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« CARTOUCHE » (1962)

03 Mar

CARTOUCHE.jpgInspiré d’un personnage réel du 18ème siècle, « CARTOUCHE » de Philippe de Broca semble s’inscrire au début dans les travées d’un « FANFAN LA TULIPE », avant de changer de tonalité en route et de s’assombrir jusqu’au drame à la déroutante noirceur.

Le film s’ouvre sur une exécution en place publique, ce qui met la puce à l’oreille, mais la suite mettant en scène le jeune Jean-Paul Belmondo, sorte de Robin des Bois mâtiné de Zorro, entouré de Jean Rochefort et Jess Hahn, bientôt rejoints par la radieuse Claudia Cardinale, laisse espérer un film d’aventures teinté de burlesque. D’ailleurs, Noël Roquevert semble être l’incarnation du gendarme de Guignol. Mais à partir du moment où Cartouche perd son insouciance en devenant chef d’une bande de voleurs, le ton bascule et le héros avec. Le gaillard frondeur et insouciant du début devient peu à peu un individu imprévisible, pas toujours très sympathique, avec des tendances à la dépression. La seconde moitié du film, comme hantée par le spectre de la mort et de l’échec, devient par moment suffocante. Belmondo traduit très bien le double visage de cet anti-héros cyclothymique et irresponsable, ne se laissant jamais aller à ses tics habituels de jeu. Par amour obsessionnel, il va tout perdre, préfigurant ses rôles de « faibles » dans « HO ! » ou « LA SIRÈNE DU MISSISSIPPI ». Autour de lui, outre ceux déjà cités, d’excellents seconds rôles comme Marcel Dalio extraordinaire en « roi des voleurs » visqueux et abject comme il l’a rarement été, Odile Versois en grande dame tentée par le « bad boy ». Ajoutons à cela une BO entraînante de Georges Delerue, et le spectacle fonctionne, malgré – il faut bien le dire – un scénario pas très solide, qui semble avancer par à-coups, sans structure très rigoureuse et connaissant plusieurs coups de mou préjudiciables en cours de route. À voir, de toute façon, parce que ce film n’est pas tout à fait ce qu’il semble être, et dément les souvenirs plus bondissants qu’on pouvait en avoir.

CARTOUCHE2

JEAN-PAUL BELMONDO, CLAUDIA CARDINALE, JEAN ROCHEFORT ET ODILE VERSOIS

 

14 réponses à “« CARTOUCHE » (1962)

  1. Patrick

    3 mars 2020 at 8 h 32 min

    A revoir mais dans mes souvenirs c’est un bon film.

     
  2. Darcotik

    3 mars 2020 at 8 h 57 min

    J’en ai un bon souvenir également mais la seconde moitié perdait grandement de sa fraîcheur, jusqu’à un final mélodramatique qui n’apporte pas tant que ça au film.

     
  3. Jeremy Fox

    3 mars 2020 at 9 h 34 min

    je n’ai pas revu ce film depuis plusieurs décennies mais j’aimerai bien le revoir avec une pointe d’appréhension tout de même car il reste un bon souvenir.Il me reste en mémoire surtout la fin du film qui tranchait radicalement avec le reste,un Bebel au début de sa carrière ou il variait ses rôles et aussi que la Cardinale était vraiment à se damner.

     
  4. nicolas laché

    3 mars 2020 at 9 h 51 min

    Ce changement de ton (de la comédie au drame) sera également présent dans BORSALINO ,huit ans plus tard !

     
    • Patrick

      3 mars 2020 at 11 h 20 min

      D’ailleurs je préfère le 2ème Borsalino au 1er.

       
  5. Miguel

    3 mars 2020 at 12 h 22 min

    Les costumes et les décors sont affreux.

     
    • walkfredjay

      3 mars 2020 at 12 h 24 min

      Et la photo ne les met pas en valeur, il faut bien le dire…

       
      • Miguel

        3 mars 2020 at 12 h 37 min

        Des défauts importants pour un film historique. En plus, il faut occulter tous ces défauts pour apprécier Belmondo et Claudia Cardinal, c’est trop dur pour moi.

         
    • Patrick

      3 mars 2020 at 14 h 57 min

      J’ai plus vu ce film comme un film de cape et épée ou d’aventures que comme un film historique car ni Cartouche ni Mandrin n’avaient rien d’un Robin des Bois.

       
  6. Daniel

    3 mars 2020 at 17 h 28 min

    Exactement , Patrick ! J’ aime bien ce film mais j’ attends toujours un vrai film sur l’ histoire de Cartouche , personnage passionnant et fascinant . Idem pour Vidocq . Le cinéma français a de la matière , il ne s’en sert pas , c’est bien dommage ! Outre Atlantique , ces deux personnages auraient eu droit depuis longtemps a de grands films d’ aventures historiques réelles .En France..bof ! Ou alors Cartouche en caid de banlieue et Vidocq en chef de la BAC , le tout tourné dans un hangar désaffecté avec trois voitures qui tournent en rond ..ça sent le César !

     
    • Jicop

      3 mars 2020 at 18 h 41 min

      La realite n’est pas souvent a la hauteur de la fiction , Daniel .
      Alexandre Dumas disait qu’on pouvait violer l’histoire a condition de lui faire de beaux enfants .
      De Broca a realise un film magnifique, enleve et emouvant a mesure de l’avancee du metrage , on dirait que c’est une tare pour certains .
      D’ailleurs, il y eut une version telefilm en 2009 avec Frédéric diefenthal . Si l’envie de comparer vous en dit . Un indice chez vous : De Broca peut dormir tranquille … voila voila !! 😆😆

       
      • walkfredjay

        3 mars 2020 at 18 h 43 min

        J’avais bien en voyant la bande-annonce ! Je ne pense pas que c’était l’effet désiré…

         
  7. Jicop

    3 mars 2020 at 20 h 49 min

    Dis donc Fred . Je viens de tomber sur une sacree photo : Bronson en smoking assis a cote de Fanny Ardant et François Truffaut aux Cesars 84. Je ne savais pas que Charley avait participe a cette ceremonie . Il a du remettre une recompense .

     
    • walkfredjay

      3 mars 2020 at 21 h 45 min

      Oui, à René Clément pour l’ensemble de son œuvre, en compagnie de Brigitte Fossey. Je crois qu’il faisait un tour de promo d’Europe pour « L’ENFER DE LA VIOLENCE ».

       

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