Nom botanique : Acalypha villicaulis Hochst.
Synonyme : Acalypha brachiata Krauss (1845), Acalypha petiolaris Hochst. ex C.Krauss (1845), Acalypha senensis Klotzsch (1861), Ricinocarpus petiolaris (Hochst. ex C.Krauss) Kuntze (1891).
Famille : Euphorbiacée
Noms vernaculaires : Au Rwanda la plante est appelée « Umugonamfizi » : « où ronfle le taureau » ou « Umugonampiri » : « où ronfle la vipère »
Description rapide
Herbacée vivace ou petit arbuste, monoïque, pouvant atteindre 2 m de haut, à rhizome ligneux aux tiges dressées, ascendantes ou décombantes, pubescentes et aux feuilles simples disposées en spirale.
- A. Villicaudis. Tanzania, Mt. Kilimanjaro
- Fleur mâle
Répartition
Acalypha villicaulis est présente dans une grande partie de l’Afrique Tropicale. Vers le nord, du Sénégal jusqu’en Ethiopie, et vers le sud jusqu’en l’Afrique du Sud. La plante est répertoriée en Afrique du Sud, Botswana, Burundi, Éthiopie, Kenya, Ouganda, Rwanda, Tanzanie, Zimbabwe
Biotope
Acalypha villicaulis croît dans les savanes boisées et herbeuses, et également les savanes sur les des berges des lacs, en lisières des forêts, parfois dans les ripisylves et les forêts submontagnardes, ainsi que comme adventice des terres cultivées depuis le niveau de la mer jusqu’à 2200 m d’altitude. Au Rwanda Acalypha villicaulis se rencontre dans les sites rudéralisés de la plupart des régions du pays.
Usages
Vivrier :
Au Zimbabwe, les personnes âgées de la vallée de Honde mentionnent les feuilles Acalypha villicaulis comme un légume feuilles délicieux.
Médicinal :
Principaux usages médicinaux
Usages externe :
En Afrique de l’Est et en Afrique australe, le macérât ou l’infusion de feuilles s’applique sur les plaies et les écorchures est utilisée pour laver les blessures.
La poudre ou la pâte de racine mélangée à de la graisse sert à soigner les démangeaisons.
En Namibie, les feuilles écrasées et chauffées s’appliquent sur les piqûres de guêpe.
Les Tendas du Sénégal mettent les feuilles hachées sur les plaies pour améliorer leur guérison.
Au Rwanda, les feuilles, les rameaux et les fleurs pilés s’appliquent sur les morsures de serpent.
Au Burundi, on extrait de la sève de Acalypha villicaulis et on la répand sur les blessures.
- Fleurs mâles et femelles
Usage en prise orale :
Au Rwanda, les tradipraticiens pilent les parties aériennes fraîches ou séchées et préparent avec le broyat une décoction pour traiter les maladies hépatiques.
La décoction de racine est indiquée en cas de miction douloureuse chez les enfants. On retrouve cette indication en Ouganda et en Tanzanie où l’infusion de racine est administrée aux enfants qui souffrent de brûlure urinaire.
La décoction de racine se prend couramment pour traiter la diarrhée dans différents pays - Burundi, Ethiopie, Kenya, RDC, Zimbabwe. Dans ce dernier pays, la décoction de racines est indiquée en cas de diarrhées sanglantes. Au Burundi et en RDC on utilise également la décoction de feuilles pour apaiser les diarrhées.
En Ouganda, l’infusion de tiges de Acalypha villicaulis est utilisée pour traiter les maux d’estomac.
En Namibie, la décoction de racines se prend contre la toux.
Au Zimbabwe, la décoction de racines est conseillée pour traiter l’asthme.
Elle est aussi indiquée comme aphrodisiaque, et on la prend pour prévenir l’éjaculation précoce.
En Afrique australe (Afrique du Sud, Swaziland), la décoction de racine se boit à des fins abortives et contraceptives.
Au Burundi, pour faciliter la délivrance, le jus des écorces de Acalypha villicaulis entre dans la composition d’une tisane avec le jus d’écorce de Bothriocline longipes de Parinari curatellifolia de Triumfetta cordifolia de Zehneria scabra.
Au Zimbabwe, la décoction de racines est aussi indiquée comme aphrodisiaque, et on la prend pour prévenir l’éjaculation précoce et la stérilité masculine.
Au Sénégal et au Zimbabwe, on baigne les bébés constipés dans l’eau de trempage des racines ; on peut aussi boire cette eau.
Les Tendas du Sénégal la vapeur de la décoction de feuilles est inhalée pour traiter la fièvre. La cendre de feuilles dans de l’eau se prend pour traiter l’éléphantiasis.
Au Bostwana pour traiter la tachycardie, on mâche les racines fraîches ou séchées, ou encore bouilles deux fois par jour.
- A. Villicaudis - Tanzania, Rukwa, Sumbawanga, Swa-Mtimbwa Brachystegia bush area
Liens
Informations générales
Ressources végétales de l’Afrique tropicale
Plant Resources of Tropical Africa
- Tige
Ethnopharmacologie
Medicinal plants of the Meinit ethnic group of Ethiopia : An ethnobotanical study
Medicinal plants used by Rwandese traditional healers in refugee camps in Tanzania
Medicinal plants from the genus Acalypha (Euphorbiaceae)–A review of their ethnopharmacology and phytochemistry
Etude ethnobotanique des Euphorbiacées d’Afrique de l’Ouest
Médecine vétérinaire
Lexique et recueil des quelques pratiques en ethno-pharmacopée agro-vétérinaire du Kivu
Sélection d’études pharmacologiques
- A. villicaulis Fleur femelle -Tanzania, Mt. Kilimanjaro
- Fleur femelle
Bibliographie complémentaire
Baerts, M. & J. Lehmann, Plantes médicinales vétérinaires de la région des crêtes Zaïre-Nil au Burundi. Musée royal de l’Afrique centrale, Tervuren. Ann. Sc. Eco., Vol. 21, 133 p., (1991)
Burkill, H.M., 1994. The useful plants of West Tropical Africa. 2nd Edition. Volume 2, Families E–I. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. 636 pp.
Gelfand, M., Mavi, S., Drummond, R.B. & Ndemera, B., 1985. The traditional medical practitioner in Zimbabwe : his principles of practice and pharmacopoeia. Mambo Press, Gweru, Zimbabwe. 411 pp.
Manduna, Idah ; Vibrans, Heike, Consumption of Wild-Growing Vegetables in the Honde Valley, Zimbabwe
. Economic Botany, Dec 2018, Vol. 72 Issue 4, p436-449. 14 p.
Neuwinger, H.D., 2000. African traditional medicine : a dictionary of plant use and applications. Medpharm Scientific, Stuttgart, Germany. 589 pp.
Radcliffe-Smith, A., 1996. Euphorbiaceae, subfamilies Phyllantoideae, Oldfieldioideae, Acalyphoideae, Crotonoideae and Euphorbioideae, tribe Hippomaneae. In : Pope, G.V. (Editor). Flora Zambesiaca. Volume 9, part 4. Royal Botanic Gardens, Kew, Richmond, United Kingdom. pp. 1–337.
Watt, J.M., Breyer-Brandwijk, M.G., The medicinal and poisonous plants of southern and eastern Africa. E. & S. Livingstone Ltd., Edinburg and London, Second edition, 1457 p., (1962)
30/06/2020
http://lavierebelle.org/acalypha-villicaulis