental, semble-t'il, parles deux seuils de Mandritsaraet
d'Ivohibe ; le troisième dans les forêts denses sèches de l'ouest où joue un gradient de
sécheressecroissantdepuis le SambiranoversMorondavad'une
part et versDiégo
Suarez d'autre part, les grands fleuves représentant des limitesde répartition des espèces
le long dece gradient. A noter que, à partirde la région de Belo-sur-Tsibihina Morondava, le bioclimat subaride peut se traduire par la seule présence de Richardsitas
dans la forêt sèche dans la large plaine côtière, alors que dans la forêt de Manamby (un
peu à l'est de Mahabo),sur un ressaut tertiaire, Temeritas et Richardsitas coexistent.
Le genre Bourletiellitas, absent dans la forêt humide de basse altitude, occupe les
deux étages de végétation consécutifs (moyenne altitude et montagne) au sein du profil
altitudinal.
zy
zyxw
zyxwvutsrqpon
zyxwvu
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547
MICROARTHROPODES DUSOL DE MADAGASCAR
QT
400 -.
I
Temeritas
0-0-0
d e forêt dense humide
de bassealtitude
Temerifas
L-
de forêt dense humide
d e moyenne altitude
350 -_
Temeritas
XI-x-Y
d e forêt dense sèche
Bourletiellitas
300-
HUMIDE
A-&-A
forêt humide d e moyenne
altitude e t d emontagne
zyxw
zyxw
0 0 0 0 0 0 0
forêt humidede montagne
Anjavidiella
x~-~~-xx
sur fourréà Philippia
250-
Vatomadiella
----
sur petits rochers
en prairie altimontaine
A
Madecassiella
fourré à Pbilippia, au sol
Richardsitas
-.a
forêt et fourré subarides
Paulianitas
00-00-00
forêt subaride
Parabourletiella A-A-A
fourré subaride
0-0-0
altitude et demontagne
SUB-ARIDE
Fig. 4. Distribution des Collemboles Symphypléonesde Madagascar sur le clitnagramme
pluviothermique (fond de climagramme de MORAT 1969, simplifié).
548
zyxwvutsrqp
zyxwvu
zyxwv
zyxwvut
zyx
J.-M. BETSCH & P. CASSAGNAU
Dans certains massifs montagneux, la corrélation entre les étages de végétation
définis parHUMBERT et COURSDARNEet la répartition des genres de Symphypléones est
bonne, même si le massif est à pente assez forte, comme au Marojezy, où les étages de
végétation voient leurs limites abaissées. Mais dans les Chaînes Anosyennes (BETSCH,
1980), le relief est profondément entaillé par des vallées
à pentes très abruptes et la
corrélation ne s'est alors plus révélée exacte : à 150 m d'altitude, dans le fonddela
vallée, la faune des Symphypléones était celle de l'étage de moyenne altitude (Temeritas
sp 2 + Bourletiellitas) ; à 1050 m d'altitude, un fond de ravin au pied de la falaise, en
forêt de moyennealtitude, présentait l'associationcaractéristique de la forêt de montagne
(Bourletiellitas+ Papirinus, donc sans Temeritas),ceci étant dû à une coulée d'airfi-oid
venant du sommet de la falaise (température abaissée de 2" C par rapport à une crête à
1100 m toute proche, éloignée de lafalaise,quimontraitl'association
de moyenne
altitude / PAULIAN et al., 1973). De tellesanomalies sont vraisemblablementplus
nombreuses maisn'ont pas été toutesidentifiées.
Plusieurs genres occupent un domaine à hiver froid (et dans certaines stations à
hiver très fi-oid) dans les zones bioclimatiques humide et subhumide, où elles se sont
inféodées à des formations végétales liées aux types desubstrat édaphique : Papirinus en
forêt de montagne lorsque le sol était suffisamment profond,Anjmidiella sur les fourrés
(etparfois forêt) ,à p-hilippia lorsque le solestsquelettique, Madecassiella surdes
substrats minéraux au sein des formations à Phil@pi~,Y ~ i ~ t ~ ~silr
d les
i d rûchers
l~
en.
prairie altimontaine.
Rastriopes atteint lui aussi ce domaine montagnard, au moins dans l'Itremo,sur de
-grandes dalles rocheuses supportant des humus bruts et quelques Uapaca bojeri, mais
son domaine principal demeure les forêts sèches 'et les fourrés du. sud et sud-ouest en
zone subaride. Ce type de distribution, avec un grand axe allant du subhumide fi-oid au
subaride chaud, déjà entrevu
pour Paleonura anosyennica et Pronura straturata,est peu
courant et mérite que l'on s'y arrête unpeu : desenregistrementsmicroclimatiques
effectués dans le massif de l'hdringitra (PAULIAN et al., 1971) montrent que les dalles
rocheuses, biotope directement soumis auxrigueursduclimatstationnel,sanseffet
tamponquelconqued'un
couvert végétal,comportent de nombreuxmicrobiotopes
bénéficiant d'une insolation forte (noncompensée
totalement parladéperdition
thermique nocturne, l'air étant mauvais conducteur thermique) ; cecipermet à ces
microbiotopes devoir leur température moyenneégalercelle de stations situés 500
mètres plus bas d'unepart, et d'abriter, par le jeu des variations thermiques journalières,
des populations se déplagant continuellement entre les deux ou trois biotopes proches, à
température la plus favorable d'autre part. On peut alors considérer que le caractère
rigoureux de l'hiver tel qu'il est représenté dans le clipagramme peut se trouver pondéré
au niveau de certains microbiotopes ; dans ces conditions, l'ir6éodation d'une lignée dans
un étage montagnardpeut ne demander qu'uneadaptation au fi-oid relativement modérée.
Pour le genre Rastriopes, le domaine où il s'est inféodé a une amplitude pluviométrique
limitée,comme
figuré, aux zones bioclimatiquessubhumide à subaride,maisune
amplitude thermique réelle plusréduite que ne le suggère le climagramme.
Les --conditions écologiquesexaminéesglobalementci-dessusont-elles
joué de
manière relativement permanente depuis quelques millions d'années
sur le peuplement
desSymphypléones ? Des alternancesde périodes pluvieuses et plussèchesont
vraisemblablement vu subsisterdesdomainesrelativementstables,principalementen
altitude, même si leurs conditions écologiques ont évolué, essentiellement d'ailleurs sur
l'axe
pluviométrique
.du
climagramme.
Les périodes
sèches
ont alors isolé
les
peuplements de stationsd'altitude, augmentantle taux de différenciation générique.
zyxwv
zyxwv
MICROARTHROPODES DU SOL DE MADAGASCAR
549
zyxwvutsrq
zyxwvutsrqpon
zyxwvutsrqpon
zyxwvutsrqpo
zyxw
t
zyxwv
zyxwvutsrqp
zyxwvutsrqponmlkj
Influence occidentale, sèche
Influence orientale, humide
TT
Andohariana
Anjavidilava
Ambalamarovandana
25
1500m
FDJ3M.4
20
15
2000 m
FDSM à
Vaccinium
etAgauria
2000 m
FDSM à
Phifippiu
2000m
dalles rocheuses
,
+
I
5
1
-m-
O
2000 m
Dalles rocheuses
, ,,
b
10
2000 m
HFM à
Philippia
==s=
-C
2
3
l
4
7
+2Ocrn
Ocm
-5cm
-10cm
-li~
sites 1,2,3 et 5
==c=
'-c
+20cm
sol sous graminées
sol sousmousses
sol sous pierre
6
-
1
+20cm
sol sous corniche
sol sous mousses
--c sol sous pierre
Fig. 5. Massif de I'hdringitra. Données thermiques journalières (moyennes et écarts) en saison
des pluies 1970-71 (fin novembre,décembre et janvier)dans les principauxbiotopes
(d'après les données de PAULIAN et al., 1971).
On remarquera ainsique :
- l'étage oriental de basse altitude ne comporte aucun genre de Symphypléone
endémique ;
- la région occidentale debasse altitude en bioclimat sec ne comporte aucun genre
endémique en forêt, mais un genre endémique (Massoudia)en milieu ouvert, prairial ;
- l'étageoriental de moyenne altitude a vu un genre forestier endémique
(Boudetiellîtas),et localement un second (Zebulonia)au Tsaratanana, se différencier ;
- l'étage montagnard comporte ungenreendémiqueen forêt (communavec la
moyenne altitude) et trois genres endémiques dans les milieux ouverts ou au moins à
végétation basse à Philippia (Anjavidiella, Vatomadiella, Madecassiella)
;
- la forêt dense sèche occidentale en zone bioclimatique subaride voit deux genres
endémiques se différencier (Paulianitaset Richardîtas) ;
550
zyxwvutsrqp
zyxw
J.-M. BETSCH.& P. CASSAGNAU
- le fourré xérophile dusud et du sud-ouest,enzonebioclimatiquesubaride,
comporte deux genres endémiques (Parabourletiella et Richardsitas, ce dernier étant
donc commun entre les deux formations climaciquesde la zone subaride).
Il en ressort (ce quiémanaitdéjàdeBETSCH,1980)
que ladifférenciation de
genres endémiquesest nulle dans l'étage orientalde basse altitude et s'amplifie selon deux
gradients :
un gradient detempérature,
à l'est, en zones
bioclimatiqueshumide
et
subhumide ;
un gradient de sècheresse, à l'ouest, en zone sèche, et surtout dans le sud-ouest
et le sud, subarides.
La forêt dense humidede basse altitude apparaît donc comme la formationvégétale
commune au plus grand nombre de sites dans la zone intertropicale. A Madagascar, cet
étage de végétation n'a pas contraint les Symphypléones
à une différenciation autre qu'au
niveau spécifique.
En revanche, les milieux ouverts, prairies, fourrés ou rochers, sont pour beaucoup
d'entreelles des formations très anciennespuisque
quatre genresendémiques de
Symphypléones, dont un dans le milieu prairialde l'ouest, s'y sont développés.
Une dernière remarque à propos de l'étagement des Symphypléonessuï le transect
for& densehumide de bassealtitude - forêtde montagne : cetétagementn'a
été
échantillonné, et donc analysé,quedansdeuxendroitsseulementaumonde,
à
Madagascar tel qu'il vient d'être décrit, et au Doi Inthanon (BEDOS, 1994) dans le nordouest de la Thailande. Au Doi Inthanon, Papirinus y a été rencontré jusqu'à 1750 m (où
il coexiste avec Neosminthurus, ce qui n'est pas lecas à Madagascar), altitude au delà de
laquelle il est remplacé par Allacma, genre typiquement paléarctique ; ici, l'affrontement
des
plaques
indienne
et asiatique a amené
une
superposition
des
peuplements
pantropicaux et paléarctiques.
.
zyx
zy
B. Ordre des Protoures(Insectes Aptérygotes)
Ce groupe a été étudié sur le plan systématique par CONDE (1960, 1961a et b) et
parNOSEK (1978). Ce dernier auteur a décrit 8 espècesnouvelles d'Eosentomon, 4
espèces dIAzlstralentulus, une espèce de Berberentulus, une espèce de Silvestridia et
deux genres nouveaux, Ma&gascarentomon (monotypique,
pour
M. condei) et
Machguscaridia (également monotypique, pour M. condei).
* Les &nités des ProtouresPETSCH
& NOSEK, 1978) semblent doubles
:
- avec des espèces afi-icaines, dansle genre Berberentulus ;
- avec des déments indo-australiens, en particulier le genre Azcstralentulus où les
parentés les plus étroites existent avec des espèces d'Australie, de Malaisie et du sud de
l'Inde, et parmi les Eosentomon, avec une espèce thaïlandaise
et une espèce australienne.
Berberentulus brevizcnguis (Condé, 1961) et Protentomon pauliani Condéy 1961
ont toutes deux une répartition incluant Madagascar,la Réunion et l'Inde.
Silvestridia ivontakaensisest af€ine d'une espèce du Sud-est asiatique.
zyxwv
zyxw
zyx
zyxwv
zyxw
MICROARTIBOPODES DU SOL DE MADAGASCAR
55 1
* L'endémisme touche 18 espèces, sur les 21 espèces connues, dont deux sont les
espèces-type de genres nouveaux. Parmi celles-ci, 6 espèces, dont 5 décrites par NOSEK
(19781, Madagascaridia condei et Madagascarentomon copzdei, trois Eosentomon (E.
squamigerum Condé,196 1, E.tapiasum,
E. ankarafantsikaense)etSilvestridia
ivontakaensispeuvent être considérées comme des éléments typiquement malgaches.
* La répartition des Protoures à Madagascar,déjàfigurée sur cartes (NOSEK,
1978 ; BETSCH & NOSEK, 1978) pourlesespècesdécrites
par NOSEK, doit être
complétée par le site de Lokobe (Nosy Be) pour Eoserttomon squamigerum,les Hauts
Plateaux à l'est de Tananarive pour Berberentulus breviunguis, la forêt de montagne
d'hgavokely pour Australentulus ravenalensisFranqois, 1994.
On remarqueraque ces répartitions ne débordentque peu, pour les espèces les plus
expansives, dela région orientale et centrale. La régionduSambirano(classée
subhumide par HUMBERT
& COURS
DARNE, 1965 et humide par CORNET, 1974)
constitue la limite nord de répartition des Protoures. En particulier, tout l'ouest situé au
(à l'exceptiond'unestation
très proche
sud de la Betsiboka et le sudsubaride
géographiquement de l'hdohahelo) n'ont fourni aucunProtoure.
* Sur le plan écologique, on notera que :
- certaines espèces ont une répartition très limitée : Australentulus betschi dans la
forêt dense sèche de l'Ankarafantsika, Australentulus ravenalensisà Angavokely à 1750
m, Ausiralentulus dauphinense et Berberentulus ruseki dans un haut fourré arbustif de
montagne à Philzpppia dans les ChaînesAnosyennes à 1900 md'altitude, Silvestridia
ivontakaensis dans
la
forêt humide de basse
altitude
près
de Mananara,
Madagascarentomon
condei
dans
la
forêt humide de moyenne
altitude
sur
le
Tampoketsa d'Ankazobe.
- trois espèces ont une répartition large : si Eosentomon thibaudi ne .déborde pas
des domaines humide et subhumide, deux autres espèces montrent des incursions plusou
moins importantes hors de ces domaines, Madagascaridia condei,qui a été trouvée dans
la forêt sèche de l'Ankarafantsika, et Eosentomon ankarafantsikaense,qui a de plus été
récoltéedansla
réserve no 11 d'hdohahelo, dans sa partiesèche,
le fourré à
Didiéréacées et Euphorbes (cf. la remarque déjà faite plus haut, à propos de Paleonura
anosyennica).
- Eosentomon tapiasum est limité pour ce qui concerne le preferundum thermique
à la forêt humide de montagne de I'Ankaratra et aux forêts sclérophylles à Uapaca bojeri
du centre.
- enfin, une répartition non expliquable actuellement, incluant une forêt côtière sur
sable près de Fort Dauphin, une forêt subhumide de basse altitude dans le Sambirano,
une forêtsclérophylle à Uapacabojeri et une station xérophyllesur,cipolindans
le
centre, et une forêt sclérophylle de montagne à Philippia à Anjavidilava,pour
Eosentomon massoudi. Cette répartition comporte une partie strictement limitée par un
preferundum thermique froid et une partie à exigence hydrique limitée (subhumide) mais
à large spectre thermique (hiver fiais à hiver chaud). Vraisemblablement, c o r n e pour
Rastriopes, des microbiotopes pluschaudsdans
les zonesrocheusessommitales
pourraientamener
une correction de cette répartition << à l'orthogonale )) sur le
climagramme vers une répartition plus a en diagonale B, selon un axe froid humide chaud subhumide.
zyxw
552
401
zyxwvutsrqpo
zyxwv
zyxw
zyxwv
zyxw
zy
J.-M. BETSCH & P.CASSAGNAU
Eosenfomon
Eos. ankarafantsikense
e-e-b-0
Eos. massoudi
.............
351
Eos. tapiasum
0 0 0 0 0 0 0 0 0
Eos. thibaudi
X-X-X--x
301
z
Australentulus
betschi
Austr.
@
Austr.
dauphinense
+(t
Austr. delamarei
251
a-0-0-0
Austr. dituxeni
x*xxxxxxx
Profentomon
20(
El
miliotiProf.
Berberentulus
15C
O
ruseki
Berb.
Madagascaridia
Mad. condei
----
1oc
Silvesfridia
Siiv.
ivontakaensis
50
*
Madagascarenfomon
,'
Madag.
condei
A
zyxwvutsrq
SUB-ARIDE
lho5Y
aMaronGava
Tu1i;a.r-
m
Fig. 6 . Distribution des Protoures de Madagascar sur le chnagramme pluviothermique (fond de
chnagramme de MORAT 1969, simplifié).
zyx
zyxw
zyxwv
zyxwvutsr
zyxw
zyxw
MICROARTHROPODESDU SOL DE MADAGASCAR
553
C. Diploures Campodés (Insectes Aptkrygotes)
Ce groupe d'Aptérygotes très fortement liés au solsera envisagé seulement dans les
grandes lignesde sa répartition globale, puisque les espècesdécrites par CONDE (1953 et
1956essentiellement)proviennent de récoltes,limitéesdans l'espace et le temps,en
chasse à vue par REMY (Nosy Be et presqu'île d'hpasindava, région de Tananarive,
Tuléar et Fort Dauphin en saison sèche 1947),PAULIAN (Tsaratanana) et VADON (région
de Maroantsetra). Il n'est donc paspossible,comme
pour les Collemboles et les
Protoures, d'en fournir une répartition géographique complète,et afurtiori écologique.
Une douzaine d'espèces ont été identifiées (CONDE, 1953 et 1956) dans les genres
Lepidocampa (L.),L. (Paracampa),Campodea (Indocampa),Notocampa (Nesocampa)
sous-genre nouveauet Campodella.
CONDE note qu' un rapprochement s'impose entre la faune malgache et la faune
indo-malaise. .. à l'exception de Nesocampa, les sous-genres rencontrés à Madagascar
sontaussilesseuls
présents en Indo-Malaisie... Par contre,iln'existepasd'affinités
certaines avec la faune africaine >>.Pour cedernierpoint, l'auteur note que la faune
afkicaine est très mal connue etque les élémentsaffinesenAfrique
sont enfait à
répartition de type gondwanien ou inter-tropicale. De même, Lepidocampa (L.)
Gzjfardii, connue des îles Hawaii, présente dans les environs immédiats de Tananarive,
semble être allochtone.
Entin, Campudella Milloti, d'hbohitantely (Tampoketsa d'Ankazobe), fait partie
d'un genre connu du Natal et, avec quelques réserves, d'Australie méridionale (CONDE,
1956).
D. Pauropodes (Myriapodes)
Lesinformations
surcegroupe
deMyriapodeségalement
très lié au sol
concerneront les affinités globales et certaines tendances générales de répartition dans
l'îlepuisque REMY a récolté lui-mêmecematériel
entre1947 et 1957 (Nosy Be,
presqu'île d'hpasindava, régions de Tananarive, de Tuléar et .de Fort Dauphin, la côte
est de part et d'autre de Tamatave, le massif de 1'Ankaratra) et lui a donc accordé une
attention spéciale dans la prospection. La relative limitation spatiale de ses récoltes ne
permet toutefois pas d'analyser en détail les différenciations sur place des lignées, qu'il
s'agisse duniveau
générique ou spécifique. Le matériel de Madagascar issu des
extractions à sec effectuées par BETSCH(de 1965 à 1973) n'a pas puêtre étudié, faute de
spécialiste disponiblesur la faune tropicale.
A l'époque de sa contribution majeure sur les Pauropodes, REMY(1956 et 1960 ;
REMY & BITTARD,1956 ;REMY & BELLO, 1960 ; REMY& ROLLET,1960) déplorait la
connaissance trop rudimentaire de la faune mondiale pour pouvoir préciser les affinités
de la faune malgache et affirmer les taux d'endémisme rencontrés (de l'ordre de 75%) :
'l'auteuravaiteneffet
décrit plusd'espècesnouvellesde
Madagascar qu'iln'existait
d'espèces connues de l'Afrique tropicale.
Cinq familles sur sept sont représentées à Madagascar. Un genre,Rabauhuropus,
est endémique. Les affinités relevées existent avec les faunes d'Europe, d'Afrique,
d'hdoMalaisie et de la région australienne. Concernant cette dernière région, Sanzarangupus
554
zyxwvu
J.-M. BETSCH & P. CASSAGNAU
(de Java, et peut-être d'Australie et de Nouvelle-Zélande) ainsi que Brachypauropoides
et Hansenauropus (uniquement de Nouvelle-Zélande)sont présents à Madagascar.
Le nord-ouest deMadagascar a fourniun fort contingent de formesnouvelles
(dont le genre endémique Rabazmhzcropus), une forte majorité d'entre elles provenant
exclusivement de cette région. Les Hauts-Plateaux hébergent des formes inédites, dont
les % sont exclusives de cetterégion, et, mais non exclusivement,les formes qui n'avaient
été rencontrées auparavant que dans la zonetempérée de l'hémisphère nord ; par contre,
ils ne renferment pas les espèces qui avaient été signalées des régions tropicales hors de
Madagascar. Le sud-ouest comporte moins de formes inédites que le sud-est, mais il
s'agitvraisemblablement là d'uneffetdû à l'échantillonnageensaisonsèchedans
ce
secteurhautementcontraignantsur
le planpluviothermique pour le groupe des
Pauropodes.
zyxwvut
E. Ostracodes strictement terrestres (Crustacés)
Ce groupe de microarthropodes présent à Madagascar dansla litière, le sol et, pour
une station de montagne, dans les mousses sur un rocher en corniche, est d'un intérêt
écologique exceptionnel (DANIELOPOL & BETSCH,1980) : il se rencontre dansdes
biotopes bien drainés, avec l'ensemble des groupes strictement terrestres, hygrophiles,
c'est-à-dire vivant dans une atmosphère à taux important de vapeur d'eau, de la litière et
du sol, alors que ses adaptations morphologiques montrent qu'il y prolonge les milieux
aquatiques. En effet,dans le genreMesocypris,lesvalves
et lesappendices sont
spécialisés dans le sens du maintiendel'eau autour du corps del'animal,les autres
caractéristiques montrant tout de même une adaptation à la vie, au déplacement et à une
alimentation dans un système
poreux
non
saturé ; dans le genre endémique
Terrestricandona, la morphologie montre detrès grandes analogies avec des Ostracodes
interstitiels.
La répartition des trois espèces d'ostracodes à Madagascar, figuré déjà sur une
carte etunclimagrammepluviothermiquedans
la note citée ci-dessus,confirmeces
caractéristiques originales par une restriction au domaine humide et subhumide (allant
jusqu'à la forêt du Bongolava et aux forêts sclérophylles de moyenne altitude - Col des
Tapias, près d'htsirabe - et demontagne) pour les deux espècesdekfesocypris, et, pour
TerresPicandona, le seul domaine humide, dans desstations très arrosées comme laBaie
d'htongil, le Marojezy et Anjavidilava.
Dans le reste du monde, les Ostracodes peuplant detels biotopes terrestres ne sont
connus pour le moment qu'en Afrique orientale (bien qu'ici, les biotopes soient presque
aquatiques ou tr&s mouillés par des embruns de cascades)
et australe (un sol riche en
humus et hébergeant des groupes strictement terrestres), de Nouvelle-Zélande dans des
feuilles mortes et de l'humus de forêts subtropicales à subantarctiques et du sud-est de
l'Australie (sol). La bordure orientale du bassin du Congo, près des contreforts du Kivu,
en ont fourni très récemment (A. HEYMER, récolteur, CO-.
pers.), dans des conditions
tout à fait identiques à cellesrencontrées à Madagascar. Dans les autres régions
tropicales, les donnéessont absentes, mais signalons que les très nombreux prélèvements
de litièreet desol extraits à sec en Guyane n'ontfourni aucun Ostracode terrestre.
Les affinités des Ostracodes malgaches sont africaines dans le genre Mesocypris
dontlesdeux espèces appartiennent au groupe terrestris, alorsque le groupe au&
(australien et néo-zélandais)n'estpasreprésenté
à Madagascar. Quant au genre
zyx
zyx
zyxwvutsr
zyxwvuts
zyxwvut
MICROARTHROPODES DU SOL DE
MADAGASCAR
555
endémique Terrestricandona, monospécifique,seslienslesplus
étroits sont avecdes
Ostracodes interstitiels vivantenmilieu saturé eneau,biogéographiquementéloignés
(Europe ?).
DISCUSSION / CONCLUSION
Les groupes de microarthropodes du sol et de biotopes assez étroitement liés au
sol que nous venons d'envisagermontrent des caractéristiquesdivergentesquantaux
origines et aux types dedifférenciation locale.
L'ancienneté des groupes de microarthropodes est très grande, mais malgré des
évolutions très importantes, et donc longues, pour certains d'entre eux (Symphypléones
par exemple), leurs lignées les plusrécentes devaient certainementêtre bien différenciées
au moment de la fracturation du continent gondwanien.
Il apparaît que la localisation verticale, au sein d'un profil sol-litière, d'ungroupe
de microarthropodes, qui est fonctiondes adaptations qu'il a développéesdans le
domaine de l'affranchissement du milieu édaphique fortement tamponné particulièrement
du point de vue hygrométrique, a donné à ce groupe descapacitésdedéplacement
gouvernant très largement
son
expansion.
Ainsi, le pouvoir d'idéodation des
Symphypléones, atmophiles et bons sauteurs, à des milieux nouveaux, en particulier les
milieux ouverts, est-il très supérieur à celuides groupes fortementliésaux
strates
édaphiques comme les Poduromorphes, les Protoures, les Diploures et les Pauropodes ;
les Symphypléones constituent aussi le groupe qui présente à Madagascar la répartition
la plus liée auxcaractéristiques de lavégétation.
Les Symphypléones ont de ce fait pu avoir une expansion géographique rapide
dans les ceintures intertropicales évoluant selon les positions des pôles
et il est beaucoup
plus difficile de dire, pour ce groupe, quel est le gradient géographique d'évolution des
lignées,par
rapport aux PaZeonuvirzi parexemple ; leur répartition enceintures
holotropicale, holarctique ou holantarctique, est beaucoup plus homogène, à l'exception
de
quelques
rares genres primitifs,
comme
Papirinus, dont le domaine est
géographiquement, altitudinalementet écologiquement restreint. Mais, onnotera que les
éléments austraux sont limités au genre Rastriopes, (peut-être secondairement) austrotropical, et aux sixgenres endémiques qui sont issus de cette lignée.
Pour tous lesautres groupes, les représentants malgaches ont des affinités avec des
lignées plus étroitement limitées ou montrent des lacunes larges (au niveau des tribus ou
des familles) avec certaines régions biogéographiques:
- les Poduromorphes Neanurinae ne comportent à Madagascar qu'une tribu, les
Paleonurini,affinitésprincipalementafricaines,sur
trois (lesdeux autres étant indomalaises) ;
- les Protoures malgaches ont desaf€initésafkicaines,mais
surtout indoaustraliennes ;
- les Diploures montrent surtout. des affinités avec la faune indo-malaise, en sus
d'un contingentde genres pantropicaux ;
zyxwvuts
zyxwvutsrq
BETSCH
J.-M. 556
CASSAGNAU
& P.
zyxw
- les Pauropodes malgaches,bienqu'ayantdesliens
avec plusieurszones
biogéographiques (y compris holarctique), ont des affinités particulièrementfortes, pour
certains genres, avec l'Australie, la Nouvelle-Zélande
et l'arc indonésien.
- les Ostracodes terrestres, certainementpassésassezrécemment
dudomaine
aquatique strict au sol et à la litière, ont des relations proches avec des éléments est- et
sud-africains, plus éloignéesavec la région australienne.
Au total, un groupe atmophilecommelesCollembolesSymphypléones a vu le
contingent pantropical et austro-tropical fournir l'essentiel de son peuplement allochtone
et endémique au niveau générique,avec des lacunestrès peu nombreuses, alors que pour
les autres groupes, édaphiques, les affinités
sont
plus
restreintes sur le plan
biogéographique, les plus fréquentes étant indo-malaises et africaines.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
zyxwvu
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Biogdographie de Madagascar, 1996 :559-562
BIOGEOGRAPHIE DES ECREVISSES MALGACHES (DECAPODA
:
PARASTACIDAE)
Bako RABERISOA Jean-Marc ELOUARD & Estelle RAMANANKASINA
zyxwvut
d'Antananarivo, 1 O1 Antananarivo,
Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques,Université
MADAGASCAR
Laboratoire de Recherches sur les Systèmes Aquatiques et leurEnvironnement,
Antananarivo, MADAGASCAR
B.P. 434, 101
ABSTRACT.-The authors present the disbribution of the six Malagasy Crayfish species (Decapoda:
and threats agains their
Parastacidae: Astacoides) with regard to field conditions, potential distributions
survival.
KEY-WORDS.- Distribution, Crayfish,Astacoides, Madagascar
RESURIE.- Les auteurs présentent la distribution des six espèces d'écrevisses malgaches (Decapoda:
Parastacidae: Astacoides) en regarddesconditionsdumilieu,d'unedistributionpotentielle
et des
menaces pesantsur leur survie.
MOTS-CLES.- Distribution, Ecrevisses,
Astacoides, Madagascar
INTRODUCTION
Madagascar est l'undes rares pays dela zone intertropicale à héberger des
écrevisses. Six espèces strictement endémiques à lqle, appartenant au genre Astacoides
(Decapoda: Parastacidae) sont actuellement répertoriées :.A.caldulelli (Bate, 1865), A.
grandimanus (Nonod & Petit, 1929), A. betsileoensis (Petit, 1923), A. crosneri Hobbs,
1987, A. petiti Hobbs, 1987 et A. madixgascariensis (Eidwards & Audouin, 1839). La
présence d'écrevisses à Madagascar est d'autant plus notable qu'elles sont absentes du
sous-continent Indienet de 1'Afi-ique continentale.
Ces Macrocrustacés sont actuellement fortement menacés de disparition du fait de
la destruction de leur habitat (déforestation), de prélèvements trop importants en vue
d'exploitation
commerciale
et, à un moindre titre, du
fait
de
l'ouverture de
communications entre bassins versants.
ECOLOGIE
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L'écologie des Astacoides est très semblable 9 celledesespècesdesrégions
tempérées. Elles fi-équentent les eaux claireset fi-aîches des petits cours d'eau ombragés,
In:W.R. LOURENÇO (éd)
Editions de I'ORSTOM, Paris
560
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B. RABERISOA, J.-M. ELOUARD & E. FUMANANKASINA
aux pH variantentre 4 et 6, sont omnivores, s'abritent dans desterriers et présentent une
activité crépusculaire.
Du fait de leurs exigences thermiques, de la qualité des eaux (non turbides) et du
biome (zone forestière), elles sont localisées dans les petits cours d'eau situés entre 600
et 1900 m d'altitude, essentiellement sur lacôte est (toutes les espèces). Sur la côte ouest
ellescolonisentuniquementles hauts cours de certainsbassins situés à des altitudes
supérieures à 1200 m. A l'ouest, seules A. caldwelli, A. betsileoensis et A.
madagascariensis sont présentes. Par rapport à cette distributiongénérale,certaines
espècesprésententdes
préférences altitudinales ou demilieux, certaines étant plus
madicoles (A. crosneri), d'autres torrenticoles (A. ma&gascariensis et A. calhelli ).
Peu de données existent quantà leur biologie (RAKOTOMAMONJY& RAMAMANKASINA,
sous presse).
DISTRIBUTION
Les cartes de distribution (Fig. 1) montrent que le genre Astacoides est distribué
sur la côte Est depuis le bassin de la Manampanihy au sud, jusqu'à Anjozorobe au nord
d'Antananarivo.Cesécrevisses
sont, enrevanche,absentesdu
Sud-ouest, dugrand
Ouest et du Nord de l'île. Les conditions hydrologiques (basicité, turbidité, températures
deseaux)expliquent
fort bien cette absence duSud-Ouest et du grand Ouest. En
revanche, leur absence des zones forestières altitudinales situées au nord d'Antananarivo
ne s'explique pas; les conditions écologiques semblent en effet favorables
à leur présence,
surtout en ce qui concerne les versants du Tsaratanana et de la Montagne d'Ambre. On
pourrait arguer uneabsencede prospection. Maiscen'estpas
certain, car plusieurs
expéditions
scientifiques
ont déjà
échantillonné
ces
zones
et plus, nos propres
prospections confirmentleur absence de la Montagned'Ambre, située au nord de l'île.
Globalement,chaque espèce présente uncentred'origine
autour duquel,pour
certaines d'entre elles,leur occurrence diminue.Deuxespècesontunedistribution
relativement restreinte: A. crosneri est limitée aux bassinsde la Namorona, du Mangoky
et de la Manampatrana;A. petiti est cantonnée dansle sud-est de l'île. Les autres espèces
ont une aire de répartition plus large. Les six espèces sont sympatriques dans la région
comprise entre Ambohimahasoa et 1'Andringitra.
Les donnéeshistoriquesconcernantlarépartitiondeces
espèces sont peu
abondantes. Toutefois, il est possible que leurs distributions aient variédurant le =ème
siècle, du fait de la mise en communication de bassins historiquement isolés.
Il s'agit
d'une part, du creusement du canal des Pangalana, canal côtier qui relie depuis 1920 les
embouchures detous lesfleuves de la côteEst depuisFarafangana au sud jusqu'à
Fenoarivoau centre est; et d'autre part, de la miseeneauen
1956, du barrage de
Mantasoa qui a m i s en communication les bassins du Mangoro à l'est et le bassin de la
Betsiboka à l'ouest. On constate pour A. caldweli et A. madagascariensis une tendance à
un élargissement de leur zone de distribution qui pourrait coïncider avec l'ouverture du
canal des Pangalana, mais également être dû à des problèmes d'échantillonnage voire
d'introduction d'espèces dans certains bassins lors de tentatives d'élevages. En revanche,
A. madagascariensis semble bien être passée dans lesaffluentsdu Mangoro du fait de la
mise en communication des bassins du Mangoro et de la Betsiboka (RAMANANKASINA,
1975).
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ECREVISSES MALGACHES
561
MENACES
PESANT SUR LES ASTACOIDES
Deux menaces importantes pèsent sur le devenir dece genre malgache:
- La destruction de son habitat. Les écrevisses malgachessont idéodées aux eaux
claires et fraiches de forêt. Or, les forêts primaires de l'Est malgache sont défrichées à
raison de 200 O00 h par an, ce qui amenuise rapidement l'aire potentielle de distribution
de ces espèces. Certains spécialistes estiment même que la totalité de la forêt malgache
aura disparue d'ici quarante ans, ce qui entraînerait une disparition inéluctable de ces
Macrocrustacés.
- La collecte (a cueillette D)trop intense qui semble déjà dans certaines régions
supérieure à la production. Les écrevissesvenduessoit sur le marchéinterne,soit à
l'exportation sont de plus en plus petites (souvent maintenant idérieures à 100 g). La
collecte est la seule méthode pratiquée pour l'obtention des écrevisses, car il n'existe ni
élevage ou ni semi-élevage (parc degrossissement).
CONCLUSION
D'amples
recherches
ecologiques
sont
nécessaires
pour préciser
l'aire
de
distribution des espèces et le fondement de ces distributions. De plus, de nombreuses
questions portant sur leur écologie sont actuellement sans réponse. Y a-t'il sympatrie
vraie entre certaines espèces? Occupent-elles les mêmes niches? L'absence d'Astacoides
du Nord de Yîle est-elleconfirmée?Sioui,quellesen
sont lescauses?S'agit-ild'un
héritagehistorique ou lesconditionsdu
milieu sont-ellesdéfavorables?Existe-t-il
d'autres espèces encore inconnues? Les différentes aires protégées actuelles protègentelles correctementles différentes espèces?
D'importantes
recherches
biologiques
(cycles,
reproduction) sont
également
nécessairesafindedéboucher
sur desélevages,qui
pourront assurer la surviedes
espèces.
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Réseau €I>drogrsphique
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Figure 1 : Distribution du genre Astacoides.
A : zone de présence des espèces, B :
zone d'absence car milieu hostile, C : zone sans &revisses alors que les conditions
:
seraient favorables, D ? : zone de présence possible, données à confirmer. Fig. 2
Distributions 0 d'Astacoidesgranulimanus et
d'A. madagascariensis. Fig. 3 :
Distributions
d'Astacoides caldwelli et
d'A. crosneri. Fig. 4 : Distributions
0 dxstacoides betsileoensis et
d'A. peti.ti.
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v
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Biogéographie de Madagascar,1996 :563-574
MADAGASCAR'S BIOGEOGRAPELICALLYMOST INFORMATIVE LANDSNAIL TAXA
Kenneth C.EMBERTON & Max F. RAKOTOMALALA
Molluscar? Biodiversiiy Institute, 216-A Haddon Hills, Haddon$eld,
NJ 08033, U.S.A.
Departementd'Entomologie,ParcBotanique
MADAGASCAR
et ZoologiquedeTsimbazaza,Antananarivo
101,
ABSTRACT.-Madagascar's known native land-snail faunais currently classifiedinto 540 species(97%
endemic) in 68 genera (29% endemic)in 25 families (0% endemic). Recent survey work throughout the
island may as much as double this number of species and should provide, for the first time, adequate
material and distributional data for robust cladistic and biogeographic analyses. Preliminary analysis
of
existing cladograms and range maps suggestsareas of endenlism with recurrent patterns of vicariance.
Which of the many Madagascan taxa will yieldthe most biogeographic information perunit of effort?
Based on the criteria of species number, nzonophyly, vagility, character accessibility, and Gondwanan
areas of endemism, the best candidates are (a) acavoids (giant, k-selected, (( bird's-egg snails D), (b)
Boucardicus (minute, top-shaped shells with flamboyant apertures), (c) charopids (minute, discoid shells
with complex microsculptures), and (d) streptaxids (small-to-medium-sized, white-shelled, high-spired
carnivores).
KEY-W0RDS.- Land-snail, Madagascar, Informative, Biogeography
RESUME.- La faune connueà l'heure actuelle des escargots terrestres de Madagascar peut être classée
dans 540 espèces (97% endémiques), 68 genres (29% endémiques) et 25 familles(0% endémiques). Un
récent travail d'inventaire réalisé dans l'ensemble l'île
de pourra amener à doubler le nombre d'espèces
et devra fournir pour la première fois un matériel et des données adéquates sur
la distribution des
espèces permettant des analyses cladistiques et biogéographiques robustes. Une analyse préliminaire des
cladogramesetdescartesdedistributionsuggèredes.airesd'endémismevicariantes.Quellestaxa
donneront le plus d'information biogéographique par unité d'effort
? Basé sur des critères telsle nombre
estimé des espèces, la monophylie, la capacité de dispersion, l'accessibilité des caractères, et les aires
d'endémisme gondwanien, les meilleurs candidats sont (a) Acavoidea (stratèges-K géants,
a escargots à
oeufsd'oiseaux D), (b) Boucardicus (à coquillesminusculesavecdesouverturesflamboyantes,(c)
Charopidae(minuscules,coquillesdiscoïdalesavecmicrostructurescomplexes),et(d)Streptaxidae
(carnivores à coquilles blanches petitesou moyennes, très pointues).
MOTS-CLES.- Escargots terrestres? Madagascar, Indicateur? Biogéographie
INTRODUCTION
Madagascar's history of separation fi-om M i c a about 170 Myr, separation fi-om
India about 80 Myr (STOREY,1995), and internal vicariance eventsdue to volcanism and
periodicclimaticchanges (BURNEY, 1987,thisvolume; RAXWORTHY & NUSSBAUM,
In: W.R LOURENçO(Cd)
Editions de I'ORSTOM, Paris
564
zyxwvu
zyxw
zyx
K.C. EMBERTON & M.F. RAKOTOMALALA
1995,inpress; RAXWORTHY,thisvolume),makesitanidealsubject
for vicariancebiogeographic studies (GRISWOLD, 1991; LUCKOW,
in litt.). The basic requirements for
vicariance biogeography are (a) at least two monophyletic clades for which there are (b)
accurate range mapsdefiningdiscrete,shared
areas of endemismand(c)
robust
phylogenetic hypotheses (KLUGE,
1988; GRISWOLD,
1991; EMBERTON,
1994a).
Land snails are particularly well suited for vicariance biogeography due to their
Paleozoic originsand great evolutionaryandfaunalstabilities(SOLEM,1979,
1981;
EMBERTON,1994a). The purposes of thispaper,therefore, are (a) to summarize the
current,published state of knowledgeconcerning the speciesnumbersand
world
distributions of Madagascar's land-snail genera;(b) to assess the potential of Madagascan
land snailsfor intra-island vicariance biogeography, using available cladograms range
and
maps; (c) to report on recent, extensive surveys that, when sorted and analyzed, should
providesufficientmaterial
to begin to take advantage of thispotential;and(d)
to
determine which major taxa of Madagascan land snails shouldbe targeted first in order
to obtain the maximum biogeographic informationper unit of effort.
MATERTAL AND METHODS
The most recent summary of Madagascar's land-snail genera (EMBERTON, 1995a),
prepared in 1992, listed themin systematic order and reported for each genus its general
range of shell sizes in Madagascar, its world distribution, its number of described and
unsynonymized Madagascan species, and the percentage of those species believed to be
endemic to Madagascar. For thispaper, we haveupdated that 1992 summary to
incorporate the additional 162 new species (an increase of 43%) and two new genera
that have since been described, and the numerous new generic combinations that have
since been proposed (FISCHER-PIETTE
et al., 1993, 1994; EMBERTON, 1994b).
To assess the potential value of land snails for vicariance biogeography within
Madagascar, we usedpublishedphylogenetichypothesesandrangemaps.
Three
so far concerningMadagascanland snails. The first
cladogramshavebeenpublished
analyzed 19 species of acavids (giant, k-selected, << bird's-egg snails P: EMBERTON&
ARIJAONA, inpress),usingpublishedanatomical
data, fromwhichfiveinformative
characters were hypothesized(EMBERTON, 1990). The second treated 18 speciesof
acavids(fivespecies shared with the firststudy),basedon
71 informativeallozyme
characters (EMBERTON, 1995b). The thirdcladogramanalyzednine
taxa (genetically
cohesive, operational taxonomicunits) of Tropidophora (large,split-sole, operculate
snails:EMBERTON & ARIJAONA, in press), using distributions of 117 allozyme alleles
(EMBERTON, 1995~). Range
maps
for acavids were sketched
approximately
by
EMBERTON (1990)
from then available published data,but these were superceded by the
much more accurate dot maps of FISCHER-PETTEet al. (1994: cartes 5-19). FISCHERPIETTEet al. (1993: cartes 6-15) also published dot maps for Tropidophora species, but
the complex, confùsed systematics of that genus (EMBERTON,1995c) render their maps
of dubious value, so we used only the collecting localities of cladistically analyzed taxa
(EMBERTON, 1995c: fig. 1, table 1).
For acavids we used the allozymecladogram(EMBERTON,1995b:fig.1)and
modified it slightly by incorporating the synonomies of Clmator johnsoni under C.
eximius and Ampelita subfunebris under A. xystera (FISCHER-PIETTE
et al., 1994), and
by adding Leucotaenius and enhancing resolution among genera based on the anatomy
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zyx
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LAND-SNAIL BIOGEOGRAPHY
and
565
cladogram (EMBERTON, 1990: fig. 2). Ont0 this modified cladogram we then wrote the
approximate geographic range (S, ,N, SE, etc.) of each species. For Tropidophora we
followed the same process, using the allozyme cladogram (EMBERTON, 1995c: fig.2 lefi)--'- -.- .
without modification, and writing on it the geographic region where each taxon was
collected. The results were visually compared to assess the possible existenceof areas of
endemism that fa11 into coherent cladistic patterns suggesting vicariance.No more forma1
or rigorousanalysis was attemptedbecause of the preliminarynatures of both the
cladograms
the range maps.
Most Madagascan land snails are minute (<5mm) and inconspicuous, and virtually
al1 are both patchilydistributedandlowindensity(EMBERTON,1995a,thispaper,
unpublished). Adequate collection of astation,therefore,
requires both numerous
person-hours of on-site search time and sieving and sorting
of leaf-litterhoil samples
(EMBERTON et al., in review). Geographic rangesof individual species can be extremely
narrow (EMBERTON, in press, in review), and morphological differences among regional
races of widespread species can be drastic
( E ~ E R T O N ,1995c, unpublished), so it is
important to collect as many and as varied stations as possible. Therefore we evaluated
Our recent surveys usingthe criteria of (a) average person-hours per station, (b) average
volume of leaf-littedsoil processed per station, (c) number of stations, (d) geographical
range and distributionof stations.
Major taxa of Madagascan land snails were initially screened for biogeographic
information content based on describedspecies: those with fewer than 15 were
eliminated. The remaining taxa were then ranked for each of seven criteria: (1) predicted
total number of species on Madagascar(rank 1 for >100,rank 2 for <100); (2)
monophyly (1 well supported, 2 uncertain); accessibility of phylogenetic characters in
their (3) shells (1 many, 2 few, 3 virtually none), (4) genital anatomies (1 many known, 2
unknown, 3 known and few or none), and (5) allozymes (1 fiozen tissues archived and
proven informative,2 archived but untested, 3 no fiozen tissues); ( 6 ) relative vagilities (1
low or suspected low, 2 moderate or unknown); and (7) presence in Gondwananareas of
endemism (1 for three or more areas, 2 for two or fewer areas). Summed ranks were
then used to rank each taxon fiom most (lowest sum)to least (highest sum) expediently
informative for biogeography.
zyxwvutsrq
zyxwvut
,
RESULTS
Table 1 summarizes current publishedknowledge of Madagascar'sland-snail
genera. It is important to emphasize that thissummaryiscertain
to undergo major
modifications as existingand hture collections are processed(seebelow),and
as
corrections are made to the self-admittedly tenuous taxonomic hypotheses of the late
FISCHER-PIETTE.With these caveats, there are 68 genera of land snails currently known
on the island, comprising 540 species. Endemism levels in Madagascar (including nearby
volcanic islands) are extremely high: 29%of genera, 97% of species.
Of the non-endemic genera, 17 (36%) also inhabit Africa only, nine (20%) also
inhabit one or more eastern regions (Indian-Ocean non-volcanic islands, India, Southeast
Asia, Pacific Islands) only, five(11%) are also inboth M i c a and in one or more eastern
regions, one (2%) each is also known only in South America and only in AustralialNew
Zealand, and ten (22%) have world-wide distributions. These percentages will probably
undergo major adjustment as the systematics become better understood. Thus, the listed
566
zyxwvutsrqp
zyxwvu
K.C. EMBERTON & M.F. RAKOTOMALALA
number of world-wide genera occurring in Madagascar is probably inflated
by introduced
species erroneously described as new and/or by species in native genera convergent on
andmistaken€orworld-wide
or Laurasiangenera(mostlikely
in suchgeneraas
(<Assiminea, )) Pupisoma,Gastrocopta,Ceciloides,
LameZZaxis, Qpeas,Succinea).
Furthermore, the listednumber of Asian-Madagascan genera is probably lower than
reality,due to geographicallybiassedtaxonomy.
For example,closerscrutiny
may
determine that the Madagascan Boucardicus is a synonymof the Indian-Asian AZycaeus,
and that the Madagascan KaZidos is synonymous with an Indian ariophantid (EMBERTON,
unpublished). Thus Madagascan snails,inaddition
to theirdominant M c a n ties
(I~RUGGEN, 1981,1982),
have very strong India-Asiaconnectionsparalleling,for
example, Madagascan plants(SCHATZ, this volume).
Figure 1 gives a consensus cladogram for 17 acavids and a cladogram for nine
Tropidophora, along with the approximate known geographical range of each species.
Possible areas of endemism include a north )) (six lineages), a south )) or << southwest >)
(four or five lineages), << southeast )) (two lineages), and << east-central )) (two). Two
possible vicariance area-cladistic relationships are conspicuous in the recurrent patterns
m(SW(SE)] and (Ë-cent, N).
Collections were made, 1992-1995, during three expeditions designed to include
al1 eleven bioclimatic regimes of KOECHLINet al. (1974), emphasising undercollected
areas of predictedhighdiversity,such
as rainforests,humid deciduous forests, . and
limestone areas (EMBERTON, 1994b: fig. 1). The survey consisted of altitudinal transects
inmany unprotected areas (e.g. EMBERTON,
inpress), as well as in 21 Reserves and
Parks:Ambatovaky,Analamera,Andasibe,Andohahela,Andranomena,Andringitra,
Anjanaharibe Sud, Ankarafantsika, Ankarana, Bemaraha, Betampona, Cap Sainte Marie,
Lokobe,
Manombo,
Marojezy,
Masoala,
Montagne
D'Ambre,
Namoroka, Nosy
Mangabe,Ranomafana,andTsaratanana.
In total,1,026
stations were collected,
devotingan average of 12.9 person-hoursperstation,andprocessing
an average
litterhoil sample of 1.34 liters per station. These collections may as much as double the
number of land-snail species known fiom Madagascar (EMBERTON, 1995a);
for example,
of 64 species of Boucardicus and G Trachycystis )) collected in the southeastern half of
Madagascar, 47 (73%) are new (EMBERTON, in press). The collections, when sorted and
analyzed, are expected to provide the first solid base for phylogenetic and biogeographic
analyses of Madagascan land snails.
Table II evaluates the eight major taxa most promising for biogeographic studies.
Based on seven criteria, the Acavoidea ranked highest (sum of ranks = 9). Three taxa
tied for second (sum of ranks = 11): Boucardicus (Cyclophoridae: minute, top-shaped
shellswithflamboyantapertures),Charopidae(minute,discoidshellswithcomplex
microsculptures),and Streptaxidae (small-to-medium-sized,white-shelled,high-spired
carnivores). Ofthe third- and fourth-ranked taxa (sumsof ranks = 14 and 15), three were
simple-shelledmembers of the Helicarionidae (KaZidos,SitaZa, Microcystis), andone
was the systematicallycomplexandenigmaticpomatiasid
Tropidophora (EMBERTON,
1995~).
zyxwvutsrq
zyxwv
zyxwv
z
zyxwv
567
LAND-SNAIL BIOGEOGRAPHY
\
AFRICA
cc
sw
Ce
E-cent
Cm
N
Lf
s
Acavidae
=
N
cent
N
zyxwvu
zyxw
E-cent
E
N
Pomatiasidae:
TroDidophora
sw
sw
N
G
A
S
SE
C
A
R
zyxw
zyxwvuts
zyx
zyxwvuts
NE
Fig. 1. Non-robustcladogramsandapproximategeographicdistributions
of 17 of Madagascar's
approximately100species of acavids(top)andnine
of Madagascar'sestimated 60 taxa of
Tropidophora (bottom).Ac = Ampelitacedaryi, Aj = A. julii, Al = A. lamarei, Ase = A.
sepulchralis, Ax = A . xystera (+A. subfunebris), Cc = Clavator elavator, Ce = C. eximius (+ C.
johnsoni), Cm = C. moreleti, Ha = Helicophanta amphibulima, Hbe = H. betsileoensis, Hbi = H.
bieingulata, Hf= H. farafanga, Hi = H. ibaraoensis, HP = H. petiti, Hs = H. souverbiana, Hv =
H. vesicalis, Lf = Leucotaeniusfmanii, TrA to TrI = Tropidophora taxon Ato taxon 1. Data fiom
EMBERTON
(1990, 1995b, 1995c) and FISCHER-PIETTE
et al. (1994).
568
zyxwvu
zyxw
zyxwvutsrqpo
K.C. EMBERTON & M.F. RAKOTOMALALA
zyxwvuts
DISCUSSION AND CONCLUSIONS
The recent, posthumous publication of FISCHER-PIETTE'S two-volume monograph
summarizingsome 25 years of work on the Madagascanland-snailfauna (FISCHERPIETTEet al., 1993, 1994) providesavaluablebasefromwhich
to begintaking
advantage of this fauna's potential as biogeographicindicators.Although
FISCHERPETTEwas a self-acknowledged splitter, working primarily on limited shell material sent
to him in Paris (EMBERTON,
1995a, 1995c), many of his judgements will surely standthe
test of t h e , and he and his colleagues made it easy to build on their work by providing
dot maps, dispositionsof types, and complete synonymies of al1 their recognizedtaxa.
Preliminaryanalysis of existingcladogramsandrangemapsindicates
that land
snailswill
prove valuable for biogeographicanalysiswithin
Madagascar. Among
suggested areas of endemism, for example, (( north >) is consistent withRAXWORTHY and
NUSSBAUM'S(in
press)
recent
correction of Humbert's
biogeographic
domains.
,Recurrent patterns of geographic areas in the cladograms suggest historical vicariance
events that are documented in the living snail fauna. More complete and robust cladistic
and biogeographic analysesare needed to realize this potential.
Extensive survey work needs to be done to find the vast numbers of undiscovered
species th& remain and to provide sufficient material. to delimit true species, define and
refine distributional maps, and perform phylogenetic analyses. For the latter, shells are
often inadequate or misleading, so collecting and archiving anatomical and biochemical
material are essential(EMBERTON,1995a). Because of the lowdensitiesandpatchy
distributions of living land snails in Madagascar, and because of the small geographic
ranges of many species, surveying is bestdone in large teams ofcollectors that sample as
many and as varied stations as possible, searching for minute-sized snails and slugs, and
only picking up large specimens as they are encountered incidentally; collection, sieving,
and sorting of leaf-litterhoilsamples are alsoessential to ascertain the total fauna
(EMBERTON et al., inreview). The authors' recent three expeditions,whichsampled
1,026 stations throughout the island,averaging13person-hoursand
1.3 liters of
litterhoil per station, are a step in the right direction. These collections, whensorted and
analyzed, may as much as double the current 540 species known fi-om the island, and
should providean initial basefor phylogenetic and biogeographic studies.
Based onprevious,preliminary
studies and on limited current knowledge and
material, the Madagascanland-snail taxon predicted to yield the greatest degree of
biogeographicinformation
per unit of effort is the superfamilyAcavoidea.The
Madagascanrepresentatives of thisclade are also of interest to evolutionarytheory
becauseof their remarkablemorphologicalandecologicalradiationson
the island
(EMBERTON,1990,1994b,1994c,
1995d). Because thesesnails are very large and
conspicuous, they have been collected relatively extensively, so their geographic ranges
can probablybe fairly accurately defined.
Also large and
fi-equently
collected
are the operculate,
pomatiasid
snails
Tropidophora. This genus is one of Madagascar's most magnificent endemic land-snail
radiationsand is of great interest to evolutionarybiologybecause
of its cryptic,
genetically extremely divergent, polytypic, and polymorphic
taxa (EMBERTON,199%).
Unfortunately, however, these same properties make them too complex systematically to
be of expedient valueto biogeography.
zyxwvut
zy
569
BIOGEOGRAPHY
LAND-SNAIL
zyxw
zyx
zyxw
Three other taxa that are promising for biogeography -Boucardiczcs, Charopidae,
andStreptaxidae- are al1 small to minute insize, but havesufficientlycomplexshell
morphologies to be tractable for efficient phylogenetic analysis. The former two have
also proven useful as indicators of forest-floor-invertebrate patterns of biodiversity and
endemism (EIVIBERTON,in press; EIVIBERTON
& PEARCE,1995).
ACKNOWLEDGEMENTS
Funded by U. S. National Science Foundation grant DEB-9201060 to KCE. We
thank Dr. David Robinson, Academyof Natural Sciences of Philadelphia, for assistance
in researching world distributions of genera.FieldcommitmentsinMadagascar
prevented us fiom attending the Symposium; we are gratefùl to the organizerfor
allowing us to contribute nevertheless to this volume.
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572
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zyxwvutsr
zyx
zyxwvu
K.C. EMBERTON & M.F. RAKOTOMALALA
Table 1. Genera of terrestrial molluscs known from Madagascar as of February 1996. Al1 are in the phylum
Mollusca and class Gastropoda.Higherclassificationfollows ABBOTT and Boss (1989) forsubclasses
Prosobranchia and Gymnomorpha and NOFDSIECK(1986) for subclass Pulmonata: order Stylommatophora.
Shell size refers to the maximum dimensions of the shell(s) of Madagascan species, and is classified as
minute (< 2 mm), small(2-5 mm), medium (6-15 mm),large (16-30 mm), huge (31-40 mm), or giant(> 40
mm). Endemic genera are those known only fiom Madagascar and nearby volcanic islands; distributions
elsewhere are approximate. # Spp = number of species described and unsynonymized from Madagascar as
of February 1996; YOEndm = percent of those species that are endemic. Species introduced since human
colonization are not included. Also not included are the semiterrestrial Neritidae and Truncatellidae. The
Veronicellidae are shell-less slugs for which some data are lacking. Data are fiom FISCHER-PIETTE
et al.
(1993,1994), EMERTON(1990,1994b),BRLJGGEN(1981),TILLIER (1979), WENZ(1938-1944), ZILCH
(1959-1 960),and specimens in the Paris Museum.
Genus
&
#
Distribution
Shell
Classific
Elsewhere
Size
Hisher
Subclass PROSOBRANCHIA
Order ARCHAEOGASTROPODA
Superfamily HYDROCENOIDEA
Hydrocenidae.
minute
Georissa
S&E hsia,Pac
Order MESOGASTROPODA
Superfamily CYCLOPHOROIDEA
Cyclophoridae
large
Acroptvchia
endemic
medium
Anosvcolus
endemic
Sm-med
Boucardicus
endemic
Chondrocvclus
medium
Afr
minute
Cvathopoma
IndOc
small
Cvclotus
S&E Asia,IndOc
large
Hainesia
endemic
Diplommatinidae
Diplommatina
minute
S&E Asia,Pac
Malarinia
endemic
minute
Pupinidae
Madecataulus
medium
endemic
Superfamily LITTORINOIDEA
Pomatiasidae
IndOc
medium
Cvclotopsis
Afr
Tropidophora
lg-giant
Superfamily RISSOIDEA
Assimineidae
World
minute'hssirninea'
Ornuhalotrouis
Pac
small
Subclass GYMNOMORPHA
Order SOLEOLIFERA
Veronicellidae
Desmocaulis
Drepanocaulis
*
Imerinia
Laevicaulis
Sarasinula
semperula
Subclass PULMONATA: Order STYLOMMATOPHORA
Suborder ORTHURETHRA
Superfamily PUPILLOIDEA
Valloniidae
World minute
Pupisoma
Pupillidae
Pupoides
World
small
Superfamily CHONDRINOIDEA
Chondrinidae
World
Gastrocopta
minute
Vertiginidae
Nesopupa
Afr,S&E
hsia,Pac
minute
Truncatellina
minute
World
Orculidae
Fauxulus
Af
medium
r
%
Endm
6
10
2
33
2
10
4
4
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100%
100%
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100%
90%
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~
1
2
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100%
6
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4
100%
95
99%
5
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3
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1
100%
100%
100%
~~~
-
--
2
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1
1
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2
50%
1
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1
100%
4
100%
1
100%
2
100%
zyxw
zyx
zyxwv
zyxwvu
LAND-SNAIL BIOGEOGRAPHY
Superfamily BULIMINOIDEA
Buliminidae (Enidae)
r
AfCerastua
large
Conulinus
medium
Afr ,Ind
Rachis
medium
Afr, Ind
Suborder SIGMURETHRA
Infraorder ACHATINIDA
Superfamily ACHATINOIDEA
Ferrussaciidae
World
Cecilioides
small
Subulinidae
Curvella
medium
Afr,Ind,S Asia
Homorus
Afr
large
Lamellaxis
medium
World
Sm-med
World
Opeas
medium
Pseudocrlessula
Afr
'Subulina'
SAmer
med-lg
Achatinidae
AfAchatina
giant
r
Superfamily STREPTAXOIDEA
Streptaxidae: Streptaxinae
Edentulina
med-lg
Afr
Gulella
Sm-med
Af
r
endemic
medium
Pseudelma
Streptaxidae: Enneinae
Gonospira
medium
endemic
Streptostele
med-lg
Afr
Superfamily ACAVOIDEA
Acavidae
endemic
hg-giant
Ampelita
endemic giantClavator
Helicophanta
giant
endemic
Leucotaenius
hg-giant
endemic
Superfamily RHYTIDOIDEA
Rhytididae
AustNZ giant
'Rhvtida'
Superfamily PUNCTOIDEA
Charopidae
endemic
medium
'Pilula'
endemic
Sm-med
'Trachvcvstis'
Infraorder ELASMOGNATHA
Superfamily SUCCINEOIDEA
Succineidae
World
medium
Succinea
Afr
medium
puickia
Infraorder HELICIDA
Superfamily HELICARIONOIDEA
Euconulidae
World
minute
Euconulus
Helicarionidae: Helicarioninae
endemic
medium
Caldwellia
endemic
Bathia
large
Helicarionidae: Sesarinae
S&E Asia,Pac
min-sm
Kaliella
Helicarionidae: Ereptinae
endemic
medium
Ctenophila
Helicarionidae: incertae sedis
endemic
Sm-med
Gaillardia
Helicarionidae: Microcystinae
Pac
Sm-med
Microcvstis
Helicarionidae: Ariophantinae
endemic
Kalidos
lg-giant
endemic
medium
Malasarion
Helicarionidae: Macrochlamydinae
S&E Asia
Macrochlamvs
large
Ind,IndOc, Afr
Sm-med
Sitala
Urocyclidae
Sm-med
Af
r
Chlamvdarion
medium
Af
r
Elisolimax
mediumAf
r
Granularion
Sm-med
Af
r
Trochonanina
Superfamily VITRINOIDEA
Vitrinidae
Worldmedium
'Vitrina'
573
1
1
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75%
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574
zyxwvutsrq
K.C. EMBERTON &.M.F. RAKOTOMALALA
zyxwvut
zyx
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Biogéogaphie de Madagascar, 1996 :575-588
LA BANQUE DE DONNEESDE L’ENVIRONNEMENT A MADAGASCAR:UN
OUTIL DE BASE POUR LA RECHERCHE EN BIOGEOGRAPHIE
Jean-Marc. HOEBLICH & RASOLOFOHARrNORO
Université de Picardie Jules Verne, Chemin du Thil, 80025 Amiens Cedex1,IRANCE
Centre National deRecherches sur l‘Environnement,B.P. 1739,Antananarivo 101, MADAGASCAR
USTRACT.- As part of Programme 1 of the Madagascar Environmental Action Plan (Fm),the
National Environment Office(ONE), with supportof the World Bank, considers
it indispensible to carry
out an appraisal of the results of scientific research conducted on
the Malagasy environment. Under the
responsibility of the National Centerfor Environmental Research( C m ) , this work startedin 1993 and
involved an inventory of publications and research activitiesin this vast field, both
in Madagascar andin
research centers throughoutthe world. A databank was created and will allow a global analysis of the
Malagasy environment. Through an approach that is both systematic and geographic, references have
been integrated into the databank accordingto five thematic areas: (( natural environment D, << aquatic
environment )) (excluding the marine environment), (( air D, (( flora and vegetation B, and (( fauna B.
Preliminaq results make it possible to identify those areas and specialities which
are insdciently
covered by research activities,
and underscore the need to update much of the available data.
In the area
of environmental research in Madagascar, this tool, which is unique and corresponds to the needs of
researchersanddecisionmakers,requiresconstantupdatingandrevision,particularlythroughthe
exchange of information.
KEY-W0RDS.- Databank, Environment, Research, Flora, Fauna, Madagascar
RESUME.- Dans le cadre du Programme1 du Plan d’Action Environnementaleà Madagascar, l’Office
National de l’Environnement, appuyépar la Banque Mondiale, ajugé indispensable defaire un état des
acquisdesrecherchesscientifiques
sur l’environnementmalgache. Sous la responsabilitéduCentre
National de Recherchessur l’Environnement malgache, les travaux qui ont débutéen 1993, ont permis
de faire l’inventaire des publicationset recherches dans ce vaste domaine, aussi bien dans
la Grande ne
que dans les centres de documentation importants
à travers le monde. Une banque de données a pu être
mise en place, elle est susceptible d’alimenter un tableau de bord de l’environnement malgache. Par une
approche systémique et géographique, les références ont été intégrées dans la banque de données en
fonctionde 5 thèmes : << milieu naturel )), (( systèmeaquatique))(excepté le domainehalieutique),
(< systèmeaérien D, << florehégétation B,
faune)>.Lespremiersrésultatsmettent
en évidenceles
domaines et les spécialités insuflisamment couverts par les recherches
la nécessaire
et
réactualisation des
données acquises. Cet outil, unique et réclamé aussi bien
par les chercheurs que par les opérateurs
désirant intervenirdans le domaine environnementalà Madagascar nécessiteune mise àjour régulière et
un enrichissement progressif, en particulier
par le biais d’échanges et d‘informations.
-
-
MOTS-CLES.- banque de données- environnement recherche - flore - faune Madagascar
In: W.R LOURENçO (Cd.)
Editions deI’ORSTOM, Paris
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J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHARTNORO
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INTRODUCTION
Dans le cadre duProgrammeenvironnementalphase
1 @El) duPland'Action
Environnementale (PM) à Madagascar,l'OfficeNational de l'Environnement (ONE),
appuyé par la Banque Mondiale, a jugé indispensable de faire un état des acquis des
recherches scientifiques sur l'environnement malgache. Un des objectifs est de proposer
une orientation à la recherche environnementale,unedes sept composantes duPAE
(bénéficiant de 15% du budget du PE1). Des experts et consultantsencadrés par le
Centre National de Recherchessurl'Environnement(CNRE)
ont dressé le Bilandes
Recherches Environnementales Terrestres (BRET) et ont m i s en place une Banque de
Données sur l'Environnement Malgache (BDEM), susceptible d'alimenter un Tableau de
Bord Environnemental (TBE). Les thèmes retenus ont été regroupés et constituent les
volets de la BDEM : Milieux Naturels, Système Aquatique(en excluant pour le moment
ledomainehalieutique),SystèmeAérien,
FloreNégétation, Faune.Cesdeuxderniers
intéressent en particulier la biogéographie de Madagascar. Mais l'approche systémique
favorisée par labanque de données, permet d'intégrer l'environnement
de la fauneet de la
flore malgache.Un rapport y afférent, outre les points forts constatés, a mis en évidence
les
domaines
thématiques
et géographiques
insuffisamment
couverts par les
recherches,.et a proposé une orientation compatible à la mise en oeuvre de la politique
environnementale malgache.
Cet outil, réclamé tant par les chercheurs que par les opérateurs voulant travailler
ou intervenir dans le domaine environnemental à Madagascar, nécessite une mise àjour
régulière et un enrichissement progressif, en particulier par le biais des échanges et des
informations.
POURQUOI CE BILAN?
L'idée avait rapidement germé lors de concertations, aussi bien à l'échelle locale
qu'auniveauinternational, car il n'est pas toujours aisé de savoir où se trouvent les
informations susceptibles d'intéresser les chercheurset les opérateurs qui travaillent dans
cedomaine. Certains centres sont très connus,mais d'autres mériteraientd'attirer
l'attention. Souvent lesmêmes travaux sont effectués, à quelques années de distance,
sans tenir compte de ce qui est déjà rpa
u...U.y a donc un besoin évident de faire connaître
et de coordonner les recherches dans un si vaste domaine où chacun peut y trouver son
intérêt. Ainsi, trois objectifs principaux ont été proposés :
LESOBJECTIFS
L'inventaire analytique des études et recherches en vue d'une bonne connaissance
du patrimoine naturel terrestre et de l'orientation de la recherche environnementale. La
mise à disposition de ces donnéesauxutilisateurs,quelle
que soitleursensibilité
environnementale : enseignants,chercheurs,étudiants, agents d'exécution(associations
gouvernementales, ONG, aménageurs et opérateurs économiques), les décideurs et les
autorités administratives, les touristes et le public en général. La création d'une Banque
de Donnéessur l'Environnement Malgache (BDEM) répond dans la mesure
du possible à
ce souciet contribue à la valorisation desrésultats de recherche.
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BANQUE DE DONNEES
577
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TABLEAU 1 :LISTE DES THEMES ET SOUS-THEMES
PAR VOLET
THEMES
?édologie
Zéologie
paléontologie 1pétrographie 1 minéralogie 1
géophysique 1géochimie1tectonique 1
stratigraphie
Séomorphologie
morphologie 1modelé 1topographie 1
régions naturelles
Biogéographie
Typologie des milieux
1Ecosystèmes terrestres/
Dynamique de biocénoses
1
Dégradation1Désertification1
Protection, restauration des milieux 1
reconstitution environnementale
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Géographie générale
Masses d’air
Topographie 1Paléogéographie/
Paléoclimatologie1 Organisation de l’espace
Température 1humidité 1 sécheresse1 dépression /
anticyclone 1
Précipitations
pluies 1grêle 1 gelée 1précipitations occultes1
pluies provoquées
Vent
mousson 1 alizé 1foehn 1brises
Insolation
durée 1évaporation
Cyclone
cyclogenèse 1pluies 1 vents 1trajectoires 1 dégâts I
mesures
Qualité des eaux
1ressources biologiques1
régime, hydrographie
Lacs etétangs
FAUNE (FA)
SOUS-THEMES
?édogenèse 1mécanique du sol 1 agropédologie1
dégradation 1conservation1restauration
Fleuves et rivières
idem
Eaux souterraines
idem
Eaux côtières
idem
Aménagement hydroélectrique
idem+ impact sur l’environnement
Aménagement hydraulique
Botanique systématique
idem + impact sur l’environnement
Inventaire floristique1Etudes taxonomiques
Ecologie
Auto-écologie 1 Synécologie
Biologie végétale
Morphologie1Anatomie 1Cytologie 1
Physiologie
Productions végétales et ressources naturelles Agriculture / Foresterie 1Ethnobotanique 1
Phytochimie
Pour chaquet h h e :
Systématique,
Primates 1 Insectivores1Rongeurs 1 Carnivores 1
Chiroptères1Potamochères1Insectes 1
Faune nuisible
Amphibiens 1Reptiles 1 Arachnides 1 Vers
(Helminthes)1 Mollusques 1 Myriapodes 1
Protection
Crustacés 1 Protozoaires et autres parasites
1
Oiseaux 1 Poissons 1
Biologie
autres Mammifees1Faune endogée1 Nature
Paléontologie
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J.-M. HOEBLICH & RASOLOFO"NOR0
Une meilleure gestion des ressources naturelles au service du développement estle
corollaire des pointsprécédents.
MATERIEL ET METHODES
La BDEM est informatisée.Le logiciel pour la basede données est PARADOX 4.5
(sous Windows) qui procède du principe du tableur, mais qui
pourrait enregistrer des
informationsscannérisées.Celogiciel
est prévupour
être couplé à un Système
d'InformationsGéographiques pour pouvoirvisualiser et spatialiserlesinformations
environnementales. Un manuel et un accès simplifié permettent d'accéder à différents
niveaux d'informations, selon l'utilisateur. Pour le moment, elle est localisée au CNRE
(Antananarivo), maisune mise en réseau a été envisagée, du moins au niveau duP m .
La méthodologie appliquée comprendtrois étapes:
- la conception et la mise en place de la BDEM compte tenu des résultats des
enquêtes et consultations auprès de différents typesde banques ou bases de données dans
le pays et à l'étranger,
- collecte de données, relatives aux thèmes d6Eis par chaque volet, à l'aide de
fiches de prospection et de bordereaux de saisie,dansdivers
sites documentaires,
préalablement contactés et listés,sisaussi biendans l'île qu'à l'extérieur.Cesfiches
respectent les normes reconnuespar un grand nombre de centres de documentations,
- travaux informatiquesnécessaires à la mise à disposition aux utilisateursdes
données collectées( saisie, validation, mise au point des techniques
d'interrogation).
Les données se présentent sous formederéférencesbibliographiques
avec 70
champsd'indexation,relatifs
aux types et niveaux de données(documents,titres,
auteurs, dates, état...), leurs sites détenteurs, les régions concernées, les sujets traités, les
résumés, les remarques faitespar les consultants (pointsforts et lacunes).
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LES RESULTATS
&PFUZ"TION DE L'INFORMATION
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Les informations sont nombreuses et ici, il n'est pas question d'extraire toutes les
informations, mais il est déjà possiblede faire les constatations suivantes:
D'une manièregénérale,la rechercheenvironnementale sensu stricto est très
limitée, comme onpeut s'en douter, puisque ce terme n'a fait son entrée dans les sciences
que récemment. Mais la recherche sur l'environnementaexistédepuislongtemps,
associée à d'autres recherches. Souvent sous le terme c a d r e général, milieu,
géographie)), etc.. se profilent des notions environnementales. Cet etat de fait a entraîné
une relecture de certains vieux documents, comme par exemple
les anciennes notices
géologiques. et la nécessité de prospecter un peu partout.
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BANQUE DE DONNEES
579
Les références identifiées en octobre 1994 s'élevaient à 29774 inventoriées et 11
121 indexées (HOEBLICH & RASOLOFOHARINORO, 1994).Cela représente untravail
considérable, sachant que pour chaque référence, plus de 70 informations doivent être
saisies... U faut supprimer les doublonsrelativementnombreux,
surtout entre les
informations récupérées de l'étranger et les plus facilement accessibles dans
le pays.
Les résultats sont très variables d'un voletà l'autre. La faune et la flore représentent
plus de la moitié des références, ceci, en raison
de la grande part de la systématique
propre à ces
deux
volets,
d'oh l'intérêt de
cette
BDEM pour la
recherche
biogéographique à Madagascar.
Les sitesdétenteursd'informations surl'environnement sont nombreux,aussi
bien à Madagascar que dansles autres pays prospectés. Ainsi à Madagascar les
références sur la flore sont concentrées dans un nombre moins important de sites (37
sites) que pour celles sur la faune ( 5 1). Pourle nombre de références,c'est la flore qui en
possède le plus , pratiquement le tiers du total, alors que la faune, ne représente qu'un
cinquième.
Les documents identifiés sont essentiellement sur support papier (livres, thèses,
mémoires, articles de périodiques...). Les autres supports sont par ordre décroissant : les
disquettes provenantgénéralement
de centres documentaires importants (Muséum
d'Histoire Naturelle,ORSTOM, BDPA, bibliothèques universitaires,...) les microfiches (à
Madagascar),films et microfilms(WWF,BibliothèqueuniversitairedeTananarive)les
cassettes et les diapositives( WWF, UNESCO,...) Ces derniers documents intéressants,
certes font partie d'un système qui mériterait une attention particulière, mais ils restent
difficiles à exploiter d'une manière scientifique, car ils sont le plus souvent utilisés à des
fins médiatiques. Pour les documents sur papier, il faut noter que leur accessibilité est
souvent bien limitée, car dans l'ensemble, plus de 90% des documents sont exclus du
prêt, mêmes'il ne sont que rarement confidentiels : bon nombre d'ouvrages n'existent
qu'en très peu d'exemplaires, ce qui ne permet que la consultation dansles bibliothèques
elles-mêmes. De plus sur Madagascar,lesCD-ROM sont encore très rares et ne se
limitentqu'àdesréférences
et non à des textes. Une particularité de labanquede
données a été de référencer une bonne partie de la dittérature grise>> (mémoires, études,
travaux non identifiés habituellement) qui serventde base à des articles plus synthétiques
ou des ouvrages généraux (38,4% du total des références). Les.articles et tirés-à-part de
périodiques représentent 29,4% de la production, contre 16,8% pour les ouvrages ou
monographies et seulement13,2% pour les thèses, mémoires et autres manifestations
scientifiques(colloques,séminaires),c'est
à direla littérature la mieuxconnueen
principe. On peut 'déjà en déduire que la littérature scientifique sur Madagascar n'est
réellementconnue qu'à travers certainsouvragesincontournable,maispas
toujours
représentatifs de la recherche fondamentale. Cette faibleaccessibilité des résultats de
recherches est unedes contraintes à leur diffusion nationaleet internationale.
Les périodes de recherches peuvent se limiter à cinq tranches que l'on peut faire
correspondre à l'histoirepolitique de laGrandeIle. Les années 1930 marquentune
charnière pour l'époque coloniale ; suitlapériode1960-1972,
correspondant à la
Première République.La Seconde République peut être divisée en deux : de 1972 à 1982
et de 1982 à nos jours (pour le moment, la Troisième République est trop récente pour
être significative dans les chiffres). Entre 1972 et 1982, il y eut une forte baisse de la
production d'ouvrages en relation avec la fermeture de centres de recherche (ORSTOM,
IRfW, CTFT,...) et le départ de chercheurs étrangers. Après 1982, une reprise certaine
s'est amorcée.
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930-60
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J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHARINORO
s
I
Avant 1930
1
1
t
198294
1
197262
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+MN
*AE
d r A Q +FV
+FA
Sid’unemanièregénérale,les
auteurs fiançais dominentdansla
recherche
effectuée sur lanature malgache, detout temps, et quels que soientlesdomaines
d’études,
interviennent
ils
davantage
pour la faune (753%) que pour la
végétation(73,3%). Mais la part des auteurs fiançais tend à diminuer constamment, car
de96%au
début de lacolonisation,ellearriveactuellement
à 5 1% tous volets
confondus. Parallèlement, on assiste à une participation croissante des autres étrangers
(Anglais,Allemands,Suisses,.
..) de 3,5%pendantlapériodecoloniale
à 20,1%
actuellement. Ce fait atteste unintérêtgrandissantpourlanaturemalgachechez
les
chercheurs. Le plus spectaculaire est la contribution des nationaux. qui, de
0% avant
1930, passe à 28,7% de nos jours; et ceci dans tous les domaines,mêmesi le volet
((systèmes aériens))et ((flore-végétatiom sont les plus concernés. Il està noter cependant
que la langue de recherche la plus utilisée demeure le fiançais pour environ 85% des
références.
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ETATDES CONNAISSANCESS U R L’ENVIROM\TEMENTA MADAGASCAR
Les connaissances sur l’environnement malgache sont regroupées par thème et par
région.
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BANQUE DE DONNEES
Le bilan thématique
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581
Ce bilan permet de dégager précisément certains points:
- lagrandediversitédesthèmes : onpeutreteniren gros 25 thèmes(sur115
proposés souvent disparates). Dans l'ensemble,cesthèmes
portent surl'inventaire,
l'écologie,larépartition,ladynamique
et sesproblèmes,lesformations(végétalesen
particulier);
- l'aspectplusfondamentalqu'appliquédesrecherches
: la grande majoritéde
celles-ci porte soit sur la biodiversité dans sa globalité (richesse floristique, faunistique,
ressources en eau,...), soit sur une ou quelques espèces (anatomie, physiologie,.
..) ; pour
les sciences de laterre, les éléments sont parfois pris séparément (roches granitlques, sols
ferrallitiques,...). En effet, les recherches sont dans l'ensemble d'obédience universitaire;
- des travaux plusdescriptifsqu'analytiques : ilsprivilégientl'inventaireetla
systématique,parfois l'écologie desespèces ouéléments étudiés. Ces travaux sont
nécessairement ponctuels, localisés;
- la discontinuité des thèmes dans le temps (voir figure) : Chaque volet n'entraîne
pasunmême
intérêt suivant les périodes : parexempledans
les années1960les
recherches sur laflore étaient de loin plus nombreusesque pour la faune, phénomène qui
s'est nettement inversé après 1982. Avant l'indépendance, la systématique faunistique,
alors qu'après 1960 c'est surtout la protection qui prévaut. Dans l'ensemble les travaux
récents paraissent plus sensibles aux problèmes environnementaux
et intègrent davantage
les relationsentre les milieux, les êtres vivants et leurs activités.
Le bilan géographique
Certesles études généralessurMadagascar nemanquentpas,avec
45,4% des
références tous volets confondus et ils'agit
surtout deréférencesanciennesqui
permettentdes études diachroniquesrévélatrices. Mais dans le pays, certaines zones
d'études sont privilégiées.
- L'Est intéresse les chercheurs à plus d'un titre : son étirement longitudinal face
aux alizésprésente un climat tropical humide, favorableà un équilibre physico-biologique
remarquable (exubérance végétale, richesse faunistique)mais c'est également une région
malgache à problèmesmajeursavecrisques
d'ordre écologique(cyclones,érosion,
dbforestation) et biologique(menaced'extinctiond'espèces).
Les localitéslesplus
cernéesparles
études sont les grandes zonesagricoles (Lac Alaotra,Moramanga,
Ivoloina), les domaines forestiers, aussi bien les forêts littorales que celles de transition
(Périnet/Andasibe) et égalementlesmilieuxaquatiquescomme
les lacs, les stations
piscicoles ou certaines rivières.
- Le Centre présente une situation assez contradictoire : s'il est bienétudié pour les
milieux naturels et la climatologie, il l'est moins pour la florehégétation et surtout pour
lafaune. En effet,la pauvreté relativeenfaune terrestre liée à la déforestation, aux
aménagements hydro-agricoleset urbains, à l'installation dense de la population explique
le peud'intérêt porté par les spécialistesenfaune. Il estcependant prouvé quedes
espèces ne sontpas encore inventoriées.
582
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J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHARINORO
- Le Sud attire les chercheurspar son originalité.Sadiversitéécologique
et
biologique, liée à l'existence d'un domaine semi-aride enclavé dans un domaine tropical
humide (Côte-Est) et un domaine tropical sec (Ouest), alliée à un environnement socioéconomique assez différent du reste de Madagascar, constitue autant d'attraits que de
contraintes. Les formations et productionsvégétales y sont particulièrement étudiées
ainsi que les surfaces forestières (bush et fourré à épineux) avec une cristallisationautour
des aires protégées de Berenty, Bezaha-Mahafaly ou Andohahela, sans oublierles vallées
fluviales.
- Par contre, l'Ouest et le Nord sont des régions les moins étudiées de l'île, aussi
bien globalement que spécifiquement. Les raisons qui peuvent être avancées peuvent se
résumerauxdifficultésd'accèsenraisondel'éloignementetaumauvais
état des
infrastructures de communication. Pourtant, ce ne sont pas les régions les moins riches
en biodiversité. Pour l'ouest, on peut exclure les aires forestières de l'Ankarafantsika,
d'hpijoroa et du Bemaraha mieux étudiées, alors
que le Nord est la région la plus
marginalisée en matière de recherche, un peu moins pour la faune (8,8% du total) que
pour la florehégétation (7,4% du total). Bien des aspects demeurent peu ou pas étudiés,
comme les productions animales et végétales, la protection, la conservation des espèces
et même l'inventaire systématique.
zyx
QUELQUES
DONNEES SPECIFIQUES AUX VOLETS SPECIALEMENT LIESA LA
BIOGEOGRAPHIE
-
Flore Végétation
La compilation des résultats a misen évidence une évolution dans le temps en
fonctiondes dates depublication,desthèmes traités d'unepartet de leurfréquence
d'autre part.
L'époque précoloniale et lapremièremoitié
de lacolonisationpeuvent
être
considérées comme phase d'exploitation. Les thèmesmajeursétudiésétaient
alors les
inventaires
floristiques,
la
biogéographie,
l'exploitation
des
ressources
naturelles
(caoutchouc, latex), l'introduction d'espèces pour des cultures de rente (cacao, vanille,
girofle, café) ainsi que des guides culturaux sur les plantes alimentaires autres que le riz.
Les ouvrages datant de cette période présentent une valeur inestimable. Ces archives
uniquesdonnentdesinformationssurl'environnementmalgachedel'époque
et la
comparaison avec les écosystèmes actuels montrent un net recul
du couvert forestier
originelainsi que son évolution en formations végétales secondairesdeplusenplus
dégradées.
De la fin de la colonisation jusqu'en 1970,les études sont moins exhaustives et les
thèmes majeurs poursuivent la voie de la première période. Vers 1950, les activités de
recherchesimplantées dans le paysontcommencé
à fournirdesrésultats pour cinq
thèmes principaux :
- le maintiendel'équilibre dumilieu naturel : conservationdeseaux, dusol,
agroforesterie
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583
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BANQUE DE DONNEES
REPARTIiTlON DES REFERENCES PAR THEME
ET PAR REGlON
"FAUNE"
Figure 2
Th
NTSIRANANA
zyxwvut
3
I
4
46,4%
zyx
- Madagascar
4
28x
1
5,2%
-
40%
584
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J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHARINORO
- les forêts naturelles et plantées, principalement la connaissance de ces milieux et
les techniques d'aménagement;
- les recherches pour l'amélioration génétique des essencesforestières
- les produits forestiers et leur technologie
- l'exploitation des ressources piscicoles.
Les dernières décennies (de1970 à nos jours) sont une période de mise en placede
nouvelles structures après ledépartdeschercheursfiançaisayanttravaillédans
les
instituts de recherche. Danslesnouveaux
centres de recherchenationaux (CNRE,
FOFIFA-CENRADERU, DRFP) les thèmes de recherche s'orientent vers la recherche
appliquée : lasylviculture et foresterie,l'agroforesterie,l'ethnobotaniqueavec
une
prospection régionale et identification de nouvellesplantes.Dansles
départements
universitaires,
recherche
la aborde
davantage
les études écologiques et
phytosociologiques des écosystèmes malgaches, tout en se penchant sur les exigences
écologiques des espèces. Les études phytochimiques connaissent également un certain
intérêt, en vue de la valorisation des ressources naturelles.
A travers ces travaux, souvent
d'une manière indirecte, ily a eu une remise àjour de la connaissance systématique de la
flore malgache et une meilleureappréciation des écosystèmesnaturelsainsi que des
menaces sur ces derniers. Mais les lacunes sont nombreuses : l'inventaire systématique
est loin d'are achevé et n'intéresse piuspour iui seul ; il y a peu de références ayant trait
directement à l'environnement, notion, faut-il le rappeler, récente en ces termes. Malgré
unesensibilisation assez forte, peu d'études ont porté sur les espècesmenacées de
disparition, tout comme les applications pour les
études d'impact liées auxgrands travaux
d'aménagement, à l'utilisationde produits chimiques, à l'exploitationirrationnelledes
ressources naturelles.
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La Faune
L'analyse des référencesrelativesaux
groupes d'animauxétudiésrévèle
que
certains le sont plus que d'autres. La majoritédesdocumentsconcernantla
faune
malgache porte depuis longtemps sur la description, la systématique, l'inventaire
et la
répartition géographique. Viennent
ensuite
la
biologie,
l'écologie
et
l'étude
des
comportements. Un thèmeparticulier a attiré certainschercheurs, à savoirlafaune
nuisible, les dégâts et la lutte contre cette faune. Les préoccupations sur la sensibilisation
à la protection et laconservationdela
nature n'apparaissentquetardivementmais
prennent une place de plus en plus importante. Par contre pour la paléontologie, les
subfossiles et fossiles, les références sont peu nombreuses.
Les documents anciens portent surtout sur les descriptions et la systématique,alors
que les plus récents privilégient la biologie et la conservation des espèces. Les groupes
animaux les plus étudiés sont les Insectes (44,7% des documents) en particulier pour la
faune nuisibleavec les ravageurs de cultures et les vecteurs de maladies. Viennentensuite
lesMammifères où les Lémuriensoccupent une placeprépondérante (12,6% des
documents) et sont mieuxconnus(biologie,écologie,éthologieet
protection). Les
Oiseaux et les Reptiles nereprésententchacun que 7% du total avec toujours une
prédominance de la systématique et de la biologie. Les lacunes pour la faune malgache
sont nombreuses: les Amphibiens, les Mollusques, les Crustacés, les Batraciens sont très
peu étudiés, bien que certainesespèces sont réputées utiles et/ou menacées. Les
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BANQUE DE DONNEES
585
recherches in situ sur l’écologie et l’éthologie des espèces animales sont insuffisantes; la
quasi-absence de données sur les stocks ou les capacités de régénération des espèces,
notamment cellesqui sont actuellement commercialisées, a été maintes fois déplorée.
Le volet e milieux naturels>> et les autresvolets
Ce volet comporte ungrandnombred’informationssusceptiblesd’intéresserla
biogéographie et un sous-thème développe plus particulièrement certains
de ces aspects :
la typologie desmilieux,lesécosystèmes
terrestres, ladynamiquedesbiocénoses,la
dégradation, la désertification, la protection et la restauration des milieux, ainsi que la
reconstitution environnementale. Les autres sous-thèmes,
pédologie,
géologie,
géomorphologie, géographie générale peuvent être utiles dans le cadre d’une étude du
milieu pour une espèce ou un écosystème. L’analyse des références permet de dégager
des descriptions détailléeset souvent illustrées pardes cartes et graphiques et une grande
diversité des domaines embrassés, donnant une vision globale et évolutive des milieux
naturels et une approche environnementalisteplusconfirmée.Labiogéographie
reste
malgré tout un parent pauvre, par rapport à la géologie, la géomorphologieet surtout la
pédologie qui représente à elle seule 30% des documents. Bon nombre d’ouvrages sont
relativementanciens
et il faut noter l’insuffisance de donnéesdiachroniquesqui
permettraient de mieux suivre l’évolution
et la dégradation des milieux.
Pour le volet <<systèmes aquatiques)), la faune
et la flore sont enregistrées dans le
sous-thème << ressources biologiques qui regroupe les travaux sur la biologie,la
biotypologie et la biogéographie propres à cesmilieux.L’hydrobiologie est presque
exclusivement consacrée à l’étude des poissons et il y a un recoupement avec la faune
ainsi que la florehégétationdans une moindre mesure.
D,
DISCUSSION
Il faut reconnaître deslimites à laBDEM,enparticulier
pour lesthèmesde
recherche eux-mêmes.
- L’orientationde cetteBDEM ne répond pastout à fait au terme <<biogéographie>>
mais à celui<<d’environnement>>qui est plus vaste et devraitcependantengloberle
premier, tout en laissant de côté certains travaux trop spécialisés. Les résumés et études
critiques sont rédigés dans cet esprit
- Oh arrêter les investigations? Il a fallu se poser la question pour faire fonctionner
cette BDEM, dont l’optique
est
plus
envlronnementaliste.
La présence et les
comportements d’un lémurienest intéressante à connaître, si l’onveut définir et préserver
la biodiversité. Mais est-il indispensable pour laBDEM de prendre en compte un article
parlant de la longueur de ses phalanges?
- La fiabilité de la BDEM n’est pas à mettre en cause, étant donné que la collecte
et l’analyseont été faites pardesspécialistes.Cependant,ils’agitessentiellementde
référencesbibliographiques assorties derésumés etde commentaires orientés vers
l’environnement et non des données exhaustives sur les résultats de recherches sur telle
ou telle autre espèce.
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J.-M. HOEBLICH & RASOLOFOHARINORO
REPARTITION DES REFERENCES PAR
ET PAR REGLON
"MILLE'UXNAT'URELS"
Figure 3
35%
4
Nord
BANQUE DE DONNEES
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- Les thèmes et sous thèmes sont définis à partir des documentsconsultés,ils
peuvent donc évoluer enfonction des consultations ultérieures nécessaires
pour la mise à
jour et l'enrichissement. C'est un système ouvert.
Cette BDEM n'est pas achevée et les résultats restent provisoires. Comme dans
toute banque de données, les travaux se poursuivent au fil des jours et des recherches.
Certains centres devraient être encore étudiés et lesomissions les plus flagrantes ne
peuvent être révélées que par des utilisateurs avertis.
A l'étranger, il n'a pas été possible de recueillir les informations sur Madagascar
dans tous les pays. Par exemple au Japon, il existe descentres qui s'intéressent , au moins
récemment, à Madagascar et qui doivent posséder des information en biogéographie.
Par
ordre décroissant, ont été prospectés la France, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, et plus
ponctuellement d'autres pays (Suisse, Allemagne,.
..).
Silesouvrages sont repérés dansleurlieu,leuraccessibilitén'endemeurepas
moins limitée - comme cela a kté dit auparavant - sans oublier la rétention d'information
par certains centres de documentation.
Cependant, cette BDEM présenteuncertainnombre
d'avantages commela
centralisationdesréférencesd'informations
sur l'environnement, la localisationdes
données (accessibilitéet facilités) lessujets et les régionsétudiés.
Ce bilan des recherches environnementales terrestres à Madagascar (BRET) est
une source bibliographique et documentaire bienvenue, tant pour les chercheurs que les
opérateurs quiveulenttravaillerdans
le domaineenvironnementalengénéral
et en
biogéographieenparticulier.Cetinventairepermettraaussideréactualisercertaines
références parfiois méconnues sans nécessairement reprendre l'étude ou le protocole à
zéro. Il assure, avec un minimum d'exhaustivité, les éléments de base pour orienter les
recherches environnementalesà venir. Une mise en réseau est à envisager dans un avenir
proche, tant dansle pays qu'avec certains centresde recherche à travers le monde.
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CONCLUSION
Si en apparence, l'environnement malgache pardit assez bien connu, lorsqu'on se
base sur le nombre de références et leur répartition par thème
et par région, et si le
domainebiogéographique a ététraité depuisdesdécennies,
voire quelquessiècles
d'après les premiers ouvrages des naturalistes, les recherchessont surtout fondamentales,
plusdescriptivesqu'analytiques et lesaspectsgénéraux de l'îleprédominentdansles
travaux, tous volets confondus. Il y a eu jusqu'à présent un certain déséquilibre dans le
choix des zones de recherche, et sur les espèces ou les milieux, nécessitant une véritable
politique et relance des recherches biogéographiques en
tenant compte de ce quiest
désormais acquis.
REMERCIEMENTS
Nos remerciements vont à l'Office National de l'Environnement et à la Banque
Mondiale qui ont soutenu et financé cette recherche, aux responsables des centres de
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HOEBLICH
J.-M.
& RASOLOFOHARINORO
documentation qui ont fourni les informations nécessaires à la création de cette banque
de donnees.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
HOEBLICH,
J.M.
& RASOLOFOHARINORO, 1994. Bilan des
recherches
environnementales
terrestres, CNREYONE, Antananarivo, 79p. et annexes; avec la contribution des responsables
desvolets((systèmesaériens)) : Mme RandrianarisonJosette,<<systèmeaquatique>>: Mme
RanaivosoaJoséphine, (dlorehégétatiom : Mme RajeriarisonCharlotte,<(faune)>
: M.
Rakotondravony Daniel
ORSTOM Bditions
Dbpôt lBgal : mai 1996