Stapelianthus decaryi

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Stapelianthus decaryi est une espèce de plantes succulentes endémique du sud de Madagascar. Elle a été découverte par Raymond Decary, d'où son nom.

Description[modifier | modifier le code]

Fleur ouverte.

Le Stapelianthus decaryi forme des touffes gris-vert, denses avec des tiges de 25 à 100 mm et de 5 à 15 mm d'épaisseur. Les tubercules sont larges et un peu aplatis, se rétrécissant brusquement dans la feuille[2].

Dans les années 1950, les plants cultivés au Jardin botanique de Tsimbazaza ont présenté deux pieds avec une forme crêtée[3].

Les pédoncules ont une taille de 4-8,5 mm de long et 1,5-2 mm de large. Elles tiennent une fleur vers le haut avec des sépales de 3-7 mm de long, et de 1,5-2 mm de large à la base, de couleur vert crème[2].

La corolle fait 10-23 mm de diamètre, tubulaire campanulé, de couleur crème à l'extérieur avec de fines taches marron rondes. L'intérieur de la corolle est densément couverte dans la moitié supérieure du tube et sur les lobes avec papilles cylindriques jusqu'à 0,6 mm de longueur[2].

Ses fleurs exhalent un parfum semblable au cadavre d'un animal. La pollinisation est assurée par certains diptères[2].

La couronne de Stapelianthus decaryi est plus développée que celle du Stapelianthus madagascariensis[4].

Choux décrit aussi de nombreuses autres différences entre ces deux plantes, tout en admettant avec Decary qu'elles sont au premier abord si ressemblantes qu'il est difficile d les distinguer en dehors de la floraison[5].

Distribution et habitat[modifier | modifier le code]

Elle pousse principalement sur les sols acides formés de gneiss, parfois en combinaison avec d'autres plantes succulentes comme Rhipsalis cassytha.

De nombreux exemplaires sauvages sont présents au nord-ouest de Fort-Dauphin[6], dans la région d'Ambovombe et de Tuléar[7].

Taxonomie[modifier | modifier le code]

Le découvreur de cette plante, Raymond Decary, est à l'origine de nombreuses études botaniques à Madagascar dans les années 1930. S. decaryi est la troisième espèce qu'il découvre, dans les environs de Fort-Dauphin. En 1934, il en donne la première description connue, sous le nom de Stapelianthus decaryi Choux[2].

Une analyse morphologique et moléculaire est réalisée en 2004. Elle permet d'attester la grande proximité entre les différentes espèces du genre Stapelianthus. Stapelianthus est une entité monophylétique, dont les caractères moléculaires suggèrent clairement une lignée évolutive distincte du reste des Stapeliae en Afrique. Le genre est défini par sa structure coronaire unique. Un lectotype a été sélectionné pour S. decaryi Choux à cette occasion[2].

Menaces et protection[modifier | modifier le code]

L'espèce a fait l'objet d'une évaluation en 1997[8], elle est considérée comme quasi-menacée sur la liste rouge de l'UICN. Elle est toutefois cultivée dans les serres tropicales n°3 correspondant au climat « zones tropicales sèches » du Conservatoire botanique national de Brest et elle est présente dans plus de vingt jardins dans le monde[9]. Sa conservation a permis de voir la première floraison de cette plante en Europe en 1938[10].

Galerie photo[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 4 septembre 2015
  2. a b c d e et f Bruyns et Klak 2004
  3. Descoings 1957.
  4. Choux 1934, p. 11.
  5. Choux 1934, p. 7.
  6. Anonyme 1971.
  7. Rauh 1963, (1).
  8. (en) Kerry Scott Walter et Harriet J. Gillett, 1997 IUCN Red List of Threatened Plants, IUCN, (ISBN 283170328X et 9782831703282), p. 69.
  9. (en) « Détails de la plante », sur BGCI (consulté le )
  10. Guillaumin 1938.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

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  • (en) Anonyme, « Stapelianthus decaryi », Excelsa, éd. Aloe Cactus and Succulent Society of Rhodesia, Salisbury, no 1,‎ , p. 62. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Barthlott & Porembski 1996] W. Barthlott et S. Porembski, « Biodiversity of arid islands in tropical Africa: the succulents of inselbergs », dans The Biodiversity of African Plants, Springer Netherlands, (résumé, présentation en ligne, lire en ligne), p. 49-57.
  • [Bosser & Morat 1971] J. Bosser et P. Morat, « Sur deux Asclépiadacées nouvelles du sud de Madagascar », Adansonia, vol. 11 (série 2), no 2,‎ , p. 337-342 (lire en ligne [PDF] sur horizon.documentation.ird.fr).
  • [Brückl 1987] (en) T. Brückl, « Stapelianthus decaryi », Kakteen und andere sukkulenten, vol. 38, no 1,‎ .
  • [Bruyns & Klak 2004] (en) P. V. Bruyns et C. Klak, « Revision of the Madagascan endemic Stapelianthus (Apocynaceae) based on molecular and morphological characters », Annals of the Missouri Botanical Garden, vol. 91, no 1,‎ , p. 410-437 (JSTOR 3298618, lire en ligne). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Choux 1934] Pierre Choux, « Une nouvelle Asclépiadacée cactiforme malgache », Annales du Musée colonial de Marseille, vol. 2 (série 5), no 3,‎ , p. 5-18 (lire en ligne [PDF] sur odyssee.univ-amu.fr).
  • [Descoings 1957] B. Descoings, « Deux nouvelles Asclépiadacées succulentes de Madagascar », Naturaliste malgache, vol. 9, no 2,‎ , p. 179-187 (lire en ligne [PDF] sur madadoc.irenala.edu.mg). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Dyer 1976] (en) R. A. Dyer, « Stapelianthus decaryi », Flowering Plants of South Africa, South African National Biodiversity Institute (SANBI), vol. 43,‎ , p. 3-4
  • [Guillaumin 1938] A. Guillaumin, « La première floraison en Europe du Stapelianthus Decaryi Choux », Revue horticole, t. 26 (nouvelle série, 110e année),‎ , p. 274 (présentation en ligne, lire en ligne [PDF] sur bibliotheque-numerique.hortalia.org). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Lamb & Lamb 1978] (en) Edgard Lamb et Brian Lamb, The Illustrated Reference on Cacti & Other Succulents, vol. 5, London Blandford Press, , 286 p. (ISBN 0-7137-0852-2)
  • [Rauh 1963 (1)] (de) Werner Rauh, « Bemerkenswerte Sukkulente aus Madagaskar. 13. Die Gattung Stapelianthus Choux. 1. Stapelianthus decaryi Choux », Kakteen und andere sukkulenten, vol. 14, no 7,‎ , p. 127-129 (lire en ligne [PDF] sur dkg.eu). Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'article.
  • [Rauh 1963 (2)] (de) Werner Rauh, « Bemerkenswerte Sukkulente aus Madagaskar. 13. Die Gattung Stapelianthus Choux. 2. Stapelianthus madagascariensis (Choux) Choux und Stapelianthus montagnacii (Boit.) Boit. et Bertr. », Kakteen und andere sukkulenten, vol. 14, no 8,‎ , p. 147-148 (lire en ligne [PDF] sur dkg.eu).
  • [Rauh 1998] (en) Werner Rauh, Succulent and Xerophytic plants of Madagascar, vol. 2, Mill Valley (Californie), Strawberry Press, (ISBN 0-912647-17-0 (édité erroné) et 0-912647-14-0, BNF 37759406), p. 217.
  • [Schmied 1981] R. Schmied, « Stapelianthus decaryi Choux », Kakteen und andere sukkulenten, vol. 32, no 3,‎ , p. 61.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

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Références taxinomiques[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]